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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 8". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/romans-8.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 8". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-39
Plan du commentaire biblique de Romains 8
Notre affranchissement par la loi de lâEsprit de vie en Jésus-Christ
La condamnation quâentraînait le péché est supprimée dans toutes ses conséquences pour ceux qui sont en Jésus-Christ, car ils ont passé de la domination du péché et de la mort à celle de lâEsprit de vie en Jésus-Christ. Dieu, en effet, les a élevés à cet état de justice, auquel la loi ne pouvait les amener, parce que la chair leur ôtait toute force ; en envoyant son Fils dans une chair semblable à notre chair habitée par le péché, il a condamné cette habitation du péché dans la chair, et cela, pour que la justice commandée par la loi fût accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon lâEsprit (1-4).
La vie selon la chair et la vie selon lâEsprit
Les aspirations et lâactivité de la première se rapportent à la chair, celles de la seconde à lâEsprit. Celles-là sont une source de mort, celles-ci de vie. Les premières, en effet, impliquent lâinimitié contre Dieu, la révolte contre sa loi ; elles ne sauraient nous rendre agréables à Dieu (5-8).
La victoire sur la mort est assurée aux chrétiens, parce quâils ont lâEsprit de Christ
Paul déclare à ses lecteurs quâils ne vivent plus selon la chair, si du moins lâEsprit de Dieu et de Christ habite en eux ; autrement, ils ne seraient pas chrétiens. Cet Esprit donne la vie à leur esprit, quand même le corps est voué à la mort à cause du péché. Câest lâEsprit de celui qui a ressuscité Jésus, qui habite en eux ; il est puissant aussi pour rendre la vie à leurs corps mortels (9-11).
Verset 1
La vie nouvelle en Jésus-Christ, affranchie de la chair sous le régime de lâEsprit, est le signe de notre adoption et le gage de notre glorification future, de notre victoire définitive.
La vie en Christ, soumise à lâEsprit, dans son opposition à la vie selon la chair, Christ en nous, principe de victoire sur la mort (1-11)
Paul reprend le sujet de lâaffranchissement du péché, quâil avait commencé dâexposer à Romains 6. Les interprètes hésitent pour désigner lâidée à laquelle se rattache le donc qui introduit ce nouveau développement. Quelques-uns pensent que Paul présente ce quâil va dire de lâaffranchissement du chrétien comme la conclusion de lâexclamation (Romains 7.25) «â¯Grâces soient rendues à Dieuâ¯!â¯Â»
Dâautres pensent que lâapôtre, se reportant par delà le morceau Romains 7.7-25, relie sa pensée à ce quâil avait dit (Romains 7.1-6) de lâaffranchissement de la loi. Mais la saisissante description de la lutte de lâhomme sous la loi nâétait pas une simple digression. Plusieurs estiment que notre proposition est plutôt la conclusion de Romains 7.25b «â¯Moi même, moi, tel que je suis sans Christ, réduit à mes propres forces, je suis esclave, par lâentendement, de la loi de Dieu, mais, par la chair, de la loi du péchéâ¯Â». Il en résulte que, en Jésus-Christ, je suis affranchi de cet esclavage du péché. Cette conclusion, sans doute, ne sâimpose pas rigoureusementâ¯; mais câest ici, comme le dit Schlatter, «â¯la logique de la foiâ¯Â». Et lâon peut dire, à ce point de vue, que les affirmations de lâapôtre sur lâaffranchissement du chrétien en Christ sont la conclusion hardie quâil tire de la situation désespérée où se trouve lâhomme luttant par ses seules forces contre la chair. Cette relation entre Romains 8 et ce qui précède subsiste donc, même si Romains 7.25 La fin du verset doit être considéré comme une interpolation.
Dans Romains 8, Paul décrit les conséquences magnifiques de la délivrance en Christâ¯: le renouvellement complet de la nature humaine et même de toute la créationâ¯; et enfin il célèbre, dans un vrai chant de triomphe, lâassurance du salut fondée sur lâéternel et immuable amour de Dieu en Christ.
Maintenant quâils ne sont plus sous la loi, à laquelle ils sont morts (Romains 7.6), ceux qui sont en Christ, câest-à -dire ceux qui vivent dans une communion réelle et intime avec lui, nâont plus à redouter aucune condamnation.
Le terme aucune condamnation embrasse tous les effets du péché qui en sont le châtimentâ¯: la culpabilité quâil fait peser sur nous et dont nous sommes affranchis par la justification, la domination du péché en nous qui entraîne notre mort spirituelle et physique et dont nous sommes affranchis par la sanctification.
En Jésus-Christ, notre garant en présence de la justice divine, par notre union avec lui, nous sommes délivrés graduellement de toutes ces funestes conséquences du péché.
Le texte reçu porteâ¯: «â¯pour ceux qui, en Jésus-Christ, marchent non selon la chair, mais selon lâEspritâ¯Â». Câest une glose de précaution contre la gratuité du salut. Ces mots ont été transportés ici du verset 4, où ils sont à leur place.
Verset 2
Codex Sinaiticus, B, etc., portentâ¯: tâa affranchiâ¯; si câest la leçon authentique, il faut admettre que Paul fait appel à ses lecteurs et à leur expérience de rachetés. Il oppose celle-ci aux douloureuses expériences de lâesclave du péché, dont il avait parlé à la première personne (Romains 7.7-25).
Ces paroles expliquent et motivent (en effet) la consolante affirmation du verset 1. Elles renferment la réponse à la question désespérée que se posait lâhomme charnel, impuissant à accomplir la loi (Romains 7.24).
LâEsprit nâest pas lâélément spirituel qui élève lâhomme au-dessus de la brute mais, comme lâindique le complément de vie, câest lâEsprit de Dieu qui crée la vie et qui la communique au croyant.
En parlant de la loi de lâEsprit de vie, quâil oppose à la loi du péché et de la mort, lâapôtre emploie ce mot de loi dans le sens de puissance réglée, de régime qui sâimpose à la volonté (comparez Romains 7.21â¯; Romains 7.23).
On pourrait faire dépendre les motsâ¯: de la mort directement du verbeâ¯: mâa affranchi, mais il est plus naturel de les rattacher au complément de la loi, comme les mots du péché, qui précèdent immédiatement.
Plusieurs rapportent le complémentâ¯: en Jésus-Christ, au verbeâ¯: mâa affranchiâ¯; mais, ainsi construite, la proposition ne serait quâune répétition de lâidée exprimée au verset 1.
Il vaut donc mieux considérer comme une seule locution les motsâ¯: la loi de lâEsprit de vie en Jésus-Christ. Câest en Jésus-Christ que la loi de lâEsprit de vie a été manifestée au sein de notre humanitéâ¯; câest par lui quâelle est devenue le moyen dâaffranchir lâhomme de la loi du péché et de la mort.
La loi du péché, câest la puissance que le péché exerce sur celui qui est son esclave (Romains 7.21â¯; Romains 7.23, notes). Câest à tort que lâon a appliqué cette expression à la loi mosaïque, en se fondant sur Romains 7.9-13.
Verset 3
Les versets 3 et 4 prouvent et expliquent (car) lâaffirmation du verset 2, en montrant comment la loi de lâEsprit de la vie en Jésus-Christ nous a affranchis de la loi du péché et de la mort.
Chose impossible à la loi (grec), en ce quâelle était faible par le fait de la chairâ¯; on a proposé aussi de traduireâ¯: tandis que (aussi longtemps que) elle était faibleâ¯; ou encoreâ¯: lâÅuvre impossible à la loi, en laquelle Åuvre la loi était faible par le fait de la chair et de la résistance que la chair opposait à lâaction de la loi.
Quelle était cette Åuvre que la loi était incapable dâaccomplirâ¯? Lâapôtre lâindique dans la proposition principaleâ¯: Dieu a condamné le péché dans la chair.
La chairâ¯: ce terme est pris dans son acception la plus généraleâ¯; câest la chair de lâhomme, le domaine dans lequel le péché a établi son siège principal. Cette chair, corrompue par le péché, dominant sur lâesprit au lieu de lui obéir, entraîne lâhomme à la mort (verset 6).
Condamner le péché dans la chair, câest établir que le péché nâa aucun droit à régner dans la chair, et, par suite, lâexpulser de ce domaine dont il sâest emparé, mettre fin à son empire.
Cette Åuvre, la loi nâa pu lâaccomplir, parce quâelle était faible par le fait de la chair. Elle rencontrait une résistance invincible dans cette chair qui aspire à jouir et redoute de souffrir, qui paralyse la volonté de lâhomme désireux dâobéir à la loi et lâentraîne à méconnaître même les conditions de son vrai bonheur.
La faiblesse de la loi par le fait de la chair, lâapôtre lâa abondamment prouvée au chapitre précédent. Or, ce que la loi nâa pu faire, Dieu lâa faitâ¯: en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et pour le péché, il a condamné le péché dans la chair.
La formule par laquelle Paul exprime le fait de lâincarnation du Fils de Dieuâ¯: (grec) en ressemblance de chair de péché, est remarquable. Elle évite également de nâattribuer à Jésus que lâapparence dâune chair humaine (ce qui serait le cas si lâapôtre avait écritâ¯: «â¯dans une ressemblance de chairâ¯Â») et de le rendre participant de la nature corrompue de lâhomme pécheur (ce qui résulterait de lâexpressionâ¯: «â¯dans une chair de péchéâ¯Â»).
