Lectionary Calendar
Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
the Fourth Week of Advent
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
StudyLight.org has pledged to help build churches in Uganda. Help us with that pledge and support pastors in the heart of Africa.
Click here to join the effort!
Click here to join the effort!
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-32
Selon l’usage des anciens, (Actes 15:23; Actes 23:26) Paul met en tête de sa lettre sa signature et le nom des destinataires. Mais au lieu de la brève formule usitée, qui pour notre épître serait : « Paul aux Romains, salut », il ajoute à son nom les titres qui l’autorisent à s’adresser aux chrétiens de Rome et qui sont propres à assurer à son message un accueil favorable de la part d’une Église qu’il n’a pas fondée et dont il n’est pas connu de visage.
Le premier de ces titres est : serviteur de (grec) Christ-Jésus.
Christ-Jésus est la leçon de B et de quelques Pères, adoptée par la plupart des critiques. Quand Christ précède Jésus, il a conservé, en quelque mesure, le sens qu’il a comme nom commun, même quand il n’est pas accompagné de l’article : le Christ, l’oint, en hébreu le Messie. Paul ne prend le titre de serviteur de Jésus-Christ, en tête d’une de ses lettres, qu’ici et dans Philippiens 1:1. Ailleurs il le donne à tous les croyants (1 Corinthiens 7:22; Éphésiens 6:6).
Le terme de serviteur, qui signifie proprement esclave, exprime la condition d’appartenance : le chrétien appartient à Jésus-Christ qui l’a « acheté à prix » (1 Corinthiens 7:22; 1 Corinthiens 7:23).
Dans Colossiens 4:12, Paul appelle Epaphras « serviteur de Jésus-Christ » par manière d’éloge. En se disant lui-même ici serviteur de Jésus-Christ (serviteur de Dieu, dans 1.1), il affirme sa complète consécration au Maître.
Il ajoute : apôtre en vertu d’un appel, pour indiquer quelles fonctions il accomplit au service de Jésus-Christ.
Ce titre d’apôtre (envoyé) désigne en premier lieu les douze témoins que Jésus s’était choisis (Luc 6:13). Mais ce n’est qu’au second siècle qu’il leur fut réservé d’une manière exclusive. Au temps de Paul, il est attribué à tous les missionnaires (Romains 16:7; Actes 14:14); cependant alors déjà l’apostolat était considéré comme le premier des ministères (1 Corinthiens 12:28).
En s’attribuant cette qualité, Paul se met sur le même rang que les douze; et comme il n’avait pas été de leur nombre durant la vie du Maître, il fait souvenir qu’il n’en a pas moins été appelé à l’apostolat par Jésus-Christ d’une manière directe et solennelle, (Actes 9:15; Actes 26:16; Actes 26:17; Galates 1:1) qu’il est (grec) apôtre appelé.
L’adjectif appelé indique que la qualité d’apôtre lui appartient en vertu de cet appel. Paul ne s’arroge pas arbitrairement la charge d’apôtre, le Seigneur la lui a imposée par une vocation irrésistible (1 Corinthiens 9:16).
Paul ajoute un dernier trait destiné à caractériser l’action de la grâce souveraine de Dieu à son égard : mis à part pour l’Évangile de Dieu, c’est-à-dire pour l’annoncer. Dans Galates 1:15, il dit même que Dieu « l’a mis à part dès le sein de sa mère ».
De toutes manières donc, son apostolat repose sur l’autorité de Dieu et non sur celle des hommes (Galates 1:1). On a prétendu à tort que Paul faisait allusion à l’acte par lequel, sur l’ordre du Saint-Esprit, il fut avec Barnabas, « mis à part » pour là mission parmi les païens (Actes 13:2). Il pense, non à cette consécration spéciale au sein de l’Église d’Antioche, mais à sa vocation initiale par le Seigneur lui-même.
On a remarqué que ce qualificatif : mis à part, est la traduction de l’épithète de « pharisien », dont Paul s’enorgueillissait avant sa conversion (Philippiens 3:5).
