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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/romans-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 1". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-32
Chapitre 1er
La salutation par laquelle lâapôtre introduit son épître est longue et instructive. Paul se nomme dâabord lâesclave de Jésus Christ; mieux que tout autre, il connaissait la liberté chrétienne, mais il considérait comme un honneur particulier dâêtre un esclave de Christ; câest ainsi quâil se nomme dans plusieurs occasions, et nous aussi, nous devrions le faire avec joie.
Il nâétait pas seulement «esclave», mais aussi «apôtre», et même «apôtre appelé»; les autres apôtres étaient bien aussi appelés, mais lâapôtre Paul lâétait dans un sens particulier. Les douze avaient été appelés et envoyés par le Messie vivant sur la terre, tandis que lui, il avait reçu cette grâce et cet apostolat directement du ciel, du Fils de lâhomme glorifié à la droite de Dieu, et son apostolat avait été ensuite confirmé par le Saint Esprit (Actes 9:17; 13:1-4). Il nâétait pas fondé sur une décision humaine â «non de la part des hommes, ni par lâhomme» (Gal. 1:1) â mais seulement sur Dieu; déjà mis à part par Dieu dès le ventre de sa mère, il avait été appelé plus tard par la grâce de Dieu (Gal. 1:15).
«Mis à part pour lâévangile de Dieu» (1:1). Dieu a une bonne nouvelle pour le monde entier, pour les Juifs et les païens, une nouvelle qui est exactement le contraire de ce que les hommes connaissent habituellement de lui; car quel est lâhomme en effet qui connaisse Dieu, comme Celui qui «donne à tous libéralement et... ne fait pas de reproches» (Jacq. 1:5), qui ne prend pas de plaisir à la mort du pécheur et est prêt à pardonner? Des milliers dâannées, il est vrai, sâétaient écoulées depuis la chute de lâhomme avant que Dieu révèle son évangile, mais il ne lui avait pas été possible, pendant ces longues années de taire ses voies de grâce: Il donna des promesses par ses prophètes dans les Saintes Ãcritures (v. 2); une lumière se lèverait et tous les bouts de la terre verraient son salut; puis, «quand lâaccomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme» (Gal. 4,4).
Câest pour cet évangile que Paul, comme il le dit ici, avait été mis à part; le Seigneur lâavait désigné comme serviteur et témoin, en le retirant du milieu du peuple dâIsraël et des nations, vers lesquelles il voulait lâenvoyer, pour ouvrir leurs yeux et leur annoncer la rémission des péchés (Actes 26:16-18); il devait apporter aux uns la délivrance du joug de la loi et aux autres la délivrance de la puissance de Satan: câétait Jésus, la Tête glorifiée de son corps, qui lâappelait et lâenvoyait; le Seigneur lui avait dit: «Je suis Jésus que tu persécutes». Tout était particulier dans son cas: la Personne qui appelait, lâappel et la personne appelée; câest pourquoi Paul pouvait nommer lâévangile qui lui avait été confié, «son» évangile, ou lâévangile de la gloire; ce dernier le plaçait, lui et ceux qui acceptaient son message, sur un terrain tout nouveau; il les retirait du milieu des Juifs et des païens et les unissait non pas à un Messie vivant, mais au Fils de lâhomme ressuscité dans la gloire, le chef dâune nouvelle création; aussi, Paul ne connaissait désormais personne selon la chair, Christ non plus (2 Cor. 5:16), quoique, dans un autre sens, il le reconnaissait bien comme le Fils de David.
Câest cette Personne merveilleuse qui était lâobjet de son évangile; câétait «lâévangile de Dieu... touchant son Fils né de la semence de David, selon la chair» (v. 3). Apparu comme tel au milieu de son peuple terrestre pour accomplir les promesses divines, Christ avait été rejeté; Israël avait ainsi, comme peuple, perdu tous les droits à ces promesses. Désormais, pour les descendants dâAbraham comme pour les païens, qui étaient sans droit de cité en Israël, sans Dieu et sans espérance dans le monde, il nây avait quâun seul moyen dâêtre sauvés: la grâce inconditionnelle de Dieu.
