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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/romans-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-33
Plan du commentaire biblique de Romains 9
Le rejet dâIsraël
Lâapôtre déclare solennellement, prenant à témoins Christ et sa conscience éclairée par lâEsprit de Dieu, quâil dit la vérité quand il affirme quâil éprouve une grande et continuelle douleur. Il voudrait être séparé de Christ pour les Israélites, ses frères selon la chair (1-3).
Les privilèges dâIsraël
Cette tristesse est justifiée par la considération des nombreuses prérogatives dont jouissait le peuple élu adoption, gloire, alliances, loi, culte, promesses, enfin le Christ lui-même, issu de ce peuple selon la chair, lui qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement (4-5).
Verset 1
Deuxième section
Chapitres 9 à 11 â Lâincrédulité du peuple en présence du salut par la foi
Versets 9.1 à 29 â La souveraineté absolue de Dieu
Versets 1 à 5 â La douleur de Paul au sujet des Israélites ses concitoyens
Lâapôtre a achevé, avec Romains 8, lâexposé du nouveau moyen de salutâ¯: la foi en Christ mort et ressuscité pour notre justification, notre sanctification et notre glorification finale. Après avoir démontre ainsi que «â¯lâÃvangile est la puissance de Dieu pour le salut de tout croyantâ¯Â» (Romains 1.16), il se trouve en présence dâun fait douloureux et troublant, qui semble infirmer sa démonstrationâ¯: lâincrédulité dâIsraël qui rejette cet Ãvangile.
En déclarant (Romains 1.16) que lâÃvangile est la puissance salutaire de Dieu, il ajoutaitâ¯: «â¯pour le Juif premièrementâ¯Â». Le peuple élu de Dieu et préparé pendant des siècles à recevoir le Sauveur devait en effet, le tout premier, lâaccueillir avec foi. Et voici que ce peuple, dans sa grande majorité, après avoir crucifié Jésus de Nazareth, repousse la prédication de ses apôtres. Cela nâest-il pas en contradiction avec les promesses de Dieu qui doivent sâaccomplirâ¯? Faudrait-il en conclure que le salut par la foi en Jésus-Christ nâest pas le vrai salut destiné par Dieu à son peupleâ¯?
En abordant ce sujet, Paul est saisi par une émotion intense. Il affirme, par une sorte de serment et en invoquant le témoignage de Christ et de sa conscience éclairée par le Saint-Esprit, quâil ne ment pas quand il dit éprouver une grande tristesse et un continuel tourment. On sent, à la véhémence de sa protestation, quâil veut se justifier de lâaccusation, portée contre lui par les Juifs, dâavoir renié son peuple et de ne plus lâaimer.
Dire la vérité en Christ, câest parler en sa présence, dans sa communion, qui nous garde de tout mensonge, de toute expression exagérée ou hypocrite. La conscience de lâapôtre, éclairée par lâEsprit Saint, lui rend dâailleurs le même témoignage. Comment dès lors ses lecteurs nâajouteraient-ils pas foi à ce quâil affirmeâ¯?
Il ne dit pas quel est le sujet de sa douleur, non par une omission involontaire, mais parce quâil lui en coûterait trop de lâénoncer expressément. Ce sujet, il laisse entendre, dans les verset 3 et suivants, quel il estâ¯: lâendurcissement dâIsraël, obstiné à rejeter lâÃvangile.
Paul va chercher à résoudre ce douloureux problème. Son amour pour Israël lui en fait une obligation, il le doit aussi pour convaincre ceux que la pensée de lâimmutabilité des desseins de Dieu empêchait dâaccepter lâÃvangile et qui opposaient au message de lâapôtre des gentils ce dilemmeâ¯:
Paul sâacquitte de cette tache en exposant des vues hardies et profondes sur le plan de Dieu pour la rédemption du monde. Sa théodicée embrasse les points suivantsâ¯:
Plusieurs Israélites ont cru, lâendurcissement de la masse du peuple a été la richesse des gentilsâ¯; dâailleurs, cet endurcissement ne persistera que jusquâà ce que la plénitude des nations soit entréeâ¯; alors tout Israël sera sauvé. Et à ce sujet, lâapôtre adore la profondeur et la sagesse des voies de Dieu (Romains 11.1-36).
Verset 3
Le vÅu que Paul va formuler est la preuve (car) de lâintensité de sa douleur, quâil a exprimée au verset 2.
Le mot anathème est, dans la version grecque des Septante, la traduction dâun mot hébreu qui désigne une chose comme vouée à Dieu et soustraite à tout usage profane (Lévitique 27.28â¯; Josué 6.17â¯; Josué 7.12). Cette consécration peut avoir pour effet sa conservation ou sa destruction «â¯par interditâ¯Â». Ici le mot est pris dans ce dernier sens, quâil a seul gardé en français.
Je souhaiterais dâêtre anathème, loin du Christ (D et quelques majuscules ontâ¯: par le Christ) signifieâ¯: je souhaiterais dâêtre exclu de la communion du Christ et livré à la perdition (comparez Galates 1.8â¯; Galates 1.9â¯; 1 Corinthiens 16.22).
Les paroles de Paul rappellent celles de Moïse dans Exode 32.32â¯; elles sont lâexpression extrême dâun amour qui porte lâhomme à faire pour ses frères le plus grand sacrifice qui se puisse imaginer. Mais un tel vÅu était irréalisableâ¯! Lâimpie seul peut être rejeté de Christâ¯; la félicité éternelle est inséparable de la sainteté.
Sans douteâ¯; aussi le verbe, qui est à lâimparfait en grec, doit être traduit par un conditionnelâ¯: je souhaiterais, si la chose était possible. Lâapôtre sait bien que son vÅu ne peut sâaccomplir.
Dâanciens interprètes (la Vulgate, Luther, etc.) traduisent par lâimparfaitâ¯: «â¯je souhaitaisâ¯Â» et estiment que Paul veut parler du temps qui précéda sa conversion, quand il persécutait les disciples de Jésus dans lâintérêt de ses frères Israélites. Ce sens sâaccorde mal avec lâensemble de la penséeâ¯: Paul a intérêt à exprimer les sentiments quâil éprouve maintenant, comme apôtre des gentils et prédicateur du salut gratuit et non à rappeler un vÅu quâil aurait fait autrefois dans son aveugle fanatisme de persécuteur des chrétiens.