Le grand objet de l’apostolat de Paul, l’unique but de sa vie, est l’Évangile, c’est-à-dire la « bonne nouvelle » du salut par grâce offert à tous les hommes. Cet Évangile est appelé ici l’Évangile de Dieu, parce qu’il émane directement de lui et qu’il est le message salutaire de Dieu à l’humanité déchue.
Dieu avait d’avance, dès les temps de l’ancienne alliance, promis l’Évangile par ses prophètes, qui lui servaient d’organes.
Leurs prédictions sont consignées dans les Écritures saintes.
Bien que l’article manque en grec, il ne faut pas traduire : « Dans de saints écrits », car Paul a en vue le recueil de l’Ancien Testament; s’il omet l’article, c’est pour relever particulièrement le caractère des écrits qui le constituent : ils sont saints, parce qu’ils ont pour auteurs des hommes inspirés.
Par les prophètes de Dieu, Paul entend tous les auteurs sacrés : Moïse, David, aussi bien que les prophètes au sens spécial. L’apôtre insiste sur l’étroite relation de l’ancienne et de la nouvelle alliance : elle est à ses yeux une preuve irrécusable de la vérité de l’Évangile (Romains 3:21; Romains 16:25; Romains 16:26; Galates 3:8).
Jésus lui-même relève souvent l’accord de son enseignement avec les révélations précédentes (Matthieu 5:17-19; Matthieu 11:10-13; Matthieu 22:29; Luc 24:25-27; Luc 44-46; Jean 10:34).
Les mots concernant son Fils indiquent à la fois le contenu de l’Évangile de Dieu et l’objet de la prophétie.
Le Fils de Dieu se présente à l’apôtre sous un double aspect : issu de la postérité de David selon la chair, déclaré Fils de Dieu selon l’Esprit de sainteté.
Selon la chair, c’est-à-dire en tant qu’homme, Jésus est issu (grec devenu rejeton) de la race de David.
Il importe de bien entendre ce mot de chair appliqué à Jésus-Christ. D’une part, il semble dire trop peu, car le Sauveur s’est approprié la nature humaine tout entière et pas seulement notre chair; d’un autre côté, il paraît exprimer trop, parce que, à l’idée de chair, s’attache celle de péché; or Paul n’admettait pas que le Sauveur ait eu part à notre corruption.
Le terme de chair est employé dans des acceptions diverses par les auteurs sacrés il désigne proprement les parties molles du corps de l’homme (Genèse 2:23); puis le corps tout entier (1 Corinthiens 15:37-40). Le corps était destiné à servir d’instrument docile à notre esprit, qui devait lui-même obéir à l’Esprit de Dieu.
Originairement donc, aucun élément de péché n’était impliqué dans l’idée de la chair, partie matérielle de notre être. Mais lorsque, par la chute, (Genèse 3) l’esprit de l’homme se fut soustrait à l’influence et à la direction de l’Esprit de Dieu, l’homme livré à une volonté sans boussole et sans force, fut incapable de maintenir son corps dans l’obéissance.
La chair acquit une vie propre, une activité indépendante, l’intelligence et la volonté furent soumises à l’empire des sens. Dès lors l’esprit, qui devait commander, sert le corps, qui devait obéir, commande.
En tenant compte de cet état de choses, les écrivains sacrés attachent souvent l’idée de péché au mot de chair. Ce n’est pas qu’ils envisagent le corps comme la source et le siège unique du péché; celui-ci gît essentiellement dans la volonté humaine révoltée contre Dieu, privée de la communion avec Dieu et cherchant en vain dans les créatures une compensation à cette perte irréparable, un point d’appui contre le sentiment de son propre néant.
Mais quoique le péché se manifeste le plus souvent par le corps, parce que l’homme est tombé sous l’esclavage des sens, il est des vices de nature spirituelle auxquels le corps n’a aucune part directe, que l’écriture qualifie pourtant de charnels, « d’œuvres de la chair; » l’orgueil spirituel, (Colossiens 2:18) la haine, la jalousie, la colère, les animosités (Galates 5:20).
