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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-25
Chapitre 7. Lâaffranchissement de la loi, condition de la victoire sur le péché.
1 à 6 Le chrétien est libéré de la loi par sa mort avec Christ.
La conjonction disjonctive ou bien introduit un nouvel ordre dâidées que lâapôtre distingue des enseignements précédents.
Il a parlé (Romains 6:15-23) de notre affranchissement du péché sous le règne de la grâce, il va établir notre affranchissement de la loi. Ces deux faits sont en relation étroite. à qui douterait du premier, lâapôtre demande sâil ignore le second.
Nous ne sommes pas seulement sanctifiés quoique nous ne soyons plus sous la loi mais sous la grâce (Romains 6:14) notre affranchissement du péché est rendu possible précisément parce que nous ne sommes plus sous la loi.
Paul commence par rappeler à ses frères ce principe de la loi qui limite la durée de son autorité à celle de la vie de lâhomme. La mort délie une personne des obligations que la loi lui impose. Le chrétien, de même, cesse dâêtre sous le joug de la loi, lorsque, par son union avec Christ mort et ressuscité il est mort au péché et à lui-même.
En invoquant la règle quâil cite, lâapôtre ajoute, entre parenthèses : car je parle à des gens qui connaissent la loi. Ce car se rapporte à la réponse négative que les lecteurs feront à la question posée : ignorez-vous ? Des gens qui connaissent la loiâ¦
En grec, le mot loi est sans article; quelques interprètes en concluent quâil sâagit non de la loi mosaïque, mais du droit en général et spécialement des lois matrimoniales; ou encore, que Paul fait allusion à la science juridique des Romains et veut dire : je parle à des gens qui sây connaissent en matière de législation.
Mais câest bien à la connaissance de la loi de Moïse que Paul en appelle, puisque câest elle quâil mentionne en disant : «â¯la loi exerce son pouvoir sur lâhommeâ¯Â», et que ce mot ne saurait avoir deux sens différents dans le même verset.
Si Paul suppose cette connaissance chez ses lecteurs, cela nâimplique pas que lâÃglise de Rome nâétait formée que de convertis dâentre les Juifs. Beaucoup de païens dâorigine étaient instruits de la législation mosaïque. La remarque incidente de lâapôtre nâa même toute sa raison dâêtre que sâil sâadresse à des gens qui nâétaient pas, comme les Juifs, nécessairement au courant du contenu de la loi de Moïse.
La loi exerce son pouvoir sur lâhomme⦠et sur la femme : le terme grec sâapplique aux deux sexes.
Ces versets versets 2, 3 présentent simplement un exemple destiné à illustrer le principe juridique énoncé au verset 1 : la loi ne régit lâhomme que durant sa vie. Cet exemple est emprunté à la jurisprudence matrimoniale, dont les dispositions sont précisément limitées à la durée de la vie de lâun des époux.
Lâapplication du principe aux rapports des chrétiens avec la foi nâa lieu quâau verset 4.
Plusieurs interprètes cependant ont considéré lâexemple de la femme mariée comme une allégorie, dans laquelle serait appliqué déjà le principe que la mort met fin au règne de la loi.
Dâaprès eux, la femme serait, soit lâÃglise, soit lââme du croyant. Dans ce dernier cas, le premier mari serait le péché, dont la loi assure le règne aussi longtemps que vit le vieil homme; mais lorsque celui-ci a été mis à mort par notre association avec Christ crucifié, lââme appartient au second mari, qui est Christ ressuscité et vivant en elle.
On peut objecter à cette interprétation :
Lâexemple de la femme mariée, quâil intercale aux versets 2 et 3, est destiné seulement à illustrer ce principe abstrait : la mort met un terme à certaines obligations légales. Plusieurs interprètes pensent que lâapôtre a choisi le cas de la femme mariée avec lâintention de comparer à la condition où elle se trouve, celle de lâhomme sous la loi. Mais la comparaison sâapplique mal à la situation du pécheur soumis au régime légal et appelé à en être affranchi par Christ. Câest lui qui doit mourir pour être libéré de la loi, tandis que, dans lâexemple cité, câest le mari qui meurt, et la femme survit pour contracter un second mariage.
On essaie bien de rendre la comparaison plus applicable en pressant le sens du verbe que nous avons traduit par : la femme est affranchie de la loi du mari. Ce verbe, qui signifie proprement «â¯Ãªtre mis hors dâactivitéâ¯Â», a souvent le sens de «â¯Ãªtre annulé, abrogé, détruit, anéantiâ¯Â» (Romains 3:31; Romains 6:6 note). On y trouve impliquée lâidée que la femme meurt, comme épouse, avec son premier mari. Mais ce sens ne ressort pas avec évidence de lâemploi fait du verbe dans notre passage.
Le complément qui suit : «â¯elle est abrogée loin de la loi du mariâ¯Â», montre que lâidée est plutôt quâelle est soustraite à la loi qui lâunissait à son mari. La loi du mari, câest la loi concernant le mari et établissant les droits du mari sur son épouse.
Telle est lâapplication que lâapôtre fait du principe énoncé au verset 1.
Câest pourquoi, mes frères, (Romains 7:1; Romains 1:13) vous aussi, chrétiens, vous avez été mis à mort relativement à la loi; par quel moyen ? par le corps du Christ, par ce corps dont la vie a été violemment détruite et donc vous avez partagé la destinée en mourant spirituellement avec lui.
Leur affranchissement de la loi était impliqué dans la mort du Christ, à laquelle ils se sont associés par la foi. Christ lui-même a été soumis à la loi, (Galates 4:4) pour le temps de sa vie seulement; quand il expira sur la croix «â¯tout était accompli;â¯Â» (Jean 19:30) toutes les exigences de la loi étaient remplies, non seulement pour lui-même, mais pour ceux qui croiraient en lui.
Cet affranchissement de la loi ne devait pas laisser lâhomme sans règle et sans principe directeur. Il avait précisément pour but de le placer sous un autre régime : pour appartenir à un autre; à un autre «â¯mariâ¯Â», disent ceux qui estiment que lâapôtre applique encore dans notre verset la comparaison du mariage, à un autre «â¯maîtreâ¯Â», sous-entendent ceux qui pensent quâil nâest plus question de mariage.
Cet autre est celui qui est ressuscité des morts, et qui nous fait participer à sa vie aussi réellement quâil nous a associés à sa mort (Romains 6:8-11). Et le but, la fin dernière de ce changement de condition est que nous portions des fruits pour Dieu (grec fructifiions à Dieu).
Ceux qui pensent que lâimage du mariage est encore ici appliquée à lâunion avec Christ, voient dans ces fruits la suite de lâimage : ce sont les enfants que ce mariage avait pour but de procréer.
Les fruits que nous devons porter (comme dans Romains 6:21; Colossiens 1:10), sont les Åuvres de sainteté et dâamour, conformes à la volonté de Dieu et accomplies pour Dieu.
Développement et confirmation (car) de lâidée que nous sommes morts à la loi avec Christ afin de porter des fruits pour Dieu (verset 4).
