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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 1". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/romans-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 1". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-32
Plan du commentaire biblique de Romains 1
Lâauteur de la lettre
En signant sa lettre, Paul énumère les titres quâil possède à la confiance des Romains (1).
LâÃvangile, que Paul a mission de prêcher et que Dieu avait promis par les prophètes, présente le Fils de Dieu, qui est issu, en tant quâhomme, de la race de David, qui a été déclaré Fils de Dieu, dâune manière puissante, par sa résurrection, selon lâesprit de sainteté qui était en lui (2-4).
Lâapostolat de Paul et les destinataires de son épître
Paul a reçu, par Jésus-Christ, le salut par grâce et la charge dâapôtre pour amener à la foi les gentils. De leur nombre sont aussi ses lecteurs de Rome qui appartiennent à Jésus-Christ. à eux tous Paul adresse sa lettre, en leur souhaitant la grâce et la paix (5-7).
Verset 1
Selon lâusage des anciens (Actes 15.23â¯; Actes 23.26), Paul met en tête de sa lettre sa signature et le nom des destinataires. Mais au lieu de la brève formule usitée, qui pour notre épître seraitâ¯: «â¯Paul aux Romains, salutâ¯Â», il ajoute à son nom les titres qui lâautorisent à sâadresser aux chrétiens de Rome et qui sont propres à assurer à son message un accueil favorable de la part dâune Ãglise quâil nâa pas fondée et dont il nâest pas connu de visage.
Le premier de ces titres estâ¯: serviteur de (grec) Christ-Jésus.
Christ-Jésus est la leçon de B et de quelques Pères, adoptée par la plupart des critiques. Quand Christ précède Jésus, il a conservé, en quelque mesure, le sens quâil a comme nom commun, même quand il nâest pas accompagné de lâarticleâ¯: le Christ, lâoint, en hébreu le Messie. Paul ne prend le titre de serviteur de Jésus-Christ, en tête dâune de ses lettres, quâici et dans Philippiens 1.1. Ailleurs il le donne à tous les croyants (1 Corinthiens 7.22â¯; Ãphésiens 6.6).
Le terme de serviteur, qui signifie proprement esclave, exprime la condition dâappartenanceâ¯: le chrétien appartient à Jésus-Christ qui lâa «â¯acheté à prixâ¯Â» (1 Corinthiens 7.22â¯; 1 Corinthiens 7.23).
Dans Colossiens 4.12, Paul appelle Epaphras «â¯serviteur de Jésus-Christâ¯Â» par manière dâéloge. En se disant lui-même ici serviteur de Jésus-Christ (serviteur de Dieu, dans 1.1), il affirme sa complète consécration au Maître.
Il ajouteâ¯: apôtre en vertu dâun appel, pour indiquer quelles fonctions il accomplit au service de Jésus-Christ.
Ce titre dâapôtre (envoyé) désigne en premier lieu les douze témoins que Jésus sâétait choisis (Luc 6.13). Mais ce nâest quâau second siècle quâil leur fut réservé dâune manière exclusive. Au temps de Paul, il est attribué à tous les missionnaires (Romains 16.7â¯; Actes 14.14)â¯; cependant alors déjà lâapostolat était considéré comme le premier des ministères (1 Corinthiens 12.28).
En sâattribuant cette qualité, Paul se met sur le même rang que les douzeâ¯; et comme il nâavait pas été de leur nombre durant la vie du Maître, il fait souvenir quâil nâen a pas moins été appelé à lâapostolat par Jésus-Christ dâune manière directe et solennelle (Actes 9.15â¯; Actes 26.16â¯; Actes 26.17â¯; Galates 1.1), quâil est (grec) apôtre appelé.
Lâadjectif appelé indique que la qualité dâapôtre lui appartient en vertu de cet appel. Paul ne sâarroge pas arbitrairement la charge dâapôtre, le Seigneur la lui a imposée par une vocation irrésistible (1 Corinthiens 9.16).
Paul ajoute un dernier trait destiné à caractériser lâaction de la grâce souveraine de Dieu à son égardâ¯: mis à part pour lâÃvangile de Dieu, câest-à -dire pour lâannoncer. Dans Galates 1.15, il dit même que Dieu «â¯lâa mis à part dès le sein de sa mèreâ¯Â».
De toutes manières donc, son apostolat repose sur lâautorité de Dieu et non sur celle des hommes (Galates 1.1). On a prétendu à tort que Paul faisait allusion à lâacte par lequel, sur lâordre du Saint-Esprit, il fut avec Barnabas, «â¯mis à partâ¯Â» pour là mission parmi les païens (Actes 13.2). Il pense, non à cette consécration spéciale au sein de lâéglise dâAntioche, mais à sa vocation initiale par le Seigneur lui-même.
On a remarqué que ce qualificatifâ¯: mis à part, est la traduction de lâépithète de «â¯pharisienâ¯Â», dont Paul sâenorgueillissait avant sa conversion (Philippiens 3.5).
Le grand objet de lâapostolat de Paul, lâunique but de sa vie, est lâÃvangile, câest-à -dire la «â¯bonne nouvelleâ¯Â» du salut par grâce offert à tous les hommes. Cet Ãvangile est appelé ici lâÃvangile de Dieu, parce quâil émane directement de lui et quâil est le message salutaire de Dieu à lâhumanité déchue.
Verset 2
Dieu avait dâavance, dès les temps de lâancienne alliance, promis lâÃvangile par ses prophètes, qui lui servaient dâorganes.
Leurs prédictions sont consignées dans les Ãcritures saintes.
Bien que lâarticle manque en grec, il ne faut pas traduireâ¯: «â¯Dans de saints écritsâ¯Â», car Paul a en vue le recueil de lâAncien Testamentâ¯; sâil omet lâarticle, câest pour relever particulièrement le caractère des écrits qui le constituentâ¯: ils sont saints, parce quâils ont pour auteurs des hommes inspirés.
Par les prophètes de Dieu, Paul entend tous les auteurs sacrésâ¯: Moïse, David, aussi bien que les prophètes au sens spécial. Lâapôtre insiste sur lâétroite relation de lâancienne et de la nouvelle allianceâ¯: elle est à ses yeux une preuve irrécusable de la vérité de lâÃvangile (Romains 3.21â¯; Romains 16.25â¯; Romains 16.26â¯; Galates 3.8).
Jésus lui-même relève souvent lâaccord de son enseignement avec les révélations précédentes (Matthieu 5.17-19â¯; Matthieu 11.10-13â¯; Matthieu 22.29â¯; Luc 24.25-27â¯; Luc 44-46â¯; Jean 10.34).
