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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-23
Le croyant est affranchi en Christ du péché et de la loi, et il vit de la vie de lâEsprit, gage de sa glorification future chapitres 6 à 8
Chapitre 6. Lâaffranchissement du péché ou la sanctification par la foi en Christ mort et ressuscité.
1 à 11 Christ, par sa mort et sa résurrection, nous procure la mort au péché et la naissance à une vie nouvelle.
Lâapôtre venait dâexprimer (Romains 5:20) une vérité aussi belle et consolante quâelle paraît hardie au premier abord : «â¯Là où le péché a abondé, la grâce a surabondéâ¯Â».
Les adversaires de son enseignement (Romains 3:8) pouvaient en tirer la conclusion : il nây a donc quâà demeurer dans le péché, afin que la grâce abonde. La doctrine de la justification par la foi est immorale !
Cette objection, lâapôtre se la fait à lui-même sous forme de question au sens délibératif (subjonctif en grec selon la leçon la plus autorisée) : voulons-nous, devons nous, pouvons nous demeurer dans le péché, y persévérer ?
Lâapôtre repousse énergiquement une telle pensée : (Grec :) quâainsi nâadvienne ! Et il montre quâelle ne saurait se donner comme la conclusion de son enseignement sur la gratuité du salut.
Cette objection à la gratuité du salut est profondément enracinée dans le cÅur de lâhomme. Elle flatte son orgueil. Elle sâest reproduite à toutes les époques de réveil, ou la prédication de la grâce sâest fait entendre. Elle a été lâarme principale des catholiques contre la réformation au seizième siècle. Elle est cause de la timidité de beaucoup croyants, qui nâosent se livrer à la foi en un salut tout gratuit.
Et, dâun autre côté, il faut reconnaître que cette objection paraît justifiée par la conduite de plusieurs de ceux qui professent être sauvés par la foi seule et qui abusent de la grâce pour mener une vie sans renoncement et sans sainteté. Lâapôtre va la réfuter de manière à ôter aux uns et aux autres tout prétexte et toute illusion : il va exposer comment la sanctification du croyant est étroitement liée à sa justification et en résulte nécessairement.
La sanctification nâest pas la preuve de la justification, une démonstration de sa réalité, par laquelle le croyant justifié montrerait que la justice lui a été réellement communiquée. Si telle avait été la pensée de lâapôtre, il aurait dû pour passer du chapitre 5 au chapitre 6, employer la particule «â¯carâ¯Â» et non la particule donc, ou, mieux encore, placer les chapitres 6 à 8 avant les chapitres 3 à 5.
Il ne présente pas non plus la sanctification comme une condition que le croyant justifié doit remplir pour que sa justification subsiste, ni même comme un devoir que la reconnaissance lui impose, comme une obligation qui résulte pour lui du fait quâil a été gratuitement justifié.
La sanctification, tout comme la justification, est une grâce; le fidèle se lâapproprie par la foi qui embrasse Christ mourant pour lui, ce Christ qui «â¯nous a été fait de la part de Dieu, justice, sanctification et rédemptionâ¯Â» (1 Corinthiens 1:30 note).
Lâapôtre a traité, dans ce qui précède, le premier de ces trois bienfaits : Christ notre «â¯justiceâ¯Â», il va traiter, dans Romains 6-Romains 8, Christ notre «â¯sanctificationâ¯Â» et Christ notre «â¯rédemptionâ¯Â», câest-à -dire notre délivrance finale de tout mal.
Grec : Nous, des gens qui sommes morts au péché, comment vivrons-nous encore en lui ?
Ãtre mort au péché, câest être dans un état où le péché nâa plus de pouvoir et nâexerce plus dâattrait sur nous.
Le verbe à lâaoriste présente le fait comme accompli; il ne sâagit donc pas dâune mort que le croyant réaliserait peu à peu par ses renoncements; câest une Åuvre divine dont il est lâobjet, quâil accepte par la foi et qui a pour effet de le séparer, de le détacher de lui-même, du péché et du monde. Un mort nâa plus de rapports, ni avec le monde, ni avec la vie (comparez Colossiens 2:20; Colossiens 3:3; Galates 2:19; Galates 6:14; 1 Pierre 2:24).
Lâapôtre considère la mort au péché comme déjà accomplie parce que la communion avec Christ, qui est mort pour nous, en est le principe et garantit sa réalisation.
à quel moment et de quelle manière lâapôtre pense-t-il que le croyant entre dans cet état ? La plupart des interprètes disent que câest au moment du baptême, (verset 3) quand celui-ci est accompagné de la communication de lâEsprit qui régénère le pécheur. Mais au verset 4, lâapôtre compare le baptême non à la mort, mais à la sépulture de celui qui est déjà mort.
La mort au péché doit donc être à ses yeux le résultat, soit de la mort de Christ sur la croix et de la justification que Dieu prononce sur le pécheur soit de lâacte de foi par lequel le croyant sâattache au Sauveur crucifié pour lui et sâapproprie son Åuvre rédemptrice (comparez versets 5, 6, notes).
Ou bien, si vous ne reconnaissez pas que nous sommes morts au péché, ignorez-vous que nous (grec) tous, tant que nous sommes, qui avons été baptisés en Jésus-Christ⦠Le baptême que nous avons reçu prouve que nous sommes morts au péché, il figurait un ensevelissement, (verset 4) il nâa donc pu avoir lieu quâaprès notre mort. Tel est le lien logique entre verset 3 et verset 4 et le versets verset 2.
