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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/colossians-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur Colossians 2". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-23
(v. 1) â Lâapôtre, dans ce qui précède, avait parlé dâune manière générale de son travail et des combats quâil soutenait par lâefficacité de la puissance de Christ agissant en lui, afin de présenter tout homme parfait en Christ. Mais il voulait que les saints qui ne le connaissaient pas personnellement, qui nâavaient pas vu son visage, sussent aussi particulièrement le vif intérêt quâil leur portait, et comme son cÅur les embrassait ainsi que tous les autres. Il nomme spécialement, et lâassemblée de Colosses et celle de Laodicée, comme ayant une grande part dans ses exercices dââme, dans sa sollicitude et ses prières, dans ce combat quâil soutenait pour elles. Les saints, dans ces deux localités, étaient exposés à de grands dangers; ils couraient risque de cesser dâapprécier la personne de Christ; nous pouvons bien voir, par la lettre du Seigneur à lâange de Laodicée, que ces exhortations à tenir «ferme le Chef», étaient bien nécessaires. Hélas! les Laodicéens nâavaient pas tenu compte de ce qui leur avait été dit, et en étaient venus à se croire riches sans Christ (Apoc. 3:14-22). Lâapôtre, dont lâÅil spirituel discernait lâétat des âmes et voyait ce qui les menaçait, combattait avec énergie pour les Colossiens et les Laodicéens.
(v. 2, 3) â Le but du combat spirituel à lâégard de ceux pour lesquels Paul avait une si vive sollicitude, est indiqué dans ces versets. Câest «afin», dit-il, «que vos cÅurs soient consolés, étant unis ensemble dans lâamour et pour toutes les richesses de la pleine certitude dâintelligence, pour la connaissance du mystère de Dieu, dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance». Il y a ici trois choses qui sont lâobjet du combat et des prières de Paul pour les Colossiens. Premièrement, câest quâils soient «consolés», encouragés et affermis, selon toute la signification de ce mot (voyez 1 Thess. 3:2; et 2 Thess. 2:17). En second lieu, lâapôtre désirait quâils fussent unis ensemble dans lâamour. Non pas simplement dans lâaffection fraternelle, dans lâamour les uns pour les autres, mais dans ce qui est la source de tout vrai amour et ce qui seul unit réellement, savoir lâamour de Christ, cet amour connu dans une union réelle et consciente avec Christ, le Chef du corps, amour qui est le lien de la perfection (chap. 3:14). Lâamour de Christ réalisé dans une vivante union avec lui, par tous les membres du corps, est ce qui les unit par la grâce et la puissance de lâEsprit Saint. Enfin, troisièmement, lâapôtre luttait dans ses prières, pour que les Colossiens possédassent toutes les richesses de la pleine certitude dâintelligence, pour connaître «le mystère de Dieu». Le chrétien a besoin dâintelligence pour connaître la plénitude de la vérité divine dont le centre est Christ. Mais ce nâest pas lâintelligence naturelle qui se livre à toute espèce de raisonnements et de spéculations sur les choses de Dieu, et qui ainsi sâégare. Câest lâintelligence éclairée par lâEsprit Saint et qui est toujours jointe à lâamour. «La connaissance enfle, mais lâamour édifie», dit Paul (1 Cor. 8:1). «Les yeux de votre cÅur étant éclairés, pour que vous sachiez», dit-il ailleurs (Ãph. 1:18). De plus lâapôtre désire pour les fidèles de Colosses «une pleine certitude dâintelligence»; il ne sâagit pas seulement de connaître, mais dâavoir la certitude entière que ce que lâon a saisi par lâintelligence et le cÅur est bien la vérité divine, et ici câest Christ, de sorte que lâon ne vacille pas, que lâon ne soit pas à se demander si lâon est bien dans le vrai, si lâon nâa pas à chercher autre chose. On est pleinement assuré que Christ et ce que lâon possède en lui, sont bien la pleine et entière vérité de Dieu. Et lâapôtre, pour exprimer la valeur dâune telle certitude, la présente par ces mots: «toutes les richesses». Quel trésor, en effet, pour lââme dâavoir saisi «le mystère de Dieu», et dâen être pleinement assurée!
Ainsi ces trois choses sont: lâencouragement qui affermit lââme, lâamour dans lâunion avec Christ qui la réchauffe, et lâintelligence de la vérité qui lâéclaire. La possession de ces trois grâces rend capable de résister à lâerreur qui ébranle, tend à séparer de Christ, et jette le doute, lâincertitude et le trouble dans le cÅur.
Ces trois choses devaient concourir à établir les Colossiens dans la connaissance du «mystère de Dieu». Quâest-ce que ce mystère? Ce nâest pas simplement ce qui avait été caché dès les siècles et les générations concernant lâÃglise, composée des croyants juifs et gentils placés sur un même pied, et unie à Christ, son chef dans le ciel. Câest cela, et câest plus. Ce mystère de Dieu, ce sont toutes les gloires de la Personne de Christ révélées dans le premier chapitre, et toute lâÅuvre de la rédemption avec ses conséquences infinies. Et câest pourquoi lâapôtre ajoute: «Dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance» (ou science). Il ne sâagit point ici de la sagesse humaine qui règle notre conduite dans les choses dâici-bas, bien que nous ayons à être sages et prudents à leur égard; la connaissance, non plus, nâest pas celle des choses que lâesprit naturel de lâhomme acquiert par ses facultés; la sagesse et la connaissance se rapportent ici aux choses divines, et ont pour objet les pensées de Dieu, lâune étant la perception de leur vérité et de leurs relations entre elles, et lâautre lâintelligence que lâon en a, mais une intelligence spirituelle qui les fait comprendre et apprécier. Ces deux choses, «sagesse» et «connaissance», sont souvent réunies par lâapôtre (voyez chap. 1:9; 1 Cor. 12:8; Ãph. 1:17). Toutes les choses auxquelles sâappliquent la vraie sagesse et la vraie science, sont nommées ici «les trésors», à cause de leur prix infini: Christ en étant le centre. Tout ce qui tendrait à une autre fin que lui, ou qui lâamoindrirait, serait lâobjet dâune fausse sagesse et dâune fausse science.
