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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-39
La vie nouvelle en Jésus-Christ, affranchie de la chair sous le régime de l’Esprit, est le signe de notre adoption et le gage de notre glorification future, de notre victoire définitive.
3>1 à 11 La vie en Christ, soumise à l’Esprit, dans son opposition à la vie selon la chair, Christ en nous, principe de victoire sur la mort
Paul reprend le sujet de l’affranchissement du péché, qu’il avait commencé d’exposer à Romains 6. Les interprètes hésitent pour désigner l’idée à laquelle se rattache le donc qui introduit ce nouveau développement. Quelques-uns pensent que Paul présente ce qu’il va dire de l’affranchissement du chrétien comme la conclusion de l’exclamation (Romains 7:25) « Grâces soient rendues à Dieu ! »
D’autres pensent que l’apôtre, se reportant par delà le morceau Romains 7:7-25, relie sa pensée à ce qu’il avait dit (Romains 7:1-6) de l’affranchissement de la loi. Mais la saisissante description de la lutte de l’homme sous la loi n’était pas une simple digression. Plusieurs estiment que notre proposition est plutôt la conclusion de Romains 7:25b « Moi même, moi, tel que je suis sans Christ, réduit à mes propres forces, je suis esclave, par l’entendement, de la loi de Dieu, mais, par la chair, de la loi du péché ». Il en résulte que, en Jésus-Christ, je suis affranchi de cet esclavage du péché. Cette conclusion, sans doute, ne s’impose pas rigoureusement; mais c’est ici, comme le dit Schlatter, « la logique de la foi ». Et l’on peut dire, à ce point de vue, que les affirmations de l’apôtre sur l’affranchissement du chrétien en Christ sont la conclusion hardie qu’il tire de la situation désespérée où se trouve l’homme luttant par ses seules forces contre la chair. Cette relation entre Romains 8 et ce qui précède subsiste donc, même si Romains 7:25 La fin du verset doit être considéré comme une interpolation.
Dans Romains 8, Paul décrit les conséquences magnifiques de la délivrance en Christ : le renouvellement complet de la nature humaine, et même de toute la création; et enfin il célèbre, dans un vrai chant de triomphe, l’assurance du salut fondée sur l’éternel et immuable amour de Dieu en Christ.
Maintenant qu’ils ne sont plus sous la loi, à laquelle ils sont morts, (Romains 7:6) ceux qui sont en Christ, c’est-à-dire ceux qui vivent dans une communion réelle et intime avec lui, n’ont plus à redouter aucune condamnation.
Le terme aucune condamnation embrasse tous les effets du péché qui en sont le châtiment : la culpabilité qu’il fait peser sur nous et dont nous sommes affranchis par la justification, la domination du péché en nous qui entraîne notre mort spirituelle et physique, et dont nous sommes affranchis par la sanctification.
En Jésus-Christ, notre garant en présence de la justice divine, par notre union avec lui, nous sommes délivrés graduellement de toutes ces funestes conséquences du péché.
Le texte reçu porte : « pour ceux qui, en Jésus-Christ, marchent non selon la chair, mais selon l’Esprit ». C’est une glose de précaution contre la gratuité du salut. Ces mots ont été transportés ici du verset 4, où ils sont à leur place.
Codex Sinaiticus, B, etc., portent : t’a affranchi; si c’est la leçon authentique, il faut admettre que Paul fait appel à ses lecteurs et à leur expérience de rachetés. Il oppose celle-ci aux douloureuses expériences de l’esclave du péché, dont il avait parlé à la première personne (Romains 7:7-25).
Ces paroles expliquent et motivent (en effet) la consolante affirmation du verset 1. Elles renferment la réponse à la question désespérée que se posait l’homme charnel, impuissant à accomplir la loi (Romains 7:24).
L’Esprit n’est pas l’élément spirituel qui élève l’homme au-dessus de la brute mais, comme l’indique le complément de vie, c’est l’Esprit de Dieu qui crée la vie et qui la communique au croyant.
En parlant de la loi de l’Esprit de vie, qu’il oppose à la loi du péché et de la mort, l’apôtre emploie ce mot de loi dans le sens de puissance réglée, de régime qui s’impose à la volonté (comparez Romains 7:21; Romains 7:23).
