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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/colossians-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-23
Plan du commentaire biblique de Colossiens 2
Ne vous laissez pas séduire par lâerreur, car toutes choses se trouvent en Christ
Les Ãglises doivent connaître le grand objet que Paul a en vue dans ses travaux et ses combatsâ¯: câest quâelles soient affermies en la foi, bien unies dans la charité, connaissant toujours mieux le mystère de lâÃvangile, qui renferme toute vérité (1-3).
Il parle ainsi, afin que ses lecteurs ne se laissent pas séduire ; car présent ou absent, il se réjouit de leurs progrès. Quâont-ils à faire ? Comme ils ont reçu et appris Christ, quâils restent enracinés et fondés en lui et quâils rendent grâces à Dieu (4-7).
Quâils ne soient pas séduits par de faux systèmes, car en Christ est la plénitude de la divinité et eux-mêmes ont part à cette plénitude (8-11).
Câest en Christ quâils ont part à toute lâÅuvre de salut que Dieu accomplit en eux et pour eux ; en eux par la vraie circoncision, par leur renouvellement moral, les ayant ressuscites, vivifiés avec Christ, leur ayant accordé le pardon de leurs péchés ; pour eux, il a détruit lâobligation de la loi qui les condamnait ; il lâa clouée à la croix et a triomphé de tous leurs ennemis (12-15).
Verset 1
Ne vous laissez pas séduire par lâerreur, car toutes choses se trouvent en Christ (1-15)
Paul venait de parler, dâune manière générale, du travail et des combats de son apostolat (Colossiens 1.29). Il désire spécialement que les Ãglises de Colosses, de Laodicée, quâil nâavait pas fondées lui-même et tous ceux qui, dans ces Ãglises et ailleurs, nâont pas vu son visage en la chair, ne le connaissent pas personnellement, sachent aussi quâil soutient pour eux un grand combat et les entoure de sa vive sollicitude et de ses prières (comparerâ¯: Colossiens 4.12â¯; Romains 15.30).
Ces Ãglises, nâayant point été fondées ni affermies par lâapôtre, étaient dâautant plus accessibles aux séductions de lâerreur. La tendre sollicitude que Paul leur exprime ici était bien propre à ouvrir les cÅurs aux exhortations qui vont suivre.
Il nomme spécialement lâÃglise de Laodicée, où cette lettre devait être lue (Colossiens 4.16), peut-être parce quâil la croyait exposée aux plus grands dangers. Quoi quâil en soit, une mère de famille réserve ses soins les plus tendres aux enfants les plus faiblesâ¯; il en doit être ainsi des pasteurs à lâégard des membres malades de leurs troupeaux.
Verset 2
Ou «â¯exhortésâ¯Â», affermis. Le mot grec signifie égalementâ¯: consoler et exhorter (1 Thessaloniciens 3.2â¯; 2 Thessaloniciens 2.17).
Lâobjet des combats intérieurs (verset 1) et des prières de lâapôtre était donc que les chrétiens fussent affermis dans la foi, étroitement unis dans lâamour et toujours plus enrichis dâune pleine certitude.
Ces trois grâces de Dieu, qui embrassent toutes les facultés de lâhomme pour les sanctifier, se développent parallèlement dans la communion avec le Sauveurâ¯; mais aussi lâerreur a toujours lâeffet directement opposéâ¯: elle ébranle la foi, désunit les chrétiens et appauvrit lâintelligence. De là les craintes et les ardentes prières de Paul.
Ces mots dâune surabondante énergieâ¯: toute la richesse dâune pleine certitude dâintelligence, expriment admirablement la plénitude de la vérité divine, reçue, comprise, à la fois par lâintelligence et par lâexpérience vivante du cÅur (verset 3, note).
Le grand objet de la connaissance ou de lâintelligence chrétienne, câest le mystère de la rédemption que Paul annonçait (Colossiens 1.26-27â¯; Colossiens 4.3â¯; comparez Ãphésiens 1.9â¯; Ãphésiens 3.4-9â¯; Ãphésiens 6.19, noteâ¯; 1 Timothée 3.16, note).
Dâaprès le texte reçu, ce mystère serait désigné comme mystère du Dieu et Père et de Christ, marquant le rapport mutuel et la participation simultanée du Père et du Fils dans lâÅuvre de la rédemption.