Le baptême est le sceau divin de la régénération, câest-à -dire de la transformation dont il est parlé dans ces versets. Lâapôtre considère le baptême que ses lecteurs avaient reçu après leur conversion comme ayant coïncidé avec lâÅuvre de la grâce, par laquelle ils ont été faits participants de la mort et de la résurrection du Christ.
Quand lâapôtre dit : Câest en sa mort que nous avons été baptisés, il envisage la mort du Christ, non plus comme le sacrifice qui nous obtient la justification, mais comme le terme de lâexistence humaine du Sauveur; et il enseigne que le croyant traverse cette mort avec Christ, dâune manière spirituelle mais réelle; le vieil homme est crucifié et meurt avec Christ (verset 6).
Et même, afin de donner plus de force à cette pensée, lâapôtre ajoute : (verset 4) nous avons été ensevelie avec lui par le baptême la mort. Cette expression figurée lui est inspirée par lâusage de plonger dans lâeau celui qui était baptisé.
Il écrit : en la mort, et prend ce dernier terme dans son sens le plus général, pour indiquer que notre mort est comprise dans celle du Christ.
Par la même puissance de résurrection et de vie divine qui tira le Seigneur du tombeau, et que Paul appelle ici la gloire du Père, (Jean 11:40) parce que, en elle, cette gloire se manifesta de la manière la plus éclatante, le nouvel homme, vivifié, sort des eaux du baptême pour marcher, toujours avec Christ, en nouveauté de vie. Lâapôtre emploie cette tournure, au lieu de dire simplement : «â¯vivre dâune vie nouvelleâ¯Â», pour bien marquer ce quâil y a de nouveau dans cette vie régénérée.
Il ne dit pas, comme si la résurrection de Jésus-Christ nâétait que lâimage et le modèle de notre régénération : «â¯Nous devons marcherâ¯Â», mais : «â¯nous avons été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que nous marchions en nouveauté de vie, comme Christ est ressuscité des mortsâ¯Â».
La résurrection de Christ et notre marche en nouveauté de vie sont dans une relation intime, en vertu de lâunion organique des membres avec le chef. Cette pensée profonde, qui est dâune grande importance pratique pour la vie chrétienne, revient fréquemment dans les écrits des apôtres (Galates 2:20; Philippiens 3:10; Colossiens 2:12; Colossiens 3:1; 1 Pierre 2:24; 1 Pierre 4:1).
Et ce nâest pas sans raison que, dans notre passage et dans Colossiens 2:12, elle est mise en relation avec le baptême. à la vérité, le changement quâelle dépeint peut avoir lieu même sans le baptême; il est, comme fait spirituel, indépendant de la cérémonie extérieure. Cependant, comme le baptême est le signe de lâadmission dans lâÃglise de Jésus-Christ et le symbole de la régénération par laquelle nous naissons à la vie en Christ, il est naturel de rapprocher les deux faits.
En outre, le baptême est plus quâun simple signe, il communique une grâce. Pour qui le reçoit avec une foi personnelle et vivante en Jésus-Christ, il devient partie intégrante de lâÅuvre de sa régénération; au signe sâajoute la parole puissante et créatrice par laquelle Dieu régénère lââme (1 Pierre 1:23).
Sâil faut se garder de la superstition qui attribue au rite en lui-même une influence pour ainsi dire magique, il faut se garder également de ne voir dans le baptême quâun symbole, et de méconnaître lâaction divine qui sâexerce par lui et qui fait de lui un moyen de grâce.
En décrivant comme il le fait dans notre passage lâaction du baptême, lâapôtre nâavait pas en vue le baptême administré aux petits enfants. Celui-ci repose sur un autre fondement : la participation des enfants à lâalliance de grâce.
Lâapôtre explique et prouve (car) notre association à la mort et à la résurrection du Christ par une image empruntée à la nature : nous sommes devenus une même plante avec lui, nous sommes organiquement unis à lui, de manière à «â¯croître avec luiâ¯Â».
Avec lui ne se lit pas dans lâoriginal. Ceux qui se refusent à le sousentendre relient le verbe au complément suivant : «â¯nous sommes organiquement unis à la ressemblance de sa mortâ¯Â».
Mais cette construction ne donne pas un sens satisfaisant : on ne peut être uni à une notion abstraite comme la ressemblance.
Il vaut mieux sous-entendre : avec lui; Paul a omis ces mots parce que la pensée de lâunion avec Christ domine tout le passage (versets 3, 6).
Le complément qui suit : par la ressemblance de sa mort, exprime le moyen par lequel nous sommes devenus une même plante avec Christ. Lâunion vivante de deux tiges de la même plante ou des rameaux et du tronc, tel est lâemblème de la communion du fidèle avec son Sauveur (Jean 15:1-5); tout est commun entre eux : la mort, la résurrection, la vie.
Dans Romains 11:17 et suivants lâapôtre emploie une autre image, celle de la greffe entée sur une plante.
Calvin identifie à tort les deux images; mais, le commentaire quâil donne de notre passage nâen conserve pas moins sa vérité :
Christ nâest pas seulement un représentant de notre humanité, il est son chef, uni par un lien organique à tous les membres du corps (devenus une même plante avec lui); Sa mort est notre mort; sa résurrection notre résurrection, sa vie notre vie.
Seulement, parce que la résurrection du fidèle, commencée spirituellement au dedans de lui, nâest pas encore consommée, et ne le sera que lorsque le corps lui-même y aura part en étant revêtu de lâimmortalité (Romains 8:11). Lâapôtre en parle comme dâune chose future, objet de la foi et de lâespérance du chrétien : nous serons faits une même plante avec lui par la ressemblance de sa résurrection. Suivant dâautres interprètes, ce futur exprime simplement la conséquence logique.