Verset 4
Dans les versets 4 et 5, Paul justifie sa douleur (verset 2) et son vÅu (verset 3) par lâénumération des prérogatives glorieuses dâIsraël. Quel contraste, en effet, entre la constatation quâIsraël est rejeté et le souvenir de tant de privilèges qui lui avaient été accordésâ¯!
Le nom dâIsraélites rappelait la lutte et la victoire qui avaient valu au père de ce peuple le surnom glorieux dâIsraël «â¯vainqueur de Dieuâ¯;â¯Â» (Genèse 32.28) ce nom était déjà le gage de tous les bienfaits qui devaient suivre.
Lâadoption nâest pas ici, comme à Romains 8.15â¯; Romains 8.16 (comparez verset 7), celle qui crée de vrais enfants de Dieu, mais lâattribution au peuple entier choisi parmi toutes les autres nations, de la qualité de fils et de fils aîné (Exode 4.22â¯; Deutéronome 14.1â¯; Osée 11.1â¯; Jérémie 31.9).
La gloire est la manifestation visible de la présence de Dieu au milieu de son peuple, soit dans la colonne de feu, soit dans le tabernacle ou dans le temple, soit dans quelque vision contemplée par un prophète (Exode 24.16â¯; Exode 40.34â¯; 1 Rois 8.10â¯; 1 Rois 8.11â¯; 2 Chroniques 5.14â¯; Ãzéchiel 1.28). Elle a été manifestée dans sa plénitude en Jésus-Christ (Jean 1.14â¯; Jean 1.2-11).
Les alliances sont lâalliance de grâce, traitée par Dieu avec son peupleâ¯; lâapôtre emploie le pluriel, parce que lâalliance, faite avec Abraham, fut renouvelée avec Isaac, Jacob, Moïse, etc. B, D, majuscules ont le mot au singulierâ¯: lâallianceâ¯; câest une fausse correction.
La législation (grec lâinstitution de la loi, le don que Dieu a fait de sa loi à Israël, sa promulgation solennelle, Exode 19.20) constituait un privilège pour le peuple de lâalliance (Psaumes 147.20).
Le culte, câest-à -dire tout lâensemble des cérémonies religieuses, sacrifices, fêtes, etc., qui supposaient et entretenaient dans le peuple la connaissance et lâadoration du vrai Dieu.
Les promesses, faites par les prophètes, embrassent les bénédictions de Dieu jusquâau plus lointain avenir. D, majuscules portentâ¯: la promesse, câest aussi une fausse correction.
Verset 5
Lâapôtre termine son énumération par la mention de deux privilèges dâIsraël qui sont la gloire la plus excellente de ce peuple.
Ces privilèges consistent, non plus en des grâces impersonnelles, mais en des personnesâ¯: ce sont les pères, les patriarches Abraham, Isaac et Jacob, dont les Juifs se glorifiaient de descendre et câest celui qui couronnait toutes les bénédictions de Dieu, le Messie, le Christ qui, selon la chair, est issu des Israélitesâ¯; lâapôtre ne dit pas que le Christ leur «â¯appartienneâ¯Â».
Puis il ajoute une sorte de doxologie, que lâon peut rapporter soit au Christ lui-même, soit à Dieu le Père. Dans ce dernier cas, il faut mettre un point après le Christ et traduireâ¯: «â¯Celui qui est au-dessus de toutes choses, Dieu soit béni éternellementâ¯Â».
Les manuscrits les plus anciens étant dépourvus de ponctuation, la question ne peut être tranchée que par lâexégèse. Les Pères de lâéglise les réformateurs et la majorité des interprètes modernes rapportent cette phrase au Christ, que lâapôtre désignerait comme étant au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement.
Plusieurs exégètes (Meyer, Oltramare) et quelques éditeurs du texte (Tischendorf) estiment que la doxologie a Dieu pour objet.
Dâautres (Reuss, Stapfer) attribuent au Christ lâépithèteâ¯: lui qui est au-dessus de tous (on peut aussi traduire par le masculin) et réduisent la doxologie aux motsâ¯: Dieu soit béni éternellement. Lâordre des mots, dans le grec, est peu favorable à cette interprétation.
On a conjecturé enfin que la doxologie était une note écrite en marge par un lecteur judéo-chrétien, ému de tous ces privilèges de son peuple note qui se serait glissée dans le texte. Cette supposition ne se fonde sur aucune variante dans les manuscrits.
On objecte à lâapplication de la phrase entière au Christâ¯:
à la première objection, on peut opposer 2 Timothée 4.18. Du reste notre proposition, rapportée à Christ, nâest pas, à proprement parler, une doxologieâ¯; câest lâénoncé de son origine divine, qui fait antithèse à la mention de son origine humaine.
La christologie de lâapôtre lui permet dâappeler Christ Dieu, dans le sens où Jean applique ce terme à la Parole avant son incarnation (Jean 1.1). On peut se demander si Paul ne donne pas ce titre à Christ dans Ãphésiens 5.5 et 2.13.
Dans Colossiens 2.9, il dit de Christâ¯: «â¯Toute la plénitude de la divinité habite corporellement en luiâ¯Â». Il nâest donc pas inadmissible que, dans notre passage, il lâappelle Dieu. Il le présente comme lâinstrument et le but de la création (1 Corinthiens 8.6â¯; Colossiens 1.16â¯; Colossiens 1.17)â¯; il peut donc dire quâil est au-dessus de toutes choses (comparez Philippiens 2.6-11).
Il ne faut pas, du reste, réunir les deux épithètesâ¯: Dieu et au-dessus de toutes chosesâ¯; il vaut mieux traduireâ¯: lui qui est au-dessus de toutes choses, Dieu béni éternellement.
Il nous paraît plus indiqué, dans ces conditions, de rapporter la proposition à Christ, pour les deux raisons suivantes.
Verset 6
Deux faits qui prouvent que Dieu reste libre de choisir qui il plaît et quâil nâest pas lié par la promesse faite au père de la race élue
Grecâ¯: Mais la chose nâest pas telle queâ¯; câest-à -direâ¯: il ne faut pas donner à ce que je dis du rejet dâIsraël ce sens que la parole de Dieu soit restée sans effet (grec) soit tombée en dehors, ait failli quâelle nâait pas eu son accomplissement quâelle ait «â¯cessé dâêtre la règle de tout ce qui arriveâ¯Â» (Weiss).