En disantâ¯: en ressemblance de chair de péché, lâapôtre enseigne que le Fils de Dieu a vraiment pris notre chair, avec ses besoins multiples, ses infirmités diverses, sa sensibilité, sa capacité de souffrir et de mourir. Cette sensibilité, qui est le propre de la chair, nâest pas mauvaise en soi. Jésus a constamment maintenu sa chair sous la domination de lâEsprit.
Jamais les désirs de la chair ne lâont entraîné hors de la voie du devoir de lâobéissance à Dieu, de la sainteté. Il nâa participé, à aucun degré, à la corruption de la nature humaine, au péché qui, depuis Adam, se transmet dâhomme à homme, comme un funeste héritage.
à ce point de vue, Paul peut affirmer que le Fils de Dieu nâa été «â¯quâen ressemblance de chair de péchéâ¯Â». Câest sur le complémentâ¯: chair de péché que porte proprement le terme de ressemblanceâ¯: il exclut lâidentification complète de la chair de Jésus-Christ et de notre chair. Que, dans la pensée de Paul, Jésus ait été exempt de tout péché, cela ressort avec évidence de 2 Corinthiens 5.21.
Lâapôtre indique le motif de lâenvoi du Fils de Dieu en ressemblance de chair de péché, quand il ajouteâ¯: et à cause du péché (grec pour ou touchant le péché) pour effacer le péché et réparer le mal causé par le péché dans tous les domaines.
Cette locution pour le péché désigne quelquefois dans la version grecque de lâAncien Testament une classe de sacrificesâ¯: «â¯les sacrifices pour le péchéâ¯Â» (Lévitique 7.37â¯; Psaumes 40.7, cité Hébreux 10.6). Il nâest pas probable que Paul lâait prise dans ce sens très spécial, qui nâest pas indiqué par notre contexte. En effet, lâacte par lequel Dieu a condamné le péché nâest pas, comme lâont pensé beaucoup dâinterprètes, le sacrifice de la croix.
Pour attribuer cette pensée à lâapôtre, on est obligé de considérer le participeâ¯: en envoyant, comme désignant un fait antérieur à celui que mentionne la proposition principaleâ¯: Dieu a condamné le péché. Cela serait peu conforme à la syntaxe grecque. Il faut voir plutôt, dans lâacte exprimé par le participe, le moyen par lequel sâaccomplit lâacte exprimé par le verbe. Dâailleurs, sâil nâen était pas ainsi, lâapôtre ne dirait pas par quel moyen Dieu a condamné le péché, il faudrait sousentendre cette idée essentielleâ¯: en livrant son Fils pour nous à la mort de la croix.
Sans doute, la condamnation du péché, dont parle lâapôtre, fait penser à la «â¯démonstrationâ¯Â» de la justice divine en celui que Dieu «â¯a exposé comme moyen de propitiation dans son sang par la foiâ¯Â» (Romains 3.25). Mais il nâest pas probable que Paul revienne ici sur ce sujet de la rédemption par la mort de Christ pour nous. Il parle de la sanctification et de notre entier affranchissement du péché.
Lâexpressionâ¯: «â¯Dieu a condamné le péché dans la chairâ¯Â», doit être prise au sens largeâ¯: comme le terme de «â¯condamnationâ¯Â» au verset 1, elle implique la réparation de toutes les conséquences du péché.
Dès lors, il est plus indiqué de considérer la condamnation du péché dans la chair comme un effet de lâincarnation du Fils de Dieu. Dieu a condamné le péché, en envoyant son Fils dans une chair semblable à celle du péché, car il a ainsi mis ce Fils en mesure de réaliser la sainteté parfaite dans une vie humaine, de montrer quâil est possible de vivre sans péché dans la chair, de triompher de toutes les tentations dont la chair est la source ou lâoccasion (Hébreux 4.15).
En fournissant aux hommes cette démonstration, dans la vie terrestre de son Fils, Dieu a condamné le péché dans la chair, dâune manière plus éclatante et plus efficace quâil ne lâavait fait par la loi, dont la lettre morte ne présentait quâun idéal abstrait. Il a établi aux yeux de tous que le péché nâa pas de droit à régner dans la chair, quâil nâest pas une nécessité inhérente à la nature de lâhomme.
Ce grand fait moral dâune vie humaine sainte sâimpose dès lors, comme leur idéal, à ceux qui sont en Christ et se réalise en eux à mesure que la loi de lâEsprit de vie en Jésus-Christ les affranchit de la loi du péché et de la mort.
Verset 4
Le but de Dieu, en condamnant le péché dans la chair par la vie sainte de Jésus-Christ (verset 3), est énoncé en ces termesâ¯: (grec) afin que la juste ordonnance de la loi, câest-à -dire tout ce que la loi ordonne, avec justice, fut accomplie en nous (lâapôtre ne dit pasâ¯: «â¯par nousâ¯Â»), qui marchons non selon la chair, mais selon lâEsprit.
La loi est accomplie dans la vie nouvelle, victorieuse des passions de la chair et sainte, que lâEsprit crée en nousâ¯; cette vie satisfait seule aux exigences de la loi, qui «â¯est spirituelleâ¯;â¯Â» (Romains 7.14) en elle est reproduit le modèle parfait que nous offre la vie du Christ (Romains 8.29â¯; Jean 17.19â¯; 2 Corinthiens 3.18).
LâEsprit est le Saint-Esprit, lâEsprit du Christ glorifié et non lâesprit de lâhomme. Le premier seul est la norme infaillible de notre marcheâ¯; mais lâEsprit divin est présenté par lâapôtre comme sâunissant étroitement à lâesprit de lâhomme, comme habitant en lui et inspirant ses désirs et toute sa vie.
Verset 5
Paul vient dâaffirmer que «â¯le juste droit de la loiâ¯Â» (verset 4) sâaccomplit en ceux qui triomphent de la chair par la puissance de lâEsprit de Christ habitant en eux.
Il prouve (car) cette affirmation, en montrant que la prédominance de la chair ou celle de lâEsprit détermine les dispositions habituelles de lâhomme, ses aspirations constantes, par là même tout son état moral et ses rapports avec Dieu.
à cet effet, il trace, dans les versets 5-8, un parallèle entre ceux qui (grec) sont selon la chair et ceux qui sont selon lâEsprit.
Pour bien comprendre ce parallèle et tout le développement qui suit, il faut remonter à la description que lâapôtre a faites à Romains 6, de notre affranchissement du péché dans la communion avec Christ mort et ressuscité. Comparer aussi les paroles de Jésus dans son entretien avec Nicodème (Jean 3).
Les termes par lesquels Paul caractérise lâétat moral de lâhomme naturelâ¯: «â¯marcher selon la chairâ¯Â» (verset 4), «â¯sâaffectionner aux choses de la chairâ¯Â» (verset 5), «â¯lâaffection à la chairâ¯Â» (versets 6 et 7), «â¯Ãªtre dans la chairâ¯Â» (verset 9), «â¯Ãªtre redevable à la chairâ¯Â» (verset 12), «â¯vivre selon la chairâ¯Â» (verset 13), sont synonymes de ceux quâemploie Jésus quand il dit de lâhomme irrégénéréâ¯: «â¯ce qui est né de la chair est chairâ¯Â».
Et les termes opposés du parallèleâ¯: «â¯marcher selon lâEsprit, sâaffectionner aux choses de lâEspritâ¯Â», etc., correspondent à la déclarationâ¯: «â¯ce qui est né de lâEsprit est espritâ¯Â».
Il est de la plus haute importance de bien saisir ce point de départ de la vie chrétienne et de la sanctification, qui est le même chez tous les hommes quels que soient leurs antécédents.
Verset 6
Paul confirme et explique (car) lâopposition irréductible des deux affections mentionnées au verset 5, en montrant les buts opposés auxquels elles tendent et les résultats contraires auxquels elles aboutissentâ¯: la mort dâun côté, la vie et la paix de lâautre (comparez Galates 6.8).
Lâaffection de la chair, lâaffection de lâEspritâ¯: nous conservons ce terme faute dâun plus exactâ¯; on pourrait être tenté de traduireâ¯: la «â¯penséeâ¯Â» de la chair, la «â¯penséeâ¯Â» de lâEsprit, si ce mot nâéveillait lâidée dâune activité purement intellectuelle, tandis que le mot grec désigne aussi une faculté morale, câest à la fois le penser et le vouloir.
De là vient que lâapôtre parlant au point de vue absolu de la régénération (voir la note précédente) ne dit pas seulement que lâaffection de la chair «â¯donneâ¯Â» la mort, mais quâelle est déjà la mort, la mort spirituelle, qui devient définitive, si celui quâelle atteint nâest pas réveillé de ce funeste sommeil, de même, lâaffection de lâEsprit ne «â¯produitâ¯Â» pas seulement la vie et la paix, elle est déjà la vie et la paix, la vie impérissable dans la communion de Dieu, la paix qui naît du rétablissement de nos relations normales avec Dieu et du plein épanouissement, du fonctionnement harmonique de toutes nos facultés.
Verset 7
Comparer Romains 5.10â¯; Colossiens 1.21â¯; Jacques 4.4.
Lâaffection de la chair est inimitié contre Dieu, dans son essence, parce que lâhomme dominé par elle rapporte tout à sa propre satisfaction et ne veut rien donner à Dieu.
Il hait Dieu, parce que Dieu est en droit de tout exiger de lui. Il ne se soumet pas à la loi de Dieu. Cette loi est spirituelle elle est accomplie ou violée dans le cÅur avant tout, elle suppose que lâhomme aime la volonté de Dieu, or, comment lâhomme pourrait-il se soumettre à cette loi tant que la disposition dominante de son cÅur est lâinimitié contre Dieuâ¯? Lâapôtre en a montré lâimpossibilité.