La ressemblance de sa mort et de sa résurrection signifie : une mort et une résurrection semblables à sa mort et à sa résurrection, qui les reproduisent spirituellement.
Les mots : à la ressemblance ne sont pas répétés avant : de sa résurrection, mais il faut les sous-entendre, car on ne peut traduire : «â¯nous serons de sa résurrectionâ¯Â», nous y aurons part.
La première partie de lâimage : «â¯une même plante avec Christ dans sa mortâ¯Â», est développée dans versets 6, 7; la seconde partie : «â¯unis à Christ dans sa résurrectionâ¯Â», dans versets 8-10.
Lâapôtre explique lui-même le sens de lâimage quâil vient dâemployer.
La proposition participiale : (grec) sachant ceci que, comprenant bien que, exprime, suivant les uns, lâexpérience personnelle qui confirme la vérité énoncée au verset 5 : nous sommes morts avec Christ et ressuscités avec lui; nous ne saurions en douter, car nous savons bien, par expérience, que notre vieil homme a été crucifié avec lui.
Suivant dâautres, cette proposition exprime la condition que nous devons remplir pour être unis à Christ : nous serons une même plante avec lui, si nous comprenons bien que notre vieil homme a été crucifié avec lui.
Ce qui en nous a été crucifié avec Christ, câest notre vieil homme, câest-à -dire lâhomme naturel tel quâil naît, grandit et vit avant dâavoir été régénéré par lâEsprit de Dieu et renouvelé dans la communion avec Christ. Lâhomme nouveau se développe dans la proportion où le vieil homme périt.
Mais il faut remarquer que cette transformation morale, lente et graduelle, lâapôtre la considère comme un fait accompli : notre vieil homme a été crucifié avec Christ. Il lâa été en effet dans la mort du Christ, à laquelle le croyant participe; mais il ne lâa été que virtuellement, en principe.
Par un acte de foi sans cesse renouvelé, le croyant doit transformer cette virtualité en une réalité. Le crucifiement du vieil homme ne sâopère pas dans le croyant dâune manière soudaine et en quelque sorte magique, le plaçant une fois pour toutes dans une condition morale où le péché serait entièrement détruit et ne lui ferait plus sentir ses atteintes.
Le but du crucifiement du vieil homme, câest la destruction du corps du péché.
Le corps du péché ne signifie pas seulement le corps de lâhomme pécheur car Paul ne voit pas dans le corps la source, ni même le siège unique du péché. Il reconnaît que «â¯lâespritâ¯Â» a aussi ses «â¯souillures;â¯Â» (2 Corinthiens 7:1) il déclare que «â¯la vie de Jésus se manifeste dans notre corpsâ¯Â», «â¯dans notre chair mortelle;â¯Â» (2 Corinthiens 4:10; 2 Corinthiens 4:11) dans notre chapitre même il écrit : «â¯que le péché ne règne dans votre corpsâ¯Â», et : «â¯livrez vos membres à Dieuâ¯Â» (versets 12, 13, comparez Romains 12:1); enfin, le verbe : afin que fût détruit, ne saurait sâappliquer au corps proprement dit, car le crucifiement spirituel avec Christ nâa pas pour but la destruction du corps, et Paul ne considère pas cette destruction comme le but de la morale chrétienne.
Cependant la plupart des commentateurs modernes entendent lâexpression au propre : le corps du péché, câest le corps qui appartient au péché, qui est dominé par lui, qui lui sert dâinstrument.
Ils disent quâil doit être détruit seulement en tant quâil est asservi au péché. Cette distinction est bien subtile, car ce nâen est pas moins le corps lui-même que la destruction atteint.
Ou bien ils donnent au verbe détruire le sens de «â¯rendre inactifâ¯Â», mais ce sens ne se rencontre pas chez Paul, qui emploie toujours ce verbe avec la signification intensive de détruire, supprimer, anéantir (Romains 3:3-31; Romains 4:14; 2 Thessaloniciens 2:8; 2 Corinthiens 3:11; 2 Corinthiens 3:13; 1 Corinthiens 15:24).
Nous croyons donc quâil faut prendre le mot corps au figuré.
Le corps du péché, câest ou bien «â¯le péchéâ¯Â» dans toute sa réalité, comme on dit : le corps dâune chose, pour lâopposer à son ombre; ou mieux encore la totalité du péché considéré comme formant un organisme, comme ayant des «â¯membresâ¯Â» divers, énumérés Colossiens 3:5, entre lesquels il y a un lien organique que le terme de «â¯corpsâ¯Â» fait ressortir.
Lâapôtre a été amené à employer cette métaphore par lâimage du vieil homme cloué sur la croix. Peut-être aussi la pensée que câest dans le corps que le péché établit son principal empire et exerce ses plus terribles ravages, nâa-telle pas été étrangère au choix de lâexpression. Lâapôtre aurait voulu relever, en lâemployant, lâidée que câest par le corps, par la nature charnelle de lâhomme que le péché a passé dâAdam à tous ses descendants (Romains 5:12 suivants comparez Psaumes 51:7; Jean 3:6).
Mais nous ne saurions limiter la portée du terme au corps proprement dit du pécheur. La pensée de lâapôtre est : le vieil homme, le moi égoïste et charnel, auteur de tout péché a été crucifié et virtuellement réduit à lâimpuissance, afin que tout le corps du péché, toutes ses manifestations, spirituelles et charnelles, ces dernières en particulier soient détruits par la sanctification progressive de lââme et du corps, de notre être tout entier.
Cette sanctification est notre affranchissement de lâesclavage du péché, que lâapôtre indique comme le but dernier de notre mort avec Christ : pour que nous ne soyons plus esclaves du péché.