Remarquons encore le mot «cachés», ce qui ne veut pas dire que lâhomme ne puisse les connaître et les posséder. LâEsprit Saint les révèle dans la Parole. Mais lâhomme naturel, avec sa sagesse hautaine et sa vaine science, ne peut les découvrir (lisez 1 Cor. 2:6-8). Pour lui, ces trésors sont cachés, car il ne veut pas de Christ. «Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre», dit le Seigneur Jésus, «parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants» (Matt. 11:25). Mais celui qui, dans lâhumilité, a appris à connaître Dieu en Christ, pénètre par la foi toujours plus dans ces trésors de sagesse, de science divine, de vérité, de lumière, qui rayonnent de ce centre divin â Christ â et à mesure quâil y entre, son cÅur sây réchauffe, et il est mis à lâabri des vaines recherches de la sagesse et de la science humaines. Câétait le but de lâapôtre, dont on peut ainsi traduire la pensée: «Quâallez-vous chercher auprès de tous ces docteurs qui prétendent vous mener à des hauteurs plus grandes que celles où le christianisme vous a conduits? Dans le mystère de Dieu, quâil a bien voulu vous révéler en Christ, sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. En lui, dans sa glorieuse Personne, à laquelle sa grâce vous a unis, vous avez tout».
(v. 4) â De là lâexhortation de ce verset: «Or je dis ceci, afin que personne ne vous séduise par des discours spécieux», de faux raisonnements qui sembleraient fondés sur des vérités chrétiennes. Les discours persuasifs qui auraient une apparence de sagesse, mais qui, nâétant pas puisés dans la sagesse et la science divines, tendraient à introduire quelque chose qui séparerait lââme de Christ.
(v. 5) â Nous voyons encore ici la tendre sollicitude de Paul pour les chrétiens de Colosses. «Absent de corps», et même ne les ayant jamais vus, il prenait cependant une vive part à ce qui concernait leur bien-être spirituel. Il était avec eux «en esprit», sa pensée, toujours occupée de Christ, lâétait aussi par conséquent des membres de son corps, soit pour sâaffliger sâil y avait quelque chose qui allât mal, soit pour avertir si quelque danger menaçait, soit pour se réjouir sâil trouvait quelque fruit dans la marche des saints du Seigneur. Fidèle serviteur de son Maître dans son service envers lâAssemblée entière, et non pour une localité spéciale, il est un modèle pour ceux qui sont appelés à travailler dans la même Åuvre. Ãtant donc en esprit au milieu des Colossiens, il trouvait un motif de joie dans lâordre selon lequel ils marchaient, et dans la fermeté de leur foi. Il les voyait marcher, pour ainsi dire, en bon ordre de bataille, comme des soldats qui, serrés les uns contre les autres, sâappuient et se soutiennent mutuellement. Leur foi étant dans le Christ, lui en était lâobjet, ensemble ils sâappuyaient sur lui; ils nâauraient pas voulu se détourner de Celui qui les avait sauvés et amenés à Dieu; ils étaient restés fermes jusque-là . Mais lâennemi cherchait à les séduire; il dirigeait ses batteries justement contre la Personne de ce Chef adorable. Des doctrines pernicieuses, judaïques et philosophiques, avec de hautes prétentions, tendaient à sâinsinuer parmi eux et à les séparer peu à peu, sans quâils sâen doutassent, de la Personne de Christ, et sâils les écoutaient, bientôt lâordre serait rompu, leur foi chancellerait, et ils seraient la proie de lâadversaire. Voilà pourquoi lâapôtre en appelle à lâordre qui existait encore et à la foi encore ferme chez eux, pour les mettre en garde contre le danger terrible qui les menaçait. Combien de nos jours, où tant de spéculations ont cours sur la Personne du Seigneur et tendent à la rabaisser, les chrétiens sincères qui veulent être fidèles à leur Seigneur, nâont-ils pas à se garder de ces idées étrangères, de ces fatales erreurs qui se présentent sous des apparences spécieuses, et une fois reçues ne vont à rien moins quâà ébranler et renverser la foi!
(v. 6 et 7) â Lâapôtre sâappuie donc sur ce qui le réjouissait et quâil approuvait chez les Colossiens, pour les exhorter à y persévérer. Câétait ce quâils avaient reçu «dès le commencement» de leur foi, et il est bien remarquable que ce soit là une exhortation si souvent répétée dans la Parole. Lâhomme veut ajouter, de son propre fonds, ses idées à lui, à ce que Dieu nous révèle; il veut un développement en dehors de ce que lâÃcriture nous présente, mais constamment la Parole nous ramène à ce qui était «dès le commencement» câest-à -dire à Christ, le centre des pensées de Dieu. Ainsi Paul dit aux Colossiens: «Comme donc vous avez reçu le Christ Jésus, le Seigneur, marchez en lui». Lâapôtre fait appel à ce qui était en eux une expérience personnelle, à ce quâils avaient reçu. Et quâétait-ce? Non pas un système de doctrines, un ensemble de vérités, mais câétait Christ lui-même, sa Personne, devenue lâobjet de leur foi et par là aussi de leurs affections. Et câest Christ tout entier, comme lâexpriment tous les noms qui lui sont attribués: le Christ, Celui qui sâest donné pour nous; Jésus, ou Jéhovah le Sauveur, câest son nom personnel, le Seigneur, Celui qui a lâautorité. Autour de lui tout se groupe, à lui tout se rattache, et la doctrine chrétienne nâest tout entière que le développement de ce quâil est, de ce quâil a fait, et de lâaccomplissement des desseins de Dieu relativement à la gloire de sa Personne. Connaître Christ, câest connaître Dieu, lâamour, la vie, le salut et la gloire. Lâavoir reçu par la foi dans son cÅur, sous lâaction et la puissance de lâEsprit Saint, câest posséder toutes ces choses; que faut-il de plus? Il faut ce que lâapôtre ajoute: «Marchez en lui»; non pas seulement pour lui, par lui, ou avec lui, mais en lui, ce qui implique une communion intime avec lui, qui résulte de la conscience que nous avons de lui être unis, communion dans laquelle nous goûtons tout ce quâil est en amour, en grâce, en vie, en puissance et qui a son reflet dans notre marche, dans notre conduite journalière, communion qui écarte dâinstinct tout ce qui porterait atteinte à sa glorieuse Personne.
