Lectionary Calendar
Tuesday, November 5th, 2024
the Week of Proper 26 / Ordinary 31
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-33
Deuxième section.
L’incrédulité du peuple en présence du salut par la foi chapitres 9 à 11
La souveraineté absolue de Dieu. 9.1-29
3>1 à 5 La douleur de Paul au sujet des Israélites ses concitoyens
L’apôtre a achevé, avec Romains 8. l’exposé du nouveau moyen de salut : la foi en Christ mort et ressuscité pour notre justification, notre sanctification et notre glorification finale. Après avoir démontre ainsi que « l’Évangile est la puissance de Dieu pour le salut de tout croyant », (Romains 1:16) il se trouve en présence d’un fait douloureux et troublant, qui semble infirmer sa démonstration : l’incrédulité d’Israël qui rejette cet Évangile.
En déclarant (Romains 1:16) que l’Évangile est la puissance salutaire de Dieu, il ajoutait : « pour le Juif premièrement ». Le peuple élu de Dieu et préparé pendant des siècles à recevoir le Sauveur devait en effet, le tout premier, l’accueillir avec foi. Et voici que ce peuple, dans sa grande majorité, après avoir crucifié Jésus de Nazareth, repousse la prédication de ses apôtres. Cela n’est il pas en contradiction avec les promesses de Dieu qui doivent s’accomplir ? faudrait-il en conclure que le salut par la foi en Jésus-Christ n’est pas le vrai salut destiné par Dieu à son peuple ?
En abordant ce sujet, Paul est saisi par une émotion intense. Il affirme, par une sorte de serment et en invoquant le témoignage de Christ et de sa conscience éclairée par le SaintEsprit, qu’il ne ment pas quand il dit éprouver une grande tristesse et un continuel tourment. On sent, à la véhémence de sa protestation, qu’il veut se justifier de l’accusation, portée contre lui par les Juifs, d’avoir renié son peuple et de ne plus l’aimer.
Dire la vérité en Christ, c’est parler en sa présence, dans sa communion, qui nous garde de tout mensonge, de toute expression exagérée ou hypocrite. La conscience de l’apôtre, éclairée par l’Esprit Saint, lui rend d’ailleurs le même témoignage. Comment dès lors ses lecteurs n’ajouteraient-ils pas foi à ce qu’il affirme ?
Il ne dit pas quel est le sujet de sa douleur, non par une omission involontaire, mais parce qu’il lui en coûterait trop de l’énoncer expressément. Ce sujet, il laisse entendre, dans les verset 3 et suivants, quel il est : l’endurcissement d’Israël, obstiné à rejeter l’Évangile.
Paul va chercher à résoudre ce douloureux problème. Son amour pour Israël lui en fait une obligation, il le doit aussi pour convaincre ceux que la pensée de l’immutabilité des desseins de Dieu empêchait d’accepter l’Évangile, et qui opposaient au message de l’apôtre des gentils ce dilemme :
Paul s’acquitte de cette tache en exposant des vues hardies et profondes sur le plan de Dieu pour la rédemption du monde. Sa théodicée embrasse les points suivants :
Plusieurs Israélites ont cru, l’endurcissement de la masse du peuple a été la richesse des gentils; d’ailleurs, cet endurcissement ne persistera que jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée; alors tout Israël sera sauvé. Et à ce sujet, l’apôtre adore la profondeur et la sagesse des voies de Dieu (Romains 11:1-36).
Le vœu que Paul va formuler est la preuve (car) de l’intensité de sa douleur, qu’il a exprimée au verset 2.
Le mot anathème est, dans la version grecque des Septante, la traduction d’un mot hébreu qui désigne une chose comme vouée à Dieu et soustraite à tout usage profane (Lévitique 27:28; Josué 6:17; Josué 7:12). Cette consécration peut avoir pour effet sa conservation ou sa destruction « par interdit ». Ici le mot est pris dans ce dernier sens, qu’il a seul gardé en français.
Je souhaiterais d’être anathème, loin du Christ (D et quelques majuscules ont : par le Christ) signifie : je souhaiterais d’être exclu de la communion du Christ et livré à la perdition (comparez Galates 1:8; Galates 1:9; 1 Corinthiens 16:22).