Mais on trouve encore dans les divers manuscrits les plus importants les variantes qui suiventâ¯: de Dieu et de Christâ¯; de Dieu Père de Christ, de Dieu qui est Christ, de Dieu Christ et enfin simplement de Dieu.
Les critiques se sont tour à tour décidés pour lâune ou lâautre de ces leçons, mais sans que les raisons dâaucun dâeux soient parfaitement concluantes, ce qui, du reste, importe assez peu pour la pensée de lâapôtre (voir la note suivante).
Verset 3
Ou «â¯de la connaissanceâ¯Â».
Dans lequel se rapporte au mystère du verset précédentâ¯; dâautres interprètes qui lisent Christ à la fin de ce verset proposent dây rapporter dans lequelâ¯; cela revient absolument au même, puisque la substance du mystère, câest «â¯Dieu manifesté en chairâ¯Â», en dâautres termes, la personne de Christ et son Åuvre.
Câest dans ce mystère que sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science (voir sur ces deux mots que lâapôtre réunit très souvent Colossiens 1.9â¯; 1 Corinthiens 12.8, noteâ¯; Ãphésiens 1.17, note), ce qui ne veut pas dire que ces trésors soient inaccessibles à lâhomme, puisque lâÃvangile nâa dâautre but que de lâen mettre en possession.
Mais ce mot cachés signifie certainement que cette sagesse et cette science échappent à celui qui ne veut pas renoncer à sa propre sagesse, ou qui prétend puiser à dâautres sources la science du salut. Le soleil, même dans toute sa splendeur, nâéclaire pas lâaveugle (comparer 1 Corinthiens 2.7, note).
«â¯Ces choses restent cachées aux sages et aux intelligents et Dieu les révèle aux petits enfantsâ¯Â» (Matthieu 11.25).
Lââme qui sait lire dans ce livre profond, Dieu en Christ, y découvre bientôt la vraie science et se trouve placée au vrai point de vue pour apercevoir et saisit de là toute vérité, soit divine, soit humaine, aussi bien que tous les développements qui peuvent en ressortir. Ce livre sâouvre à lâhumilité, la foi le lit, lâamour le comprend.
Verset 4
Grecâ¯: «â¯Que personne ne vous paralogise, ne vous trompe par des paralogismes, par de faux raisonnements, fondés en apparence sur la vérité chrétienneâ¯; et par des discours persuasifs, qui pourtant ne sont pas puisés dans la sagesse et la scienceâ¯Â» (verset 3. Comparer 1 Corinthiens 2.4).
Par ces motsâ¯: Or je dis ceci, lâapôtre entend ce quâil vient dâexprimer (versets 1-3), et câest ainsi quâil passe à la mention des erreurs quâil a en vue.
Verset 5
La particule car qui lie ce verset à ce qui précède, indique que le motif de toute cette sérieuse exhortation est dans la vive sollicitude que Paul éprouve pour ceux dont il est séparé, étant absent de corps (verset 1)â¯; il nâen prend pas moins part à tout ce qui regarde leur état spirituel comme sâil était au milieu dâeux. Il y est en effet par la communion de son esprit avec eux et dans cette communion, il se réjouit au sujet de tous ceux qui sont restés fermes en la foi.
Votre ordre est un mot emprunté au service militaire, câest lâordre de bataille qui consiste dans les rangs serrés des combattants.
Le mot que nous traduisons par fermeté signifie proprement fortification, forteresse.
Verset 7
Souvent lâapôtre en appelle à lâexpérience personnelle que les chrétiens ont faite de la vérité évangélique pour les y affermir davantage (Galates 3.1 et suivantsâ¯; Ãphésiens 1.13â¯; Ãphésiens 2.11 et suivantsâ¯; Ãphésiens 4.20 et suivantsâ¯; 1 Thessaloniciens 2.13).
Ce quâils ont reçu, ce qui leur a été enseigné, ce nâest pas un système religieux sur Christ, ou la doctrine de Christ, mais Christ lui-même (verset 6â¯; comparez Ãphésiens 4.20-24), Christ tout entier, ce qui est ici exprimé par tous ses noms dans leur pleine significationâ¯: le Christ, Jésus, le Seigneur (verset 6).