Dieu, dont les dons de grâce et lâappel sont sans repentir, bénira dans lâavenir son peuple terrestre et accomplira envers lui toutes ses promesses. Quelle précieuse vérité! Aujourdâhui il rassemble un peuple céleste dâentre les Juifs et les nations: le Saint Esprit est descendu pour glorifier «le Fils» et Lui former une épouse dâentre tous les peuples de la terre.
Ainsi, ce qui autrefois nâétait quâune promesse, est devenu une réalité: les déclarations des prophètes de lâAncien Testament (qui seules sont visées ici) ont été accomplies, en tant quâelles concernaient lâincarnation du Seigneur, sa mort et sa résurrection, ainsi que les glorieuses conséquences de son Åuvre. Les choses quâils administraient autrefois pour nous, nous ont été annoncées par les messagers de lâÃvangile dans la puissance du Saint Esprit (1 Pierre 1:10-12). Sans doute avons-nous reçu aussi de précieuses promesses relatives à notre marche dans ce monde, mais il ne sâagit pas de cela ici. Les promesses dont il est question dans ce passage concernant lâévangile de Dieu sont accomplies.
Celui dont parle cet évangile est apparu; il est venu dans ce monde, à deux titres ou sous deux relations différentes: Il est le Fils de David, selon la chair, quâil a revêtue en grâce, et il est le Fils de Dieu, déterminé tel, «en puissance, selon lâEsprit de sainteté, par la résurrection des morts» (v. 4). Comme Fils de David, il nâétait pas seulement lâobjet des promesses de Dieu, mais il les accomplissait aussi. Nous avons déjà dit que le peuple dâIsraël a perdu, par le rejet de son Messie, tout droit à ces promesses qui pourtant lui appartenaient. Mais justement en vertu de la mort de Christ, Dieu a pu révéler des choses plus grandes et plus glorieuses et accomplir son conseil éternel. Christ a renoncé à tous ses droits de Fils de David et sâest soumis, dans une parfaite obéissance, à la mort de la croix; aussi, Dieu lâa ressuscité et lui a donné la gloire; câest ainsi quâil a été «déterminé Fils de Dieu, en puissance». Dieu avait manifesté cette puissance déjà par la résurrection de Lazare; elle sera manifestée de nouveau par la résurrection de tous les saints; mais nous en trouvons la manifestation la plus glorieuse dans la résurrection du Seigneur Jésus lui-même (Jean 12:28; Ãph. 1:20). Après avoir été chargé de nos péchés et fait péché pour nous et après avoir, comme tel, subi la mort, juste salaire du péché, Jésus est ressuscité dâentre les morts, triomphant du péché, de la mort et de Satan. La puissance infinie de Dieu sâest manifestée là où la mort était entrée comme conséquence du péché; Christ est ressuscité: sa chair nâa pas vu la corruption et son âme nâest pas restée en hadès (Ps. 16:10; Actes 2:27).
Que signifie donc lâexpression: «selon lâEsprit de sainteté?» Il est dit du prophète Jérémie quâil avait été mis à part pour Dieu dès avant sa naissance (Jér. 1:5) et, de Jean Baptiste, quâil serait rempli de lâEsprit Saint dès le ventre de sa mère (Luc 1:15). Christ, lui, était, comme homme, né du Saint Esprit, et sa vie était à tous égards lâexpression des opérations de cet Esprit. Ses paroles étaient esprit et vie et tous ses actes sâaccomplissaient dans la puissance du Saint Esprit. En un mot, il se montra dans toute sa vie comme le Saint de Dieu, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs et finalement il sâoffrit lui-même à Dieu sans tache par lâEsprit éternel (Héb. 7:26; 9:14). Il fut la parfaite offrande de gâteau, de fleur de farine pétrie à lâhuile et ointe dâhuile. Il a été sans cesse lâexpression et le reflet de la déité, dont la plénitude habitait corporellement en Lui (Col. 2:9). Ãprouvé, jusquâà la mort de la croix, par le feu le plus ardent, il ne manifesta que perfection et parfum de bonne odeur. Il mourut (et dut mourir), parce quâil avait pris notre cause en main, mais la mort ne put le retenir. Mis à mort en chair, Il a été vivifié par lâEsprit (1 Pierre 3:18); cela signifie que la merveilleuse puissance du Saint Esprit opéra sa résurrection; cela ne change en rien le fait que le Père devait à sa gloire de ressusciter Celui qui lâavait glorifié ici-bas, et que le Fils possédait la puissance de laisser sa vie et de la reprendre. La résurrection du Seigneur était le témoignage indéniable et public de la puissance qui avait opéré en Lui pendant toute sa vie et qui avait révélé ce quâil était, savoir le Fils de Dieu.