En effet, tant que notre vieil homme nâa pas été crucifié, nous sommes esclaves du péché, ou, comme on peut traduire aussi : (Ãphésiens 6:7) «â¯nous servons le péchéâ¯Â», même lorsque nous ne commettons pas de péchés grossiers.
Mais une fois que notre vieil homme a été crucifié, le péché peut subsister encore en nous, il ne règne plus. Le croyant ne le sert plus, il nâest plus son esclave. Sâil combat, sâil souffre, sâil saigne, sâil subit parfois de honteuses défaites et reçoit des blessures cuisantes, il ne languit plus impuissant sous lâesclavage du péché et de la mort. Il est de plus en plus vainqueur dans la lutte; et cette lutte même, quelque ardente et douloureuse quâelle puisse être, est une preuve que la vie nouvelle triomphe de la nature déchue.
Grec : «â¯Celui qui est mort est justifié du péchéâ¯Â».
Lâexpression : celui qui est mort doit sâentendre de la mort physique et non de la mort au péché.
Ãtre justifié du péché, câest être reconnu affranchi du péché.
Cette vérité générale, sorte de dicton, revient à dire : un mort nâa plus rien à faire avec le péché.
Dâautres lâentendent du condamné qui a expié sa faute en subissant la peine capitale; la justice nâa plus rien à réclamer de lui, il est justifié. Mais rien nâindique quâil sâagit de ce genre de mort, et cette explication nous ramènerait au sujet de la justification dont Paul ne parle pas dans cette partie de son épître.
Nous croyons que nous vivrons avec lui : la participation à la vie de Christ est présentée ici comme un fait à venir, parce que lâapôtre se place au point de vue du baptisé (verset 3) qui, au moment où il sort des eaux du baptême, a devant lui la voie nouvelle de la sanctification dans laquelle il est appelé à marcher (verset 4); la mort au péché, dans lâunion avec Christ crucifié, est alors pour lui un fait dâexpérience; lâapôtre en parle au passé : nous sommes morts avec Christ, tandis que la vie avec Christ est lâexpérience nouvelle quâil va être appelé à faire.
Le chrétien croit quâil participera à h vie de Christ (verset 8); sa foi repose sur un fait qui nâest pour lui lâobjet dâaucun doute : sachant bien que Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort nâa plus de pouvoir sur lui (Apocalypse 1:18). Câest la raison exprimée au verset 10.
Grec : Ce quâil est mort, il est mort au péché une seule fois, ce quâil vit, il vit pour Dieu.
Câest-à -dire : la mort quâil a soufferte câest la mort au péché; la vie dont il vit, câest la vie pour Dieu. Par la mort du Sauveur, le péché a été détruit, sa puissance brisée.
Cette Åuvre est virtuellement accomplie. Christ est mort une fois pour toutes.
Voir sur ce caractère unique et définitif, de la mort de Christ, envisagée comme sacrifice pour le péché, Hébreux 7:27; Hébreux 9:26-28.
La vie nouvelle de Christ appartient désormais à Dieu. Le Fils unique et bien-aimé vit avec le Père dans une communion de gloire éternelle, et toute son activité tend à créer et à entretenir dans le cÅur des hommes une semblable vie, sainte et impérissable (Luc 20:38).
Le texte reçu, avec Codex Sinaiticus, C, porte : Jésus-Christ, notre Seigneur.
Ces mots marquent dans B, A, D.
La conclusion hardie que lâapôtre tire de la ressemblance de notre condition avec celle de Christ (verset 5) est : «â¯considérez-vous, vous aussi, comme morts au péché et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christâ¯Â».
Ce nâest pas là seulement une conclusion logique, une théorie, une hypothèse; câest une réalité que la foi saisit et dont lââme vit quand elle est entrée dans la communion avec Jésus-Christ.
Plus cette communion est intime et vivante, plus aussi nous constatons que nous sommes vraiment morts au péché, car nous voyons son empire sur nous diminuer graduellement; et nous nous assurons que nous sommes vivants pour Dieu en JésusChrist, car nous sentons la vie divine se déployer avec puissance dans nos cÅurs. Christ nous est ainsi fait de la part de Dieu «â¯sanctificationâ¯Â» aussi bien que «â¯justiceâ¯Â» (1 Corinthiens 1:30).
Il ne faut pas perdre de vue que tout cet exposé de lâapôtre est une réponse à lâobjection du verset 1; réponse péremptoire pour qui a fait lâexpérience du pouvoir sanctifiant quâont la mort et la résurrection de Jésus-Christ, lorsque ces deux faits sont embrassés par la foi.
Celui qui nâattribue pas à la mort du Sauveur le rôle que Paul lui assigne ici, celui qui considère la résurrection de Christ comme un fait douteux ou sans importance, nâa pas encore saisi la vérité essentielle de lâÃvangile et ignore le principe de la vie chrétienne. Car câest bien la morale propre à lâÃvangile que lâapôtre expose dans ce chapitre, en montrant comment la vie du chrétien prend sa source dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
Plan
3>Nos membres doivent servir dâinstruments, non à lâiniquité, mais à la justice
Puisque nous sommes morts et ressuscités avec Christ, nous ne devons plus laisser le péché dominer dans notre corps, quâil a voué à la mort ; ne mettons plus nos membres au service de lâiniquité, mais donnons-nous nous-mêmes à Dieu, comme des gens qui étaient morts et qui sont devenus vivants, et mettons nos membres au service de Dieu, pour pratiquer la justice. Le péché, en effet, a perdu son empire sur nous, puisque nous sommes, non sous la loi, mais sous la grâce (12-14)
Sous le régime de la grâce, nous sommes esclaves de la justice
Pécherions-nous parce que nous sommes sous la grâce ? Loin de nous cette pensée ! Nous sommes esclaves de celui que nous servons, soit du péché, soit de lâobéissance. Grâces à Dieu de ce que vous avez obéi à lâenseignement que vous avez reçu. Vous êtes esclaves de la justice. Comme vous avez mis vos membres au service de lâiniquité, mettez-les maintenant au service de la justice pour votre sanctification (15-19)
Le service de la justice et celui du péché comparés quant à leurs fruits
Esclaves du péché et libres à lâégard de la justice, vous accomplissiez des Åuvres honteuses qui conduisent à la mort. Maintenant, affranchis du péché et esclaves de Dieu, vous récoltez la sanctification et la vie éternelle. Le salaire du péché, câest la mort ; le don de Dieu en Jésus-Christ, câest la vie éternelle (20-23)
12 à 23 exhortation à réaliser dans toute notre conduite ce qui nous est donné par notre union avec Christ mort et ressuscité
Pour obéir à ses convoitises, celles du corps.
