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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/romans-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-33
Chapitres 9 Ã 11
Nous sommes arrivés à un tournant de notre épître: lâapôtre, jusquâici, nous a conduits des sombres profondeurs de la corruption humaine jusquâaux sommets lumineux de la grâce divine. Le chapitre 8 nous a dépeint, dâune manière saisissante, la position chrétienne et les résultats de lâÅuvre glorieuse que Dieu a accomplie en amour et en grâce. Il sâest terminé par lâénumération des bénédictions qui constituent aujourdâhui la part du croyant en Christ: Dieu nâa pas épargné son Fils unique, afin de nous donner toutes choses avec Lui.
Les trois chapitres suivants (9-11) nous introduisent dans un nouveau domaine où nous ne serons plus occupés de choses nécessaires à notre paix et à notre salut éternel, mais lâEsprit nous fait entrer dans les pensées et les conseils divins, dans le chemin de la «sagesse» et de la «connaissance». Aussi, ce sujet ne se termine pas par un chant de louange célébrant lâamour de Dieu, mais par ces paroles: «0 profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller?» (11:33, 34). La foi contemple avec allégresse les voies merveilleuses de Dieu, telles quâelles lui sont révélées par lâEsprit. Dieu ne veut pas seulement que ses enfants se reposent dans le plein salut qui leur a été acquis dans son Bien-aimé, mais il veut aussi leur faire connaître ses pensées. Quelle grâce adorable!
Lâapôtre avait déclaré, au début de son épître, que Juifs et païens étaient tous corrompus, mais que lâappel de la grâce sâadressait également aux uns et aux autres. On pourrait alors poser la question suivante: «Si, aux yeux de Dieu, il nây a pas de différence entre lâétat moral des Juifs et des païens et sâil sauve tous ceux dâentre eux qui croient au Seigneur Jésus, quâen est-il des promesses inconditionnelles quâil a faites à son peuple élu? Comment sâaccordent-elles avec lâappel sans distinction des Juifs et des nations aux bénédictions du Nouveau Testament? Si Israël sous la loi a perdu tous ses droits aux bénédictions qui étaient liées à lâobservation de la loi, cela ne change rien aux promesses qui avaient été données avant la loi et sans condition (Gen. 15:17, 18). Dieu les avait-il annulées? Avait-il rejeté son peuple pour toujours?»
Conduit par lâEsprit, lâapôtre répond à ces questions, ce qui remplit son cÅur dâune telle admiration quâà la fin du 11° chapitre, il prononce les paroles que nous avons déjà mentionnées. La méditation de ces chapitres remplira aussi nos cÅurs dâémerveillement, car nous y découvrirons à la fois la justice de Dieu, la solennité de ses voies, sa fidélité immuable et la vérité inébranlable de sa Parole. Puissions-nous, nous aussi, sous la direction du Saint Esprit, qui sonde «toutes choses, même les choses profondes de Dieu» (1 Cor. 2:10), saisir ces choses avec respect!
Chapitre 9
Avant dâaborder le fond de son sujet, lâapôtre donne à ses «parents selon la chair», câest-à -dire Israël, une preuve touchante de son affection ardente envers eux. Les Juifs lui reprochaient dâêtre un apostat qui avait rompu ses relations avec son peuple, méprisant sa propre chair et son sang et oubliant les desseins de Dieu à lâégard de la «semence dâAbraham».
Combien peu ces adversaires de lâapôtre connaissaient les sentiments réels qui lâanimaient! Considérant lâétat de son peuple bien-aimé et les jugements divins tombés sur celui-ci à cause de son incrédulité et de sa rébellion, Paul était étreint dâune vive souffrance et dâune ardente affection envers lui, ainsi que lâattestent les expressions quâil emploie, telles que: «Je dis la vérité en Christ; je ne mens point, ma conscience me rendant témoignage par lâEsprit Saint». Il éprouvait ces sentiments non seulement envers ceux au milieu desquels il avait vécu et travaillé comme un pharisien zélé et fidèle à la loi, mais aussi, après son appel, en tant quâapôtre de Jésus Christ. Au lieu de mépriser ses frères, ou même de les haïr, et de perdre de vue les privilèges que Dieu leur avait accordés, son cÅur était rempli à leur égard dâune grande tristesse et dâune douleur continuelle.
Comme Moïse avait, après lâérection du veau dâor, demandé à Dieu dâeffacer son nom de son livre, lâapôtre avait désiré «dâêtre par anathème séparé du Christ» pour ses frères. Cette grande tristesse et cette douleur continuelle lâaccablaient tellement quâil avait exprimé un désir irréalisable et dont lâaccomplissement nâaurait du reste servi de rien à son peuple, exactement comme dans le cas de Moïse. Mais ce désir témoignait de lâardente affection quâil avait pour ses parents selon la chair. Câétait lâamour divin, lâamour désintéressé de Christ qui opérait en lui, comme autrefois en Moïse, et qui rendait ces deux hommes capables de tout accomplir, même lâimpossible, pour servir les objets de cet amour.