En un mot, la chair, dans ce second sens, désigne la nature humaine déchue, corrompue, assujettie au péché, (Jean 3:6) incapable par elle même de se relever en saisissant la vérité salutaire quand celle-ci lui est présentée (Matthieu 16:17; 1 Corinthiens 2:14).
Enfin, comme les conséquences du péché, sinon les plus funestes, du moins les plus apparentes, se manifestent surtout dans le corps qui lui a servi d’instrument (la douleur, les infirmités, les maladies, la mort), le mot de chair est souvent employé pour désigner notre nature souffrante, défaillante, mortelle, que le péché a vouée à la destruction (1 Pierre 1:24).
De ces trois sens du mot chair : substance matérielle du corps, état où l’esprit est asservi aux sens, faiblesse de l’homme soumis à la douleur et à la mort, lequel est appliqué à Jésus-Christ ? Évidemment le dernier.
Il a pris notre nature dans son infirmité, portant en elle les conséquences amères du péché; de là vient qu’il a partagé toutes nos misères et que, de plus, il a subi les diverses tentations auxquelles nous sommes exposés (Luc 4:1-13; Hébreux 5:7; comparez Romains 8:3 note).
Cependant il est resté pur de toute atteinte du péché, de toute souillure du corps et de l’esprit, (Hébreux 4:15; Hébreux 7:26; Hébreux 9:14; Jean 8:46) en lui, la chair fut constamment soumise à la domination d’une volonté sanctifiée par l’Esprit de Dieu. Second Adam, il a ainsi parfaitement accompli, au sein de notre humanité déchue, la loi divine que le premier Adam aurait dû accomplir dans son état d’intégrité originelle. Par sa victoire sur le péché, il a ramené la chair et l’esprit, l’homme entier, à sa destination primitive.
Le moyen de cette victoire a été l’esprit de sainteté. Cette expression n’est pas synonyme de Saint-Esprit. Paul ne veut pas dire que le Saint-Esprit ait été en Jésus-Christ, par opposition à la chair humaine, l’élément spécifiquement divin de son être.
L’esprit dans le langage de Paul est d’une part la faculté qui rend l’homme capable de subir l’action de l’Esprit de Dieu, l’organe par lequel il entre en rapport avec Dieu (1 Thessaloniciens 5:23; 2 Corinthiens 7:1); et, d’autre part, le principe divin et créateur qui accomplit dans le cœur du croyant l’œuvre de la régénération (Romains 8:9; Romains 8:10).
En Jésus-Christ, pendant sa vie terrestre, l’esprit humain fut constamment dominé par l’Esprit de Dieu, de sorte qu’il fut saint dans toute sa conduite et dans tout son être. Cette parfaite sainteté fut la cause morale de sa résurrection, de sa victoire sur la mort, salaire du péché.
C’est conformément à l’esprit de sainteté qui était en lui qu’il est ressuscité. Et par cette résurrection, nous dit l’apôtre, il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance.
Nous traduisons ainsi un verbe que d’autres rendent par il a été établi, et qui signifie proprement déterminé, délimité. Il exprime l’effet de la résurrection de Jésus-Christ : elle a manifesté aux hommes sa qualité de Fils de Dieu.
L’apôtre ne veut pas dire que Jésus est devenu Fils de Dieu par sa résurrection, que celle-ci lui a conféré une dignité qu’il ne possédait pas avant; c’est pourquoi il nous paraît préférable de traduire déclaré plutôt que établi Fils de Dieu.
Avec puissance se rapporte à déclaré par sa résurrection : cette résurrection fut une puissante, une éclatante démonstration de sa qualité de Fils de Dieu. D’autres rapportent ce complément circonstanciel à Fils de Dieu : il a été déclaré ou établi Fils de Dieu dans la puissance, par opposition à son existence terrestre où il était Fils de Dieu dans la faiblesse.
