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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-32
Selon lâusage des anciens, (Actes 15:23; Actes 23:26) Paul met en tête de sa lettre sa signature et le nom des destinataires. Mais au lieu de la brève formule usitée, qui pour notre épître serait : «â¯Paul aux Romains, salutâ¯Â», il ajoute à son nom les titres qui lâautorisent à sâadresser aux chrétiens de Rome et qui sont propres à assurer à son message un accueil favorable de la part dâune Ãglise quâil nâa pas fondée et dont il nâest pas connu de visage.
Le premier de ces titres est : serviteur de (grec) Christ-Jésus.
Christ-Jésus est la leçon de B et de quelques Pères, adoptée par la plupart des critiques. Quand Christ précède Jésus, il a conservé, en quelque mesure, le sens quâil a comme nom commun, même quand il nâest pas accompagné de lâarticle : le Christ, lâoint, en hébreu le Messie. Paul ne prend le titre de serviteur de Jésus-Christ, en tête dâune de ses lettres, quâici et dans Philippiens 1:1. Ailleurs il le donne à tous les croyants (1 Corinthiens 7:22; Ãphésiens 6:6).
Le terme de serviteur, qui signifie proprement esclave, exprime la condition dâappartenance : le chrétien appartient à Jésus-Christ qui lâa «â¯acheté à prixâ¯Â» (1 Corinthiens 7:22; 1 Corinthiens 7:23).
Dans Colossiens 4:12, Paul appelle Epaphras «â¯serviteur de Jésus-Christâ¯Â» par manière dâéloge. En se disant lui-même ici serviteur de Jésus-Christ (serviteur de Dieu, dans 1.1), il affirme sa complète consécration au Maître.
Il ajoute : apôtre en vertu dâun appel, pour indiquer quelles fonctions il accomplit au service de Jésus-Christ.
Ce titre dâapôtre (envoyé) désigne en premier lieu les douze témoins que Jésus sâétait choisis (Luc 6:13). Mais ce nâest quâau second siècle quâil leur fut réservé dâune manière exclusive. Au temps de Paul, il est attribué à tous les missionnaires (Romains 16:7; Actes 14:14); cependant alors déjà lâapostolat était considéré comme le premier des ministères (1 Corinthiens 12:28).
En sâattribuant cette qualité, Paul se met sur le même rang que les douze; et comme il nâavait pas été de leur nombre durant la vie du Maître, il fait souvenir quâil nâen a pas moins été appelé à lâapostolat par Jésus-Christ dâune manière directe et solennelle, (Actes 9:15; Actes 26:16; Actes 26:17; Galates 1:1) quâil est (grec) apôtre appelé.
Lâadjectif appelé indique que la qualité dâapôtre lui appartient en vertu de cet appel. Paul ne sâarroge pas arbitrairement la charge dâapôtre, le Seigneur la lui a imposée par une vocation irrésistible (1 Corinthiens 9:16).
Paul ajoute un dernier trait destiné à caractériser lâaction de la grâce souveraine de Dieu à son égard : mis à part pour lâÃvangile de Dieu, câest-à -dire pour lâannoncer. Dans Galates 1:15, il dit même que Dieu «â¯lâa mis à part dès le sein de sa mèreâ¯Â».
De toutes manières donc, son apostolat repose sur lâautorité de Dieu et non sur celle des hommes (Galates 1:1). On a prétendu à tort que Paul faisait allusion à lâacte par lequel, sur lâordre du Saint-Esprit, il fut avec Barnabas, «â¯mis à partâ¯Â» pour là mission parmi les païens (Actes 13:2). Il pense, non à cette consécration spéciale au sein de lâÃglise dâAntioche, mais à sa vocation initiale par le Seigneur lui-même.
On a remarqué que ce qualificatif : mis à part, est la traduction de lâépithète de «â¯pharisienâ¯Â», dont Paul sâenorgueillissait avant sa conversion (Philippiens 3:5).
