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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 1". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/colossians-1.html.
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 1". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-29
Plan du commentaire biblique de Colossiens 1
Vœu de l’apôtre, ses actions de grâces, ses prières
Signature et adresse ; vœu apostolique (1, 2).
Paul rend grâce à Dieu pour la foi et la charité dont les Colossiens sont animés à cause de l’espérance que leur a donnée l’Évangile (3-5).
Cet Évangile, destiné au monde entier, est parvenu jusqu’à eux, y porte des fruits, depuis le jour où ils en ont été instruits par Epaphras, qui a donné à l’apôtre connaissance de leur charité (6-8).
C’est pourquoi il ne cesse de prier pour eux, demandant à Dieu qu’ils soient remplis de sagesse et d’intelligence, qu’ils se conduisent d’une manière digne du Seigneur, qu’ils abondent en bons fruits, en progrès, en force (9-11).
Verset 1
Comparer, entre autres passages, Galates 1.1, note.
Comparer 1 Corinthiens 1.1, note. C’est peut-être Timothée qui écrivit cette lettre sous la dictée de l’apôtre (Colossiens 4.18).
Verset 2
Comparer Romains 1.7, note.
Au lieu de Colosses, plusieurs manuscrits lisent Colasses et pour titre de notre épître : aux Colassiens. On trouve quelquefois ce nom ainsi écrit dans les auteurs profanes.
Le texte reçu ajoute, à la fin du verset, avec quelques anciens manuscrits : « et du Seigneur Jésus-Christ ».
Verset 3
Pour cette expression Dieu et Père de notre Seigneur, voir Éphésiens 1.3, note.
Ces mots toujours pour vous, se rapportent à la fois aux actions de grâces et aux prières de Paul.
Sur cette vive reconnaissance au sujet de ses frères, voir Romains 1.8 ; 1 Corinthiens 1.4 ; Philippiens 1.3 ; 1 Thessaloniciens 1.2 ; 2 Thessaloniciens 1.3 ; et sur ses constantes prières : Colossiens 1.3 ; Romains 1.10 ; Éphésiens 1.16 ; Philippiens 1.4-9 ; 1 Thessaloniciens 1.2.
Verset 5
Grec : « par la parole de la vérité de l’Évangile », c’est-à -dire, vérité qui est l’Évangile.
Le sujet des actions de grâces de Paul, ce sont les vertus fondamentales de toute vie chrétienne : la foi et l’amour, qu’il est heureux de retrouver dans les membres de l’Église de Colosses.
Jésus-Christ, le Sauveur, est l’objet de la foi ; il l’est sans doute aussi de l’amour ; mais ici, comme dans Éphésiens 1.15, l’apôtre désigne les saints (comparez 1 Corinthiens 1.2) comme l’objet de cet amour, parce que l’affection toute nouvelle que la foi inspire aux croyants pour leurs frères est le témoignage le plus sûr, le signe distinctif d’une vraie conversion (Jean 13.35). Il ajoute : (verset 5) à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux ; l’espérance est mise ici pour l’objet espéré, le salut, la vie éternelle (Romains 8.24), dont la pleine possession ne nous sera accordée que dans les cieux.
Jouir de la présence immédiate de Dieu et du Sauveur, le voir tel qu’il est, lui être semblable, telle est l’attente de l’enfant de Dieu (1 Jean 3.1-4) ; il vit sur la terre dans la foi, dans la charité, à cause de cette espérance qui est son but suprême.
Cette espérance, l’homme n’en a connaissance que par la parole de la vérité et spécialement, il n’en a la certitude que par l’Évangile, par la bonne nouvelle du pardon, du salut (verset 5).
Verset 6
Si l’on prend cette expression à la lettre, il faut y voir une hyperbole.
Les fruits que porte l’Évangile (grec : « il fructifie »), ce sont les caractères de la vie chrétienne, la charité (verset 4), les bonnes œuvres (verset 10) De plus, l’Évangile augmente, grandit (le texte reçu omet à tort ce mot), soit extérieurement par sa propagation dans le monde, soit dans les âmes qu’il sanctifie. Ce progrès, signe de toute vie, Paul a le bonheur de le trouver dans les Colossiens depuis le jour où ils ont connu la grâce de Dieu en vérité (verset 5, note).
L’apôtre emploie un verbe qui désigne une connaissance exacte et il accentue cette nuance en ajoutant en vérité : « vous l’avez connue telle qu’elle est réellement ». D’autres traduisent : « vous l’avez vraiment, sincèrement connue ». Le premier sens s’accorde mieux avec la préoccupation de l’apôtre de combattre les faux docteurs (verset 16 suivants ; Colossiens 2.8 suivants).