Lâapôtre nous montre le ressort caché de cette marche en Christ dans ces paroles: «enracinés et édifiés en lui». Les racines dâun arbre, tout en ne paraissant point au-dehors, le maintiennent debout. Plus elles sâenfoncent dans la terre, plus lâarbre est ferme et peut résister aux efforts de la tempête. Par les racines aussi, lâarbre tire les sucs nécessaires à son existence et à sa croissance. Ainsi en est-il de Christ pour le fidèle. Câest de lui, câest de la connaissance toujours plus profonde, plus réelle et plus intime de sa Personne et de son amour â lâamour de Christ qui surpasse toute connaissance (Ãph. 3:19), que le chrétien tire sa force et puise sa vie, câest ainsi quâil peut croître et se développer et braver les assauts de lâadversaire. Lâapôtre ajoute: «édifiés en lui», établis sur lui, comme sur une base inébranlable, ainsi quâun édifice sur un solide fondement.
La conséquence de ce qui précède est lâaffermissement dans la foi. Câest la connaissance de Christ, câest la communion avec lui, câest la jouissance de ce quâil est, câest la réalisation dans le cÅur de tout ce qui est renfermé dans sa Personne bénie, qui nous affermit dans la foi, câest-à -dire dans la doctrine chrétienne. Elle nâest plus pour nous simplement une affaire dâintelligence, mais elle sâempare du cÅur et des affections, en même temps que de la vie. Puis remontant toujours au commencement de leur vie chrétienne, lâapôtre dit: «selon que vous avez été enseignés», et non selon ce que vous enseignent les faux docteurs. Ãpaphras, un fidèle serviteur du Christ, leur avait fait entendre «la grâce de Dieu en vérité», câest en cela quâils avaient à persévérer: la grâce de Dieu connue selon la vérité qui est en Christ. Lâapôtre Jean exhorte aussi les chrétiens, afin que ce quâils ont entendu dès le commencement demeure en eux, et il ajoute, parlant de lâonction reçue de Christ, câest-à -dire lâEsprit Saint: «Et selon quâelle vous a enseignés, vous demeurerez en lui», câest-à -dire en Christ (1 Jean 2:24-27). Partout nous trouvons les mêmes exhortations à ne pas chercher des nouveautés, et à ne pas prêter lâoreille à ceux qui les enseignent, parce que partout et de tout temps, câest la pente naturelle du cÅur et le piège de lâennemi.
Affermis ainsi dans la foi, selon lâenseignement quâils avaient reçu, les Colossiens devaient aussi y abonder, câest-à -dire que leur foi devait sâemparer de plus en plus de ce qui leur était donné en Christ. Lââme heureuse dans la jouissance toujours plus grande des trésors dâamour et de grâce qui se trouvent en lui, exprime sa reconnaissance par des actions de grâces.
(v. 8) â Maintenant vient lâavertissement relatif aux dangers qui les menaçaient. «Prenez garde», dit lâapôtre, «que personne ne fasse de vous sa proie (ou ne vous emmène comme une dépouille) par la philosophie et par de vaines déceptions, selon lâenseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ». Ceux dont lâapôtre parle ici, sont ces docteurs philosophes, raisonneurs et judaïsants, qui mêlaient artificieusement leurs spéculations intellectuelles avec les cérémonies légales données autrefois de Dieu au peuple juif, mais ayant fini leur temps. Ils sâappuyaient du fait que Dieu les avait données, afin de sâaccréditer eux-mêmes, et de faire passer leurs propres idées qui toutes tendaient à rabaisser Christ. Ils sont comparés à des loups qui voulaient faire des chrétiens leur proie, comme Paul lâavait exprimé aux anciens de lâassemblée dâÃphèse: «Il entrera parmi vous des loups redoutables qui nâépargneront pas le troupeau» (Actes 20:29). Les anciens devaient veiller sur le troupeau, mais les simples fidèles, même une simple femme (2 Jean 8-10), ont à prendre garde à ceux qui voudraient les enseigner dâun enseignement dâhomme et non selon Christ.
Par philosophie, lâapôtre veut dire cette connaissance faussement ainsi nommée (1 Tim. 6:20), par laquelle lâhomme prétend, par ses propres facultés et ses raisonnements, arriver à la connaissance des choses de Dieu. Lâesprit naturel ne peut connaître que les choses qui sont de son domaine; lâEsprit de Dieu seul révèle les choses de Dieu (voyez 1 Cor. 2:11). Le propre de cette philosophie est de conduire lâhomme à nier ce quâelle ne peut comprendre et soumettre à ses raisonnements. Câest ainsi que, de nos jours, elle sâattaque, comme autrefois, au mystère de la Personne de Christ et de la rédemption, et que lâon voit même des docteurs portant le nom de chrétiens, suivre ces raisonnements, ces vaines déceptions qui conduisent à dépouiller le chrétien de ce quâil a de plus précieux, la Personne de son Sauveur. Combien vaines sont-elles, ces déceptions! Lâesprit est trompé par cette philosophie qui ne donne rien pour satisfaire les réels besoins de lââme. Quel danger dâécouter la voix de ces docteurs! Combien nous avons à veiller!