Le grand objet de lâapostolat de Paul, lâunique but de sa vie, est lâÃvangile, câest-à -dire la «â¯bonne nouvelleâ¯Â» du salut par grâce offert à tous les hommes. Cet Ãvangile est appelé ici lâÃvangile de Dieu, parce quâil émane directement de lui et quâil est le message salutaire de Dieu à lâhumanité déchue.
Dieu avait dâavance, dès les temps de lâancienne alliance, promis lâÃvangile par ses prophètes, qui lui servaient dâorganes.
Leurs prédictions sont consignées dans les Ãcritures saintes.
Bien que lâarticle manque en grec, il ne faut pas traduire : «â¯Dans de saints écritsâ¯Â», car Paul a en vue le recueil de lâAncien Testament; sâil omet lâarticle, câest pour relever particulièrement le caractère des écrits qui le constituent : ils sont saints, parce quâils ont pour auteurs des hommes inspirés.
Par les prophètes de Dieu, Paul entend tous les auteurs sacrés : Moïse, David, aussi bien que les prophètes au sens spécial. Lâapôtre insiste sur lâétroite relation de lâancienne et de la nouvelle alliance : elle est à ses yeux une preuve irrécusable de la vérité de lâÃvangile (Romains 3:21; Romains 16:25; Romains 16:26; Galates 3:8).
Jésus lui-même relève souvent lâaccord de son enseignement avec les révélations précédentes (Matthieu 5:17-19; Matthieu 11:10-13; Matthieu 22:29; Luc 24:25-27; Luc 44-46; Jean 10:34).
Les mots concernant son Fils indiquent à la fois le contenu de lâÃvangile de Dieu et lâobjet de la prophétie.
Le Fils de Dieu se présente à lâapôtre sous un double aspect : issu de la postérité de David selon la chair, déclaré Fils de Dieu selon lâEsprit de sainteté.
Selon la chair, câest-à -dire en tant quâhomme, Jésus est issu (grec devenu rejeton) de la race de David.
Il importe de bien entendre ce mot de chair appliqué à Jésus-Christ. Dâune part, il semble dire trop peu, car le Sauveur sâest approprié la nature humaine tout entière et pas seulement notre chair; dâun autre côté, il paraît exprimer trop, parce que, à lâidée de chair, sâattache celle de péché; or Paul nâadmettait pas que le Sauveur ait eu part à notre corruption.
Le terme de chair est employé dans des acceptions diverses par les auteurs sacrés il désigne proprement les parties molles du corps de lâhomme (Genèse 2:23); puis le corps tout entier (1 Corinthiens 15:37-40). Le corps était destiné à servir dâinstrument docile à notre esprit, qui devait lui-même obéir à lâEsprit de Dieu.
Originairement donc, aucun élément de péché nâétait impliqué dans lâidée de la chair, partie matérielle de notre être. Mais lorsque, par la chute, (Genèse 3) lâesprit de lâhomme se fut soustrait à lâinfluence et à la direction de lâEsprit de Dieu, lâhomme livré à une volonté sans boussole et sans force, fut incapable de maintenir son corps dans lâobéissance.
La chair acquit une vie propre, une activité indépendante, lâintelligence et la volonté furent soumises à lâempire des sens. Dès lors lâesprit, qui devait commander, sert le corps, qui devait obéir, commande.
En tenant compte de cet état de choses, les écrivains sacrés attachent souvent lâidée de péché au mot de chair. Ce nâest pas quâils envisagent le corps comme la source et le siège unique du péché; celui-ci gît essentiellement dans la volonté humaine révoltée contre Dieu, privée de la communion avec Dieu et cherchant en vain dans les créatures une compensation à cette perte irréparable, un point dâappui contre le sentiment de son propre néant.
Mais quoique le péché se manifeste le plus souvent par le corps, parce que lâhomme est tombé sous lâesclavage des sens, il est des vices de nature spirituelle auxquels le corps nâa aucune part directe, que lâécriture qualifie pourtant de charnels, «â¯dâÅuvres de la chair;â¯Â» lâorgueil spirituel, (Colossiens 2:18) la haine, la jalousie, la colère, les animosités (Galates 5:20).