Verset 8
Grec : « Votre charité dans l’Esprit ».
La charité (verset 4) est ici attribuée à l’Esprit (Romains 5.5 ; Galates 5.22), parce que, bien différente des affections naturelles, elle est un fruit de la vie nouvelle que l’Esprit de Dieu produit en ceux qu’il a régénérés.
Epaphras est désigné par l’apôtre comme le fondateur, ou du moins comme le principal évangéliste de l’Église de Colosses. Il était de cette ville (Colossiens 4.12).
C’est par lui que Paul avait été instruit de l’état actuel des Églises d’Asie (Voyez l’Introduction). Il était encore auprès de Paul quand celuici écrivait notre lettre. Le beau témoignage que l’apôtre lui donne ici et Colossiens 4.12 ; Colossiens 4.13, devait le rendre plus cher encore aux chrétiens de Colosses.
Verset 9
C’est-à -dire parce qu’il a appris des choses si réjouissantes sur leur état spirituel : (versets 4, 8, 9) il se sent d’autant plus encouragé à prier pour eux et à demander plus encore, jusqu’à leur entière perfection. Il va exprimer l’objet précis de ses prières.
Être rempli, dans la langue originale, signifie aussi être accompli, parfait et l’on peut traduire aussi : « que vous soyez rendus parfaits quant à la connaissance ». L’apôtre demande à Dieu tout ce qui pourrait manquer à ses lecteurs pour la pleine connaissance de la volonté de Dieu et il faut entendre sous cette dernière expression, soit le conseil de Dieu pour leur rédemption par Jésus-Christ (Éphésiens 1.8-10), soit, en général, ses desseins à leur égard, auxquels ils devaient se conformer par une obéissance filiale de chaque jour. Au reste, ce mot être rempli montre assez qu’il s’agit moins d’une connaissance purement intellectuelle que d’un sentiment vivant de la volonté de Dieu, produit dans le chrétien par le Saint-Esprit (voir la note suivante et comparer : Colossiens 4.12 ; Romains 12.2 ; Éphésiens 5.17 ; 1 Thessaloniciens 4.3).
Telles sont les deux grâces nécessaires que Paul demande pour ses lecteurs, afin qu’ils connaissent pleinement la volonté de Dieu. En les qualifiant de spirituelles, il montre qu’il les considère comme un fruit de l’Esprit de Dieu dans les âmes.
La sagesse, dans le sens du mot original, est surtout le discernement de la vérité envisagée en elle-même ; l’intelligence est plus spécialement, dans la vie pratique, le discernement de ce qui est moralement bien ou mal (verset 10 : comparez Éphésiens 1.8, note ; Philippiens 1.9 ; Philippiens 1.10, note).
Verset 10
D’autres traduisent : « croissant par la connaissance de Dieu », celle-ci étant le moyen des progrès spirituels. Cette traduction est conforme à une variante très appuyée et évite une répétition de la pensée du verset 9.
Tout ce que l’apôtre demande à Dieu : connaissance, sagesse, intelligence, se résume en cette vie chrétienne, pratique, sainte, agréable à Dieu, progressante, pleine de bons fruits.
Dans aucun sens l’Évangile n’est un système ; « les paroles que je vous dis sont esprit et vie ».
Verset 11
Grec : « Fortifiés en toute force selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et toute longanimité, avec joie ». Le sentiment toujours présent dans le cœur du fidèle, qu’il peut tout attendre de Dieu et que la puissance glorieuse de Dieu accomplira finalement tout en lui, lui donne un courage invincible, une longue patience dans l’épreuve et le rempli de joie, même au sein des douleurs.
Verset 12
Quel sujet d’actions de grâces : posséder l’héritage des saints dans la lumière, après avoir été délivré de la puissance des ténèbres ; appartenir au royaume du Fils bien-aimé de Dieu, par la rédemption et le pardon qui se trouvent en lui ! (12-14).
Le Rédempteur est, quant à Dieu, son image, le premier-né ; quant à l’univers, toutes choses ont été créées en lui, par lui et pour lui ; il a préexisté à toutes choses et elles subsistent par lui ; quant à l’Église, il en est le Chef, l’ayant fondée par sa résurrection : il est donc le premier en toutes choses, toute plénitude habite en lui (15-19).
Par lui, Dieu a réconcilié avec lui-même toutes choses, la paix étant scellée par le sang de la croix ; et vous qui étiez étrangers, ennemis, il vous a aussi réconciliés par sa mort, pour vous rendre saints devant lui, si du moins vous persévérez dans la foi et dans l’espérance de l’Évangile (20-23).