Verset 8
Ãtre dans la chair, en son pouvoir exprime une déchéance plus grande queâ¯: «â¯Ãªtre selon la chairâ¯Â» (verset 6). La chair nâest plus seulement la règle de la vie elle la constitue tout entière. à lâinimitié de lâhomme charnel contre Dieu, répond la désapprobation le déplaisir de Dieu, conséquence dernière de lâesclavage de la chair.
Verset 9
Paul admet sans hésiter que les frères auxquels il écrit ne sont plus dans la chair.
Mais, afin de prévenir de dangereuses illusions, il rappelle dâabord positivementâ¯: si vraimentâ¦, puis négativementâ¯: mais si quelquâun nâa pas⦠la condition indispensable ou plutôt la cause efficiente de cet affranchissement de la chair, savoir la présence, lâhabitation de lâEsprit de Dieu, de lâEsprit de Christ dans lâhomme régénéré (comparez 1 Corinthiens 3.1â¯; 1 Corinthiens 3.16).
Lâapôtre désigne le Saint-Esprit à la fois comme Esprit de Dieu et Esprit de Christ. En effet, Christ nous lâa acquis par son sacrifice (Galates 3.13â¯; Galates 3.14), aussi Paul le nomme-t-il fréquemment lâEsprit de Christ (Galates 4.6â¯; Philippiens 1.19).
Cette identification de lâEsprit de Dieu et de lâEsprit de Christ, qui se retrouve aussi dans les discours de Jésus dans la chambre haute (Jean 14.16-26â¯; Jean 15.1-8, Jean 15.26), nous instruit de la nature et des effets de notre communion avec le Christ glorifié et vivant. Parce que cette communion est la communion avec Dieu lui-même, elle est puissante pour accomplir lâÅuvre de notre affranchissement et de notre sanctification, pour créer nous la vie nouvelle, qui est la vie de Christ lui-même (comparez Matthieu 28.19â¯; 2 Corinthiens 13.13â¯; Galates 2.20).
Verset 10
Christ en nous, vivant en nous par son Esprit, est la source de la vie spirituelle actuelle et sera lâagent de la résurrection de notre corps au dernier jour (verset 11).
Le péché, introduit dans le monde par la faute dâAdam (Romains 5.12), est la cause de la mort du corpsâ¯; de même, la justice qui vient de Dieu, la justification saisie par la foi, est la cause de la vie de lâesprit, câest-à -dire de lâorgane par lequel lâhomme entre en rapport avec Dieu et sâapproprie la vie divine.
Lâantithèse des termes mort, vie, est absolue, parce que lâapôtre présente les choses telles quâelles sont aux yeux de Dieu.
Le corps est mort déjà , parce quâil porte en lui la sentence et le germe de sa destruction, il est «â¯adjugé et voué à la mortâ¯Â», comme dit Bengel. Mais, ajoute lâapôtre, afin de confirmer ce quâil dit au verset 6, lâesprit est vie et un jour Dieu, qui vous communique dès ici-bas cette vie impérissable, vivifiera aussi votre corps, afin dâarracher au péché ce dernier trophée de sa victoire (verset 11, comparez Jean 6.54â¯; Jean 6.57).
La seconde affirmationâ¯: lâesprit est vie, nâest pas moins absolue que la première et il ne faut pas lâaffaiblir en traduisantâ¯: «â¯lâesprit est vivantâ¯Â», ce qui pourrait sâentendre de son existence naturelle actuelle, tandis que lâapôtre veut dire que nous possédons la vie divine à cause de la justice de Christ.
Le croyant a été revêtu de cette justice qui permet à lâEsprit divin de sâunir à notre esprit pour lui communiquer la vie éternelle.
Dâautres pensent que la justice désigne ici la sainteté communiquée au croyantâ¯; cette interprétation renverse lâordre des faits, la sainteté nâest pas la cause, elle est le fruit de la vie de lâEsprit.
On a proposé aussi dâentendre les motsâ¯: le corps est mort, dans un sens moral, de la mort au péché, comme dans Romains 6.2â¯; Romains 6.11â¯; mais le verset suivant, qui parle de résurrection, dans le sens propre du mot, ne permet pas cette interprétation.
Verset 11
Lâapôtre présente la doctrine de la résurrection dans un rapport intime et vivant avec le renouvellement spirituel qui sâopère dès ici-bas dans le croyant. Jésus lui-même a été «â¯déclaré Fils de Dieu avec puissance selon lâEsprit de sainteté par sa résurrection dâentre les mortsâ¯Â» (Romains 1.4, comparez 1 Pierre 3.18â¯; 1 Timothée 3.16).
Cet Esprit de sainteté et de vie, qui était en lui, a vaincu la mort, salaire du péché. Il nâétait pas possible que le Saint fût retenu par elle (Actes 2.24).
Or ceux qui lui sont unis par une foi vivante, sont faits participants du même Esprit, de lâEsprit de celui qui a ressuscité Jésus dâentre les morts et ils possèdent ainsi le gage assuré dâune résurrection semblable, bien plus, ils ont déjà la vie qui triomphera même de la mort du corps, quand le Créateur tout-puissant donnera à cette vie son plein développement, quand il vivifiera vos corps mortels.
Telle est la source de la résurrection dâentre les morts (1 Corinthiens 6.13â¯; 1 Corinthiens 6.14â¯; 2 Corinthiens 4.14â¯; comparez Jean 5.21-29â¯; Jean 6.54).
Jésus-Christ est la leçon de Codex Sinaiticus, A, C, D. B porte Christ.
Les derniers mots du verset sont, dâaprès B, D, majuscules, versionsâ¯: à cause de son Espritâ¯; Codex Sinaiticus, A, C, portentâ¯: par le moyen de son Espritâ¦
La première leçon se recommande par le fait quâelle sauvegarde la conformité avec les expressions du verset précédent, qui est intentionnelleâ¯: à cause du péché, la mortâ¯; à cause de la justice, la vie, à cause de lâEsprit en nous, la résurrection.
Verset 12
La mortification du corps, obligation qui découle de notre affranchissement de la chair
Nous ne devons plus vivre en obéissant aux inspirations de la chair, ce serait nous vouer à la mort. Détruire, avec lâaide de lâEsprit, les pratiques du corps, câest saisir la vie (12-13).
Fils et héritiers de Dieu
Ceux qui obéissent à la direction de lâEsprit sont fils de Dieu. Preuve en soit lâexpérience des chrétiensâ¯: ils ne sont pas des esclaves tremblants, mais ils se sentent adoptés de Dieu et lui donnent le tendre nom de Père. LâEsprit leur rend le témoignage quâils sont héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, à condition de partager ses souffrances pour être aussi associés à sa gloire (14-17).
Affranchis de la chair, mortifiant le corps, les chrétiens sont fils et héritiers de Dieu (12-17)
Les versets 12 et 13 paraissent au premier abord interrompre la description des grâces que lâEsprit de Dieu et de Christ apporte a ceux en qui il habite. Cette description, commencée au versets 10 et 11, sera reprise au verset 14.
Avant de parler du suprême privilège du chrétien, celui dâêtre fils et héritier de Dieu, lâapôtre rappelle que la vie de lâEsprit se développe seulement chez celui qui, par une obéissance constante à la direction de cet Esprit, se soustrait à lâaction de la chair.
Il présente cet affranchissement sous forme dâexhortation indirecteâ¯: puisque nous avons été affranchis par lâEsprit de la domination de la chair (verset 3 et suiv), et puisque le corps même est destitué à être arraché à la puissance du péché et de la mort, nous avons une obligation qui est non de vivre encore selon la chair, mais de faire mourir par lâEsprit les actions du corps (verset 13).
Lâespérance de la résurrection du corps devient ainsi pour le chrétien un motif puissant de se préserver de toute souillure, de la chair aussi bien que de lâesprit (2 Corinthiens 7.1â¯; Colossiens 3.4â¯; Colossiens 3.5).
Verset 13
Vous devez mourir.
Le verbe grec exprime la perspective déjà actuelle de cette conséquence dâune vie selon la chairâ¯: vous êtes voués à la mort.
On sâattendait à trouver ici la reprise de la proposition commencée au verset 12 «â¯Nous sommes redevables, non à la chair⦠mais à lâEspritâ¯Â».
Comme sâil avait énoncé cette dernière pensée, qui allait sans dire, lâapôtre continueâ¯: Mais si, par lâEsprit, vous faites mourir les actions (ouâ¯: les pratiques) du corps, vous vivrez.
Dâaprès la leçon la plus autorisée, il substitue le corps à «â¯la chairâ¯Â», dont il était question dans versets 12 et 13, peut-être parce que, en disantâ¯: vous vivrez, il pense déjà à la résurrection qui transformera notre corps matériel en un corps spirituel (verset 11).
Câest en vue de ce but glorieux quâil exhorte les chrétiens à sanctifier leur corps. Au reste, le corps actuel a sa vie propre, inspirée par les convoitises de la chair, qui tendent sans cesse à se transformer en actions et peuvent par conséquent être appelées «â¯les actions du corpsâ¯Â».