En un mot, la chair, dans ce second sens, désigne la nature humaine déchue, corrompue, assujettie au péché, (Jean 3:6) incapable par elle même de se relever en saisissant la vérité salutaire quand celle-ci lui est présentée (Matthieu 16:17; 1 Corinthiens 2:14).
Enfin, comme les conséquences du péché, sinon les plus funestes, du moins les plus apparentes, se manifestent surtout dans le corps qui lui a servi dâinstrument (la douleur, les infirmités, les maladies, la mort), le mot de chair est souvent employé pour désigner notre nature souffrante, défaillante, mortelle, que le péché a vouée à la destruction (1 Pierre 1:24).
De ces trois sens du mot chair : substance matérielle du corps, état où lâesprit est asservi aux sens, faiblesse de lâhomme soumis à la douleur et à la mort, lequel est appliqué à Jésus-Christ ? Ãvidemment le dernier.
Il a pris notre nature dans son infirmité, portant en elle les conséquences amères du péché; de là vient quâil a partagé toutes nos misères et que, de plus, il a subi les diverses tentations auxquelles nous sommes exposés (Luc 4:1-13; Hébreux 5:7; comparez Romains 8:3 note).
Cependant il est resté pur de toute atteinte du péché, de toute souillure du corps et de lâesprit, (Hébreux 4:15; Hébreux 7:26; Hébreux 9:14; Jean 8:46) en lui, la chair fut constamment soumise à la domination dâune volonté sanctifiée par lâEsprit de Dieu. Second Adam, il a ainsi parfaitement accompli, au sein de notre humanité déchue, la loi divine que le premier Adam aurait dû accomplir dans son état dâintégrité originelle. Par sa victoire sur le péché, il a ramené la chair et lâesprit, lâhomme entier, à sa destination primitive.
Le moyen de cette victoire a été lâesprit de sainteté. Cette expression nâest pas synonyme de Saint-Esprit. Paul ne veut pas dire que le Saint-Esprit ait été en Jésus-Christ, par opposition à la chair humaine, lâélément spécifiquement divin de son être.
Lâesprit dans le langage de Paul est dâune part la faculté qui rend lâhomme capable de subir lâaction de lâEsprit de Dieu, lâorgane par lequel il entre en rapport avec Dieu (1 Thessaloniciens 5:23; 2 Corinthiens 7:1); et, dâautre part, le principe divin et créateur qui accomplit dans le cÅur du croyant lâÅuvre de la régénération (Romains 8:9; Romains 8:10).
En Jésus-Christ, pendant sa vie terrestre, lâesprit humain fut constamment dominé par lâEsprit de Dieu, de sorte quâil fut saint dans toute sa conduite et dans tout son être. Cette parfaite sainteté fut la cause morale de sa résurrection, de sa victoire sur la mort, salaire du péché.
Câest conformément à lâesprit de sainteté qui était en lui quâil est ressuscité. Et par cette résurrection, nous dit lâapôtre, il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance.
Nous traduisons ainsi un verbe que dâautres rendent par il a été établi, et qui signifie proprement déterminé, délimité. Il exprime lâeffet de la résurrection de Jésus-Christ : elle a manifesté aux hommes sa qualité de Fils de Dieu.
Lâapôtre ne veut pas dire que Jésus est devenu Fils de Dieu par sa résurrection, que celle-ci lui a conféré une dignité quâil ne possédait pas avant; câest pourquoi il nous paraît préférable de traduire déclaré plutôt que établi Fils de Dieu.
Avec puissance se rapporte à déclaré par sa résurrection : cette résurrection fut une puissante, une éclatante démonstration de sa qualité de Fils de Dieu. Dâautres rapportent ce complément circonstanciel à Fils de Dieu : il a été déclaré ou établi Fils de Dieu dans la puissance, par opposition à son existence terrestre où il était Fils de Dieu dans la faiblesse.
Par sa résurrection dâentre les morts (grec par une résurrection de morts) : par cette tournure, Paul ne désigne pas directement le fait de la résurrection de Jésus-Christ, mais veut indiquer plutôt de quelle sorte était cette démonstration de la divinité du Christ.
