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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 7". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/john-7.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 7". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-53
Verset 1
Jésus en lutte avec lâincrédulité des Juifs (chapitres 7 à 12)
Lutte intense à la fête des tabernacles
Versets 1 à 13 â Jésus se rend en secret à la fête des tabernacles
Après ces choses (comparer Jean 6.1) câest-à -dire après la multiplication des pains et le discours de Capernaüm, rapportés en Jean 6.
Ce terme vague embrasse un temps considérable de la vie du Sauveur. Six mois séparaient la fête de Pâque (Jean 6.4), qui avait lieu en mars, de la fête des Tabernacles (verset 2) quâon célébrait en octobre. Notre évangéliste nâa rien raconté de lâactivité de Jésus pendant ce tempsâ¯; il se contente de lâindiquer par ces motsâ¯: «â¯Jésus parcourait la Galiléeâ¯Â» (verset 1). Il ne voulait pas répéter les récits des autres évangélistes (Matthieu 14.34-18.35â¯; Marc 6.53-9.50â¯; Luc 9.18-50).
Grecâ¯: Jésus marchait dans la Galilée car il ne voulait pas marcher dans la Judéeâ¯; ce terme qui signifie aller et venir, parcourir le pays en y séjournant, caractérise bien lâactivité incessante déployée par le Sauveur.
La raison pour laquelle Jésus évitait la Judée, câest que les Juifs cherchaient à le faire mourir (grec à le tuer). Jésus le savait par son précédent séjour à Jérusalem (Jean 5.18) et même par toutes les embûches que les chefs de la théocratie étaient venus lui tendre jusque dans la Galilée (Marc 7.1). Aussi ne voulait-il rien faire avant le temps, qui pût précipiter la catastrophe (verset 6)â¯; mais quand son heure sera venue, il ira volontairement, avec un dévouement héroïque au-devant des souffrances et de la mort.
Verset 2
La fête des Tabernacles ou des tentes, lâune des plus grandes et des plus joyeuses fêtes israélites, se célébrait chaque année, à dater du quinzième jour du septième mois (correspondant à peu près à notre mois dâoctobre), en souvenir du long séjour dâIsraël sous les tentes du désert et du repos que ce peuple avait enfin trouvé dans la terre promise.
Câétait, en même temps, la fête dâactions de grâces pour les récoltes de lâannée, elle durait huit jours, dont le premier et le huitième étaient des sabbats (voir lâordonnance de cette fête dans Lévitique 23.33 et suivants).
On peut en lire aussi la description dans Josèphe (Antiquités Juives, III, 10, 4).
Tout le peuple érigeait sur les places, dans les rues et sur les plates-formes des maisons, des tentes, construites en rameaux verts dâarbres fruitiers et chaque famille habitait sous cette tente, pendant toute la fête, en y prenant joyeusement ses repas.
Quant au culte public, on offrait dans le temple divers sacrifices, on faisait chaque matin une libation dâeau pure, rappelant lâeau que Moïse avait fait jaillir du rocher (comparez verset 37, 2e note)â¯; de plus, dans lâannée sabbatique, on faisait une solennelle lecture de la loi (Deutéronome 31.10-11).
Jésus nâayant point assisté cette année aux fêtes de Pâques ni de Pentecôte à Jérusalem, il était assez naturel que ses frères sâattendissent à ce quâil allât à celle des Tabernacles, car câétait le devoir de tout Israélite de se rendre au moins à lâune des trois grandes fêtes. De là le donc du verset 3.
Verset 3
Donc, puisque la grande fête est proche et que tout Israélite pieux doit y assister, pars dâici, va en Judée.
Les frères de Jésus (voir sur ce terme Matthieu 12.46, note) invoquent lâapproche de la fête comme un argument pour le presser dâobtempérer à leur désir. Ils en trouvent un autre dans lâidée que ses disciples de Judée (Jean 4.1) ne doivent pas être privés de voir aussi les Åuvres quâil fait.
Enfin ils ont la prétention dâenseigner à Jésus un principe de conduite auquel il ne saurait se soustraire (verset 4).
Verset 4
Il ne faudrait pas conclure de cette parole et de lâobservation de lâévangéliste (verset 5) que les frères de Jésus avaient des intentions hostiles envers lui, quâils voulaient lâexposer aux dangers dâune visite à Jérusalem.
Ils ont été témoins de ses Åuvres, quâils ne peuvent nier et dâautre part ils ne peuvent se décider à reconnaître comme Messie ce frère auquel ils sont unis par les liens du sang, quâils sont habitués à traiter familièrement et dont ils nâont point pénétré la nature supérieureâ¯; la sublime élévation de son caractère et de ses enseignements leur échappe même, aveuglés quâils sont par les grossiers préjugés messianiques quâils partageaient avec tous les Juifs.
Sâil est réellement le Messie, pourquoi exerce-t-il son activité dans cette obscure province de la Galiléeâ¯? Il y a contradiction à agir ainsi en secret, quand pourtant on cherche soi-même à être en évidence.
La conclusion est donc simpleâ¯: Si tu fais ces choses, ou puisque tu les fais, porte ton activité sur un théâtre digne de toi, au centre de la théocratie juive, à Jérusalem, manifeste-toi toi-même au mondeâ¯!
Câest précisément la voie dans laquelle le tentateur voulait engager le Sauveur, celle de la gloire mondaine (Matthieu 4.1-10). Et la pensée secrète des frères de Jésus était, sans aucun doute, que cette gloire rejaillirait sur eux, sur leur famille, sur leur peupleâ¯!
Verset 5
Grecâ¯: ses frères non plus ne croyaient pas en lui, pas plus que tant dâautres qui avaient vu ses Åuvres et entendu ses paroles. Il faut autre chose pour croire en Jésus dâune foi qui nous introduise dans le sanctuaire de sa communion (Jean 6.44-65).
Cette triste observation de lâévangéliste sur les frères de Jésus, nâest que trop en harmonie avec quelques récits des synoptiques à leur sujet (Marc 3.21-31 et suivants). Ce nâest quâaprès la mort et la résurrection du Sauveur quâils apparaissent au nombre de ceux qui, par la foi, lui ont donné leur cÅur (Actes 1.14).