Une autre leçon porte : «â¯pour lui obéir (au péché) dans ses convoitises (celles du corps)â¯Â». La leçon que nous adoptons se lit dans Codex Sinaiticus, B, A, C, versions.
Il pourrait sembler au premier abord que lâexhortation qui suit (versets 12-23) soit inutile, puisque lâapôtre vient dâaffirmer, avec beaucoup dâassurance, que le chrétien est déjà mort au péché.
Mais lâÅuvre de notre délivrance, parfaitement accomplie en Christ, ne se réalise que progressivement en ceux qui sont unis à lui par la foi. Elle doit triompher des passions de la chair, de nos défauts invétérés, des résistances de lâorgueil et de lâégoïsme. Elle est compromise par des erreurs de jugement, entravée par les tentations et les luttes de la vie. Le chrétien le plus avancé a besoin de voir sa communion avec le Sauveur sans cesse renouvelée, car elle est souvent troublée par le péché.
Beaucoup de disciples du Christ sont portés à se faire des illusions sur leur développement spirituel, à croire quâils ont atteint le but quand ils en sont encore bien éloignés.
On comprend que lâapôtre, sans rien retirer de ce quâil a dit de la pleine délivrance du péché, assurée à celui qui croit en Christ, insiste sur la nécessité de lutter contre le péché, de travailler à notre sanctification.
Les termes mêmes par lesquels il commence son exhortation montrent la nécessité de cet effort vigilant : que le péché ne règne pas dans votre corps mortel !
Le péché subsiste donc en nous, et notre corps mortel, qui est, par lâeffet du péché, voué à la mort, (Romains 8:10) lui offre un terrain propice, sur lequel il pourrait aisément rétablir son règne. Lors même que notre corps est mortel, destiné à périr, il ne faut pas pour cela laisser le péché régner en lui. En employant ce terme général : le péché, et en montrant le péché qui aspire à régner en nous, Paul personnifie en quelque sorte le mal moral dont nous sommes atteints; câest un roi auquel nous devons disputer la possession de notre âme. Il montre en même temps que nous nâavons pas à combattre seulement certaines manifestations du mal en nous, mais tout ce qui est péché à un degré quelconque.
Le mot que nous traduisons par instruments ne se trouve dans le Nouveau Testament quâavec le sens «â¯dâarmesâ¯Â», (Romains 13:12; 2 Corinthiens 6:7; 2 Corinthiens 10:4).
Beaucoup de commentateurs insistent pour maintenir ce sens dans notre passage. Lâapôtre, pensent-ils, se figure «â¯le péchéâ¯Â» comme un «â¯roiâ¯Â» (verset 12) qui est en guerre avec Dieu. Les chrétiens ne doivent pas «â¯mettre à sa disposition leurs membresâ¯Â» pour quâil sâen serve comme «â¯dâarmesâ¯Â» dans cette lutte impie.
Ils relèvent un autre terme militaire qui se trouve à la fin de lâexhortation, verset 23 (voir la note). Mais nâest-ce pas un peu trop presser les expressions ?
Lâimage dâune guerre entre le péché et Dieu nâest pas clairement indiquée dans notre passage. Il y est plutôt question dâune activité que nous exerçons au service dâun maître et dans laquelle nous lui prêtons nos membres comme des instruments.
Pourquoi lâapôtre, en exhortant les chrétiens à ne plus vivre dans le péché, parle-t-il avant tout du corps (verset 12) et des membres (comparez verset 19) ?
Ce nâest pas, nous lâavons déjà remarqué, que le siège du péché soit exclusivement dans le corps, ni que le péché se manifeste seulement au moyen des membres du corps. Les membres, qui constituent notre corps, sont les instruments par lesquels nous agissons sur le monde extérieur. Ils peuvent être au service des «â¯convoitises du corpsâ¯Â», (verset 12) ou de notre égoïsme et de notre orgueil; ils travaillent alors à maintenir et à propager le règne du péché, à semer autour de nous la division, la haine, la souffrance, la ruine, toute lâiniquité qui est le fruit amer dâune vie inspirée par la sensualité et par lâamour propre.
Dans lâintérêt de notre prochain et de lâÅuvre du règne de Dieu, il importe donc que nos membres deviennent, non des instruments dâiniquité, mais des instruments de justice par lesquels nous procurions à nos semblables la paix et le bonheur.
Mais cette consécration de nos membres à la justice et à Dieu importe aussi pour que notre sanctification soit réelle et complète; et câest ici le motif principal et le plus profond que Paul a dâexhorter ses lecteurs à sanctifier leur corps. Ses lecteurs, en effet, les anciens païens surtout, étaient portés à sâimaginer que lâesprit peut servir Dieu tandis que le corps demeure livré au péché.
