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the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
Jean 7

Bible annotéeBible annotée

versets 1-53

37 à 52 Le dernier et le grand jour de la fête

La fête durait sept jours; mais, d’après la loi, on en ajoutait un huitième qui était un sabbat, et qui se célébrait avec une solennité particulière (Lévitique 23:36-39; Nombres 29:35 et suivants, Néhémie 8:18).

C’est là ce que notre évangéliste appelle le dernier et grand jour de la fête. Alors tout le peuple quittait les tentes où il avait séjourné pendant sept jours (verset 2, note), et se rendait en procession dans le temple, où il offrait les sacrifices et accomplissait les autres cérémonies de ce grand jour.

C’est là, au milieu de cette foule d’adorateurs, que Jésus se lève et prononce avec une grande solennité les paroles qui suivent (Il se tenait debout et cria; comparez verset 28, note).

Avoir soif, c’est l’image par laquelle l’Écriture exprime les besoins moraux et spirituels. Sous le soleil ardent de l’Orient, en des lieux arides qui souvent manquent d’eau, la soif tourmente fréquemment l’homme et le fait mourir dans de grandes souffrances. C’est la soif de l’âme que Jésus s’offre à étancher : qu’il vienne à moi, et qu’il boive !

On admet généralement que dans l’occasion présente cette comparaison fut inspirée à Jésus par une cérémonie qui était propre à la fête des Tabernacles. Chaque jour, après le sacrifice du matin, un prêtre, un vase d’or à la main, descendait, suivi de la foule, à la source de Siloé et y puisait de l’eau qu’il portait au parvis du temple; les autres sacrificateurs le recevaient au son des trompettes et des cymbales, et au milieu des acclamations joyeuses de la multitude.

Le peuple chantait : « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut » (Ésaïe 12:3). Alors le sacrificateur montait sur l’autel des holocaustes et accomplissait une libation en versant du côté de l’occident l’eau contenue dans le vase d’or et en répandant du coté de l’orient une coupe de vin. Cet usage prêtait aux paroles de Jésus une actualité particulière.

M. Godet objecte qu’il n’eût pas été digne de Jésus de prendre pour point de départ du témoignage important qu’il va rendre une cérémonie qui n’avait pas été ordonnée de Dieu dans la loi, mais inventée par les prêtres pour rappeler un des grands miracles accomplis dans le désert, l’eau jaillissant du rocher (Exode 17; Nombres 20). Il pense que Jésus remonta jusqu’au bienfait divin que le rite institué par les hommes commémorait, et qu’il se compara, non à la cruche d’eau que répandait le sacrificateur, mais au rocher même d’où Dieu fit jaillir l’eau vive.

Cette explication n’est point opposée à la précédente, car la cérémonie de la fête des tabernacles permit à Jésus de faire allusion au rocher de Rephidim; elle la complète heureusement (comparer 1 Corinthiens 10:4).

Croire en Jésus est l’acte réel figuré par les deux images précédentes : « venir à lui et boire ».

Entrer, par une foi vivante du cœur, dans une communion intime avec Jésus, c’est le seul moyen de s’approprier les trésors de grâce, de vie et d’amour dont il est la source. Jésus peint, en une magnifique image, les bienfaits qu’il procure à celui qui croit en lui et par lui à d’autres âmes : des fleuves d’eau vive couleront de son sein. C’est-à-dire qu’une effusion puissante de l’Esprit de Christ (verset 39), qui est l’Esprit de lumière et de vie, se répandra dans son intérieur, dans son cœur, et en rejaillira sur d’autres, avec l’abondance de fleuves qui arrosent et vivifient des contrées entières.

Uni à Christ, il deviendra pour d’autres ce que Christ est pour lui, un rocher duquel jaillit une eau vive (comparer Exode 17:6; Nombres 20:11).

Cette grande pensée était exprimée déjà au Jean 4:14, avec la différence qu’ici, l’eau vive se répand, de celui qui en a été désaltéré, sur d’autres qui ont encore soif du salut.

La promesse de Jésus a été accomplie le jour de la Pentecôte et dans l’action de l’Esprit qui en a été la suite.

Jésus ajoute : comme dit l’Écriture. Il n’y a pas dans l’Ancien Testament de passage qui renferme exactement ces paroles; mais tous les prophètes annoncent, pour les temps évangéliques, l’effusion de l’Esprit de Dieu sous cette image des eaux vives que l’Éternel répandra sur son peuple (Ésaïe 35:6-7; Ésaïe 41:17-18; Ésaïe 44:3; Ésaïe 58:11; Ézéchiel 36:25; Exode 17:6; Nombres 20:11; Deutéronome 8:15; Psaumes 114:8).