Le sujet de lâévangile de Dieu est donc Christ, venu comme Fils de David pour accomplir les promesses, et Fils de Dieu déterminé tel en puissance selon lâEsprit de sainteté par la résurrection des morts. Câest de ce Seigneur, couronné maintenant de gloire et dâhonneur à la droite de Dieu, que Paul avait reçu «grâce et apostolat, pour lâobéissance de la foi parmi toutes les nations, pour son nom» (v. 5). Dès lâinstant où la grâce et la lumière pénétrèrent dans son cÅur ténébreux, il fut appelé à témoigner des choses quâil avait vues et entendues et de celles pour la révélation desquelles le Seigneur lui apparaîtrait encore (Actes 26:16). Ainsi, dès le début, son service fut plus étendu que celui des douze; câest pourquoi il est question ici de lâobéissance de la foi; cette obéissance lui fait accepter volontairement le message venu du ciel et destiné non seulement à Israël, mais au monde entier.
Quâen était-il des croyants de Rome? Ils nâétaient pas des apôtres appelés, et cependant ils étaient des appelés: «Appelés de Jésus Christ, ... bien-aimés de Dieu ... saints appelés» et tout cela par Jésus Christ, leur Seigneur. Certes, câétaient de glorieux titres qui, dâune part, exprimaient les nouvelles relations de ces croyants avec le Père et le Fils et, dâautre part, indiquaient que ces croyants étaient soumis à lâautorité de lâapôtre des nations, bien quâil nâeût pas collaboré à la fondation de lâassemblée à Rome. En sa qualité dâapôtre, il pouvait, dans la puissance de lâEsprit, leur écrire et leur adresser sa salutation habituelle, si profondément significative.- «Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ!» (v. 7). Ils étaient enfants de ce Dieu tout-puissant et esclaves de ce Seigneur plein de grâce, et le Saint Esprit se plaisait à les reconnaître comme tels par le moyen de lâapôtre.
Jamais auparavant des titres pareils nâavaient été connus, ni au temps des patriarches, ni sous le règne glorieux dâun David et dâun Salomon. Jamais non plus de tels sentiments ou de telles relations nâavaient été révélés, ainsi que nous les trouvons exprimés dans les versets suivants de notre épître. Certes, Dieu avait manifesté de diverses manières sa majesté, sa bonté merveilleuse, sa patience et sa fidélité, mais nous chercherions en vain, dans lâAncien Testament de tels titres ou un pareil langage. Ils nâétaient pas possibles avant la venue du Seigneur dans ce monde. Même durant sa vie ici-bas, ses disciples nâauraient pu avoir les pensées et les sentiments exprimés dans les versets 8 à 15. Il fallait pour cela que lâÅuvre de la croix fût accomplie. Si nous nous rappelons que lâassemblée de Rome se composait surtout de croyants tirés du paganisme, nous serons dâautant plus surpris de constater une affection si intime entre eux et lâapôtre, dont ils nâavaient pas encore vu le visage.