Câest ce même amour qui pousse lâapôtre à énumérer ensuite tout le bien quâil peut dire de ses compatriotes. La haine saisit toute occasion de rabaisser son objet et de mésestimer le bien qui le caractérise. Lâamour fait le contraire. Tout dâabord, les «frères» de lâapôtre étaient Israélites, câest-à -dire les descendants de cet homme qui avait lutté avec Dieu et les hommes et qui avait prévalu (Gen. 32:28). Ils possédaient (mais pas dans le sens chrétien actuel), lâadoption; lâÃternel avait fait dire au Pharaon: «Mon fils, mon premier-né, est Israël», et «Laisse aller mon fils!» Puis ils possédaient la gloire (Ex. 29:43), et les alliances, et le don de la loi (où y avait-il un peuple semblable à lui, qui, dâentre toutes les tribus de la terre, avait été reconnu de Dieu et auquel Dieu avait donné de si bons et si justes commandements?), et le service divin et les promesses et les pères! Et finalement, glorieux couronnement du tout: dâIsraël selon la chair, était «issu le Christ (le Messie), qui est sur toutes choses Dieu béni éternellement» (v. 4, 5).
Avec quelle force ces paroles devaient-elles atteindre les cÅurs et les consciences de ceux qui jetaient un tel discrédit sur lâapôtre. En réalité, sâil y avait un homme qui aimait le peuple terrestre de Dieu, câétait bien lui. Il était le dernier que lâon pût accuser de mésestimer les privilèges dâIsraël; câétait bien plutôt à lui quâil appartenait dâadresser un tel reproche à ses parents selon la chair, incrédules qui ne reconnaissaient pas le plus élevé de tous leurs privilèges, savoir que le Christ Jésus, «Dieu manifesté en chair» était «dâIsraël»? Qui dâentre eux souffrait, autant que Paul, du rejet dâIsraël?
Câest pourquoi il était qualifié mieux que quiconque pour déclarer à Israël que Dieu nâavait pas rejeté son peuple, si même il était alors dans la souffrance quâil traverse aujourdâhui encore sous le jugement de Dieu. En outre, Paul lui révélait que seule la grâce souveraine de Dieu pourrait le restaurer, la même grâce qui était devenue la part des nations et sâadressait aussi aux Juifs, leur apportant un accomplissement des promesses bien plus glorieux quâils nâauraient pu lâespérer. Malgré leurs efforts pour se procurer une propre justice, ils nâavaient pas obtenu la justice qui est par la foi, mais ils étaient devenus un peuple désobéissant et contredisant, vers lequel Dieu avait étendu ses mains en vain (chap. 10:3, 21).
Qui pouvait donc les secourir? Nous lâavons déjà dit: Dieu, dans sa grâce souveraine, sauverait un «résidu selon lâélection de la grâce». Si le peuple, dans son ensemble, au lieu dâobtenir ce quâil cherchait, encourait la juste colère de Dieu, il y avait cependant encore, selon le propos de Dieu, un résidu qui serait sauvé, tandis que les autres seraient rejetés (11:3-7).
Plus loin lâapôtre continue à parler de la souveraineté de Dieu et prouve aux Juifs, par leur propre histoire, que Dieu avait toujours agi selon cette souveraineté. Quelle grâce quâil en ait été ainsi et que Dieu ait continué à agir ainsi! Câétait leur seule ressource, sinon ils auraient été irrémédiablement perdus. Mais sa parole nâavait-elle donc pas été sans effet (v. 6) puisquâil ouvrait la porte de la grâce aux nations? Nâétait-il pas devenu infidèle à ses promesses envers les pères? Non, la parole de Dieu a gardé toute sa puissance et son autorité: seul lâhomme, et en particulier le Juif, se sont montrés infidèles.
Comme ils le font encore aujourdâhui, les Juifs cherchaient à transformer les promesses quâAbraham avait reçues en une «obligation», pour Dieu, de ne bénir que la descendance naturelle du patriarche, à lâexclusion des nations. Mais, dit lâapôtre, tous ceux qui sont issus dâIsraël ne sont pas Israël; aussi, pour être la semence dâAbraham, ils ne sont pas tous enfants (v. 6, 7). Le Seigneur lui-même avait déjà rendu attentifs les Juifs à la différence quâil convient de faire entre «la semence» dâAbraham et les «enfants» dâAbraham. La descendance naturelle dâAbraham ne conférait à personne un droit aux promesses, et si les Juifs voulaient néanmoins sâen tenir à ces promesses, ils devaient reconnaître aussi les Arabes comme fils dâAbraham, ayant les mêmes droits quâeux, puisquâils descendent dâIsmaël, fils dâAbraham. Ils auraient dû, à plus forte raison, reconnaître les Ãdomites comme tels, puisquâils sont issus dâÃsaü, le frère jumeau de Jacob! Certes, ils ne le voulaient pas: comment un Juif aurait-il pu partager des bénédictions avec des païens impurs, avec des «chiens»? De fait, les promesses nâappartenaient quâà la lignée dâIsaac, câest-à -dire de Jacob: «En Isaac te sera appelée une semence» (v. 7).
