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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 27". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-27.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 27". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-66
Verset 1
Ils avaient déjà prononcé la sentence de mort (Matthieu 26.66) mais, dès que le matin fut venu et que Jésus eut été éloigné, ils délibérèrent de nouveau en conseil, dans la seconde partie de la même séance, sur les moyens dâexécuter la sentence (voir Luc 22.66, note).
Il fallait pour cela obtenir lâautorisation du gouverneur romain, car, depuis que la Judée était devenue province romaine, le droit de vie et de mort avait été ôté au sanhédrin (comparer Jean 18.31).
Le peuple de lâalliance dut ainsi livrer son Messie entre les mains des Gentils, ce qui aggrava sa culpabilité. Il en résulta aussi que Jésus subit le supplice romain de la croix, au lieu de la lapidation, peine de mort usitée chez les Juifs.
Verset 2
Pilate (Codex Sinaiticus, B ne portent pas ici le surnom de Ponce que le texte reçu ajoute à Pilate) gouvernait la Judée et la Samarie avec le titre de gouverneur, qui se trouve dans Josèphe (Antiquités Juives, XVIII, 3, 1).
Il fut le cinquième procurateur de Judée et succéda à Valerius Gratus en 26 après Jésus-Christ. Après dix ans, il fut rappelé à Rome pour rendre compte de son administration et relégué à Vienne, dans les Gaules. Les procurateurs résidaient à Césarée, capitale politique du pays (Actes 23.32 et suivantsâ¯; Actes 25.1 et suivants)â¯; mais Pilate était venu à Jérusalem probablement pour surveiller cette ville pendant la fête de Pâque, où lâon pouvait toujours craindre quelque trouble à cause des immenses multitudes qui y affluaient (Matthieu 26.5).
Verset 3
Judas rapporte lâargent et se tue
Voyant lâissue du procès de Jésus, Judas saisi de remords, rend lâargent aux sacrificateurs, en confessant son crime. Repoussé par eux, il jette lâargent dans le temple et va sâétrangler (3-5).
Le champ acquis avec le prix du sang
Les sacrificateurs jugent quâil ne convient pas de mettre lâargent dans le trésor. Ils lâemploient à acheter le champ du potier pour en faire le cimetière des étrangers. Ce fut lâaccomplissement dâune prophétie (6-10).
La fin de Judas (3-10)
Alors il vit que Jésus était condamné, par le fait quâon le livrait à Pilate. Judas ne sâattendait point à cette condamnation. Connaissant lâinnocence de Jésus, il pensait sans doute que ses adversaires se borneraient à lui infliger quelque peine légère, ou que lui-même ferait usage de sa puissance pour anéantir leurs desseins (Matthieu 26.15, note).
Mais il ne faudrait pas conclure de ce motâ¯: il se repentit, quâun changement salutaire sâaccomplit dans son cÅur. En effet, le verbe ici employé nâest point celui qui désigne une repentance à salut, une sainte douleur dâavoir offensé Dieu, toujours suivie de la régénération du cÅur (Matthieu 3.2, note)â¯; il exprime seulement un regret plein dâangoisses à la vue des suites redoutables dâune action. Pour comprendre la différence, il suffit de comparer la repentance de Judas à celle de Pierre.
Verset 4
Livrer un innocent, câest déjà un crime affreuxâ¯; mais livrer son sang, câest-à -dire le livrer à une mort violente, câest un crime dont Judas ne voit que maintenant toute la noirceur.
Que nous importeâ¯? ouâ¯: Quâest-ce que cela nous regardeâ¯? Câest ton affaire. Il nây a peut-être pas dans les annales du crime de parole qui trahisse un endurcissement aussi complet. Et ce sont des prêtres qui la prononcentâ¯!
Verset 5
Le terme ici employé est bien celui qui désigne dâordinaire lâintérieur du temple, ou le sanctuaireâ¯; mais comme il est peu probable que ce fût là que les sacrificateurs et les anciens étaient assemblés (verset 3), ni que Judas eût osé y pénétrer, on peut entendre par ce mot quelque dépendance du lieu sacré où les chefs du peuple tenaient leur séance. On voit aussi par ce fait que les sacrificateurs nâétaient pas tous allés conduire Jésus à Pilate (verset 3). La plupart étaient restés près du temple pour veiller à ce quâil ne se fît aucune émeute.
Comparer Actes 1.18, note. Pierre ajoute à cette scène tragique quelques détails plus horribles encore.
Verset 6
Pour désigner avec précision le trésor sacré, lâévangéliste a conservé le mot hébreu corbanan, qui signifie probablement offrande et par extension, le trésor placé dans le temple de Jérusalem et renfermant les dons ou les redevances des fidèles pour le culte divin.
Les sacrificateurs pensent quâil nâest pas permis dây mettre les trente pièces dâargent qui étaient le prix du sang (comparer Deutéronome 23.18).
Quelle contradiction dans ce scrupuleâ¯! Ils respectent le temple, au moment de tuer le Seigneurâ¯; toujours lâhypocrisie filtre le moucheron et avale le chameau.
Verset 7
Ces motsâ¯: le champ du potier (avec articles), montrent que ce champ était bien connu au moment où Matthieu écrivait.
Ces étrangers auxquels on prépara ainsi une sépulture étaient des Juifs ou des prosélytes qui mouraient à Jérusalem dans le séjour quâils y faisaient, surtout aux temps des grandes fêtes.
Verset 8
Ce mot jusquâà aujourdâhui peut sâappliquer, non seulement au temps où écrivait lâévangéliste, mais à notre propre temps. En effet, on montre encore aux voyageurs, sur le penchant de la vallée de Hinnom, tout près de Jérusalem, un lieu où se trouvent plusieurs sépulcres et que le peuple appelle Hakeldama, le champ du sang, ou Hakelforar, le champ du potier (Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, page 235).