Verset 3
Les mots concernant son Fils indiquent à la fois le contenu de lâÃvangile de Dieu et lâobjet de la prophétie.
Le Fils de Dieu se présente à lâapôtre sous un double aspectâ¯: issu de la postérité de David selon la chair, déclaré Fils de Dieu selon lâEsprit de sainteté.
Selon la chair, câest-à -dire en tant quâhomme, Jésus est issu (grec devenu rejeton) de la race de David.
Il importe de bien entendre ce mot de chair appliqué à Jésus-Christ. Dâune part, il semble dire trop peu, car le Sauveur sâest approprié la nature humaine tout entière et pas seulement notre chairâ¯; dâun autre côté, il paraît exprimer trop, parce que, à lâidée de chair, sâattache celle de péchéâ¯; or Paul nâadmettait pas que le Sauveur ait eu part à notre corruption.
Le terme de chair est employé dans des acceptions diverses par les auteurs sacrés il désigne proprement les parties molles du corps de lâhomme (Genèse 2.23)â¯; puis le corps tout entier (1 Corinthiens 15.37-40). Le corps était destiné à servir dâinstrument docile à notre esprit, qui devait lui-même obéir à lâEsprit de Dieu.
Originairement donc, aucun élément de péché nâétait impliqué dans lâidée de la chair, partie matérielle de notre être. Mais lorsque, par la chute (Genèse 3), lâesprit de lâhomme se fut soustrait à lâinfluence et à la direction de lâEsprit de Dieu, lâhomme livré à une volonté sans boussole et sans force, fut incapable de maintenir son corps dans lâobéissance.
La chair acquit une vie propre, une activité indépendante, lâintelligence et la volonté furent soumises à lâempire des sens. Dès lors lâesprit, qui devait commander, sert le corps, qui devait obéir, commande.
En tenant compte de cet état de choses, les écrivains sacrés attachent souvent lâidée de péché au mot de chair. Ce nâest pas quâils envisagent le corps comme la source et le siège unique du péchéâ¯; celui-ci gît essentiellement dans la volonté humaine révoltée contre Dieu, privée de la communion avec Dieu et cherchant en vain dans les créatures une compensation à cette perte irréparable, un point dâappui contre le sentiment de son propre néant.
Mais quoique le péché se manifeste le plus souvent par le corps, parce que lâhomme est tombé sous lâesclavage des sens, il est des vices de nature spirituelle auxquels le corps nâa aucune part directe, que lâécriture qualifie pourtant de charnels, «â¯dâÅuvres de la chairâ¯;â¯Â» lâorgueil spirituel (Colossiens 2.18), la haine, la jalousie, la colère, les animosités (Galates 5.20).
En un mot, la chair, dans ce second sens, désigne la nature humaine déchue, corrompue, assujettie au péché (Jean 3.6), incapable par elle-même de se relever en saisissant la vérité salutaire quand celle-ci lui est présentée (Matthieu 16.17â¯; 1 Corinthiens 2.14).
Enfin, comme les conséquences du péché, sinon les plus funestes, du moins les plus apparentes, se manifestent surtout dans le corps qui lui a servi dâinstrument (la douleur, les infirmités, les maladies, la mort), le mot de chair est souvent employé pour désigner notre nature souffrante, défaillante, mortelle, que le péché a vouée à la destruction (1 Pierre 1.24).
De ces trois sens du mot chairâ¯: substance matérielle du corps, état où lâesprit est asservi aux sens, faiblesse de lâhomme soumis à la douleur et à la mort, lequel est appliqué à Jésus-Christâ¯? Ãvidemment le dernier.
Il a pris notre nature dans son infirmité, portant en elle les conséquences amères du péchéâ¯; de là vient quâil a partagé toutes nos misères et que, de plus, il a subi les diverses tentations auxquelles nous sommes exposés (Luc 4.1-13â¯; Hébreux 5.7â¯; comparez Romains 8.3 note).
Cependant il est resté pur de toute atteinte du péché, de toute souillure du corps et de lâesprit (Hébreux 4.15â¯; Hébreux 7.26â¯; Hébreux 9.14â¯; Jean 8.46), en lui, la chair fut constamment soumise à la domination dâune volonté sanctifiée par lâEsprit de Dieu. Second Adam, il a ainsi parfaitement accompli, au sein de notre humanité déchue, la loi divine que le premier Adam aurait dû accomplir dans son état dâintégrité originelle. Par sa victoire sur le péché, il a ramené la chair et lâesprit, lâhomme entier, à sa destination primitive.
Le moyen de cette victoire a été lâesprit de sainteté. Cette expression nâest pas synonyme de Saint-Esprit. Paul ne veut pas dire que le Saint-Esprit ait été en Jésus-Christ, par opposition à la chair humaine, lâélément spécifiquement divin de son être.
Lâesprit dans le langage de Paul est dâune part la faculté qui rend lâhomme capable de subir lâaction de lâEsprit de Dieu, lâorgane par lequel il entre en rapport avec Dieu (1 Thessaloniciens 5.23â¯; 2 Corinthiens 7.1)â¯; et, dâautre part, le principe divin et créateur qui accomplit dans le cÅur du croyant lâÅuvre de la régénération (Romains 8.9â¯; Romains 8.10).
En Jésus-Christ, pendant sa vie terrestre, lâesprit humain fut constamment dominé par lâEsprit de Dieu, de sorte quâil fut saint dans toute sa conduite et dans tout son être. Cette parfaite sainteté fut la cause morale de sa résurrection, de sa victoire sur la mort, salaire du péché.
Câest conformément à lâesprit de sainteté qui était en lui quâil est ressuscité. Et par cette résurrection, nous dit lâapôtre, il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance.
Nous traduisons ainsi un verbe que dâautres rendent par il a été établi et qui signifie proprement déterminé, délimité. Il exprime lâeffet de la résurrection de Jésus-Christâ¯: elle a manifesté aux hommes sa qualité de Fils de Dieu.
Lâapôtre ne veut pas dire que Jésus est devenu Fils de Dieu par sa résurrection, que celle-ci lui a conféré une dignité quâil ne possédait pas avantâ¯; câest pourquoi il nous paraît préférable de traduire déclaré plutôt que établi Fils de Dieu.
Avec puissance se rapporte à déclaré par sa résurrectionâ¯: cette résurrection fut une puissante, une éclatante démonstration de sa qualité de Fils de Dieu. Dâautres rapportent ce complément circonstanciel à Fils de Dieuâ¯: il a été déclaré ou établi Fils de Dieu dans la puissance, par opposition à son existence terrestre où il était Fils de Dieu dans la faiblesse.