On a vainement cherché à atténuer le sens de cette remarque. Les plus anciens manuscrits déjà portent des traces de tentatives de ce genreâ¯: ainsi on lit dans Dâ¯: ils ne crurent pas en luiâ¯; à ce moment, leur foi subit une éclipse. La suite (verset 7) condamne ces atténuations.
Verset 7
verset 7 explique verset 6 «â¯Votre temps est toujours prêt, vous pouvez en tout temps vous montrer sans crainte au milieu du monde, car le monde ne peut vous haïr, parce que vous lui appartenezâ¯Â» (Jean 15.19).
«â¯Il en est tout autrement de moiâ¯; mon temps nâest pas encore venu de me présenter ouvertement au mondeâ¯; quand il sera venu, ce sera lâheure de mes souffrances et de ma mort, car le monde me hait, à cause du témoignage que je porte contre sa corruptionâ¯Â».
Lâexpressionâ¯: mon temps ne désigne donc pas le moment dâaller à la fête. Jésus est préoccupé de pensées plus graves et plus hautes, comme le prouve cette autre expressionâ¯: (verset 8) mon temps nâest pas encore accompli.
Verset 8
Le texte reçu fait dire à Jésusâ¯: «â¯Moi, je ne monte pas encoreâ¯Â», mais ce dernier mot nâest quâune correction, très ancienne (B et nombreux majuscules) il est vrai, destinée à lever la contradiction quâil y a entre cette déclaration de Jésus et le fait quâil alla pourtant à la fête (verset 10).
Câest là , en effet, une sérieuse difficulté que lâincrédulité a exploitée dès les premiers siècles de lâÃglise. On sait par Jérôme que Porphyre en prenait occasion dâaccuser Jésus «â¯dâinconstanceâ¯Â».
Lâexégèse moderne a fait diverses tentatives pour expliquer cette parole de Jésus.
Ainsi, en insistant sur le présent du verbeâ¯: Je ne monte pas, elle le fait signifierâ¯: pas maintenant, ce qui revient au pas encore du texte reçu (Lücke, Olshausen, Tholuck). Ou bien elle a paraphrasé ainsiâ¯: «â¯Je ne monte pas avec vous, ou avec la caravaneâ¯Â». Ou encore, en mettant lâaccent sur cette fête, elle a pensé que Jésus voulait direâ¯: Je ne vais point célébrer la fête, prendre part à ses cérémonies, à ses sacrifices, à sa joieâ¯; et en effet, la fête était à moitié passée (verset 14) quand Jésus y monta en secret (verset 10) et se rendit directement dans le temple (Ainsi Lange, Ebrard et dâautres).
Enfin une interprétation plus élevée et plus vraie, proposée par Bengel, admise par M. Luthardt et développée par M. Godet consiste à voir dans la parole de Jésus une réponse directe à la demande que ses frères lui faisaient de paraître publiquement et comme le roi Messie au sein de cette fête.
Ce serait là ce que Jésus refuse, attendu que son temps nâest pas encore venu, pas encore accompli. Il nâira donc pas à cette fête se manifester comme Messieâ¯; il ditâ¯: je ne monte pas à cette fête et nonâ¯: à la fête câest quâil en a une autre en vue, celle de Pâque, où son temps sera venu et alors il ne se soustraira pas à la démonstration publique que ses frères réclament et qui le conduira à la mort.
Cette interprétation renferme une part de véritéâ¯: elle relève lâopposition que Jésus établit certainement entre cette fête des Tabernacles et une fête subséquente vers laquelle se porte sa penséeâ¯; mais elle ne rend pas compte de sa déclaration si nette et si catégoriqueâ¯: Vous montez à la fêteâ¯: moi, je ne monte pas.
En donnant à ce dernier mot le sens deâ¯: «â¯Je ne me manifesterai pas publiquement comme Messieâ¯Â», elle prête au langage de Jésus une équivoque qui est contraire à sa parfaite véracité. Est-il admissible quâen disantâ¯: Moi je ne monte pas à cette fête, il eût déjà le projet arrêté dây monter en secretâ¯?
Il ne reste donc quâune explication possible câest quâau moment où il parlait ainsi, Jésus était bien décidé à se tenir éloigné de la fête des Tabernacle qui se célébrait à Jérusalem, remettant à la Pâque prochaine sa manifestation messianique. Quelques jours plus tard il prit une résolution différente.
Il ne faut pas dire simplement avec Bleek et Meyer quâil changea dâavis, car ce serait lâexposer au reproche de Porphyre. Il est plus juste de supposer, avec M. Weiss, quâil reçut de son Père une indication qui modifia ses vues et ses plans. Un tel changement nâa rien de surprenant, car Jésus attendait de moment en moment et suivait docilement les directions intérieures de son Père (Jean 5.20â¯; Jean 12.49-50).
Verset 10
Jésus, sachant quâil était exposé à Jérusalem au,â¯; embûches de ses ennemis, ne sây rendit point publiquement, câest-à -dire avec les caravanes galiléennes, ni même peut-être entouré de tous ses disciplesâ¯; mais comme en secret, comme un voyageur qui a de sérieuses raisons de garder lâincognito.
Le comme (qui est omis dans Codex Sinaiticus, D, mais est authentique) adoucit lâexpression en secretâ¯; son incognito nâétait pas absolu et ne durera pas car, dès le premier moment favorable Jésus se montrera publiquement et avec une sainte hardiesse pour rendre son grand témoignage (verset 14 et suivants).
Verset 11
Grecâ¯: Où est celui-là â¯? Les Juifs sont les chefs du peuple (verset 13)â¯; ils parlent de Jésus en évitant de le nommer et non sans une nuance de mépris. Ils le cherchaient dans des intentions hostiles.
Le mot donc indique quâils sâattendaient à le voir arriver ouvertement avec les caravanes de Galilée et non en secret (verset 10).
Verset 12
Ce verset dépeint vivement les conversations et les discussions qui causaient une grande rumeur dans la foule, câest-à -dire dans les divers groupes qui se formaient sur les places et dans les rues.