La préposition grecque pourrait avoir le sens temporel : dès sa résurrection; mais cette indication chronologique nâaurait pas une grande utilité. La pensée de lâapôtre est plutôt de présenter la résurrection de Jésus-Christ comme la cause efficiente de sa glorification.
Par sa résurrection, le Christ a été élevé à la droite du Père; il nâappartient plus dès lors à Israël seul, mais à lâhumanité entière; et, en vertu de la toute-puissance qui lui a été donnée au ciel et sur la terre, il étend son règne sur tous les peuples par les instruments quâil sâest choisis pour cela (verset 5).
Lâapôtre revient à son apostolat et déclare quâil a reçu, par lâintermédiaire de Jésus-Christ, non seulement cet apostolat, mais avant tout la grâce, câest-à -dire le don du salut, (1 Corinthiens 15:10) qui en a été la source et lââme.
Câest à tort que plusieurs ne voient dans ces deux termes quâune seule et même chose et traduisent : «â¯La grâce de lâapostolatâ¯Â».
Le but de la mission de Paul est dâannoncer et de produire parmi les gentils lâobéissance de la foi.
Cette expression est remarquable; la foi, dans son essence subjective et morale, nâest autre chose que lâobéissance de lâhomme à la grâce, à la volonté de Dieu qui lui offre le salut, comme lâincrédulité est la révolte de la créature contre le Créateur (Romains 10:3; 2 Thessaloniciens 1:8; Jean 3:36; Jean 5:44).
Dâautres traduisent : en vue de lâobéissance à la foi, à lâÃvangile que Paul prêche, à la doctrine quâil enseigne dans cette épître même; mais le mot foi nâa jamais ce sens chez Paul.
Le but suprême de cette mission destinée à propager lâobéissance de la foi, câest dâexalter le nom de Christ (grec pour son nom) parmi tous les gentils (Philippiens 2:9-11).
Le terme que nous traduisons par les gentils désigne les nations dans leur opposition à Israël, le peuple élu (Genèse 12:3; Ãsaïe 11:10; Ãsaïe 49:6; Galates 2:7-9).
Les interprètes qui pensent que lâÃglise de Rome était composée de Juifs convertis, sont obligés de prétendre que Paul compte la nation juive parmi toutes les nations. Mais Paul ne sâest jamais attribué un apostolat universel (Comparer Romains 11:13; Galates 2:7-9).
La plupart de nos versions traduisent le terme en question par les païens, mais cette expression évoque une idée dâidolâtrie et de corruption morale, qui ne se trouve pas dans le mot grec.
Comment lâapôtre pourrait-il écrire (verset 6) aux chrétiens de Rome : «â¯Vous êtes au nombre des païens, vous les appelés de Jésus-Christ ?â¯Â»
Appelés de Jésus-Christ, qui, en vertu de lâappel que vous avez reçu, appartenez à Jésus-Christ; et non : «â¯appelés par JésusChrist;â¯Â» car lâauteur de lâappel, câest Dieu (Romains 8:30; Romains 9:24).
Ils sont appelés par Dieu pour être à Jésus-Christ (1 Corinthiens 1:9; 1 Corinthiens 1:26-28; Galates 1:6).
Il sâagit de cet appel efficace qui est une partie essentielle de lâÅuvre de la grâce, (Romains 8:29; Romains 8:30) dâun appel entendu et suivi, (verset 7) et non dâune vocation à laquelle lâhomme résiste, comme celle dont Jésus parle dans Matthieu 22:14, où le mot appelé est opposé à «â¯Ã©luâ¯Â».
Le mot : «â¯tous ceux qui sont à Rome⦠â¯Â» élargit le cercle des destinataires de lâépître : ce ne sont pas seulement les chrétiens dâorigine païenne nommés au verset 6, mais aussi des Juifs de naissance.
Ils sont saints en vertu de lâappel qui leur a été adressé, grec saints appelés, comme, au verset 1, Paul se disait «â¯apôtre appeléâ¯Â».