Or, sâil en était ainsi, la descendance naturelle nâavait donc que peu de valeur. Assurément, Ismaël était bien un fils dâAbraham, mais il était né «selon la chair» (Gal. 4:23), et la chair ne sert de rien devant Dieu. «Ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu; mais les enfants de la promesse sont comptés pour semence» (v. 8). Déjà à la fin du deuxième chapitre, lâapôtre avait dit: «Celui-là nâest pas Juif qui lâest au-dehors, et celle-là nâest pas la circoncision qui lâest au-dehors dans la chair». Non, la décision appartient à Dieu seul, et il lui a plu dâappeler Isaac et non Ismaël, cet appel se fondait sur une libre décision, sur le «propos» de Dieu, «selon lâélection». Car cette parole découle dâune promesse: «En cette saison-ci, je viendrai, et Sara aura un fils» (v. 9).
Aucun Juif ne pouvait se soustraire à la puissance de cette argumentation; sinon il aurait dû, comme nous lâavons dit, reconnaître aux descendants dâIsmaël et dâÃsaü les mêmes droits quâaux descendants dâIsraël. Certes, on aurait pu objecter que la mère dâIsmaël était une servante égyptienne, une esclave, tandis quâIsaac était né de Sara, la femme légitime dâAbraham. Mais quâen était-il de Rebecca? Non seulement elle nâétait pas une servante, mais elle descendait de la famille dâAbraham et donna des jumeaux à son mari. On nâaurait pu imaginer un fait appuyant plus fortement lâargumentation de lâapôtre: Ãsaü et Jacob étaient fils du même père, nés en même temps de la même mère â et pourtant Dieu dit à Rebecca, avant leur naissance et avant quâils aient bien ou mal agi, alors quâon ne pouvait établir entre eux une différence: «Le plus grand sera asservi au plus petit». En dâautres termes: le droit dâaînesse passera du plus âgé au plus jeune. Pourquoi? Parce que Dieu en avait décidé ainsi. Câétait son propos, sa volonté souveraine au sujet du plus jeune, «afin que», comme lâapôtre le dit expressément, «le propos de Dieu selon lâélection demeurât, non point sur le principe des Åuvres, mais de celui qui appelle» (v. 11). Les Åuvres des deux enfants nâavaient aucun rapport avec lâappel de Dieu. Avant leur naissance, donc avant quâils aient pu faire quoi que ce fût méritant la bénédiction, Dieu avait arrêté son choix.
Mais, pourrait-on objecter, ne lisons-nous pas, au verset 13, que Dieu a aimé Jacob et quâil a haï Ãsaü? Oui, la chose est écrite, et il ne nous appartient pas dâamoindrir cette parole en aucune façon. Remarquons dâabord que Dieu nâa pas prononcé ces paroles (comme les autres) avant la naissance des enfants, mais quâelles se trouvent en Malachie, le dernier prophète de lâAncien Testament, qui vivait environ 1400 ans après la naissance des deux jumeaux, câest-à -dire à un moment où Ãsaü avait manifesté depuis longtemps son impiété, et ses descendants, les Ãdomites, leur inimitié implacable contre Israël. Si Dieu dit donc quâil a aimé Jacob, mais quâil a haï Ãsaü, câest que cet amour a trouvé sa source dans son cÅur â cet amour était libre et immérité, tandis que la haine découlait de lâétat moral dâÃsaü. Les deux enfants étaient nés et ont sans doute grandi dans le péché, mais tandis que les conseils de Dieu ont eu leur accomplissement dans lâun, lâautre a reçu une juste punition de ses mauvaises voies.
Comme la déclaration du prophète Malachie, en rapport avec ce qui nous occupe, a pu causer des difficultés à plus dâun lecteur et a été souvent faussement interprétée, il est important dâaccentuer le fait quâelle a été prononcée longtemps après la mort des deux fils dâIsaac; nous nâen trouvons rien en Genèse 25. On ne saurait donc en conclure que Dieu a aimé dâavance lâun des fils et haï lâautre, fixant ainsi par anticipation le sort éternel des deux enfants. On ne peut non plus affirmer quâil a parlé ainsi à cause de sa connaissance divine de lâavenir. Ces deux déductions sont fausses, mais lâhomme déduit si volontiers le rejet de lâun de lâélection de lâautre. En réalité, si de deux hommes qui nâont, ni lâun ni lâautre, aucune prétention à faire valoir devant Lui, Dieu, comme câest le cas ici, en choisit un pour lâélever dans une position plus privilégiée que lâautre, telle est sa volonté souveraine. Qui peut alors lui dire: «Pourquoi agis-tu ainsi?» Sâil lui plaît de se glorifier dans sa grâce envers un homme, personne nâa le droit de le lui reprocher. Lâélection de lâun nâimplique nullement la condamnation de lâautre.
Voici encore une deuxième objection: «Que dirons-nous donc? Y a-t-il de lâinjustice en Dieu? Quâainsi nâadvienne! » (v. 14). Lâhomme qui raisonne selon la chair se demande: «Si de deux êtres également pécheurs, Dieu sauve lâun et laisse aller lâautre à la perdition, nâagit-il pas injustement?»- Cette question, en elle-même, démontre la présomption du cÅur humain, qui sâarroge le droit de juger Dieu, au lieu de se laisser juger par lui et de se soumettre à son jugement. Car dès que je mets en question la souveraineté de Dieu, je me fais juge de Dieu. Or si Dieu est Dieu, il est souverain dans tous ses actes. Toute doctrine niant la majesté souveraine de Dieu, ou le considérant comme indifférent au péché et à la misère de lâhomme, est contraire à la vérité et indigne de Dieu. Dieu est lumière et il nâest pas possible que la lumière sâunisse aux ténèbres remplissant le cÅur de lâhomme. Dieu est amour, et lâamour est libre dâagir en sainteté selon sa nature.