Les paroles de Paul rappellent celles de Moïse dans Exode 32:32; elles sont l’expression extrême d’un amour qui porte l’homme à faire pour ses frères le plus grand sacrifice qui se puisse imaginer. Mais un tel vœu était irréalisable ! L’impie seul peut être rejeté de Christ; la félicité éternelle est inséparable de la sainteté.
Sans doute; aussi le verbe, qui est à l’imparfait en grec, doit être traduit par un conditionnel : je souhaiterais, si la chose était possible. L’apôtre sait bien que son vœu ne peut s’accomplir.
D’anciens interprètes (la Vulgate, Luther, etc.) traduisent par l’imparfait : « je souhaitais », et estiment que Paul veut parler du temps qui précéda sa conversion, quand il persécutait les disciples de Jésus dans l’intérêt de ses frères Israélites. Ce sens s’accorde mal avec l’ensemble de la pensée : Paul a intérêt à exprimer les sentiments qu’il éprouve maintenant, comme apôtre des gentils et prédicateur du salut gratuit, et non à rappeler un vœu qu’il aurait fait autrefois dans son aveugle fanatisme de persécuteur des chrétiens.
Dans les versets versets 4, 5, Paul justifie sa douleur (verset 2) et son vœu (verset 3) par l’énumération des prérogatives glorieuses d’Israël. Quel contraste, en effet, entre la constatation qu’Israël est rejeté et le souvenir de tant de privilèges qui lui avaient été accordés !
Le nom d’Israélites rappelait la lutte et la victoire qui avaient valu au père de ce peuple le surnom glorieux d’Israël « vainqueur de Dieu; » (Genèse 32:28) ce nom était déjà le gage de tous les bienfaits qui devaient suivre.
L’adoption n’est pas ici, comme à Romains 8:15; Romains 8:16, (comparez verset 7) celle qui crée de vrais enfants de Dieu, mais l’attribution au peuple entier choisi parmi toutes les autres nations, de la qualité de fils, et de fils aîné (Exode 4:22; Deutéronome 14:1; Osée 11:1; Jérémie 31:9).
La gloire est la manifestation visible de la présence de Dieu au milieu de son peuple, soit dans la colonne de feu, soit dans le tabernacle ou dans le temple, soit dans quelque vision contemplée par un prophète (Exode 24:16; Exode 40:34; 1 Rois 8:10; 1 Rois 8:11; 2 Chroniques 5:14; Ézéchiel 1:28). Elle a été manifestée dans sa plénitude en Jésus-Christ (Jean 1:14; Jean 1:2.11).
Les alliances sont l’alliance de grâce, traitée par Dieu avec son peuple; l’apôtre emploie le pluriel, parce que l’alliance, faite avec Abraham, fut renouvelée avec Isaac, Jacob, Moïse, etc. B, D, majuscules ont le mot au singulier : l’alliance; c’est une fausse correction.
La législation (grec l’institution de la loi, le don que Dieu a fait de sa loi à Israël, sa promulgation solennelle, Exode 19:20) constituait un privilège pour le peuple de l’alliance (Psaumes 147:20).
Le culte, c’est-à-dire tout l’ensemble des cérémonies religieuses, sacrifices, fêtes, etc., qui supposaient et entretenaient dans le peuple la connaissance et l’adoration du vrai Dieu.
Les promesses, faites par les prophètes, embrassent les bénédictions de Dieu jusqu’au plus lointain avenir. D, majuscules portent : la promesse, c’est aussi une fausse correction.
L’apôtre termine son énumération par la mention de deux privilèges d’Israël qui sont la gloire la plus excellente de ce peuple.
Ces privilèges consistent, non plus en des grâces impersonnelles, mais en des personnes : ce sont les pères, les patriarches Abraham, Isaac et Jacob, dont les Juifs se glorifiaient de descendre, et c’est celui qui couronnait toutes les bénédictions de Dieu, le Messie, le Christ qui, selon la chair, est issu des Israélites; l’apôtre ne dit pas que le Christ leur « appartienne ».
Puis il ajoute une sorte de doxologie, que l’on peut rapporter soit au Christ lui-même, soit à Dieu le Père. Dans ce dernier cas, il faut mettre un point après le Christ, et traduire : « Celui qui est au-dessus de toutes choses, Dieu soit béni éternellement ».