Les croyants sont saints parce que, arrachés au monde par la vocation divine quâils ont acceptée, ils sont devenus la propriété de Dieu (saint, en hébreu, signifie mis à part, consacré, comparez Exode 19:6; Exode 2:14; 1 Pierre 2:9), et parce que la vie nouvelle quâils ont reçue de Dieu, est un principe indestructible de sanctification qui finira par triompher en eux de tout mal (Colossiens 3:12; 2 Thessaloniciens 1:10; Hébreux 3:1; Hébreux 6:10).
La salutation épistolaire usitée chez les Grecs, et placée après les noms de lâauteur et du destinataire de la lettre, était : «â¯Réjouis-toi !â¯Â» Par cette formule les païens ne souhaitaient à leurs amis quâune joie terrestre et charnelle (Jacques 1:1, 3e note).
Les chrétiens, pour qui toutes les relations de la vie humaine étaient envisagées au point de vue de lâéternité et pénétrées de lâEsprit dâen haut, souhaitaient à leurs frères la grâce, lâamour de Dieu manifesté aux pécheurs, source du pardon, de la sainteté, de la victoire sur la mort, et le fruit de cette grâce, la paix; la paix avec Dieu, la paix du cÅur assuré de son salut, la paix avec les hommes.
Ces deux mots grâce et paix se retrouvent toujours dans lâordre où nous les avons ici (1 Corinthiens 1:3; 2 Corinthiens 1:2; Galates 1:3; Ãphésiens 1:2; Philippiens 1:2; Colossiens 1:2; 1 Thessaloniciens 1:1).
La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ : nous nâavons dâautres titres aux dons de Dieu que la médiation et les mérites de notre Sauveur.
Plan
3>Révélation du jugement de Dieu sur tous les hommes
La colère de Dieu se manifeste contre tous les hommes parce quâils résistent à la vérité (18)
La culpabilité des gentils
Ils connaissent Dieu qui leur a révélé ses perfections dans ses Åuvres ; ils sont donc inexcusables, lorsque, au lieu de le glorifier par leur gratitude, ils sâégarent dans de vains raisonnements et rendent leur culte à des idoles qui représentent lâhomme ou des animaux (19-23)
Le châtiment des gentils
Par une conséquence morale inévitable, qui est un juste jugement de Dieu, lâadoration de la créature les a entraînés dans la servitude de passions dégradantes, dont lâapôtre dresse lâeffrayant catalogue. Câest, conclut-il, le juste salaire de leur égarement, puisquâils commettent et approuvent des actes quâils savent condamnés par Dieu (24-32)
Première partie : le salut par la foi en Jésus-Christ 1.18 à 11.36
Première section. Le Salut assuré en Christ à tout croyant 1.18 à 8.39
La justification par la foi en Christ sans la Loi. 1.18 Ã 5.21
Condamnation er perdition de tous les hommes gentils et Juifs. 1.18 Ã 3.20
18 Ã 32 Les gentils.
Il faut remarquer la transition par la particule car.
La justice de Dieu qui sâobtient par la foi est indispensable, car la colère de Dieu se révèle. La révélation de la première dans lâÃvangile est motivée par la révélation de la seconde dans lâétat moral de lâhumanité.
Cette colère est une manifestation de la justice rétributive de Dieu.
Exempte de tout ressentiment personnel et du trouble moral que produit la colère humaine, elle est
Elle se révèle par lâidolâtrie et les vices abominables dans lesquels les hommes sont tombés, lorsque Dieu les eut abandonnés à eux-mêmes pour les punir de ce quâils ne sâétaient pas souciés de le connaître (Romains 1:21-32; 2 Thessaloniciens 2:10-12).
Câest donc à tort quâon a prétendu que cette révélation de la colère de Dieu aurait lieu au jugement dernier seulement, (Romains 2:4-5) et que nous nâavons, dans Romains 1:19-2.3, quâune description du péché des hommes.
Lâantithèse des deux verbes au présent : se révèle, (versets 17, 18) et la formule trois fois répétée : câest pourquoi Dieu les a livrés, (versets 24, 26, 28) montrent que Paul décrit, déjà dans cette partie, les manifestations de la colère divine, le châtiment infligé par Dieu aux pécheurs.