à Corinthe, où Paul se trouvait quand il écrivait notre épître, il y avait bien des chrétiens qui vivaient dans cette erreur (1 Corinthiens 6:12-20). Câest pourquoi lâapôtre affirme que, si le péché continue à régner sur le corps, le prétendu affranchissement de lâesprit nâest quâune illusion. Inversement, celui qui penserait vaincre le mal moral en soumettant seulement son corps à des pratiques ascétiques, tombe dans une erreur non moins grave : il laisse intacte la racine même du péché; celui-ci se développe sous les formes diverses de lâégoïsme et de lâorgueil, dâautant plus que le pécheur se vante de le combattre et de le restreindre ailleurs.
Il importe donc de ne pas séparer les deux sphères de la vie de lââme et de la vie du corps, que lâÃvangile tout entier nous présente comme étroitement unies, et de laisser lâesprit de Dieu exercer son action sanctifiante dans lâune comme dans lâautre (1 Thessaloniciens 5:23).
Câest ce que lâapôtre indique en poursuivant son exhortation par ces mots : livrez-vous vous-mêmes, toute votre personne, corps et âme, à Dieu (grec) comme vivants dâentre les morts.
Ils étaient «â¯morts par leurs fautes et par leurs péchés;â¯Â» (Ãphésiens 2:1) ils sont devenus vivants.
Dâautres entendent le terme de morts de la mort au péché, (comparez verset 11) et interprètent : «â¯Ã©tant vivants, après être mortsâ¯Â» au péché, dans la communion de Christ. Mais au verset 11 le complément «â¯au péchéâ¯Â» était exprimé, tandis quâici les mots : dâentre les morts évoquent lâides de gens qui se relèvent vivants de morts quâils étaient par lâeffet du péché.
Quâils se livrent donc eux-mêmes à Dieu, quâils se mettent tout entiers à sa disposition, quâils lui consacrent particulièrement leurs membres comme des instruments de justice, dont il puisse se servir pour faire triompher la justice, la paix, le bien moral et établir son règne sur la terre.
Il y a littéralement : livrez-vous vous-mêmes à Dieu et vos membres comme des instruments de justice pour Dieu, câest-à -dire destinés à son service.
Il semble, au premier abord, que ce verset et le suivant interrompent le cours de lâexhortation. Câest que lâapôtre, après avoir placé ses lecteurs en face du devoir pressant de se mettre tout entiers au service de Dieu, sent le besoin de leur donner un encouragement pour les soutenir dans la lutte quâils vont avoir à livrer aux convoitises de la chair.
La victoire leur est assurée : en effet, le péché ne régnera pas sur vous (ce futur nâest pas un impératif indirect, il exprime un fait dont lâaccomplissement est certain), car vous nâêtes pas sous la loi, mais sous la grâce.
Dans Romains 5:20-21, Paul avait déjà employé cet argument pour montrer la certitude de la justification et de la fin de cet empire de la mort, que le péché, avec le concours de la loi, avait établi au sein de lâhumanité; ici, il le répète pour garantir à ses lecteurs leur victoire sur le péché en eux, son règne sur leurs âmes va prendre fin; leur sanctification, leur entière consécration à Dieu sont devenues possibles, car, leur dit-il, vous nâêtes plus sous la loi, qui ne fait que commander, qui exige une obéissance parfaite, sans donner la force pour lâaccomplir, qui excite les convoitises de la chair, en nous interdisant de les satisfaire (Romains 7:7 et suivants); qui, par conséquent, nous éloigne toujours plus de Dieu, source unique de toute force, de tout bien.
Mais vous êtes sous la grâce qui, en vous justifiant gratuitement, (Romains 3:24) vous a donné la paix avec Dieu, (Romains 5:1a) réconciliation avec lui, lâaccès auprès de lui (Romains 5:2); vous pouvez donc, de jour en jour, puiser dans sa communion toutes les forces nécessaires au développement de la vie nouvelle quâil a mise en vous.
Avec de tels secours, le péché peut vous assaillir encore, il ne régnera pas sur vous.
La substitution du règne de la grâce à celui de la loi pourrait être mal comprise; des croyants qui nâont pas fait encore, dans toute sa profondeur, lâexpérience décrite dans versets 2-11, pourraient en tirer des conclusions fausses.
Aussi lâapôtre, au moment où il a proclamé de nouveau (comparez Romains 5:20; Romains 5:21) le règne de la grâce, revient-il à lâobjection quâil a déjà énoncée verset 1.
Mais il y a une double différence à noter dans la manière dont il la formule ici.
Au commencement de Romains 6, quand il venait de parler de la grâce qui nous justifie et qui efface toutes nos fautes, et quâil allait aborder le sujet de la sanctification, il disait : «â¯demeurerons nous dans le péchéâ¯Â», resterons-nous plongés dans une vie de péché, «â¯afin que la grâce abondeâ¯Â», afin quâelle ait occasion dâeffacer un plus grand nombre de fautes ?
Dans notre passage, après avoir montré dans la grâce la garantie de notre sanctification, il écrit : pécherons-nous, commettronsnous encore tels et tels péchés particuliers, laisserons nous le péché régner dans quelque partie de notre vie, parce que nous sommes sous la grâce ?
Il ne sâagit plus, comme dans verset 1, dâune conclusion absurde, qui méconnaissait tout un côté de lâÅuvre du salut accomplie en Jésus-Christ : notre affranchissement du péché. Il sâagit dâune tentation subtile à laquelle donnent prise notre paresse spirituelle, notre peur dâun complet renoncement à nous même et dâune entière consécration à Dieu. Lâapôtre la repousse avec énergie, en montrant (verset 16) le danger que nous courons quand notre cÅur reste partagé entre le service de Dieu et celui du péché.