C’est ainsi que l’évangéliste explique la promesse de Jésus. Celle-ci se rapportait à l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui.

Jean ajoute que cet Esprit n’était pas encore. Il ne veut pas dire que l’Esprit de Dieu n’eût pas existé et ne se fût pas manifesté sous l’ancienne Alliance. Dès avant la création, « l’Esprit de Dieu se mouvait sur les eaux », pour y produire la vie et l’harmonie (Genèse 1:2), et c’est poussés par lui que tous les prophètes ont parlé (2 Pierre 1:21).

Il ne faut pas cependant affaiblir l’expression en traduisant : n’avait pas encore été donné (B et l’Itala présentent cette variante, mais cette leçon est une correction évidente).

La pensée de Jean doit être interprétée à la lumière des déclarations de Jésus dans ses entretiens de la chambre haute (Jean 14:15 suivants; Jean 16:5 et suivants), qui font dépendre la venue du Consolateur du retour de Jésus auprès de son Père, et identifient le don du Saint-Esprit avec la présence de Jésus-Christ dans le cœur de ses disciples (Jean 14:17-18; Jean 14:23).

À la Pentecôte seulement, l’Esprit commença d’habiter dans le cœur des hommes et d’y agir comme un principe de régénération et de vie.

C’est dans ce sens que l’évangéliste peut dire : L’Esprit n’était pas encore. Et il en donne la raison aussi vraie que profonde : parce que Jésus n’était pas encore glorifié.

Cette condition indispensable de l’envoi du Saint-Esprit est expressément indiquée par Jésus lui-même (Jean 16:7). Mais comment faut-il l’entendre ?

On a dit que jusqu’à la glorification de Christ

la foi des disciples, encore liée à la présence de Jésus en chair, était faible et obscurcie par leurs fausses idées messianiques, la présence et l’autorité de Jésus les retenaient dans un état passif et purement réceptif. Mais lorsque sa gloire leur fut révélée par les grands faits de sa mort et de sa résurrection, leur foi s’éleva à sa vraie spiritualité; livrés à eux-mêmes par le départ de leur Maître, leur activité propre se développa et tous les germes de l’Esprit déposés en eux portèrent leurs fruits.— De Wette

Cette explication est vraie, mais insiste trop exclusivement sur les dispositions des disciples. C’est en Christ lui-même et dans son œuvre qu’il faut chercher les raisons qui rendaient sa glorification nécessaire pour que l’œuvre de l’Esprit pût s’accomplir. Christ devait, au préalable, par sa mort expiatoire, réconcilier notre humanité avec Dieu il devait, par son retour dans la gloire (Jean 17:5), prendre possession du royaume qu’il était venu fonder, en sorte que « toute puissance lui fût donnée au ciel et sur la terre » (Matthieu 28:18).

Après cela seulement il était en mesure de répandre sur ses rachetés l’Esprit qui devait le glorifier lui-même en eux (Jean 16:14) et créer pour toujours leur communion avec le Sauveur invisible.

Ces paroles (majuscules, versions. Le texte reçu porte : cette parole) sont celles que Jésus vient de prononcer, et dont l’évangéliste décrit maintenant les effets divers sur les gens de la foule (Le texte reçu porte : plusieurs de la foule. Codex Sinaiticus, B, D omettent plusieurs).

Pour les uns, qui avaient reçu une impression sérieuse, il était le prophète (Jean 1:21; Jean 6:14), c’est-à-dire le précurseur du Messie.

Pour d’autres, plus avancés dans la foi, il était le Christ, le Messie (verset 41). Conclusion capitale qu’ils tiraient des discours de Jésus et de la vive impression qu’ils en avaient reçue !

Cette objection prouve que ceux qui la faisaient étaient familiarisés avec les prophéties (Michée 5:1). Jean ne la réfute pas, ce qui lui eût été facile, précisément parce qu’il estime qu’elle se réfute d’elle-même.

Comme le dit M. Godet, « il se plaît à rapporter des objections qui, pour ses lecteurs au fait de l’histoire évangélique, se transformaient immédiatement en preuves ».

On a donc méconnu son intention en concluant de son silence qu’il ignorait la naissance de Jésus à Bethléhem et dans la postérité de David.

Il y eut donc division parmi la foule (Jean 9:16; Jean 10:19; 1 Corinthiens 1:10).

Comme l’évangéliste a marqué deux nuances parmi les croyants (versets 40, 41), il en note deux aussi parmi les opposants. Les uns expriment leur doute par une objection (versets 41, 42), les autres voudraient procéder immédiatement par des voies de fait (verset 44).