La colère se révèle du ciel. Le ciel, séjour de Dieu, est le symbole de lâordre moral dont Dieu est le garant. «â¯Jâai péché contre le ciel et devant toiâ¯Â» (Luc 15:18). Mais ici il est plutôt le symbole de la toute-présence et de la toute-puissance divines : nul ne peut échapper à une colère qui se révèle du ciel.
Lâimpiété sâapplique aux dispositions de lâhomme envers Dieu et comprend les manquements de sa vie religieuse. Lâinjustice se rapporte à sa conduite envers ses frères et aux transgressions de la loi morale.
Les hommes retiennent la vérité captive dans lâinjustice, comme on retient un prisonnier de guerre, un animal dompté. Lâhomme qui vit dans le péché a intérêt à retenir, à étouffer la vérité, une fois quâil lâa reconnue, afin de sâaffranchir de son empire. Les versets versets 19 et 20 montreront de quelle vérité il sâagit.
Dans lâinjustice peut signifier quâils font volontairement prévaloir lâinjustice sur la vérité, quâils étouffent celle-ci dans celle-là quâils empêchent le germe de la vérité divine en eux de se développer et de fructifier.
Dâautres donnent à ce complément un sens adverbial : «â¯Ils retiennent injustement la vérité captiveâ¯Â». Ou bien, pour échapper à lâobjection quâon ne saurait étouffer la vérité justement, ils traduisent : «â¯Méchamment, par méchancetéâ¯Â».
Dâautres enfin donnent au verbe un sens différent : «â¯ils possèdent la vérité dans lâinjusticeâ¯Â», câest-à -dire : «â¯Ils vivent dans lâiniquité tout en possédant la véritéâ¯Â». Mais on peut se demander si Paul aurait dit des païens : «â¯Ils possèdent la véritéâ¯Â». Le premier sens : «â¯retenir, étoufferâ¯Â», est donc préférable.
Ils étouffent la vérité, attendu que la vérité leur a été révélée.
Ce quâon peut connaître (grec le connaissable) de Dieu est manifeste en eux; ils le voient dans leur être intime, par une révélation permanente qui est la conséquence de la révélation initiale de Dieu à lâhomme : car Dieu le leur a manifesté. Dieu sâest manifesté dans ses Åuvres pour réveiller dans lââme humaine la faculté innée de le connaître.
Lâapôtre, en des termes admirablement choisis, enseigne dans quelle mesure lâhomme peut acquérir la connaissance de Dieu en contemplant la création.
Les perfections invisibles (grec : les invisibles, neutre pluriel) de Dieu sont son être même et les attributs qui le constituent.
Elles sont appelées invisibles par opposition aux Åuvres visibles dans lesquelles elles se manifestent.
Câest avant tout sa puissance éternelle, qui frappe quiconque considère ses ouvrages avec sérieux et recueillement.
Câest ensuite sa divinité, terme très général qui désigne, non une autre perfection de Dieu, comme on lâaurait attendu après la mention de la toute-puissance, mais cet ensemble dâattributs et de caractères qui constituent lâêtre divin.
Le sens un peu vague de divinité répond à lâimpression que laisse la contemplation de la nature, et à la pensée de lâaction incessante exercée par le Créateur dans ce monde quâil anime de sa vie et où il a tout disposé dans un ordre admirable (Actes 14:17; Actes 17:24-28).
Cette révélation est incomplète : les perfections morales de Dieu, sa justice, sa sainteté, sa miséricorde nây sont pas mises en évidence; et le désordre causé par le péché la trouble et lâobscurcit de bien des manières. Elle aurait dû suffire cependant pour retenir lâhomme loin dâune dégradante idolâtrie.
Paul rappelle en outre que cette révélation a lieu depuis la création du monde : de tout temps les hommes ont pu considérer Dieu dans ses ouvrages et y voir comme à lâÅil ses perfections.