Lâopinion était divisée au sujet de Jésus, les uns soutenant quâil était homme de bien (grec bon, droit, sincère, juste), les autres prétendant quâil était un séducteur du peuple.
Deux partis contraires se dessinaient, lâun favorable à Jésus, lâautre hostile. Cela montre combien facilement aurait pu se produire un tumulte parmi le peuple, si Jésus nâavait pas agi avec beaucoup de prudence (verset 10).
Verset 13
Cette observation de lâévangéliste ne sâapplique pas seulement à ceux qui avaient de Jésus une opinion favorable, mais aux deux partis (verset 12). Les amis nâosaient manifester leur sympathie par crainte des autorités quâils savaient mal disposéesâ¯; mais, comme cependant ces autorités ne sâétaient pas encore définitivement prononcées contre Jésus, les adversaires hésitaient à donner cours à toute leur haine.
Verset 14
Déclaration de Jésus sur sa doctrine et son activité, sur le mystère de son origine et sur sa fin prochaine (14-36)
Comme la fête durait huit jours et quâelle était (grec) déjà à son milieu, on voit que Jésus avait laissé sâécouler trois ou quatre jours avant de venir à Jérusalem (verset 9). Tout à coup il monta au temple, ou la multitude sâassemblait pour les cérémonies du culte et il se mit à enseignerâ¯!
Ce procédé était plein, à la fois, de sagesse et dâune sainte hardiesse. Il eut ainsi le temps de sâemparer de lâattention de son immense auditoire, avant que les chefs eussent pris aucune mesure contre lui et ils furent eux-mêmes frappés dâétonnement (verset 15).
Verset 15
Cet étonnement des adversaires montre quâils ont reçu de la parole de Jésus une impression assez vive pour lâexprimer naïvement, même en présence du peuple.
Mais cette impression nâétait pas celle de la vérité divine que Jésus annonçaitâ¯; la seule chose qui les étonnait, câétait la connaissance profonde quâil avait des Ãcritures (grec des lettres, de la littérature sacrée, Actes 26.24), bien quâil nâeût pas étudié. Ce mot est caractéristique.
Les chefs du peuple savaient donc que Jésus nâavait fréquenté aucune des écoles rabbiniques du temps, comme le faisaient les docteurs de la loi. Il nâétait ni juriste ni théologienâ¯! (comparer Actes 4.13) Ce témoignage involontaire des adversaires est important, ainsi que lâobserve Meyer, pour montrer que Jésus nâavait pas été formé dans les écoles des rabbins.
Verset 16
Telle est la réponse de Jésus à la question des Juifs et quelle réponseâ¯! «â¯Il est vrai que je nâai puisé mon enseignement dans aucune de vos écolesâ¯; mais je ne lâai point non plus inventé, tiré de mon propre fondsâ¯; cet enseignement nâest pas de moi, il vient directement de Celui qui mâa envoyéâ¯Â». Son enseignement est un message divin que Dieu leur adresse et dont ils porteront la responsabilité, sâils le rejettent.
Grecâ¯: Il connaîtra, touchant cet enseignement, sâil provient de Dieu ou si je parle de moi-même, de ma propre autorité.
Faire le volonté de Dieu est la condition absolue pour connaître lâenseignement de Jésus. Cette connaissance ne dépend pas de lâintelligence de lâhomme mais de sa volontéâ¯: si quelquâun veut.
Toute la révélation nâa pour but que dâamener lâhomme à faire la volonté de Dieu, en dâautres termes, de le sanctifierâ¯; il en résulte que les preuves de la vérité divine ne servent de rien à celui qui ne veut pas se laisser conduire à ce but. Lâendurcissement de son cÅur obscurcit son intelligence et le rend incapable de comprendre.
Celui, au contraire, qui fait la volonté de Dieu, ne tarde pas à apprendre, par sa propre expérience (qui est la démonstration la plus certaine), combien lâenseignement de Jésus est adapté à la nature morale de lâhomme et répond à tous les besoins de son âme. Il reconnaît quâun tel enseignement ne peut être que la vérité divine. Il perçoit, par la conscience et par le cÅur, la voix de Celui qui est sainteté et amour.
La volonté de Dieu, dans la pensée de Jésus et selon lâunique sens que ses auditeurs pouvaient donner à cette parole, câest la vérité morale enseignée aux Israélites dans la loi et les prophètes (Jean 5.46). Lâhomme qui essaie de pratiquer sincèrement cet idéal moral se convainc de sa misère et est amené à trouver son Sauveur en celui dont lâamour et la sainteté répondent si bien aux désirs quâil éprouve lui-même.
Bengel remarque, avec finesse, quâentre les mots celui qui veut et la volonté de Dieu il y a «â¯une douce harmonieâ¯Â».
Mais il ne faut pas oublier comme lâobserve Meyer, que cette volonté dâobéir est elle-même, dans lâhomme un effet de lâattrait du Père, un don de sa part (Jean 6.44-65â¯; Jean 8.47â¯; comparez Philippiens 2.13).
Verset 18
Ce qui prouve encore la vérité divine de lâenseignement de Jésus, câest lâesprit dans lequel il le présente et qui anime toute son activité.
Sâil parlait de son chef, sâil cherchait sa propre gloire, il ne mériterait aucune confiance (Jean 5.44)â¯; mais comme il ne cherche que la gloire de Celui qui lâa envoyé, il est vrai, véridique, il est la manifestation vivante de la vérité de Dieu (Jean 5.41).
Il nây a donc point en lui dâinjustice, dâimprobité, de fausseté. La sainteté de la vie du Sauveur, son entière consécration à la gloire de Dieu sera toujours la plus puissante apologie de son enseignement.
Verset 19
Jésus a répondu (versets 16-18) à la question des Juifs (verset 15) et donné les preuves de la vérité de son enseignement.
Maintenant il prend lâoffensive et prouve à ses adversaires par un double reproche, adressé directement à leur conscience combien peu ils ont cette volonté dâobéir à Dieu qui est la condition indispensable pour reconnaître sa divine mission (verset 17).