Les manuscrits les plus anciens étant dépourvus de ponctuation, la question ne peut être tranchée que par l’exégèse. Les Pères de l’église les réformateurs et la majorité des interprètes modernes rapportent cette phrase au Christ, que l’apôtre désignerait comme étant au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement.
Plusieurs exégètes (Meyer, Oltramare) et quelques éditeurs du texte (Tischendorf) estiment que la doxologie a Dieu pour objet.
D’autres (Reuss, Stapfer) attribuent au Christ l’épithète : lui qui est au-dessus de tous (on peut aussi traduire par le masculin) et réduisent la doxologie aux mots : Dieu soit béni éternellement. L’ordre des mots, dans le grec, est peu favorable a cette interprétation.
On a conjecturé enfin que la doxologie était une note écrite en marge par un lecteur judéo-chrétien, ému de tous ces privilèges de son peuple note qui se serait glissée dans le texte. Cette supposition ne se fonde sur aucune variante dans les manuscrits.
On objecte à l’application de la phrase entière au Christ :
À la première objection, on peut opposer 2 Timothée 4:18. Du reste notre proposition, rapportée à Christ, n’est pas, à proprement parler, une doxologie; c’est l’énoncé de son origine divine, qui fait antithèse à la mention de son origine humaine.
La christologie de l’apôtre lui permet d’appeler Christ Dieu, dans le sens où Jean applique ce terme à la Parole avant son incarnation (Jean 1:1). On peut se demander si Paul ne donne pas ce titre à Christ dans Éphésiens 5:5, et 2.13.
Dans Colossiens 2:9, il dit de Christ : « Toute la plénitude de la divinité habite corporellement en lui ». Il n’est donc pas inadmissible que, dans notre passage, il l’appelle Dieu. Il le présente comme l’instrument et le but de la création (1 Corinthiens 8:6; Colossiens 1:16; Colossiens 1:17); il peut donc dire qu’il est audessus de toutes choses (comparez Philippiens 2:6-11).
Il ne faut pas, du reste, réunir les deux épithètes : Dieu et au-dessus de toutes choses; il vaut mieux traduire : lui qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement.
Il nous paraît plus indiqué, dans ces conditions, de rapporter la proposition à Christ, pour les deux raisons suivantes.
Plan
3>Constatation du fait
Les gentils, qui n’aspiraient pas à ta justice, ont obtenu celle qui vient de la foi, tandis qu’Israël n’est pas parvenu à la loi de la justice, qu’il cherchait (30, 31)
Indication sommaire de la cause, confirmée par l’Écriture
C’est qu’Israël a cherché la justice par les œuvres et non par la foi. Deux passages d’Ésaïe montrent que telle est bien la cause de son échec (32, 33)
La masse des Israélites a été rejetée par sa faute (9.30 à 10.21).
Pourquoi Israêl, à l’inverse des gentils, n’est pas parvenu au salut.
La question : Que dirons-nous donc ? n’introduit pas, comme au verset 14 une objection; elle forme simplement la transition à un nouveau développement (comparez Romains 8:31).
Après avoir repoussé les objections que l’on pouvait faire, du point de vue juif, à l’idée qu’Israël était rejeté, Paul va montrer que le peuple élu porte la responsabilité de son rejet. Il constate le fait et en indique sommairement la cause dans les versets 30-33.
Au chapitre 10, il exposera avec plus de détail cette cause qui est la propre justice et l’incrédulité d’Israël.
L’apôtre constate que (grec) des gentils (sans l’article), des hommes qui ressortissent à la multitude des nations auxquelles Dieu n’avait pas révélé sa volonté en leur donnant, comme à Israël, une loi, qui, par conséquent, ne poursuivaient pas la justice, c’est a dire la conformité à l’ordre divin, le pardon des péchés, la réconciliation avec Dieu et l’admission dans sa communion, ont obtenu (ou : ont saisi) la justice, sont parvenus à cette relation normale avec Dieu.