On trouve dans lâAncien Testament (2 Rois 10.10â¯; 1 Samuel 3.19), lâexpression un peu différenteâ¯: «â¯tomber à terreâ¯Â» dans le sens dâêtre annulé nâavoir pas son effet.
Par la parole de Dieu, Paul entend toutes les promesses que Dieu avait faites à Israël et qui lui garantissaient une prérogative dans lâacquisition du salut (Romains 1.16, note) Câest ce quâil appelait (Romains 3.2â¯; Romains 3.3) «â¯les oracles de Dieuâ¯Â» confiés aux Juifs.
Lâapôtre aborde en ces termes la grave objection à laquelle il devait sâattendre de la part des Israélitesâ¯: sâil est vrai que nous sommes exclus des bénédictions de la nouvelle alliance, la parole de Dieu, par laquelle nos privilèges comme peuple élu (comparez versets 4 et 5) avaient été scellés et qui nous assurait la possession du salut cette parole divine serait donc restée sans effetâ¯?
Cela nâest pas possible. Lâapôtre va démontrer dans Romains 9 à Romains 11 quâil nâen est rien. Son premier argument (versets 6-13) consiste dans lâaffirmation que tous ceux qui sont issus dâIsraël, qui forment lâIsraël selon la chair (1 Corinthiens 10.18) ne sont pas Israël, nâappartiennent pas au véritable Israël, à «â¯lâIsraël de Dieuâ¯Â» (Galates 6.16).
Verset 7
Grecâ¯: Ni, parce quâils sont postérité, selon la chair, dâAbraham, tous sont enfants, câest-à -dire tous les descendants dâAbraham ne sont pas ses enfants, au sens spécial du mot et les héritiers de la promesseâ¯; preuve en soit la déclarationâ¯: (grec) mais en Isaac te sera nommée une postérité (Genèse 21.12).
Verset 8
Paul commente la déclaration de lâÃternel à Abraham (verset 7) et en déduit ce principe général et permanent que la naissance charnelle ne confère pas la qualité dâenfant de Dieu.
Seuls les enfants de la promesse, câest-à -dire les enfants nés à Abraham en vertu de la promesse divine, sont (grec) comptés pour postérité, considérés comme sa vraie postérité.
Verset 9
Paul confirme (car) ce quâil vient de dire sur les enfants de la promesse, qui sont les vrais enfants dâAbraham, en citant la parole même par laquelle a été annoncée la naissance dâIsaac (Genèse 18.10) et en soulignant que cette parole était une parole de promesse.
à cette époque ou à cette saison, quand lâannée aura achevé son cycle.
Verset 10
Un autre fait, lâélection de Jacob de préférence à Ãsaü, fournit une preuve plus frappante encore de cette véritéâ¯: la naissance charnelle ne confère aucun droit.
Grecâ¯: Et non seulement il en fut ainsi de Sarah, mais aussi Rebeccaâ¦
Dans le premier fait cité, on pouvait supposer quâIsaac devait, en partie du moins, son avantage au fait quâil était le seul des fils dâAbraham qui fût né de lâépouse légitime (comparez Galates 4.22â¯; Galates 4.23).
Cette raison ne pouvait être alléguée pour le choix de Jacob, puisque lui et son frère Ãsaü avaient été conçus, par la même mère, dâun seul homme, dâIsaac, notre père. Paul parle comme Juif et sâadresse spécialement à ses compatriotes.
Dans lâoriginal, le verbe dont Rebecca est le sujet manque les motsâ¯: il en fut de même de⦠sont sous-entendus. Paul a oublié dâachever sa phrase dans sa hâte dâénoncer la réflexion qui suit et de citer la déclaration divine sur les deux fils de Rebecca, qui lui importe surtout pour sa démonstration.
Verset 11
Car (câest lâargument que Paul est pressé de mettre en avant) les enfants (sujet sous-entendu dans lâoriginal) nâétant pas encore nés et nâayant fait quelque chose de bon ou de mauvais,⦠la première remarque réduit à néant les prétentions fondées sur la naissance, la seconde celles qui sâappuieraient sur le mérite des Åuvres.
Avant de citer la déclaration de Dieu sur les deux frères, lâapôtre en indique le butâ¯: afin que demeure le dessein arrêté de Dieu, selon lâélection qui dépend non des Åuvres, mais de Celui qui appelleâ¦
Le dessein arrêté de Dieu, câest la résolution que Dieu a prise, dès avant la fondation du monde, de sauver les pécheurs par Jésus-Christ (comparez 8.28, note), en dâautres termes, le plan du salut que Dieu a conçu de toute éternité.
Ce dessein est selon lâélection. On à expliqué cette relation en disantâ¯: le dessein est conforme à lâélection, il est dominé et déterminé par cette élection faite antérieurement, en ce cas, le dessein porterait sur le salut des élus seuls.
On peut objecter à cette explicationâ¯:
Nous sommes ainsi conduits à une autre interprétation. Le dessein de Dieu selon lâélection, câest un plan de salut qui sâaccomplit par élection, pour lâexécuter, Dieu procède par choixâ¯; il ne sauve pas les hommes en masse, il opère un triage parmi eux. Et le principe de ce triage, de cette élection, lâapôtre lâénonce dans les mots quâil ajoute immédiatementâ¯: (grec) non procédant des Åuvres, mais procédant de Celui qui appelleâ¯; la préposition grecque exprime le mouvement hors de lâorigine. Ce nâest pas le mérite de lâélu, câest la seule volonté de Dieu qui détermine le choix.
Ce dessein arrêté, Dieu veut quâil demeure, le verbe au présent désigne une exécution qui dure, qui se poursuit dans le cours des siècles. Câest lâexact contraire de «â¯la parole de Dieu qui tombe, qui reste sans effetâ¯Â» (verset 6).
Tel est le but en vue duquel Dieu a choisi Jacob de préférence à Ãsaü, dans les circonstances rapportées par la Genèse.
Les théologiens discutent sur les conséquences de cette élection. Avait-elle seulement pour effet dâassurer aux descendants de Jacob le privilège temporaire dâêtre le peuple de Dieuâ¯? Ou déterminait elle en même temps la destinée éternelle de Jacob et des membres de la race élueâ¯?