On pourrait faire dépendre les mots : de la mort directement du verbe : m’a affranchi, mais il est plus naturel de les rattacher au complément de la loi, comme les mots du péché, qui précèdent immédiatement.
Plusieurs rapportent le complément : en Jésus-Christ, au verbe : m’a affranchi; mais, ainsi construite, la proposition ne serait qu’une répétition de l’idée exprimée au verset 1.
Il vaut donc mieux considérer comme une seule locution les mots : la loi de l’Esprit de vie en JésusChrist. C’est en Jésus-Christ que la loi de l’Esprit de vie a été manifestée au sein de notre humanité; c’est par lui qu’elle est devenue le moyen d’affranchir l’homme de la loi du péché et de la mort.
La loi du péché, c’est la puissance que le péché exerce sur celui qui est son esclave (Romains 7:21; Romains 7:23, notes). C’est à tort que l’on a appliqué cette expression à la loi mosaïque, en se fondant sur Romains 7:9-13.
Les versets versets 3, 4 prouvent et expliquent (car) l’affirmation du verset 2, en montrant comment la loi de l’Esprit de la vie en Jésus-Christ nous a affranchis de la loi du péché et de la mort.
Chose impossible à la loi, (grec) en ce qu’elle était faible par le fait de la chair; on a proposé aussi de traduire : tandis que (aussi longtemps que) elle était faible; ou encore : l’œuvre impossible à la loi, en laquelle œuvre la loi était faible par le fait de la chair, et de la résistance que la chair opposait à l’action de la loi.
Quelle était cette œuvre que la loi était incapable d’accomplir ? L’apôtre l’indique dans la proposition principale : Dieu a condamné le péché dans la chair.
La chair : ce terme est pris dans son acception la plus générale; c’est la chair de l’homme, le domaine dans lequel le péché a établi son siège principal. Cette chair, corrompue par le péché, dominant sur l’esprit au lieu de lui obéir, entraîne l’homme à la mort (verset 6).
Condamner le péché dans la chair, c’est établir que le péché n’a aucun droit à régner dans la chair, et, par suite, l’expulser de ce domaine dont il s’est emparé, mettre fin à son empire.
Cette œuvre, la loi n’a pu l’accomplir, parce qu’elle était faible par le fait de la chair. Elle rencontrait une résistance invincible dans cette chair qui aspire à jouir et redoute de souffrir, qui paralyse la volonté de l’homme désireux d’obéir à la loi, et l’entraîne à méconnaître même les conditions de son vrai bonheur.
La faiblesse de la loi par le fait de la chair, l’apôtre l’a abondamment prouvée au chapitre précédent. Or, ce que la loi n’a pu faire, Dieu l’a fait : en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et pour le péché, il a condamné le péché dans la chair.
La formule par laquelle Paul exprime le fait de l’incarnation du Fils de Dieu : (grec) en ressemblance de chair de péché, est remarquable. Elle évite également de n’attribuer à Jésus que l’apparence d’une chair humaine (ce qui serait le cas si l’apôtre avait écrit : « dans une ressemblance de chair »), et de le rendre participant de la nature corrompue de l’homme pécheur (ce qui résulterait de l’expression : « dans une chair de péché »).
En disant : en ressemblance de chair de péché, l’apôtre enseigne que le Fils de Dieu a vraiment pris notre chair, avec ses besoins multiples, ses infirmités diverses, sa sensibilité, sa capacité de souffrir et de mourir. Cette sensibilité, qui est le propre de la chair, n’est pas mauvaise en soi. Jésus a constamment maintenu sa chair sous la domination de l’Esprit.
Jamais les désirs de la chair ne l’ont entraîné hors de la voie du devoir de l’obéissance à Dieu, de la sainteté. Il n’a participé, à aucun degré, à la corruption de la nature humaine, au péché qui, depuis Adam, se transmet d’homme à homme, comme un funeste héritage.
À ce point de vue, Paul peut affirmer que le Fils de Dieu n’a été « qu’en ressemblance de chair de péché ». C’est sur le complément : chair de péché que porte proprement le terme de ressemblance : il exclut l’identification complète de la chair de Jésus-Christ et de notre chair. Que, dans la pensée de Paul, Jésus ait été exempt de tout péché, cela ressort avec évidence de 2 Corinthiens 5:21.