«Premièrement, je rends grâces à mon Dieu, par Jésus Christ, pour vous tous, de ce que votre foi est publiée dans le monde entier» (v. 8). Lâamour se plaît à relever et à distinguer ce quâil y a de bon chez les autres, et en cela Paul était un fidèle imitateur de son Maître. Vu la situation et lâimportance de la ville de Rome, capitale du plus puissant empire de ce temps, il était compréhensible que la fidélité de ces croyants fût connue du monde entier dâautant plus quâils étaient en butte aux persécutions du dehors et aux tentations du dedans. Il en était de même de la foi des Thessaloniciens qui sâétait répandue dans la Macédoine et dans lâAchaïe et en tout lieu, de sorte que lâapôtre nâavait pas besoin dâen rien dire.
Paul rendait grâces pour cela à son Dieu et plus il le faisait, en portant sur son cÅur, dâans un amour ardent et avec des prières continuelles, les croyants de Rome, plus aussi il avait le désir profond de les voir, afin de leur faire part de quelque don de grâce spirituel et de les affermir dans la foi (v. 9-11).
Quel changement dans le cÅur de cet homme! Autrefois, défenseur fanatique de la loi, blasphémateur du nom de Jésus et ardent ennemi de ses disciples â aujourdâhui prédicateur infatigable et rempli dâamour, de la grâce révélée en Jésus, homme de foi, esclave de Jésus Christ. Il se dévouait entièrement pour dâautres, dans les peines et les combats, dans les souffrances et les afflictions, si même en les aimant beaucoup plus il devait être moins aimé. Tel était lâhomme â et combien dâautres choses pourrions-nous dire de lui. Il désirait ardemment quâil lui soit accordé par la volonté de Dieu, de visiter les croyants de Rome (v. 10). Certes, aucun homme ne sâest occupé du bien spirituel du troupeau avec autant de cÅur, le cÅur même de Jésus Christ. Involontairement cette prière monte à nos lèvres: «Seigneur, accorde-nous dâapprendre de lui! Donne-nous dâêtre ses imitateurs, comme il était le tien!»
Combien de telles paroles doivent avoir ému les cÅurs des croyants de Rome! Paul pouvait prendre Dieu lui-même à témoin quâil disait la vérité; oui, câest lui seul quâil servait dans son esprit «dans lâévangile de son Fils». Ce service ne procédait pas du désir dâaccomplir un devoir, mais dâune consécration intérieure à Dieu et dâun dévouement absolu et plein dâamour pour lâévangile de son Fils. Remarquons en passant un changement dâexpressions: au premier verset il est parlé de lâévangile de Dieu, mais ici câest lâévangile de son Fils; câest le même évangile, mais dans le premier nous avons la source, dans le second le moyen par lequel lâamour de Dieu a opéré par Jésus pour sauver des êtres perdus.
Le verset 12 est particulièrement touchant et nous montre lâhumilité de lâapôtre. Nous avons déjà vu que Paul désirait se rendre à Rome pour faire part aux croyants de quelque don de grâce spirituel, pour les affermir, «câest-à -dire, ajoute-t-il, pour que nous soyons consolés ensemble au milieu de vous, vous et moi, chacun par la foi qui est dans lâautre». Ãtait-ce un simple frère qui désirait se rendre à Rome, ou était-ce le grand apôtre des nations?
Lâassemblée de Rome devait aussi savoir quâil y avait déjà longtemps quâil désirait les visiter: «Je ne veux pas que vous ignoriez, frères, que je me suis souvent proposé dâaller vers vous (et que jâen ai été empêché jusquâà présent)». Paul avait donc eu souvent le dessein de se rendre à Rome, mais Dieu, dans sa sagesse, ne lâavait pas permis. Ce désir de Paul de recueillir quelque fruit parmi eux, comme parmi les autres nations, était absolument justifié et agréable à Dieu; il était en effet comme apôtre des nations, «débiteur et envers les Grecs et envers les barbares, et envers les sages et envers les inintelligents» (v. 14). Il avait conscience de cette dette: câest pourquoi, autant quâil dépendait de lui, il était tout prêt à leur annoncer lâévangile, à eux aussi qui étaient à Rome (v. 15). La longueur du voyage, les dangers quâil aurait à affronter dans la grande capitale païenne, ou dâautres motifs de ce genre ne pouvaient le retenir. Le Seigneur a accompli son ardent désir, mais dâune tout autre manière, il est vrai, que celle à laquelle les croyants de Rome et lui-même pouvaient penser, savoir comme le prisonnier du Christ Jésus pour eux, les nations (Ãph. 3:1).