En faveur de la première opinion, on allègue que, dans les chapitres 9-11, Paul ne parle plus du salut des individus. Il a exposé dans les chapitres 1-8 tout ce quâil avait à dire sur ce sujetâ¯; et dans cet enseignement, où il est question déjà du dessein arrêté de Dieu, qui est le point de départ de lâÅuvre du salut (Romains 8.28), il établit, comme norme du jugement qui décidera le sort éternel de chaque homme, «â¯ses Åuvresâ¯Â», (Romains 2.6â¯; comparez 2 Corinthiens 5.10). Maintenant, il est préoccupé uniquement du problème dâIsraël qui rejette lâÃvangile. Il cherche à justifier Dieu du reproche dâêtre infidèle aux promesses faites à son peuple. Il dévoile le plan de Dieu dans le gouvernement du monde, il montre lâÃternel qui appelle, rejette et admet de nouveau Israël et les nations tour à tour. Isaac, Jacob, Ãsaü ne figurent dans son argumentation que comme représentants des races issues dâeux.
à ces arguments, les défenseurs de la seconde opinion opposent les réflexions suivantesâ¯:
Le salut était donc impliqué dans lâélection dâIsaac et de Jacob, dont parle lâapôtre. Sans doute, il y a une élection des nations, selon laquelle se déroule lâexécution du plan divin. Cette élection a eu ses effets dans lâhistoire des descendants dâÃsaü et des descendants de Jacobâ¯: les premiers ont été assujettis aux seconds (2 Samuel 8.14â¯; 2 Rois 8.20-22â¯; 2 Rois 14.7-22â¯; 2 Chroniques 25.11â¯; 2 Chroniques 26.2â¯; 2 Chroniques 28.17).
Mais cette élection est temporaire, ses effets sont passagers, comme le prouve la destinée dâIsraël, qui est maintenant rejeté, tandis que les gentils entrent dans le royaume messianique.
Paul montre précisément, dans la présente argumentation, que les Juifs ont tort de sâappuyer sur leur élection comme nation, que ce privilège extérieur ne saurait leur garantir le salut.
Mais, des considérations quâil oppose à leurs prétentions charnelles, on ne saurait conclure quâil nâattribuait à lâélection dâIsraël aucune valeur spirituelle et ne la mettait pas en rapport avec le salut.
Il nous paraît du reste probable que lâapôtre ne distinguait pas dâune manière aussi précise entre lâélection collective qui détermine les destinées dâun peuple et lâélection individuelle qui fonde le salut éternel des âmes. En tout cas, il ne sâexplique pas sur les rapports de ces deux élections. Ces rapports restent un mystère. Qui peut dire ce que deviennent les individus Israélites pendant la période où le peuple dans son ensemble est rejetéâ¯? Et lorsque «â¯tout Israël sera sauvéâ¯Â» (Romains 11.26), sa conversion en masse aura-t-elle pour conséquence de sauver encore ceux qui sont maintenant incrédulesâ¯?
Verset 12
Genèse 25.23. Dans lâAncien Testament, il sâagit des deux peuplesâ¯: «â¯Deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles, le plus grand sera assujetti au plus petitâ¯Â».
Paul applique la parole aux deux enfants de Rebecca et prend les termes de «â¯plus grandâ¯Â» et «â¯plus petitâ¯Â» dans le sens dâaîné et plus jeune.
Il ne faut pas presser le mot sera assujetti et objecter quâÃsaü nâa pas été personnellement sous la domination de son frère. Il sâagit de la position inférieure quâil occupe par le fait quâil a été privé de son droit dâaînesse et exclu de la bénédiction paternelle, qui y était attachée. Il est dâailleurs probable quâen appliquant la parole à Ãsaü et à Jacob, Paul envisage les peuples dont ils furent les pères.
Verset 13
La citation de Malachie 1.2â¯; Malachie 1.3, introduite par selon que, est destinée à montrer la cause de lâassujettissement dâÃsaü à Jacobâ¯: lâamour de lâÃternel pour Jacob sa haine pour Ãsaü. Dans lâoriginal, il sâagit des deux peuples.
Câest affaiblir le sens du verbeâ¯: jâai haï que de lâinterpréterâ¯: «â¯jâai aimé moinsâ¯Â». Mais il faut reconnaître que haïr est quelquefois employé dans au sens hyperbolique (Deutéronome 21.15â¯; Proverbes 13.24â¯; Matthieu 6.24â¯; Luc 14.26, comparez Matthieu 10.37â¯; Jean 12.25).
Par cette citation, Paul veut faire ressortir que la préférence accordée à Jacob et à ses descendants nâest pas motivée par leurs mérites, mais par la seule volonté de Dieu.
Dans le prophète les motsâ¯: Jâai haï Ãsaü sont expliqués par ceux-ci, ajoutés immédiatementâ¯: «â¯J ai fait de ses montagnes une solitude et de son héritage des demeures de désertâ¯Â» (Malachie 1.3).
On voit en quoi consiste la «â¯haineâ¯Â» de lâÃternel pour Ãsaüâ¯: câest le châtiment que les Ãdomites, descendants dâÃsaü, avaient attiré sur eux par leurs iniquités.
Mais il est peu probable que, dans la citation abrégée quâil fait du passage de Malachie Paul ait eu lâintention de relever la responsabilité dâÃsaü dans le jugement qui lâatteint. Il cite la sentence prononcée sur lui comme une confirmation de lâidée que «â¯lâélectionâ¯Â» dépend «â¯non des Åuvres mais de Celui qui appelleâ¯Â», que la volonté souverainement libre de Dieu en est la cause déterminante. Elle nâest méritée en aucune manière par lâhomme pécheur. Il nâen résulte pas quâelle repose sur un choix arbitraire car il ne saurait y avoir dâarbitraire dans les actes du Dieu saint et juste.
Quelque mystère qui enveloppe ses dispensations, elles ne sauraient être contraires à la justice. Elles respectent, par conséquent, la liberté morale de lâhomme et laissent subsister sa responsabilité. Si cette liberté et cette responsabilité nous paraissent inconciliables avec la souveraineté de Dieu, telle que lâapôtre la présente dans cet enseignement, souvenons-nous que nous ne saurions tout expliquer dans ce monde de ténèbres et de péché.