Grec : Ne savez-vous pas quâà celui à qui vous vous livrez comme esclaves pour lâobéissance, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez.
Câest un fait dâexpérience, qui est incontestable pour quiconque se connaît lui-même. Jésus disait pareillement : «â¯Nul ne peut servir deux maîtresâ¯Â» (Matthieu 6:24; Luc 16:13).
Lâesclave qui sâest vendu à un maître lui appartient tout entier; il nâest plus libre de servir un autre maître.
De même, dans la vie morale, les actes, bons ou mauvais, se transforment en habitudes, ils créent un état moral duquel naissent dâautres actes, et qui détermine la conduite subséquente de lâhomme. «â¯Quiconque fait le péché est esclave du péchéâ¯Â» (Jean 8:34).
Pareillement, celui qui pratique le bien sâaffermit dans lâobéissance morale, qui devient pour lui un besoin et comme une seconde nature. Câest une sorte de servitude; Paul la traite «â¯dâesclavageâ¯Â», dâasservissement à la justice (verset 18); mais cette servitude constitue notre vraie liberté, elle seule nous affranchit de lâesclavage dégradant du péché; elle seule nous place dans une relation normale avec Dieu.
Vouloir ce que Dieu veut, ne vouloir que ce quâil veut, câest être libre.
Les termes par lesquels Paul désigne les deux maîtres entre lesquels nous devons choisir, sont remarquables : vous êtes esclaves⦠soit du péché pour la mort, soit de lâobéissance pour la justice.
On aurait attendu, comme antithèse aux mots : péché et mort «â¯saintetéâ¯Â» et «â¯vieâ¯Â». Lâapôtre a préféré les termes dâobéissance et de justice. Il veut rappeler sans doute que la «â¯désobéissanceâ¯Â» est lâessence du péché, tandis que lâobéissance nous a affranchis de la servitude du mal (Romains 5:19).
Lâobéissance dont il est question dans notre verset, câest lâobéissance morale, lâobéissance à Dieu.
Quelques interprètes pensent que lâapôtre désigne spécialement par ce mot la foi chrétienne. La foi est en effet, aux yeux de lâapôtre, une obéissance (Romains 1:5; Romains 15:18). Mais nâest-ce pas anticiper sur la pensée qui sera exprimée au verset 17, que de donner, ici déjà , à ce terme dâobéissance, le sens dâadhésion à la doctrine chrétienne ?
Le service du péché est pour la mort, il conduit et aboutit fatalement à la mort spirituelle, puis à la mort physique, qui devient la mort éternelle, si le salut nâintervient pas.
Le service de lâobéissance est pour la justice : il nous introduit et nous maintient dans un état moral conforme à la volonté de Dieu, (verset 13) où nous adhérons pleinement à cette volonté (Romains 12:2).
Câest à tort que lâon a entendu, par la justice, la justification ou la sentence qui sera prononcée au dernier jour sur ceux qui auront mis leur confiance en Jésus-Christ.
Grec : Grâces à Dieu de ce que vous étiez esclaves du péché, mais avec obéi de cÅurâ¦
Lâaction de grâces porte seulement sur le fait quâils ont obéi; la première proposition ne sert quâà faire ressortir par le contraste (comparez Romains 5:8) lâheureux changement qui sâest produit en eux.
Les termes qui suivent sont choisis pour marquer la réceptivité des lecteurs : Vous avez obéi de cÅur au type de doctrine auquel vous avez été confiés.
Le mot type dérive dâun verbe qui signifie «â¯frapper;â¯Â» câest lâempreinte, la forme, le modèle.
Le type de doctrine nâest pas la doctrine évangélique en général, la vérité chrétienne opposée au paganisme ou au judaïsme, car, sâil avait voulu désigner celle-ci, lâapôtre aurait parlé simplement dâobéissance à lâÃvangile ou à Christ; câest ce que Paul appelle ailleurs à son Ãvangile, (Romains 2:16; Romains 16:25; comparez Galates 1:11; Galates 1:12), lâÃvangile du salut par grâce, par la foi, sans les Åuvres de la loi.
Il ne faut pas traduire : «â¯le modèle dâenseignement qui vous a été transmisâ¯Â», mais : «â¯le modèle dâenseignement auquel vous avez été transmis, ou confiésâ¯Â»
Bengel remarque à ce sujet :
Lâapôtre veut dire que les chrétiens de Rome ont été confiés, livrés, eux, par lâEsprit de Dieu, à ce type de la vérité évangélique, quâils ont été marqués de son empreinte, quâils ont été, en quelque sorte, jetés dans ce moule, comme une matière en fusion, pour en prendre la forme. Cependant leur adhésion à lâenseignement apostolique nâa rien eu dâinvolontaire, de machinal; ils ont obéi de cÅur, selon lâadmirable harmonie de lâaction de Dieu et de lâaction de lâhomme dans la conversion.
En constatant ce fait, Paul ne peut retenir lâexpression de sa reconnaissance : Grâces à Dieu !
Ce verset ne donne pas la conclusion du raisonnement, car il devrait en ce cas être introduit par donc. Cette particule se lit dans Codex Sinaiticus et C, mais nâest probablement pas authentique.
Câest encore la suite de la réponse à lâobjection du verset 15 : en obéissant à la doctrine évangélique, vous êtes devenus les esclaves de la justice.
La conclusion sous-entendue est : Vous ne pouvez donc pas continuer à pécher. Elle est impliquée dans lâexhortation du verset 19.