L’apôtre ne veut pas dire que les gentils étaient privés de toute aspiration au bien moral et à la vie religieuse en communion avec la divinité. Mais, comme ils n’étaient pas éclairés sur l’être de Dieu et sur sa volonté, comme la loi n’avait pas éveillé en eux le sentiment du péché, ils ne pouvaient poursuivre ce que Paul appelle la justice.
Cette justice, ils l’ont obtenue par la foi. Paul se hâte de l’expliquer, en ajoutant : mais la justice qui vient de la foi. La voie de la justice était la seule qui s’ouvrit devant eux, comme elle est, en tout temps, la seule qui puisse conduire le pécheur à la justice.
L’échec d’Israël apparaît dans un douloureux contraste avec le succès des gentils.
Paul ne dit pas qu’Israël poursuivait la justice, mais la loi de la justice, afin de marquer le tort d’Israël, qui fut de s’attacher avant tout à la loi, de se glorifier, dans son orgueil national, de posséder seul la loi, (Romains 2:17) d’en faire son idole, de s’attacher à la lettre de la loi, à son accomplissement formaliste, au lieu de se pénétrer de son esprit et de saisir le but en vue duquel Dieu l’avait donnée, qui était d’humilier l’homme, en lui révélant son péché.
Poursuivre la loi de la justice, c’est chercher sa justification dans la pratique extérieure et superficielle de la loi, en méconnaissant que l’obéissance complète à cette loi est au-dessus des forces de l’homme vendu au péché.
En agissant ainsi, Israël n’est point parvenu à cette loi (Grec : à la loi), il n’a pas atteint le but qu’il poursuivait : acquérir sous le régime légal la vraie justice qui compte devant Dieu.
Quelques majuscules répètent de la justice après n’est point parvenu à la loi. Codex Sinaiticus, B, A, D, etc., omettent ce complément.
Pourquoi cet échec d’Israël ? Quelle en est la raison, la cause morale ? parce que (il a poursuivi la justice) non par la foi, mais comme (s possesseurs du royaume. Mais eux-mêmes, en prononçant sur les vignerons ce double jugement, que la vigne leur serait ôtée et qu’ils périraient misérablement, proclamèrent leur propre condamnation.
Et c’est cette sentence que Jésus confirme par ces mots : le royaume de Dieu vous sera ôté, vous en serez exclus, et il sera donné, par pure grâce, à une nation, peuple de Dieu choisi du sein de tous les peuples, qui en produit les fruits. Jésus ne dit pas : produira, selon nos versions. Il parle au présent, parce que déjà il voit sous ses yeux les premiers fruits de ce nouveau royaume. On sait comment cette prophétie fut accomplie par la destruction de Jérusalem et la ruine de la théocratie juive, et par l’établissement du royaume de Dieu parmi les nations païennes. La parabole des vignerons, comme tant d’autres déclarations, montre que tout l’avenir de son règne était devant les yeux du Sauveur.
L’apôtre montre que le rejet d’Israël, triste conséquence de son erreur, avait été annoncé dans l’Écriture.
Il combine Ésaïe 28:16; Ésaïe 8:14, en intercalant le second passage entre les deux propositions du premier.
Ésaïe 28:16 porte en effet : « Voici, j’ai mis pour fondement en Sion une pierre éprouvée, angulaire, de prix… »
Paul substitue à ces qualificatifs : une pierre d’achoppement et un rocher de scandale, qu’il tire de Ésaïe 8:14.
Enfin les mots : celui qui croit en lui ne sera point confus, sont de nouveau empruntés à Ésaïe 28:16. Le texte hébreu porte : « n’aura point hâte de fuir », ce que les Septante ont traduit par : ne sera point confus.
Quelques majuscules portent : quiconque croit en lui… Cette promesse fait contraste avec la menace qui précède. Elle s’accomplit en faveur des gentils qui saisissent par la foi le salut gratuit. Jésus lui-même, dans Matthieu 21:42-44, s’applique la parole du Psaumes 118:22; Psaumes 118:23, qui le désignait comme « la pierre angulaire, rejeter par ceux qui bâtissaient », et immédiatement après, il cite Ésaïe 8:14. Les trois passages Ésaïe 28:16; Psaumes 118:22; Ésaïe 8:14 sont réunis dans 1 Pierre 2:6-7. Comparez aussi Actes 4:8-11.