Les chrétiens ont le devoir de les faire mourir par lâEsprit, câest-à -dire en obéissant constamment à lâEsprit de Dieu, en le laissant déployer sa puissance dans leur faiblesse. Jésus parle de même «â¯dâarracher lâÅilâ¯Â», de «â¯couper la mainâ¯Â» qui nous font tomber dans le péché (Matthieu 5.29â¯; Matthieu 5.30 comparez Colossiens 3.5â¯; 1 Corinthiens 9.27).
Verset 14
Lâapôtre prouve et explique (car) lâaffirmation qui précèdeâ¯: vous vivrez.
Vous vivrez un jour de la vie véritable et éternelle, vous eu avez la Garantie dans le fait que, conduits par lâEsprit de Dieu, vous êtes fils de Dieu.
à cette opération puissante de lâEsprit de Dieu en lui (verset 13), lâhomme reconnaît quâil est fils de Dieu, né de Dieu, quâil peut appeler Dieu son Père. LâEsprit de Dieu nâagirait pas en lui sâil nâétait fils de Dieu.
On a prêté aussi à lâapôtre la pensée suivanteâ¯: «â¯Ceux qui sont conduits par lâEsprit de Dieu sont par cette action même, élevés à la dignité de fils de Dieuâ¯Â». Mais Paul écrivait aux Galatesâ¯: (Galates 4.6) «â¯Parce que vous êtes fils de Dieu, Dieu a envoyé dans nos cÅurs lâEsprit de son Filsâ¯Â»
LâEsprit donne à son tour à ceux quâil conduit le sentiment intime, lâinébranlable conviction quâils sont fils de Dieu.
Verset 15
Cette grande affirmation que le chrétien est fils de Dieu, lâapôtre la prouve dâabord par la nature de lâEsprit même que le chrétien a reçuâ¯: câest un esprit filial (verset 15)â¯; puis par le témoignage intime que le Saint-Esprit rend à la conscience du croyant (verset 16).
Nous nâavons point reçu lâesprit de servitude, lâesprit de lâesclave qui tremble devant son maître, pour retomber dans la crainte (grec encore pour crainte).
La crainte était le sentiment dominant dans les rapports des païens avec leurs dieux (Actes 17.22), et, à certains égards, dans ceux des Israélites avec le Dieu saint qui sâétait révélé à eux au milieu des foudres du Sinaï (Exode 20.18, suivantsâ¯; Ãsaïe 6.5â¯; Psaumes 39.13).
Cet esprit de servitude et de crainte ne vient pas de Dieuâ¯; lâhomme pécheur en est pénétré dès quâil sent son péché et constate le désordre que ce péché introduit dans ses rapports avec Dieu (Genèse 3.8â¯; Genèse 3.10).
à la place de cet esprit de servitude, le croyant a reçu lâEsprit dâadoption.
LâEsprit dâadoption nâest pas simplement un sentiment filial, câest lâEsprit de Dieu lui-même qui nous est donné parce que Dieu nous adopte et fait ainsi de nous ses enfants (Galates 4.6â¯; Ãphésiens 1.5-8). Cet Esprit met ceux qui le reçoivent dans un rapport filial avec Dieu, tout semblable à celui que Jésus, leur frère aîné, entretient avec son Père (Jean 17.21-23)â¯; il leur communique les privilèges du Fils.
Par cet Esprit, nous crionsâ¯: Abbaâ¯! Pèreâ¯! Il nous inspire lâabsolue et inaltérable confiance qui nous est nécessaire pour donner à Dieu, en tout temps, ce nom de Père, sous lequel Jésus lâinvoquait dans sa plus grande détresse (Marc 14.36). Après avoir achevé lâÅuvre de notre rédemption Jésus disait à ses disciplesâ¯: «â¯Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieuâ¯Â» (Jean 20.17).
Lâapôtre, bien quâécrivant en grec, conserve le mot araméenâ¯: Abba, parce que ce mot, de sa langue maternelle, évoquait pour lui les plus doux souvenirs. Ces deux syllabes étaient les premières que le petit enfant balbutiait en sâadressant à son pèreâ¯; le mot nâa pas dâautre étymologie. Il est possible aussi que ce terme araméen ait été employé dans les prières de lâÃglise primitive, même chez les Grecs.
Plusieurs termes araméens se sont ainsi introduits dans le langage religieux des Ãglises grecquesâ¯: Amen, Hosanna, Alléluia. Pour les néophytes grecs, on ajoutait au nom araméenâ¯: Abba, le terme grecâ¯: Père.
Verset 16
Grecâ¯: LâEsprit lui-même témoigne avec notre esprit,⦠câest-à -dire que le témoignage quâil rend à notre esprit concorde avec le sentiment filial que notre esprit éprouve (verset 15) et confirme ce sentiment.
Les termes employés par lâapôtre nous montrent que, même quand nous avons reçu lâEsprit de Dieu, notre esprit en reste distinct.
Dieu habite en lâhomme par son Esprit, le dirige, le sanctifieâ¯; mais la personnalité de lâhomme ne se fond pas et ne disparaît pas en Dieuâ¯; lâEsprit Saint, don de Dieu à lâhomme, reste distinct de lâesprit de lâhomme. Rien nâest plus opposé au christianisme que les erreurs du panthéisme, qui nie la réalité et la permanence de la personnalité en lâhomme et en Dieu.
Le terme dâenfants, substitué à celui de «â¯filsâ¯Â», qui exprimait, au verset 14, la dignité de «â¯ceux qui sont conduits par lâEspritâ¯Â», a quelque chose de plus intime et fait sentir toute la force du lien de vie qui nous unit à Dieu.
Verset 17
Dans le sentiment de son adoption, le chrétien trouve le gage de sa gloire future.
Enfant du Père céleste, il sera nécessairement son héritier.
Dieu, sans doute, ne meurt pas et ne laisse pas ses biens à des descendants. Ãtre héritier de Dieu, câest, pour lâhomme, avoir part à sa vie, à sa gloire, à son règneâ¯; câest être réintégré dans la position de roi de la création qui lui avait été assignée dâabord et dont il a été privé en devenant pécheur et charnel (Genèse 3.17-19).
Mais à tous les degrés de sa rédemption et de sa glorification, lâhomme nâest rien sans Christâ¯; câest par Christ seulement quâil a droit à cet héritage du Père, dont Christ a déjà pris possession (Matthieu 28.18â¯; Romains 1.4â¯; Philippiens 2.9-11â¯; Ãphésiens 4.10)â¯; en dâautres termes, il nâest héritier de Dieu que parce quâil est cohéritier de Christ, qui veut bien partager avec lui tous ses privilèges (Luc 22.28â¯; Luc 22.29).
Le chrétien voit dans ce titre magnifique quelle est la grandeur de son héritageâ¯: il est fait égal à Christ (verset 29).
De plus, dans la succession dâun père terrestre, chacun des enfants ne reçoit quâune partie, lâhéritage céleste, au contraire, semblable à la lumière du soleil que chacun reçoit pleinement sans en rien ôter aux autres, est destiné à tous dans son indivisible totalité.
Ce qui en fait lâessence, câest lâamour éternelâ¯; et lâon peut dire de cet amour, avec infiniment plus de raison, ce quâon a dit de lâamour maternelâ¯: «â¯Chacun en a sa part et tous lâont tout entierâ¯Â».
Mais pour avoir part, avec Christ, à ce glorieux héritage, il y a une condition à remplirâ¯: marcher dans la voie des renoncements et des saintes douleurs, quâil a suivie lui-même.
Si nous souffrons avec lui⦠Sans cela «â¯la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieuâ¯Â». Lâapôtre sait combien la chair répugne à cette condition de la souffrance, mais il sait aussi que, si notre vieil homme persiste dans son refus de suivre Christ en portant sa croix, il nây a pour nous aucune perspective de participer à son héritage. Câest pourquoi il rappelle cette indispensable condition.
Mais si la souffrance est un moyen de sanctification dont nul ne peut se passer, Dieu prend soin de la dispenser à ses enfants selon quâils en ont besoin et il leur donne avec lâépreuve la force de la surmonter (1 Corinthiens 10.13).
Si la souffrance est inséparable de la vocation du chrétien ici-bas, celui qui en est exempt a lieu de se demander sâil suit Jésus-Christ dans la voie où il a marché et de craindre quâil ne puisse parvenir à sa gloire, qui ne sâobtient que par une sainte conformité à sa vie dans la souffrance, au contraire, le fidèle voit se resserrer les liens qui lâunissent à Christ et grandir lâassurance quâil a du salut (2 Timothée 2.8-13â¯; 1 Pierre 4.13).
Lâidée que nous avons à souffrir avec Christ sert de transition aux développements qui vont suivre.
Verset 18
Les souffrances du temps présent et les soupirs de la création, des croyants et de lâEsprit
La gloire finale assurée aux fidèles
Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui ont été appelés selon son dessein éternel. Il les a, en vertu de sa préconnaissance, prédestinés à être conformes à lâimage de son Fils, premier-né de beaucoup de frères ; puis il les a appelés, justifiés et glorifiés (28-30).
Lâapôtre montre (en effet) que les souffrances que le chrétien doit endurer avec Christ, pour être glorifié avec lui (verset 17), ne sauraient ébranler son assurance dâavoir part à cette gloire
Jâestime, dit-il, en énoncent, pour ainsi dire, le résultat dâune évaluation quâil a faite, que les souffrances du temps présent, câest-à -dire les épreuves inséparables de la vie dâici-bas, ne comptent guère auprès de (grec ne sont pas équivalentes, ou dignes de) la gloire (grec) devant être révélée pour nous ou en nous.