Moïse, le grand législateur dont vous vous glorifiez, vous a donné la loi, qui est la révélation de la volonté de Dieuâ¯; Or nul de vous ne lâobserve (dans sa sainte spiritualité). Et de plus, vous avez contre moi, à cette heure même, des sentiments de haine et des desseins meurtriers, qui sont une flagrante transgression de cette loi et montrent vos mauvaises dispositions. Comment donc recevriez-vous mon enseignementâ¯? Vous avez en vous la preuve que vous ne voulez pas faire la volonté de Dieu.
Quelques interprètes entendent spécialement le mot la loi du commandement relatif au sabbat, en disantâ¯: Nul de vous nâobserve la loi, Jésus parlerait du fait de la circoncision administrée le jour du sabbat (versets 22 et 23). Il ferait allusion à lâaccusation portée contre lui à son précédent séjour et aux tentatives meurtrières dont il avait été lâobjet (Jean 5.16-18). Il est possible, en effet, que Jésus ait déjà en vue lâapologie quâil va présenter (verset 21 et suivants)â¯; mais les termes du verset 19 sont trop généraux pour être limités à cet ordre dâidées.
Verset 20
Ces gens de la foule étaient apparemment des étrangers venus à la fête, qui ne savaient rien de ce qui se tramait contre Jésus dans la capitale.
Lâidée quâon pût chercher à faire mourir Jésus leur paraît si extravagante, quâils la tiennent pour une aberration dâesprit. Et, comme alors on attribuait tous les symptômes de la folie à lâaction dâun démon, direâ¯: Tu as un démon, signifiaitâ¯: Tu es fou (Jean 8.48â¯; Jean 10.20).
Les habitants de Jérusalem étaient mieux instruits des desseins des chefs du peuple à lâégard de Jésus (verset 25).
Verset 21
Jésus subit, sans la relever, lâinjure quâon lui adresse et poursuit sa pensée, en rappelant lâÅuvre qui avait provoqué la haine de ses adversaires et cette Åuvre, il va la justifier (versets 22 et 23).
Il sâagit de la guérison du paralytique quâil avait opérée dans son précédent séjour à Jérusalem un jour de sabbat (Jean 5.5 et suivants) et qui avait excité contre lui une telle indignation de la part des chefs du peuple, quâils avaient cherché à le faire mourir (Jean 5.18).
Cette indignation subsiste encore, au point quâil peut direâ¯: Jâai fait une Åuvre (grec une seule Åuvre), pendant mon précédent séjour au milieu de vousâ¯; et vous êtes tous étonnés, indignés, effrayés comme dâune violation du sabbat.
Si Jésus revient sur cette Åuvre, bien quâil lâeût accomplie plusieurs mois auparavant (verset 2, note), câest que les habitants de Jérusalem ne pouvaient pas lâavoir oubliée, à cause du retentissement quâelle avait eu et du scandale quâelle avait causé.
Verset 22
Le verset 22 commence par cette formule de transitionâ¯: à cause de cela, dont le sens est difficile à comprendre.
Tischendorf la supprime sur la seule autorité du Codex Sinaiticus, qui lâa omise à cause de sa difficulté même Plusieurs commentateurs (Lücke, de Wette, Weiss, Keil) et la plupart de nos versions éludent cette difficulté en rattachant les mots à cause de cela au verbeâ¯: vous êtes étonnés, du verset précédent.
Mais cette formule est toujours employée pour introduire un nouveau chaînon du raisonnementâ¯; aussi est-il plus naturel de la considérer comme une locution qui ouvre le verset 22. Elle porte sur lâensemble de ce versetâ¯: «â¯Câest pour cela, pour vous apprendre à ne pas vous scandaliser au sujet dâune Åuvre dâamour accomplie le jour du sabbat, que Moïse vous a donné le commandement de la circoncision, qui entre en conflit avec celui du repos sabbatique, et que le jour du sabbat en vertu des prescriptions de la loi elle-même, vous circoncisez un hommeâ¯Â».
Jésus avait dâabord attribué la circoncision à Moïseâ¯; cette assertion nâétant pas rigoureusement exacte, il la rectifie par cette parenthèse (non quâelle vienne de Moïse mais des pères, des patriarches).
Cela nâétait point inutile, en présence de scribes épilogueurs qui auraient été heureux de le prendre en faute dans une allusion scripturaire. Mais, au lieu de voir dans cette parenthèse une simple rectification historique, la plupart des interprètes y trouvent un des chaînons du raisonnement par lequel Jésus justifie son Åuvre.
Les uns disentâ¯: Jésus relève la haute antiquité de lâinstitution de la circoncision pour expliquer quâelle prime le commandement du sabbatâ¯; mais cette considération affaiblit plutôt quâelle ne fortifie le raisonnement de Jésus. Dâautresâ¯: le dernier règlement intervenu abolit les règlements plus anciensâ¯; lâordonnance de la circoncision devrait céder le pas à celle du sabbat, plus récente et plus précise. Câest le contraire qui a lieuâ¯; donc vous attachez une importance exagérée au repos sabbatique.
Cette argumentation est bien compliquée et subtile pour être exprimée dans cette brève parenthèse. De Wette déclare donc à bon droit quâon ne fait par ces considérations quâembrouiller le raisonnement de Jésus.
Verset 23
Ce raisonnement est irréfutable.
Voici deux institutions également ordonnées par Moïseâ¯: la circoncision et le sabbat.
Or, en administrant la circoncision le jour du sabbat, vous violez ce dernierâ¯; et pourtant il le faut, toutes les fois que le huitième jour dâun enfant tombe sur le sabbat, afin que lâordonnance mosaïque soit observée (Lévitique 12.3). Si donc vous accomplissez cet acte symbolique le jour du sabbat, de quel droit vous irritez-vous contre moi, de ce que, ce jour-là , jâai guéri un homme tout entierâ¯?
En ajoutantâ¯: tout entier, Jésus relève le fait que lâÅuvre accomplie par lui sur cet homme a eu pour résultat la guérison de lââme aussi bien que du corps (Jean 5.14).