Le verbe que nous traduisons ainsi fait antithèse à invisibles; il sâentend de la perception sensible. Paul lâexplique en ajoutant : quand ces choses invisibles sont (grec) considérées par lâentendement, câest-à -dire deviennent lâobjet dâune intuition intellectuelle; on pourrait traduire : «â¯se voient avec les yeux de lâintelligenceâ¯Â».
Afin quâils soient inexcusables : la tournure employée par lâapôtre exprime bien lâintention quâavait Dieu en permettant aux hommes de voir dans la création ses invisibles perfections. Sa volonté est que leur aveuglement soit sans excuse, sâils étouffent dans leur injustice ce germe de la vérité (verset 18).
Ne point glorifier Dieu comme Dieu, ne point lui rendre grâces, ne pas lui donner son cÅur dans une reconnaissance vivante et une entière consécration, câest, pour lâhomme, manquer le but de son être et outrager son Créateur. Par là , il se dérobe à Dieu, à qui il appartient, et se livre à une idolâtrie grossière ou raffinée. Cet éloignement de Dieu est le péché, source de tous les péchés.
Les hommes sont devenus vains dans leurs pensées ou leurs «â¯raisonnementsâ¯Â» (mot pris en un sens défavorable dans le Nouveau Testament), câest-à -dire, ils se sont attachés à ces «â¯choses vainesâ¯Â» que les idoles étaient aux yeux des Juifs (Actes 14:15; comparez Jérémie 2:5. où se lit dans les Septante la même expression que dans notre passage).
Leur cÅur, siège de toute la vie de lâesprit, de lâentendement comme des affections, sâest enveloppé de ténèbres, a été obscurci. Il ne reste dès lors plus rien de sain en lâhomme.
Grec : En ressemblance ou représentation de lâimage de lâhomme, ce que les uns interprètent : «â¯en une image qui ressemble à lâhomme;â¯Â» les autres : «â¯en une reproduction matérielle de la figure de lâhomme ou du type humainâ¯Â» (comparez Deutéronome 4:16-18).
Lorsque lâhomme est séparé de Dieu, il devient lâesclave de sa chair et du monde visible. Il est alors entraîné à chercher la satisfaction de ses besoins religieux dans le culte de la nature. Il rabaisse Dieu jusquâà voir son image dans lâhomme corruptible.
Ignorant que Dieu avait en effet créé lâhomme à son image, et ne se souciant guère de chercher dans lâêtre spirituel de lâhomme les restes de cette image divine, les Grecs avaient trouvé dans le corps humain la réalisation la plus parfaite de la beauté. Ils en étaient venus à adorer lâhomme tout entier, à diviniser ses vices aussi bien que ses vertus.
Dâautres peuples se sont abaissés par degrés jusquâà rendre un culte à des êtres privés dâintelligence, à des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. Ceux qui présidaient à ces cultes dégradants étaient des prêtres qui se vantaient de posséder une sagesse supérieure; et les adorateurs de leurs idoles furent les peuples les plus civilisés de lâancien monde : les Ãgyptiens, les Assyriens, les Hindous.
On ne saurait alléguer pour les excuser que les plus éclairés parmi eux nâadoraient dans les animaux que les forces de la nature, émanations de la divinité, car câétait encore se faire lâesclave de ce que lâhomme est appelé à dominer. Ils déshonoraient le Dieu vivant et saint quâils auraient dû glorifier, se ravalaient au niveau de la créature dépourvue dâintelligence et justifiaient ainsi le jugement sévère que lâapôtre porte sur eux : se disant sages, ils sont devenus fous.
Le texte reçu porte : «â¯Câest pourquoi aussi⦠â¯Â» Ce dernier mot manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C, versions, Pères.
Selon les convoitises de leur cÅur (grec dans les convoitises), tandis quâils sâadonnaient à elles.
Ils déshonorent eux-mêmes leurs propres corps, grec leurs propres corps en eux-mêmes.
En eux-mêmes peut signifier : «â¯entre euxâ¯Â», les uns envers les autres, ou servir à «â¯caractériser cette flétrissure comme désormais inhérente à leur personnalité elle mêmeâ¯Â», Godet (1 Corinthiens 6:18).