Par sa résurrection d’entre les morts (grec par une résurrection de morts) : par cette tournure, Paul ne désigne pas directement le fait de la résurrection de Jésus-Christ, mais veut indiquer plutôt de quelle sorte était cette démonstration de la divinité du Christ.
La préposition grecque pourrait avoir le sens temporel : dès sa résurrection; mais cette indication chronologique n’aurait pas une grande utilité. La pensée de l’apôtre est plutôt de présenter la résurrection de Jésus-Christ comme la cause efficiente de sa glorification.
Par sa résurrection, le Christ a été élevé à la droite du Père; il n’appartient plus dès lors à Israël seul, mais à l’humanité entière; et, en vertu de la toute-puissance qui lui a été donnée au ciel et sur la terre, il étend son règne sur tous les peuples par les instruments qu’il s’est choisis pour cela (verset 5).
L’apôtre revient à son apostolat et déclare qu’il a reçu, par l’intermédiaire de Jésus-Christ, non seulement cet apostolat, mais avant tout la grâce, c’est-à-dire le don du salut, (1 Corinthiens 15:10) qui en a été la source et l’âme.
C’est à tort que plusieurs ne voient dans ces deux termes qu’une seule et même chose et traduisent : « La grâce de l’apostolat ».
Le but de la mission de Paul est d’annoncer et de produire parmi les gentils l’obéissance de la foi.
Cette expression est remarquable; la foi, dans son essence subjective et morale, n’est autre chose que l’obéissance de l’homme à la grâce, à la volonté de Dieu qui lui offre le salut, comme l’incrédulité est la révolte de la créature contre le Créateur (Romains 10:3; 2 Thessaloniciens 1:8; Jean 3:36; Jean 5:44).
D’autres traduisent : en vue de l’obéissance à la foi, à l’Évangile que Paul prêche, à la doctrine qu’il enseigne dans cette épître même; mais le mot foi n’a jamais ce sens chez Paul.
Le but suprême de cette mission destinée à propager l’obéissance de la foi, c’est d’exalter le nom de Christ (grec pour son nom) parmi tous les gentils (Philippiens 2:9-11).
Le terme que nous traduisons par les gentils désigne les nations dans leur opposition à Israël, le peuple élu (Genèse 12:3; Ésaïe 11:10; Ésaïe 49:6; Galates 2:7-9).
Les interprètes qui pensent que l’Église de Rome était composée de Juifs convertis, sont obligés de prétendre que Paul compte la nation juive parmi toutes les nations. Mais Paul ne s’est jamais attribué un apostolat universel (Comparer Romains 11:13; Galates 2:7-9).
La plupart de nos versions traduisent le terme en question par les païens, mais cette expression évoque une idée d’idolâtrie et de corruption morale, qui ne se trouve pas dans le mot grec.
Comment l’apôtre pourrait-il écrire (verset 6) aux chrétiens de Rome : « Vous êtes au nombre des païens, vous les appelés de Jésus-Christ ? »
Appelés de Jésus-Christ, qui, en vertu de l’appel que vous avez reçu, appartenez à Jésus-Christ; et non : « appelés par JésusChrist; » car l’auteur de l’appel, c’est Dieu (Romains 8:30; Romains 9:24).
Ils sont appelés par Dieu pour être à Jésus-Christ (1 Corinthiens 1:9; 1 Corinthiens 1:26-28; Galates 1:6).
Il s’agit de cet appel efficace qui est une partie essentielle de l’œuvre de la grâce, (Romains 8:29; Romains 8:30) d’un appel entendu et suivi, (verset 7) et non d’une vocation à laquelle l’homme résiste, comme celle dont Jésus parle dans Matthieu 22:14, où le mot appelé est opposé à « élu ».
Le mot : « tous ceux qui sont à Rome… » élargit le cercle des destinataires de l’épître : ce ne sont pas seulement les chrétiens d’origine païenne nommés au verset 6, mais aussi des Juifs de naissance.
Ils sont saints en vertu de l’appel qui leur a été adressé, grec saints appelés, comme, au verset 1, Paul se disait « apôtre appelé ».