En même temps, à leurs spéculations intellectuelles, ils joignaient lâenseignement ou la tradition des hommes. Les Juifs avaient une quantité de ces traditions auxquelles ils attachaient une grande autorité, autorité aussi et plus grande souvent pour eux, que celle des Ãcritures. Le Seigneur le leur reproche en termes énergiques (Matt. 15:1-11). Tout cela constituait une religion qui sâadaptait bien à lâhomme dans la chair. Elle était selon «les éléments du monde», câest-à -dire selon des principes appropriés à lâhomme, tel quâil est comme descendant dâAdam et vivant dans ce monde. Câétait un contraste de tous points avec le vrai christianisme qui est céleste. Lâenseignement contre lequel les Colossiens étaient mis en garde, et nous avec eux, nâétait pas «selon Christ», le Christ céleste dont les gloires ont été présentées dans le chapitre précédent et dans lequel se trouvent toute sagesse, toute plénitude, et tout ce qui répond à nos besoins. Cet enseignement rabaissait Christ pour exalter lâhomme, et privait le chrétien de ce qui seul peut remplir le cÅur.
(v. 9) â Lâapôtre revient donc avec bonheur à ce grand sujet, Christ, pour montrer que là , en lui, nous trouvons toutes les bénédictions, en dehors des spéculations de lâesprit humain, en dehors des superstitions auxquelles lâhomme est disposé à sâadonner, en dehors des formes par lesquelles il cherche à satisfaire Dieu.
Il vient de nommer Christ, et son âme le contemple dans sa grandeur divine et sa pleine suffisance pour nous. «Car en lui habite toute la plénitude de la Déité corporellement». Lâapôtre met devant nous, en contraste avec les spéculations des hommes, Christ vrai Dieu et vrai homme, ainsi quâil lâa déjà fait au chapitre 1. La plénitude de la Déité exprime ce que Dieu est comme Dieu, son essence, ses attributs et ses perfections, sa gloire. Et elle «habite», non a habité, corporellement, substantiellement et réellement en Christ homme. Cette union ineffable de Dieu avec lâhomme â un homme parfait, forme avec lui un seul Ãtre, mystère devant lequel nous ne pouvons quâadorer. Câest la Parole qui est devenue chair, ainsi que le dit Jean (Jean 1:14). La plénitude de la Déité sâest plu à habiter au milieu des hommes dans cet homme, le Christ Jésus, non en le revêtant de dons excellents et en en faisant par sa sainteté et ses perfections morales un homme à part et au-dessus des autres, mais par une union personnelle, de sorte que lâon peut dire de Christ: Il est Dieu et il est homme, mais câest Christ qui est cela. Et remarquons quâil est dit «habite», câest une chose permanente qui existe maintenant quâil est glorifié, comme lorsquâil était sur la terre. Quâon le prenne dans la crèche, à Bethléem, ou dans les bras de Siméon, ou à douze ans dans le temple interrogeant les docteurs, ou ensuite à Nazareth, soumis à ses parents; ou bien que ce soit dans le cours de son ministère, ou sur la croix, et enfin dans la gloire; où que ce soit, autrefois, aujourdâhui et dans lâéternité, il est Celui en qui habite corporellement toute la plénitude de la Déité.
(v. 10) â Voilà ce quâil est dans sa Personne, et, dans ce v. 10, nous voyons ce que nous sommes en lui â «accomplis», pleins ou remplis, câest-à -dire quâen lui nous avons tout devant Dieu, rien ne nous manque; notre position est parfaite. En cherchant à ravir à Christ quelque chose de sa gloire, on nous ôterait quelque chose de notre position devant Dieu. Mais du moment que toute la plénitude de la Déité habite en lui, nous avons en lui tout ce quâil nous faut devant Dieu, là en lui nous sommes dans toute la perfection de sa Personne. Quelle place pour le chrétien! Il est accompli devant Dieu en Christ, étant uni à ce Chef glorieux.
Lâapôtre ajoute quâil est «le chef de toute principauté et autorité». Lâhomme, dans sa folie, serait disposé à fléchir les genoux devant les anges (v. 18); câest à quoi Satan voulait entraîner les Colossiens par le moyen des faux docteurs et de leurs raisonnements. Mais Christ est Chef de ces autorités et de ces puissances célestes, quel que soit leur rang. Il est au-dessus dâelles, non seulement comme Dieu qui les a créées (chap. 1:16), mais aussi comme homme glorifié, il a été établi au-dessus de toutes (Ãph. 1:21). En lui, bien loin dâavoir à les adorer, nous sommes au-dessus dâelles. Il nous suffit pleinement, soit que nous le considérions comme nous donnant, en lui-même, une position parfaite devant Dieu, soit comme lâObjet divin qui seul peut remplir nos cÅurs. En lui, nous avons tout, car nous sommes au centre des délices divines.
(v. 11-15) â Lâapôtre, dans ces versets, montre en détail que le croyant a, en effet, tout en Christ, et nâa rien à chercher en dehors de lui dans les enseignements humains, les traditions et les observances dâun culte terrestre.