L’apôtre indique le motif de l’envoi du Fils de Dieu en ressemblance de chair de péché, quand il ajoute : et à cause du péché (grec pour ou touchant le péché) pour effacer le péché et réparer le mal causé par le péché dans tous les domaines.
Cette locution pour le péché désigne quelquefois dans la version grecque de l’Ancien Testament une classe de sacrifices : « les sacrifices pour le péché » (Lévitique 7:37; Psaumes 40:7, cité Hébreux 10:6). Il n’est pas probable que Paul l’ait prise dans ce sens très spécial, qui n’est pas indiqué par notre contexte. En effet, l’acte par lequel Dieu a condamné le péché n’est pas, comme l’ont pensé beaucoup d’interprètes, le sacrifice de la croix.
Pour attribuer cette pensée à l’apôtre, on est obligé de considérer le participe : en envoyant, comme désignant un fait antérieur à celui que mentionne la proposition principale : Dieu a condamné le péché. Cela serait peu conforme à la syntaxe grecque. Il faut voir plutôt, dans l’acte exprimé par le participe, le moyen par lequel s’accomplit l’acte exprimé par le verbe. D’ailleurs, s’il n’en était pas ainsi, l’apôtre ne dirait pas par quel moyen Dieu a condamné le péché, il faudrait sousentendre cette idée essentielle : en livrant son Fils pour nous à la mort de la croix.
Sans doute, la condamnation du péché, dont parle l’apôtre, fait penser à la « démonstration » de la justice divine en celui que Dieu « a exposé comme moyen de propitiation dans son sang par la foi » (Romains 3:25). Mais il n’est pas probable que Paul revienne ici sur ce sujet de la rédemption par la mort de Christ pour nous. Il parle de la sanctification et de notre entier affranchissement du péché.
L’expression : « Dieu a condamné le péché dans la chair », doit être prise au sens large : comme le terme de « condamnation » au verset 1, elle implique la réparation de toutes les conséquences du péché.
Dès lors, il est plus indiqué de considérer la condamnation du péché dans la chair comme un effet de l’incarnation du Fils de Dieu. Dieu a condamné le péché, en envoyant son Fils dans une chair semblable à celle du péché, car il a ainsi mis ce Fils en mesure de réaliser la sainteté parfaite dans une vie humaine, de montrer qu’il est possible de vivre sans péché dans la chair, de triompher de toutes les tentations dont la chair est la source ou l’occasion (Hébreux 4:15).
En fournissant aux hommes cette démonstration, dans la vie terrestre de son Fils, Dieu a condamné le péché dans la chair, d’une manière plus éclatante et plus efficace qu’il ne l’avait fait par la loi, dont la lettre morte ne présentait qu’un idéal abstrait. Il a établi aux yeux de tous que le péché n’a pas de droit à régner dans la chair, qu’il n’est pas une nécessité inhérente à la nature de l’homme.
Ce grand fait moral d’une vie humaine sainte s’impose dès lors, comme leur idéal, à ceux qui sont en Christ, et se réalise en eux à mesure que la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ les affranchit de la loi du péché et de la mort.
Le but de Dieu, en condamnant le péché dans la chair par la vie sainte de Jésus-Christ, (verset 3) est énoncé en ces termes : (grec) afin que la juste ordonnance de la loi, c’est-à-dire tout ce que la loi ordonne, avec justice, fut accomplie en nous (l’apôtre ne dit pas : « par nous »), qui marchons non selon la chair, mais selon l’Esprit.
La loi est accomplie dans la vie nouvelle, victorieuse des passions de la chair et sainte, que l’Esprit crée en nous; cette vie satisfait seule aux exigences de la loi, qui « est spirituelle; » (Romains 7:14) en elle est reproduit le modèle parfait que nous offre la vie du Christ (Romains 8:29; Jean 17:19; 2 Corinthiens 3:18).
L’Esprit est le Saint-Esprit, l’Esprit du Christ glorifié, et non l’esprit de l’homme. Le premier seul est la norme infaillible de notre marche; mais l’Esprit divin est présenté par l’apôtre comme s’unissant étroitement à l’esprit de l’homme, comme habitant en lui et inspirant ses désirs et toute sa vie.
Paul vient d’affirmer que « le juste droit de la loi » (verset 4) s’accomplit en ceux qui triomphent de la chair par la puissance de l’Esprit de Christ habitant en eux.