Par sa résurrection dâentre les morts (grec par une résurrection de morts)â¯: par cette tournure, Paul ne désigne pas directement le fait de la résurrection de Jésus-Christ, mais veut indiquer plutôt de quelle sorte était cette démonstration de la divinité du Christ.
La préposition grecque pourrait avoir le sens temporelâ¯: dès sa résurrectionâ¯; mais cette indication chronologique nâaurait pas une grande utilité. La pensée de lâapôtre est plutôt de présenter la résurrection de Jésus-Christ comme la cause efficiente de sa glorification.
Par sa résurrection, le Christ a été élevé à la droite du Pèreâ¯; il nâappartient plus dès lors à Israël seul, mais à lâhumanité entièreâ¯; et, en vertu de la toute-puissance qui lui a été donnée au ciel et sur la terre, il étend son règne sur tous les peuples par les instruments quâil sâest choisis pour cela (verset 5).
Verset 5
Lâapôtre revient à son apostolat et déclare quâil a reçu, par lâintermédiaire de Jésus-Christ, non seulement cet apostolat, mais avant tout la grâce, câest-à -dire le don du salut (1 Corinthiens 15.10), qui en a été la source et lââme.
Câest à tort que plusieurs ne voient dans ces deux termes quâune seule et même chose et traduisentâ¯: «â¯La grâce de lâapostolatâ¯Â».
Le but de la mission de Paul est dâannoncer et de produire parmi les gentils lâobéissance de la foi.
Cette expression est remarquableâ¯; la foi, dans son essence subjective et morale, nâest autre chose que lâobéissance de lâhomme à la grâce, à la volonté de Dieu qui lui offre le salut, comme lâincrédulité est la révolte de la créature contre le Créateur (Romains 10.3â¯; 2 Thessaloniciens 1.8â¯; Jean 3.36â¯; Jean 5.44).
Dâautres traduisentâ¯: en vue de lâobéissance à la foi, à lâÃvangile que Paul prêche, à la doctrine quâil enseigne dans cette épître mêmeâ¯; mais le mot foi nâa jamais ce sens chez Paul.
Le but suprême de cette mission destinée à propager lâobéissance de la foi, câest dâexalter le nom de Christ (grec pour son nom) parmi tous les gentils (Philippiens 2.9-11).
Le terme que nous traduisons par les gentils désigne les nations dans leur opposition à Israël, le peuple élu (Genèse 12.3â¯; Ãsaïe 11.10â¯; Ãsaïe 49.6â¯; Galates 2.7-9).
Les interprètes qui pensent que lâÃglise de Rome était composée de Juifs convertis, sont obligés de prétendre que Paul compte la nation juive parmi toutes les nations. Mais Paul ne sâest jamais attribué un apostolat universel (Comparer Romains 11.13â¯; Galates 2.7-9).
La plupart de nos versions traduisent le terme en question par les païens, mais cette expression évoque une idée dâidolâtrie et de corruption morale, qui ne se trouve pas dans le mot grec.
Comment lâapôtre pourrait-il écrire (verset 6) aux chrétiens de Romeâ¯: «â¯Vous êtes au nombre des païens, vous les appelés de Jésus-Christâ¯?â¯Â»
Verset 6
Appelés de Jésus-Christ, qui, en vertu de lâappel que vous avez reçu, appartenez à Jésus-Christâ¯; et nonâ¯: «â¯appelés par Jésus-Christâ¯;â¯Â» car lâauteur de lâappel, câest Dieu (Romains 8.30â¯; Romains 9.24).
Ils sont appelés par Dieu pour être à Jésus-Christ (1 Corinthiens 1.9â¯; 1 Corinthiens 1.26-28â¯; Galates 1.6).
Il sâagit de cet appel efficace qui est une partie essentielle de lâÅuvre de la grâce (Romains 8.29â¯; Romains 8.30), dâun appel entendu et suivi (verset 7), et non dâune vocation à laquelle lâhomme résiste, comme celle dont Jésus parle dans Matthieu 22.14, où le mot appelé est opposé à «â¯Ã©luâ¯Â».
Verset 7
Le motâ¯: «â¯tous ceux qui sont à Rome⦠â¯Â» élargit le cercle des destinataires de lâépîtreâ¯: ce ne sont pas seulement les chrétiens dâorigine païenne nommés au verset 6, mais aussi des Juifs de naissance.
Ils sont saints en vertu de lâappel qui leur a été adressé, grec saints appelés, comme, au verset 1, Paul se disait «â¯apôtre appeléâ¯Â».
Les croyants sont saints parce que, arrachés au monde par la vocation divine quâils ont acceptée, ils sont devenus la propriété de Dieu (saint, en hébreu, signifie mis à part, consacré, comparez Exode 19.6â¯; Exode 2.14â¯; 1 Pierre 2.9) et parce que la vie nouvelle quâils ont reçue de Dieu, est un principe indestructible de sanctification qui finira par triompher en eux de tout mal (Colossiens 3.12â¯; 2 Thessaloniciens 1.10â¯; Hébreux 3.1â¯; Hébreux 6.10).
La salutation épistolaire usitée chez les Grecs et placée après les noms de lâauteur et du destinataire de la lettre, étaitâ¯: «â¯Réjouis-toiâ¯!â¯Â» Par cette formule les païens ne souhaitaient à leurs amis quâune joie terrestre et charnelle (Jacques 1.1, 3e note).
Les chrétiens, pour qui toutes les relations de la vie humaine étaient envisagées au point de vue de lâéternité et pénétrées de lâEsprit dâen haut, souhaitaient à leurs frères la grâce, lâamour de Dieu manifesté aux pécheurs, source du pardon, de la sainteté, de la victoire sur la mort et le fruit de cette grâce, la paixâ¯; la paix avec Dieu, la paix du cÅur assuré de son salut, la paix avec les hommes.
Ces deux mots grâce et paix se retrouvent toujours dans lâordre où nous les avons ici (1 Corinthiens 1.3â¯; 2 Corinthiens 1.2â¯; Galates 1.3â¯; Ãphésiens 1.2â¯; Philippiens 1.2â¯; Colossiens 1.2â¯; 1 Thessaloniciens 1.1).
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christâ¯: nous nâavons dâautres titres aux dons de Dieu que la médiation et les mérites de notre Sauveur.