Lâhomme, ne se connaissant pas lui-même et ne connaissant pas Dieu, nie sa ruine complète, regimbe contre la Parole de dieu et critique Ses voies. En agissant ainsi et en osant même se placer devant, Dieu sur le terrain de la «justice», lâhomme prononce un jugement contre lui-même et justifie Dieu, comme nous allons le voir à propos de lâhistoire dâIsraël. Après la question des Juifs: «Y a-t-il de lâinjustice en Dieu?» et la réponse de lâapôtre: «Quâainsi nâadvienne», vient immédiatement la parole que Dieu adresse à Moïse: «Je ferai miséricorde à celui à qui je fais miséricorde, et jâaurai compassion de qui jâai compassion» (v. 15).
Au premier abord, cette déclaration pourrait nous paraître étrange, mais si nous nous rappelons à quelle occasion elle fut prononcée, nous découvrirons que lâapparente dissonance devient une harmonie parfaite. Plus nous considérons en détail les circonstances qui ont provoqué cette déclaration, plus lâargumentation de lâapôtre nous paraîtra pertinente.
Jusquâà la montagne de Sinaï, la grâce de Dieu avait porté Israël sur des ailes dâaigle. Là Dieu leur fit une promesse conditionnelle: «Si vous écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous mâappartiendrez en propre... et vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte». Ce à quoi ils répondirent: «Tout ce que lâÃternel a dit, nous le ferons» (Ex. 19:4-8). Au lieu de se confier pour lâavenir en cette grâce de Dieu, ils avaient la prétention, malgré les humiliantes expériences quâils avaient déjà faites, dâaccomplir, par leurs propres forces, les commandements de Dieu.
La conséquence en fut lâalliance de la loi, expression des justes et saintes exigences de Dieu envers des hommes dans la chair; câest ainsi que commença la vraie histoire dâIsraël comme peuple. Moïse monta sur la montagne pour recevoir les commandements de Dieu: comme il tardait, le peuple sâimpatienta et engagea Aaron à lui faire un veau dâor. Israël enfreignit ainsi grossièrement le premier et le plus grand de tous les commandements, ce qui lâexposait à un jugement immédiat et terrible. à peine son histoire comme peuple était-elle commencée quâil perdait dâun seul coup tout ce à quoi il avait droit, à condition quâil fût obéissant. Dieu qui lui avait fait des promesses et qui pouvait les accomplir, avait été grandement offensé. Son alliance était rompue. Que restait-il pour Israël? Si Dieu avait agi envers son peuple en justice et selon la loi, il aurait dû les exterminer tous.
Tous les Juifs, connaissant ces faits, devaient admettre lâargumentation de Paul. Si le principe de la justice avait été maintenu dans les relations du peuple avec Dieu, le sort dâIsraël aurait été décidé définitivement à ce moment-là , comme Dieu le dit à Moïse: «Jâai vu ce peuple, et voici, câest un peuple de cou roide. Et maintenant laisse-moi faire, afin que ma colère sâembrase contre eux, et que je les consume» (Ex. 32:9, 10). Certes, ce nâest pas «à cause de leur justice», que Dieu leur a donné le bon pays de Canaan (Deut. 9:6), mais parce quâil avait écouté lâintercession de Moïse (un type de Christ) et agissait selon sa grâce illimitée: «Je ferai passer toute ma bonté devant ta face... et je ferai grâce à qui je ferai grâce», (Ex. 33,19). Sur ce fondement seul il pouvait se repentir du mal dont il avait menacé son peuple et lui pardonner. Il y a plus encore: à cause de sa rébellion, Israël sâexposait, sur le terrain de la justice, au jugement de Dieu. Or câest précisément cette rébellion qui fournit à Dieu, dans sa grâce, un motif pour marcher au milieu du peuple. Moïse lâexprime dans sa prière: «Si jâai trouvé grâce à tes yeux, Seigneur, que le Seigneur marche... au milieu de nous; car câest un peuple de cou roide» (Ex. 34:9).
Combien tout cela est merveilleux! Lorsque lâhomme, à cause de sa conduite, est irrémédiablement perdu, que la justice de Dieu doit, à cause de sa désobéissance et de son péché, déverser sur lui les flots de sa colère et de son jugement, que la loi doit le maudire et le condamner à mort, Dieu trouve en Lui-même des ressources auxquelles Il peut recourir.
Considérant par anticipation le grand Médiateur à venir, dont Moïse est ici un si beau type, Dieu pouvait user de grâce et de miséricorde, et cela, remarquons-le bien, envers qui il voulait, selon le propos de sa grâce inconditionnelle. «Ainsi donc ce nâest pas de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde» (v. 16).