Les croyants sont saints parce que, arrachés au monde par la vocation divine qu’ils ont acceptée, ils sont devenus la propriété de Dieu (saint, en hébreu, signifie mis à part, consacré, comparez Exode 19:6; Exode 2:14; 1 Pierre 2:9), et parce que la vie nouvelle qu’ils ont reçue de Dieu, est un principe indestructible de sanctification qui finira par triompher en eux de tout mal (Colossiens 3:12; 2 Thessaloniciens 1:10; Hébreux 3:1; Hébreux 6:10).
La salutation épistolaire usitée chez les Grecs, et placée après les noms de l’auteur et du destinataire de la lettre, était : « Réjouis-toi ! » Par cette formule les païens ne souhaitaient à leurs amis qu’une joie terrestre et charnelle (Jacques 1:1, 3e note).
Les chrétiens, pour qui toutes les relations de la vie humaine étaient envisagées au point de vue de l’éternité et pénétrées de l’Esprit d’en haut, souhaitaient à leurs frères la grâce, l’amour de Dieu manifesté aux pécheurs, source du pardon, de la sainteté, de la victoire sur la mort, et le fruit de cette grâce, la paix; la paix avec Dieu, la paix du cœur assuré de son salut, la paix avec les hommes.
Ces deux mots grâce et paix se retrouvent toujours dans l’ordre où nous les avons ici (1 Corinthiens 1:3; 2 Corinthiens 1:2; Galates 1:3; Éphésiens 1:2; Philippiens 1:2; Colossiens 1:2; 1 Thessaloniciens 1:1).
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ : nous n’avons d’autres titres aux dons de Dieu que la médiation et les mérites de notre Sauveur.
Plan
3>Révélation du jugement de Dieu sur tous les hommes
La colère de Dieu se manifeste contre tous les hommes parce qu’ils résistent à la vérité (18)
La culpabilité des gentils
Ils connaissent Dieu qui leur a révélé ses perfections dans ses œuvres ; ils sont donc inexcusables, lorsque, au lieu de le glorifier par leur gratitude, ils s’égarent dans de vains raisonnements et rendent leur culte à des idoles qui représentent l’homme ou des animaux (19-23)
Le châtiment des gentils
Par une conséquence morale inévitable, qui est un juste jugement de Dieu, l’adoration de la créature les a entraînés dans la servitude de passions dégradantes, dont l’apôtre dresse l’effrayant catalogue. C’est, conclut-il, le juste salaire de leur égarement, puisqu’ils commettent et approuvent des actes qu’ils savent condamnés par Dieu (24-32)
Première partie : le salut par la foi en Jésus-Christ 1.18 à 11.36
Première section. Le Salut assuré en Christ à tout croyant 1.18 à 8.39
La justification par la foi en Christ sans la Loi. 1.18 à 5.21
Condamnation er perdition de tous les hommes gentils et Juifs. 1.18 à 3.20
18 à 32 Les gentils.
Il faut remarquer la transition par la particule car.
La justice de Dieu qui s’obtient par la foi est indispensable, car la colère de Dieu se révèle. La révélation de la première dans l’Évangile est motivée par la révélation de la seconde dans l’état moral de l’humanité.
Cette colère est une manifestation de la justice rétributive de Dieu.
Exempte de tout ressentiment personnel et du trouble moral que produit la colère humaine, elle est
Elle se révèle par l’idolâtrie et les vices abominables dans lesquels les hommes sont tombés, lorsque Dieu les eut abandonnés à eux-mêmes pour les punir de ce qu’ils ne s’étaient pas souciés de le connaître (Romains 1:21-32; 2 Thessaloniciens 2:10-12).
C’est donc à tort qu’on a prétendu que cette révélation de la colère de Dieu aurait lieu au jugement dernier seulement, (Romains 2:4-5) et que nous n’avons, dans Romains 1:19-2.3, qu’une description du péché des hommes.