Il prouve (car) cette affirmation, en montrant que la prédominance de la chair ou celle de l’Esprit détermine les dispositions habituelles de l’homme, ses aspirations constantes, par là même tout son état moral et ses rapports avec Dieu.
À cet effet, il trace, dans les versets 5-8, un parallèle entre ceux qui (grec) sont selon la chair et ceux qui sont selon l’Esprit.
Pour bien comprendre ce parallèle et tout le développement qui suit, il faut remonter à la description que l’apôtre a faites à Romains 6, de notre affranchissement du péché dans la communion avec Christ mort et ressuscité. Comparer aussi les paroles de Jésus dans son entretien avec Nicodème (Jean 3).
Les termes par lesquels Paul caractérise l’état moral de l’homme naturel : « marcher selon la chair », (verset 4) « s’affectionner aux choses de la chair », (verset 5) « l’affection à la chair », (versets 6, 7) « être dans la chair », (verset 9) « être redevable à la chair », (verset 12) « vivre selon la chair », (verset 13) sont synonymes de ceux qu’emploie Jésus quand il dit de l’homme irrégénéré : « ce qui est né de la chair est chair ».
Et les termes opposés du parallèle : « marcher selon l’Esprit, s’affectionner aux choses de l’Esprit », etc., correspondent à la déclaration : « ce qui est né de l’Esprit est esprit ».
Il est de la plus haute importance de bien saisir ce point de départ de la vie chrétienne et de la sanctification, qui est le même chez tous les hommes quels que soient leurs antécédents.
Paul confirme et explique (car) l’opposition irréductible des deux affections mentionnées au verset 5, en montrant les buts opposés auxquels elles tendent, et les résultats contraires auxquels elles aboutissent : la mort d’un côté, la vie et la paix de l’autre (comparez Galates 6:8).
L’affection de la chair, l’affection de l’Esprit : nous conservons ce terme faute d’un plus exact; on pourrait être tenté de traduire : la « pensée » de la chair, la « pensée » de l’Esprit, si ce mot n’éveillait l’idée d’une activité purement intellectuelle, tandis que le mot grec désigne aussi une faculté morale, c’est à la fois le penser et le vouloir.
De là vient que l’apôtre parlant au point de vue absolu de la régénération (voir la note précédente) ne dit pas seulement que l’affection de la chair « donne » la mort, mais qu’elle est déjà la mort, la mort spirituelle, qui devient définitive, si celui qu’elle atteint n’est pas réveillé de ce funeste sommeil, de même, l’affection de l’Esprit ne « produit » pas seulement la vie et la paix, elle est déjà la vie et la paix, la vie impérissable dans la communion de Dieu, la paix qui naît du rétablissement de nos relations normales avec Dieu et du plein épanouissement, du fonctionnement harmonique de toutes nos facultés.
Comparer Romains 5:10; Colossiens 1:21; Jacques 4:4.
L’affection de la chair est inimitié contre Dieu, dans son essence, parce que l’homme dominé par elle rapporte tout à sa propre satisfaction et ne veut rien donner à Dieu.
Il hait Dieu, parce que Dieu est en droit de tout exiger de lui. Il ne se soumet pas à la loi de Dieu. Cette loi est spirituelle. elle est accomplie ou violée dans le cœur avant tout, elle suppose que l’homme aime la volonté de Dieu, or, comment l’homme pourrait-il se soumettre à cette loi tant que la disposition dominante de son cœur est l’inimitié contre Dieu ? L’apôtre en a montré l’impossibilité.
Être dans la chair, en son pouvoir exprime une déchéance plus grande que : « être selon la chair » (verset 6). La chair n’est plus seulement la règle de la vie elle la constitue tout entière. À l’inimitié de l’homme charnel contre Dieu, répond la désapprobation le déplaisir de Dieu, conséquence dernière de l’esclavage de la chair.
Paul admet sans hésiter que les frères auxquels il écrit ne sont plus dans la chair.
Mais, afin de prévenir de dangereuses illusions, il rappelle d’abord positivement : si vraiment…, puis négativement : mais si quelqu’un n’a pas… la condition indispensable ou plutôt la cause efficiente de cet affranchissement de la chair, savoir la présence, l’habitation de l’Esprit de Dieu, de l’Esprit de Christ dans l’homme régénéré (comparez 1 Corinthiens 3:1; 1 Corinthiens 3:16).