Et si nous voulons entrevoir au moins la solution, cherchons-la non dans les raisonnements de notre intelligence mais dans notre expérience religieuse et morale.
Verset 14
à lâobjectionâ¯: Dieu serait injuste, lâapôtre oppose
La conduite actuelle de Dieu envers les gentils et envers les Juifs était prédite par les prophètes
Dieu est souverain dans lâexercice de sa miséricorde (14-29)
De lâinjustice en Dieu, ou (grec) auprès de Dieu, considéré comme Juge, dans le jugement quâil porte. Telle est la grave objection suscitée par lâaffirmation de la souveraine liberté de Dieu qui ne tient compte dâaucun mérite humain dans son dessein de salut, réalisé par élection (versets 11-13).
Lâapôtre réfute cette objection en citant diverses paroles de lâÃcriture, desquelles il ressort que Dieu «â¯fait miséricorde à qui il veut et quâil endurcit qui il veutâ¯Â» (verset 18).
Pour admettre cette souveraineté de Dieu dans lâattribution de sa grâce, il faut que lâhomme soit humilié dans le sentiment de son péché et prosterné devant le Dieu saint et juste, quâil reconnaisse nâavoir à attendre de lui que le juste châtiment de ses fautes. Quiconque ne fait pas humblement une telle confession, ne sait pas encore ce quâest le péché, ni par conséquent ce quâest la grâce.
La pensée quâil y a de lâinjustice en Dieu, implique un blasphèmeâ¯: câest, au fond, nier Dieu, qui est la justice suprême. Ce qui donne naissance à cette pensée, câest la prétention du pécheur que Dieu est tenu de le sauver. Cette prétention est la négation même de la grâce, car une grâce due nâest plus une grâce.
Paul ne prend pas la peine de rebuter une telle opinion. Pour prouver que lâhomme nâa aucun droit au salut, il se contente de citer une parole de lâÃternel à Moïse (Exode 33.19), qui lui apparaît comme un axiome biblique indiscutable.
Des deux termes synonymes que nous traduisons par faire miséricorde et avoir pitié, le second exprime peut-être un sentiment plus tendre et plus intime que le premier.
Verset 16
Conclusion générale (ainsi donc) à tirer de la déclaration divine qui précèdeâ¯: (grec) cela nâest point du voulant ni du courant, câest-à -dire que la volonté et les efforts de lâhomme (comparés à ceux quâun coureur faisait dans la lice pour obtenir le prix) ne sont jamais le principe, la cause première de son salutâ¯; lâapôtre exhorte ailleurs, de la manière la plus pressante, ses frères à «â¯courir vers le butâ¯Â» (1 Corinthiens 9.24-27â¯; Philippiens 3.12â¯; Philippiens 3.14), à «â¯travailler à leur salut avec crainte et tremblementâ¯Â» (Philippiens 2.12). Mais il ajoute aussitôtâ¯: «â¯car câest Dieu qui produit en vous le vouloir et le faireâ¯Â».
Jésus exprimait la même pensée quand il disait à ses disciplesâ¯: «â¯Hors de moi vous ne pouvez rien faireâ¯Â» (Jean 15.5).
Verset 17
Lâapôtre poursuivant sa démonstration (car) cite la parole de lâÃcriture (câest-à -dire de Dieu dans lâÃcriture) adressée à Pharaon (Exode 9.16), et en tire la conclusion générale que Dieu exerce son autorité souveraine, non seulement quand il fait miséricorde, mais aussi quand il endurcit.
Bien plus, Paul en citant la parole adressée à Pharaon, la traduit de manière à en rendre les termes plus rigoureux quâils ne le sont dans la version grecque des Septante. Lâhébreu porte littéralementâ¯: «â¯Je tâai fait tenir debout précisément pour cela, pour te faire voir ma puissanceâ¯Â». Les Septante traduisentâ¯: «â¯Et à cause de cela tu as été conservé, afin que je manifeste en toi ma puissanceâ¯Â».
Lâun et lâautre texte expriment lâidée que Pharaon, au milieu des terribles fléaux, qui déjà avaient atteint son pays et son peuple, nâavait pas péri, mais subsistait encore, par la volonté de Dieu, pour être le témoin et lâobjet de jugements plus grands (comparez Exode 9.15).
Le terme par lequel lâapôtre traduit lâoriginal emporte lâidée que Dieu a suscité Pharaon, câest-à -dire lâa fait naître et vivre, lâa placé sur le trône et même a dirigé le cours de ses sentiments, de manière à ce quâil sâobstinât dans sa folle résistanceâ¯;, et cela, afin de faire voir en lui sa puissance, par le châtiment retentissant quâil lui infligerait.
Ce but était lui-même subordonné au but suprême énoncé en ces termesâ¯: pour que mon nom soit publié par toute la terre (Comparer Exode 15.14-15â¯; Josué 2.9-10â¯; Josué 9.9).
Quant à la conclusion générale que tire lâapôtre (verset 18), il faut se rappeler dâabord quâil caractérise lâattitude de Dieu envers des pécheurs qui ont encouru sa réprobation et ne méritent que le châtimentâ¯; cela ressort du premier terme employéâ¯: Il fait miséricordeâ¦
Et puis, il ne faut pas oublier que, de la part du Dieu saint et juste, qui ne peut faire le mal, endurcir est un jugement exercé sur le péché et la révolte de lâhomme (comparez Ãsaïe 6.9-10â¯; Matthieu 13.13-15).
Câest ce qui ressort de toute lâÃcriture et, en particulier, du fait que lâapôtre commente ici, dans le récit quâen fait lâExode on lit tour à tourâ¯: «â¯Pharaon endurcit son cÅurâ¯;â¯Â» (Exode 8.15-28â¯; Exode 9.34) et, «â¯Dieu endurcit le cÅur de Pharaonâ¯Â» (Exode 4.21â¯; Exode 7.3). Comparer aussi Romains 1.24â¯; Romains 1.26â¯; Romains 1.28.
Enfin, il ne faut pas perdre de vue les conditions dans lesquelles Paul a été amené à cette affirmation absolue de la souveraineté de Dieu. Il réfute les Juifs, qui prétendaient restreindre la liberté divine, en affirmant que Dieu ne pouvait, en aucun cas, les exclure de son alliance, ni les priver des effets de la promesse.