La rédemption ; divinité du rédempteur ; la réconciliation en lui (12-23)
Les grâces précieuses que l’apôtre vient de demander à Dieu pour ses frères, comme les immenses bienfaits qu’il va rappeler (versets 12-14), doivent embraser le cœur d’une vive reconnaissance pour ce Père dont le nom seul rappelle au chrétien tout ce qu’il trouve en lui.
Rendre de pauvres pécheurs capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, c’est là l’œuvre du Dieu tout-puissant. Les termes de ce verset sont évidemment empruntés à l’Ancien Testament, qui nous représente Canaan comme l’héritage du peuple de Dieu (Nombres 26.53-56 ; Josué 14.2 ; Psaumes 105.11 ; Hébreux 4.6-11 ; 1 Pierre 1.4).
C’est un héritage dans lequel chacun des saints a sa part. Mais cet héritage est dans la lumière, c’est-à -dire en Dieu, qui est lui-même appelé lumière, parce que la lumière est l’image de la parfaite pureté et sainteté (Jean 1.5-7), à l’exclusion de toutes ténèbres, de toute souillure (comparer Actes 20.32 ; Actes 26.18 ; Éphésiens 5.5).
Verset 13
Voir sur cette puissance des ténèbres et sur son chef en qui elle se personnifie, Éphésiens 2.2, note. Contraste absolu avec « l’héritage des saints dans la lumière ».
Ce royaume, qui est la lumière, est en opposition directe avec « la puissance des ténèbres ». Les chrétiens vraiment régénérés sont transportés dans ce royaume au Fils de Dieu par leur régénération même ; ce règne est dès ici-bas au dedans d’eux (Luc 17.21), et ils le posséderont tout entier dans la gloire. Jusque-là , ils ont toujours à combattre contre la puissance des ténèbres, aussi longtemps qu’ils habitent ce monde qui en est le théâtre.
Le Fils de son amour est une expression qui ne se trouve qu’ici dans les écrits du Nouveau Testament. Ce terme revient à celui de « Fils unique » dans saint Jean (Jean 1.18). Christ est Fils de l’amour du Père, en tant qu’il est engendré de son essence même et qu’il est l’objet de sa dilection ineffable et éternelle. Il fut encore, comme tel, la manifestation de l’amour de Dieu dans ce monde, d’un amour qui le porta à se donner lui-même pour la rédemption des pécheurs. Paul indique évidemment cette liaison d’idées au verset suivant.
Telle est l’interprétation d’Augustin reprise par Olshausen. La plupart des commentateurs anciens et modernes, se fondant sur le passage parallèle Éphésiens 1.6, où Paul écrit simplement « son bien-aimé », considèrent cette expression Fils de son amour comme synonyme de « Fils bien-aimé  » ; celui qui est l’objet par excellence de l’amour divin. Quoi qu’il en soit, ce mot profond signifie aussi que ceux qui ont part au royaume du Fils sont avec lui les objets de l’amour du Père.
Verset 14
Comparer Éphésiens 1.7 où se trouvent les mêmes paroles et d’où ont été transférés ici les mots par son sang, que les meilleures autorités retranchent.
Le mot rédemption signifie rachat par un prix payé (Matthieu 20.28) et son application personnelle à une âme est avant tout le pardon ou la rémission des péchés. C’est ainsi que Paul explique versets 12 et 13.
Verset 15
Dans les versets qui précèdent, l’apôtre avait commencé à développer les sujets qu’il traite aussi dans l’épître aux Éphésiens, savoir l’œuvre de la rédemption et son application aux païens. Il y revient bientôt après (verset 20 et suivants).
Mais ici il insère quelques paroles de la plus haute importance sur la divinité du Sauveur, sans doute pour réfuter les idées erronées que les faux docteurs s’efforçaient de répandre parmi les chrétiens de Colosses et qui tendaient à substituer au seul Médiateur une série d’êtres intermédiaires auxquels Christ était subordonné (voir l’Introduction).
La position unique de Jésus-Christ, son unité d’essence avec Dieu son Père, fut en tout temps et sera toujours la pierre d’achoppement de la sagesse de ce monde. Aussi notre passage lui-même (versets 15-17) a-t-il subi les interprétations les plus diverses, selon que les exégètes admettaient ou non l’ensemble des enseignements de la révélation.