Mais cela ne suffit pas à lâapôtreâ¯; dans son ardent désir de voir ses frères préservés de lâerreur, il accumule ici tous les termes qui peuvent exprimer leur affermissement et leurs progrès en Christ.
Marcher en lui, par la communion avec lui et par la conduite de chaque jourâ¯; être enracinés et fondés en lui (voir sur cette double image Ãphésiens 3.18) et ainsi affermis par la foi, qui est le lien de notre union avec lui (le texte reçu ditâ¯: affermis dans la foiâ¯; cette leçon a pour elle dâimportants manuscrits et est adaptée par beaucoup dâexégètes)â¯; enfin abonder en lui, faire de continuels progrès dans sa communion (dâautres, selon la variante du texte reçu, traduisentâ¯: en elle, la foiâ¯; dâautres enfin lisentâ¯: «â¯abondant dans lâaction de grâcesâ¯Â»)â¯; tout cela inspire à lââme une joyeuse reconnaissance, qui sâexprime par des actions de grâces.
Verset 8
Grecâ¯: «â¯Prenez garde quâil nây ait quelquâun qui vous emmène comme une proie par la philosophie et une vaine tromperieâ¯Â».
Câest cette vaine tromperie même que lâapôtre a en vue en parlant des fausses spéculations décorées par leurs auteurs du nom pompeux de philosophie.
Ces deux termes, dont lâun explique lâautre, nâexpriment quâune seule et même idée. Paul, en effet, ne veut pas condamner, sous le nom de philosophie, toute recherche spéculatives de la vérité, tout effort de lâintelligence humaine pour arriver à une solution plus complète des grandes questions qui sâimposent forcément à elle. Il ne veut sûrement pas non plus réprouver le désir et le besoin quâa la pensée chrétienne de se rendre compte des vérités et des faits de la révélation, afin de se les approprier toujours plus entièrement.
Mais que des hommes qui professent dâadmettre cette révélation rejettent par incrédulité ou par orgueil ce qui en fait lâessence, le mystère de lâincarnation et de la rédemption (verset 2), et veuillent substituer dans les Ãglises leur sagesse et leur science à celles dont tous les trésors sont renfermés dans ce mystère (verset 3), voilà la vaine tromperie contre laquelle Paul met en garde les croyants. Il sâoppose énergiquement à ces chrétiens judaïsants (voir lâintroduction à cette épître) qui, amalgamant les traditions de leur cabale avec les données de la spéculation païenne et avec certaines vérités du christianisme, construisaient de tout cela un système théosophique quâils estimaient plus élevé et plus profond que le simple Ãvangile. Ce système reposait tout entier sur les éléments du monde (voir pour le sens de ce terme Galates 4.3, note) et non sur Christ.
Il reste vrai encore, aujourdâhui comme alors, que toute sagesse et toute philosophie qui, pour accommoder le christianisme à ses vues, en retranche le mystère de la crèche de Bethléhem et de la croix du Calvaire et ne fait ainsi que lâobscurcir et le dénaturer, mérite lâépithète sévère de vaine tromperie, surtout si une telle philosophie prétend se substituer à lâÃvangile dans lâÃglise (comparer pour le développement de la même pensée de lâapôtre 1 Corinthiens 1.22-28, notes).
Verset 9
Ce verset et ceux qui suivent motivent lâexhortation du verset 8 (car) et câest pourquoi lâapôtre ne craint pas de revenir à une pensée déjà exprimée au sujet de la personne de Christ (Colossiens 1.18â¯; Colossiens 1.19). «â¯Prenez garde de vous laisser séduire par de fausses spéculations, puisque vous avez tout en Christâ¯Â» (verset 10).
La plénitude de la divinité (comparez Colossiens 1.19) ne peut exprimer que tout lâensemble des attributs et des perfections de Dieu, ce que saint Jean appelle «â¯sa gloireâ¯Â».
Cette plénitude divine habite (non pas a habité) corporellement en Christ, câest-à -dire essentiellement, substantiellementâ¯; bien plus, elle a pris un corps en Jésus-Christ. En dâautres termes et pour parler avec saint Jean, «â¯la Parole a été faite chair et nous avons vu sa gloire, la gloire de lâUnique-né du Pèreâ¯Â» (Jean 1.14). En Christ, la divinité, unie à un homme doué dâun corps et dâune âme, a formé avec lui un seul être, en qui elle habite encore corporellement, maintenant que cet Ãtre est glorifié (Philippiens 3.21).