En premier lieu (v. 11), le chrétien est «circoncis dâune circoncision qui nâa pas été faite de main, dans le dépouillement du corps de la chair par la circoncision du Christ». La circoncision faite de main dans la chair, était le signe établi de Dieu de son alliance avec Israël, son peuple terrestre; pour faire partie de ce peuple, il fallait être circoncis. En même temps, cette cérémonie avait une signification spirituelle, elle était le symbole du dépouillement de la chair. Les docteurs judaïsants, sans reconnaître cette signification, attachaient une grande importance à la circoncision (voyez Actes 15:1; Gal. 6:12, 13), et voulaient y astreindre les croyants dâentre les gentils. Lâapôtre renverse ici leurs prétentions, en montrant que les chrétiens ont en Christ la réalité de ce dont la circoncision nâétait que le signe. Par la foi, ils ont part à lâefficacité de la mort de Christ; ils sont morts avec lui, et dans cette mort, ils ont trouvé le vrai dépouillement du corps de la chair â non du corps mortel â mais de lâensemble du péché considéré ici comme un organisme complet â un corps. Possédant en même temps la puissance de vie qui est en Christ, ils se tiennent pour morts au péché. Câest là ce que lâapôtre appelle la circoncision du Christ. Nous trouvons cette doctrine en Rom. 6:6 et 7. «Notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché soit annulé pour que nous ne servions plus le péché. Car celui qui est mort est justifié (quitte) du péché». Puis il ajoute: «Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus». Tel est le grand privilège du chrétien; voilà ce quâil trouve dans la mort du Christ auquel il est uni; non pas seulement que Christ est mort pour ôter ses péchés et annuler la condamnation qui était sur lui, mais quâil est mort avec Christ, uni à lui dans cette mort â pour que le corps du péché en lui soit annulé; il lâa ainsi dépouillé complètement. Remarquons bien que ce nâest pas une chose à accomplir par des efforts graduels; câest une chose accomplie: «vous avez été circoncis», «notre vieil homme a été crucifié», câest un fait; et câest en vertu de cette relation avec Christ, et de cette position en Christ où il est de fait, que le chrétien est armé contre le péché, auquel il est mort, et est délivré de sa servitude. La mort avec Christ et la vie en lui, est le point de départ. Se tenant pour mort au péché, et ayant la vie en Christ, il peut servir Dieu. Quelle grâce merveilleuse!
(v. 12) â Ici, nous trouvons le baptême, cérémonie chrétienne, qui est aussi un signe dâune chose spirituelle, et qui explique bien ce qui précède. Le baptême est le signe de notre entrée dans cette mort avec Christ: «ensevelis avec lui dans le baptême», câen est la déclaration publique. Ãtre enseveli, câest la disparition finale de lâhomme de la scène présente, de même être enseveli avec Christ indique moralement la fin de lâhomme en Adam, aussi bien que notre fin. Nous en avons fini avec notre état dans la chair. Mais on nâen reste pas là . Nous passons, ou plutôt nous avons passé dans un état nouveau. Christ nâest pas seulement mort, et nâa pas été seulement enseveli. Il est aussi ressuscité, passant ainsi dans cette nouvelle vie sur laquelle la mort nâa plus de puissance (Rom. 6:9). Nous sommes aussi ressuscités ensemble avec lui, nous sommes avec lui dans cet état nouveau, et le baptême est le signe à la fois de notre mort et de notre résurrection avec Christ. Quel heureux renouvellement! Ãtre morts à ce que nous étions dans la chair et qui nâamenait pour nous rien que misère, et être ressuscités et participants de cette nouvelle vie de lumière, dâamour et de bonheur où Christ se trouve, sur un terrain où le péché et le jugement nâont plus de place!
Lâapôtre nous fait ensuite connaître le moyen par lequel ces choses deviennent en nous une vivante réalité, et ne restent pas une affaire dâintelligence. Ce moyen, câest la foi. Elle sâapproprie ce qui nous est présenté et le rend nôtre. Mais ce qui produit et la foi et cette nouvelle vie en Christ, câest lâopération puissante de Dieu qui a été manifestée dans la résurrection de Christ. Câest ainsi que nous lisons dans les Ãphésiens: «Pour que vous sachiez... quelle est lâexcellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon lâopération de la puissance de sa force, quâil a opérée dans le Christ, en le ressuscitant dâentre les morts... Et nous, alors même que nous étions morts dans nos fautes, il nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce), et nous a ressuscités ensemble...» (Ãph. 1:19, 20; 2:5, 6).
(v. 13) â Ce verset contient en même temps la doctrine de lâépître aux Ãphésiens et celle de lâépître aux Romains: nous y voyons la mort morale dans laquelle nous étions dans nos péchés, et le poids de la condamnation qui pesait sur nous à cause de ces péchés. En Christ, nous avons la réponse à ces deux choses. Il a pris sur lui la condamnation due au péché, il est mort pour nous, et nous avons ainsi par lui le pardon de toutes nos fautes, il nây a plus de condamnation pour nous. De plus, il est ressuscité, et nous, ressuscités avec lui, nous participons à cette vie dans laquelle il est entré; nous sommes sortis de la mort où nous étions et nous sommes vivifiés ensemble avec lui.
Remarquons que lâapôtre dit aux Colossiens: «Vous étiez morts dans vos fautes et dans lâincirconcision de votre chair». Les Juifs étaient bien aussi par nature morts dans leurs fautes (Ãph. 2:5), mais ils étaient circoncis comme gage que lâalliance et les promesses leur appartenaient; ils avaient un Dieu et une espérance (Ãph. 2:11 12). Les pauvres gentils nâavaient rien de tout cela. Morts dans leurs fautes, ils lâétaient aussi dans lâincirconcision de leur chair: ils nâavaient aucun droit devant Dieu; ils ne pouvaient être que les objets de sa pure et souveraine grâce, et elle sâétait exercée envers eux. Lâapôtre le rappelle aux Ãphésiens (2:5, 8). Quel sujet de reconnaissance pour nous! Mais lâapôtre dit ensuite: «Nous ayant pardonné toutes nos fautes». Les Juifs avaient tout aussi besoin du pardon et de la grâce qui vivifie que les gentils eux-mêmes. Tout en reconnaissant leurs privilèges spéciaux, la Parole les place toujours, comme pécheurs, sur le même pied que les gentils. Le péché nous a placés tous dans la mort et sous la condamnation; en Christ mort et ressuscité, tous peuvent trouver le pardon et la vie. Quel bonheur de les posséder, et non pas seulement de savoir quâils sont en lui, ces trésors précieux! Ce qui nous manque trop souvent, câest de réaliser ces grâces dans notre âme par une foi qui sâen empare et nous en fait jouir. Remarquons encore que le pardon est à la base de tout dans la vie chrétienne, câest le commencement. Lâapôtre dit: «nous ayant pardonné toutes nos fautes». Câest après ce pardon que vient la vivification avec Christ. Il a laissé derrière lui, dans sa mort, la condamnation quâil avait prise sur lui, et nous lâavons aussi derrière nous, et dans sa résurrection, nous avons la vie. Enfin, faisons attention à ces mots: «Toutes nos fautes». Le pardon est complet, rien ne reste à notre charge. Quelle sécurité pour lââme croyante! Dans cette vie nouvelle en Christ, il nây a plus de condamnation, car il nây a plus de fautes (Rom. 8:1).