La préposition grecque exprime le mouvement vers et lâentrée dansâ¯; cette «â¯révélation de la gloireâ¯Â» ne comprendra pas seulement notre transformation, mais celle de la nature (verset 21), elle sera donc plus générale que ne le donne à entendre la traductionâ¯: révélée «â¯en nousâ¯Â».
Dans 2 Corinthiens 4.17â¯; 2 Corinthiens 4.18, Paul a établi la même comparaison entre «â¯la légèreté de lâaffliction du présentâ¯Â» et «â¯le poids éternel de gloireâ¯Â» et il motivait cette estimation par le fait que lâaffliction appartient aux «â¯choses visibles qui ne sont que pour un tempsâ¯Â» la gloire aux «â¯choses invisibles qui sont éternellesâ¯Â».
En décrivant la gloire comme un bien à venir, lâapôtre indique pourtant quâelle est déjà présente, car il ne dit pasâ¯: auprès de la gloire qui doit être, mais auprès de celle qui doit être révélée, elle existe donc déjà , mais cachée. Il dit de même ailleurs (Colossiens 3.3) en termes plus clairsâ¯: «â¯Notre vie est cachée avec Christ en Dieuâ¯Â». Attends-la donc avec confiance. Elle est déjà toute prête, elle attend tes souffrances.
Verset 19
Grecâ¯: Car lâattente ardente (littéralement lâattente à tête levée) de la création aspire à (ouâ¯: saisit de loin) la révélation des fils de Dieu.
Paul prouve (car) par le soupir universel de la création, que nous aurons certainement part à la gloire à venir, en dépit des souffrances que nous avons à endurer dans le temps présent.
Cette preuve comme la conclusion du verset 1 (voir la note), relève de «â¯la logique de la foiâ¯Â» Si le salut est accompli virtuellement par la mort et la résurrection de Jésus-Christ, sâil se réalise spirituellement dans les croyants par leur justification et leur sanctification, il nâest point encore opéré extérieurement dans lâunivers.
Par notre corps, nous faisons partie de cette création qui souffre. Câest ce qui explique la contradiction quâil y a dans notre situationâ¯: nous sommes sauvés et destinés à la gloire céleste, mais nous souffrons dans le temps présent et pour autant que nous appartenons à la «â¯création soumise à la vanitéâ¯Â» (verset 20).
Lâapôtre ne prouve pas seulement la certitude de la gloire réservée aux enfants de Dieuâ¯; il montre en même temps sa grandeur infinieâ¯: la délivrance de la création tout entière y est impliquée. Ce regard jeté en passant (versets 19-22) sur les effets les plus lointains du péché dans la nature sur les souffrances dont il est la source pour tous les êtres et sur les temps bienheureux où tous ces ravages seront réparés, nous ouvre une perspective glorieuse, bien propre à raffermir notre foi ébranlée par la vue de lâimmensité de la souffrance dans le monde entier.
La création, ce sont tous les êtres, la nature entière opposée à lâhumanité. Les chrétiens, en tout cas, ne sont pas compris dans ce terme, puisque câest la révélation des fils de Dieu que la création attend et que, au verset 23 lâapôtre distingue, nettement leur soupir du soupir de la création.
On peut se demander si lâhumanité naturelle est désignée par ce terme de création, ou du moins est impliquée dans ce que lâapôtre appelle de ce nom. On objecte à cette supposition que Paul ne dirait pas de lâhumanité quâelle «â¯a été soumise à la vanité non volontairement mais à cause de celui qui lây a soumiseâ¯;â¯Â» (comparez Romains 5.12â¯; Romains 1.18-25) et surtout il ne lui prêterait pas cette universelle aspiration à la rédemption (comparez Romains 3.9, suivants).
Si lâon oppose à cette explication, qui voit dans la création la nature entière, que lâapôtre ne saurait prêter un «â¯soupirâ¯Â», un ardent désir, une attente à cette nature composée en partie dâêtres sans intelligence et sans conscience dâeux-mêmes, en partie dâobjets inanimés et insensibles on oublie que ce nâest là quâun symbole saisissant des souffrances quâendurent tous les êtres doués de sensibilité, des convulsions qui agitent le monde matériel, de la lente et constante destruction de lâunivers.
La révélation des fils de Dieu aura lieu au retour de Christ qui manifestera quels sont ses vrais disciples et les introduira dans la gloire de son règne (Colossiens 3.4â¯; Jean 3.2â¯; Matthieu 13.43).
Verset 20
Lâapôtre fait allusion à un châtiment qui a exercé ses effets sur la création tout entière. à lâorigine, tout ce que Dieu avait créé était «â¯très bonâ¯Â» (Genèse 1.31), conforme aux desseins de Dieu, aux fins de lâhomme, roi de la création et de tous les êtres que Dieu avait appelés à lâexistence.
Nulle part ne se voyaient des éléments de désordre et de destruction ni ne sâentendaient les cris de la douleur. Il nâen fut plus ainsi après la chuteâ¯: Dieu maudit la terre souillée par le péché de lâhomme (Genèse 3.17-19), câest là ce que lâapôtre rappelle en disant que la création a été soumise à la vanité, câest-à -dire à lâinstabilité, à la dissolution à la mort.
Dès lors, en effet, tous les êtres vivants ne parviennent péniblement à la plénitude de leur existence que pour déchoir et périrâ¯; la conservation momentanée dâun seul coûte la vie à des milliers dâautresâ¯; partout règnent le travail, la lutte, la souffrance, la mort.
Lâapôtre voit dans tous ces maux une conséquence du péché de lâhommeâ¯; sa chute a causé une perturbation profonde dans lâÅuvre parfaite du Créateur.
Si la création a été soumise à la vanité, ce nâest pas volontairement mais à cause de celui qui lây a soumise. Qui est-ceâ¯? Les uns répondentâ¯: Adam, par sa chute, ou, dâune manière plus générale, lâhomme, en se livrant au péché. Dâautresâ¯: Satan, en provoquant par la tentation la chute de lâhomme. Dâautres encoreâ¯: Dieu, par le jugement quâil prononça sur la création (Genèse 3.17-19).
Cette dernière explication est conforme au récit de la Genèseâ¯; elle laisse intacte la puissance de Dieu, souverain maître de la natureâ¯; elle semble confirmée par le complémentâ¯: la création a été soumise avec espérance (grec sur lâespérance, restant fondée sur elle).
La principale objection quâon peut lui faire, câest lâexpression à cause deâ¯: Dieu nâest pas la cause de la malédiction de la nature. Si lâon insiste sur cette tournure, on sera plutôt conduit à admettre la première explication proposée, qui est conforme à la parole adressée à Adamâ¯: «â¯La terre sera maudite à cause de toiâ¯Â» (Genèse 3.17).
Verset 21
La conjonction qui se lit en tête de ce verset, dans la majorité des manuscrits, peut se traduire par que ou par parce que.
Avec la première traduction, notre verset indiquerait ce que la création espère, avec la seconde le motif quâelle a dâespérer.
Mais le texte adopté par la plupart des critiques, suivant Sin, D, etc., porte une autre conjonctionâ¯: vu que ou en raison de ce que.
La création elle-même, bien que composée dâêtres privés dâintelligence et de conscience, sera délivrée aussi, tout comme lâhumanité, de la servitude de la corruption, câest-à -dire qui vient de la corruption et consiste en un asservissement à cette corruption.
Lâaccent porte sur la servitude, car lâapôtre lui oppose la liberté de la gloire des enfants de Dieu, il entend par là lâaffranchissement de la nature et son association à la gloire des enfants de Dieu, le plein épanouissement de toutes les puissances de vie qui sont en elle.
Quand ces puissances se déploieront complètement, la nature servira de théâtre à lâactivité des enfants de Dieu parvenus à la gloire, à la splendeur de la vie bienheureuse et éternelle.
Comparer, sur ce renouvellement de toutes choses, Matthieu 19.28â¯; Actes 3.21â¯; 2 Pierre 3.13â¯; Apocalypse 21.1 et suivants, ainsi que les déclarations qui se lisent déjà chez les prophètesâ¯: Ãsaïe 11.6-9â¯; Ãsaïe 55.12-13â¯; Ãsaïe 65.17-25â¯; Ãzéchiel 34.25.
Verset 22
Paul trouve une confirmation (car) de lâespérance quâil vient dâexprimer au verset 21, dans le soupir universel de la créationâ¯; sa logique est ici, comme au verset 1 et au verset 19 «â¯la logique de la foiâ¯Â».
Ce que lâapôtre appelle le soupir de toute la création, câest, au fond, lâinstinct de tout être vivant, qui repousse la souffrance et la mort, son ardente aspiration à en être délivré, à vivre toujours et pleinement.
Cette aspiration nâest pas vaine, ce désir sera un jour accompli. Câest pourquoi lâapôtre appelle ces souffrances de la nature les douleurs de lâenfantement. Comme la mère en travail dâenfantement souffre pour mettre au monde lâenfant quâelle porte dans son sein, ainsi la nature lutte sous les étreintes de la mort, afin de produire la création nouvelle et glorieuse qui doit sortir dâelle au jour marqué pour «â¯la révélation des enfants de Dieuâ¯Â».
Si Paul semble prêter à la création un désir conscient dâêtre délivrée de ses souffrances et même une «â¯volontéâ¯Â» (verset 20), il faut peut-être voir dans son langage plus quâune personnification poétique de la nature. Toute la création est liée par un rapport intime et mystérieux à lâhumanité, qui en est le but et lââme, câest en elle que la création trouve sa conscience et lâorgane par lequel elle fait entendre sa plainte.