Pour faire ressortir lâexcellence de ces fruits, lâapôtre mentionne dâabord les fruits pour la mort que nous produisions lorsque nous étions dans la chair.
Ãtre dans la chair, (comparez Romains 1:3; Romains 1:4, note) câest être sous la domination du péché. La chair, câest notre nature corrompue, la substance du vieil homme.
Lorsque nous étions dans la chair, les passions des péchés, câest-à -dire les mauvaises convoitises qui produisent les divers péchés, lesquelles existent (verbe sous-entendu) par la loi, agissaient dans nos membres.
Le but de la loi nâétait pas de provoquer ces passions, mais elle a eu cet effet parce que notre penchant à la désobéissance nous porte à faire ce que la loi défend. La puissance des convoitises comprimées et condamnées, mais non détruites, grandit par lâobstacle que la loi leur oppose, comme un torrent impétueux, quand il a rompu la digue qui lâa retenu quelque temps, se répand plus terrible et plus dévastateur.
Ces passions agissaient dans nos membres, câest-à -dire que notre corps, avec ses appétits et ses forces, leur servait dâinstrument pour commettre le péché. Le but des passions, en agissant de la sorte, était de produire des fruits pour la mort, câest-à -dire des fruits qui aboutissaient à la mort, comme au salaire qui leur est destiné (Romains 6:23; Jacques 1:14; Jacques 1:15).
Nous avons été affranchis de la loi (grec abrogés loin de la loi); câest la même expression qui était employée au verset 2 pour dire que la femme était «â¯affranchie de la loiâ¯Â» qui la liait à son mari. La loi nâa plus de prise sur nous, car nous sommes morts et tout ce quâelle pouvait atteindre et condamner en nous a été crucifié avec Christ.
Ãtant morts à cette loi sous laquelle nous étions détenus : les mots cette loi ne sont pas dans le grec; il nây a quâun pronom relatif que plusieurs prennent au neutre : «â¯Ã©tant morts à ce qui nous retenait captifsâ¯Â» câest-à -dire au péché.
Mais il semble plus conforme au contexte de rapporter ce pronom à la loi (verset 4) lâidée est que nous étions détenus dans la loi, dans tout le régime légal, comme dans une prison.
En sorte que nous servions (grec) en nouveauté dâEsprit et non en vieillesse de lettre, câest-à -dire dans une conduite nouvelle que lâEsprit inspire, dans lâétat nouveau ou son action nous introduit.
Le terme : vieillesse de lettre, renferme peut-être une allusion aux «â¯vieil hommeâ¯Â». Le contraste entre lâEsprit et la lettre se trouve développé 2 Corinthiens 3:6 et suivants La lettre, câest la loi qui commande, défend, exige, condamne, mais ne donne aucune force au pécheur.
Servir en vieillesse de lettre, câest vivre sous ce régime légal qui nous laisse dans notre état naturel dâimpuissance et de mort. Lorsque, au contraire, nous avons accepté la grâce et sommes entrés en communion vivante avec le Christ ressuscité, nous servons en nouveauté dâEsprit, parce que lâEsprit qui nous est communiqué, renouvelant notre être entier, nous rend vivants, spirituels et consacrés à Dieu.
Plan
3>La loi, quoique sainte, excite le péché en provoquant les transgressions
a) Le péché révélé par la loi. Du fait que la loi met en activité les passions mauvaises, faut-il conclure quâelle est elle-même une puissance opposée à Dieu, comme le péché ? Nullement. Je nâai connu le péché, la convoitise en particulier, que par le commandement qui me défendait de convoiter (7)
b) Le péché multiplié par la loi. Prenant occasion de ce commandement, le péché fit surgir en moi des convoitises de toutes sortes. Sans la loi, le péché est mort. Je vivais autrefois, quand je ne connaissais pas la loi ; mais lorsque le commandement intervint dans ma vie spirituelle, je mourus (8, 9)
c) Lâeffet funeste de la loi provient du péché et est destiné à manifester toute la perversité du péché. La loi, qui devait me conduire à la vie, mâa conduit à la mort ; le péché sâest servi du commandement pour me faire mourir. La loi est sainte et bonne ; elle ne peut donc être cause de ma mort. Câest le péché qui mâa donné la mort par une chose bonne, et ainsi toute sa culpabilité est apparue (10-13)
Lâhomme charnel en qui le péché habite est impuissant à accomplir la loi divine que son entendement approuve
a) Lâhomme vendu au péché ne fait pas ce quâil veut. Je reconnais que la loi est conforme à lâEsprit de Dieu ; mais moi, je suis de nature charnelle. Le péché est mon maître ; preuve en soit que je ne fais pas ce que je veux. Je donne mon assentiment à la loi. Ce nâest donc plus moi qui accomplis mes actes ; câest le péché qui habite en moi (14-17)
b) Même expérience, décrite avec plus de précision. Dans ma chair ne réside pas le bien. Jâai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien. Je fais le mal que je ne veux pas faire ; ce nâest plus moi qui le fais ; câest le péché qui habite en moi (18-20)
c) Conclusion finale sur lâimpuissance de lâhomme à faire le bien. Douleur et action de grâce. Câest une loi de mon être que je découvre : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. En effet, jâapplaudis selon lâhomme intérieur à la loi de Dieu ; mais dans mes membres règne une autre loi, qui est opposée à la loi de Dieu et qui mâasservit à la loi du péché. Malheureux ! qui me délivrera de ce corps de mort ? Grâces à Dieu par Jésus-Christ ! (21-25a)
d) Sommaire. Par lâentendement je suis esclave de la loi de Dieu ; par la chair, je le suis de la loi du péché (25b)
Lâapôtre vient de dire (verset 5) que par la loi le péché reprend une nouvelle énergie, et il a montré (versets 1-6) que lâaffranchissement de la loi coïncide avec lâaffranchissement du péché.
On pouvait conclure de cet enseignement que la loi est de même essence que le péché, quâelle est péché, câest-à -dire non seulement cause du péché, mais une chose mauvaise en soi, contraire à la volonté de Dieu.
Cette idée, les gnostiques, au second siècle, et dâautres partis chrétiens, au cours des âges. lâont admise plus ou moins et ont, en conséquence, rejeté entièrement, ou du moins déprécié, lâAncien Testament.
Une telle opinion ne saurait être admise par quiconque croit à la révélation de Dieu et à la préparation du salut au sein dâIsraël. Elle devait heurter particulièrement la conscience dâun membre du peuple élu. Paul la repousse comme une impiété.
Il montre quel est le vrai rôle de la loi : faire connaître à lâhomme le péché qui est en lui. Cette révélation, sans doute, accroît la puissance du péché et celui-ci cause la mort, mais ce résultat est dû au péché, qui, par le commandement, excite lâhomme à désobéir et non à la loi, qui reste sainte et bonne (versets 7-13).
La loi est-elle péché ? Lâapôtre se fait à lui-même cette objection, et il y répond par un énergique : (grec) quâainsi nâadvienne !