Il faut remarquer d’abord que l’apôtre envisage ici Jésus-Christ dans ses rapports :
Ensuite, qu’il est oiseux de discuter, avec les exégètes, la question de savoir si Paul parle du Christ historique, pris dans son apparition sur la terre, ou du Christ glorifié, ou du Christ Parole éternelle, envisagé dans sa préexistence.
Un simple regard sur les versets 14, 17 et 18 prouve que tous ces aspects s’unissent dans la pensée de l’apôtre qui dit et répète : Il est, il est toujours, partout, ce qu’il est en lui-même. Ainsi il est l’image du Dieu invisible, parce qu’il est la manifestation réelle, accessible du Dieu qui, hors de lui, ne saurait être ni connu ni contemplé ; car il est évident qu’il ne faut pas prendre dans un sens physique ces termes visible ou invisible, se rapportant à Dieu.
La pensée de l’apôtre trouve son commentaire seul vrai dans les paroles du Sauveur lui-même : Matthieu 11.27 ; Jean 8.19 ; Jean 14.9 ; comparez Jean 1.18 ; 1 Jean 4.12 ; Hébreux 1.3. Toute l’Écriture proclame cette vérité : Dieu est invisible, inaccessible à l’homme (1 Timothée 1.17 ; 1 Timothée 6.16), et il s’est manifesté en son Fils bien-aimé.
6 Quant à cet attribut premier-né de toute créature ou de toute création (le mot grec a les deux sens), il est compris par les uns dans le sens de la dignité suprême de Christ au-dessus de tout ce qui est créé et ce sens répondrait parfaitement aux derniers mots du verset 18 (comparez aussi ce même terme, appliqué à Christ dans son rapport avec ses rachetés, Romains 8.29) ; par les autres dans le sens de sa préexistence avant toute création.
Ainsi l’ont expliqué les Pères de l’Église et cette interprétation trouve aussi un garant dans notre passage : (verset 17) « Il est avant toutes choses ». L’ensemble de notre passage doit faire préférer cette interprétation.
L’expression premier-né désigne en tout cas Jésus-Christ comme le Fils engendré de Dieu et le distingue nettement de la création elle-même. On comprend, toutefois, que les ariens, les sociniens et tous les adversaires de la divinité de Christ, aient cru pouvoir s’appuyer de ce passage.
En effet, aux versets 16 et 17, l’apôtre nous montre en Christ celui par qui et pour qui toutes choses ont été créées, celui par qui elles subsistent (versets 11 et 17), celui qui est alors que rien encore n’existait ; comment donc serait-il lui-même simplement un anneau de la chaîne des êtres créés qui lui doivent l’existence ?
En effet, il faut remarquer que la première particule du verset suivant (parce que) indique la raison des termes que l’apôtre vient d’employer.
Verset 16
En lui ne doit pas être confondu avec par lui, comme le font nos versions ordinaires, en se fondant sur un hébraïsme. L’apôtre distingue clairement ces deux termes (voir la dernière note sur ce verset).
Par lui pouvait désigner simplement la cause instrumentale de la création ; en lui indique que la puissance créatrice repose dans le Fils de Dieu. Dieu l’a déposée en lui, Dieu qui est l’Auteur premier de la création, mais qui n’opère que par le Fils, son organe vivant et personnel.
C’est pour cela que l’apôtre ne dit pas que le Fils a créé toutes choses, mais que toutes choses ont été créées en lui ; et que, d’autre part, il dit que toutes choses ont été créées non pas seulement par lui, instrument passif, mais en lui, qui concourait librement à cette œuvre créatrice.
Comparer cette parole de saint Jean : « En lui était la vie » (Jean 1.4) et cette parole de Jésus : « Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d’avoir la vie en lui-même » (Jean 5.26).
Être créé en lui exprime la même réalité intime et vivante qui se retrouve dans la personne de Christ à d’autres égards : être élu en lui (Éphésiens 1.4), justifié en lui (Galates 2.16), vivifié en lui (1 Corinthiens 15.22), réconcilié en lui (2 Corinthiens 5.19).
Ce terme désigne partout, à la fois, la médiation et l’agent, l’œuvre et la personne qui l’accomplit, parce que ces deux choses, en Christ, sont inséparables.
Le ciel et la terre, les choses visibles et les invisibles renferment tout l’univers, tout ce qui est créé. L’apôtre insiste sur le monde invisible des intelligences (comme dans Éphésiens 1.21 ; comparez Colossiens 2.10 ; Colossiens 2.15), non seulement parce qu’il a le plus d’importance à ses yeux, mais probablement par un motif qui convenait à son but actuel.