Tel a été le but de tous les miracles du Sauveur et nâétait-ce pas là aussi, comme le remarque Stier, le but suprême de la loi de la circoncision, du sabbat et de toutes les institutions divinesâ¯?
Dans les synoptiques, Jésus justifie par une argumentation semblable les guérisons quâil opérait le jour du sabbat (Matthieu 12.5â¯; Marc 2.27-28).
Verset 24
Selon lâapparence (grec la vue), à prendre le côté extérieur, formel, la lettre de la loi, il est sûr que Jésus avait violé le sabbatâ¯; mais selon la justice (grec mais prononcez le jugement juste) et en sâélevant à lâesprit de la loi, qui est la charité, il est certain quâil avait fait une Åuvre excellente.
Cette sentence, dans sa forme générale, est susceptible dâapplications infiniment diverses.
Verset 26
Ces habitants de Jérusalem sont mieux instruits des desseins des chefs du peuple que la foule qui parlait au verset 20â¯; ils savent que les autorités sacerdotales cherchaient déjà alors à faire mourir Jésus et ils sâétonnent quâon le laisse parler librement. Ils se demandent même si les principaux du peuple auraient vraiment (cet adverbe est omis dans B, D, versions) reconnu Jésus pour le Messie.
Mais une idée répandue à cette époque les empêche de persister dans ces conclusions favorables à la mission divine du prophète de Nazareth (verset 27).
Verset 27
Savoir dâoù était Jésus, connaître sa famille, son humble extraction galiléenne, était ici, comme toujours, une objection contre lui (Jean 7.41-52â¯; Jean 6.42).
Le signe auquel ils veulent reconnaître le Messie, câest que (grec) quand il vient, personne ne sait dâoù il est.
On cite cette sentence des rabbinsâ¯: «â¯Trois choses arrivent inopinémentâ¯: le Messie, lâEnvoyé de Dieu et le scorpionâ¯Â».
Cette opinion était née de la prophétie de Daniel (Daniel 7.13) et de certains passages affirmant lâorigine divine du Messie (Michée 5.1â¯; Ãsaïe 9.5). On la conciliait avec les prédictions relatives à sa filiation davidique (Ãsaïe 11.1) car cette considération que la famille de David était alors tombée dans une condition obscure et ignorée de tous (comparer Ãsaïe 53.2).
Les mots dâoù il est ne se rapportent quâà la famille du Christ, non au lieu de sa naissance, indiqué par la prophétie (Michée 6.1â¯; comparez Matthieu 2.4-5).
Verset 28
Donc, à lâouïe de ces paroles qui trahissaient lâignorance et les préjuges de ses auditeurs, Jésus est ému et dâune voix élevée et forte, il sâécria, disant. Il veut faire pénétrer dans les esprits la solennelle déclaration qui va suivre (Ce même verbe est employé pour désigner une parole vibrante, Jean 1.15â¯; Jean 7.37â¯; Jean 12.44â¯; Romains 9.27).
Jean remarque encore ici que Jésus parlait dans le templeâ¯: (verset 14) câest que lâentretien quâil rapporte prend une importance et une solennité plus grande, à ce moment où Jésus passe de la justification de son enseignement à lâaffirmation de lâorigine divine de sa personne.
De Wette, Meyer, Weiss et dâautres pensent que, dans ces paroles Jésus fait une concession à ses auditeursâ¯: il leur accorde quâils ont une certaine connaissance de sa personne et de son origine humaines, mais cette connaissance est insuffisante et les empêche plutôt de croire en lui (verset 27). Puis il leur déclare quâils sont dans une ignorance profonde sur son origine divine.
Mais la plupart des interprètes voient dans ces paroles une affirmation ironique ou une questionâ¯: «â¯(grec) Et vous me connaissez et vous savez dâoù je suisâ¯?â¯Â» Les paroles qui suivent leur montreront combien ils sont étrangers à cette connaissance.
Le et marque fortement lâantithèse et doit se traduireâ¯: et pourtant. Je ne me suis pas donné moi-même ma missionâ¯; mais il en est un autre qui mâa envoyé et lui est véritable.
Ce dernier mot, si familier à Jean, ne signifie pas vrai, véridique, par opposition à faux, mais réel, authentique (Jean 1.9â¯; Jean 6.32â¯; Jean 17.3â¯; 1 Jean 5.20). Il existe en réalité et non pas seulement dans mon imagination, Celui qui mâa envoyé au monde et ce fait emporte la réalité et la vérité divine de ma mission.
Mais Jésus ajouteâ¯: vous ne le connaissez pas, parole sévère quâil ne faut pas entendre dans un sens absolu, puisque les Juifs faisaient profession de croire au seul vrai Dieuâ¯; mais sâils lâavaient connu dâune manière vivante comme le Véritable, ils auraient cru aussi en Celui quâil a envoyé (Jean 8.19).
Grâce à lâignorance où ils sont de Dieu, ils ignorent dâoù vient Jésus, celui-ci remplit donc les conditions faites au Messie par lâopinion courante (verset 29). Jésus bat ainsi ses adversaires avec leurs propres armes.
Verset 29
«â¯Vous, vous ne le connaissez pasâ¯; moi, je le connaisâ¯Â», vif contraste.
Cette grande déclarationâ¯: Je connais Dieu, reçoit une signification éminente, exclusive, des rapports que Jésus entretient avec Dieuâ¯: je viens de lui, dit Jésus, exprimant la conscience quâil a de sa relation intime avec lui (Jean 6.46).
Sur cette relation est fondée sa missionâ¯: câest lui qui mâa envoyé, car celui qui envoie fait connaître toute sa pensée à son Envoyé.
Verset 30
Donc, câest-à -dire comme résultat de la grande déclaration qui précède. Plus les témoignages de Jésus sur sa personne et sur son origine divine devenaient lumineux et pénétrants, plus la haine des adversaires augmentait (verset 32).
Tel est le caractère de lâendurcissement.
Mais ces desseins meurtriers ne devaient pas sâaccomplir alors, parce que son heure nâétait pas encore venue.
Son heure, le moment de ses souffrances et de sa mort, Dieu lâavait marquée dans sa sagesseâ¯; et jusquâà ce quâelle eût sonné il retenait la main de ses ennemis (comparer Jean 8.20â¯; Jean 12.23â¯; Jean 13.1).