L’apôtre désigne le Saint-Esprit à la fois comme Esprit de Dieu et Esprit de Christ. En effet, Christ nous l’a acquis par son sacrifice, (Galates 3:13; Galates 3:14) aussi Paul le nomme-t-il fréquemment l’Esprit de Christ (Galates 4:6; Philippiens 1:19).
Cette identification de l’Esprit de Dieu et de l’Esprit de Christ, qui se retrouve aussi dans les discours de Jésus dans la chambre haute, (Jean 14:16-26; Jean 15:1-8, Jean 15:26) nous instruit de la nature et des effets de notre communion avec le Christ glorifié et vivant. Parce que cette communion est la communion avec Dieu lui-même, elle est puissante pour accomplir l’œuvre de notre affranchissement et de notre sanctification, pour créer nous la vie nouvelle, qui est la vie de Christ lui-même (comparez Matthieu 28:19; 2 Corinthiens 13:13; Galates 2:20).
Christ en nous, vivant en nous par son Esprit, est la source de la vie spirituelle actuelle, et sera l’agent de la résurrection de notre corps au dernier jour (verset 11).
Le péché, introduit dans le monde par la faute d’Adam, (Romains 5:12) est la cause de la mort du corps; de même, la justice qui vient de Dieu, la justification saisie par la foi, est la cause de la vie de l’esprit, c’est-à-dire de l’organe par lequel l’homme entre en rapport avec Dieu et s’approprie la vie divine.
L’antithèse des termes mort, vie, est absolue, parce que l’apôtre présente les choses telles qu’elles sont aux yeux de Dieu.
Le corps est mort déjà, parce qu’il porte en lui la sentence et le germe de sa destruction, il est « adjugé et voué à la mort », comme dit Bengel. Mais, ajoute l’apôtre, afin de confirmer ce qu’il dit au verset 6, l’esprit est vie, et un jour Dieu, qui vous communique dès ici-bas cette vie impérissable, vivifiera aussi votre corps, afin d’arracher au péché ce dernier trophée de sa victoire (verset 11, comparez Jean 6:54; Jean 6:57).
La seconde affirmation : l’esprit est vie, n’est pas moins absolue que la première, et il ne faut pas l’affaiblir en traduisant : « l’esprit est vivant », ce qui pourrait s’entendre de son existence naturelle actuelle, tandis que l’apôtre veut dire que nous possédons la vie divine à cause de la justice de Christ.
Le croyant a été revêtu de cette justice qui permet à l’Esprit divin de s’unir à notre esprit pour lui communiquer la vie éternelle.
D’autres pensent que la justice désigne ici la sainteté communiquée au croyant; cette interprétation renverse l’ordre des faits, la sainteté n’est pas la cause, elle est le fruit de la vie de l’Esprit.
On a proposé aussi d’entendre les mots : le corps est mort, dans un sens moral, de la mort au péché, comme dans Romains 6:2; Romains 6:11; mais le verset suivant, qui parle de résurrection, dans le sens propre du mot, ne permet pas cette interprétation.
L’apôtre présente la doctrine de la résurrection dans un rapport intime et vivant avec le renouvellement spirituel qui s’opère dès ici-bas dans le croyant. Jésus lui-même a été « déclaré Fils de Dieu avec puissance selon l’Esprit de sainteté par sa résurrection d’entre les morts » (Romains 1:4, comparez 1 Pierre 3:18; 1 Timothée 3:16).
Cet Esprit de sainteté et de vie, qui était en lui, a vaincu la mort, salaire du péché. Il n’était pas possible que le Saint fût retenu par elle (Actes 2:24).
Or ceux qui lui sont unis par une foi vivante, sont faits participants du même Esprit, de l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts, et ils possèdent ainsi le gage assuré d’une résurrection semblable, bien plus, ils ont déjà la vie qui triomphera même de la mort du corps, quand le Créateur tout-puissant donnera à cette vie son plein développement, quand il vivifiera vos corps mortels.
Telle est la source de la résurrection d’entre les morts (1 Corinthiens 6:13; 1 Corinthiens 6:14; 2 Corinthiens 4:14; comparez Jean 5:21-29; Jean 6:54).