Puis il ajoute : Mais je nâai connu le péché que par la loi. Le mais implique une concession, une restriction : la loi nâest certainement pas péché, mais elle fait connaître le péché et le multiplie. Dâautres lui donnent le sens dâune opposition absolue : «â¯au contraire !â¯Â»
La loi divine donne la connaissance du péché comme tel, de lâacte coupable, (Romains 3:20) de même que la loi humaine établit ce qui est délit.
Mais il y a plus; il ne sâagit pas seulement de la connaissance théorique de ce qui est réputé péché, mais dâune connaissance acquise par lâexpérience personnelle : je nâai pris conscience de lâexistence en moi de la puissance du mal que par la loi.
Ce sens ressort du fait que lâapôtre choisit comme exemple le seul des dix commandements dont la violation ne consiste pas en un acte extérieur mais en un sentiment du cÅur, un mauvais désir, la convoitise (Exode 20:17). Il montre par là quâil entend la loi dans toute sa spiritualité, la loi qui régit les mouvements les plus secrets de lââme et qui les condamne comme des transgressions, dès quâils ne sont pas en harmonie avec elle.
En introduisant cet exemple par la double conjonction car aussi, Paul donne ce second fait comme une preuve de lâaffirmation qui précède : je nâai connu le péché que par la loi. Il déclare quâil nâaurait pas connu la convoitise, quâil ne lui aurait pas attribué le caractère odieux de péché, sans la défense expresse de la loi. La loi nous aide ainsi à mieux connaître toute la corruption de notre nature.
Dans sa réponse à lâobjection quâil examine, Paul sâexprime à la première personne du singulier : Je nâai connu le péché,⦠tandis que jusque-là (Romains 6:1-6) il avait employé le pluriel, comprenant ses lecteurs et tous les chrétiens dans ce quâil disait de lâaffranchissement du péché et de la loi. Lâemploi du singulier semble indiquer quâil parle maintenant de son expérience personnelle; dans versets 7-13, où les verbes sont au passé, il décrirait lâexpérience quâil a faite avant sa conversion; dans versets 14-25, où il se sert du présent, son expérience actuelle.
Mais il y a certaines difficultés à attribuer à Paul, soit avant soit après sa conversion, les expériences relatées dans ce chapitre. Aussi quelques interprètes récents, reprenant une explication déjà proposée par des Pères grecs, ont-ils pensé que Paul exposait, en employant la première personne, les expériences de lâhomme en général, lâhistoire de lâhumanité, à partir de lâétat dâinnocence où elle était dans le paradis; la chute de lâhomme qui, trompé par le serpent, transgresse la défense faite par lâÃternel (verset 11) et apprend ainsi à connaître le péché, et comment ensuite devenu esclave de la puissance du mal, lâhomme se débat sous le joug de la loi.
Notre chapitre serait le développement de la pensée exprimée incidemment dans Romains 5:20, sur le rôle de la loi.
Lâhistoire de lâhumanité se répète dans la vie de chaque homme. Paul lui-même a fait plus ou moins lâexpérience décrite; câest ce qui lui permet de parler à la première personne.
Nous rechercherons dans lâétude détaillée de notre passage sâil y a des raisons péremptoires en faveur de cette explication, et nous réserverons pour la fin notre conclusion sur ce sujet, ainsi que lâexamen des deux questions suivantes : Paul expose-t-il une expérience qui lui serait toute personnelle, ou lâexpérience que fait tout homme soumis au régime légal ? Cette expérience est-elle antérieure ou postérieure à la conversion ? Ce dernier problème se pose particulièrement pour versets 14-24, où lâapôtre parle au présent.
Mais le péché ayant saisi lâoccasion profitant de lâattrait naturel du fruit descendu, produit toutes sortes de convoitises (grec toute convoitise), câest-à -dire tous les mauvais désirs, dont les objets varient à lâinfini.
Cette action, le péché lâexerce par le commandement, (comparez verset 11) soit par le commandement spécial cité au verset 7, soit par toute autre défense, qui produit le même effet : nous faire désirer plus vivement ce qui nous est défendu. En dâautres termes, le péché, contrarié et refréné par le commandement, devient désobéissance et révolte, (versets 7, 11, 13) et apparaît ainsi dans toute sa culpabilité (verset 13).
Sans la loi, le péché est mort, inactif, sans force pour tenter lâhomme et le pousser à la révolte, nâayant pas reçu lâimpulsion ou «â¯saisi lâoccasionâ¯Â» dont lâapôtre vient de parler (1 Corinthiens 15:56).
Ceux qui pensent que lâapôtre décrit les expériences de lâhumanité, trouvent ici déjà une allusion au récit de la chute (Genèse 3). Le péché personnifié, le serpent de la Genèse, sâempare du commandement, de la défense faite à Adam, pour éveiller en lui la convoitise.
Mais lâapôtre pouvait-il dire de lâhomme avant la chute quâen lui le péché était mort ? Cette expression est une objection sérieuse à lâexplication propose. Elle ne peut sâentendre que du péché qui est à lâétat latent chez le descendant dâAdam, héritier de la corruption originelle et qui ignore encore la lutte quâil aura à soutenir contre le péché dont il est esclave sans le savoir.
Tout rigide observateur de la loi quâil fût comme pharisien, (Philippiens 3:5; Philippiens 3:6; Actes 26:4; Actes 26:5) Saul était réellement sans loi, parce quâil ne connaissait de la loi que la lettre morte et nâen avait pas deviné la sainte et redoutable spiritualité, (verset 7) alors il vivait ou du moins avait le «â¯bruit de vivres;â¯Â» rempli dâune orgueilleuse propre justice, satisfait de sa vertu, de sa force naturelle, il ne cherchait rien au-delà .
Alors aussi le péché était mort en lui, (verset 8) parce que, aucune puissance nâétant venue le contredire, il nâavait pas encore révélé au jeune pharisien son essence subtile et sa terrible puissance.
Mais un jour le commandement est venu (verset 9); Saul de Tarse a saisi la spiritualité de la loi il a compris quâelle exigeait de lâhomme la sainteté absolue, (Lévitique 19:2) la consécration de tout son être à Dieu (Ãsaïe 6:1-7).
Le double résultat a été dâune part, que le péché a pris vie, câest-à -dire que, poursuivi par la loi dans ses derniers retranchements, il a manifesté sa vie et sa puissance par une activité redoublée, et, dâautre part, que Saul, qui croyait vivre, est mort, (verset 10) câest-à -dire quâil a vu le néant de sa vie morale, de sa justice de pharisien dont il était fier; il est tombé sous la sentence de condamnation et de mort que la loi faisait retentir au fond de sa conscience.
Câest ainsi quâAugustin, les Réformateurs, Bengel comprennent lâexpérience morale décrite dans ces versets 9, 10; ils pensent que Paul la fit dans les temps qui précédèrent sa conversion.