Ce qui arrêtait ceux-ci, ce nâétait sûrement pas, comme on lâa pensé, des scrupules de conscienceâ¯; mais plutôt la faveur populaire qui entourait encore Jésus et le protégeait contre les entreprises des chefs (Matthieu 26.5â¯; Luc 20.19).
Verset 31
Crurent en lui, comme Messie.
Cette foi, il est vrai, se fonde encore sur les seuls miracles de Jésusâ¯; elle ne va pas jusquâà proclamer directement sa messianitéâ¯; mais la manière détournée dont ils expriment leur sentiment était peut-être tout ce que leur permettait la crainte des chefs du peuple. Elle suffit dâailleurs pour exciter la haine de ceux-ci (verset 32).
Verset 32
Les pharisiens entendirent eux-mêmes ce que la foule murmurait de lui ou lâapprirent par leurs espionsâ¯; le verbe grec permet les deux suppositions.
Et aussitôt le sanhédrin prit une prompte résolution et envoya des huissiers pour arrêter Jésus.
Câest, en effet, le sanhédrin qui est désigné dans ces deux classes dâhommesâ¯: les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Il paraît que ce corps était justement alors assembléâ¯; câest que, en effet, les chefs cherchaient à se saisir de Jésus (verset 30).
Verset 33
Jésus nâignore point ce qui se trame à son sujetâ¯; câest pourquoi (donc) il se sent pressé de faire entendre à ses adversaires un avertissement sérieux (versets 33 et 34).
Et dâabord, prévoyant clairement lâissue du conflit, il leur rappelle quâil nâest plus avec eux que pour un peu de temps. Quâils se hâtent donc de profiter de sa présenceâ¯! Dâailleurs la mort quâils lui infligeront bientôt nâanéantira pas sa vieâ¯: elle sera le moment de son retour à Celui qui lâa envoyé. Mais eux, que de viendront-ilsâ¯? (verset 34).
Verset 34
Ce verset nâest pas facile à comprendreâ¯; aussi a-t-il été très diversement interprété.
Tout dépend du sens quâon attache à ce motâ¯: vous me chercherez.
Il ne peut être question dâune recherche inspirée par la repentance, car alors Jésus ne dirait pasâ¯: vous ne me trouverez point.
Sâagirait-il donc dâune recherche hostile, dâune haine impuissante qui sâexercera après le départ de Jésus contre ses disciplesâ¯? Cela nâest pas probable et peu en harmonie avec les derniers mots du verset.
Ou bien encore, Jésus annoncerait-il à ceux de ses auditeurs qui ont résisté à tous ses appels et qui sâapprêtent à le faire mourir, que même sâils le cherchaient désormais, ils ne le trouveraient plus, parce que le temps de la grâce est passé pour euxâ¯? Cette parole serait un Jugement prononcé sur leur endurcissement (comparer Luc 19.42).
Une telle pensée nâest pas étrangère à notre versetâ¯; mais pour saisir le sens complet de celui ci, il faut se souvenir que Jésus parle en sa qualité de Messie aux chefs de la théocratie, représentants de ce peuple qui allait rejeter et crucifier le Libérateur que Dieu lui destinait et ainsi provoquer de terribles jugements qui bientôt fondront sur lui. Alors, dans son angoisse, il attendra vainement son Messie, il cherchera, sans le savoir, Celui qui était le seul vrai Messie et dont il avait méprisé la grâce et il ne le trouvera plus.
Câest dans ce sens redoutable que Jésus répétera bientôt ces mêmes parolesâ¯: «â¯Moi je mâen vais et vous me chercherez et vous mourrez dans vos péchésâ¯Â» (Jean 8.21). De même il ajoute iciâ¯: là où je serai (grec je suis, câest-à -direâ¯: où je serai à ce moment-là ), vous nây pouvez venir.
Dans leur malheur, ils nâauront pas même la ressource dâentrer dans la communion glorieuse avec Dieu, où Jésus sera alors et où lui seul pourrait les introduire (Jean 14.3-6).
Verset 36
Les Juifs ont été si peu touchés de lâavertissement attristé et solennel de Jésus, quâils sâadressent les uns aux autres cette question ironiqueâ¯: Ira-t-il vers les Juifs dispersés parmi les Grecsâ¯? (la diaspora, Jacques 1.1â¯; 1 Pierre 1.1).
Ira-t-il enseigner les Grecs, câest-à -dire les païens, voyant quâil nâa aucun succès parmi nousâ¯?
Puis ils répètent encore comme nây trouvant aucun sens, la parole de Jésus, qui au fond blesse leur orgueilâ¯: Là où je suis vous nây pouvez venir. Ils prophétisent ainsi, sans le vouloir, que lâÃvangile de la grâce, rejeté par eux, sera annoncé aux païens. Caïphe prononcera plus tard une semblable prophétie inconsciente (Jean 11.49-52).
Verset 37
Le dernier et le grand jour de la fête (37-52)
La fête durait sept joursâ¯; mais, dâaprès la loi, on en ajoutait un huitième qui était un sabbat et qui se célébrait avec une solennité particulière (Lévitique 23.36-39â¯; Nombres 29.35 et suivants, Néhémie 8.18).
Câest là ce que notre évangéliste appelle le dernier et grand jour de la fête. Alors tout le peuple quittait les tentes où il avait séjourné pendant sept jours (verset 2, note) et se rendait en procession dans le temple, où il offrait les sacrifices et accomplissait les autres cérémonies de ce grand jour.
Câest là , au milieu de cette foule dâadorateurs, que Jésus se lève et prononce avec une grande solennité les paroles qui suivent (Il se tenait debout et criaâ¯; comparez verset 28, note).
Avoir soif, câest lâimage par laquelle lâÃcriture exprime les besoins moraux et spirituels. Sous le soleil ardent de lâOrient, en des lieux arides qui souvent manquent dâeau, la soif tourmente fréquemment lâhomme et le fait mourir dans de grandes souffrances. Câest la soif de lââme que Jésus sâoffre à étancherâ¯: quâil vienne à moi et quâil boiveâ¯!