Jésus-Christ est la leçon de Codex Sinaiticus, A, C, D. B porte Christ.
Les derniers mots du verset sont, d’après B, D, majuscules, versions : à cause de son Esprit; Codex Sinaiticus, A, C, portent : par le moyen de son Esprit…
La première leçon se recommande par le fait qu’elle sauvegarde la conformité avec les expressions du verset précédent, qui est intentionnelle : à cause du péché, la mort; à cause de la justice, la vie, à cause de l’Esprit en nous, la résurrection.
Plan
3>Dieu est pour nous : il nous a fait don de son Fils
Il résulte des actes divins par lesquels s’est accompli notre salut que Dieu est pour nous ; rien ne peut plus dès lors nous perdre, car en livrant pour nous son propre Fils à la mort, Dieu nous a garanti tout ce qui est nécessaire à notre salut (31, 32)
Plus que vainqueurs par l’amour de Christ, dont rien ne pourra nous séparer
Pour les élus de Dieu, il n’y a plus ni accusateur ni condamnation. Christ est mort et ressuscité, et il intercède pour eux. Aucune épreuve ni aucune persécution ne pourra nous séparer de l’amour du Christ ; dans toutes, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés (33-37)
Triomphante affirmation de la certitude du salut final
Ni mort, ni vie, ni aucune créature quelconque, en aucun point de la durée ou de l’espace, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur (38, 39)
31 à 39 le salut assuré
Paul est parvenu au terme de l’ascension qu’il a faite avec ses lecteurs en leur exposant l’Évangile de la grâce et en leur montrant, pour finir, (versets 18-30) les motifs que le disciple de Jésus-Christ a d’espérer son salut avec une inébranlable assurance.
Il jette un regard en arrière sur la route parcourue, puis donne un rapide coup d’œil aux dangers que le chrétien peut encore courir; enfin, comme un homme qui tient une victoire certaine, il entonne un magnifique chant de triomphe.
Que dirons-nous donc ?… c’est la conclusion que l’apôtre tire de ce qu’il vient de dire sur « le dessein » de Dieu (versets 28-30).
À ce propos (grec par rapport à ces choses; la traduction : « outre ces choses », ne se justifie pas), c’est-à-dire, au sujet du dessein de Dieu tout d’abord, puis de sa préconnaissance, de sa prédestination, de l’appel, de la justification et de la glorification, par lesquels il accomplit son dessein; à propos de toutes ces grâces que l’apôtre vient de présenter dans leur enchaînement admirable. Elles prouvent manifestement que Dieu est pour nous.
Or, si nous jouissons de la protection du Dieu tout-puissant, qui sera contre nous ?
Ce qui nous garantit que Dieu nous protégera en toute circonstance c’est le grand fait par lequel il nous a prouvé son amour (Romains 5:8).
Dans l’expression : Il n’a point épargné son propre Fils, il y a une allusion à la parole que l’ange de l’Éternel adresse à Abraham au moment où il va sacrifier Isaac (Genèse 22:12).
Abraham avait donné à Dieu ce qu’il avait de plus cher au monde, son fils, celui sur qui reposait la promesse; en l’immolant, il avait tout donné à Dieu : image faible mais juste de la conduite du Père céleste lui-même, qui, pour sauver les pécheurs, donne son propre Fils (expression qui fait ressortir l’insondable amour de Dieu).
Paul tire de ce don la conclusion bien justifiée : que pourrait-il encore nous refuser ? comment ne nous donnerait-il pas aussi gratuitement toutes choses avec lui ?
Son premier don implique tous les autres. Voilà pourquoi il est impossible que rien soit contre nous (verset 31).
Augustin et, après lui, plusieurs interprètes ont proposé de ponctuer toutes les phrases qui suivent de manière à en faire des questions : Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu qui les justifie ? et ainsi de suite.
La seconde question serait chaque fois destinée à montrer l’absurdité de la supposition impliquée dans la première.
Mais Dieu ne peut être conçu comme accusateur, même par hypothèse; et d’ailleurs devant qui intenterait-il accusation contre les élus ?
L’apôtre envisage, dans leur cause la plus intime les doutes et les craintes qui peuvent encore assaillir le croyant : les péchés qu’il a commis et dont il ne peut effacer le souvenir. N’entraîneront-ils pas sa condamnation au jugement dernier (Romains 2:3-6) ?