Les interprètes modernes objectent que Paul ne pourrait dire quâil était sans loi à lâépoque où, pharisien zélé, il était «â¯sous la loiâ¯Â», (1 Corinthiens 9:20) sous la garde du pédagogue qui devait lâamener à Christ (Galates 3:23; Galates 3:24). Ils estiment que Paul, pour autant quâil expose dans ce passage ses expériences personnelles, décrit les jours de son enfance, où il vivait dans une heureuse ignorance et des préceptes de la loi et de la puissance du péché.
Le moment marqué par les mots : lorsque le commandement est venu serait celui où le jeune Saul, vers lââge de douze ans, fut instruit dans la loi et apprit à connaître ses exigences. Alors commença la lutte intime retracée dans les paroles qui suivent, ce fut plus tard seulement quâelle atteignit toute son acuité.
Le verbe que nous traduisons par : a pris vie (verset 9) peut aussi se rendre par «â¯a repris vie;â¯Â» dans le Nouveau Testament il a toujours ce dernier sens; mais la pensée générale de notre passage recommande la première acception, car on ne saurait admettre que le péché se fût déjà une fois montrées pleine activité chez lecture Saul.
Quand le péché, sortant de lâétat latent a pris vie, moi je suis mort, dit lâapôtre. Il désigne en ces termes la mort spirituelle causée par lâéloignement de Dieu (Genèse 3:8) et par lâasservissement au péché (Ãphésiens 2:1-3).
La venue du commandement a pour effet de faire constater cet état de mort à Paul et cette constatation lui cause une pénible surprise : Et il sâest trouvé que le commandement qui devait me conduire à la vie, mâa conduit à la mort ! (grec et le commandement à vie, celui-là fut trouvé pour moi à mort).
Le commandement donné par Dieu promettait la vie (Lévitique 18:5; Deutéronome 5:33); il aboutit à la mort ! (Romains 5:12; Romains 6:23).
Paul explique encore une fois (comparez verset 8) que le résultat inattendu quâil vient de constater (verset 10) nâest pas produit par la loi, mais par le péché.
Le péché, dit-il, mâa séduit par le commandement et par lui mâa fait mourir.
Lâinversion dans cette dernière proposition fait ressortir ce rôle anormal du commandement, si contraire à sa nature et à sa destination véritables.
La plupart des interprètes reconnaissent quâil y a ici une allusion, au moins indirecte, au récit de la chute, (Genèse 3) où le serpent séduisit Eve, en se servant de la défense que Dieu lui avait faite de manger du fruit de lâarbre.
Paul emploie ce même verbe dans 2 Corinthiens 11:3; 1 Timothée 2:14.
Conclusion tirée du verset (7 fin du verset à 11), et qui réfute complètement la supposition erronée du début du verset verset 7.
La loi sans doute est sainte; on attendait, comme apodose de cette pensée, lâaffirmation que ce nâest pas elle, mais le péché qui cause la mort; cette idée se trouvera exprimée sous une autre forme à la fin du verset verset 13.
Le commandement est saint, conforme à la volonté et à lâessence de Dieu; juste, dans ce quâil prescrit et dans les sanctions, dont il menace ses transgresseurs, bon, bienfaisant, destiné à donner la vie.
Avant de dénoncer le véritable auteur de la mort, Paul sâinterrompt pour poser une question qui lui est suggérée par lâépithète de bon, appliquée au commandement, et qui lui permettra de formuler le problème dans toute sa gravité : Ce qui est bon, câest-à -dire la loi ou le commandement, est-il devenu pour moi une cause de mort ? (grec mâest il devenu mort ?).
Ãvidemment non, mais la cause de ma mort, câest le péché, à qui Dieu a permis dâagir de la sorte, (grec) afin quâil parût péché opérant pour mot la mort par le moyen du bien, par ce qui est bon, câest-à -dire par la loi.
Le péché a montré ainsi toute sa perversité. Et lâaction mortelle quâil a exercée par le moyen du commandement était destinée, toujours dans lâintention de Dieu, à faire ressortir le caractère propre du péché : afin quâil devînt excessivement pécheur.
Ce développement nouveau (versets 14-24) est destiné à confirmer (en effet) lâidée démontrée dans versets 7-13 que câest le péché, et non la loi, qui donne la mort.
Dans ces versets, Paul avait exposé le rapport de la loi avec le péché : la loi nâest pas la cause du péché, son auteur responsable; mais elle le révèle à lâhomme; elle réveille le péché latent en lui, elle lâexcite et le multiplie.
Maintenant, il indique la cause de cette action funeste de la loi; il dit pourquoi elle est incapable dâarracher lâhomme au péché, de le rendre meilleur. Câest que le péché a établi son empire dans la chair de lâhomme; et que dès lors le pécheur a beau donner son assentiment à la loi selon son meilleur moi, son «â¯homme intérieurâ¯Â», son «â¯entendement;â¯Â» il a beau vouloir accomplir la loi; il ne le peut, sa chair, dont il est le captif et dont les aspirations sont opposées à la loi, ne lui permet pas de faire ce quâil veut.
Dans cette dramatique description de la lutte impuissante de lâhomme contre le péché qui habite dans sa chair, Paul emploie le présent.
La question qui se pose, et qui a de tout temps divisé les interprètes, est de savoir sâil retrace des expériences quâil a faites comme Juif, avant sa conversion, ou des expériences quâil fait encore au moment où il écrit, en dâautres termes sâil décrit lâétat de lâhomme irrégénéré ou celui du chrétien déjà né à la vie nouvelle.
La question a une importance pratique : elle peut influer sur toute la manière de concevoir la vie chrétienne Nous nous bornons à signaler ici le problème, nous indiquerons la solution qui nous paraît la plus acceptable, quand nous aurons étudié dans le détail la description de lâapôtre (comparez verset 25 note).
Cette description se déroule comme une spirale dans laquelle la pensée, tournant sur elle-même et revenant par trois fois aux mêmes expériences, descend toujours plus profond dans lâabîme de la misère du pécheur.
Frédéric Godet distingue dans ce morceau «â¯trois cycles qui se terminent chacun par une espèce de refrain; câest une véritable complainte, lâélégie la plus douloureuse qui soit sortie dâun cÅur dâhommeâ¯Â»
Ces trois cycles sont : Romains 7:14-17; Romains 7:18-20; Romains 7:21-23.
En séparant autrement les mots du texte grec, qui, dans les anciens manuscrits, sont écrits sans intervalles, on peut lire : Car je sais, il est vrai, que la loi est spirituelleâ¦
La leçon : car nous savons, est admise par la majorité des critiques.
Paul rappelle un fait que ses lecteurs savent aussi bien que lui : la loi est spirituelle, câest-à -dire conforme à lâEsprit Saint qui lâa inspirée; elle reflète la sainteté dâun Dieu qui ne juge pas seulement les Åuvres extérieures, mais les pensées et les sentiments les plus secrets du cÅur.
Le terme de spirituel exprime la nature plutôt que lâorigine de la loi, car il fait antithèse avec la déclaration qui suit : mais moi je suis charnel.