Verset 8
Actions de grâces et vÅu
Paul rend grâces à Dieu de ce que les chrétiens de Rome sont parvenus à la foi. Il prend Dieu à témoin de ses constantes intercessions pour eux. Il lui demande dâêtre conduit auprès dâeux pour leur communiquer quelques dons spirituels et se fortifier lui-même dans la communion de leur foi (8-12).
Le désir de lâapôtre de prêcher lâÃvangile à Rome
Paul sâest déjà souvent proposé dâaller voir les Romains, car il se doit à tous ; il est donc plein de zèle pour leur annoncer lâÃvangile, dès que les circonstances le permettront (13-15).
Sentiments de Paul pour les chrétiens de Rome (8-15)
Lâapôtre est tellement pénétré de reconnaissance pour les immenses bienfaits de Dieu envers ses enfants, quâil commence presque toutes ses lettres par dâardentes actions de grâces, même quand il sâagit dâÃglises où, comme dans celle de Corinthe, il y avait beaucoup à reprendre et à blâmer (1 Corinthiens 1.4).
Tout dâabord, grec premièrement, cette tournure fait attendre un «â¯secondementâ¯Â» qui nâest pas exprimé.
Le vÅu formulé versets 10 et 11 constituait probablement ce second point que lâapôtre avait en vue.
Il appelle Dieuâ¯: mon Dieu, parce quâil a reçu de nombreuses preuves de sa fidélité paternelle.
Il rend grâces à son Dieu par Jésus-Christ.
Il en est de nos actions de grâces comme de nos vÅuxâ¯: (verset 7, note) nous ne pouvons les adresser à Dieu que par Jésus-Christâ¯; câest lui qui allume dans nos cÅurs la reconnaissanceâ¯; et lorsque lâexpression en monte vers Dieu comme un encens, câest lui encore qui la purifie de toute souillure (Hébreux 13.15).
La foi des chrétiens de Rome est renommée, citée, publiée, dans le monde entier.
Cette dernière expression est hyperbolique et signifieâ¯: partout où il y a des chrétiens (1 Thessaloniciens 1.8).
Ce que lâon vante ainsi, ce nâest pas la qualité exceptionnelle de la foi des Romains, mais le fait quâils ont été gagnés à Christ et quâune Ãglise sâest formée dans la capitale de lâempire.
Verset 9
Les fréquentes prières que Paul adresse à Dieu pour les Romains expliquent et confirment (car) lâardente reconnaissance quâil vient dâexprimer pour leur foi (verset 8).
Il prend Dieu, qui sonde le cÅur (Psaumes 44.22â¯; Actes 1.24), à témoin de sa sollicitude pour eux, parce quâil craint que, ne le connaissant pas personnellement, ils ne trouvent quelque exagération dans lâexpression de ses sentiments.
Dieu que je sers (grec auquel je rends un culte) en mon esprit dans la prédication de lâÃvangileâ¯: le ministère de lâÃvangile se présente à lâapôtre comme un culte spirituel, comme le véritable office sacerdotal, dont celui du temple de Jérusalem nâétait que lâimage. Et câest parce quâil sert Dieu dans son esprit, dans le sanctuaire intime de son cÅur, quâil le sert si bien dans lâÃvangile de son Fils.
Verset 11
Spirituel indique la nature du don que Paul espère apporter aux Romainsâ¯; lâunique source en a déjà été indiquée au verset 7.
Lâapôtre ne prétend point dispenser ces dons à son gré, mais il croit que Dieu les communique aux âmes par la parole de ses serviteurs.
Paul attend de sa présence à Rome que les chrétiens de cette ville soient affermis dans la vérité quâils ont déjà reçue par dâautresâ¯; il nâestime donc pas quâil soit nécessaire de corriger ni de compléter sur des points essentiels lâenseignement qui leur avait été donné.
Verset 12
Après avoir émis la pensée que son arrivée au milieu dâeux serait pour les chrétiens de Rome une source de bénédictions spirituelles, Paul se hâte dâatténuer ce qui pouvait paraître présomptueux dans cette espérance, en ajoutant quâil compte, lui aussi, être béni par le moyen de ses frères, quâils le seront les uns et les autres par leur commune foi, grec par la foi de vous et de moi qui est dans les uns et les autres, câest-à -dire en vous comme en moiâ¯; que nous serons encouragés chacun par la foi de lâautre, vous par la mienne moi par la vôtre.
Ce verset 12 est écrit en toute sincérité comme le verset 11 en toute humilité.
De telles relations réalisent la vraie communion des saints. Que nous sommes encore loin de la domination exclusive du prêtre dans lâÃglise de Dieuâ¯!
Verset 13
Nous ne pouvons dire exactement ce qui avait empêché lâapôtre de venir à Rome.
Dieu, souverainement libre dans ses sages dispensations, diffère souvent dâaccomplir les désirs les plus légitimes de ses meilleurs serviteurs.
Verset 14
On appelait barbares tous les peuples qui nâavaient point de part à la civilisation des Grecs.
Les Romains avaient reçu des Grecs leur culture. La langue grecque fut pendant longtemps encore celle de lâÃglise de Rome. Il est donc probable que lâapôtre range ses lecteurs dans la catégorie des Grecs.
Les savants et les ignorants sont ceux qui avaient reçu leur instruction dans les écoles de la sagesse antique et ceux qui y étaient demeurés étrangers. LâÃvangile convient aux hommes de toute race et de toute condition sociale et intellectuelle.
La mission de le leur annoncer est une dette (je suis débiteur), dont lâapôtre se sent pressé de sâacquitter (1 Corinthiens 9.16). LâÃglise a longtemps oublié cette dette, qui est aussi la sienne et trop nombreux sont encore les chrétiens qui nâen ont souci.
Verset 15
Dâautres traduisentâ¯: Autant quâil dépend de moi, je suis tout disposé.
Cette traduction, qui est celle des anciennes versions latines, suppose un texte grec légèrement modifié. Bien que les chrétiens de Rome aient déjà reçu lâÃvangile, Paul désire le leur annoncer (grec évangéliser à vous aussi qui êtes à Rome).
LâÃvangile est un trésor quâune première prédication ne saurait épuiser. Chaque messager de la Bonne Nouvelle la présente sous un aspect nouveau. Paul en particulier, avec sa manière si personnelle et si profonde de concevoir le salut en Christ, avait beaucoup à apprendre aux chrétiens de Rome.
Il est du reste probable quâen écrivantâ¯: «â¯Jâai le désir de vous annoncer lâÃvangile à vous aussi qui êtes à Romeâ¯Â», il portait sa pensée au-delà du cercle restreint des âmes déjà gagnées à Christ, vers les foules qui formaient lâimmense agglomération de la capitale de lâempire.