Cette idée parait exprimée dans le texte au moyen de verbes composésâ¯: soupirs avec, souffre les douleurs de lâenfantement avec, câest-à -dire avec lâhumanité qui endure consciemment les mêmes souffrances. Ceux qui nâadmettent pas cette explication pensent que la préposition avec exprime simplement le concours de tous les êtres à ce commun soupir.
Verset 23
La création nâest pas seule à soupirerâ¯; nous aussi qui avons les prémices de lâEsprit, nous soupirons en nous-mêmes, malgré cette possession de lâEsprit qui est le gage certain de notre glorification.
Les prémices étaient, en Israël, les premières gerbes que lâon prélevait sur la moisson pour les apporter en offrande à lâÃternel (Lévitique 23.10).
Il y a deux manières de comprendre lâexpressionâ¯: les prémices de lâEsprit.
On peut y voir un premier don partiel de lâEsprit, qui présage et prépare la communication de lâEsprit dans sa plénitude. Mais lâapôtre ne parle pas dâune nouvelle et plus complète effusion de lâEsprit.
LâEsprit, communiqué aux chrétiens dès à présent constitue, à ses yeux, les prémicesâ¯; la moisson, qui suivra, ce sera la rédemption de notre corps (2 Corinthiens 5.2-5).
La rédemption du corps, câest son complet affranchissement du péché et de la mort (1 Corinthiens 15.54), sa transformation à la ressemblance du corps de Jésus-Christ Glorifié (Philippiens 3.21).
Cette rédemption du corps, Paul lâappelle aussi lâadoptionâ¯; ce mot est pris ici dans un sens un peu différent de celui quâil avait au verset 16 et Galates 4.5. Là , il désignait lâétat de droit du pécheur que Dieu a reçu en grâce et reconnu pour son filsâ¯; ici, il sâapplique à lâétat de fait de lâhomme qui aura pris possession de sa condition de fils de Dieu, qui aura remporté la victoire définitive sur le mal et qui jouira de la plénitude de la vie, dont tout lâêtre, en un mot, aura été rendu à sa destination primitive.
Verset 24
Les versets 24 et 25 expliquent (car) pourquoi les chrétiens sont encore dans un état dâattenteâ¯: (verset 23) nous sommes sauvés, mais en espérance.
Notre salut est accompli, il nous est acquis, mais nous ne le voyons pas encore. Il est lâobjet de notre espérance.
Or il est précisément dans la nature de lâespérance de posséder sans voirâ¯; la vue la fait cesserâ¯: (grec) lâespérance vue nâest pas espérance, car ce que lâon voit, pourquoi lâespérerait-on encoreâ¯? (Quelques manuscrits omettent encore. B porteâ¯: qui espère ce quâil voitâ¯?).
Mais dâautre part, comme notre espérance est certaine (Romains 5.5), nous pouvons attendre son accomplissement même au sein des plus rudes épreuves, avec patience et persévérance (le mot grec a les deux sens)â¯; câest sur ce complément que porte lâaccent.
Verset 26
Après le soupir de la nature (verset 22) et le soupir des enfants de Dieu (verset 23), les soupirs inexprimables de lâEsprit.
Lâapôtre avait opposé les deux premiers soupirsâ¯: «â¯non seulement⦠mais aussi⦠â¯Â» (verset 23), il assimile (et de même aussi) lâintercession de lâEsprit au soupir des croyants, parce quâils sont de même nature.
Grecâ¯: lâEsprit prend part à notre faiblesse avec nous, à notre place. Le verbe grec présente lâimage dâun homme qui saisit un fardeau avec et à la place de celui quâil veut aider à le porter. La suite développe cette pensée.
Le texte reçu porteâ¯: nos faiblesses, Codex Sinaiticus, B, A, C, D, etc.,â¯: notre faiblesse.
On a entendu par notre faiblesse, nos défaillances dans lâattente persévérante sous le poids de lâaffliction (verset 26)â¯; mais il sâagit plutôt de la faiblesse dans la prière, provenant de ce que nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut.
Par ces mots, quâil ajoute immédiatement, Paul explique (car) ce quâil appelle notre faiblesse. Il dit littéralementâ¯: ce que nous devons prier, selon ce quâil faut, nous ne savons pas.
Notre ignorance est donc relative aux objets de nos requêtes, plutôt quâà la manière dont nous devons prier. Paul lui-même nous en offre un exemple quand il demande à être délivré de «â¯lâécharde qui lui avait été donnée dans la chairâ¯Â» (2 Corinthiens 12.7). Jésus aussi a hésité sur ce quâil devait demander à son Père (Jean 12.27).
Mais voici le secoursâ¯: lâEsprit de Dieu met dans nos cÅurs la vraie prière. Quand lâapôtre ditâ¯: lâEsprit lui-même intercède, il ne veut pas dire quâil adresse à Dieu une prière à notre place, sans notre participation, mais quâil prie en nous, pour autant quâil habite en nous.
Lâintercession de Jésus-Christ (verset 34) a lieu hors de nous, dans le ciel, auprès de Dieu, devant qui il se présente comme notre Médiateur (Hébreux 7.25â¯; Hébreux 9.11-12â¯; Hébreux 9.24â¯; Hébreux 10.11-12), mais lâaction de lâEsprit sâexerce dans le cÅur des fidèles, ainsi que le montre verset 27.
LâEsprit se répand en eux, les anime de sa vie, les soutient dans leur faiblesse, leurs craintes, leurs combats. Non seulement il dirige leurs pensées vers le Dieu de vérité et dâamour, mais quand, malgré son secours, ils sâégarent dans leur ignorance, succombent aux tentations ou sentent sâéteindre leur ardeur, il parle à Dieu du fond de leur être par des soupirs inexprimables, il crée en eux des aspirations quâaucune parole humaine ne saurait exprimer.
Verset 27
Celui qui sonde les cÅurs, désignation du Dieu pour qui rien nâest caché, usitée déjà dans lâAncien Testament (1 Samuel 16.7â¯; 1 Rois 8.39, Psaumes 7.10 etc.).
Ce Dieu connaît la pensée (Grecâ¯: lâaffection, lâaspiration, les désirs les plus intimesâ¯; comparez, sur le sens de ce mot verset 6, note) de lâEsprit, câest-à -dire de lâEsprit Saint en nous, lorsquâil forme ces soupirs inexprimables qui, pour Dieu, nâont pas besoin dâêtre exprimés.
Dieu connaît cette pensée de lâEsprit, parce que câest selon Dieu, câest-à -dire dâune manière conforme à la volonté de Dieu et qui lui est agréable, que lâEsprit intercède pour des saints, pour des hommes consacrés à Dieu et, comme tels, précieux à ses yeux.
Il nây a de vraie prière que celle quâinspire à lââme lâEsprit de vérité, de sainteté et dâamour. Et cette prière-là est certaine dâêtre exaucée.
Verset 28
La mention de lâEsprit qui vient au secours de notre faiblesse (versets 26 et 27) a servi de transition entre la description du soupir universel, résultant des «â¯souffrances du temps présentâ¯Â» (versets 18-25), et celle de la glorification finale, que lâapôtre aborde maintenant pour lâopposer à la première.
Nous souffrons, nous soupirons,⦠mais nous savons que toutes choses concourent au bien de (grec en bien à ) ceux qui aiment Dieu.
Toutes choses, toutes les créatures de Dieu qui ont en lui «â¯la vie, le mouvement et lâêtreâ¯Â», tous les événements, dont aucun ne se produit sans quâil le permette, concourent (grec travaillent ensemble) à un même butâ¯: le bien de ceux qui aiment Dieu.
Le mal même nâest pas excepté, car, soit le mal moral, soit le mal physique, tout reste soumis à la volonté de Dieu qui par des voies mystérieuses, poursuit lâaccomplissement de ses desseins de miséricorde et opère le salut, le bonheur éternel de ses enfants (versets 29 et 30).
Exemplesâ¯: lâhistoire de Joseph, le rôle du peuple juif et de Judas dans la mort de Jésus.
Les jugements de Dieu les plus sévères et les plus terribles, quoiquâils soient en eux-mêmes des châtiments du péché, peuvent être convertis en bénédictions pour celui qui sâhumilie sous les coups de la justice divine et apprend à aimer Dieu. Alors le châtiment devient un moyen de grâce.
Il faut insister sur ce complémentâ¯: (grec) à ceux qui aiment Dieu, dans lâoriginal, il est placé en tête de la proposition et par là mis en relief. Il exprime lâindispensable condition morale que lâhomme doit remplir pour avoir lâassurance que toutes choses concourent à son bien.
Tant quâil nâest pas amené à cette fin de son êtreâ¯: aimer Dieu, il ne peut sâappliquer cette consolante vérité. Toutes choses, au contraire, doivent concourir au mal de celui qui refuse obstinément son cÅur à Dieu.
Mais qui sont «â¯ceux qui aiment Dieuâ¯?â¯Â» Ce sont ceux (grec) qui sont des appelés selon le dessein de Dieu. En effet, les grâces dont ils jouissent, les bons sentiments qui remplissent leur cÅur, leur amour pour Dieu, tout cela repose sur la grâce de Dieu qui les a appelés selon son dessein éternel.
Le mot grec exprime lâidée dâun dessein arrêté à lâavanceâ¯; suivant les uns, avant le moment de lâappel, suivant les autres, avant le temps, éternellement. Cette dernière explication est plus conforme à la pensée de lâapôtre (Ãphésiens 1.3-10â¯; Ãphésiens 3.11â¯; 1 Corinthiens 2.7).