Or, quand Dieu veut user de grâce, combien grave est le péché dâun homme qui sâoppose à cette volonté et cherche à contrecarrer les plans de Dieu. Il doit être connu sur toute la terre comme le Dieu qui ne permet pas quâon se moque de lui impunément. Considéré de ce point de vue, nous saisissons la signification du passage qui suit: «Car lâécriture dit au Pharaon: «Câest pour cela même que je tâai suscité, pour montrer en toi ma puissance, et pour que mon nom soit publié dans toute la terre». Ainsi donc il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut» (v. 17, 18).
Le Pharaon devait rester pour toujours un exemple de ce que lâÃternel, le Dieu dâIsraël, peut faire dâun homme qui, au commandement de Dieu: «Laisse aller mon peuple, afin quâil me célèbre une fête dans le désert», osa répondre avec un terrible orgueil: «Oui est lâÃternel pour que jâécoute sa voix?... Je ne connais pas lâÃternel, et je ne laisserai pas non plus aller Israël». Outre ces paroles blasphématoires, il ordonna que lâon rendît encore plus pénible le service déjà si dur des Israélites (Ex. 5:1 et suivants). Le message divin éveilla en cet homme orgueilleux et cruel le désir de sâopposer à la volonté de Dieu et dâanéantir ses plans. Remarquons aussi que son état devint toujours pire, à mesure que Dieu lui parlait. Il est dit sept fois: «Le cÅur du Pharaon sâendurcit», ou: «Le Pharaon endurcit son cÅur». Ce ne fut quâaprès que les plus terribles plaies furent venues sur lui et que ses sages et ses magiciens durent lui avouer: câest le doigt de Dieu, quâil est dit: «Et lâÃternel endurcit le cÅur du Pharaon». Lorsquâil eut enfin permis à Israël de sâen aller, la méchanceté incorrigible de son cÅur se manifesta de nouveau, en ce quâil poursuivit, le peuple avec sa puissante armée, pensant encore pouvoir résister au bras de lâÃternel. Est-il, dès lors, surprenant que Dieu lâait finalement endurci en jugement et se soit servi de lui comme dâun avertissement pour tous les temps? Dieu ne destine jamais un homme à lâendurcissement; il ne rend jamais un homme mauvais; mais câest lâhomme qui, asservi à la puissance du péché, progresse toujours plus dans le mal.
Dieu a laissé cet homme sâélever très haut, afin que son anéantissement dans la mer Rouge montrât jusquâà la fin des temps les conséquences de lâendurcissement contre Dieu.
Israël a subi, lui aussi, le châtiment de Dieu, avec cette différence, toutefois, quâil nâa cessé dâêtre lâobjet de la grâce de Dieu qui sauve et restaure. Ce fait accroît dâautant sa responsabilité et rend sa chute dâautant plus grande. Au lieu dâécouter les sérieux avertissements de Dieu, les Juifs se rebellèrent contre lui, méprisèrent sa loi et lui firent «de grands outrages». Ils «se moquaient des messagers de Dieu, et méprisaient ses paroles, et se raillaient de ses prophètes (exactement comme le Pharaon), jusquâà ce que la fureur de lâÃternel monta contre son peuple et quâil nây eut plus de remède» (2 Chron. 36:14-16; Néh. 9:26-29). Est-il surprenant que Dieu ordonne au prophète Ãsaïe: «Engraisse le cÅur de ce peuple, et rends ses oreilles pesantes, et bouche ses yeux, de peur quâil ne voie des yeux, et nâentende de ses oreilles, et ne comprenne de son cÅur, et ne se convertisse, et quâil ne soit guéri?» Dieu leur envoya un aveuglement spirituel et endurcit leurs cÅurs rebelles, de sorte que lorsque le Seigneur Jésus vint au milieu dâeux, «ils ne crurent pas en lui»; et ils ne purent croire, parce quâÃsaïe a dit: «Il a aveuglé leurs yeux», etc. (Ãs. 6:8-10; Jean 12:37-40). Pareillement, lâapôtre Pierre parle des «désobéissants» de nos jours, lesquels ont été destinés à heurter contre la Parole (1 Pierre 2:7, 8). Dieu a destiné ces hommes orgueilleux, comme le Pharaon dâautrefois, à servir dâexemple et dâavertissement pour dâautres. Il ne les a pas rendus désobéissants, mais il les a livrés à la dureté de leurs cÅurs, après de nombreux avertissements inutiles.
Soit donc que Dieu fasse grâce à lâhomme ou lâendurcisse, lâinjustice nâest pas du côté de Dieu, mais du côté de lâhomme irrémédiablement mauvais et corrompu. Que ce soit en grâce ou en jugement, Dieu agit toujours en vue de glorifier son grand nom. Ceux qui lisent la Parole en se laissant enseigner humblement par lâEsprit nâéprouvent aucune difficulté à comprendre les voies de Dieu; la raison humaine seule nây parvient pas et fait toujours de fausses déductions (1 Cor. 2:14-16). Conduit par lâEsprit de Dieu, lâapôtre expose ces déductions lâune après lâautre et les réfute dâune manière admirable.