Ainsi les ennemis du Sauveur élevèrent eux-mêmes un monument perpétuel de leur crime, de la trahison de Judas (verset 4) et de lâinnocence de Jésus. Dâaprès Actes 1.19, ce champ tirait son nom du suicide de Judas, dont il aurait été le théâtre.
Verset 9
La citation qui suit ne se trouve point dans Jérémie, mais dans Zacharie 11.12-13.
Quelques minuscules ont corrigé cette faute en mettant le nom de Zacharieâ¯; dâautres portent simplementâ¯: le prophèteâ¯; mais le nom de Jérémie est indubitablement authentique. Pour aplanir la difficulté, on a eu recours à diverses hypothèses sans valeur.
Il faut y voir une inadvertance, à laquelle un passage de Jérémie (Jérémie 18.2) pouvait facilement donner lieu.
Verset 10
Zacharie 11.12-13, très librement traduit et appliqué. Le prophète qui paissait ses brebis, câest-à -dire son peuple, au nom de lâÃternel, est sur le point de les abandonner à cause de leurs rebellions.
Alors il ajouteâ¯: «â¯Et je leur disâ¯: Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire, sinon laissez-le. Et ils me pesèrent mon salaire, trente pièces dâargent. Et lâÃternel me ditâ¯: Jette-le au potier, ce prix magnifique (ironie) auquel jâai été évalué par euxâ¯! Et je pris les trente pièces dâargent et je les jetai dans la maison de lâÃternel au potierâ¯Â». Trente pièces dâargent étaient le prix payé pour le plus pauvre esclaveâ¯; de là ce mépris dâune telle évaluation que lâÃternel considère comme appliquée à lui-même parce que le prophète agissait en son nom. En effet, jeter cet argent au potier pour son travail de peu de valeur, câétait montrer combien ce salaire était peu digne du prophète.
Enfin ces mots «â¯dans la maison de lâÃternelâ¯Â» supposent que le potier travaillait dans quelque dépendance du temple pour la réparer ou pour y faire des ustensiles destinés au service des prêtres.
Il faut remarquer encore que ce mot de potier est le seul qui rende le terme original dâaprès sa racine et que câest par une pure imagination philologique empruntée aux rabbins que plusieurs commentateurs modernes prétendent le traduire par le mot de trésor.
Voici maintenant ce que notre évangéliste tire de ce passageâ¯: il en fait une application symbolique au Sauveur, qui a été évalué à trente pièces dâargent de la part des fils dâIsraël, câest-à -dire des sacrificateurs. Ce sont eux-mêmes qui ont pris, ou repris, cette valeur et qui lâont donnée pour le champ du potier.
Enfin les derniers mots, comme le Seigneur mâavait ordonné, doivent, dans la pensée de Matthieu, rendre ceux du prophète et lâÃternel me dit. On sent, à chaque mot de cette citation, lâindignation contenue de lâévangéliste, mieux fondée encore que le mépris du prophète pour les trente pièces dâargent auxquelles on avait évalué son travail.
Verset 11
Interrogatoire de Jésus
Sur une question de Pilate, Jésus affirme quâil est le roi des Juifs. Mais il ne répond rien aux accusations de ses ennemis et garde le silence même quand le gouverneur lâinvite à parler. Celui-ci en est fort étonné (11-14).
Jésus ou Barabbas�
Pilate avait coutume de relâcher aux Juifs un prisonnier à chaque fête. Il leur offre le choix entre Jésus et Barabbas, brigand fameux. La femme de Pilate, tourmentée par un songe, lui fait dire de ne rien avoir à faire avec ce juste. La foule, excitée par les sacrificateurs, demande Barabbas. Et que ferai-je de Jésusâ¯? Dit Pilate. La foule crieâ¯: Quâil soit crucifiéâ¯! Mais quel mal a-t-il faitâ¯? Réplique Pilate. La foule répond par le même cri redoublé (15-23).
Jésus livré par Pilate
Pilate, voyant quâil nâavance en rien, se lave les mains en présence de la foule et se déclare innocent du sang qui va être versé. Tout le peuple répondâ¯: Quâil soit sur nous et sur nos enfantsâ¯! Pilate relâche Barabbas et livre Jésus pour être crucifié (24-26).
Jésus exposé aux outrages des soldats
Les soldats revêtent Jésus dâinsignes royaux dérisoires et lâaccablent de railleries et de mauvais traitements. Puis ils lâemmènent pour le crucifier (27-31).
Comparution de Jésus devant le gouverneur romain (11-31)
Ouâ¯: Es-tu le roi des Juifsâ¯? Cette question étonne au premier abord, puisque Jésus avait été condamné par le sanhédrin sur un tout autre chef dâaccusation et que, jusquâici, il ne sâétait point agi de sa royauté.
Câest que ce conseil inique, sentant fort bien que le gouverneur païen ne recevrait point un grief religieux (celui de blasphème), avait résolu dâen invoquer un autre qui eût un caractère politique et qui pût inspirer des craintes à Pilate. Luc (Luc 23.2) rapporte les termes dans lesquels ils formulèrent cette accusation devant Pilate.
Câest-à -dire «â¯Oui, je le suisâ¯Â». Comme Jésus a confessé hautement sa divinité devant Caïphe (Matthieu 26.64), il confesse non moins franchement sa royauté devant Pilate.
Mais tandis que dans les synoptiques il se proclame roi sans aucune explication, on voit par le récit de Jean (Jean 18.33-37) quâil eut avec le gouverneur, sur la nature de cette royauté, un entretien assez long et très clair.