Elle est apparue en lui, non dâune manière symbolique, comme jadis dans le temple ou sur lâarche de lâalliance, mais en réalitéâ¯; non par ses influences sur lui, mais par une union personnelle avec luiâ¯; non pour un temps seulement, mais dâune manière permanente. Cette vérité, ou plutôt ce fait, forme le contraste le plus absolu avec les erreurs gnostiques, docétiques, ariennes, sociniennes, qui se sont, tour à tour, produites dans la manière de concevoir la personne de Jésus-Christ et est également opposé au naturalisme et au panthéisme païens.
Verset 10
Cette version rend bien la pensée de lâapôtre et motive lâavertissement du verset 8. Mais lâoriginal est plus expressif encoreâ¯; il porte «â¯Vous êtes en lui remplisâ¯Â», mot formé de la même racine que celui de plénitude (verset 9).
Par son union vivante avec Christ, le croyant devient moralement et spirituellement participant de la plénitude de la divinité qui habite en Christ (Jean 1.16â¯; Ãphésiens 3.19). Câest pourquoi cette union avec le Sauveur par la foi peut seule remplir tous les besoins de notre âme (Jean 4.13-14â¯; Jean 6.35).
Comparer Colossiens 1.16, noteâ¯; Ãphésiens 1.21â¯; Ãphésiens 1.22, note.
Verset 11
La circoncision, à laquelle les docteurs judaïsants de Colosses attachaient sans doute une haute importance, mais sans en reconnaître la signification spirituelle, était le symbole de la purification de la chair, du renouvellement de lâhomme pécheur.
Tout cela se réalise dans le croyant par son union vivante avec Christ, sans que le signe opéré par la main des hommes soit encore nécessaire. Cette régénération de notre être entier par le dépouillement du vieil homme, que lâapôtre appelle ici le corps de la chair et par la naissance de lâhomme nouveau, est plus complètement développée Colossiens 3.9â¯; Colossiens 3.10 et dans sa causalité intime, ici même, verset 12.
Le texte reçu porteâ¯: «â¯le corps des péchés de la chair â¯Â»â¯; les mots soulignés, non authentiques ici, ont été empruntés à Romains 6.6, où lâidée est à peu près la même (voir la note).
Câest ce renouvellement moral, dont la circoncision était lâimage, que Paul appelle circoncision de Christ, parce que câest lui qui lâopère.
Verset 12
Toute cette profonde penséeâ¯: le chrétien enseveli avec Christ par le baptême et ressuscité avec lui, par la même puissance de résurrection et de vie qui a ramené Christ dâentre les morts, se trouve développée Romains 6.1-11 (voir les notes et comparez Ãphésiens 2.6).
Seulement lâapôtre indique ici le moyen qui nous unit personnellement à Christ, de manière que cette transformation de notre être en lui ne soit pas seulement une image, une idée, mais une vivante réalitéâ¯; ce moyen, câest la foiâ¯; cette foi, à son tourâ¯; nâest point une notion de lâintelligence, mais une opération de Dieu en nous. Câest ainsi quâil faut entendre ces motsâ¯: la foi de lâefficace de Dieu, mots que Luther traduitâ¯: «â¯la foi que Dieu opèreâ¯Â». Bengel, Olshausen, de Wette adoptent ce sens (comparer Colossiens 1.29â¯; Ãphésiens 1.19â¯; Ãphésiens 3.7â¯; Philippiens 3.21).
Dâautres interprètes Chrysostome, Meyer, Oltramare, préfèrent le sens exprimé dans la version dâOstervaldâ¯: «â¯la foi que vous avez en la puissance de Dieuâ¯Â».
Il faut remarquer encore que Paul, en substituant ici le baptême chrétien à la circoncision juive (versets 11 et 12), en nous montrant dans le premier la réalisation spirituelle de la seconde, autorise assurément le rapport souvent établi entre ces deux signes dâadmission à lâalliance de grâce, bien que ce rapport ait été nié de nos jours et nié plutôt dans un intérêt dogmatique relatif au baptême que par une connaissance approfondie du sujet.