Verset 16
LâÃvangile, une puissance de Dieu pour le salut de tout croyant
Si Paul est prêt à annoncer lâÃvangile à Rome, câest quâil nâa pas honte de ce message, quâil sâen glorifie, au contraire ; nâest-il pas une puissance de Dieu ? Nâapporte-t-il pas le salut à quiconque croit, aux Juifs dâabord, puis aux Grecs (v. 16) ?
La justice par la foi
Dans cet Ãvangile, en effet, est révélée une justice de Dieu, une nouvelle relation de lâhomme avec Dieu, dans laquelle lâhomme est placé par Dieu lui-même, en vertu de sa foi et par laquelle sâaccomplit la parole de lâÃcritureâ¯: Le juste vivra par la foi (v. 17)
LâÃvangile, sujet de lâépitre (16-17)
Le texte reçu porte lâÃvangile de Christ, mots qui manquent dans la plupart des majuscules, des versions et dans quelques minuscules.
Il y a dans lâÃvangile quelque chose dont lâhomme naturel aura toujours honteâ¯: il y lit sa condamnation et y découvre lâopprobre de son péchéâ¯; le pardon et la délivrance lui sont présentés au nom dâun crucifié et par le moyen même de la croixâ¯; il doit recevoir le salut comme une grâce quâil ne saurait mériter et qui anéantit son orgueilâ¯; et enfin le Sauveur, rejeté du monde, nâoffre ici-bas à ses disciples quâune part dans ses humiliations et ses souffrances.
La croix de Christ, dans laquelle se résume tout lâÃvangile, est «â¯scandale aux Juifs, folie aux Gentilsâ¯Â» (1 Corinthiens 1.23).
Porter ce message de la croix au centre de la puissance et de la gloire de lâempire, dans la ville où toutes les écoles de la sagesse antique avaient leurs représentants, câétait encourir un opprobre certain et par conséquent sâexposer à la tentation dâavoir honte de lâÃvangile.
Mais lâapôtre sera préservé dâune telle défaillance par lâexpérience quâil a faite, en lui-même et en beaucoup dâautres, de la puissance divine du salut quâil annonce (1 Corinthiens 1.18).
Il y a plus. Quand il ditâ¯: je nâai point honte, il veut direâ¯: jây trouve le plus sublime sujet de gloire (Galates 6.14â¯; 1 Timothée 1.11).
LâÃvangile nâest ni un système de doctrines, ni un code de morale, il est une puissance de Dieu, agissante et efficaceâ¯; par laquelle, le pécheur est arraché à son état de condamnation et de mort, pour avoir part à la grâce et à la vie. Cette puissance est en salut à tout homme qui croit.
Le salut a un côté négatifâ¯: il consiste à être délivré de la colère de Dieu (verset 18), de la peine du péché, qui est la mort éternelle (Romains 6.23), et un côté positifâ¯: il est le don de la justice, de la faveur et de lâamour de Dieu, le don dâune vie conforme à sa volonté et de la félicité éternelle (Matthieu 1.21, note).
Ce salut est assuré tout homme qui croit.
Croire, câest se confier sans réserve en la grâce de Celui qui offre le salutâ¯; câest lâacte du cÅur par lequel le pécheur repentant accepte avec joie lâÅuvre que son Dieu Sauveur accomplit pour lui et en lui.
Du moment que lâunique condition pour avoir part au salut est de croire, ce salut est offert et est accessible aussi bien aux Gentils quâaux Israélitesâ¯; les uns et les autres sont à son égard sur un pied de parfaite égalité.
Cependant, Paul ditâ¯: pour le Juif premièrement.
Premièrement manque, il est vrai, dans B et dans un manuscrit gréco-latin du 9e siècle. Tertullien atteste que Marcion lâomettait aussi. Quelques critiques pensent quâil a été introduit ici par analogie avec Romains 2.9â¯; Romains 2.10. Mais la plupart le tiennent pour authentique.
Les uns pensent que Paul veut direâ¯: en vertu de lâalliance de grâce, traitée par Dieu avec son peuple et parce que le salut vient de ce peuple (Jean 4.22â¯; Romains 3.1 et suivantsâ¯; Romains 9.1 et suivants), il convient que lâÃvangile soit annoncé au Juif premièrement. Lâapôtre se conformait à cette règle dans son Åuvre missionnaire et lorsquâil arrivait dans une ville où il y avait des Juifs, il commençait par prêcher dans leur synagogue (Actes 13.46â¯; Actes 16.13â¯; Actes 17.1â¯; Actes 18.4).
Dâautres entendent premièrement dans le sens de «â¯principalementâ¯Â». Lâapôtre voudrait dire que le Juif était, par la discipline de la Loi et par les promesses des prophètes, mieux préparé que le Grec à recevoir le salut. Ou bien sa pensée serait, avec une nuance dâironie, que le salut gratuit offert dans lâÃvangile est indispensable au Juif qui connaît le vrai Dieu, autant et plus quâau Grec plongé dans les erreurs de lâidolâtrie. Le sens temporel de premièrement paraît pourtant le plus simple.
De récents interprètes ont essayé de tourner la difficulté en traduisantâ¯: lâÃvangile est une puissance de Dieu en salut⦠premièrement au Juif et au Grecâ¯; lâapodose sous-entendue seraitâ¯: et ensuite aux représentants des autres nationalités. Mais lâapôtre ne dit nulle part que les Grecs aient eu un avantage sur les autres nationsâ¯; tandis quâil oppose les Juifs et les Grecs (1 Corinthiens 1.22-24).
Verset 17
Lâapôtre confirme (car) sa déclaration précédente, que lâÃvangile est une puissance de Dieuâ¯: câest quâen lui se révèle une justice de Dieu.
Plusieurs interprètes ont vu dans ce termeâ¯: justice de Dieu, tout dâabord lâune des perfections divines, soit lâattribut par lequel Dieu récompense les bons et punit les méchants, soit la sainteté qui est lâessence même de son être et qui exclut tout mal.
Cette justice de Dieu, voudrait dire lâapôtre, est communiquée à tout croyant en vertu de lâÅuvre rédemptrice de Jésus-Christ et par lâaction du Saint-Esprit, de sorte que lâhomme, devenu participant de la sainteté de Dieu, reprend sa position normale dâenfant du Père. Ainsi lâÃvangile est une puissance de Dieu à salut pour tout croyant.