Verset 14
Grecâ¯: il ne lui répondit point, pas même sur une seule parole, câest-à -dire sur aucune des accusations proférées par les membres du sanhédrin.
Le Sauveur répondit à Pilate en particulier, mais il se taisait en présence des principaux sacrificateurs qui nâécoutaient plus que leur aveugle haine et qui sâétaient rendus incapables et indignes dâentendre la vérité (Matthieu 26.63â¯; comparez Ãsaïe 53.7).
Pilate comprend lâinnocence de Jésus, mais il sâétonne de cette majesté avec laquelle il souffre en silence au moment où il sâagit de sa vie ou de sa mort.
Verset 15
Cette coutume dont lâorigine est inconnue, car il nâen est fait mention ni dans lâAncien Testament ni dans le Talmud, nâavait probablement pas été établie par les Romains, car, dâaprès Jean (Jean 18.39), Pilate dit aux Juifsâ¯: «â¯Vous avez une coutumeâ¯Â».
Il y avait peut-être un rapport entre cette coutume et la fête de Pâquesâ¯: soit quâelle fît allusion au nom de cette fête (qui exprime lâidée de faire grâce, dâépargner), soit quâelle fût un mémorial de la grande délivrance nationale. Aussi la coutume était-elle de relâcher le prisonnier à chaque fête, sous-entendu de Pâques.
Verset 17
Barabbas était fameux par ses crimes et câest précisément pour cela que Pilate le propose aux Juifs en échange de Jésus, espérant dans ses faux calculs que jamais ils nâoseraient lui préférer un tel malfaiteur.
Mais, comme lâobserve Lutherâ¯:
Ce Barabbas (en hébreu fils du père, ou peut-être fils du rabbi) est du reste entièrement inconnu.
Quelques minuscules, la syriaque de Jérusalem et la version arménien ajoutent Jésus devant Barabbas. Dans ce cas, la question de Pilate aurait présenté ce contraste frappantâ¯: Lequel voulez-vous que je vous relâcheâ¯: Jésus Barabbas, ou Jésus appelé le Christâ¯? Mais cette variante nâest pas suffisamment autorisée.
Verset 18
Cette remarque de lâévangéliste motive (car) la tentative de Pilate de délivrer Jésus en lâoffrant au peuple au lieu de Barabbas. Il pouvait voir dans toute la conduite des principaux quâils obéissaient à lâenvie, à la jalousie que leur inspirait lâinfluence de Jésus.
Verset 19
Matthieu seul nous a conservé ce trait. Pilate sâétait solennellement assis au tribunal, attendant la réponse à sa question (verset 17) et se disposant à prononcer sa sentence, lorsque sa femme lui fit parvenir ce message.
La tradition a fait dâelle une amie du peuple juif, ou même a supposé quâelle était secrètement attachée à Jésus. Elle aurait porté le nom de Procla ou Claudia Procula. LâÃglise grecque est allée jusquâà la mettre au rang des saints. Il nây a rien de tout cela dans le récit.
Mais son langage (ce juste) prouve au moins quâelle était, comme son mari, convaincue de lâinnocence du Sauveur. Il est possible quâelle ait été informée de lâarrestation de Jésus par les émissaires du sanhédrin et que la crainte de voir son mari impliqué dans ce procès inique ait provoque en elle, sur le matin, un songe plein dâangoisse.
Il est bien permis de voir dans cette circonstance un dernier avertissement providentiel adressé à Pilate. Telle est lâopinion de plusieurs Pères de lâÃglise, tandis que dâautres attribuent ce songe au diable, qui voulait empêcher la mort de Jésus-Christ et le salut du mondeâ¯!
Verset 20
Ils firent cela pendant le moment où Pilate était occupé du message que lui envoyait sa femme.
Verset 21
Pilate revient à sa question (verset 17), à laquelle le peuple répond selon lâinsinuation de ses chefs, préférant ainsi un malfaiteur à celui dont tous reconnaissaient au moins lâinnocence.
Lâapôtre Pierre, douloureusement frappé de cette iniquité et de cette nouvelle humiliation de son Maître, en fit bientôt après un reproche sévère à tout le peuple juif (Actes 3.14).
Verset 22
Cette nouvelle question de Pilate, ainsi que la suivante (verset 23), était encore une tentative pour sauver Jésus, car il pouvait espérer que le peuple nâexigerait pas la mort de lâaccusé, mais quelque châtiment plus léger.
Verset 23
Toutes ces transactions aboutissent ainsi à un cri brutal de fureur poussé par les Juifs à bout dâarguments. En demandant le supplice romain de la croix, ils faisaient peser une responsabilité encore plus grande sur le gouverneur, juste châtiment de sa lâche faiblesse.
Verset 24
Cette vaine cérémonie se fondait sur un antique usage qui se retrouve chez plusieurs peuples (Deutéronome 21.6-7).
Le gouverneur sâen sert pour proclamer à la fois lâinnocence de Jésus et la sienne propre.
Le texte reçu avec Codex Sinaiticus et la plupart des majuscules lui fait direâ¯: Je suis innocent du sang de ce juste. Ce dernier mot, peut-être emprunté au verset 19, est omis par B, Dâ¯; mais lâidée quâil exprime est bien dans la pensée de Pilate.
Verset 25
Expression hébraïque qui signifieâ¯: «â¯Si ce sang est innocent, que Dieu en fasse retomber la vengeance sur nous et sur nos enfantsâ¯Â», comparez Matthieu 23.35â¯; Lévitique 20.9â¯; Deutéronome 19.10â¯; 2 Samuel 1.16.
Cette imprécation, qui provoquait le jugement de Dieu, sâaccomplit quarante ans après dâune manière terrible et fut ainsi une prophétie involontaire.