Lâappel de Dieu ne se borne pas à une invitation extérieure par lâÃvangile, il est une Åuvre intérieure de la grâce, qui attire lâhomme et lâamène à la foi (Romains 1.6, noteâ¯; Romains 9.11â¯; Ãphésiens 1.11â¯; 2 Timothée 1.9, etc.).
Verset 29
Les versets 29 et 30 indiquent la raison pour laquelle toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu (verset 28), pour laquelle, en dâautres termes, leur salut éternel est assuréâ¯: câest que Dieu les a préconnus et prédestinés à ressembler à son Fils glorifié.
Pour Dieu, préconnaître, ce nâest pas simplement prévoir, dans une prescience toute passive Lâidée de prescience nâépuise pas la notion de préconnaître. Ce que Dieu connaît à lâavance existe déjà pour lui.
Dans le langage de lâÃcriture, la connaissance que Dieu a dâun être implique toujours une idée dâapprobation, de faveur, dâamourâ¯; câest comme objets de son amour que Dieu connaît les hommes (Matthieu 7.23â¯; Matthieu 11.27â¯; Jean 10.14â¯; Jean 10.15â¯; 1 Corinthiens 2.9â¯; 1 Corinthiens 13.12â¯; Galates 4.9).
Préconnaître implique donc lâélection par grâce (comparez 11.2) Aussi nâest il dit nulle part que Dieu ait préconnu les méchants, ni quâil ait formé un dessein de réprobation.
Parmi les interprètes qui nâadmettent pas ce sens du mot préconnaître et qui sâen tiennent à lâidée de la simple prescience, les uns sous-entendentâ¯: Dieu les a préconnus «â¯comme étant ceux qui croirontâ¯Â», les autresâ¯: «â¯comme étant ceux qui aimeront Dieuâ¯Â» (verset 28).
La première supposition serait seule conforme à la pensée de lâapôtre, car il nâenseigne pas que nous sommes sauvés par lâamour, mais par la foiâ¯; celle-ci, simple acceptation, nâôte rien à la gratuité du salut.
Mais il est encore préférable de ne rien sous-entendre du tout, après «â¯ceux quâil a préconnusâ¯Â», car dans ce passage où il veut montrer le ferme fondement sur lequel repose lâassurance de notre salut, lâapôtre nâenvisage que les actes de Dieu et non les sentiments de lâhomme.
Après la préconnaissance, la prédestination. Câest le second anneau de cette chaîne de la grâce qui, partant des profondeurs du dessein éternel de Dieu, aboutit à la glorification des rachetés.
En disant que Dieu a prédestiné ou prédéterminé les élus, lâapôtre marque aussitôt à quel glorieux changement il les destineâ¯: à être conformes à lâimage de son Fils, câest-à -dire à revêtir la forme sainte et glorieuse que Christ a revêtue en entrant dans la gloire du ciel, à reproduire lâimage de Christ, comme Christ reproduit lâimage de son Père (1 Corinthiens 15.49â¯; 2 Corinthiens 3.18â¯; 2 Corinthiens 4.4â¯; Colossiens 1.15â¯; Philippiens 3.21â¯; 2 Timothée 2.12).
Le but de la prédestination des élus à être conformes à lâimage du Fils, câest quâils glorifient le Père, sur la terre et dans lâéternité (1 Pierre 1.2â¯; Ãphésiens 1.4 et suivants). Ils le peuvent dâautant mieux que, par leur transformation même, ils sont devenus une famille sanctifiée, où Jésus-Christ est le premier-né entre plusieurs frères.
Ohâ¯! si ce but glorieux de lâélection et de la prédestination avait été mieux compris et plus constamment envisagéâ¯! Les chrétiens auraient senti quâils étaient lâobjet dâun amour infini, qui les appelait à aimer comme ils étaient aimés et combien dâarides disputes eussent été remplacées par dâardentes actions de grâces et de vives manifestations de charité fraternelleâ¯!
Verset 30
Après avoir nommé la prédestination et son but, lâapôtre les actes par lesquels Dieu exécute, dans le temps et pour chaque élu à son tour, le dessein quâil a arrêté par devers lui de toute éternité.
Câest dâabord lâappel (ou la vocation) déjà mentionné au verset 28. Jésus lâa décrit (Jean 6.44) comme lâaction que le
Père exerce sur les hommes pour les attirer au Filsâ¯; cette action comprend lâÅuvre de la loi, qui prépare lââme pour Christ (Galates 3.24), le revoit de la conscience, les aspirations souvent douloureuses que les promesses de Dieu font naître dans le cÅur du pécheur, jusquâau moment où Jésus-Christ lui-même se révèle à lui comme le Sauveur «â¯plein de Grâce et de véritéâ¯Â».
Alors sâouvrent à lui les sources abondantes de la justification, cette grâce que lâapôtre a exposée dans toute sa richesse (Romains 3 à Romains 5)â¯: il les a aussi justifiés, il leur a appliqué individuellement la déclaration de justice, qui assure le pardon de leurs péchés à tous les croyants. Il leur a procuré ainsi la paix, après laquelle leur âme soupirait.
Enfin lâÅuvre divine sâachève par le triomphe définitif de la vie jusque là cachée sous lâinfirmité de la chair, par la glorification de tout lâhomme, corps et âme, admis à habiter les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
Il est à remarquer que lâapôtre parle même de ce dernier développement au passé, comme dâun fait déjà accompli. Câest quâà ses yeux, lâÅuvre du salut, que Dieu, immuable dans sa fidélité, ne commence jamais pour la laisser inachevée (Philippiens 1.6), est déjà accomplie pour toute âme qui en a éprouvé les premiers effets.
Jésus, notre Sauveur, a été glorifié déjà . Dans la glorification du Chef celle de tous les membres du corps est virtuellement accomplie (Ãphésiens 2.6).
Verset 31
Dieu est pour nousâ¯: il nous a fait don de son Fils
Il résulte des actes divins par lesquels sâest accompli notre salut que Dieu est pour nous ; rien ne peut plus dès lors nous perdre, car en livrant pour nous son propre Fils à la mort, Dieu nous a garanti tout ce qui est nécessaire à notre salut (31, 32)
Plus que vainqueurs par lâamour de Christ, dont rien ne pourra nous séparer
Pour les élus de Dieu, il nây a plus ni accusateur ni condamnation. Christ est mort et ressuscité et il intercède pour eux. Aucune épreuve ni aucune persécution ne pourra nous séparer de lâamour du Christ ; dans toutes, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés (33-37).
Triomphante affirmation de la certitude du salut final
Ni mort, ni vie, ni aucune créature quelconque, en aucun point de la durée ou de lâespace, ne pourra nous séparer de lâamour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur (38, 39)
Le salut assuré (31-39)
Paul est parvenu au terme de lâascension quâil a faite avec ses lecteurs en leur exposant lâÃvangile de la grâce et en leur montrant, pour finir (versets 18-30), les motifs que le disciple de Jésus-Christ a dâespérer son salut avec une inébranlable assurance.
Il jette un regard en arrière sur la route parcourue, puis donne un rapide coup dâÅil aux dangers que le chrétien peut encore courirâ¯; enfin, comme un homme qui tient une victoire certaine, il entonne un magnifique chant de triomphe.
Que dirons-nous doncâ¯?⦠câest la conclusion que lâapôtre tire de ce quâil vient de dire sur «â¯le desseinâ¯Â» de Dieu (versets 28-30).
à ce propos (grec par rapport à ces chosesâ¯; la traductionâ¯: «â¯outre ces chosesâ¯Â», ne se justifie pas), câest-à -dire, au sujet du dessein de Dieu tout dâabord, puis de sa préconnaissance, de sa prédestination, de lâappel, de la justification et de la glorification, par lesquels il accomplit son desseinâ¯; à propos de toutes ces grâces que lâapôtre vient de présenter dans leur enchaînement admirable. Elles prouvent manifestement que Dieu est pour nous.
Or, si nous jouissons de la protection du Dieu tout-puissant, qui sera contre nous�
Verset 32
Ce qui nous garantit que Dieu nous protégera en toute circonstance câest le grand fait par lequel il nous a prouvé son amour (Romains 5.8).
Dans lâexpressionâ¯: Il nâa point épargné son propre Fils, il y a une allusion à la parole que lâange de lâÃternel adresse à Abraham au moment où il va sacrifier Isaac (Genèse 22.12).
Abraham avait donné à Dieu ce quâil avait de plus cher au monde, son fils, celui sur qui reposait la promesseâ¯; en lâimmolant, il avait tout donné à Dieuâ¯: image faible mais juste de la conduite du Père céleste lui-même, qui, pour sauver les pécheurs, donne son propre Fils (expression qui fait ressortir lâinsondable amour de Dieu).
Paul tire de ce don la conclusion bien justifiéeâ¯: que pourrait-il encore nous refuserâ¯? comment ne nous donnerait-il pas aussi gratuitement toutes choses avec luiâ¯?
Son premier don implique tous les autres. Voilà pourquoi il est impossible que rien soit contre nous (verset 31).
Verset 33
Augustin et, après lui, plusieurs interprètes ont proposé de ponctuer toutes les phrases qui suivent de manière à en faire des questionsâ¯: Qui accusera les élus de Dieuâ¯? Dieu qui les justifieâ¯? et ainsi de suite.
La seconde question serait chaque fois destinée à montrer lâabsurdité de la supposition impliquée dans la première.