L’antithèse des deux verbes au présent : se révèle, (versets 17, 18) et la formule trois fois répétée : c’est pourquoi Dieu les a livrés, (versets 24, 26, 28) montrent que Paul décrit, déjà dans cette partie, les manifestations de la colère divine, le châtiment infligé par Dieu aux pécheurs.
La colère se révèle du ciel. Le ciel, séjour de Dieu, est le symbole de l’ordre moral dont Dieu est le garant. « J’ai péché contre le ciel et devant toi » (Luc 15:18). Mais ici il est plutôt le symbole de la toute-présence et de la toute-puissance divines : nul ne peut échapper à une colère qui se révèle du ciel.
L’impiété s’applique aux dispositions de l’homme envers Dieu et comprend les manquements de sa vie religieuse. L’injustice se rapporte à sa conduite envers ses frères et aux transgressions de la loi morale.
Les hommes retiennent la vérité captive dans l’injustice, comme on retient un prisonnier de guerre, un animal dompté. L’homme qui vit dans le péché a intérêt à retenir, à étouffer la vérité, une fois qu’il l’a reconnue, afin de s’affranchir de son empire. Les versets versets 19 et 20 montreront de quelle vérité il s’agit.
Dans l’injustice peut signifier qu’ils font volontairement prévaloir l’injustice sur la vérité, qu’ils étouffent celle-ci dans celle-là qu’ils empêchent le germe de la vérité divine en eux de se développer et de fructifier.
D’autres donnent à ce complément un sens adverbial : « Ils retiennent injustement la vérité captive ». Ou bien, pour échapper à l’objection qu’on ne saurait étouffer la vérité justement, ils traduisent : « Méchamment, par méchanceté ».
D’autres enfin donnent au verbe un sens différent : « ils possèdent la vérité dans l’injustice », c’est-à-dire : « Ils vivent dans l’iniquité tout en possédant la vérité ». Mais on peut se demander si Paul aurait dit des païens : « Ils possèdent la vérité ». Le premier sens : « retenir, étouffer », est donc préférable.
Ils étouffent la vérité, attendu que la vérité leur a été révélée.
Ce qu’on peut connaître (grec le connaissable) de Dieu est manifeste en eux; ils le voient dans leur être intime, par une révélation permanente qui est la conséquence de la révélation initiale de Dieu à l’homme : car Dieu le leur a manifesté. Dieu s’est manifesté dans ses œuvres pour réveiller dans l’âme humaine la faculté innée de le connaître.
L’apôtre, en des termes admirablement choisis, enseigne dans quelle mesure l’homme peut acquérir la connaissance de Dieu en contemplant la création.
Les perfections invisibles (grec : les invisibles, neutre pluriel) de Dieu sont son être même et les attributs qui le constituent.
Elles sont appelées invisibles par opposition aux œuvres visibles dans lesquelles elles se manifestent.
C’est avant tout sa puissance éternelle, qui frappe quiconque considère ses ouvrages avec sérieux et recueillement.
C’est ensuite sa divinité, terme très général qui désigne, non une autre perfection de Dieu, comme on l’aurait attendu après la mention de la toute-puissance, mais cet ensemble d’attributs et de caractères qui constituent l’être divin.
Le sens un peu vague de divinité répond à l’impression que laisse la contemplation de la nature, et à la pensée de l’action incessante exercée par le Créateur dans ce monde qu’il anime de sa vie et où il a tout disposé dans un ordre admirable (Actes 14:17; Actes 17:24-28).
Cette révélation est incomplète : les perfections morales de Dieu, sa justice, sa sainteté, sa miséricorde n’y sont pas mises en évidence; et le désordre causé par le péché la trouble et l’obscurcit de bien des manières. Elle aurait dû suffire cependant pour retenir l’homme loin d’une dégradante idolâtrie.
Paul rappelle en outre que cette révélation a lieu depuis la création du monde : de tout temps les hommes ont pu considérer Dieu dans ses ouvrages et y voir comme à l’œil ses perfections.