Verset 26
Le supplice de la flagellation que subissait le criminel chez les Romains, avant dâêtre mis à mort, sâexécutait avec un fouet de bandes de cuir auxquelles pendaient de petites pointes en forme dâéperons qui sâenfonçaient dans les chairs et faisaient ruisseler le sang. Dâaprès Jean 19.1-5â¯; Luc 23.22, Pilate infligea ce supplice à Jésus dans lâintention dâapaiser le peuple et fit après cela de nouveaux efforts pour le sauver.
Verset 27
On admet en général que le prétoire était lâancien palais dâHérode le Grand, dans la ville haute, où aurait demeuré le procurateur pendant ses séjours à Jérusalem et où se serait trouvée concentrée lâadministration romaine.
Mais il est plus naturel de supposer que le prétoire était un palais attenant à la forteresse Antonia au nord-ouest du temple. Câest de là que la tradition fait partir la voie douloureuse.
On ramena Jésus dans la cour de cet édifice après que la flagellation eut eu lieu au dehors (Marc 15.16). La cohorte (romaine) qui sây trouvait consignée devait maintenir lâordre pendant lâexécution.
Verset 28
Grecâ¯: lâayant dépouillé ou déshabillé.
Une variante de B, D, lâItala, dit au contraire lâayant rhabillé, parce quâon lui avait ôté ses habits pour le flageller (verset 26). Mais il est possible quâon les lui eût déjà remis et que le terme du texte reçu doive être préféré.
On lui ôta seulement son vêtement de dessus pour le revêtir de ce manteau de couleur écarlate que portaient les soldats, les officiers supérieurs ou même lâempereur, avec des degrés divers de finesse dans lâétoffe.
Verset 29
Tous ces insignes dérisoires de la royauté, le manteau, la couronne, le sceptre, ont leur vérité profonde. Les soldats romains, dans leur grossière ignorance, prophétisent, comme Caïphe, sans le savoir (Jean 11.51). Câest en effet dans cet abîme dâhumiliations que Jésus fonde son éternelle royauté sur les âmes (comparer verset 37, note).
Ayant tressé une couronne dâépines.
Verset 32
Avant le supplice
Les soldats contraignent Simon de Cyrène de porter la croix de Jésus. Arrivés en Golgotha, ils offrent à Jésus du vin mêlé de fiel. Jésus le refuse (32-34).
Le crucifiement
Après lâavoir cloué sur la croix, les soldats jettent le sort sur ses vêtements. Lâécriteau placé au-dessus de sa tête le désigne comme le roi des Juifs. Deux brigands sont crucifiés avec lui (33-38).
Les injures
Elles lui sont prodiguées par les passants, les membres du sanhédrin, les brigands, ses compagnons de supplice (39-44).
La mort
Dès la sixième heure des ténèbres règnent. à la neuvième heure, Jésus sâécrieâ¯: Eli, Eli, lamma sabachthaniâ¯? Quelques-uns interprètent, par ironie, ce cri comme un appel adressé au prophète Ãlie. Lâun dâeux lui tend une éponge imbibée de vinaigre. Jésus rend lâesprit en jetant un grand cri (45-50).
Après la mort
Le voile du temple se déchire, la terre tremble, les sépulcres sâouvrent, les morts ressuscitent. Le centenier et les gardiens de Jésus le reconnaissent pour le Fils de Dieu. Lâévangéliste nomme quelques femmes, venues de Galilée, qui ont assisté au supplice (51-56).
Jésus crucifié
Versets 32 Ã 56 â Crucifiement et mort du Sauveur
Comme ils sortaient de la ville, hors de laquelle devaient se faire les exécutions (Nombres 15.35-36â¯; 1 Rois 21.13â¯; Actes 7.58), ils rencontrèrent un nommé Simon, originaire de Cyrène, en Afrique, où se trouvait une nombreuse colonie juive (Actes 6.9).
Simon revenait des champs (Marc 15.21), ils le chargèrent de la croix de Jésus. Jésus lâavait jusque-là portée lui-même (Jean 19.17)â¯; mais il parait quâépuisé par ses souffrances et surtout par le supplice sanglant de la flagellation, il succombait.
Aucun soldat romain nâaurait voulu porter la croix, à cause de lâinfamie qui sây attachaitâ¯; ils y contraignirent cet étranger de médiocre condition (grecâ¯: le mirent en réquisition pour cela). Ce terme nâindique pas, comme on lâa supposé, que Simon de Cyrène fût disciple de Jésusâ¯; mais, quâil le soit devenu après cette participation involontaire à la mort du Sauveur et tout ce dont il fut témoin sur le Calvaire, câest ce quâon peut conclure de Marc 15.21â¯; comparez Romains 16.13.
Verset 33
On a supposé que ce théâtre des exécutions criminelles sâappelait ainsi à cause des crânes privés de sépulture quâon pouvait y voirâ¯; mais il est plus probable que ce nom venait de la forme arrondie de la colline dont il sâagit. On nâa pas encore aujourdâhui, malgré toutes les recherches, acquis de certitude sur la situation topographique de Golgotha.
Lâemplacement traditionnel, marqué par lâéglise du Saint-Sépulcre que lâimpératrice Hélène fit construire au commencement du quatrième siècle, est actuellement dans la ville.
Ceux qui défendent cette donnée de la tradition pensent quâau temps de Jésus le mur dâenceinte suivait du nord au sud le tracé de la rue de Damas pour tourner brusquement à lâouest dans la direction de la porte de Jaffa. Le Calvaire aurait été situé dans cet angle rentrant (Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, p. 209 et suivants).
Verset 34
Matthieu nomme la boisson offerte à Jésus du vin mêlé avec du fiel, ce qui semble indiquer une intention malveillante (Psaumes 69.22â¯; comparez Marc 15.23 note).