Personne ne mit la main sur lui, sans doute par la même raison qui est indiquée au verset 30. Même les huissiers envoyés pour l’arrêter sentirent leurs mains retenues par la puissance divine de sa parole (verset 46).

Ces huissiers envoyés par le sanhédrin pour se saisir de Jésus (verset 42) reculent devant l’exécution de leur mandat.

Ils auraient cru commettre un sacrilège en mettant la main sur lui. Ils ne cherchent même pas la moindre excuse pour avoir manqué à leur devoir.

Tout remplis de ce qu’ils ont entendu, ils se contentent de cette réponse, qui est un beau témoignage rendu à la puissance de la parole de Jésus.

C’est un puissant discours une parole énergique qu’ils prononcent dans leur humilité.— Luther
C’est là un caractère de la vérité, de convaincre des hommes simples, plutôt que leurs maîtres.— Bengel

Le sanhédrin était assemblé pour recevoir le prisonnier que les huissiers devaient amener.

Ce sont les pharisiens, les rigoureux gardiens de l’orthodoxie, qui prennent la parole, ils citent les hommes de leur parti comme les seuls modèles que les huissiers auraient dû imiter.

Aveuglés par leur orgueil, ils prétendent qu’aucun des chefs ni des pharisiens n’avait cru en Jésus.

Il y avait pourtant, présent à la séance, un pharisien qui allait leur prouver le contraire (verset 50, comparez Jean 12:42).

C’est là, de la part des chefs le langage d’un souverain mépris et de la haine pour la foule ignorante.

Cette malédiction qu’ils prononcent sur elle dans leur colère allait bientôt devenir officielle, sous la forme de l’excommunication prononcée contre tous ceux qui croiraient en Jésus (Jean 9:22).

Voir sur Nicodème Jean 3:1 et suivants Notes.

Trois fois cet Évangile fait mention de Nicodème, le présent passage forme la transition de la timidité première (Jean 3) à la courageuse confession de la fin.— (Jean 19:39) Luthardt
Souvent ceux qui ont été timides hors du danger deviennent les défenseurs de la vérité dans le danger même.— Bengel

Ce mot de l’évangéliste : qui était l’un d’entre eux, donne d’autant plus de poids au témoignage de Nicodème et dément la parole des pharisiens, verset 48.

Il y a ici diverses variantes dans les manuscrits : B porte : qui était venu auparavant; D : qui était venu auparavant de nuit; Codex Sinaiticus, que suit Tischendorf, omet toute la phrase.

Voir Jean 19:30, où les mêmes paroles sont appliquées à Nicodème.

Ce qu’il a fait, c’est-à-dire ses actions et sa conduite. La loi est ici personnifiée, c’est elle qui entend, qui juge, qui connaît, dans la personne du juge qui est l’organe de la loi.

Cet appel à la loi, en présence d’hommes qui viennent de reprocher à la foule de ne pas la connaître, est d’une mordante ironie.

Au lieu de répondre à la question de Nicodème, ces hommes passionnés et endurcis se contentent de lui dire une injure, car c’en était une à leurs yeux; que d’appeler Galiléen un membre du sanhédrin. Et, en même temps, ils insinuaient que Nicodème avait des sympathies pour Jésus, le Galiléen.

Codex Sinaiticus, B, D, versions, ont le verbe au présent : n’est point suscité, c’est-à-dire qu’aucun prophète ne saurait être originaire de cette province.

Le verbe au parfait (texte reçu) exprime un fait historique; le présent indique que les pharisiens se placent au point de vue de la prophétie, selon laquelle aucun prophète n’est venu ni ne peut venir de cette province, et que, par conséquent, Jésus, qu’ils nomment Galiléen, ne peut être ni un prophète ni le Messie.

Ici encore, la colère aveugle ces savants docteurs, car Jonas était Galiléen (2 Rois 14:25), et peut-être aussi Élie et Nahum. Ils oublient encore que selon Ésaïe, c’est de la Galilée que resplendit la lumière des temps évangéliques (Ésaïe 8:22; Ésaïe 9:1). Mais, pour la passion, tous les arguments sont bons.

7.53 à 8.11 fragment interpolé, la femme adultère

À qui s’applique cette remarque : aux membres du sanhédrins qui se retirent après la séance (versets 45-52), ou aux gens de la foule qui, la fête finie, regagnent leurs demeures ?

Ce manque de rapport clair avec ce qui précède montre que le fragment suivant a été intercalé dans un texte auquel il n’appartenait pas.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 7". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/john-7.html.
 
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