Le verbe que nous traduisons ainsi fait antithèse à invisibles; il s’entend de la perception sensible. Paul l’explique en ajoutant : quand ces choses invisibles sont (grec) considérées par l’entendement, c’est-à-dire deviennent l’objet d’une intuition intellectuelle; on pourrait traduire : « se voient avec les yeux de l’intelligence ».
Afin qu’ils soient inexcusables : la tournure employée par l’apôtre exprime bien l’intention qu’avait Dieu en permettant aux hommes de voir dans la création ses invisibles perfections. Sa volonté est que leur aveuglement soit sans excuse, s’ils étouffent dans leur injustice ce germe de la vérité (verset 18).
Ne point glorifier Dieu comme Dieu, ne point lui rendre grâces, ne pas lui donner son cœur dans une reconnaissance vivante et une entière consécration, c’est, pour l’homme, manquer le but de son être et outrager son Créateur. Par là, il se dérobe à Dieu, à qui il appartient, et se livre à une idolâtrie grossière ou raffinée. Cet éloignement de Dieu est le péché, source de tous les péchés.
Les hommes sont devenus vains dans leurs pensées ou leurs « raisonnements » (mot pris en un sens défavorable dans le Nouveau Testament), c’est-à-dire, ils se sont attachés à ces « choses vaines » que les idoles étaient aux yeux des Juifs (Actes 14:15; comparez Jérémie 2:5. où se lit dans les Septante la même expression que dans notre passage).
Leur cœur, siège de toute la vie de l’esprit, de l’entendement comme des affections, s’est enveloppé de ténèbres, a été obscurci. Il ne reste dès lors plus rien de sain en l’homme.
Grec : En ressemblance ou représentation de l’image de l’homme, ce que les uns interprètent : « en une image qui ressemble à l’homme; » les autres : « en une reproduction matérielle de la figure de l’homme ou du type humain » (comparez Deutéronome 4:16-18).
Lorsque l’homme est séparé de Dieu, il devient l’esclave de sa chair et du monde visible. Il est alors entraîné à chercher la satisfaction de ses besoins religieux dans le culte de la nature. Il rabaisse Dieu jusqu’à voir son image dans l’homme corruptible.
Ignorant que Dieu avait en effet créé l’homme à son image, et ne se souciant guère de chercher dans l’être spirituel de l’homme les restes de cette image divine, les Grecs avaient trouvé dans le corps humain la réalisation la plus parfaite de la beauté. Ils en étaient venus à adorer l’homme tout entier, à diviniser ses vices aussi bien que ses vertus.
D’autres peuples se sont abaissés par degrés jusqu’à rendre un culte à des êtres privés d’intelligence, à des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. Ceux qui présidaient à ces cultes dégradants étaient des prêtres qui se vantaient de posséder une sagesse supérieure; et les adorateurs de leurs idoles furent les peuples les plus civilisés de l’ancien monde : les Égyptiens, les Assyriens, les Hindous.
On ne saurait alléguer pour les excuser que les plus éclairés parmi eux n’adoraient dans les animaux que les forces de la nature, émanations de la divinité, car c’était encore se faire l’esclave de ce que l’homme est appelé à dominer. Ils déshonoraient le Dieu vivant et saint qu’ils auraient dû glorifier, se ravalaient au niveau de la créature dépourvue d’intelligence et justifiaient ainsi le jugement sévère que l’apôtre porte sur eux : se disant sages, ils sont devenus fous.
Le texte reçu porte : « C’est pourquoi aussi… » Ce dernier mot manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, versions, Pères.
Selon les convoitises de leur cœur (grec dans les convoitises), tandis qu’ils s’adonnaient à elles.
Ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps, grec leurs propres corps en eux-mêmes.
En eux-mêmes peut signifier : « entre eux », les uns envers les autres, ou servir à « caractériser cette flétrissure comme désormais inhérente à leur personnalité elle même », Godet (1 Corinthiens 6:18).