Le texte reçu porte du vinaigre au lieu de vin. Si ce mot était authentique, il ne changerait rien au sens, car aujourdâhui encore, en Orient, on laisse aigrir le vin pour le rendre plus rafraîchissant en le mêlant avec de lâeau.
Ce quâon appelait «â¯vin douxâ¯Â» (Actes 2.13) nâétait autre chose que du vin non aigri (voir Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, page 218).
Verset 35
Il faut sâarrêter en présence de ce mot crucifié, si vite prononcé, qui caractérise le supplice le plus horrible quâait inventé la cruauté humaine et que la législation pénale des Romains réservait dâordinaire aux esclaves et aux plus grands criminels.
La croix se composait de deux piècesâ¯: lâune verticale, plantée dans le sol, lâautre horizontale, fixée tantôt au sommet de la première (de sorte que lâinstrument avait la forme dâun T), tantôt un peu au-dessous de ce sommet. Cette dernière forme fut probablement celle de la croix de Jésus, car elle sâaccorde le mieux avec le fait quâune inscription fut placée au-dessus de sa tête. Quand la croix était dressée, on hissait le condamné, au moyen de cordes, à la hauteur de la poutre transversale, sur laquelle on lui fixait les mains avec des clous.
à mi-hauteur de la pièce verticale, il y avait une cheville de bois sur laquelle on mettait le supplicié à cheval, pour empêcher que le poids du corps ne déchirât les mains. Les pieds enfin étaient cloués, soit lâun sur lâautre avec un clou unique, soit lâun à côté de lâautre.
Il arrivait, mais plus rarement, que lâon fixait le condamné sur la croix encore couchée par terre pour la redresser ensuite.
Les crucifiés vivaient ordinairement une douzaine dâheures, quelquefois jusquâau second ou au troisième jour. Lâinflammation des blessures provoquait la fièvre et une soif ardenteâ¯; lâimmobilité forcée du corps occasionnait des crampes douloureusesâ¯; lâafflux du sang au cÅur et au cerveau causait de cruelles souffrances et des angoisses indicibles.
Ce partage des vêtements du supplicié entre ses exécuteurs était alors dâun usage général. Pour Jésus, ce fut lâaccomplissement dâune prophétie (Psaumes 22.19).
Aussi le texte reçu ajoute-t-il à ce verset cette remarqueâ¯: afin que fût accompli ce qui a été dit par le prophèteâ¯: Ils ont partagé mes vêtements, ils ont jeté le sort sur ma robe. Ces paroles ne sont point authentiquesâ¯; mais cette application de la prophétie est faite par Jean, qui raconte ce trait plus en détail (Jean 19.23-24).
Verset 36
Comme le supplice de la croix nâétait mortel quâaprès un temps très long, on gardait les crucifiés, afin que nul ne pût venir les enlever.
Verset 37
Cette inscription fut placée au-dessus de sa tête, câest-à -dire sur le haut du poteau perpendiculaire de la croix qui dépassait la tête du crucifié.
Câest Pilate qui avait choisi ce titre ironique pour se moquer et se venger des Juifs et il refusa de le changer à leur demande (Jean 19.22)â¯; en sorte que Jésus porta en sa mort son titre véritable, dont les Juifs avaient fait contre lui un sujet dâaccusation.
Verset 38
Alors, câest-à -dire après que Jésus fut attaché à la croix.
Ce crucifiement des deux brigands eut lieu probablement par dâautres exécuteurs, qui les placèrent à droite et à gauche de Jésus, infligeant ainsi à la sainte victime une nouvelle humiliation. De la sorte fut accomplie la parole dâÃsaïe (Ãsaïe 53.12) et du Seigneur lui-même (Luc 22.37â¯; Marc 15.28, selon le texte reçu).
Verset 39
En signe de moquerie, de mépris (comparer Psaumes 22.8â¯; Ãsaïe 37.22â¯; Job 16.4).
Verset 40
Voir Matthieu 26.61, note
Le vrai texte de ces paroles injurieuses est ici rétabli. Elles tournent en dérision le double fait que Jésus avait eu la prétention de sauver les autres (verset 42) et dâêtre le Fils de Dieu.
On le sommait de prouver lâun et lâautre en descendant de la croix.
Verset 43
Ce quâil y a dâinouï dans ce récit, câest que toutes les classes dâhommes qui composaient le conseil suprême de la nation, sacrificateurs, scribes, anciens (une variante ajoute les pharisiens), étaient représentées dans cette scène et sâunissaient à la populace pour injurier le Sauveur.
Quand tout ce quâil y a de plus éclairé et de plus élevé dans une nation descend à ce degré de bassesse morale, que peut-on attendre encoreâ¯? Il faut remarquer cette série de courtes phrases outrageantes quâils jettent à la face du Crucifié.
Il ne faut pas lire (verset 42), avec le texte reçu, sâil est le Roi dâIsraël, mais il est le roi dâIsraël, ce qui est dâune ironie bien plus poignante. Ces hommes qui savent par cÅur lâÃcriture, la profanent en y cherchant lâexpression de leur raillerie (verset 43â¯; comparez Psaumes 22.8).
Les plus beaux titres de Jésus-Christ sont, dans la bouche de ces aveugles, convertis en injures contre luiâ¯: Sauveur, Roi dâIsraël, Fils de Dieu.
Verset 44
De la même manière, câest-à -dire par des paroles semblables (Luc 23.39 et suivants).
Matthieu et Marc attribuent ces outrages indistinctement aux deux brigands, tandis que Luc ne les met que dans la bouche de lâun dâeux, qui est même repris par son compagnon dâinfortune.