La joie que lâapôtre éprouvait à la pensée dâannoncer lâévangile à Rome, le conduit à parler plus en détail du caractère de cet évangile et à aborder la doctrine de lâépître, «car je nâai pas honte de lâévangile, car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit, et au Juif premièrement, et au Grec» (v. 16). Lâévangile est la puissance de Dieu, et non pas une simple doctrine, une règle de conduite pour lâhomme, comme la loi lâavait été: câest pourquoi il est aussi pour «quiconque croit». Il nâexige rien de lâhomme, mais lui apporte un salut, accompli en sainteté et justice, procédant directement de Dieu et manifestant la puissance de Dieu; il annonce au pécheur, sans force, une Åuvre absolument parfaite et accomplie une fois pour toutes; câest pourquoi il nâest que pour la foi. La loi exigeait, lâévangile donne, sans conditions et gratuitement, et cela à quiconque veut lâaccepter, soit Juif, soit païen. En raison de sa relation extérieure avec Dieu, le Juif était appelé le premier, au moins aussi longtemps que lâancien système religieux nâavait pas encore été mis entièrement de côté; mais le païen nâétait pas, pour autant, exclu de la grâce. «La grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes» (Tite 2:11).
Dans le verset suivant lâapôtre explique pourquoi lâévangile est la puissance de Dieu. «Car, dit-il, la justice de Dieu y est révélée sur le principe de la foi pour la foi». Ce nâest pas une justice humaine qui nous est communiquée sur le principe de la foi, mais la justice même de Dieu. Une autre puissance que celle de Dieu nâaurait pu nous donner une telle chose. La loi aurait pu conférer une justice humaine à celui qui lâaurait observée, mais personne nâétait capable de lâobserver; en outre, une justice obtenue sur le fondement de la loi nâaurait pu donner à lâhomme que la vie pour cette terre, car, est-il dit, quiconque aura fait ces choses, vivra par elles, câest-à -dire restera vivant, ne mourra pas; tandis que nous recevons par la foi la justice de Dieu.
Quelle est donc cette justice de Dieu? Cette question paraît bien à sa place, car plusieurs erreurs ont cours sur le sens de cette expression. Une justice obtenue par lâobservation de la loi, si elle était possible, nâaurait en réalité pas de valeur devant Dieu; la justice humaine la plus parfaite ne pourrait être assimilée à la justice de Dieu.
La Parole répond à cette question. Que dit-elle? En Jean 16:8-10, nous lisons que le Saint Esprit annoncé par le Seigneur, convaincrait le monde de péché, de justice et de jugement; «de péché, dit le Seigneur, parce quâils ne croient pas en moi; de justice, parce que je mâen vais à mon Père, et que vous ne me voyez plus». Dieu a montré sa justice en élevant son Fils à sa droite, parce quâil lâavait glorifié (voir Jean 13:31, 32). En dâautres termes, la justice de Dieu consiste en ce que le Père a élevé lâhomme Christ Jésus dans la gloire quâil avait avant que le monde fût (Jean 17:5). Le monde a rejeté Celui que le Dieu juste a glorifié; ainsi son péché a été manifesté dâune manière complète, et il ne reste rien dâautre pour lui que le jugement.
Lâévangile que Paul prêchait, annonçait cette justice que Dieu avait manifestée dâune part en ressuscitant Jésus dâentre les morts et en le couronnant de gloire et dâhonneur, et dâautre part en plaçant tout croyant dans la même position que celle que Jésus avait acquise comme homme: ce que Christ a accompli pour la gloire de Dieu, il lâa accompli en même temps pour nous, de sorte que lâapôtre peut dire dans un autre passage: «Celui qui nâa pas connu le péché, il, câest-à -dire Dieu, lâa fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui» (2 Cor. 5:21). De même que la justice de Dieu est manifestée dâabord dans la glorification de Christ, de même elle est vue maintenant en nous, qui sommes en Christ, et elle sera complètement manifestée quand nous apparaîtrons avec lui dans la même gloire comme le fruit du travail de son âme.