Verset 13
Grecâ¯: «â¯Dans le prépuce de votre chairâ¯Â», nâayant pas même, comme païens, reçu le signe extérieur de la circoncision, étant étrangers au peuple de Dieu (Ãphésiens 2.12), ce qui rend dâautant plus grande la grâce qui vous a été faite.
Voir sur la pensée de ce verset Ãphésiens 2.1â¯; Ãphésiens 2.5-6, notes.
«â¯Il vous a vivifiés avec luiâ¯Â», lui désigne Jésus-Christâ¯; le sujet de cette proposition, comme aussi des suivantes jusquâau verset 15, câest Dieu.
Le pardon des offenses, de tous les péchés, est noté ici et partout dans lâÃcriture, aussi bien que dans lâexpérience de tous les chrétiens, comme le point de départ, la source de la vie nouvelle. Et cela est dans la nature des choses. Paul écritâ¯: «â¯nous ayant pardonnéâ¯Â» (et nonâ¯: vous, comme dit le texte reçu), se considérant lui-même et tous les chrétiens comme les objets de ce pardon.
Verset 14
Grecâ¯: «â¯Il lâa ôtée du milieu, lâayant clouée à la croixâ¯Â».
Cette obligation contre nous et qui nous était contraire, câest la loiâ¯; Paul lâindique clairement en rappelant ces ordonnances (grecâ¯: «â¯ces dogmes, décretsâ¯Â», verset 20, note), ces commandements qui nous condamnaient, parce que nous les avons tous violés. Dieu a effacé cette obligationâ¯; comment il lâa fait, par quel acte surtout, câest ce que Paul indique assez par cette énergique figureâ¯: il lâa clouée à la croix (comparer pour la pensée générale Ãphésiens 2.15, note).
Verset 15
Il a vaincu toutes les puissances des ténèbres qui sâopposent à son règne. Câest ainsi quâil faut entendre ces principautés et autorités (1 Jean 3.8. Comparer Ãphésiens 6.12).
Il les a dépouillées de leur puissance et exposées, non seulement en spectacle, mais à la honte, à lâignominie (comparer Matthieu 1.19â¯; Hébreux 6.6, où se trouve le même verbe grec). Et ce triomphe sur elles, il lâa remporté en et par la croix de son Fils.
Nous traduisonsâ¯: en la croix, bien quâil nây ait ici quâun pronom (en elle, la croix du verset 14)â¯; dâautres traduisentâ¯: en lui (Christ), avec moins de raison.
Verset 16
Nul donc nâa le droit de vous juger au sujet de la loi cérémonielle ; ce nâest là que lâombre, la réalité est en Christ (16, 17).
Ne vous laissez pas enlever le prix par une fausse humilité, par un faux culte, selon les visions de ceux qui sont enflés dâorgueil, qui ne retiennent pas le Chef (la tête), en qui tout le corps, bien uni, grandit par la puissance de Dieu (18, 19).
Vous qui êtes morts avec Christ aux éléments du monde, pourquoi vous asservir à des préceptes, des interdictions, des ordonnances humaines, qui nâont que lâapparence de la sagesse, de lâhumilité, de la dévotion, par la mortification du corps (20-23).
Conclusion de lâenseignement qui précèdeâ¯: la vraie liberté et la fausse sainteté (16-23)
Par ces mots lâapôtre, après avoir exposé sa doctrine de la personne de Christ et de son Åuvre (versets 9-15), revient à lâexhortation directe, commencée à . verset 8, contre les erreurs qui menaçaient dâenvahir lâÃglise de Colosses. Il conclut (donc) du fait que la loi a été abolie par la croix de Christ (verset 14) et que nous avons tout pleinement en lui (verset 10), que personne ne doit voir dans lâobservation de préceptes et de règles ascétiques la marque de la piété et de la vie chrétienne (versets 16-21).
Quant à la nature des erreurs que Paul combat, les versets suivants ne la déterminent pas clairement, parce que cela nâétait pas nécessaire pour des lecteurs qui les connaissaient très bien. Il est évident, toutefois, que Paul a en vue des docteurs judaïsants, qui unissaient un faux spiritualisme à une légalité servile, également contraires à la vérité et à la liberté chrétiennes (voir les notes qui suivent et comparez verset 8, note, ainsi que lâintroduction à cette épître).