Nous abordons maintenant la dernière objection: «Tu me diras donc: Pourquoi se plaint-il encore? car qui est-ce qui a résisté à sa volonté?» (v. 19). En dâautres termes: si Dieu fait grâce à qui il veut, quây puis-je? Sâil endurcit qui il veut, comment sây opposer? Sâil est le Dieu souverain, il ne me reste quâà me soumettre à sa volonté.
Lâobjection semble fondée. Pourquoi Dieu se plaint-il encore? Si tout doit finalement se soumettre à sa volonté et à son conseil, lâhomme ne peut être rendu responsable du résultat final: câest Dieu qui a décidé de lâissue du chemin de sa vie! Cela rappelle les excuses invoquées par nos premiers parents après la chute. Adam et Ãve cherchèrent, eux aussi, à attribuer à Dieu la responsabilité de ce qui sâétait passé: pourquoi avait-il permis au serpent lâaccès du jardin dâÃden? Pourquoi avait-il donné à lâhomme la femme qui devait le tromper? â En Romains 9, les paroles sont, il est vrai, différentes, mais le principe est le même: Dieu est coupable et non pas lâhomme. Pourquoi sauve-t-il lâun et rejette-t-il lâautre? Que peut faire lâhomme si Dieu lâendurcit?
Toutes ces questions et déductions, répétons-le, ont pour but dâannuler la gloire de Dieu et la responsabilité de lâhomme. Le propos souverain de Dieu â et comment serait-il Dieu, sâil nâétait pas souverain? â nâannule pas la responsabilité de lâhomme. Considérons un exemple plus facile à comprendre: la croix. Selon le conseil divin arrêté dès avant la fondation du monde, Christ, le Fils bien-aimé de Dieu devait souffrir. Dieu avait, selon sa connaissance, destiné Jésus à devenir lâAgneau qui ôte le péché du monde. Mais cela a-t-il amoindri en quelque manière la culpabilité de lâhomme? Certes non! Les Juifs et les Gentils se trouvèrent dâaccord, ce jour-là , dans leur inimitié commune contre Dieu et contre son oint. La réalisation de leurs desseins produisit, il est vrai, lâaccomplissement de la parole prophétique, tout en donnant à Dieu lâoccasion dâexécuter le jugement contre le péché et dâopérer lâÅuvre merveilleuse de sa grâce. Mais les hommes nâen furent pas moins coupables du rejet et du meurtre du Fils de Dieu (Actes 2:22, 23).
Le raisonnement qui a motivé la question: Pourquoi se plaint-Il encore? est donc absolument faux. Si Dieu, dans sa sagesse infinie et sa riche miséricorde, tolère la méchanceté de lâhomme pour accomplir ses conseils, il agit précisément selon Sa souveraineté, mais cela ne change rien à la volonté de lâhomme qui reste ce quâelle est, mauvaise et coupable. Certes, si ce que la sévère théologie calviniste enseigne était vrai, savoir que Dieu a prédestiné à la condamnation ceux qui sont perdus, la difficulté serait grande. Mais Dieu soit loué! cela nâest nullement vrai; lâÃcriture ne parle jamais ainsi, malgré les quelques passages cités à lâappui de cette opinion.
Quâen est-il donc? Avant de répondre à la question posée, lâapôtre insiste, comme nous lâavons déjà remarqué plusieurs fois, sur la souveraineté de Dieu, le premier de ses droits, et dévoile à celui qui a posé cette question la méchanceté de son cÅur. Est-ce quâun homme, dont la conscience est réveillée et exercée, pourrait parler ainsi? Jamais une âme repentante nâattribuera de lâinjustice à Dieu ou lâaccusera dâêtre responsable de la perdition de quelquâun. Quiconque tient un tel langage montre lâaveuglement et lâorgueil de son cÅur. «Mais plutôt, toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu? La chose formée dira-t-elle à celui qui lâa formée: Pourquoi mâas-tu ainsi faite? Le potier nâa-t-il pas pouvoir sur lâargile pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur?» (v. 20, 21). Or, si la créature a un tel pouvoir, combien plus encore le Créateur! ,
Pourquoi mâas-tu ainsi fait? Un homme, en posant cette question à Dieu, ne dit finalement rien dâautre que ceci: Dieu nâa aucun droit de juger le mal, et sâil ne veut pas faire grâce à tous les hommes et les sauver, il ne doit, à tout le moins, punir personne. Tout juste gouvernement se trouve ainsi exclu, et Dieu serait obligé de supporter le mal, ce quâaucun homme honorable ne tolérerait dans sa maison ni dans son entourage. On oublie que Dieu a créé lâhomme bon et droit et quâil lâa mis en garde sérieusement à lâégard du péché et de ses conséquences, mais que lâhomme a succombé à la tentation et a commis péché sur péché, violence sur violence.