Si nous avons donc besoin de la justice de Dieu pour pouvoir subsister devant lui, il est évident que nous nâobtenons cette justice que. moyennant la foi, par la grâce. Tout effort de lâhomme serait vain. Câest de cette manière que la porte a été ouverte à tous les hommes; tous, Juifs et Gentils ont part de la même manière à cette justice sur le principe de la foi: câest «sur le principe de la foi pour la foi». La foi est le seul moyen dâobtenir un tel salut et celui-ci est la part de la foi, où quâelle se manifeste, ainsi quâil est écrit: «Le juste vivra par sa foi» (Hab. 2:4). Et comme il en était autrefois, il en est ainsi de nos jours: Dieu en soit éternellement loué! Dieu manifeste dans le temps actuel sa justice, dans le fait quâil est juste en justifiant celui qui est de la foi de Jésus (chap. 3:26), et en lui donnant dès aujourdâhui une place en Christ dans les lieux célestes (Ãph. 2:6).
Ce que nous venons de considérer nous fait comprendre que lâapôtre nâait pas eu honte de lâévangile; le messager dâune telle nouvelle de la part de Dieu envers le monde, nâavait certes aucun motif de ne pas lâannoncer. Pareil message nâavait jamais été entendu. La justice de Dieu était offerte librement et gratuitement à tous les hommes sans distinction, sur le principe de la foi seule et sans Åuvre de lâhomme.
Lâapôtre en vient maintenant à considérer pour quelle raison Dieu a dû déployer un tel amour: à cause de la ruine irrémédiable et de la culpabilité de tous les hommes, soit Juifs, soit Gentils. Si Dieu voulait témoigner son amour envers un monde perdu, sâil voulait sauver des hommes, qui à cause de leur état de perdition allaient au-devant de la mort éternelle, il devait trouver le moyen de faire grâce, non seulement sans faire tort à sa justice, mais au contraire en se fondant sur elle. Au point où les choses en étaient, le Dieu saint ne pouvait révéler que sa colère.
Câest pourquoi nous trouvons ensuite ce verset 18, si important et pourtant souvent si peu compris: «Car la colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété et toute iniquité des hommes qui possèdent la vérité tout en vivant dans lâiniquité».
Remarquons dâabord les expressions identiques des versets 17 et 18: «la justice de Dieu... est révélée», et «la colère de Dieu est révélée». Les deux choses sont actuelles en rapport avec lâévangile: dans le même temps où la justice de Dieu est offerte par lâévangile, la colère de Dieu est révélée du ciel. Elle ne sâexerce pas encore, car le temps du jugement nâest pas encore venu, mais elle est révélée, et cela en même temps que la parole de la croix.
Cela peut nous paraître étrange de prime abord, mais nous comprendrons la chose si nous songeons au changement amené par la croix de Christ. Autrefois déjà Dieu avait exercé à diverses reprises des jugements sévères sur les hommes; souvenons-nous du déluge, de Sodome et de Gomorrhe, de la mer Rouge, de Coré, etc. Or tous ces jugements étaient des manifestations terrestres de la providence de Dieu, des signes évidents de son gouvernement, mais non pas une révélation de sa colère du ciel. Dans ces différents cas, Dieu avait bien manifesté sa justice, sa sainteté et sa haine du péché, mais il nâétait cependant jamais apparu hors de lâobscurité dont il sâentourait; il demeurait caché derrière le voile. Ce n est que lorsque le Fils de Dieu eut accompli son Åuvre rédemptrice et eut posé ainsi le fondement de notre salut, que fut pleinement manifesté ce que Dieu est, mais aussi ce quâest lâhomme et ce quâest le péché.