(v. 14) â Une autre grâce nous est présentée ici comme résultat de la mort de Christ sur la croix: «Ayant effacé lâobligation qui était contre nous, laquelle consistait en ordonnances, et qui nous était contraire, et il lâa ôtée en la clouant à la croix». Une obligation, comme nous le savons, est un écrit souscrit par quelquâun et qui lâoblige à un paiement. Nây pas faire honneur entraîne une pénalité. Cette obligation qui était contre les Juifs (lâapôtre dit «nous»), consistait dans les ordonnances1 de la loi, dont la non-observation entraînait la mort. Or les Israélites avaient mis, pour ainsi dire, leur signature à cette obligation, en disant: «Tout ce que lâÃternel a dit, nous le ferons» (Exode 19:8). Tant quâils étaient sous la loi, ils étaient tenus à lâobéissance à ces ordonnances. Or les docteurs judaïsants voulaient placer les autres sous le joug insupportable (Actes 15:1, 10), sous cette obligation que lâhomme ne peut remplir, et qui ainsi laisse la conscience oppressée sous un poids que les efforts de lâhomme ne peuvent enlever. Tel est le cas encore maintenant pour bien des âmes qui sont sincères, qui veulent, par des Åuvres, se faire une position devant Dieu et se tranquilliser, mais qui se voient toujours bien au-dessous de ce qui peut satisfaire la justice de Dieu. Eh bien, que ces âmes lisent avec attention la précieuse déclaration de lâapôtre, destinée à prémunir les Colossiens contre un enseignement qui tendait à les placer sous cette obligation des ordonnances de la loi, déclaration que nous pouvons saisir aussi pour nous: «Il (Christ) lâa ôtée en la clouant à la croix». Elle a été effacée, annulée, détruite, lorsque Christ a été cloué à la croix; là elle a trouvé sa fin, et le croyant en est entièrement libéré. Vie, pardon et liberté, nous avons tout en Christ.
1 Ordonnances ou «décrets», selon le mot de lâoriginal.
(v. 15) â Une autre chose était contre nous, câétaient les «principautés et les autorités», la puissance spirituelle de méchanceté (Ãph. 6:12), dont le chef est le diable ou Satan. Christ a triomphé dâelles en la croix. Chose merveilleuse! Câétait la puissance des ténèbres qui semblait avoir prévalu, lorsque Christ avait été livré, saisi par des mains iniques, dépouillé, injurié, et enfin cloué sur la croix. Les hommes et les démons assistaient là au triomphe apparent de Satan, et à la défaite de Christ. Mais en réalité, aux yeux de Dieu, pour sa gloire et celle de son Christ, pour notre salut et notre bonheur éternels, dans cette ignominie et cette mort du Sauveur, éclatait sa victoire. Il vainquait en subissant tout ce que la haine de lâhomme, conduit par Satan, avait pu imaginer contre lui; il vainquait par la mort celui qui avait lâempire de la mort (Héb. 2:14). Comme un vainqueur, il dépouillait de leur puissance et de leur force ces autorités et ces principautés malfaisantes pour lâhomme et ennemies de Dieu; il les désarmait définitivement, comme il avait montré précédemment quâil pouvait le faire (voyez Matt. 12:29). Il les exposait publiquement devant les hommes et les anges (1 Tim. 3:16), à la honte de leur défaite; et ce triomphe glorieux, il le remportait sur la croix et par la croix: là brillait sa gloire, là sâaccomplissait notre délivrance. à merveille de la sagesse et de lâamour de Dieu! (1 Cor. 1:18, 24). Remarquons que, sâil sâagit des principautés et des autorités qui sont bonnes â les anges â Christ en est le Chef (v. 10); et que, quant aux puissances spirituelles de méchanceté, il les a vaincues.
Câest ainsi que les Colossiens avaient tout pleinement en Christ, et lâapôtre exalte ses gloires et déploie les trésors qui sont en lui, pour dégager les Colossiens des pièges qui les menaçaient, en les ramenant à Celui en qui réside la plénitude de la Déité, et pour leur rendre la conscience et la puissance de leur union avec lui. La fin de lâhomme dans la chair, la délivrance de la puissance du péché et de la condamnation, le pardon, la vie, lâaffranchissement de la loi et de ses ordonnances, et lâanéantissement de la puissance de lâennemi, nous avons tout dans cette Personne adorable, Fils de lâamour du Père, Créateur tout puissant, Chef de lâAssemblée, Sauveur mort et ressuscité, vivant à jamais, et auquel nous sommes unis dâune manière indissoluble. à lui soit la gloire!