Lâadjectif que nous traduisons par charnel (dans Codex Sinaiticus B, A, C, D) nâimplique pas un jugement moral défavorable : «â¯porté vers la chair;â¯Â» il désigne simplement la substance de lâêtre : «â¯fait de chairâ¯Â». En disant quâil est charnel, Paul ne nie pas quâil y ait en lui un élément supérieur (versets 18, 22, 25); mais la chair domine tellement en lui quâil lui semble être tout entier «â¯de chairâ¯Â» (Voir, sur la notion de la chair, Romains 1:3 note).
Comme le péché, qui, depuis la chute dâAdam, est entré dans lâhumanité, (Romains 5:12 suivants) sâest implanté particulièrement dans la chair de lâhomme pour la corrompre, il résulte du fait que lâhomme est charnel quâil est vendu et asservi au péché (grec vendu sous le péché), câest-à -dire quâil est sous sa domination, en son pouvoir, comme lâesclave est tout entier au pouvoir de son maître et doit faire la volonté de son maître quâil le veuille ou non (versets 15, 18, 20, 23).
Et cependant le pécheur ne perd jamais le sentiment de sa responsabilité; dès quâil rentre en lui-même, ce sentiment se réveille.
Fait qui confirme (en effet) cet esclavage, (verset 14) car il serait inexplicable autrement.
Grec : ce que jâaccomplis, je ne sais pas; car ce que je veux, ce nâest pas cela que je pratique; mais ce que je hais, câest cela que je fais.
Il ne faut sans doute pas presser le sens de cette déclaration : je ne sais pas ce que je fais.
Dans la suite, lâapôtre distingue fort bien entre sa volonté, qui est conforme à la loi, et lâaccomplissement, qui dépend de la chair et du péché habitant en elle. Il veut dire que, par cette dualité du vouloir et du faire, il est pour lui-même une énigme, car il fait lâexact contraire de ce quâil veut.
Agissant sous lâimpulsion dâun instinct aveugle et sans se rendre clairement compte de ses motifs, il ne reconnaît pas pour sien lâacte quâil a accompli : il a fait ce quâil avait en horreur. Le péché lâa éloigné de Dieu, seule lumière, et lâa entraîné dans des ténèbres où il lui est impossible de gouverner sa vie dâune manière intelligente et libre.
Il peut, sans doute, éclairé par la loi révélée, vouloir ce qui est conforme à la volonté de Dieu et à la vraie nature de lâhomme, et haïr ce quâil a reconnu comme opposé à ses suprêmes intérêts; mais ce vouloir, sâil va même jusquâà une résolution sérieuse, manque de la force nécessaire pour se traduire en action continue et assurée, en pratique habituelle; cette haine ne va pas jusquâà lâabandon complet du péché, parce que la convoitise, combattue, mais non vaincue, est trop puissante en lui.
Or, plus ce vouloir du bien et cette haine du mal deviennent forts, sans que lâimpuissance dâaccomplir lâun et de fuir lâautre diminue, plus lâhomme sent grandir en lui cette lutte déchirante qui lui crée une situation intolérable. Le but de la loi était de provoquer ce conflit; câest ainsi quâelle devient un «â¯pédagogue pour nous conduire à Christâ¯Â» (Galates 3:24).
Du fait, constaté au verset 15, quâil nâaccomplit pas ce quâil veut, Paul conclut que, dans le fond de son être, il est dâaccord avec la loi et lâapprouve.
Grec : Or si ce que je ne veux pas, câest cela que je fais, je conviens avec la loi (ou plus littéralement encore : «â¯je parle avec la loiâ¯Â») quâelle est bonne.
Les déclarations des versets 15, 16, 22 sont surtout invoquées par ceux qui estiment que lâapôtre ne décrit pas les expériences dâun homme qui nâaurait ressenti encore aucune action de lâEsprit. Cette action est nécessaire pour réveiller et éclairer à ce point la conscience, pour produire dans lââme cet assentiment à la loi et, par contre coup, la douleur dâune vraie repentance.
«â¯Et, maintenant ce nâest plus moi qui accomplis celaâ¯Â».
Dans notre contexte, maintenant ne peut avoir quâun sens logique; nous le rendons par alors.
Cette distinction entre le moi et le péché ne signifie point que ce dernier ne vienne pas de lâhomme, ni que lâhomme puisse jamais en décliner la responsabilité. Ce qui le prouve câest la douleur et lâhumiliation que lâapôtre exprime ou laisse apercevoir dans tout ce passage.
Il y a bien en lui deux agents qui se combattent; mais pourquoi le meilleur, le vrai moi, cède-t-il au pire, au péché ? Câest quâil veut faiblement, quâil se borne à «â¯consentir à la loiâ¯Â», à lâapprouver en principe.
Lâimpuissance de lâhomme pour le bien est donc une impuissance de la volonté, et câest pourquoi il sent lui-même quâil en est coupable. Mais quelque profonde que puisse être sa dégradation, la créature originelle de Dieu en lui peut toujours être distinguée du péché; la loi opère cette distinction, cette séparation des deux puissances et fait naître la guerre entre elles.
On peut donc admettre, en une certaine mesure, que ce moi qui se distingue du péché son hôte et qui consent à la loi de Dieu, se trouve déjà chez lâhomme naturel éclairé par la loi révélée et non pas seulement chez le chrétien régénéré en Christ (comparez versets 22, 23, notes).
Lâhomme cesserait dâêtre homme, il deviendrait un être tout chair, fatalement asservi à son organisme matériel, si sa conscience pouvait perdre entièrement la capacité de rendre témoignage à la sainteté de la loi de Dieu.
Même le païen qui ignore le vrai Dieu éprouve, par le simple jeu de sa conscience, ce sentiment dâapprobation pour le bien, auquel la sainte loi révélée imprime une force nouvelle (comparez Romains 2:15).
Grec : Car vouloir gît auprès de moi (est à ma portée), mais accomplir le bien, non.
Tel est le texte de Codex Sinaiticus, B, A, C.
Les autres documents portent : «â¯accomplir le bien je ne trouve pasâ¯Â».
Là est la raison de lâimpuissance dont se plaint lâapôtre. Avec ce verset commence la seconde strophe de sa complainte (verset 14, note); elle sâétend jusquâà la fin du verset 20, où sont répétés les mots : câest le péché qui habite en moi.
Lâaffirmation que lâapôtre vient dâémettre verset 17, il la confirme (en effet), en même temps quâil la corrige et la précise dans les premiers mots du verset 18 «â¯Je sais quâen moi, câest-à -dire en ma chair, nâhabite pas le bienâ¯Â».
Il restreint à sa chair ce domaine où nâhabite pas le bien. Sa chair, câest encore lui-même, en un sens; car la chair comprend tout lâhomme naturel (Romains 1:3, note; Jean 3:6); mais câest son être, pour autant quâil est dominé par sa partie inférieure, matérielle.
Cette domination de la chair a pour conséquence lâactivité des passions sensuelles (verset 5) et la poursuite effrénée des satisfactions de lâorgueil et de lâégoïsme.