La loi et les voies de Dieu sous lâancienne alliance avaient révélé ses caractères, mais jamais Il nâavait montré aussi complètement quâà la croix combien le péché et le mal lui sont odieux; là , Celui qui nâa pas connu le péché, fut fait péché pour nous et but la coupe de la colère de Dieu contre le péché. Jamais non plus son amour et sa miséricorde ne furent mis autant en évidence quâà la croix, où nous avons à la fois la révélation la plus saisissante de la justice de Dieu et la démonstration la plus élevée de son amour.
Répétons donc encore que si, dâune part, lâÃvangile nous révèle la justice de Dieu, qui est accordée gratuitement à tout croyant, dâautre part Dieu nous y montre aussi dâune manière positive que Sa colère doit atteindre «toute impiété» (de quelque nature quâelle soit), et non seulement lâimpiété, mais aussi «toute iniquité des hommes qui possèdent la vérité tout en vivant dans lâiniquité». Dieu ne châtie plus maintenant les iniquités dâun seul peuple, comme il le faisait envers Israël (Amos 3:1, 2) qui possédait sa Parole: nous nâassistons plus seulement à ses voies gouvernementales envers les hommes et les peuples à cause de leurs actions, mais il juge maintenant tout mal, tout ce qui est en contradiction avec lui, qui est lumière. Sa colère est révélée du ciel contre tous les hommes sans aucune exception: ils sont tous, à cause de leurs péchés, sous sa colère et ils y demeureront sâils nâacceptent pas par la foi le salut qui leur est offert (Jean 3:36). La culpabilité des individus peut être plus ou moins grande, mais ils sont tous coupables, ils sont tous des enfants de colère: le monde entier sâexpose au jugement de Dieu.
Lâimpiété est ce qui caractérise lâétat des païens; ils sont sans Dieu et sans espérance dans le monde, ignorants et endurcis, ayant leur entendement obscurci et étranger à la vie de Dieu, sâégarant toujours plus (Ãph. 2:12; 4:18). Lâimpiété caractérise plus encore lâétat du Juif, qui non seulement possédait les promesses de Dieu, mais qui, par la loi, avait connaissance des justes exigences de Dieu envers sa créature. Malgré cela, tout en connaissant les pensées de Dieu sur le bien et le mal, il a aimé lâimpiété et transgressé de mille manières les saints commandements de Dieu. Les avantages que le Juif possédait sur le païen nâont donc servi quâà augmenter sa responsabilité et sa culpabilité; pareillement de nos jours, la chrétienté a une énorme culpabilité en raison de ses privilèges.
Comme lâassemblée de Rome se composait avant tout dâanciens païens, on comprend que lâapôtre sâoccupe dâabord (jusquâau verset 16 du deuxième chapitre) de lâétat du monde païen, et ne parle quâensuite de lâimpiété des Juifs; il énumère trois causes de la culpabilité des païens devant Dieu:
1. Ils possèdent le témoignage de la création. Ce qui se peut connaître de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne, depuis la fondation du monde, par les choses faites par lui (v. 19, 20).
2. Ils ont eu, au commencement, la connaissance de Dieu (v. 21).
3. Ils ont une conscience (même si elle est obscurcie), qui rend témoignage au-dedans dâeux, de sorte que leurs pensées sâaccusent entre elles, ou aussi sâexcusent (2:14, 15).
Les païens ont donc une responsabilité bien plus grande que ce que lâon pense habituellement. Quâont-ils fait de ce qui leur a été confié? Hélas, ils sont «inexcusables». Les Åuvres et les lois merveilleuses de la création leur révélaient sans cesse la grandeur, la puissance et la sagesse de Dieu, mais ils ne le «glorifièrent point comme Dieu, ni ne lui rendirent grâces». Leur orgueil et leur présomption les ont fait tomber toujours plus bas dans la folie et les ténèbres de leurs cÅurs, et le jugement est venu sur eux. Nous avons trois fois dans notre chapitre la parole sérieuse: «Dieu les a livrés». Cependant, dans sa bonté, il ne sâest pas laissé sans témoignage; il leur donna «du ciel des pluies et des saisons fertiles», remplissant leurs cÅurs de nourriture et de joie (Actes 14:15-17), mais ils ne répondirent à sa bonté que par de lâingratitude et du mépris.