Ainsi Dieu punit le péché par le péché même, (verset 28) en retirant aux pécheurs sa grâce; câest le jugement que lâapôtre annonce en répétant par trois fois : (versets 24, 26, 28) il les a livrés.
Il ne veut pas dire que Dieu les a poussés au mal, mais lâexpression quâil emploie ne signifie pas simplement que Dieu les a laissés se livrer au mal. Il les a livrés en tant quâil a établi dans le monde moral une loi semblable à la loi de la pesanteur dans le monde physique, en vertu de laquelle celui qui sâengage sur la pente du vice, la descend avec une rapidité croissante et est entraîné par une force de plus en plus irrésistible.
Parmi les péchés auxquels les païens sont livrés, ceux de la chair (lâimpureté) tiennent le premier rang, parce quâils étaient en relation étroite avec lâadoration des forces de la nature. La débauche et la prostitution étaient non seulement tolérées dans maintes religions païennes, mais revêtues dâun caractère sacré et associées aux actes du culte.
La vérité de Dieu, câest la vraie notion de lâÃtre divin, le vrai Dieu. Paul relève encore une fois (comparez verset 23) la faute des païens envers Dieu pour en faire ressortir lâénormité et montrer ainsi que le sévère châtiment qui les atteint nâest que trop justifié.
La sainte indignation quâil éprouve à la pensée dâun tel outrage au Créateur, lâoblige à interrompre son exposé par un cri dâadoration et de louange (comparez Romains 9:5; Romains 11:36; Galates 1:5).
Ces abominations nous montrent le péché qui ravale lâhomme au dessous de la brute et exerce sur lui le plus affreux châtiment.
Ces abominations nous montrent le péché qui ravale lâhomme au dessous de la brute et exerce sur lui le plus affreux châtiment.
Il y a en grec un jeu de mots qui fait ressortir comment le châtiment du péché est la conséquence du péché même : «â¯comme ils nâont pas approuvé de connaître Dieu, Dieu les a livrés à un entendement réprouvéâ¯Â».
Dans ces versets versets 29-31, lâapôtre décrit lâétat moral où tombent ceux qui ne se soucient pas de connaître Dieu.
Cette description de la corruption païenne, dont les détails nâont pas besoin dâexplication, ne paraît pas exagérée à ceux qui connaissent lâantiquité ou les mÅurs actuelles des peuples païens, et même celles de quelques parties de nos sociétés prétendues chrétiennes et civilisées, qui voient reparaître dans leur sein les pires vices du paganisme, quand la crainte de Dieu sâen est allée.
Toutefois, si telle était la corruption du monde antique, qui nous est dépeinte sous des couleurs aussi sombres par les historiens et les satiriques du temps, lâapôtre ne veut pas dire que tous les individus fussent parvenus à ce degré de dépravation.
Il nâignore pas quâil y a eu en Grèce et à Rome, même aux époques de lâabaissement le plus profond et le plus général, de nobles exemples de vertu et de grandeur morale (Comparer Romains 2:14-15).
On a en vain cherché à indiquer un principe dâaprès lequel lâapôtre grouperait les péchés et les vices quâil énumère.
Le terme traduit par haïssant Dieu, (verset 30) ne se trouve dans le grec classique quâavec le sens passif : «â¯haï de Dieuâ¯Â». Certains interprètes lui donnent ce sens ici, mais il ne convient guère, et la plupart admettent le sens actif, que lui attribuent déjà les Pères Grecs.
Un livre apocryphe de lâAncien Testament, la Sapience, renferme (Sapience 13 et 14) une peinture de lâidolâtrie et de lâimmoralité des païens, qui nâest pas sans analogies avec notre chapitre, en particulier lâimmoralité est présentée comme un fruit de lâidolâtrie.
Ce dernier trait du tableau révèle toute leur culpabilité. Lâapôtre affirme que, même dans les ténèbres dont elle est enveloppée, la conscience des païens nâa jamais cessé de rendre témoignage à la sentence de Dieu, en vertu de laquelle il punit de mort ceux qui commettent de tels actes; et cependant ils sây livrent sans scrupules, et même ils approuvent ceux qui les commettent.