Verset 19
Lâaffirmation que Paul vient dâémettre suscite une objection quâil prévoitâ¯: si Dieu endurcit qui il veut, pourquoi donc se plaint-il encoreâ¯?
Le second donc après pourquoi, est omis par la plupart des éditeurs, mais il se lit dans B, D, majuscules Un copiste pouvait être tenté de retrancher ce mot, à cause de la répétition, plutôt que de lâintroduire fautivement dans le texte.
Lâapôtre ne répond pas dâabord à lâobjection. Il se contente de fermer la bouche à son contradicteur en lui rappelant, par la comparaison du potier et du vase dâargile, que le Créateur nâa pas de compte à rendre à la créature.
Verset 20
à hommeâ¯! qui es-tu, toi (grec) le contestant avec Dieuâ¯?
Lâopposition des deux termesâ¯: homme, Dieu, justifie le procédé sommaire par lequel Paul ferme la bouche à lâadversaire. Le vase dâargile, dans lâoriginal, il y a un jeu de mots intraduisibleâ¯: lâouvrage formé dira-t-il à celui qui lâa formé.
Verset 21
Lâimage du vase et du potier est empruntée à lâAncien Testament (Ãsaïe 29.16â¯; Ãsaïe 46.9â¯; Jérémie 18.1-10). Paul, en lâappliquant aux rapports de lâhomme et de Dieu, répond à quiconque veut contester avec Dieu sur le terrain du droit et de la justice.
Câest ce que faisaient les Juifs, dont lâapôtre réfute les prétentions. Le Tout Puissant, dit-il, trouve une masse informe dans lâhumanité telle quâelle est devenue par sa propre corruption.
En effet, Paul considère lâhumanité, après la chuteâ¯; cela ressort de la comparaison même dont il se sertâ¯: le potier ne crée pas lâargile, il utilise celle quâil trouve. De même, si Dieu, de la masse corrompue de lâhumanité, tire un peuple de rachetés, auxquels il manifeste sa miséricorde, est il injuste envers ceux quâil laisse en présence de sa justiceâ¯?
Telle est la réponse que Paul fait au Juif qui, fier de ses prérogatives et rempli de propre justice, «â¯conteste avec Dieuâ¯Â». Il ne lui parle que du droit de Dieu.
Câest sous un autre jour que Dieu se révèle à ceux qui ont recours à sa grâceâ¯: ils savent que le Dieu juste nâagit point dâune manière arbitraire et fatale, mais toujours conformément à sa sagesse et à son amourâ¯; ils savent «â¯quâil veut que tous soient sauvésâ¯Â» (1 Timothée 2.4), quâil «â¯use de patience, ne voulant pas quâaucun périsse, mais que tous viennent à la repentanceâ¯Â» (2 Pierre 3.9), que Christ ne «â¯met dehors aucun de ceux qui viennent à luiâ¯;â¯Â» (Jean 6.37) ils savent enfin quâil y a une grande différence entre les vases dâargile, objets matériels et les pécheurs, êtres moraux et responsables, que, chez tous les hommes, Dieu trouve le mal déjà existantâ¯; que, si les uns ne deviennent des vases pour un usage honorable que par lâÅuvre de la grâce, les autres restent voués à un usage vil, parce quâils repoussent cette grâce et sâobstinent à contester avec Dieu sur la voie de la justice.
Lâargile, dans la main du potier, ne conteste pas pouvoir le faire est une preuve de liberté morale. Paul nâoubliait pas cette distinction, bien quâici il eût à cÅur de faire ressortir la souveraineté de la grâce divineâ¯; mais celle-ci nâest quâun des côtés de la mystérieuse question du salut des âmes.
Verset 22
Dans les versets 22-24, Paul fait lâapplication de lâimage des vases.
Sa phrase est inachevéeâ¯; il faut sous-entendre, à la fin du verset 26 «â¯nâen a-t-il pas le droitâ¯?â¯Â» Câest la réponse à lâobjection exprimée au verset 14.
Or, si Dieu, voulant montrer sa colère, non parce quâil voulait, mais tout en voulant la montrer à la fin, a supporté, avec une grande longanimité, pour leur laisser le temps de se repentir (2 Pierre 3.9), des vases de colère, objets de sa colère, formés pour la perditionâ¦
Lâapôtre ne dit pas expressément que câest Dieu qui les a formés pour la perditionâ¯; tandis que, au verset 23, il dit des vases de miséricordeâ¯: Dieu «â¯les a préparés dâavance pour la gloireâ¯Â».
Dâaprès Romains 2.4â¯; Romains 2.5, câest leur «â¯cÅur impénitentâ¯Â» qui est lâartisan de la ruine des méchants. Ils sont donc formés pour la perdition parce quâils nâont pas profité de la grande longanimité de Dieu et quâainsi leurs dispositions morales les entraident à la ruine.
Verset 23
Le texte grec porteâ¯: et afin quâil se fit connaîtreâ¦
Le si, que nous avons mis dans la traduction, nâest pas exprimé.
Aussi plusieurs commentateurs font-ils dépendre la proposition du verset 23 du verbeâ¯: a supporté (verset 22) Dieu «â¯a supporté des vases de colère⦠afin de faire connaître les richesses de sa gloireâ¯Â»
Mais, si câest là ce que Paul voulait dire, il nâaurait pas dû commencer la proposition subordonnée par etâ¯; de plus, lâon ne comprend pas bien comment Dieu, en supportant des vases de colère, pouvait avoir pour but de faire connaître les richesses de sa gloire envers les vases de miséricorde.
On dit que câest afin de laisser à tous les élus le temps de se repentir (2 Pierre 3.9)â¯; mais ce motif aurait dû être exprimé.
Ces raisons amènent beaucoup dâinterprètes à sous-entendre, au commencement du verset 23, un si, qui nâest que la reprise de celui qui ouvre verset 22. La proposition du verset 23 devient ainsi le pendant de celle du verset 22.
Les vases de miséricorde (qui correspondent aux «â¯vases pour un usage honorableâ¯Â» verset 21), sont les hommes objets de la miséricorde divine.