La pensée que Dieu aurait choisi un ange pour créer le monde et l’homme en particulier, était admise par plus d’un théologien juif du temps, aussi bien que par les docteurs judaïsants dont Paul tient à réfuter les erreurs. De là une vénération pour les anges qui pouvait facilement conduire à une sorte de culte idolâtre (Colossiens 2.18).
Mais que le Fils de Dieu soit déclaré l’agent tout-puissant de la création, Celui en qui par qui, pour qui ont été créées toutes choses, les plus sublimes intelligences elles-mêmes, aussitôt sa divinité est établie, ces intelligences redescendent au rang qui leur appartient, une distinction absolue est tracée entre la créature et le Créateur, que le paganisme naturel au cœur de l’homme tend sans cesse à confondre. En même temps, cette doctrine donne à l’homme, créé à l’image de Dieu et racheté par celui qui l’a créé, une dignité infiniment plus élevée. Ramené dans la communion de son Sauveur, il est, par là même, en communion avec le Dieu souverain, Créateur du ciel et de la terre.
Après avoir dit que toutes choses ont été créées en lui, Paul ajoute par lui. Le premier de ces termes indique la source toujours existante de la puissance créatrice en Christ ; le second exprime son action créatrice au dehors et relativement aux créatures appelées à l’existence. Mais il y a plus : toutes choses ont été créées pour lui, c’est-à -dire que Christ est, dans son unité avec Dieu son Père, le but suprême de la création, qui est tout entière pour sa gloire (comparer Romains 11.36, note). Aucun terme ne saurait rendre d’une manière plus absolue la pensée que Christ est Dieu, existant de toute éternité, un avec le Père.
Verset 17
L’apôtre réitère ici expressément son affirmation de la préexistence de Christ avant toutes choses.
Il aurait pu dire avec saint Jean : (Jean 1.1) Il était avant toutes choses ; mais comme, au lieu de faire, avec cet évangéliste, l’histoire de la Parole éternelle, il embrasse du regard la permanence de l’être en Jésus-Christ, il dit : il est.
Mais il ajoute ici un attribut divin de la plus haute importance : « Non seulement toutes choses… », ont été créées par lui et pour lui, mais elles subsistent en lui. La puissance et l’action créatrices dont il est la source sont essentielles à la conservation de l’univers, qui, abandonné à lui-même, rentrerait dans le néant. « Il porte toutes choses par sa parole puissante » (Hébreux 1.3).
Verset 18
Après avoir exposé la nature divine de Christ, son rapport avec Dieu le Père, puis avec la création et la conservation de l’univers, l’apôtre passe à un autre domaine où le Fils de Dieu occupe également le premier rang, c’est l’Église. Il y passe sans transition, bien que sa pensée suppose les grands faits de l’incarnation et de la mort du Sauveur. Il le proclame d’abord Chef (tête) de l’Église, probablement avec une intention polémique contre ceux qui ne « retenaient pas le Chef » (Colossiens 2.19). L’Église est désignée, selon une image que l’apôtre affectionne, comme le corps de Christ, dont il est la tête ou le chef (1 Corinthiens 10.17 ; 1 Corinthiens 12.12 ; 1 Corinthiens 12.27 ; Éphésiens 1.22-23 ; Éphésiens 4.15-16 ; Éphésiens 5.23 ; comparez ci-dessous verset 24).
Dans l’Église qui est une création nouvelle, comme dans l’autre création, Christ est le commencement ; par lui et en lui a commencé une humanité nouvelle, une vie nouvelle dont il est la source, le type premier d’où tout dérive.
Cette grande pensée, exprimée par un mot encore vague, est précisée par un autre terme qui nous place au centre même de l’œuvre de Christ : c’est par sa résurrection, c’est comme premier-né d’entre les morts, comme « les prémices » (1 Corinthiens 15.20) que Christ a été le commencement. Sa résurrection, victoire sur le péché et la mort, devient la résurrection et la vie de tous ses frères, auxquels il a ainsi frayé le chemin de la mort à la vie.
Le mot premier-né n’est donc pas employé ici dans un sens absolument différent du verset 15 ; seulement là Christ est représenté comme l’origine de la création matérielle, ici comme l’origine de la création nouvelle (comparez Romains 8.28 ; Hébreux 1.6), en sorte qu’en toutes choses il est le premier (le premier et le dernier) ; c’est en lui que nous devons chercher toutes choses, la vie, le salut et c’est à lui que tout doit être soumis.
Verset 19
Ces mots donnent la raison (car) de ce qui précède et préparent ce qui est dit ensuite de la réconciliation du monde, qui suppose la divinité du Sauveur.