(v. 16 et 17) â Du v. 9 au v. 15, lâapôtre a exposé de nouveau ce qui concerne la gloire de la Personne de Christ, en qui habite toute la plénitude de la déité corporellement, puis les résultats infiniment précieux de son Åuvre pour les chrétiens. Il revient maintenant à lâexhortation quâil adressait aux Colossiens, au v. 8, en signalant les erreurs qui les menaçaient et quâil détruit par lâapplication des vérités quâil vient dâexposer. Câest comme sâil disait: Puisque lâobligation, qui consistait en ordonnances, a été clouée à la croix, que personne donc ne vous juge de ce que vous nâobservez pas ces ordonnances. Et il entre dans le détail de ce à quoi elles se rapportaient. Il sâagit ici de prescriptions juives, comme le montre clairement le v. 17; les faux docteurs ne se bornaient pas à vouloir imposer celles que la loi de Moïse indiquait (comme la distinction des viandes pures et impures; Lév. 11); ils y ajoutaient celles quâavaient établies les traditions, comme ce qui concerne «le boire». Nous ne voyons pas quâen effet, sauf le cas du vÅu de nazaréat, il y eût rien de prescrit quant aux boissons dans la loi de Moïse. Lâapôtre cite ensuite les différentes fêtes établies aussi par la loi mosaïque, et que les faux docteurs voulaient imposer aux chrétiens; mais toutes ces choses préfiguraient ce dont la réalité â le corps â est en Christ. Et puisquâils avaient Christ, quâavaient-ils besoin de ces ombres? Remarquons que ce nâest pas le seul passage où se trouve combattue cette prétention des docteurs judaïsants. Les Galates sây étaient laissé prendre. «Vous observez», dit lâapôtre, «des jours, et des mois, et des temps, et des années» (Gal. 4:10), et il appelle cela de faibles et misérables éléments. Câest une tendance naturelle du cÅur humain, à laquelle lâÃglise chrétienne nâa pas échappé. Elle aussi a voulu avoir ses fêtes, sans que rien dans la parole de Dieu lây autorisât. Au contraire, les passages que nous avons sous les yeux nous montrent clairement que câest retourner aux éléments du monde. On vit dans le monde, on sây mêle, on suit son train, mais viennent ces fêtes, on devient chrétien pour un jour, pour retourner ensuite à sa vie habituelle, ayant, comme on le croit, satisfait à ses devoirs envers Dieu. Le vrai chrétien a Christ en tout temps, cela lui suffit. Il vit avec Christ, sans quâil soit besoin de fêtes spéciales pour lui rappeler que sa vie est celle de Christ, cachée avec lui en Dieu. Il a laissé les ombres; il possède la réalité. Remarquons encore que le sabbat même, comme obligation légale, est mis de côté. Câest le jour de repos pour le premier homme; mais câest celui que Christ, mis à mort par lâhomme, a passé dans le tombeau. Lui, le second homme, est ressuscité le premier jour de la semaine, et câest notre privilège, non une obligation légale, de rappeler ses souffrances et sa mort, en ce premier jour, sur le terrain de la résurrection. Christ met de côté tout ce qui est du premier homme.
(v. 18) â Nous revenons ici aux doctrines erronées et aux enseignements pernicieux, que les faux docteurs mêlaient aux prescriptions judaïques, et qui ne tendaient à rien moins quâà séparer de Christ, le Chef, la Tête du corps. Les ordonnances juives ramenaient aux ombres ceux qui possédaient le corps, les doctrines gnostiques détruisaient la toute-suffisance de Christ comme Médiateur, et plaçaient entre lui et les âmes des créatures. Tout cela reposait, non sur la parole de Dieu, mais sur des imaginations de lâesprit orgueilleux de lâhomme.
«Que personne ne vous frustre du prix du combat», ne vous enlève le prix vers lequel vous tendez â allusion à un juge qui, dans les jeux des anciens, aurait ôté injustement le prix à qui avait combattu ou couru pour cela. Le combat chrétien se livre sur une ligne tout autre que celle des ordonnances juives et des folies des gnostiques. Les faux docteurs voulaient entraîner les chrétiens de Colosses en dehors de leur vraie course (Phil. 3:14), les faire tendre vers ce qui les détournait de Christ, et les priver ainsi du prix. Paul pousse un cri dâalarme pour les ramener vers le Chef. Remarquons que, tandis que pour les ordonnances, lâapôtre dit simplement «que personne ne vous juge», de même que, dans lâépître aux Romains, chap. 14, il exhorte au support envers ceux qui, faibles en la foi, croiraient devoir faire encore des distinctions dans le manger et dans les jours, quand il sâagit des hérésies fatales, il dit: «Que personne ne vous frustre du prix». Câest quâen effet il y avait là en jeu la volonté propre et le vain orgueil de lâhomme sâingérant dans les choses que Dieu a réservées à sa connaissance, et de plus une prétendue humilité et une fausse spiritualité conduisant à rendre à des créatures, si élevées fussent-elles, un hommage qui ne leur appartenait pas. Dieu avait-il montré les anges autrement que comme des serviteurs prompts à obéir à ses ordres? (voyez Ps. 103:20 et Héb. 1:14). Les avait-il jamais présentés comme des objets dâadoration? Loin de là . La loi même disait: «Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul» (Luc 4:8). Câétait donc aller contre le clair enseignement de Dieu et montrer ainsi sa propre volonté opposée à celle de Dieu. Et cela dans une prétendue humilité, car câétait avoir lâair de sâabaisser devant des êtres supérieurs, et qui pouvaient servir de médiateurs entre lâhomme et lâÃtre suprême. Nous savons hélas! combien ces fatales erreurs ont pénétré et sont demeurées dans une grande portion de la chrétienté. Nâest-il pas remarquable quâen cela, comme pour dâautres doctrines erronées, ce qui se passait au temps de lâapôtre ait donné lieu à ces enseignements destinés à nous garantir et aussi à ramener les âmes engagées dans ces erreurs?
De plus, câétait de lâorgueil et des pensées toutes charnelles que dâavoir la prétention dâentrer dâune manière quelconque, par des raisonnements ou des visions, dans un domaine que Dieu ne leur avait pas ouvert par sa révélation.