Quâil sâagisse ici des prescriptions mosaïques, câest ce que montre évidemment verset 17. Mais le but des faux docteurs nâétait pas, comme précédemment chez les Galates et ailleurs, dâimposer la loi de Moïse aux chrétiens dâorigine païenne, comme une condition de leur salutâ¯; ils prétendaient enseigner une sainteté supérieure qui consistait dans lâobservance de certains préceptes et il paraît quâils ne sâen tenaient pas même aux dispositions légales de lâAncien Testamentâ¯; car, tandis que la loi renfermait des directions sur les aliments (Lévitique 7.10 et suivantsâ¯; Lévitique 11.1 et suivants), on nây trouve point de règles relatives aux boissons, si ce nâest dans le vÅu du naziréat (Nombres 6.3).
Câétait donc à quelque système juif ou païen, à tendance ascétique et dualiste, que les faux docteurs empruntaient leurs idées à cet égard. Quelques interprètes pensent à la secte des Esséniens, qui vivaient retirés du monde dans des couvents au bord de la mer Morte. Mais il nâest nullement prouvé que leur influence se soit étendue jusquâen Asie Mineure. Quoi quâil en soit, lâapôtre rejette, comme contraires à la liberté évangélique, ces règles humaines qui devaient nécessairement ramener les âmes sous le joug de la légalité ou les entretenir dans une spiritualité trompeuse (comparer 1 Timothée 4.3â¯; Hébreux 13.9). Paul traite ailleurs (Romains 14) la même question à un point de vue tout différent.
Lâapôtre désigne trois espèces des fêtes juivesâ¯: dâabord, les grandes solennités de Pâques, de Pentecôte et des Tabernaclesâ¯; puis les fêtes mensuelles (nouvelle lune, Nombres 28.11-15) et enfin les sabbats ordinaires (comparer Romains 14.5â¯; Romains 14.6â¯; Galates 4.10).
Sâil sâagit ici de la simple observation des sabbats ordinaires, lâapôtre la rangeait au nombre de ces institutions judaïques à lâégard desquelles le chrétien est entièrement libre. Telle est lâopinion la plus généralement admise par les interprètes modernes, même par des hommes pleins de foi, Gerlach, Olshausen, Neander.
Calvin lui-même écrit dans son commentaire sur ce passageâ¯:
Il est certain que le sabbat juif ne peut subsister avec lâÃvangile et la liberté chrétienne. Comme tous les moyens de grâce, lâinstitution divine et permanente dâun jour de repos est pour le chrétien un privilège et non une obligation légale.
Verset 17
Grecâ¯: «â¯Le corps est de Christâ¯Â». Câest-à -dire la réalité (par opposition à lâombre) vient de Christ, lui appartient, se trouve tout entière dans sa personne et dans son Åuvre.
Lâombre, lâimage, était vraie, exacte, mais en soi-même de nulle valeur sans le corps quâelle devait révéler, auquel elle devait conduire.
Telles sont toutes les institutions de lâancienne alliance dans leur relation avec la nouvelle (comparer Jean 1.17â¯; Hébreux 8.5â¯; Hébreux 9.8-9â¯; Hébreux 10.1).
Verset 18
Le verbe employé par lâapôtre est composé dâun substantif qui désigne lâarbitre des combats, le juge des jeux et ce verbe signifie décider contre quelquâun, lui refuser le prix, le condamner. Tel est le rôle que Paul attribue aux faux docteursâ¯; ils agissent ainsi «â¯voulantâ¯Â» (le faire), ou bien (en reliant le mot à ce qui suit) «â¯prenant plaisir à lâhumilité et à un culte des angesâ¯Â».
Dâautres traduisentâ¯: «â¯Que personne ne sâétablisse de sa propre volonté juge du prixâ¯Â» (verset 16), et cela, «â¯par un esprit de (fausse), humilité et par un culte rendu aux angesâ¯Â».
Le sens des deux versions est à peu près le même.