Mais qui donc se porterait accusateur contre lui, puisque Dieu est celui qui justifie, qu’il a résolu avant les temps notre justification et qu’il l’a parfaitement accomplie en son Fils (Romains 1:16-17; Romains 3:21 et suivants).
S’il n’y a plus d’accusateur qui ose s’élever contre le chrétien, il ne reste non plus de juge pour le condamner; puisque le juge lui-même, (Romains 2:16; Actes 17:31; Jean 5:27 et suivants) Jésus-Christ, est celui qui est mort et a porté ainsi la peine qu’il aurait eu à prononcer sur les pécheurs (Romains 3:24; Romains 4:25).
Notre condamnation serait en contradiction avec sa mort et, bien plus encore, avec sa résurrection, et avec le rôle d’intercesseur qu’il remplit pour nous auprès de Dieu.
Il est mort, bien plus, il est ressuscité : il a non seulement donné sa vie pour nous racheter de la condamnation, mais il est revenu à la vie pour nous communiquer dans sa communion une vie victorieuse du péché et sainte qui nous arrache plus sûrement encore à la condamnation et à la mort, puisqu’elle est déjà la vie éternelle commencée ici-bas (Romains 6:23).
En prenant place à la droite de Dieu, Jésus-Christ a assumé le gouvernement du monde que Dieu lui a remis (Psaumes 110:1; Matthieu 28:18; 1 Corinthiens 15:25; Philippiens 2:9-11). Il agit dans la vie de ceux qui croient en lui et leur communique le Saint-Esprit (Actes 2:33).
Dans l’intercession du Sauveur pour nous auprès de Dieu, quelques interprètes voient uniquement la continuation de son œuvre médiatrice et non la prière pour les siens.
C’est une erreur, née d’un préjugé dogmatique, et qui ne se fonde pas sur l’exégèse. En effet, le verbe grec, que nous traduisons par intercéder, signifie proprement : rencontrer quelqu’un, lui parler, lui adresser une requête, une supplication. Il n’y a pas d’autre sens dans Hébreux 7:25; Hébreux 9:24. Le recours au divin intercesseur est particulièrement précieux au pécheur qui vient de tomber (1 Jean 2:1; comparez Luc 22:32).
L’intercession du Sauveur est en rapport aussi avec la communication de l’Esprit. En prenant congé de ses disciples, Jésus leur disait : « Je prierai le Père, qui vous donnera un autre consolateur, afin qu’il soit éternellement avec vous l’Esprit de vérité… » (Jean 14:16).
Continuons donc à chanter avec actions de grâces le beau cantique de Clottu :
Plein de confiance en Dieu qui justifie, (verset 33) et pénétré de l’amour du Christ qui a donné sa vie et intercède pour nous, (verset 34) Paul se demande, en troisième lieu, s’il reste quelque autre ennemi qui pourrait nous séparer de l’amour rédempteur dont Christ nous a aimés (B, A, portent l’amour de Dieu).
Il pense à toutes les épreuves qui atteignent le fidèle ici-bas, et spécialement aux persécutions sanglantes que les premiers chrétiens avaient à endurer de la part d’un monde hostile.
C’est d’abord l’affliction (ou tribulation), et l’angoisse (grec l’état où le cœur est à l’étroit) qui en résulte; les deux termes sont associés aussi dans Romains 2:9.
Il y ajoute, comme dans 2 Corinthiens 12:10, la persécution exercée par les autorités. Puis il mentionne la faim, la nudité, le péril, termes dont 2 Corinthiens 6:4; 2 Corinthiens 6:10; 2 Corinthiens 11:23-27 nous présentent le saisissant commentaire.
Le glaive évoque l’image d’une exécution capitale. En écrivant ce mot dans sa lettre aux Romains, Paul mentionnait d’avance, comme le remarque Bengel, l’instrument du supplice qu’il devait subir dans leur ville.
Paul trouve la condition des disciples du Christ dépeinte dans une parole du Psaumes 44:23, où le psalmiste se plaint à Dieu des souffrances que les Juifs fidèles enduraient en un temps de cruelles persécutions : À cause de toi, nous sommes livrés à la mort tout le jour, à toute heure du jour, nous avons été (grec) estimés comme des brebis destinées à la boucherie; la sentence a été portée, elle n’attend que son exécution.