Mais Dieu ne peut être conçu comme accusateur, même par hypothèseâ¯; et dâailleurs devant qui intenterait-il accusation contre les élusâ¯?
Lâapôtre envisage, dans leur cause la plus intime les doutes et les craintes qui peuvent encore assaillir le croyantâ¯: les péchés quâil a commis et dont il ne peut effacer le souvenir. Nâentraîneront-ils pas sa condamnation au jugement dernier (Romains 2.3-6)â¯?
Mais qui donc se porterait accusateur contre lui, puisque Dieu est celui qui justifie, quâil a résolu avant les temps notre justification et quâil lâa parfaitement accomplie en son Fils (Romains 1.16-17â¯; Romains 3.21 et suivants).
Verset 34
Sâil nây a plus dâaccusateur qui ose sâélever contre le chrétien, il ne reste non plus de juge pour le condamnerâ¯; puisque le juge lui-même (Romains 2.16â¯; Actes 17.31â¯; Jean 5.27 et suivants), Jésus-Christ, est celui qui est mort et a porté ainsi la peine quâil aurait eu à prononcer sur les pécheurs (Romains 3.24â¯; Romains 4.25).
Notre condamnation serait en contradiction avec sa mort et, bien plus encore, avec sa résurrection et avec le rôle dâintercesseur quâil remplit pour nous auprès de Dieu.
Il est mort, bien plus, il est ressuscitéâ¯: il a non seulement donné sa vie pour nous racheter de la condamnation, mais il est revenu à la vie pour nous communiquer dans sa communion une vie victorieuse du péché et sainte qui nous arrache plus sûrement encore à la condamnation et à la mort, puisquâelle est déjà la vie éternelle commencée ici-bas (Romains 6.23).
En prenant place à la droite de Dieu, Jésus-Christ a assumé le gouvernement du monde que Dieu lui a remis (Psaumes 110.1â¯; Matthieu 28.18â¯; 1 Corinthiens 15.25â¯; Philippiens 2.9-11). Il agit dans la vie de ceux qui croient en lui et leur communique le Saint-Esprit (Actes 2.33).
Dans lâintercession du Sauveur pour nous auprès de Dieu, quelques interprètes voient uniquement la continuation de son Åuvre médiatrice et non la prière pour les siens.
Câest une erreur, née dâun préjugé dogmatique et qui ne se fonde pas sur lâexégèse. En effet, le verbe grec, que nous traduisons par intercéder, signifie proprementâ¯: rencontrer quelquâun, lui parler, lui adresser une requête, une supplication. Il nây a pas dâautre sens dans Hébreux 7.25â¯; Hébreux 9.24. Le recours au divin intercesseur est particulièrement précieux au pécheur qui vient de tomber (1 Jean 2.1â¯; comparez Luc 22.32).
Lâintercession du Sauveur est en rapport aussi avec la communication de lâEsprit. En prenant congé de ses disciples, Jésus leur disaitâ¯: «â¯Je prierai le Père, qui vous donnera un autre consolateur, afin quâil soit éternellement avec vous lâEsprit de vérité⦠â¯Â» (Jean 14.16).
Continuons donc à chanter avec actions de grâces le beau cantique de Clottuâ¯:
Verset 35
Plein de confiance en Dieu qui justifie (verset 33), et pénétré de lâamour du Christ qui a donné sa vie et intercède pour nous (verset 34), Paul se demande, en troisième lieu, sâil reste quelque autre ennemi qui pourrait nous séparer de lâamour rédempteur dont Christ nous a aimés (B, A, portent lâamour de Dieu).
Il pense à toutes les épreuves qui atteignent le fidèle ici-bas et spécialement aux persécutions sanglantes que les premiers chrétiens avaient à endurer de la part dâun monde hostile.
Câest dâabord lâaffliction (ou tribulation) et lâangoisse (grec lâétat où le cÅur est à lâétroit) qui en résulteâ¯; les deux termes sont associés aussi dans Romains 2.9.
Il y ajoute, comme dans 2 Corinthiens 12.10, la persécution exercée par les autorités. Puis il mentionne la faim, la nudité, le péril, termes dont 2 Corinthiens 6.4â¯; 2 Corinthiens 6.10â¯; 2 Corinthiens 11.23-27 nous présentent le saisissant commentaire.
Le glaive évoque lâimage dâune exécution capitale. En écrivant ce mot dans sa lettre aux Romains, Paul mentionnait dâavance, comme le remarque Bengel, lâinstrument du supplice quâil devait subir dans leur ville.
Verset 36
Paul trouve la condition des disciples du Christ dépeinte dans une parole du Psaumes 44.23, où le psalmiste se plaint à Dieu des souffrances que les Juifs fidèles enduraient en un temps de cruelles persécutionsâ¯: à cause de toi, nous sommes livrés à la mort tout le jour, à toute heure du jour, nous avons été (grec) estimés comme des brebis destinées à la boucherieâ¯; la sentence a été portée, elle nâattend que son exécution.
Ce psaume se rapporte aux circonstances particulières du temps où il fut écritâ¯; mais lâapôtre, comme en général les écrivains sacrés, voient dans les événements du règne de Dieu, à une époque donnée, une prophétie de ceux qui devaient sâaccomplir dans des temps futurs, parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Si, déjà au temps du psalmiste, le peuple qui avait reçu la loi de Dieu était exposé à la haine et à la persécution, combien plus le seront aujourdâhui les disciples de Celui qui est par excellence la Lumière du monde, resplendissant dans les ténèbres et qui ne fut pas même accueilli par «â¯les siensâ¯Â» (Jean 1.9-11). La haine du monde est toujours en proportion de la clarté et de la force avec lesquelles se manifeste la vérité de Dieu.
Verset 37
Parler ainsi, en sâappuyant sur sa propre force, serait, de la part de lâhomme, le comble de lâorgueil et de la folieâ¯; aussi lâapôtre a-t-il soin dâajouterâ¯: par celui qui nous a aimés.
Il pense à Christ et non à Dieu, car lâaoriste (passé défini)â¯: nous a aimés, fait allusion à un acte par lequel cet amour sâest manifestéâ¯: le sacrifice de Christ sur la croix (comparez Galates 2.20).
Christ, qui nous a témoigné un tel amour, fera tout ce quâil faudra pour nous rendre plus que vainqueurs.
Par cette expression, lâapôtre veut indiquer soit que notre victoire est une victoire triomphante et joyeuse, soit que lâépreuve se change pour nous en bénédiction (Romains 5.3-5).
Verset 38
La question est toujoursâ¯: «â¯Qui pourra nous séparer de lâamour de Christâ¯Â» (verset 35). Câest le seul malheur à redouter.
Paul a répondu pour les souffrances que les hommes infligent (versets 36 et 37).
Mais le chrétien nâa-t-il point dâautre adversaire ou dâautre péril à redouterâ¯!
Lâapôtre exprime sa ferme conviction (verbe au parfaitâ¯: jâai été et je suis persuadé) quâil nâest aucune puissance sur la terre et dans le ciel, dans le présent et dans lâavenir, qui puisse nous séparer de lâamour que Dieu nous a montré en Jésus-Christ (verset 39).
La mort, qui guettait sans cesse les premiers chrétiens (verset 36), ce roi des épouvantements, qui, dans tous les temps, soumet notre foi à la suprême épreuve, Christ lâa vaincue. Il traversera avec nous le sombre passage.
La vie, avec ses mille occasions de dissipation et de tentation et tous ses douloureux et insondables mystères, pourrait-elle nous séparer pour toujours de Celui que nous avons reconnu comme notre Sauveurâ¯? Non certesâ¯! Christ «â¯a la puissance de garder notre dépôt jusquâau grand jourâ¯Â» (2 Timothée 1.12).
Il éclaire pour nous, autant quâils peuvent lâêtre de ce côté du voile, les mystères qui troublent notre foi. à cette première antithèse des deux termes les plus générauxâ¯: mort, vie, lâapôtre ajoute lâénumération de tout ce qui pourrait menacer le croyant.
Verset 39
Ces puissances adverses semblent groupées par pairesâ¯:
à la suite de la seconde paire se lit le terme isolé de puissances. Bien quâil se trouve dans tous les Majuscules, beaucoup de critiques estiment quâil provient dâune très ancienne faute de copiste. Sâil est authentique, il désigne dâune manière générale toutes les puissances quelconques que lâon pourrait supposer encore.
De même, le dernier terme de lâénumération, également isoléâ¯: ni aucune autre créature, est destiné à mentionner nâimporte quel être créé qui aurait été omis dans la nomenclature précédente.
On a proposé aussi de traduireâ¯: «â¯quelque autre créationâ¯Â». Lâapôtre émettrait la supposition dâune nouvelle création qui se serait substituée à la création actuelle et il se demanderait si, dans ce monde nouveau, nous pourrions oublier lâamour de Dieu en Jésus-Christ à cette question il répondrait hardiment que rien ne pourra jamais ni nulle part en effacer le souvenir.
Rien ne pourra nous séparer de lâamour de Dieu qui est en Jésus-Christ, notre Seigneur. Christ nous en est le garantâ¯; câest en lui que nous le possédons. Dieu ne peut pas plus cesser de nous aimer que cesser dâaimer son Fils unique. Gloire et louange à Dieu de ce quâun pauvre pécheur peut célébrer en un tel langage lâassurance de son salutâ¯!
Paul termine ici lâexposé, commencé à Romains 1.16, de la doctrine du salut gratuit offert à tout croyant.