Plusieurs interprètes, depuis les Pères jusquâà nos jours, ont admis, pour rendre compte de cette différence, quâau commencement de cette scène, qui dura plusieurs heures, les deux brigands outragèrent Jésusâ¯; mais que lâun dâeux (comme le centenier verset 54), frappé de tout ce qui se passait sous ses yeux, avait reconnu en Jésus le Messie dâIsraël. Il nây a rien là dâimpossible (voir lâexemple du geôlier de Philippes, Actes 16.27 et suivants)â¯; mais cela est peu probable.
Voir Luc 23.42 note.
Verset 45
La sixième heure, à compter de six heures du matin, câétait midiâ¯; la neuvième heure, trois heures.
Les trois premiers évangélistes sâaccordent sur ce moment où se produisirent les ténèbres. Si elles avaient eu lieu dès le commencement du supplice de Jésus, il ne serait pas difficile de concilier ce récit avec celui de Jean Jean 19.14 qui nous apprend que ce fut environ la sixième heure (midi) que Pilate livra Jésus pour être crucifié.
Mais la difficulté gît dans le récit de Marc (Marc 15.25) (voir la note), qui place le crucifiement dès la troisième heure (neuf heures du matin), en sorte que, selon lui, Jésus avait déjà souffert trois heures le supplice de la croix au moment des ténèbres. Tout ce qui a été dit pour concilier cette différence est insuffisant. Ne vaut-il pas mieux se résigner à ce que quelque obscurité plane sur un point de détail, que de vouloir lâéclaircir à tout prix, par des raisons sans valeurâ¯?
Quant aux ténèbres qui sâétendirent sur toute la terre (ou selon un hébraïsme, sur tout le pays) et que les premiers évangélistes mentionnent dâun commun accord, la critique sâest efforcée de les expliquer comme un phénomène naturel. Ce ne pouvait pas être une éclipse de soleil, puisquâau quinze du mois de nisan la lune était pleine. Ce nâétait probablement pas non plus un obscurcissement causé par un orage ou par le tremblement de terre mentionné ci-après (verset 51).
Ãvidemment les évangélistes entendent raconter un miracle. Sa réalité est attestée par lâimpression profonde quâen reçurent les assistants (verset 54). Ce miracle fut une manifestation de la puissance de Dieu, dans ce moment unique de lâhistoire de notre humanité.
Le sentiment religieux ne sây est pas trompéâ¯; il a toujours reconnu les harmonies profondes qui existent entre le monde visible et le monde des espritsâ¯; quand le soleil de justice sâéteint au sein de la perversité humaine, le soleil de la nature se voile de ténèbres. La poésie religieuse est ici le meilleur commentaireâ¯:
Verset 46
Mystérieuse exclamation sâélevant des profondeurs de lââme de Jésusâ¯!
Retour momentané des indicibles souffrances morales de Gethsémané (Matthieu 26.36 et suivants, note) au sein de lâagonie physiqueâ¯!
Jésus emprunte à la Parole sainte (Psaumes 22.1) des termes qui puissent exprimer ce quâil éprouve et lâévangéliste les conserve dans la langue originale, afin de nây rien changer.
Ce qui cause lâangoisse du Sauveur, il le dit lui-même, câest le sentiment momentané de lâabandon de Dieuâ¯! Il nây a rien de plus redoutable dans les expériences de lââme.
Pourquoiâ¯? Jésus le demande. Le Saint et le Juste sait bien quâil ne peut trouver en lui la cause de cette mystérieuse et insondable souffrance. Ce qui lui voile la face de son Père et trouble sa communion avec lui, câest le sombre nuage du péché de notre humanité, ce péché pour lequel il souffre et meurt.
Il ne dit plusâ¯: mon Père, comme en Gethsémané, maisâ¯: mon Dieuâ¯! Et pourtantâ¯: mon Dieuâ¯! Sâil souffre tout ce quâavait souffert le psalmiste dans lâabandon de Dieu, il persiste à crier à son Dieuâ¯; et comme ce psaume que Jésus avait vivant dans son âme, après avoir commence par ce cri dâépouvante, se termine par un chant de délivrance, ainsi Jésus, bientôt après, fait entendre ce cri du triompheâ¯: Tout est accompliâ¯! et cette douce parole de confiance et dâamourâ¯: Mon Père, je remets mon esprit entre tes mainsâ¯!
Avons-nous par là sondé et expliqué ce mouvement de lââme de Jésusâ¯? Nullement. Nous redoutons par-dessus tout les commentaires qui sâexposent à profaner ce cri de douleur en voulant en faire ressortir toute la dogmatique des hommes. Il faut lâécouter, le recueillir dans son cÅur et en retirer cette consolante assuranceâ¯: Il se sent un moment abandonné, afin que je ne le sois jamaisâ¯!
Verset 47
Celui-ci, terme de mépris par lequel ceux qui parlent désignent Jésus parmi les trois crucifiés.
Ils ne pouvaient pas, par ignorance, prendre le mot Eli (ou selon dâautres manuscrits Eloï, mon Dieu) pour le nom dâÃlie qui se dit en hébreu Eliiahou.
Câétait donc un mauvais jeu de mots quâils faisaient volontairement sur la douloureuse prière de Jésus.
Verset 48
Du vinaigre mêlé dâeau était la boisson des soldats romainsâ¯: lâun dâeux en donne à Jésus par humanité, car le Sauveur venait de sâécrierâ¯: jâai soif et il accepta ce dernier secours (comparer Jean 19.28-30).
Il ne faut donc pas confondre ce trait avec celui du verset 34.
Verset 49
Paroles ironiques par lesquelles les mêmes moqueurs qui venaient de parler (verset 47) voulaient détourner le soldat romain de son acte dâhumanité. Dâaprès Marc (Marc 15.36), ces paroles auraient été prononcées par le même homme qui venait dâoffrir à Jésus du vinaigre.