La plupart des commentateurs actuels se refusent à admettre, dans notre passage, ce sens de lâexpressionâ¯: justice de Dieu. Ils estiment que si Paul avait eu en vue lâattribut de Dieu, il aurait écritâ¯: la justice de Dieu, tandis quâil omet lâarticleâ¯; que lâÃvangile nâest pas précisément une révélation de la justice et de la sainteté de Dieu, déjà manifestées dans lâAncien Testamentâ¯; que le verbe se révèle ne conviendrait pas pour exprimer une communication de la sainteté de Dieu à lâhomme, quâil suppose plutôt un fait extérieur que lâhomme saisit par la foi ou constate par lâobservation (comparez verset 18 «â¯La colère de Dieu se révèle⦠â¯Â»).
Par cette justice de Dieu qui se révèle dans lâÃvangile, Paul entend donc une relation nouvelle avec Dieu, dans laquelle lâhomme est placé par Dieu lui-même et qui lui permet dâatteindre le but quâil avait vainement poursuivi par ses seuls efforts, dâêtre juste, câest-à -dire tel quâil doit être selon la volonté de Dieu, en parfait accord avec la loi divine.
Si cette justice est appelée justice de Dieu, cela ne veut pas dire seulement quâelle est «â¯valable devant Dieuâ¯Â», ni de même essence que la justice divine, mais que Dieu en est lâinitiateurâ¯: câest lui qui, par un acte de sa grâce (Romains 3.24), rétablit lâhomme dans une relation normale avec lui. Cette justice de Dieu est opposée à «â¯celle qui vient de la loiâ¯Â» (Philippiens 3.9), à la propre justice de lâhomme (Romains 10.3).
Cette justice est par la foi pour la foi, grec de (hors de) la foi pour (dans) la foi.
Les Pères admettaient que la foi dâoù la révélation de la justice de Dieu procède, câest la foi israélite, celle à laquelle elle aboutit, la foi chrétienne.
Les réformateurs trouvaient de même, dans les termes employés par lâapôtre, lâidée dâun progrès intérieur dans la foiâ¯: la justice de Dieu est révélée à la foi et reçue par elle et comme cette justice est dans le pécheur un principe actif de vie, elle augmente la foi et produit dans lââme une foi toujours plus complète.
Calvin a rendu cette idée en traduisantâ¯: «â¯de foi en foiâ¯Â».
Les interprètes modernes objectent que lâidée dâun progrès dans la foi nâest pas indiquée dans les termes employés et quâelle est trop spéciale pour figurer dans lâénoncé du sujet de lâépître. Ils préfèrent voir dans le premier complémentâ¯: par la foi, le principe qui, dans lâhomme, établit cette relation nouvelle de la «â¯justice de Dieuâ¯Â».
Câest une justice de foi, que lâhomme obtient par la foi seuleâ¯; et dans le second complémentâ¯: pour la foi, lâindication du but, de la destination de la justice nouvelleâ¯: câest une justice destinée à la foi, qui éveille et développe la foi de ceux à qui elle est révélée.
La justice légale, que lâhomme acquiert en accomplissant la loi, est une «â¯justice dâÅuvresâ¯Â», elle consiste en Åuvresâ¯; son but est de produire et de multiplier les Åuvres.
La justice de Dieu est, de sa nature, une justice de foi et elle est offerte à la foiâ¯; câest par la foi que lâhomme la saisit. Quand lâhomme est entré dans cette nouvelle relation avec Dieu, câest sa foi qui lui est imputée à justice, à lâexclusion de toute Åuvre.
Il importait à lâapôtre de faire ressortir dès lâabord, dans ce résumé de lâÃvangile, cette vérité fondamentale quâà la foi seule appartient le privilège de rendre lâhomme poste devant Dieu.
Lâidée de la justice par la foi pouvait paraître une doctrine nouvelleâ¯; elle ne lâétait point. Lâapôtre montrera plus loin (Romains 4) quâAbraham et David la connaissaient déjà .
Ici il en appelle à une parole du prophète Habakuk (Habakuk 2.4). Les Chaldéens vont fondre sur la Judée et massacrer ses habitants, qui sera sauvéâ¯? non pas lâorgueilleux qui se confie en ses forces et en ses Åuvresâ¯; mais «â¯le justeâ¯Â», «â¯qui vivra par sa foiâ¯Â», câest-à -dire par son humble confiance en Dieu.
Le moyen du salut est le même dans tous les temps et en présence de tous les jugements de Dieu.
Quelques interprètes rattachent les mots par la foi, non au verbe vivra, mais au substantif le juste et traduisent «â¯le juste par la foi vivraâ¯Â». Le texte hébreu ne peut se rendre ainsi et il nây a aucune raison de penser que Paul ait voulu changer le sens de lâoriginal, qui répondait suffisamment à son but. Comparer Galates 3.11â¯; Hébreux 10.38, où se trouve cette même citation dâHabakuk.
Verset 18
Révélation du jugement de Dieu sur tous les hommes
La colère de Dieu se manifeste contre tous les hommes parce quâils résistent à la vérité (18)
La culpabilité des gentils
Ils connaissent Dieu qui leur a révélé ses perfections dans ses Åuvres ; ils sont donc inexcusables, lorsque, au lieu de le glorifier par leur gratitude, ils sâégarent dans de vains raisonnements et rendent leur culte à des idoles qui représentent lâhomme ou des animaux (19-23).
Le châtiment des gentils
Par une conséquence morale inévitable, qui est un juste jugement de Dieu, lâadoration de la créature les a entraînés dans la servitude de passions dégradantes, dont lâapôtre dresse lâeffrayant catalogue. Câest, conclut-il, le juste salaire de leur égarement, puisquâils commettent et approuvent des actes quâils savent condamnés par Dieu (24-32).
Première partie 1.18 à 11.36 â Le salut par la foi en Jésus-Christ
Première section 1.18 à 8.39 â Le Salut assuré en Christ à tout croyant
La justification par la foi en Christ sans la Loi 1.18 Ã 5.21
Versets 1.18 Ã 3.20 â Condamnation et perdition de tous les hommes gentils et Juifs
3>Versets 18 Ã 32 â Les gentils
Il faut remarquer la transition par la particule car.
La justice de Dieu qui sâobtient par la foi est indispensable, car la colère de Dieu se révèle. La révélation de la première dans lâÃvangile est motivée par la révélation de la seconde dans lâétat moral de lâhumanité.
Cette colère est une manifestation de la justice rétributive de Dieu.
Exempte de tout ressentiment personnel et du trouble moral que produit la colère humaine, elle est
Elle se révèle par lâidolâtrie et les vices abominables dans lesquels les hommes sont tombés, lorsque Dieu les eut abandonnés à eux-mêmes pour les punir de ce quâils ne sâétaient pas souciés de le connaître (Romains 1.21-32â¯; 2 Thessaloniciens 2.10-12).