Mais, dira-t-on, lâapôtre affirme que le potier peut façonner, à son gré, de la même argile, un vase à honneur et un autre à déshonneur. Nây a-t-il pas dans ces paroles, une confirmation des reproches que lâon adresse à Dieu? Certes, le langage de lâapôtre est hardi, à tel point que même des commentateurs éclairés lâont mal compris, oubliant que lâécrivain avait en vue surtout de sauvegarder lâinviolabilité de la souveraineté de Dieu. Ils perdent de vue que Dieu nâa pas usé de son droit, comme on pouvait sây attendre dâaprès lâimage du potier. Les versets suivants montrent comment Dieu a agi. Mais il convenait dâétablir au préalable, tant à lâégard de Dieu quâenvers lâhomme, les droits souverains de Dieu. Combien souvent ceux qui parlent sans cesse de «droits» oublient que Dieu a aussi des droits! Ceux quâil possède en tant que Créateur sont incontestablement souverains, dâautant plus que nous sommes non seulement des créatures, mais des créatures déchues, des pécheurs qui, nécessairement, doivent récolter les fruits de leur désobéissance.
Voyons maintenant comment lâapôtre répond à cette difficile question: «Si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître sa puissance, a supporté avec une grande patience des vases de colère tout préparés pour la destruction; et afin de faire connaître les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde quâil a préparés dâavance pour la gloire ...? lesquels aussi il a appelés, savoir nous, non seulement dâentre les Juifs, mais aussi dâentre les nations» (v. 22-24).
Nous avons déjà fait remarquer que Dieu doit nécessairement manifester un jour sa colère contre tout le mal commis autrefois et aujourdâhui encore dans ce monde; il doit aussi déployer sa puissance envers lâhomme orgueilleux et rebelle, sâil veut maintenir son caractère de Dieu saint. Pourquoi nâa-t-il pas manifesté, jusquâà aujourdâhui, cette colère et cette puissance, mais a supporté avec une grande patience les vases de colère? A-t-on le droit de lui reprocher son manque de miséricorde ou son injustice? Le Dieu trois fois saint pourrait-il rester indifférent à lâégard du mal ou avoir communion avec lui? Certes non! Et pourtant lâhomme nâa cessé, durant toute son histoire, de le provoquer par le mépris de tous Ses droits, par son orgueil incorrigible, par son immoralité, ses imprécations et ses blasphèmes. Malgré tout cela, Dieu attend encore et nâexécute pas le jugement mille fois mérité. Combien a-t-il usé de grâce et de longanimité! Il a supporté les «vases de colère» avec une bonté et une indulgence admirables. Il a usé de grâce envers eux leur parlant toujours de nouveau, «se levant de bonne heure», comme il faisait autrefois à lâégard dâIsraël. Mais comment les hommes ont-ils répondu à cette grâce? Ils nâont point voulu de son conseil, ils ont méprisé sa répréhension! A-t-il tort en les contraignant à manger du fruit de leur voie et en les rassasiant de leurs propres conseils? (voir Prov. 1:24-33).
Lâapôtre appelle ces hommes des «vases de colère» en rapport avec lâimage du potier, de même quâil désigne comme «vases de miséricorde» ceux qui se soumettent à Dieu et à sa Parole. Les uns et les autres sâacheminent vers leur but final, soit la destruction, soit la gloire. Ils y sont «préparés». Mais ne perdons pas de vue la différence existant entre les deux formes de «préparation»! Beaucoup ne lâont pas distinguée et nâont, de ce fait, pas saisi le sens ou la force de lâargumentation de lâapôtre. Au sujet des vases de colère, lâapôtre dit seulement: «préparés pour la destruction», tandis que, pour les vases de miséricorde, il dit que Dieu les «a préparés dâavance pour la gloire». Des vases de colère, il nâest dit nulle part que Dieu les ait préparés dâavance pour la destruction. Ils sây sont préparés eux-mêmes par leurs péchés, et surtout par leur incrédulité et leur rébellion contre Dieu. Quant aux vases de miséricorde, câest Dieu qui les a préparés, même dâavance, et destinés à la gloire. Ils nâont contribué en rien à cette «préparation»: tout est lâÅuvre de Dieu, accomplie «selon son propre dessein, et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles» (2 Tim. 1:9).
Il est donc évident dâune part, que le mal ne se trouve que du côté de lâhomme et non de Dieu, et, dâautre part, que le bien procède de Dieu seul et non de lâhomme. En outre, ce qui précède confirme le fait que le propos de Dieu demeure selon lâélection, «non point sur le principe des Åuvres, mais de celui qui appelle» (v. 11). Les vases de miséricorde ne sont pas destinés à la gloire parce quâils se sont distingués des autres par des privilèges particuliers ou des vertus spirituelles, mais Dieu les a préparés dâavance pour la gloire, sans condition, selon son élection souveraine et le choix de la grâce. Certes, au cours des âges, ils ont été appelés, justifiés, etc. (chap. 8:29, 30), et si Dieu accorde à lâun plus de puissance spirituelle et de dons de grâce quâà un autre, tous ont été néanmoins préparés dâavance par lui pour sa propre gloire, avant quâaucun dâentre eux nâexistât. Câest pourquoi, comme nous lâavons déjà répété, tous célébreront un jour la grâce insondable et invariable de Dieu. Alors sera pleinement réalisée lâexhortation de 1 Corinthiens 1:31: Que «celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur».