La pensée de l’apôtre, exprimée dans ce verset, revient plus explicite Colossiens 2.9 (voyez la note) : la plénitude qui habite en Christ est « la plénitude de la divinité », — et par là même la plénitude de tous les dons divins nécessaires pour la réconciliation du monde (comparer sur ce mot d’une profonde signification Éphésiens 1.23 ; Éphésiens 3.19 ; Jean 1.16).
Faut-il voir ici déjà , comme au chapitre suivant, une intention polémique contre les fausses doctrines d’un gnosticisme naissant ? Dans ces systèmes, on entendait par le mot de plénitude le règne de la lumière divine, abîme d’où émanaient des forces qui se personnifiaient pendant un temps en certains êtres, pour retourner ensuite dans cet abîme de la divinité. Aux yeux des faux docteurs de ce temps-là , c’est l’une de ces forces divines qui aurait habité en Christ, erreur à laquelle l’apôtre opposerait cette déclaration, formulée plus complètement encore Colossiens 2.9.
Les interprètes diffèrent d’opinion sur cette intention polémique de l’apôtre. Qu’on l’affirme ou qu’on la nie, peu importe quant à notre verset. La profession de la divinité de Christ que Paul fait ici est le fondement du christianisme et elle peut toujours être opposée aux erreurs qui se renouvellent sous des formes diverses.
En ajoutant qu’il a plu (à Dieu, terme non exprimé dans le texte original, mais clairement sous-entendu comme sujet de la phrase) que la plénitude de son essence habitât en Christ, l’apôtre fait remonter jusqu’au conseil éternel de la sagesse et de l’amour de Dieu l’apparition de son Fils dans notre humanité pour y créer une vie nouvelle par la réconciliation du monde avec Dieu (verset 20).
Verset 20
Voir sur ce grand fait de la réconciliation le passage correspondant de l’épître aux Éphésiens (Éphésiens 2.13-18 notes), où l’apôtre développe plus au long sa pensée ; et sur ces mots : toutes choses, celles qui sont au ciel et celles qui sont sur la terre, Éphésiens 1.10, note. Là , au lieu du verbe réconcilier, se trouve celui de réunir ou résumer toutes choses en Christ, mais l’idée est la même au fond. Seulement ici toute cette œuvre de réconciliation, de restauration est ramenée au grand sacrifice du Sauveur qui en est la cause efficiente : Ayant fait la paix par le sang de sa croix. Ces derniers mots expliquent les premiers du verset : par lui.
Les interprètes ne s’accordent pas sur la personne désignée par avec lui ; les uns le rapportent à Christ, les autres à Dieu ; cette dernière opinion est la plus probable et la plus conforme à l’analogie d’autres passages (Romains 5.10 ; 2 Corinthiens 5.18-20).
Les mots par lui, après ceux-ci : ayant fait la paix, sont omis dans quelques manuscrits, leur répétition ayant paru oiseuse. Paul insiste sur Celui qui est l’auteur et le moyen de la réconciliation.
Verset 21
Comparer Éphésiens 2. notes.
Verset 22
Le corps de sa chair est le corps humain, faible, mortel, de Jésus, qu’il a livré pour nous.
Par sa mort, complète la pensée de l’apôtre et équivaut à cette autre expression qu’il vient d’employer : (verset 20) « par le sang de sa croix », ou simplement « par sa croix » (Éphésiens 2.16).
Le rapprochement de ces termes si fréquents, si multipliés sous la plume des apôtres et auxquels ils reviennent toutes les fois qu’ils veulent exposer la cause efficace du pardon des péchés ou de la réconciliation de l’homme avec Dieu, prouve avec la dernière évidence qu’ils voyaient cette cause dans l’acte suprême de la vie du Sauveur, sa mort sanglante sur la croix.
Dès verset 21 (et vous) l’apôtre fait à ses lecteurs l’application personnelle de cette grande œuvre de rédemption, afin de les porter à la fermeté (verset 23) par la considération de cette grâce immense.
Comparer Éphésiens 5.27 ; Éphésiens 1.4. Le premier fruit de la mort de Jésus-Christ pour le croyant, c’est sa réconciliation avec Dieu, le pardon des péchés, en d’autres termes, la justification. Mais ces actes de la grâce divine, en introduisant l’homme dans une vie nouvelle, qui résulte de sa communion avec Dieu, produisent infailliblement en lui, par degrés, un autre fruit de l’œuvre du Sauveur, la sanctification du cœur et de la vie tout entière.