Ce psaume se rapporte aux circonstances particulières du temps où il fut écrit; mais l’apôtre, comme en général les écrivains sacrée, voient dans les événements du règne de Dieu, à une époque donnée, une prophétie de ceux qui devaient s’accomplir dans des temps futurs, parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Si, déjà au temps du psalmiste, le peuple qui avait reçu la loi de Dieu était exposé à la haine et à la persécution, combien plus le seront aujourd’hui les disciples de Celui qui est par excellence la Lumière du monde, resplendissant dans les ténèbres, et qui ne fut pas même accueilli par « les siens » (Jean 1:9-11). La haine du monde est toujours en proportion de la clarté et de la force avec lesquelles se manifeste la vérité de Dieu.
Parler ainsi, en s’appuyant sur sa propre force, serait, de la part de l’homme, le comble de l’orgueil et de la folie; aussi l’apôtre a-t-il soin d’ajouter : par celui qui nous a aimés.
Il pense à Christ et non à Dieu, car l’aoriste (passé défini) : nous a aimés, fait allusion à un acte par lequel cet amour s’est manifesté : le sacrifice de Christ sur la croix (comparez Galates 2:20).
Christ, qui nous a témoigné un tel amour, fera tout ce qu’il faudra pour nous rendre plus que vainqueurs.
Par cette expression, l’apôtre veut indiquer soit que notre victoire est une victoire triomphante et joyeuse, soit que l’épreuve se change pour nous en bénédiction (Romains 5:3-5).
La question est toujours : « Qui pourra nous séparer de l’amour de Christ » (verset 35). C’est le seul malheur à redouter.
Paul a répondu pour les souffrances que les hommes infligent (versets 36, 37).
Mais le chrétien n’a-t-il point d’autre adversaire ou d’autre péril à redouter !
L’apôtre exprime sa ferme conviction (verbe au parfait : j’ai été et je suis persuadé) qu’il n’est aucune puissance sur la terre et dans le ciel, dans le présent et dans l’avenir, qui puisse nous séparer de l’amour que Dieu nous a montré en Jésus-Christ (verset 39).
La mort, qui guettait sans cesse les premiers chrétiens, (verset 36) ce roi des épouvantements, qui, dans tous les temps, soumet notre foi à la suprême épreuve, Christ l’a vaincue. Il traversera avec nous le sombre passage.
La vie, avec ses mille occasions de dissipation et de tentation et tous ses douloureux et insondables mystères, pourrait-elle nous séparer pour toujours de Celui que nous avons reconnu comme notre Sauveur ? Non certes ! Christ « a la puissance de garder notre dépôt jusqu’au grand jour » (2 Timothée 1:12).
Il éclaire pour nous, autant qu’ils peuvent l’être de ce côté du voile, les mystères qui troublent notre foi. À cette première antithèse des deux termes les plus généraux : mort, vie, l’apôtre ajoute l’énumération de tout ce qui pourrait menacer le croyant.
Ces puissances adverses semblent groupées par paires :
À la suite de la seconde paire se lit le terme isolé de puissances. Bien qu’il se trouve dans tous les Majusc., beaucoup de critiques estiment qu’il provient d’une très ancienne faute de copiste. S’il est authentique, il désigne d’une manière générale toutes les puissances quelconques que l’on pourrait supposer encore.
De même, le dernier terme de l’énumération, également isolé : ni aucune autre créature, est destiné à mentionner n’importe quel être créé qui aurait été omis dans la nomenclature précédente.
On a proposé aussi de traduire : « quelque autre création ». L’apôtre émettrait la supposition d’une nouvelle création qui se serait substituée à la création actuelle, et il se demanderait si, dans ce monde nouveau, nous pourrions oublier l’amour de Dieu en Jésus-Christ à cette question il répondrait hardiment que rien ne pourra jamais ni nulle part en effacer le souvenir.
Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus-Christ, notre Seigneur. Christ nous en est le garant; c’est en lui que nous le possédons. Dieu ne peut pas plus cesser de nous aimer que cesser d’aimer son Fils unique. Gloire et louange à Dieu de ce qu’un pauvre pécheur peut célébrer en un tel langage l’assurance de son salut !
Paul termine ici l’exposé, commencé à Romains 1:16, de la doctrine du salut gratuit offert à tout croyant.