(v. 19) â De plus encore, et câétait la conséquence de leur fausse humilité qui cachait leur vain orgueil et les pensées de la chair, par ces doctrines ils reniaient effectivement leur union avec le Chef, Christ â «ne tenant pas ferme le Chef» (ou la Tête). Ce nâest pas quâils rejetassent Christ, mais, professant le christianisme, ils enseignaient ce qui rabaissait le Seigneur, en y ajoutant les ordonnances comme chose nécessaire, et ce qui séparait de lui, â câest le propre de toute erreur, â en détournant la pensée des chrétiens vers dâautres objets que Christ. Si lâon tient ferme le Chef, si lâon a la conscience de son union avec lui, si lâon jouit de sa communion, on ne place rien entre lui et soi. Si lâon est un avec lui, on est bien au-dessus des créatures les plus élevées. Quelle grâce merveilleuse! Quels privilèges précieux en découlent pour nous! Ne laissons rien se placer entre la gloire du Chef et nos âmes; ne souffrons rien qui le voile à nos cÅurs; tenons ferme le Chef. Nous sommes unis à lui, là où il est; câest un fait: que Dieu nous donne dâen garder la conscience et la jouissance!
Et voici ce qui résulte de cette union des membres â du corps â avec la Tête. En opposition avec les prétentions des faux docteurs qui voulaient mener les chrétiens par un développement tiré de leurs raisonnements et de leur imagination, nous avons ici un accroissement de Dieu, un accroissement divin dans sa source et sa nature, et non humain. Cet accroissement provient de ce que les membres du corps, unis à la Tête, Christ, reçoivent de lui les trésors de vie et de grâce qui sont en lui. Ce qui alimente ainsi le corps, tient les membres par toute la terre bien unis les uns aux autres, et ainsi le corps prend sa force et son accroissement. Les différentes parties du corps ne sâisolent pas; elles subsistent ensemble et vivent dâune même vie: «bien unis ensemble, dit lâapôtre; toutes ces parties sont nourries ensemble par la communication quâelles ont entre elles: «alimenté», est-il dit. Cette réalité du corps de Christ, un, bien que composé de différents membres, qui sont les vrais chrétiens, possédant la vie de Christ, unis à lui dans le ciel, cette réalité bénie doit être soigneusement maintenue. Câest une chose qui subsiste, en dépit de toute la ruine. Le Chef, que nous avons à tenir ferme, a ses membres ici-bas, son corps qui croît dâun accroissement de Dieu. La réalisation et la conscience de ce fait sont une autre chose, mais il subsiste. Les Colossiens, et nous aussi, avaient à y être ramenés.
(v. 20-23) â Lâapôtre juge maintenant le système des faux docteurs au point de vue de notre position comme chrétiens. Quelle est cette position? «Vous êtes morts avec Christ», est-il dit. Ce nâest pas toute notre position, car nous sommes aussi ressuscités avec lui et unis à lui dans le ciel; mais câest le fait de notre mort avec Christ que lâapôtre emploie pour montrer lâinanité du système des ordonnances. Elles sont pour la terre, pour quelquâun qui vit dans ce monde, et qui par elles voudrait, dans cette vie-là , entrer en relation avec Dieu. Or, le chrétien est mort avec Christ, ainsi que lâexpose le chap. 6 aux Romains. Il nâest donc plus dans lâexistence à laquelle sâadaptent les ordonnances. Il est mort aux éléments du monde. Quâest-ce quâun mort a à faire avec cela? Nâétant plus en vie dans le monde, câest-à -dire ne vivant plus de la vie qui dirige les pensées et les principes du monde dans les choses religieuses (et même en tout), pourquoi le chrétien agirait-il comme sâil vivait encore de cette vie, en établissant des ordonnances? Ces ordonnances, Paul les résume en ces quelques mots: «Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas». Elles étaient établies selon des enseignements et des commandements dâhommes. Câétait un joug que lâon voulait imposer aux chrétiens, sous prétexte que leur abstention des choses que Dieu a créées (1 Tim. 4:3), les conduirait à la sainteté. Prescriptions méticuleuses qui, au contraire, détournant les pensées des choses du ciel et les portant sur les choses qui périssent, sont destructives de la vraie sainteté. Que reste-t-il pour lââme qui sâest astreinte à ces ordonnances? Rien; «elles sont destinées à périr par lâusage». Il y a eu des ordonnances pour un peuple terrestre, mais elles ont fait leur temps, elles ont trouvé leur fin à la croix; pourquoi les ramener pour les imposer aux chrétiens, et même les aggraver par des interdictions minutieuses? Ce sont des choses venant de lâhomme qui veut se glorifier ainsi dans la chair.
En effet, lâapôtre dit: «Qui ont bien une apparence de sagesse en dévotion volontaire et en humilité, et en ce quâelles nâépargnent pas le corps, ne lui rendant pas un certain honneur». Lâapôtre accorde bien quâil y a, dans ces abstinences et ces macérations que prescrivaient les faux docteurs, une apparence de sagesse. Ce culte ou dévotion volontaire, câest-à -dire arbitraire, envers des êtres élevés au-dessus des hommes, je veux dire les anges, cette humilité prétendue qui se montrait en affectant de ne pas tenir compte du corps, ne lui rendant pas un certain honneur et ne lâépargnant pas, se livrant à des privations volontaires de toutes sortes, tout cela faisait beau voir aux yeux des hommes. Ces doctrines erronées ont pénétré plus tard dans lâÃglise, et on les a vus, ces ascètes, ces solitaires vêtus grossièrement, se laissant exténuer par la faim, et acquérant ainsi un renom de sainteté. Mais câétait une sagesse apparente; bien quâil pût y avoir chez quelques-uns de la sincérité, câétait ce quâils sâimposaient de leur propre volonté, câétait donc la chair qui profitait; câétait pour la satisfaction de la chair, non pour la gloire de Christ. Heureuse liberté que celle où le chrétien a été mis par sa mort avec Christ. Elle le délivre du joug des ordonnances, non pas toutefois pour quâil use de cette liberté comme dâune occasion pour la chair, car ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises. Morts avec Christ, ils vivent à Dieu. Morts avec Christ, ils sont aussi ressuscités avec lui, et câest ce dont le chapitre suivant va nous entretenir.