La volonté en est affaiblie : elle ne parvient pas à accomplir le bien que lâhomme approuve et se sent tenu de faire. Si le pécheur, que lâapôtre nous dépeint ici, distingue ainsi son moi de sa chair, (comparez versets 17, 22-24) câest un premier pas vers lâaffranchissement que procure la régénération.
Ce verset confirme (car) que le vouloir du pécheur est impuissant, (verset 18) en répétant la constatation douloureuse déjà énoncée au verset 15.
La seule différence entre les deux versets, câest quâici le verbe faire est appliqué au bien et le verbe pratiquer au mal, tandis quâau verset 15, câest lâinverse.
La situation paraît donc plus grave à Paul : il constate que, non seulement il ne fait pas le bien, mais quâil pratique habituellement le mal, quâil sâapplique assidûment à lâaccomplir.
Grec : Or, si ce que je ne veux pas, moi (ce moi manque dans B, C, D, etc.), câest cela que je faisâ¦
Même conclusion quâau versets 16 et 17 (comparez notes).
Ces répétitions peignent admirablement les alternatives opposées de tentation et de résistance, et produisent lâimpression de la désespérante persistance de cette lutte qui est sans issue, tant quâune puissance supérieure ne rétablit pas la paix dans le cÅur.
Dans la suite de la description, les expressions deviennent de plus en plus énergiques et rendent les contrastes plus tranchés.
Pour la troisième fois, (comparez versets 14, 18) la même expérience de lutte impuissante est décrite.
La description est présentée cette fois sous forme de conclusion : (grec) je trouve donc la loi à moi voulant faire le bien, quâauprès de moi le mal gît, il est à ma portée (même verbe quâau verset 18), il se présente le premier à moi, il mâest naturel, aisé à faire, de sorte que câest lui que jâaccomplis.
La puissance dominante du mal en lâhomme est ici appelée une loi, (comparez versets 23, 25) par opposition à la loi de Dieu, et lâapôtre explique immédiatement en quoi consiste cette loi : le mal est attaché à moi quand je veux faire le bien. Plus lâhomme apporte dâattention et de sérieux à observer son état moral, plus il se convainc que le péché ne se manifeste pas seulement par des actes isolés, par des accidents sans conséquence et qui nâauraient pas de relations entre eux, mais quâil constitue une puissance toujours agissante, que ses manifestations sont comme les effets dâune loi fatale, à laquelle il ne peut se soustraire et en vertu de laquelle toutes ses intentions louables, toutes ses saintes résolutions demeurent vaines, parce que le mal est là , à ses côtés, et paralyse sa volonté de faire le bien.
Lâapôtre emploie le mot loi dans un sens analogue quand il parle de «â¯la loi de la foiâ¯Â», (Romains 3:27; Romains 3:31) «â¯la loi de lâEsprit de vieâ¯Â», (Romains 8:2) «â¯la loi de Christâ¯Â» (1 Corinthiens 9:21).
Lâhomme a fait un grand progrès vers sa délivrance en Christ, quand, de la connaissance de ses péchés isolés, il sâest élevés à celle du péché, et lâa reconnu comme une loi universelle et tyrannique. Mais cette connaissance seule le conduirait au désespoir, sâil ne pouvait compter sur la grâce de Dieu pour le délivrer de lâempire du péché.
Le sens que nous avons donné à ce verset est celui qui paraît le plus conforme à la marche de la pensée dans lâensemble de notre passage. Mais le texte grec est obscur et dâune traduction incertaine.
Plusieurs interprètes, anciens et récents sâarrêtant au fait que le terme la loi a toujours désigné dans ce qui précède la loi mosaïque ou la loi morale, ont essayé de lui conserver ce sens dans notre verset. Ils ont traduit : je trouve donc que la loi est, pour moi qui veux lâaccomplir, le bien, parce que le mal est à ma portée.
Parce que le mal est à sa portée, Paul trouve, prend conscience, que la loi, à laquelle il donne son assentiment et quâil se sent tenu de pratiquer, est le souverain bien, quâelle est une puissance destinée non à le perdre, mais à le sauver.
Ce serait la conclusion de tout ce développement qui aurait pour but de prouver encore que la loi nâa rien de commun avec le péché, mais quâelle est «â¯sainte, juste et bonneâ¯Â» (verset 12).
Mais il nous semble que lâapôtre en a fini avec cette démonstration dans versets 7-13, et que lâexplication que nous venons dâexposer introduit une idée quâil est difficile dâaccorder avec notre contexte.
Ce verset et le suivant expliquent (car) lâaffirmation qui précède : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi.
Le verset verset 22 développe la première proposition : à moi qui veux faire le bien, en disant : je prends plaisir à la loi de Dieu selon lâhomme intérieur.
Lâhomme intérieur (comparez Ãphésiens 3:16) ne doit pas être confondu avec «â¯le nouvel hommeâ¯Â», (Ãphésiens 4:24; Colossiens 3:10) car bientôt lâapôtre substitue à ce terme celui «â¯dâentendementâ¯Â», (versets 23, 25) qui, opposé à «â¯la chairâ¯Â» ou aux «â¯membresâ¯Â», désigne la partie spirituelle de lâhomme, son être moral, créé à lâimage de Dieu, la conscience morale, la faculté que lâhomme possède de distinguer le bien du mal, le vrai du faux.
Cet être moral dans lâhomme est indestructible bien que, par le péché, il ait été affaibli et réduit sous la servitude de la chair, il est toujours susceptible dâêtre renouvelé par lâEsprit de Dieu. Dans lâétat de lutte que lâapôtre décrit, il y a déjà une aspiration intime à retrouver lâentière harmonie avec la volonté de Dieu; lâhomme sent que câest là sa destination, la condition absolue de son repos et de son bonheur. Câest ce que Paul nomme : prendre plaisir à (grec se réjouir avec) la loi de Dieu. Mais aussitôt déplore lâimpuissance de ce sentiment (versets 23, 24).
Il ne faut pas entendre par lâhomme intérieur lâhomme régénéré, comme le font Luther, Calvin et dâautres. Calvin invoque à tort Ãphésiens 4:17; Ãphésiens 4:18 pour prouver que lâhomme naturel est dépourvu «â¯dâentendement;â¯Â» il ressort seulement de ce passage que son entendement est faussé, obscurci, rendu vain, et quâil a besoin dâêtre renouvelé (Ãphésiens 4:23).
«â¯Lâentendementâ¯Â» ou lâhomme intérieur, se trouve en tous les hommes câest en lui quâopère la grâce; mais il nâest pas, comme lâhomme nouveau, lâÅuvre de la grâce.
Lâhomme intérieur est incapable de se manifester au dehors, dâagir, de faire le bien auquel il prend plaisir, parce que les membres du corps, qui sont les instruments indispensables de son activité, obéissent à une autre loi, qui lutte contre la loi de son entendement et qui le rend captif de la loi du péché.