On admet généralement que dans lâoccasion présente cette comparaison fut inspirée à Jésus par une cérémonie qui était propre à la fête des Tabernacles. Chaque jour, après le sacrifice du matin, un prêtre, un vase dâor à la main, descendait, suivi de la foule, à la source de Siloé et y puisait de lâeau quâil portait au parvis du templeâ¯; les autres sacrificateurs le recevaient au son des trompettes et des cymbales et au milieu des acclamations joyeuses de la multitude.
Le peuple chantaitâ¯: «â¯Vous puiserez de lâeau avec joie aux sources du salutâ¯Â» (Ãsaïe 12.3). Alors le sacrificateur montait sur lâautel des holocaustes et accomplissait une libation en versant du côté de lâoccident lâeau contenue dans le vase dâor et en répandant du coté de lâorient une coupe de vin. Cet usage prêtait aux paroles de Jésus une actualité particulière.
M. Godet objecte quâil nâeût pas été digne de Jésus de prendre pour point de départ du témoignage important quâil va rendre une cérémonie qui nâavait pas été ordonnée de Dieu dans la loi, mais inventée par les prêtres pour rappeler un des grands miracles accomplis dans le désert, lâeau jaillissant du rocher (Exode 17â¯; Nombres 20). Il pense que Jésus remonta jusquâau bienfait divin que le rite institué par les hommes commémorait et quâil se compara, non à la cruche dâeau que répandait le sacrificateur, mais au rocher même dâoù Dieu fit jaillir lâeau vive.
Cette explication nâest point opposée à la précédente, car la cérémonie de la fête des tabernacles permit à Jésus de faire allusion au rocher de Rephidimâ¯; elle la complète heureusement (comparer 1 Corinthiens 10.4).
Verset 38
Croire en Jésus est lâacte réel figuré par les deux images précédentesâ¯: «â¯venir à lui et boireâ¯Â».
Entrer, par une foi vivante du cÅur, dans une communion intime avec Jésus, câest le seul moyen de sâapproprier les trésors de grâce, de vie et dâamour dont il est la source. Jésus peint, en une magnifique image, les bienfaits quâil procure à celui qui croit en lui et par lui à dâautres âmesâ¯: des fleuves dâeau vive couleront de son sein. Câest-à -dire quâune effusion puissante de lâEsprit de Christ (verset 39), qui est lâEsprit de lumière et de vie, se répandra dans son intérieur, dans son cÅur et en rejaillira sur dâautres, avec lâabondance de fleuves qui arrosent et vivifient des contrées entières.
Uni à Christ, il deviendra pour dâautres ce que Christ est pour lui, un rocher duquel jaillit une eau vive (comparer Exode 17.6â¯; Nombres 20.11).
Cette grande pensée était exprimée déjà au Jean 4.14, avec la différence quâici, lâeau vive se répand, de celui qui en a été désaltéré, sur dâautres qui ont encore soif du salut.
La promesse de Jésus a été accomplie le jour de la Pentecôte et dans lâaction de lâEsprit qui en a été la suite.
Jésus ajouteâ¯: comme dit lâÃcriture. Il nây a pas dans lâAncien Testament de passage qui renferme exactement ces parolesâ¯; mais tous les prophètes annoncent, pour les temps évangéliques, lâeffusion de lâEsprit de Dieu sous cette image des eaux vives que lâÃternel répandra sur son peuple (Ãsaïe 35.6-7â¯; Ãsaïe 41.17-18â¯; Ãsaïe 44.3â¯; Ãsaïe 58.11â¯; Ãzéchiel 36.25â¯; Exode 17.6â¯; Nombres 20.11â¯; Deutéronome 8.15â¯; Psaumes 114.8).
Verset 39
Câest ainsi que lâévangéliste explique la promesse de Jésus. Celle-ci se rapportait à lâEsprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui.
Jean ajoute que cet Esprit nâétait pas encore. Il ne veut pas dire que lâEsprit de Dieu nâeût pas existé et ne se fût pas manifesté sous lâancienne Alliance. Dès avant la création, «â¯lâEsprit de Dieu se mouvait sur les eauxâ¯Â», pour y produire la vie et lâharmonie (Genèse 1.2) et câest poussés par lui que tous les prophètes ont parlé (2 Pierre 1.21).
Il ne faut pas cependant affaiblir lâexpression en traduisantâ¯: nâavait pas encore été donné (B et lâItala présentent cette variante, mais cette leçon est une correction évidente).
La pensée de Jean doit être interprétée à la lumière des déclarations de Jésus dans ses entretiens de la chambre haute (Jean 14.15 suivantsâ¯; Jean 16.5 et suivants), qui font dépendre la venue du Consolateur du retour de Jésus auprès de son Père et identifient le don du Saint-Esprit avec la présence de Jésus-Christ dans le cÅur de ses disciples (Jean 14.17-18â¯; Jean 14.23).
à la Pentecôte seulement, lâEsprit commença dâhabiter dans le cÅur des hommes et dây agir comme un principe de régénération et de vie.
Câest dans ce sens que lâévangéliste peut direâ¯: LâEsprit nâétait pas encore. Et il en donne la raison aussi vraie que profondeâ¯: parce que Jésus nâétait pas encore glorifié.
Cette condition indispensable de lâenvoi du Saint-Esprit est expressément indiquée par Jésus lui-même (Jean 16.7). Mais comment faut-il lâentendreâ¯?
On a dit que jusquâà la glorification de Christ
Cette explication est vraie, mais insiste trop exclusivement sur les dispositions des disciples. Câest en Christ lui-même et dans son Åuvre quâil faut chercher les raisons qui rendaient sa glorification nécessaire pour que lâÅuvre de lâEsprit pût sâaccomplir. Christ devait, au préalable, par sa mort expiatoire, réconcilier notre humanité avec Dieu il devait, par son retour dans la gloire (Jean 17.5), prendre possession du royaume quâil était venu fonder, en sorte que «â¯toute puissance lui fût donnée au ciel et sur la terreâ¯Â» (Matthieu 28.18).