Le récit de Matthieu est évidemment le plus exact.
Verset 50
Le mot de nouveau se rapporte au verset 46.
Matthieu ne nous dit pas quelles paroles Jésus prononça dans ce cri suprême, mais Luc (Luc 23.46) et Jean (Jean 19.30) nous les ont conservées.
Il est possible aussi, et cela, paraît plus naturel, que ces paroles aient été proférées avant le cri suprême.
Il rendit lâesprit, il mourut.
Verset 51
Ce mot et voici, ainsi que la particule et répétée avant chaque phrase de ce récit, en relève la solennité. Tous les miracles ici racontés pouvaient réveiller lâattention et la crainte du peuple qui assistait à ces scènes (verset 54)â¯; mais en outre ils ont une profonde signification symbolique.
Ainsi ce voile du temple qui séparait le lieu saint du lieu très saint et en défendait lâentrée (Exode 26.31-33â¯; Lévitique 16.2), au-delà duquel le souverain sacrificateur seul pénétrait une fois lâan, au grand jour des expiations (Exode 30.10), indiquait que la demeure du Dieu saint était inaccessible à lâhomme, jusquâà lâaccomplissement des temps.
Mais ce voile déchiré au moment ou se consommait sur la croix le vrai sacrifice dâexpiation pour le péché proclamait, aux yeux de tout le peuple assemblé dans le temple pour lâoblation du soir (trois heures, verset 45), que désormais lâaccès au trône de la grâce (figuré sur lâarche de lâalliance dans le lieu très saint) était rouvert et que lâhomme pécheur, banni du ciel, pouvait tourner ses regards et ses espérances vers les demeures éternelles, vers la maison du Père (comparer Hébreux 6.19â¯; Hébreux 9.6 et suivantsâ¯; Hébreux 10.19 et suivants).
Les trois premiers évangélistes rapportent ce traitâ¯; les miracles qui suivent sont dans Matthieu seul.
Verset 53
Tous ces miracles ont aussi leur signification symbolique. Cette terre qui tremble semble dénoncer les jugements de Dieu sur le peuple qui rejette son Sauveurâ¯; ces rochers qui se fendent nâaccomplissent-ils pas à la lettre la parole de Jésusâ¯: «â¯Si ceux-ci se taisent, les pierres mêmes crierontâ¯Â» (Luc 19.40)â¯?
Par la rupture de ces rochers, plusieurs des sépulcres qui y étaient taillés, selon lâusage dâalors (verset 60) et qui se voient encore en grand nombre autour de Jérusalem, sâouvrirent.
Ces saints qui étaient morts (grec endormis) dans lâespérance de la rédemption et qui renaissent à la vie, proclament la victoire du Sauveur sur la mort.
Les mots après sa résurrection ne se rapportent pas à ce qui précèdeâ¯: étant sortis de leurs sépulcres, ce qui supposerait quâils y restèrent vivants jusquâau troisième jourâ¯; mais à ce qui suitâ¯: ils entrèrent dans la sainte cité (Matthieu 4.5), dans la ville de Jérusalem et apparurent à plusieurs personnes dans les temps qui suivirent la résurrection de Jésus.
Malgré les obscurités de ce récit, nous ne saurions y voir seulement une tradition sans fondement historique.
Verset 54
Le centenier, capitaine romain qui commandait la cohorte (verset 27) préposée à lâexécution, reçut, ainsi que ceux qui lâentouraient, cette impression profonde, non seulement par le tremblement de terre et les autres miracles, mais par tout ce qui arrivait alors.
En effet, le centenier avait été témoin de tout ce qui sâétait passé dans cette exécution, à partir du palais de Pilate jusquâau dernier moment. Il avait entendu les paroles de Jésus sur la croix, vu son inaltérable résignation. Quoi de plus propre à produire lâimpression décrite sur un homme qui nâétait pas aveuglé par la passion comme les Juifsâ¯!
Mais dâoù ce soldat païen prenait-il le terme de Fils de Dieuâ¯?
Non seulement il pouvait savoir que tel avait été le motif de la condamnation de Jésus, mais il venait dâentendre les Juifs tourner ce titre en raillerie (versets 40 et 43). Or sa paroleâ¯: véritablement Fils de Dieu, est une allusion évidente aux négations quâil venait dâentendre.
Cela ne veut point dire quâil eût des idées bien claires ni très élevées sur le sens religieux de ce nom divinâ¯; mais lâexégèse nâest pas non plus autorisée à affirmer, comme elle lâa fait souvent, que le centenier donnait à ce nom une signification toute païenneâ¯: un fils des dieux, un être surnaturel (voir Luc 23.47, note).
Verset 55
En le servant signifie aussi, comme le dit Luc Luc 8.2-3, en lâassistant de leurs biens.
Verset 56
Marie de Magdala ou Marie-Magdelaine (Luc 8.2), ne doit être confondue ni avec la pécheresse dont parle Luc (Luc 7.36 et suivants), ni avec Marie, sÅur de Lazare, qui oignit les pieds du Sauveur (Jean 12.3). Elle est nommée ici la première, elle fut aussi la première à qui Jésus apparut après sa résurrection (Marc 16.9â¯; Jean 20.1 et suivants).
Marie, mère de Jacques et de Joseph (Codex Sinaiticus D et la plupart des versions ont Joseph, les autres ont Josè) était la femme dâAlphée ou Cléopas (Jean 19.25â¯; Marc 15.47).
La mère des fils de Zébédée sâappelait Salomé (Marc 15.40â¯; comparez Matthieu 20.20).