Les mots quâil vient dâemployer pour caractériser la nouvelle condition du chrétien causent quelque scrupule à lâapôtre; il sent le besoin dâexpliquer que en traitant dâesclaves ceux qui obéissent à la justice, (versets 16, 18) il parlait à la manière des hommes; grec je dis une (parole) humaine.
Il tenait un tel langage à ses lecteurs à cause de la faiblesse de leur chair, câest-à -dire, moins à cause de leur incapacité à comprendre intellectuellement la vérité, que parce quâil tenait compte de leur manque de spiritualité : (1 Corinthiens 3:1, suivants) charnels comme ils lâétaient, lâobéissance à la justice devait leur paraître, naturellement et au premier abord, une servitude. En réalité, elle est la seule vraie liberté (Galates 5:13; Jean 8:36).
Lâapôtre termine par une exhortation : (grec) Comme vous avez, en effet, présenté vos membres esclaves à lâimpureté et à lâiniquité, de même, maintenant, présentez vos membres esclaves à la justice pour la sanctification.
Cette exhortation est introduite comme une explication (en effet) de ce que Paul affirmait au verset 18 «â¯vous êtes devenus esclaves de la justiceâ¯Â». Elle met en garde ceux qui sont nés à la vie nouvelle contre le danger de retomber dans lâesclavage du péché, elle les presse de se mettre résolument et tout entiers au service de Dieu.
Quand nous laissons dominer dans nos membres lâimpureté et lâiniquité, câest-à -dire «â¯lâabsence de la loiâ¯Â», la «â¯licenceâ¯Â», cette licence devient le but, conscient ou non, de notre activité, de notre vie : nous agissons pour lâiniquité, celle-ci domine toujours plus en nous.
Ce nâest pas à dâanciens Juifs que Paul aurait pu dire que lâiniquité, la transgression de la loi, était le but de toute leur conduite précédente (Romains 10:2); il sâadresse à des païens de naissance.
Livrons, au contraire, nos membres en esclavage à la justice, et il en résultera la sanctification de toute notre vie, de tout notre être; chacun de nos membres (verset 13) obéira à lâEsprit de Dieu avec une parfaite docilité. Câest là le suprême devoir du chrétien. Pour stimuler ses lecteurs à le remplir, lâapôtre les invite à comparer le fruit de leur vie passée, quand ils étaient esclaves du péché, avec celui quâils portent depuis quâils sont devenus esclaves de Dieu (versets 20-23).
En introduisant la comparaison qui suit par en effet, car, lâapôtre montre quâil la présente comme un motif à lâappui de lâexhortation qui précède (verset 19).
La proposition du verset 20 a pour pendant la première proposition du verset 22.
Il y a de lâironie dans lâexpression qui caractérise les conséquences de lâesclavage du péché : libres à lâégard de la justice (comparez Job 15:16).
Belle liberté que celle qui produit le fruit de mort dont Paul va parler (Jean 8:33; Jean 8:34; 2 Pierre 2:9) !
Au lieu de placer le point dâinterrogation après alors et de faire des mots suivants la réponse, quelques interprètes considèrent toute la phrase comme une question : «â¯Quel fruit retiriez-vous alors de ces choses dont vous rougissez maintenant, car leur fin est la mort ?â¯Â» Réponse sous-entendue : aucun !
Le sens est le même, au fond; mais la construction que nous avons adoptée est plus naturelle, lâexpression : des choses dont vous avec honte maintenant, que rien ne prépare dans ce qui précède, se comprend mieux si lâon y voit la réponse à la question posée.
Leur fin, leur but, le résultat final auquel elles aboutissent, est la mort, câest-à -dire, tout lâétat de condamnation de ceux qui sont séparés de Dieu (Romains 6:23; Romains 1:32; Romains 5:12, note).
Grec : Vous avez votre fruit en sanctification, dans la direction de la sanctification; chaque devoir accompli, chaque victoire remportée, chaque Åuvre dâamour rend plus complète votre sanctification et vous rapproche ainsi de cette fin, de ce but glorieux, la vie éternelle, qui implique la perfection morale. En effet, lâentière sanctification, câest la vie éternelle.
Nous nâaurons part un jour à cette vie que si nous lâavons possédée dès ici-bas. La sanctification conduit à la vie éternelle pour cette raison aussi quâelle nous met en communion toujours plus intime et constante avec Dieu, qui est la source de toute vie et de toute félicité ! La plénitude de la sainteté est la plénitude de la vie.
Le péché, ici personnifié comme le maître de lâhomme, promet bien à ses esclaves un autre salaire ou une autre «â¯soldeâ¯Â» (le mot grec désigne proprement la paie quâun chef donne à ses soldats); mais il les trompe.
Il nâest que mensonge, car il est en flagrante contradiction avec la vérité de Dieu, aussi bien quâavec la vraie nature de lâhomme. Il ne peut donner que ce quâil a lui-même en partage : la malédiction et la mort.
Comme la liberté quâil promet nâest quâun éloignement toujours plus complet de lâunique source de la vie, son salaire est la mort (verset 21 note; Romains 8:13; Galates 6:8).
à ce salaire du péché, on pourrait penser que lâapôtre opposerait le salaire de la justice (verset 18) ou le salaire de Dieu (verset 22); mais dâaprès tout ce quâil vient dâenseigner (comparez surtout Romains 3:21 et suivants; Romains 4:4-5; Romains 5:21), il ne peut parler que dâun (grec) don de grâce de Dieu : la vie éternelle est en Jésus-Christ, notre Seigneur, dans la communion vivante avec celui qui nous lâa acquise et qui lâentretient en nous par lâaction de son Esprit.