Or, les hommes ont non seulement eu la possibilité de discerner Dieu par la création, mais au commencement ils lâont réellement connu (v. 21). Nous nâentendons pas parler dâidolâtrie avant le déluge, et quoique la méchanceté dans ce temps-là fût grande, toutefois depuis la création dâAdam jusquâà Noé (plus de 1600 ans), Dieu ne sâest pas laissé sans témoignage. Puis, quand lâhistoire de lâhomme recommença sur la terre purifiée par le jugement, il y eut dans la famille de Noé, qui possédait la connaissance de Dieu, un nouveau témoignage pour la génération suivante. Mais lâhomme, au lieu de prêter attention à ce témoignage et de laisser luire la lumière divine dans son cÅur et sur son chemin, se détourna de Dieu, oublia peu à peu quâil nây a quâun seul Dieu, et tomba dans la folie. «Se disant sages, ils sont devenus fous, et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en la ressemblance de lâimage dâun homme corruptible et dâoiseaux et de quadrupèdes et de reptiles» (v. 22, 23).
En quelques traits, lâapôtre dépeint ici la corruption variée, dans laquelle lâhomme est tombé du point de vue religieux après le déluge; il décrit ensuite la terrible dépravation morale qui est la conséquence inévitable de lâéloignement de Dieu et de lâidolâtrie. «Câest pourquoi Dieu les a aussi livrés, dans les convoitises de leurs cÅurs, à lâimpureté, en sorte que leurs corps soient déshonorés entre eux-mêmes: eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et ont honoré et servi la créature plutôt que celui qui lâa créée» (v. 24, 25).
Ayant changé la vérité de Dieu en mensonge, les hommes ont donné plus dâhonneur à la créature quâau Créateur. Quand lâhomme sort de la position de créature dépendante, la seule qui lui convienne, il devient la proie de ses passions et de ses convoitises, un jouet de Satan, le père du mensonge, et il tombe rapidement à la fin plus bas que la bête. Les choses qui sont nommées dans les versets 26 et 27 ne peuvent que nous remplir dâhorreur et de dégoût; et combien sérieuse est la pensée quâelles se retrouvent trait pour trait de nos jours dans le monde soi-disant chrétien! Le tableau prophétique des «derniers jours» de la chrétienté dépeint en 2 Timothée 3, versets 2-8 ressemble exactement à celui du monde païen décrit dans les versets 28-31: il nây manque rien. Combien terrible sera le jugement qui sâexercera bientôt sur une telle corruption!
Les hommes «nâont pas eu de sens moral pour garder la connaissance de Dieu», telle est la conclusion de lâEsprit de Dieu (v. 28).
Câest pourquoi «Dieu les a livrés à un esprit réprouvé, pour pratiquer des choses qui ne conviennent pas», et alors suit cette longue et sombre liste, qui commence par les mots lâinjustice et la méchanceté, et se termine par «ne tenant pas ce quâils ont promis, sans affection naturelle, sans miséricorde». Nous y trouvons toutes les actions que le Dieu saint a vues sur la terre durant les siècles passés et tout ce quâil y voit encore de nos jours!
Lâhomme, devenu idolâtre, égaré, sous la puissance funeste du péché, a reçu la récompense due à son égarement et a été livré à un esprit réprouvé, pour pratiquer avec avidité toutes les infamies, et non seulement cela, mais il trouve son plaisir en ceux qui commettent de telles choses; oui, il aime à attirer dâautres êtres, restés relativement purs, dans sa propre corruption. Il connaît «la juste sentence de Dieu, que ceux qui commettent de telles choses sont dignes de mort», mais malgré cela, non seulement il les pratique, mais encore il trouve son plaisir en ceux qui les commettent (v. 32).
La créature, créée autrefois à lâimage de Dieu, pourrait-elle tomber encore plus bas? Certainement sa culpabilité (non seulement son péché) a été démontrée de la façon la plus évidente, et Dieu est juste en jugeant le coupable selon Sa sainteté.