Ainsi Dieu punit le péché par le péché même, (verset 28) en retirant aux pécheurs sa grâce; c’est le jugement que l’apôtre annonce en répétant par trois fois : (versets 24, 26, 28) il les a livrés.
Il ne veut pas dire que Dieu les a poussés au mal, mais l’expression qu’il emploie ne signifie pas simplement que Dieu les a laissés se livrer au mal. Il les a livrés en tant qu’il a établi dans le monde moral une loi semblable à la loi de la pesanteur dans le monde physique, en vertu de laquelle celui qui s’engage sur la pente du vice, la descend avec une rapidité croissante et est entraîné par une force de plus en plus irrésistible.
Parmi les péchés auxquels les païens sont livrés, ceux de la chair (l’impureté) tiennent le premier rang, parce qu’ils étaient en relation étroite avec l’adoration des forces de la nature. La débauche et la prostitution étaient non seulement tolérées dans maintes religions païennes, mais revêtues d’un caractère sacré et associées aux actes du culte.
La vérité de Dieu, c’est la vraie notion de l’Être divin, le vrai Dieu. Paul relève encore une fois (comparez verset 23) la faute des païens envers Dieu pour en faire ressortir l’énormité et montrer ainsi que le sévère châtiment qui les atteint n’est que trop justifié.
La sainte indignation qu’il éprouve à la pensée d’un tel outrage au Créateur, l’oblige à interrompre son exposé par un cri d’adoration et de louange (comparez Romains 9:5; Romains 11:36; Galates 1:5).
Ces abominations nous montrent le péché qui ravale l’homme au dessous de la brute et exerce sur lui le plus affreux châtiment.
Ces abominations nous montrent le péché qui ravale l’homme au dessous de la brute et exerce sur lui le plus affreux châtiment.
Il y a en grec un jeu de mots qui fait ressortir comment le châtiment du péché est la conséquence du péché même : « comme ils n’ont pas approuvé de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un entendement réprouvé ».
Dans ces versets versets 29-31, l’apôtre décrit l’état moral où tombent ceux qui ne se soucient pas de connaître Dieu.
Cette description de la corruption païenne, dont les détails n’ont pas besoin d’explication, ne paraît pas exagérée à ceux qui connaissent l’antiquité ou les mœurs actuelles des peuples païens, et même celles de quelques parties de nos sociétés prétendues chrétiennes et civilisées, qui voient reparaître dans leur sein les pires vices du paganisme, quand la crainte de Dieu s’en est allée.
Toutefois, si telle était la corruption du monde antique, qui nous est dépeinte sous des couleurs aussi sombres par les historiens et les satiriques du temps, l’apôtre ne veut pas dire que tous les individus fussent parvenus à ce degré de dépravation.
Il n’ignore pas qu’il y a eu en Grèce et à Rome, même aux époques de l’abaissement le plus profond et le plus général, de nobles exemples de vertu et de grandeur morale (Comparer Romains 2:14-15).
On a en vain cherché à indiquer un principe d’après lequel l’apôtre grouperait les péchés et les vices qu’il énumère.
Le terme traduit par haïssant Dieu, (verset 30) ne se trouve dans le grec classique qu’avec le sens passif : « haï de Dieu ». Certains interprètes lui donnent ce sens ici, mais il ne convient guère, et la plupart admettent le sens actif, que lui attribuent déjà les Pères Grecs.
Un livre apocryphe de l’Ancien Testament, la Sapience, renferme (Sapience 13 et 14) une peinture de l’idolâtrie et de l’immoralité des païens, qui n’est pas sans analogies avec notre chapitre, en particulier l’immoralité est présentée comme un fruit de l’idolâtrie.
Ce dernier trait du tableau révèle toute leur culpabilité. L’apôtre affirme que, même dans les ténèbres dont elle est enveloppée, la conscience des païens n’a jamais cessé de rendre témoignage à la sentence de Dieu, en vertu de laquelle il punit de mort ceux qui commettent de tels actes; et cependant ils s’y livrent sans scrupules, et même ils approuvent ceux qui les commettent.