La loi du péché (comparez verset 21, note, et verset 25) est dans les membres du corps, de lâorganisme humain, par lesquels lâhomme agit sur le monde, (Romains 7:5; Romains 6:13, notes) elle les régit, tandis que la loi de lâentendement, qui est dâaccord avec la loi de Dieu, devrait dominer lâêtre tout entier, et, par conséquent, gouverner aussi les membres du corps.
Mais tant que lâhomme reste privé dâun secours supérieur, il retombe sans cesse sous lâempire de la loi du péché.
Pour représenter plus vivement la lutte entre les deux puissances opposées, Paul se sert de termes militaires : lâautre loi lutte (grec se met en campagne) contre la loi de mon entendement et me rend (grec) prisonnier de guerre sous la loi du péché.
Lâentendement nâest pas synonyme dâà intelligence Ã; nous avons déjà fait remarquer (verset 22, note) que lâapôtre lâidentifie avec «â¯lâhomme intérieur;â¯Â» câest la raison pratique, le sens moral; sa loi se manifeste dans lâimpératif de la conscience morale.
Lâexpression le corps de cette mort (traduction plus exacte que : «â¯ce corps de mortâ¯Â») nâest pas une image pour désigner la masse des péchés, la misère physique et morale dont lâhomme pécheur est affligé.
Elle doit être prise au propre : notre corps matériel est appelé le corps de cette mort, parce que le péché a établi en lui son siège principal et a fait de lui lâinstrument de son activité; câest le règne du péché dans le corps que Paul appelle : cette mort (Romains 6:6-12; Romains 7:18; Romains 7:23).
Pour être délivré (grec arraché) des mains de cet ennemi, il faut que lâhomme, par le renouvellement de tout son être spirituel, soit soustrait à la domination de la chair, qui le voue à la mort.
LâEsprit de vie, en le créant de nouveau, en pénétrant par degrés tout son être, devient aussi en lui le principe dâun corps nouveau, le «â¯corps spirituelâ¯Â», (1 Corinthiens 15:44) semblable au corps glorifié de Christ (Philippiens 3:21).
Ce «â¯corps spirituelâ¯Â», couronnement de la vie nouvelle que Dieu nous donne en Christ, pourra sâappeler : «â¯le corps de cette vieâ¯Â», comme le premier était nommé le corps de cette mort.
à ce cri douloureux, à cette question pleine dâangoisse : qui me délivrera du corps de cette mort ? il faut une réponse, pour que lâhomme ne soit pas réduit au désespoir. La loi a atteint son but, elle a achevé son terrible ministère. Câest lâÃvangile qui arrachera lâhomme à la mort éternelle.
à la pensée de cette délivrance, lâapôtre ne peut retenir lâexpression de sa reconnaissance; il jette un regard sur le Libérateur, Jésus-Christ, et bénit Dieu de ce quâen lui il a trouvé la réponse à la question poignante que lui posait la constatation de son impuissance naturelle.
Cette réponse, il va la développer au chapitre suivant.
Auparavant il résume son enseignement sur la condition de lâhomme qui tente vainement dâaccomplir la loi (verset 25b).
Au lieu de grâces à Dieu, qui est la leçon de B, Origène, adoptée par la plupart des critiques, Sin, A, la Peschito portent : je rends grâces à Dieu. D et quelques Majusc. portent : la grâce de Dieu, ce qui serait la réponse à la question qui me délivrera ?
La dernière proposition du verset : Ainsi donc, moimême je suis⦠ne saurait être la conclusion de lâaction de grâces que lâapôtre vient de rendre à Dieu, câest le sommaire de tout ce qui précède (versets 14-24) et la conclusion finale. De semblables résumés, sous forme dâantithèse, se trouvent Romains 5:21; Romains 6:23.
Le péché crée entre lâentendement, «â¯lâhomme intérieurâ¯Â», (verset 22, note) et la chair un antagonisme tel quâaucune puissance ne peut réconcilier les deux ennemis.
Moi-même, dit lâapôtre, moi, tel que je suis sans Christ (dâautres expliquent : moi, un seul et même homme), je suis esclave par lâentendement de la loi de Dieu, par la chair de la loi du péché (verset 21, note).
Quand il dit : je suis esclave de la loi de Dieu par lâentendement, il faut entendre par cet esclavage un simple vouloir, (versets 15, 19-22) qui nâest quâun assentiment au droit de Dieu, à sa loi, (verset 16) et non une soumission réelle manifestée dans une vie tout entière consacrée au service du Seigneur. Le chapitre suivant décrira une telle vie qui découle dâune tout autre source.
Ce sommaire, au ton purement didactique. qui suit lâeffusion du commencement du verset, paraît étrange. Plusieurs le considèrent comme une glose, comme la note marginale dâun lecteur qui se serait glissée dans le texte. Dâautres attribuent cette qualité de note marginale à lâaction de grâces, verset 25a; dâautres enfin pensent que le résumé verset 25b se trouvait primitivement avant verset 24.
Ces diverses hypothèses nâont aucun appui dans les manuscrits, ni dans les autres témoins du texte. On a essayé aussi de rattacher le verset 25b au commencement du chapitre 8, soit en considérant les deux propositions (verset 25 et Romains 8:1) comme des affirmations, mais on ne voit pas alors comment la seconde pourrait être une conclusion directe de la première; soit en envisageant les deux propositions comme des questions, avec réponses négatives sous-entendues : est-ce que moi-même je suis esclave ? est-ce quâil y a aucune condamnation ?
Mais il faudrait donner à la particule grecque qui se lit au verset 25b et Romains 8:1 le sens interrogatif quâelle nâa jamais dans les écrite de Paul.
Nous pouvons reprendre ici les questions que nous avons posées au commencement de lâétude de ce chapitre et dont nous avons laissé la solution en suspens (versets 7, 14, notes).
Nous ne voyons pas de motifs péremptoires pour rejeter lâinterprétation traditionnelle qui voit dans ce morceau la description des expériences de lâhomme individuel dans sa lutte contre le péché, celles de Paul en particulier, et pour admettre que lâapôtre résume dans versets 7-13 lâhistoire morale de lâhumanité à partir de la tentation dâAdam et dâÃve dans le jardin dâÃden.
Sâil y a dans versets 8-11 de vagues allusions au récit de la chute, (Genèse 3) dâautres traits de lâexposé ne conviennent nullement à ce fait, ainsi la citation textuelle du dixième commandement du décalogue, (verset 7) qui montre que lâapôtre ne pensait pas à la défense que Dieu fit dans le paradis à nos premiers parents; ainsi encore les déclarations : «â¯sans la loi le péché est mortâ¯Â», (verset 8) «â¯quand le commandement est venu, le péché a pris (ou : repris) vieâ¯Â», (verset 9) ne sauraient sâappliquer que fort improprement à Adam, car avant la chute il était tel quâil sortit des mains du Créateur (Genèse 1:31) et nâavait pas encore en lui le péché à lâétat latent qui nâattend que «â¯lâoccasionâ¯Â», la provocation du commandement pour «â¯reprendre vieâ¯Â» (versets 8, 9).