Ces deux côtés de l’action de la grâce sont inséparables et là où le dernier ne se réalise pas, le premier ne peut être qu’une illusion. C’est donc à tort que plusieurs exégètes ont cru retrouver dans ces paroles simplement la pensée d’une justice imputée au pécheur, que Paul exprime fréquemment ailleurs et non la justice et la sainteté inhérentes à l’âme du croyant. Bien que l’ensemble du texte pût conduire à cette interprétation, les termes emportent évidemment toute l’œuvre du salut et en dépeignent les deux faces corrélatives.
Les mots : vous faire paraître devant lui montrent que l’apôtre a en vue le jour du jugement, où seront manifestés les secrets des cœurs. Par conséquent devant lui doit s’entendre de Christ, qui sera alors le Juge et qui est d’ailleurs ici le sujet de toute la phrase.
Verset 23
Il y a, entre l’assurance du salut que professe l’apôtre et cette manière conditionnelle de parler, une contradiction que la logique ordinaire ne peut concilier, mais qui trouve sa pleine justification dans le cœur de l’homme et dans la vie pratique (comparer Philippiens 2.12 ; Philippiens 2.13, note).
Quelle que soit l’œuvre de la grâce, la responsabilité de l’homme ne peut jamais cesser ni s’affaiblir. Au contraire, plus le salut est tout entier de Dieu, plus cette responsabilité devient sainte et redoutable. Il y a souvent dans l’homme, même dans l’homme régénéré, un dernier fonds d’indolence et de lâcheté et chez plusieurs une fausse sécurité, auxquels il faut que la Parole fasse sentir l’aiguillon de la vérité, en répétant fréquemment : « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé », ou, comme le fait ici l’apôtre : si du moins.
Le mot ne vous laissant point détourner (grec : « ébranler de manière à être séparés ») montre les effets que l’apôtre attendait de l’action des faux docteurs. L’espérance de l’Évangile est celle que cet Évangile seul donne à l’homme pécheur (Colossiens 1.5 ; Colossiens 1.27 ; Romains 5.2 ; Éphésiens 1.18 ; Éphésiens 3.7).
Comparer verset 6, note.
L’apôtre ajoute ces mots sur son ministère, soit parce qu’il aime à le rappeler comme le plus grand honneur que puisse avoir un homme pécheur (Éphésiens 3.7 ; Éphésiens 3.8), soit pour faire sentir aux Colossiens, par opposition aux faux docteurs, qu’il est bien un envoyé de Dieu. C’est dans le même sens qu’il parle de ses souffrances et insiste sur la sainteté et la grandeur de sa vocation apostolique (verset 24 et suivants).
Il faut observer ces trois motifs de rester fermes dans la foi à l’Évangile : vous l’avez entendu (vous en êtes responsables) ; il est universel ; Paul, le grand apôtre des gentils, en est le serviteur.
Verset 24
Serviteur de l’Évangile (23), l’apôtre se réjouit de ses souffrances par lesquelles il accomplit les souffrances de Jésus-Christ pour l’Église ; Dieu lui a confié cette administration du grand mystère de miséricorde, caché longtemps, maintenant manifesté et dont la gloire resplendit même parmi les païens : Christ en nous, notre espérance (24-27).
C’est lui seul que Paul annonce à tous les hommes pour les présenter parfaits au dernier jour ; et c’est à quoi il consacre ses travaux et ses combats, selon la force que Christ lui donne (28, 29).
Paul ministre de l’Évangile auprès des païens (24-29)
« Maintenant… » l’apôtre est saisi par le contraste entre sa position actuelle de prisonnier et sa fonction de serviteur de l’Évangile ; mais cette position même ne l’empêchait pas de remplir cet apostolat auprès de ses lecteurs. Ces souffrances qu’il endurait pour eux ne leur offraient-elles pas un puissant motif de demeurer fermes dans la foi ! (verset 23) Comparer Éphésiens 3.1 ; Éphésiens 3.13.
Grec : « Je remplis entièrement les manques des afflictions de Christ dans ma chair pour son corps, qui est l’Église ».
M. Rilliet traduit : « Je supplée, dans ma chair, à ce qui manque aux souffrances de Christ ». Ce passage est un des plus profonds qui se trouvent dans les épîtres de Paul. Il faut d’abord écarter avec soin toutes les interprétations superficielles ou fausses, qui seraient en contradiction avec les enseignements les plus clairs de l’Écriture.
Au nombre des interprétations superficielles viennent se ranger celles qui consistent à rendre les afflictions de Christ par ces mots : « afflictions endurées pour l’amour de Christ, pour sa cause  » ; ou encore : « des afflictions semblables à celles de Christ, provenant des mêmes causes et dont il resterait à Paul à remplir une certaine mesure, ce qui manque encore pour avoir achevé sa tâche  » ; ou enfin : « certaines épreuves spéciales qui ont manqué aux afflictions de Christ », comme la prison, etc.