Câest donc à tort quâon a prétendu que cette révélation de la colère de Dieu aurait lieu au jugement dernier seulement (Romains 2.4-5), et que nous nâavons, dans Romains 1.19-2.3, quâune description du péché des hommes.
Lâantithèse des deux verbes au présentâ¯: se révèle (versets 17 et 18), et la formule trois fois répétéeâ¯: câest pourquoi Dieu les a livrés (versets 24, 26 et 28), montrent que Paul décrit, déjà dans cette partie, les manifestations de la colère divine, le châtiment infligé par Dieu aux pécheurs.
La colère se révèle du ciel. Le ciel, séjour de Dieu, est le symbole de lâordre moral dont Dieu est le garant. «â¯Jâai péché contre le ciel et devant toiâ¯Â» (Luc 15.18). Mais ici il est plutôt le symbole de la toute-présence et de la toute-puissance divinesâ¯: nul ne peut échapper à une colère qui se révèle du ciel.
Lâimpiété sâapplique aux dispositions de lâhomme envers Dieu et comprend les manquements de sa vie religieuse. Lâinjustice se rapporte à sa conduite envers ses frères et aux transgressions de la loi morale.
Les hommes retiennent la vérité captive dans lâinjustice, comme on retient un prisonnier de guerre, un animal dompté. Lâhomme qui vit dans le péché a intérêt à retenir, à étouffer la vérité, une fois quâil lâa reconnue, afin de sâaffranchir de son empire. Les versets 19 et 20 montreront de quelle vérité il sâagit.
Dans lâinjustice peut signifier quâils font volontairement prévaloir lâinjustice sur la vérité, quâils étouffent celle-ci dans celle-là quâils empêchent le germe de la vérité divine en eux de se développer et de fructifier.
Dâautres donnent à ce complément un sens adverbialâ¯: «â¯Ils retiennent injustement la vérité captiveâ¯Â». Ou bien, pour échapper à lâobjection quâon ne saurait étouffer la vérité justement, ils traduisentâ¯: «â¯Méchamment, par méchancetéâ¯Â».
Dâautres enfin donnent au verbe un sens différentâ¯: «â¯ils possèdent la vérité dans lâinjusticeâ¯Â», câest-à -direâ¯: «â¯Ils vivent dans lâiniquité tout en possédant la véritéâ¯Â». Mais on peut se demander si Paul aurait dit des païensâ¯: «â¯Ils possèdent la véritéâ¯Â». Le premier sensâ¯: «â¯retenir, étoufferâ¯Â», est donc préférable.
Verset 19
Ils étouffent la vérité, attendu que la vérité leur a été révélée.
Ce quâon peut connaître (grec le connaissable) de Dieu est manifeste en euxâ¯; ils le voient dans leur être intime, par une révélation permanente qui est la conséquence de la révélation initiale de Dieu à lâhommeâ¯: car Dieu le leur a manifesté. Dieu sâest manifesté dans ses Åuvres pour réveiller dans lââme humaine la faculté innée de le connaître.
Verset 20
Lâapôtre, en des termes admirablement choisis, enseigne dans quelle mesure lâhomme peut acquérir la connaissance de Dieu en contemplant la création.
Les perfections invisibles (grecâ¯: les invisibles, neutre pluriel) de Dieu sont son être même et les attributs qui le constituent.
Elles sont appelées invisibles par opposition aux Åuvres visibles dans lesquelles elles se manifestent.
Câest avant tout sa puissance éternelle, qui frappe quiconque considère ses ouvrages avec sérieux et recueillement.
Câest ensuite sa divinité, terme très général qui désigne, non une autre perfection de Dieu, comme on lâaurait attendu après la mention de la toute-puissance, mais cet ensemble dâattributs et de caractères qui constituent lâêtre divin.
Le sens un peu vague de divinité répond à lâimpression que laisse la contemplation de la nature et à la pensée de lâaction incessante exercée par le Créateur dans ce monde quâil anime de sa vie et où il a tout disposé dans un ordre admirable (Actes 14.17â¯; Actes 17.24-28).
Cette révélation est incomplèteâ¯: les perfections morales de Dieu, sa justice, sa sainteté, sa miséricorde nây sont pas mises en évidenceâ¯; et le désordre causé par le péché la trouble et lâobscurcit de bien des manières. Elle aurait dû suffire cependant pour retenir lâhomme loin dâune dégradante idolâtrie.
Paul rappelle en outre que cette révélation a lieu depuis la création du mondeâ¯: de tout temps les hommes ont pu considérer Dieu dans ses ouvrages et y voir comme à lâÅil ses perfections.
Le verbe que nous traduisons ainsi fait antithèse à invisiblesâ¯; il sâentend de la perception sensible. Paul lâexplique en ajoutantâ¯: quand ces choses invisibles sont (grec) considérées par lâentendement, câest-à -dire deviennent lâobjet dâune intuition intellectuelleâ¯; on pourrait traduireâ¯: «â¯se voient avec les yeux de lâintelligenceâ¯Â».
Afin quâils soient inexcusablesâ¯: la tournure employée par lâapôtre exprime bien lâintention quâavait Dieu en permettant aux hommes de voir dans la création ses invisibles perfections. Sa volonté est que leur aveuglement soit sans excuse, sâils étouffent dans leur injustice ce germe de la vérité (verset 18).
Verset 21
Ne point glorifier Dieu comme Dieu, ne point lui rendre grâces, ne pas lui donner son cÅur dans une reconnaissance vivante et une entière consécration, câest, pour lâhomme, manquer le but de son être et outrager son Créateur. Par là , il se dérobe à Dieu, à qui il appartient et se livre à une idolâtrie grossière ou raffinée. Cet éloignement de Dieu est le péché, source de tous les péchés.
Les hommes sont devenus vains dans leurs pensées ou leurs «â¯raisonnementsâ¯Â» (mot pris en un sens défavorable dans le Nouveau Testament), câest-à -dire, ils se sont attachés à ces «â¯choses vainesâ¯Â» que les idoles étaient aux yeux des Juifs (Actes 14.15â¯; comparez Jérémie 2.5 où se lit dans les Septante la même expression que dans notre passage).
Leur cÅur, siège de toute la vie de lâesprit, de lâentendement comme des affections, sâest enveloppé de ténèbres, a été obscurci. Il ne reste dès lors plus rien de sain en lâhomme.