Matthieu ni Marc ne nomment ici Marie, mère de Jésus, quoique nous sachions par Jean (Jean 19.25 et suivants) que dâabord elle était présente avec ce disciple.
Verset 57
Le dévouement dâun ami
Le soir, Joseph dâArimathée, homme riche, disciple de Jésus, survient, demande le corps à Pilate, le dépose dans son propre sépulcre et roule une pierre à lâentrée. Marie-Madeleine et lâautre Marie sont assises devant le tombeau (57-61).
Les précautions des ennemis
Le lendemain, les membres du sanhédrin font une démarche auprès de Pilate pour prévenir une imposture de la part des disciples. Pilate concède une garde, quâils placent devant le sépulcre, après en avoir scellé la pierre (62-66).
La sépulture de Jésus
Versets 57 à 66 â Jésus mis dans le tombeau
Arimathée (hébreu, Ramathaïm) était une ville de la tribu de Benjamin (1 Samuel 1.1).
Joseph nâétait pas seulement riche, mais un conseiller de distinction (Marc 15.43â¯; Luc 23.50), câest-à -dire quâil était membre du sanhédrin à Jérusalem. Il était aussi disciple de Jésus, mais en secret, à cause de la crainte des Juifs (Jean 19.38).
Il arriva⦠probablement sur le lieu de lâexécutionâ¯; son cÅur lây attirait. Quand il vit que Jésus était mort, il se rendit auprès de Pilate pour lui faire sa demande (verset 58).
Verset 58
Ordinairement les corps des crucifiés restaient suspendus à la croix où ils étaient dévorés par les oiseaux de proieâ¯; mais quand ils étaient réclamés par des parents ou des amis, ils pouvaient leur être rendus.
Le texte reçu, avec A, C, les versions, ajoute le corps après «â¯quâon lui donnâtâ¯Â».
Les interprètes qui adoptent ce texte pensent que la triple répétition du mot corps (versets 58 et 59) marque la douleur quâéprouve lâévangéliste en racontant cette sépulture.
Verset 60
Tout dans ce récit dénote les soins délicats et religieux de celui qui sâacquittait de ce saint devoirâ¯: il enveloppe le corps dans un linceul (grec toile de lin de Sidon, ce quâil y avait alors de plus fin)â¯; ce linceul était pur, câest-à -dire quâil nâavait jamais servi.
Joseph met Jésus dans son propre sépulcre, dont il lui fait le sacrificeâ¯; ce sépulcre est taillé dans le roc et neuf.
Luc (Luc 23.53) et Jean (Jean 19.41) font expressément la remarque que jamais personne nây avait été mis, en sorte que Jésus nâeut aucun contact avec la mort, ce qui eût été une souillure légale.
Enfin Joseph ferme lâentrée de la grotte avec une grande pierre, afin de mettre le corps à lâabri de toute atteinte.
Matthieu ne parle ni de Nicodème qui aida Joseph dans lâaccomplissement de ce pieux devoir ni des aromates dont ils embaumèrent le corps de Jésus (Jean 19.38-40).
Verset 61
Comparer verset 56, noteâ¯; Matthieu 28.1.
Ces deux Marie étaient là assises, en contemplation, perdues dans leur douleur, dans leur amour pour Celui quâelles pleuraient.
Verset 62
Le samedi, le grand jour du sabbat (Jean 19.31).
On appelait préparation la veille du sabbat. Dâautres entendent par là , avec moins de probabilité, le soir même du vendredi, où le sabbat commençait après six heures.
Verset 63
Ils ne faisaient pas allusion aux prédictions que Jésus avait énoncées dans le cercle de ses disciples (Matthieu 16.21â¯; Matthieu 17.23â¯; Matthieu 20.19), mais à la déclaration quâil avait faite aux pharisiens (Matthieu 12.40).
Verset 64
La première imposture, au point de vue de ces ennemis de toute vérité, était la prédiction même de Jésus (ou, suivant dâautres, le mouvement provoqué par tout son ministère)â¯; la dernière quâils redoutaient était la proclamation de sa résurrection. Pour eux, elle fut la pire, en effet, puisquâelle amena le triomphe de sa parole et de son Åuvre.
à ces mots que ses disciples ne viennent, le texte reçu ajoute de nuit qui nâest pas authentique.
Verset 65
Ces mots de Pilate vous avez une garde, ont fait supposer à plusieurs interprètes quâil sâagissait de la garde juive du temple, toujours à la disposition des chefs du peuple. Cette opinion est peu probable, comparez (Matthieu 28.14).
Pilate leur offre une garde romaineâ¯; il veut direâ¯: Prenez-la et faites comme vous lâentendrez.
Verset 66
La pierre que Joseph avait mise à lâentrée de la grotte (verset 60).
On peut traduire aussiâ¯: «â¯après avoir scellé la pierre en présence de la gardeâ¯Â».
Sceller cette pierre pour enfermer le Prince de la vieâ¯!
Tout ce dernier récit (versets 62-66) que Matthieu a seul et dont la suite se trouve en Matthieu 28.11-15, a paru historiquement peu vraisemblable à plusieurs exégètes modernes. Voici leurs objections.
Il faut reconnaître que ces objections ne sont pas sans valeur.
Dâautre part on peut répondreâ¯:
On peut ajouter que dans ce fait, comme dans toute lâhistoire de la passion, Dieu se joue de ses ennemis. Ils croyaient étouffer la vérité et ce fut par les soldats, instruments de leurs mensonges, que parvint tout dâabord à leur connaissance la résurrection glorieuse de leur victime. Les précautions mêmes, prises par eux pour prévenir lâévénement quâils redoutaient, en attestèrent la réalité et en rehaussèrent lâéclat (Matthieu 28.11).