Lâapôtre dit que Dieu les a préparés dâavance pour la gloire. Ce verbe désigne tout ce que Dieu a fait pour les élever à la gloire quâil leur destinaitâ¯; dâavance fait allusion à son dessein éternel (comparez Romains 8.28-30).
La gloire est lâopposé de la perditionâ¯; câest la vie et le bonheur éternels qui se trouvent dans la communion avec Dieu et dans la participation à sa gloire.
Verset 24
Grecâ¯: Lesquels, nous, il a aussi appelés.
Le pronom relatif est au masculin, tandis que les vases, dont il était question au verset 23, sont du neutreâ¯: Paul passe de la figure aux êtres figurés, seuls susceptibles dâêtre appelés.
Puis il ajoute le pronom nous, par lequel il désigne ses lecteurs et lui-même et les chrétiens en Général, comme les objets de cet appel divin.
Enfin il dit que Dieu nous a appelés, non seulement dâentre les Juifs, mais aussi dâentre les gentils (Comparer Jean 10.16â¯; Luc 14.21â¯; Luc 14.24â¯; Apocalypse 7.9 et suivants).
Câest à la fin de ce verset quâaurait dû trouver place la proposition principale que faisaient attendre les motsâ¯: si Dieu⦠au commencement des versets 22 et 23 «â¯nâen avait-il pas le droitâ¯? quây a-t-il à objecterâ¯?â¯Â»
Lâapôtre oublie dâénoncer cette question, entraîné quâil est par le grand fait quâil vient dâexprimerâ¯: la vocation des gentils. Il a hâte de montrer, par plusieurs paroles tirées des prophètes, que ce fait était annoncé dâavance, quâil rentrait bien dans le plan divin, que lâon ne saurait donc prétendre que «â¯la Parole de Dieu a failliâ¯Â» (verset 6).
Verset 25
Selon quâil le dit aussiâ¦
Ces mots se rapportent à la dernière affirmation du verset 24â¯: Dieu les a appelés aussi dâentre les gentils.
Paul cite Osée 2.23. Le passage est librement traduitâ¯; dans 1 Pierre 2.10, ses termes principaux sont rendus plus littéralement. Ils sont appliqués, comme ici, à la conversion des païens, tandis quâOsée avait en vue la restauration des Israélites des dix tribus.
Lâapôtre estimait sans doute que les Israélites du royaume du Nord, devenus infidèles au culte de lâÃternel, étaient, en quelque sorte, tombés au rang des païens et que, par conséquent, la promesse de restauration, qui leur avait été faite, pouvait sâappliquer à tous les païens.
Prononcée par Dieu, cette parole énonçait le principe selon lequel il gouverne les nations et ce principe détermine la conduite de Dieu envers tous les peuples.
Verset 26
Osée 1.10 littéralement cité.
Le lieu, dont parlait le prophète, câest Samarie, plutôt que la terre dâexil. Il est étrange, dès lors, que Paul insiste sur ce lieu, en ajoutant dans la citationâ¯: là , qui ne se trouve ni dans lâhébreu, ni dans les Septante.
Partout où ils étaient répandus les Juifs, dans leur orgueil national, disaient aux païensâ¯: vous nâêtes point le peuple de Dieuâ¯!
Paul trouve dans la prophétie dâOsée la promesse que les païens seront appelés fils du Dieu vivant dans leur propre pays, là où les Juifs leur avaient dénié ce titre.
Verset 27
Ãsaïe 10.22â¯; Ãsaïe 10.23.
Après les gentils, Israël.
La pensée quâun reste seulement (grec le reste) du peuple sera sauvé, revient souvent dans les prophètes, quand ils annoncent les jugements de Dieu. Elle était propre à détruire les orgueilleuses prétentions des Juifs fondées sur leurs privilèges naissance. Elle servait ainsi admirablement au but de lâapôtre, qui était de montrer que le rejet dâIsraël comme peuple, nâanéantissait point le dessein arrêté de la miséricorde divine (Comparer Ãsaïe 4.3â¯; Ãsaïe 6.13â¯; Amos 9.9â¯; Sophonie 3.12â¯; Zacharie 13.9).
Verset 28
Ce verset explique (car) quâun reste seulement soit sauvé, en relevant la prophétie qui annonçait que le jugement de Dieu ne sâaccomplirait ni à moitié, ni lentement.
Grecâ¯: Le Seigneur fera sa parole sur la terre, achevant et abrégeant, câest-à -dire quâil exécutera sa sentence dâune manière complète et prompte. Telle est la traduction du texte de Codex Sinaiticus, B, A.
Les autres documents portentâ¯: «â¯Car (Dieu est) achevant et abrégeant la parole en justice, parce que le Seigneur accomplira une parole abrégée sur la terreâ¯Â».
Ce texte est plus conforme à la version des Septante, que suit ici lâapôtre et qui porte littéralementâ¯: «â¯Car (Dieu est) achevant et abrégeant la parole en justice, parce que le Seigneur des armées accomplira une parole abrégée sur toute la terreâ¯Â».
Le texte hébreu est assez différentâ¯: «â¯La destruction est résolue, elle fera déborder la justice, car le Seigneur, lâÃternel des armées, fait destruction et décision au milieu de tout le paysâ¯Â», câest-à -direâ¯: exécute la destruction quâil a décidée.
Lâapôtre cite dâaprès la version grecque, parce quâelle exprime mieux la proximité du jugement de Dieu, dans lequel sâaccomplira la sentence exprimée à vers. 27.
Dans tout ce passage, Ãsaïe décrit les jugements qui devaient atteindre Israël avant les temps messianiques Paul était donc fondé à y voir lâannonce du rejet dâIsraël, dont «â¯le reste seulement sera sauvéâ¯Â» (verset 27â¯; comparez Romains 11.5).
Verset 29
Comme Ãsaïe a dit auparavant, câest-à -dire dans une prophétie précédente (Ãsaïe 1.9).
Sans cette faveur que le Seigneur nous a faite de nous laisser un rejeton, une nouvelle pousse, reproduite par la racine loin de lâancienne tige, le «â¯resteâ¯Â» du verset 17, considéré comme le germe, dâoù sortira une race nouvelle notre destruction serait complète comme celle des villes de la plaine.