Verset 23
Grecâ¯: En ressemblance ou représentation de lâimage de lâhomme, ce que les uns interprètentâ¯: «â¯en une image qui ressemble à lâhommeâ¯;â¯Â» les autresâ¯: «â¯en une reproduction matérielle de la figure de lâhomme ou du type humainâ¯Â» (comparez Deutéronome 4.16-18).
Lorsque lâhomme est séparé de Dieu, il devient lâesclave de sa chair et du monde visible. Il est alors entraîné à chercher la satisfaction de ses besoins religieux dans le culte de la nature. Il rabaisse Dieu jusquâà voir son image dans lâhomme corruptible.
Ignorant que Dieu avait en effet créé lâhomme à son image et ne se souciant guère de chercher dans lâêtre spirituel de lâhomme les restes de cette image divine, les Grecs avaient trouvé dans le corps humain la réalisation la plus parfaite de la beauté. Ils en étaient venus à adorer lâhomme tout entier, à diviniser ses vices aussi bien que ses vertus.
Dâautres peuples se sont abaissés par degrés jusquâà rendre un culte à des êtres privés dâintelligence, à des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. Ceux qui présidaient à ces cultes dégradants étaient des prêtres qui se vantaient de posséder une sagesse supérieureâ¯; et les adorateurs de leurs idoles furent les peuples les plus civilisés de lâancien mondeâ¯: les Ãgyptiens, les Assyriens, les Hindous.
On ne saurait alléguer pour les excuser que les plus éclairés parmi eux nâadoraient dans les animaux que les forces de la nature, émanations de la divinité, car câétait encore se faire lâesclave de ce que lâhomme est appelé à dominer. Ils déshonoraient le Dieu vivant et saint quâils auraient dû glorifier, se ravalaient au niveau de la créature dépourvue dâintelligence et justifiaient ainsi le jugement sévère que lâapôtre porte sur euxâ¯: se disant sages, ils sont devenus fous.
Verset 24
Le texte reçu porteâ¯: «â¯Câest pourquoi aussi⦠â¯Â» Ce dernier mot manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, versions, Pères.
Selon les convoitises de leur cÅur (grec dans les convoitises), tandis quâils sâadonnaient à elles.
Ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps, grec leurs propres corps en eux-mêmes.
En eux-mêmes peut signifierâ¯: «â¯entre euxâ¯Â», les uns envers les autres, ou servir à «â¯caractériser cette flétrissure comme désormais inhérente à leur personnalité elle-mêmeâ¯Â», Godet (1 Corinthiens 6.18).
Ainsi Dieu punit le péché par le péché même (verset 28), en retirant aux pécheurs sa grâceâ¯; câest le jugement que lâapôtre annonce en répétant par trois foisâ¯: (versets 24, 26 et 28) il les a livrés.
Il ne veut pas dire que Dieu les a poussés au mal, mais lâexpression quâil emploie ne signifie pas simplement que Dieu les a laissés se livrer au mal. Il les a livrés en tant quâil a établi dans le monde moral une loi semblable à la loi de la pesanteur dans le monde physique, en vertu de laquelle celui qui sâengage sur la pente du vice, la descend avec une rapidité croissante et est entraîné par une force de plus en plus irrésistible.
Parmi les péchés auxquels les païens sont livrés, ceux de la chair (lâimpureté) tiennent le premier rang, parce quâils étaient en relation étroite avec lâadoration des forces de la nature. La débauche et la prostitution étaient non seulement tolérées dans maintes religions païennes, mais revêtues dâun caractère sacré et associées aux actes du culte.
Verset 25
La vérité de Dieu, câest la vraie notion de lâÃtre divin, le vrai Dieu. Paul relève encore une fois (comparez verset 23) la faute des païens envers Dieu pour en faire ressortir lâénormité et montrer ainsi que le sévère châtiment qui les atteint nâest que trop justifié.
La sainte indignation quâil éprouve à la pensée dâun tel outrage au Créateur, lâoblige à interrompre son exposé par un cri dâadoration et de louange (comparez Romains 9.5â¯; Romains 11.36â¯; Galates 1.5).
Verset 26
Ces abominations nous montrent le péché qui ravale lâhomme au-dessous de la brute et exerce sur lui le plus affreux châtiment.
Verset 28
Il y a en grec un jeu de mots qui fait ressortir comment le châtiment du péché est la conséquence du péché mêmeâ¯: «â¯comme ils nâont pas approuvé de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un entendement réprouvéâ¯Â».
Verset 29
Dans ces versets 29-31, lâapôtre décrit lâétat moral où tombent ceux qui ne se soucient pas de connaître Dieu.
Cette description de la corruption païenne, dont les détails nâont pas besoin dâexplication, ne paraît pas exagérée à ceux qui connaissent lâantiquité ou les mÅurs actuelles des peuples païens et même celles de quelques parties de nos sociétés prétendues chrétiennes et civilisées, qui voient reparaître dans leur sein les pires vices du paganisme, quand la crainte de Dieu sâen est allée.
Toutefois, si telle était la corruption du monde antique, qui nous est dépeinte sous des couleurs aussi sombres par les historiens et les satiriques du temps, lâapôtre ne veut pas dire que tous les individus fussent parvenus à ce degré de dépravation.
Il nâignore pas quâil y a eu en Grèce et à Rome, même aux époques de lâabaissement le plus profond et le plus général, de nobles exemples de vertu et de grandeur morale (Comparer Romains 2.14-15).
On a en vain cherché à indiquer un principe dâaprès lequel lâapôtre grouperait les péchés et les vices quâil énumère.
Le terme traduit par haïssant Dieu (verset 30), ne se trouve dans le grec classique quâavec le sens passifâ¯: «â¯haï de Dieuâ¯Â». Certains interprètes lui donnent ce sens ici, mais il ne convient guère et la plupart admettent le sens actif, que lui attribuent déjà les Pères Grecs.
Un livre apocryphe de lâAncien Testament, la Sapience, renferme (Sapience 13 et 14) une peinture de lâidolâtrie et de lâimmoralité des païens, qui nâest pas sans analogies avec notre chapitre, en particulier lâimmoralité est présentée comme un fruit de lâidolâtrie.
Verset 32
Ce dernier trait du tableau révèle toute leur culpabilité. Lâapôtre affirme que, même dans les ténèbres dont elle est enveloppée, la conscience des païens nâa jamais cessé de rendre témoignage à la sentence de Dieu, en vertu de laquelle il punit de mort ceux qui commettent de tels actesâ¯; et cependant ils sây livrent sans scrupules et même ils approuvent ceux qui les commettent.