Parmi les interprétations fausses, il faut signaler :
Quel en est donc le sens ? Et d’abord :
Dans ce sens, mais dans ce sens seul, il reste, il manque aux afflictions de Christ quelque chose qui peut être accompli, achevé ; c’est tout ce que l’Église doit souffrir jusqu’à ce qu’elle soit consommée avec son Chef : et voilà les souffrances auxquelles Paul eut, durant tout son ministère, une si large part (1 Corinthiens 4.9 et suivants). Mais :
Aussi comprenons-nous qu’il se réjouisse de ses souffrances pour ses frères, d’abord parce qu’il aimait ces frères et ensuite parce qu’il avait le sentiment qu’il souffrait avec son Sauveur, portant « les afflictions de Christ », lui étant rendu semblable (voir sur ce passage un discours de Vinet, dans les Études évangéliques).
Verset 25
C’est-à -dire pour annoncer cette Parole dans toute sa plénitude, jusqu’à ce qu’elle ait atteint le but en vue duquel Christ l’a confiée à son apôtre.
C’est là l’administration (grec : « économie ») que Dieu a donnée à Paul pour les gentils. Il ne faut pas, avec Calvin et d’autres, entendre ce mot dans le sens beaucoup plus vaste où il est pris dans Éphésiens 1.10 ; mais dans le sens ordinaire d’une administration confiée à un économe ; Paul désigne par ce terme son apostolat (comparer 1 Corinthiens 4.1 ; 1 Corinthiens 9.17 ; 1 Corinthiens 1.7).
Verset 26
Voir sur ce mystère caché aux générations précédentes et maintenant manifesté Éphésiens 1.9 et surtout Éphésiens 3.4-9, notes.
Les saints ne sont pas seulement « les apôtres et prophètes », comme dans Éphésiens 3.5, mais les chrétiens en général.
Verset 27
Voir Éphésiens 3.16-19, notes.
Ces mots : qui est Christ en vous, doivent se rapporter à toute la phrase qui précède : la richesse de la gloire de ce mystère, c’est Christ en vous ; Christ, sa personne, son œuvre, c’est là tout l’Évangile.
Les mots rendus par en vous peuvent signifier aussi parmi vous, c’est-à -dire, comme l’apôtre vient de l’exprimer, parmi les païens. Mais la pensée est plus complète, plus profonde et évite une répétition en traduisant en vous (comparer Éphésiens 3.17 ; Galates 2.20).
D’ailleurs, ce n’est réellement que quand Christ vit en nous, qu’il est pour nous l’espérance de la gloire (comparer Colossiens 3.3 ; Colossiens 3.4).
La condition glorieuse, décrite par ces paroles, fait avec l’état précédent des païens un contraste dont l’apôtre est saisi : ils étaient « sans Christ, n’ayant point d’espérance  »  (Éphésiens 2.12) ; maintenant, Christ en eux est pour eux l’espérance de la gloire ! (comparer 1 Timothée 1.1 ; Romains 5.2)
Verset 28
Ce n’est pas seulement pour combattre le particularisme juif que l’apôtre insiste tant sur ce mot tout homme ; mais parce qu’il ne croyait pas avoir rempli sa tâche aussi longtemps qu’il n’avait pas instruit et averti chacun de ceux sur qui pouvait s’exercer son ministère (comparer Actes 20.31).
Au reste, le but de la prédication est de conduire tout homme à la perfection. Mais cette perfection est tout entière en Christ et quiconque est en Lui sera conduit à ce glorieux but par le seul développement de la vie de Christ au dedans de lui. C’est là la sagesse souveraine à laquelle Paul emprunte toute lumière, il n’en connaît point d’autre.
Il faut remarquer encore sur ce verset :
Verset 29
Ce n’est qu’à force de travaux et de combats que Paul pouvait atteindre le but indiqué (verset 28). Quel argument pour exciter la confiance et le zèle de ses lecteurs ! Voir aussi Colossiens 2.1.
Mais toutes les fois que l’apôtre parle de lui-même et de son œuvre, il se montre saintement jaloux d’attribuer toute sa puissance à Christ à qui il en rend gloire (verset 28). De plus, l’Église de Colosses, en danger d’être séduite par de faux docteurs, devait comprendre que cette puissance divine qui agissait en saint Paul était un sceau de Dieu, apposé à son apostolat (comparer Éphésiens 3.20).