Enfin, lâon ne voit pas pourquoi lâapôtre raconterait lâhistoire de lâhumanité en employant la première personne du singulier, tournure dâautant plus malheureuse que rien dès lors nâindiquerait quâil change de sujet au verset 14 et suivants, où, de lâavis de tous les interprètes, il en vient à décrire les expériences de lâhomme individuel.
Reste lâautre question : sâagit-il de lâhomme naturel et irrégénéré, ou de celui qui a passé par la conversion et chez qui lâÅuvre de la régénération et de la sanctification en Jésus-Christ est commencée ?
En dâautres termes, Paul, pour autant quâil parle ici de lui-même, raconte-t-il ses expériences de pharisien ou de chrétien ? La question se pose surtout pour versets 14-25, car lâon est généralement dâaccord pour admettre que les versets versets 7-13 décrivent les expériences de lâhomme sous la loi.
Ceux qui pensent que, dans versets 14-25, nous avons également les expériences de Saul pharisien, se fondent sur les raisons suivantes qui semblent très fortes : lâapôtre a parlé jusque-là de ses expériences de pharisien et il nâavertit pas le lecteur quâil passe à ses expériences de chrétien; le sujet est manifestement le même dans versets 7-13 et versets 14-25.
Dans ces versets, il nâest pas question de lâEsprit, mais seulement de «â¯lâentendementâ¯Â», câest-à -dire de la conscience morale, de la raison pratique, faculté naturelle qui constitue chez tous «â¯lâhomme intérieurâ¯Â».
Au chapitre 8, il parlera de lâEsprit, et, comme dans Galates 5:16-25, il décrira dans de tout autres termes la lutte de la chair et de lâEsprit chez le chrétien. Lâopposition de ces deux descriptions ne se comprendrait plus, si dans notre chapitre déjà il était question du chrétien. De même, si lâon considère les déclarations absolues de Romains 6 sur notre affranchissement du péché dans la communion du Christ mort et ressuscité, (Romains 6:6-7; Romains 6:12; Romains 6:14; Romains 6:18) on ne saurait admettre que lâapôtre dise en parlant de son expérience de chrétien : (verset 14) «â¯moi je suis charnel, vendu au péchéâ¯Â», câest-à -dire son esclave.
Ceux qui soutiennent quâil sâagit du chrétien et de sa lutte contre le péché qui subsiste en lui, avancent, à lâappui de leur opinion, les raisons suivantes qui méritent également dâêtre pesées :
On ne saurait expliquer autrement la substitution du présent au passé. Lâemploi de ce présent et le ton pathétique avec lequel lâapôtre sâécrie : «â¯malheureux homme que je suis !â¯Â» seraient dépourvus de vérité sâils sâappliquaient à des sentiments que Paul nâa jamais éprouvés lui-même ou quâil nâéprouve plus depuis longtemps.
Il est difficile de se prononcer entre les deux interprétations, lâune et lâautre ont leur part de vérité. Le tort de ceux qui les défendent dâune manière exclusive est de tirer de leurs arguments une conclusion trop absolue.
La conversion ne marque jamais, dans aucune vie humaine, une limite tellement tranchée que lâon puisse déterminer avec une précision rigoureuse si une expérience morale est possible seulement en deçà ou au-delà de cette ligne. Même une conversion soudaine et radicale comme celle de Saul de Tarse sur le chemin de Damas, a été préparée par des luttes intimes dont Saul lui-même nâa pas eu clairement conscience au moment où elles commencèrent de troubler son âme.
Si ce sont ces luttes que lâapôtre décrit dans versets 14-25, il les décrit telles quâelles apparaissent maintenant à sa conscience éclairée par lâÃvangile, et sâil en parle au présent, câest que ces luttes, qui préparèrent sa conversion, se sont prolongées après quâil eut embrassé par la foi son libérateur; elles se renouvelleraient encore au moment où il écrivait cette page émouvante, sâil abandonnait la communion de son Sauveur, et si, cessant dâêtre sous lâaction de son Esprit il se retrouvait dans sa misère naturelle dâêtre «â¯charnelâ¯Â», «â¯vendu au péchéâ¯Â».
Si lâon tient à fixer une date à laquelle a commencé cette expérience morale, on pourra dire que Saul sâest vu engagé dans cette lutte vers la fin, plus agitée, de sa carrière de pharisien, lorsquâaprès avoir reconnu toute la spiritualité de la loi, il essaya dâaccomplir avec ses propres forces la justice supérieure quâil avait entrevue. Il perdit bientôt lâorgueilleuse assurance quâil avait eue jusque-là .
Mais ce réveil de la conscience ne fut pas produit par la loi seule et par les réflexions que Saul fit sur elle. Câétait déjà un premier effet de lâaction quâexerçait sur lui lâEsprit du Christ qui commençait dâenfoncer dans sa conscience cet «â¯aiguillon contre lequel il lui aurait été dur de regimberâ¯Â» (Actes 9:5).
Tout pécheur, de même, trouvera dans les paroles de lâapôtre une peinture frappante des combats dans lesquels il sâest vu engagé quand ses yeux se sont ouverts sur les saintes exigences de la loi de Dieu et quâil a constaté son impuissance radicale à les remplir.
Cette crise de la repentance qui a précédé sa naissance à une vie nouvelle et qui a été la première phase de cette transformation salutaire, elle lui apparaît décrite par lâapôtre en termes saisissante de vérité.
Voilà bien les sentiments entre lesquels mon cÅur était alors partagé dira-t-il, voilà la lutte sans issue dans laquelle je me consumais en vains efforts.
Mais, comme lâapôtre, il pourra, sans méconnaître la grande délivrance dont il a été lâobjet, en parler encore au présent : voilà la triste condition où je retombe toutes les fois quâil mâarrive de perdre le sentiment actuel de la grâce, de mâéloigner de la communion du Sauveur, soit par des inconséquences et des retours de propre justice (comme Pierre, Galates 2:11 et suivants, et les Galates, Galates 3:3), soit en essayant de travailler à ma sanctification par des moyens de ma propre imagination, soit enfin par des infidélités, sur lesquelles je nâinvoque pas immédiatement lâefficace du sang de la croix. Je me retrouve alors seul en face de la loi, et la lutte recommence aussi terrible que la première fois.
Bien plus, il est dans la vie de tout chrétien, si avancé soit-il, des temps où, progressant dans la connaissance de la sainte loi de Dieu, il fait des découvertes nouvelles de sa profonde corruption; la loi reprend alors pour lui son ministère de condamnation et de mort; la lutte recommence, et ce nâest quâau travers de nouvelles expériences de son impuissance et de sa misère naturelles quâil parvient à la délivrance, à la plénitude de la grâce en JésusChrist.
Ainsi, bien que ce ne soit pas la condition normale de lâhomme régénéré qui soit décrite dans versets 14-25, cette description conserve, pour lui aussi, à certains égards, sa douloureuse actualité.