Verset 30
Constatation du fait
Les gentils, qui nâaspiraient pas à ta justice, ont obtenu celle qui vient de la foi, tandis quâIsraël nâest pas parvenu à la loi de la justice, quâil cherchait (30, 31)
Indication sommaire de la cause, confirmée par lâÃcriture
Câest quâIsraël a cherché la justice par les Åuvres et non par la foi. Deux passages dâÃsaïe montrent que telle est bien la cause de son échec (32, 33)
La masse des Israélites a été rejetée par sa faute (9.30 à 10.21)
Pourquoi Israêl, à lâinverse des gentils, nâest pas parvenu au salut
La questionâ¯: Que dirons-nous doncâ¯? nâintroduit pas, comme au verset 14 une objectionâ¯; elle forme simplement la transition à un nouveau développement (comparez Romains 8.31).
Après avoir repoussé les objections que lâon pouvait faire, du point de vue juif, à lâidée quâIsraël était rejeté, Paul va montrer que le peuple élu porte la responsabilité de son rejet. Il constate le fait et en indique sommairement la cause dans les versets 30-33.
Au chapitre 10, il exposera avec plus de détail cette cause qui est la propre justice et lâincrédulité dâIsraël.
Lâapôtre constate que (grec) des gentils (sans lâarticle), des hommes qui ressortissent à la multitude des nations auxquelles Dieu nâavait pas révélé sa volonté en leur donnant, comme à Israël, une loi, qui, par conséquent, ne poursuivaient pas la justice, câest a dire la conformité à lâordre divin, le pardon des péchés, la réconciliation avec Dieu et lâadmission dans sa communion, ont obtenu (ouâ¯: ont saisi) la justice, sont parvenus à cette relation normale avec Dieu.
Lâapôtre ne veut pas dire que les gentils étaient privés de toute aspiration au bien moral et à la vie religieuse en communion avec la divinité. Mais, comme ils nâétaient pas éclairés sur lâêtre de Dieu et sur sa volonté, comme la loi nâavait pas éveillé en eux le sentiment du péché, ils ne pouvaient poursuivre ce que Paul appelle la justice.
Cette justice, ils lâont obtenue par la foi. Paul se hâte de lâexpliquer, en ajoutantâ¯: mais la justice qui vient de la foi. La voie de la justice était la seule qui sâouvrit devant eux, comme elle est, en tout temps, la seule qui puisse conduire le pécheur à la justice.
Verset 31
Lâéchec dâIsraël apparaît dans un douloureux contraste avec le succès des gentils.
Paul ne dit pas quâIsraël poursuivait la justice, mais la loi de la justice, afin de marquer le tort dâIsraël, qui fut de sâattacher avant tout à la loi, de se glorifier, dans son orgueil national, de posséder seul la loi (Romains 2.17), dâen faire son idole, de sâattacher à la lettre de la loi, à son accomplissement formaliste, au lieu de se pénétrer de son esprit et de saisir le but en vue duquel Dieu lâavait donnée, qui était dâhumilier lâhomme, en lui révélant son péché.
Poursuivre la loi de la justice, câest chercher sa justification dans la pratique extérieure et superficielle de la loi, en méconnaissant que lâobéissance complète à cette loi est au-dessus des forces de lâhomme vendu au péché.
En agissant ainsi, Israël nâest point parvenu à cette loi (Grecâ¯: à la loi), il nâa pas atteint le but quâil poursuivaitâ¯: acquérir sous le régime légal la vraie justice qui compte devant Dieu.
Quelques majuscules répètent de la justice après nâest point parvenu à la loi. Codex Sinaiticus, B, A, D, etc., omettent ce complément.
Verset 32
Pourquoi cet échec dâIsraëlâ¯? Quelle en est la raison, la cause moraleâ¯? Parce que (il a poursuivi la justice) non par la foi, mais comme possesseurs du royaume. Mais eux-mêmes, en prononçant sur les vignerons ce double jugement, que la vigne leur serait ôtée et quâils périraient misérablement, proclamèrent leur propre condamnation.
Et câest cette sentence que Jésus confirme par ces motsâ¯: le royaume de Dieu vous sera ôté, vous en serez exclus et il sera donné, par pure grâce, à une nation, peuple de Dieu choisi du sein de tous les peuples, qui en produit les fruits. Jésus ne dit pasâ¯: produira, selon nos versions. Il parle au présent, parce que déjà il voit sous ses yeux les premiers fruits de ce nouveau royaume. On sait comment cette prophétie fut accomplie par la destruction de Jérusalem et la ruine de la théocratie juive et par lâétablissement du royaume de Dieu parmi les nations païennes. La parabole des vignerons, comme tant dâautres déclarations, montre que tout lâavenir de son règne était devant les yeux du Sauveur.
Verset 33
Lâapôtre montre que le rejet dâIsraël, triste conséquence de son erreur, avait été annoncé dans lâÃcriture.
Il combine Ãsaïe 28.16â¯; Ãsaïe 8.14, en intercalant le second passage entre les deux propositions du premier.
Ãsaïe 28.16 porte en effetâ¯: «â¯Voici, jâai mis pour fondement en Sion une pierre éprouvée, angulaire, de prix⦠â¯Â»
Paul substitue à ces qualificatifsâ¯: une pierre dâachoppement et un rocher de scandale, quâil tire de Ãsaïe 8.14.
Enfin les motsâ¯: celui qui croit en lui ne sera point confus, sont de nouveau empruntés à Ãsaïe 28.16. Le texte hébreu porteâ¯: «â¯nâaura point hâte de fuirâ¯Â», ce que les Septante ont traduit parâ¯: ne sera point confus.
Quelques majuscules portentâ¯: quiconque croit en lui⦠Cette promesse fait contraste avec la menace qui précède. Elle sâaccomplit en faveur des gentils qui saisissent par la foi le salut gratuit. Jésus lui-même, dans Matthieu 21.42-44, sâapplique la parole du Psaumes 118.22â¯; Psaumes 118.23, qui le désignait comme «â¯la pierre angulaire, rejeter par ceux qui bâtissaientâ¯Â» et immédiatement après, il cite Ãsaïe 8.14. Les trois passages Ãsaïe 28.16â¯; Psaumes 118.22â¯; Ãsaïe 8.14 sont réunis dans 1 Pierre 2.6-7. Comparez aussi Actes 4.8-11).