Lââme de lâapôtre est tellement étreinte par cette plénitude de la grâce, quâil ne peut sâempêcher dâen évoquer la manifestation la plus glorieuse, savoir dans lâappel des croyants, «non seulement dâentre les Juifs, mais aussi dâentre les nations» (v. 24). Quand lâépreuve du peuple le plus favorisé du monde sâest terminée par une culpabilité et une ruine irrémédiables, provoquant la colère et le jugement de Dieu, les écluses de la miséricorde divine se sont ouvertes pour appeler, dâentre les Juifs et dâentre les nations, un peuple destiné à la gloire céleste. La grâce a été dâautant plus grande que la ruine a été plus profonde.
Lâapôtre cite deux passages du prophète Osée, chapitres 1:10 et 2:23, pour montrer que Dieu avait, déjà autrefois, révélé ces choses par son Esprit. Pierre, qui écrit exclusivement aux croyants juifs, ne cite que le second passage (1 Pierre 2:10). Paul, lâapôtre des nations, pensant à lâintroduction des païens, cite les deux. Au verset 25, il souligne le fait que Dieu se souviendra de son conseil concernant Israël et quâà la fin des temps il appellera de nouveau «mon peuple» celui qui, maintenant, nâest «pas mon peuple», et «bien-aimée» celle qui nâétait «pas bien-aimée». Au verset 26, il attire notre attention sur le fait que le second passage cité contient une allusion aux nations: «Et il arrivera que dans le lieu où il leur a été dit: Vous nâêtes pas mon peuple, là ils seront appelés fils du Dieu vivant». Ce titre est le privilège particulier des croyants dâentre les nations et non des Juifs, qui sont le peuple terrestre de Dieu.
Lâargumentation de lâapôtre est ainsi simple et claire; lâappel de la grâce de Dieu adressé aux Juifs et aux nations (v. 23) nâétait pas une pensée étrangère à lâAncien Testament, mais elle correspondait au contraire tout à fait à ses enseignements. Déjà , par le moyen dâOsée, Dieu avait annoncé sa grâce souveraine en faveur des Gentils aussi bien que des Juifs.
Dâautres prophètes aussi en avaient parlé; ainsi Ãsaïe, tout en annonçant les jugements solennels qui allaient fondre sur Israël, avait déclaré quâun résidu serait sauvé, car Dieu accomplirait sur la terre une affaire abrégée et la consommerait en justice. Déjà au chapitre 1:9, Ãsaïe avait prophétisé: «Si lâÃternel des armées ne nous eût laissé un bien petit résidu, nous aurions été comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe». En vertu de sa justice, Dieu aurait dû anéantir le peuple tout entier, mais selon sa promesse inconditionnelle, il pouvait et peut agir envers lui en grâce et lui «laisser une semence». «La miséricorde se glorifie vis-à -vis du jugement» (Jacq. 2:13).
Hélas! Israël nâa pas pris garde aux appels de la grâce de Dieu ni à ses avertissements quant aux terribles jugements qui allaient le frapper. Ils ont fermé leurs oreilles et endurci leurs cÅurs.
«Que dirons-nous donc?» Ou: quelles furent les conséquences de cet endurcissement? Celles-ci: «les nations qui ne poursuivaient pas la justice, ont trouvé la justice, la justice qui est sur le principe de la foi. Mais Israël, poursuivant une loi de justice, nâest point parvenu à cette loi» (v. 30, 31). Toute lâhistoire dâIsraël montrait clairement combien vraies étaient les paroles des prophètes. Pourquoi Israël avait-il été emmené en Assyrie et à Babylone? Pourquoi se trouvait-il en ce temps-là sous la domination dâun tyran païen? Et plus encore: quâétait-il advenu des Israélites sous le rapport moral? Se plaçant sur le terrain de la loi, ils avaient poursuivi une justice extérieure et légale et nâavaient point obtenu de justice. En revanche, la grâce de Dieu, sur un fondement de justice, avait abondé envers ceux qui vivaient loin de Dieu dans lâobscurité de leurs cÅurs. Des païens, qui étaient «sans espérance» dans le monde et qui ne poursuivaient pas la justice, avaient obtenu gratuitement la justice, sur le principe de la foi, accessible à tous ceux qui vivaient sans loi, ainsi quâà tous ceux dâIsraël, qui, reconnaissant leur triste état, étaient prêts à recourir à la grâce.
Pourquoi les Juifs nâétaient-ils pas parvenus à la justice? Précisément parce quâils ne lâavaient pas poursuivie sur le principe de la foi, mais sur le principe des Åuvres (v. 32), sâimaginant, dans leur orgueil, quâils pouvaient satisfaire le Dieu saint par leurs Åuvres de loi. Fiers de leurs privilèges nationaux et de leur propre justice, ils ont heurté contre Christ, la pierre que Dieu avait, dans sa grâce, mise en Sion. Nâauraient-ils pas dû recevoir avec reconnaissance un tel Sauveur? Au contraire, il devint pour eux une pierre dâachoppement. Au lieu de croire en lui, ils étaient scandalisés en lui, comme il est dit: «Voici, je mets en Sion une pierre dâachoppement, et un rocher de chute», et «celui qui croit en lui ne sera pas confus» (v. 33).
Il est remarquable de considérer comment le Saint Esprit, par le moyen de lâapôtre, réunit ici les deux déclarations du prophète Ãsaïe, aux chapitres 8:14 et 28:16 de son livre.