Lâerreur peut enlever au chrétien le prix de la course (1 Corinthiens 9.24â¯; Philippiens 3.14), et le danger, à Colosses, en était dâautant plus grand que cette erreur se présentait sous les apparences dâune fausse humilité, qui consistait à ne vouloir pas sâadresser à Dieu directement, mais par lâintermédiaire des anges, auxquels on était ainsi conduit à rendre un culte idolâtre. Ce culte des anges avait à sa base des spéculations philosophiques, comme le prouvent les paroles qui suivent (voir lâIntroduction).
Ce qui montre combien lâavertissement de lâapôtre était fondé et nécessaire, câest que ce culte des anges se perpétua dans lâAsie Mineure, surtout en Phrygie et en Pisidie, au point que le concile de Laodicée, en 364, dut interdire aux Ãglises lâusage dâadresser des prières aux anges.
Dans les mystères du monde des esprits, dont Dieu ne nous a révélé que ce qui peut nous servir dâavertissement, ou nous inspirer du courage pour tendre vers la perfection.
Plusieurs manuscrits de la plus grande autorité omettent dans cette phrase la particule négative, en sorte quâil faudrait traduireâ¯: «â¯Pénétrant, scrutant des choses quâil a vuesâ¯Â», mais quâil a vues dans ses visions fantastiques. Ce mot ainsi employé renferme une ironie, tandis quâailleurs il a son sens sérieux (Apocalypse 1.2â¯; Apocalypse 9.17). Cette variante est mieux autorisée que celle du texte reçu.
Grecâ¯: «â¯Enflé par lâentendement de sa chairâ¯Â», câest-à -dire sa raison influencée par la chair et non éclairée par lâEsprit de Dieu. Et dès lors enflé follement, ou sans raison. Il nâest pire orgueil que celui qui se voile sous une fausse humilité, ou sâalimente dâune spiritualité fantastique.
Verset 19
Les faux docteurs de Colosses ne professaient point dâavoir rejeté Jésus-Christâ¯; autrement, ils nâeussent plus exercé aucune influence et Paul nâaurait pas pris la peine de les combattreâ¯; mais, comme toute erreur essentielle nous éloigne de Christ, nous le voile, celle quâils prêchaient les avait déjà séparés du Chef, dans la communion duquel seul le corps et les membres peuvent posséder la vie et se développer (voir sur lâensemble de ce passage Ãphésiens 4.15â¯; Ãphésiens 4.16, note).
On peut traduire aussiâ¯: «â¯bien uni au moyen des jointures et ligaments, dont il est abondamment pourvuâ¯Â».
Un accroissement de Dieu, câest, suivant les uns, le développement de la vie intérieure que Dieu lui-même opère, dont il est lâauteur et la source. Dâaprès dâautres, ce serait lâaccroissement «â¯agréable à Dieuâ¯Â» (Calvin) «â¯que Dieu demandeâ¯Â» (Oltramare), comme les Åuvres de Dieu (Jean 6.28), ce qui sâaccorderait mieux avec le commencement du verset, où Paul a déjà indiqué la source de laquelle le corps tire son accroissement, savoir Jésus-Christ, le Chef.
Verset 20
Comparer sur cette mort du chrétien avec son Sauveur Colossiens 2.12â¯; Romains 6.1-11â¯; Galates 6.14.
Et sur ce terme, les éléments du monde, verset 8 et Galates 4.3, note.
Ces éléments du monde, dont Dieu sâétait servi dans sa loi, durant lâenfance de son peuple, devaient conduire ce dernier à de plus hautes véritésâ¯; y retourner après que lâÃvangile a donné la réalité, la vie quâils préfiguraient, câest retomber dans la servitude. Cette rechute sâest vue et se voit encore partout où Christ est voilé par dâautres moyens de salut, partout où dâautres médiateurs que lui viennent se placer entre Dieu et nous.
Grecâ¯: «â¯Pourquoi êtes-vous encore dogmatisés, comme siâ¦â¯Â» Lâapôtre emploie ce terme pour rappeler les ordonnances quâil a présentées au verset 14 comme abolies par la mort de Christâ¯; ces ordonnances se nomment en grec des dogmes.
Ce dernier mot nâa jamais, dans lâÃcriture, le sens quâil a reçu depuis dans le langage ecclésiastiqueâ¯: il vaudrait la peine de sâen souvenir (comparer Ãphésiens 2.15, note).
Au verset suivant, Paul exprime dâune manière frappante le légalisme de ces ordonnances ou de ces défenses minutieuses qui rappellent si bien celles dont les pharisiens chargeaient les consciences.