Après cela seulement il était en mesure de répandre sur ses rachetés lâEsprit qui devait le glorifier lui-même en eux (Jean 16.14) et créer pour toujours leur communion avec le Sauveur invisible.
Verset 41
Ces paroles (majuscules, versions. Le texte reçu porteâ¯: cette parole) sont celles que Jésus vient de prononcer et dont lâévangéliste décrit maintenant les effets divers sur les gens de la foule (Le texte reçu porteâ¯: plusieurs de la foule. Codex Sinaiticus, B, D omettent plusieurs).
Pour les uns, qui avaient reçu une impression sérieuse, il était le prophète (Jean 1.21â¯; Jean 6.14), câest-à -dire le précurseur du Messie.
Pour dâautres, plus avancés dans la foi, il était le Christ, le Messie (verset 41). Conclusion capitale quâils tiraient des discours de Jésus et de la vive impression quâils en avaient reçueâ¯!
Verset 42
Cette objection prouve que ceux qui la faisaient étaient familiarisés avec les prophéties (Michée 5.1). Jean ne la réfute pas, ce qui lui eût été facile, précisément parce quâil estime quâelle se réfute dâelle-même.
Comme le dit M. Godet, «â¯il se plaît à rapporter des objections qui, pour ses lecteurs au fait de lâhistoire évangélique, se transformaient immédiatement en preuvesâ¯Â».
On a donc méconnu son intention en concluant de son silence quâil ignorait la naissance de Jésus à Bethléhem et dans la postérité de David.
Verset 44
Il y eut donc division parmi la foule (Jean 9.16â¯; Jean 10.19â¯; 1 Corinthiens 1.10).
Comme lâévangéliste a marqué deux nuances parmi les croyants (versets 40 et 41), il en note deux aussi parmi les opposants. Les uns expriment leur doute par une objection (versets 41 et 42), les autres voudraient procéder immédiatement par des voies de fait (verset 44).
Personne ne mit la main sur lui, sans doute par la même raison qui est indiquée au verset 30. Même les huissiers envoyés pour lâarrêter sentirent leurs mains retenues par la puissance divine de sa parole (verset 46).
Verset 46
Ces huissiers envoyés par le sanhédrin pour se saisir de Jésus (verset 42) reculent devant lâexécution de leur mandat.
Ils auraient cru commettre un sacrilège en mettant la main sur lui. Ils ne cherchent même pas la moindre excuse pour avoir manqué à leur devoir.
Tout remplis de ce quâils ont entendu, ils se contentent de cette réponse, qui est un beau témoignage rendu à la puissance de la parole de Jésus.
Verset 48
Le sanhédrin était assemblé pour recevoir le prisonnier que les huissiers devaient amener.
Ce sont les pharisiens, les rigoureux gardiens de lâorthodoxie, qui prennent la parole, ils citent les hommes de leur parti comme les seuls modèles que les huissiers auraient dû imiter.
Aveuglés par leur orgueil, ils prétendent quâaucun des chefs ni des pharisiens nâavait cru en Jésus.
Il y avait pourtant, présent à la séance, un pharisien qui allait leur prouver le contraire (verset 50, comparez Jean 12.42).
Verset 49
Câest là , de la part des chefs le langage dâun souverain mépris et de la haine pour la foule ignorante.
Cette malédiction quâils prononcent sur elle dans leur colère allait bientôt devenir officielle, sous la forme de lâexcommunication prononcée contre tous ceux qui croiraient en Jésus (Jean 9.22).
Verset 50
Voir sur Nicodème Jean 3.1 et suivants Notes.
Ce mot de lâévangélisteâ¯: qui était lâun dâentre eux, donne dâautant plus de poids au témoignage de Nicodème et dément la parole des pharisiens, verset 48.
Il y a ici diverses variantes dans les manuscritsâ¯: B porteâ¯: qui était venu auparavantâ¯; Dâ¯: qui était venu auparavant de nuitâ¯; Codex Sinaiticus, que suit Tischendorf, omet toute la phrase.
Voir Jean 19.30, où les mêmes paroles sont appliquées à Nicodème.
Verset 51
Ce quâil a fait, câest-à -dire ses actions et sa conduite. La loi est ici personnifiée, câest elle qui entend, qui juge, qui connaît, dans la personne du juge qui est lâorgane de la loi.
Cet appel à la loi, en présence dâhommes qui viennent de reprocher à la foule de ne pas la connaître, est dâune mordante ironie.
Verset 52
Au lieu de répondre à la question de Nicodème, ces hommes passionnés et endurcis se contentent de lui dire une injure, car câen était une à leurs yeuxâ¯; que dâappeler Galiléen un membre du sanhédrin. Et, en même temps, ils insinuaient que Nicodème avait des sympathies pour Jésus, le Galiléen.
Codex Sinaiticus, B, D, versions, ont le verbe au présentâ¯: nâest point suscité, câest-à -dire quâaucun prophète ne saurait être originaire de cette province.
Le verbe au parfait (texte reçu) exprime un fait historiqueâ¯; le présent indique que les pharisiens se placent au point de vue de la prophétie, selon laquelle aucun prophète nâest venu ni ne peut venir de cette province et que, par conséquent, Jésus, quâils nomment Galiléen, ne peut être ni un prophète ni le Messie.
Ici encore, la colère aveugle ces savants docteurs, car Jonas était Galiléen (2 Rois 14.25) et peut-être aussi Ãlie et Nahum. Ils oublient encore que selon Ãsaïe, câest de la Galilée que resplendit la lumière des temps évangéliques (Ãsaïe 8.23â¯; Ãsaïe 9.1). Mais, pour la passion, tous les arguments sont bons.
Verset 53
Fragment interpolé, la femme adultère (7.53 à 8.11)
à qui sâapplique cette remarqueâ¯: aux membres du sanhédrins qui se retirent après la séance (versets 45-52), ou aux gens de la foule qui, la fête finie, regagnent leurs demeuresâ¯?
Ce manque de rapport clair avec ce qui précède montre que le fragment suivant a été intercalé dans un texte auquel il nâappartenait pas.