Verset 21
Quâon remarque la progressionâ¯: Ne point manger, ne point goûter, ne point toucherâ¯! (comparer verset 16)
Il sâagit en effet ici de minutieuses interdictions concernant le manger et le boire. Et voilà ce qui constituerait la saintetéâ¯!
Verset 22
Ce verset a donné lieu à diverses interprétationsâ¯; en voici dâabord la traduction littéraleâ¯: «â¯Lesquelles sont toutes pour la corruption, par lâusage (ou par lâabus), selon les commandements et les doctrines des hommesâ¯Â».
On peut entendre par lesquelles, les choses quâil serait défendu de manger, de goûter, de toucher (en un mot, les aliments) et Paul déclarerait que ces choses, destinées à être détruites par lâusage journalier quâon en fait, ne méritent pas que lâon y attache une importance religieuse (comparer 1 Corinthiens 6.13â¯; Matthieu 15.11).
Dans cette interprétation, il faut rattacher le dernier membre de la phrase (selon les commandements et les doctrines des hommes), non à ce qui précède immédiatement, non à ces choses qui périssent, mais au verset 20.
Ainsi, dans cette explication de notre verset, qui est celle de Calvin, lâapôtre combattrait ces interdictions légales par ces deux argumentsâ¯: ce sont des choses matérielles destinées à périr et elles ne sont défendues que par des préceptes humains.
Une autre interprétation consiste à voir dans ces choses les défenses elles-mêmes que Paul cite. Et dans ce cas, il déclarerait que ces choses conduisent à la corruption morale, par lâusage (ou par lâabus) quâon en fait, selon les commandements et les doctrines des hommes (comparer Galates 6.8).
Si la première de ces interprétations parait dâabord la plus naturelle, lâautre est plus conforme à la construction du texte original et surtout à la réflexion qui suit (verset 23). Quelle que soit, du reste, la signification quâon préfère, on y trouvera toujours une puissante réfutation de lâerreur pernicieuse que lâapôtre combat.
Verset 23
Ce dernier verset achève de développer le jugement de Paul sur ces commandements et ces doctrines des hommes.
Ils ont bien quelque apparence (ou quelque renom) de sagesseâ¯; on veut même y voir une sagesse plus profonde que dans le simple Ãvangile de Christâ¯; en quoi consiste-t-elleâ¯? En un culte ou une dévotion volontaire, arbitraire (comparez verset 18, où se retrouvent les mêmes termes et où est mentionnée une forme de ce culte), qui va au-delà même de ce que Dieu commande (ainsi les «â¯conseils de lâÃgliseâ¯Â», à côté des commandements de Dieu)â¯; en une humilité qui affecte de voir de lâorgueil dans la liberté du chrétien sauvé par grâce (comparez verset 18)â¯; en un traitement du corps sans ménagement, puisquâon lui impose de dures privations, même dans le manger et le boire (verset 21), et quâon nâa aucun égard à ce qui peut satisfaire la chair.
Cette dernière phrase, littéralement traduite, porteâ¯: «â¯Non en quelque honneur pour le rassasiement de la chairâ¯Â».
Dâaprès plusieurs commentateurs, Paul énoncerait ici la proposition qui doit répondre à celle introduite par il est vrai. Ils traduisentâ¯: «â¯mais ces ordonnances sont sans valeur aucune, elles tendent au rassasiement de la chairâ¯Â».
Ce langage de lâapôtre renferme une pénétrante ironie et lâon dirait que ces paroles sont toutes dirigées contre des doctrines qui ont cours aujourdâhui dans une immense fraction de la chrétienté. Certes, malgré ces principes si larges, Paul ne saurait être accusé dâindulgence pour la chair, car il prêche en toute occasion et ici même (verset 20, note), la mort, le crucifiement du vieil homme (comparer 1 Corinthiens 9.27).
Mais ce quâil combat avec tant dâénergie, câest une fausse spiritualité qui consiste à mépriser le corps et à chercher la sainteté dans de faciles macérations, qui, loin de crucifier lâorgueil, lui servent plutôt dâaliment. Ce nâest que par une communion intime avec Christ que peut se produire en nous toute la puissance de sa mort et de sa résurrection.