Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
video advertismenet
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
Take your personal ministry to the Next Level by helping StudyLight build churches and supporting pastors in Uganda.
Click here to join the effort!
Click here to join the effort!
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-21
3>1 à 13 Israël a méconnu lâavènement de la justice qui vient de la foi et qui sauve gatuitement tous les hommes
Grec : Le bon vouloir de mon cÅur et la prière (la demande) à Dieu pour eux est en salut, câest-à -dire que bon vouloir et requête ont pour objet leur salut.
Au moment dâexposer lâerreur et la faute de son peuple, Paul proteste de son amour pour Israël. à Romains 9:1, en abordant le douloureux problème du rejet dâIsraël il avait fait entendre une protestation plus véhémente encore.
Il interpelle ses lecteurs : frères, comme il le fait ailleurs quand il va exprimer une pensée qui lui tient à cÅur, et quâil lui importe de faire saisir à ses lecteurs (Romains 1:13; Romains 7:1-4; Romains 8:12).
Plusieurs de ceux-ci dâailleurs étaient, en tant que Juifs de race, spécialement intéressés à lâexplication que Paul va donner du rejet dâIsraël. Les vérités quâil leur fera entendre seront rendues plus émouvantes par lâaffirmation préalable de son attachement à son peuple.
Au lieu de pour eux, quelques majuscules portent : pour Israël. Câest une correction qui a été faite en vue de la lecture au culte public, où ce verset ouvrait une nouvelle péricope.
Voilà le motif (car) de son affection pour les Juifs : il peut leur rendre témoignage quâils ont du zèle pour Dieu, mais non selon une juste connaissance.
Leur amour pour Dieu, leur empressement à pratiquer sa loi, à célébrer le culte, à observer les prescriptions rituelles nâétaient pas éclairés. Le verset suivant dira en quoi ils manquaient de connaissance.
Ne connaissant pas,⦠dâautres traduisent «â¯méconnaissantâ¯Â» il; il sâagit plutôt dâignorance involontaire. Cette ignorance toutefois a pour cause première lâorgueil et lâincrédulité.
Sur la justice de Dieu, voir Romains 1:17, note; Romains 3:21, note.
Le sens spécial de ce terme est indiqué par lâantithèse : leur propre justice.
Lâidée énoncée dans ce verset sera développée dans le reste du chapitre. Elle est le second point de lâenseignement de Paul sur le rejet dâIsraël. Comparez Romains 9:1, note.
Grec : En justice à tout croyant, pour lui servir de justice, pour lui procurer gratuitement la justice.
Ce verset indique la raison (car) pour laquelle les Juifs ne pouvaient parvenir à la justice par la pratique des Åuvres légales : Christ est la fin de la loi.
Les uns restreignent ce terme de loi à la loi mosaïque, dâautres lâétendent à tout le régime légal, auquel le païen lui-même était astreint par sa conscience, quand il cherchait à se sauver en obéissant à «â¯la loi écrite dans son cÅurâ¯Â» (Romains 2:14-16).
Comme il est question spécialement des Juifs, (verset 3) on peut se demander si le sens du mot loi nâest pas limité à la législation donnée par Moïse. La même question se pose dans Romains 3:19-21 (voir les notes).
La fin peut signifier le but. Câest à Christ que tend toute lâéconomie légale, par ses symboles, ses types, ses commandements destinés à préparer les cÅurs à recevoir Christ, en faisant naître en eux le sentiment du péché et le besoin du salut. La loi est «â¯un pédagogue pour nous conduire à Christâ¯Â» (Galates 3:24).
Mais lâensemble de notre passage, et surtout le complément : (grec) en justice à tout croyant, font plutôt penser que lâapôtre prend le mot fin dans le sens «â¯dâabolition :â¯Â» la loi a fini son ministère elle nâa plus de rôle à jouer dans lâacquisition du salut, dès lâinstant où Christ apporte un nouveau moyen de justification, qui est offert à la foi. Jésus lui-même a enseigné (Luc 16:16) que la loi était une institution préparatoire et temporaire qui devait prendre fin à lâavènement du royaume de Dieu.
Le pouvoir de la loi et son ministère de condamnation cessent totalement pour ceux qui ont recours à la grâce. Paul oppose cette grande vérité à lâerreur Juive du salut car les Åuvres, qui crée la propre justice (verset 3); puis il fera ressortir, dans versets 5-13, le contraste entre lâéconomie de la loi et le nouveau moyen du salut, la justice de la foi.
Mais Christ nâest la fin de la loi que pour le croyant, pour celui qui, par la foi, saisit la vraie justice et réalise, par une sanctification toujours plus complète, ce que la loi ordonne, mais ne peut donner.
Grec : Moïse écrit de la justice qui vient de la loi : lâhomme qui les aura faites (les choses que prescrit la loi) vivra par elle (par la justice).
Telle est la leçon de B, majuscules, admise par beaucoup dâexégètes.
Les éditeurs lui préfèrent généralement le texte de Codex Sinaiticus, A, B, : Moïse écrit que lâhomme qui aura fait la justice qui vient de la loi, vivra par elle.
La parole citée se lit Lévitique 18:5. Comparez Galates 3:12; Luc 10:28. Câest là , en effet, une voie de salut, mais à condition de faire parfaitement toutes ces choses prescrites dans la loi.
Quiconque essaie sérieusement de marcher dans cette voie reconnaît bientôt, avec douleur et humiliation, quâelle est impraticable, et que, pour arriver au but : vivre, il faut prendre la voie de la grâce, que lâapôtre va opposer à la première dans les versets qui suivent.
Dans versets 6-8, Paul emprunte plusieurs expressions à Deutéronome 30:11.14.
Dans ce passage, Moïse, après avoir énuméré les ordonnances de la loi et exhorté les Israélites à les pratiquer, ajoute, pour repousser la pensée que la volonté de Dieu est difficile à connaître et à faire : «â¯Ce commandement, que je te prescris aujourdâhui, nâest pas quelque chose de trop élevé pour toi ni de trop éloigné. Il nâest pas dans les cieux pour que tu dises : qui montera pour nous aux cieux et lâira prendre pour nous le faire entendre, afin que nous lâaccomplissions ? Et il nâest pas de lâautre côté de la mer pour que tu dises : qui ira pour nous de lâautre côté de la mer et lâira prendre pour le faire entendre, afin que nous lâaccomplissions ? Car la parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cÅur, pour que tu lâaccomplissesâ¯Â».
Ce passage du Deutéronome, Paul ne le cite pas expressément, il ne dit pas comme au verset 5 «â¯Moïse écrit de la justice de la foiâ¯Â». Câest la justice qui vient de la foi, qui parle ainsi et se définit elle-même; et Paul nâajoute pas non plus quâelle parle «â¯en Moïseâ¯Â». Les termes quâil lui prête sont donc de simples réminiscences du passage du Deutéronome.
Au verset 8 seulement, nous avons une citation directe de Deutéronome 30:14. Il faut avoir égard à ce fait, en la question que lâon a soulevée : Paul prétend-il donner une explication des paroles de Moïse, en révéler le vrai sens caché ? Ou se sert-il seulement des termes employés par Moïse en les détournant le sachant et le voulant de leur sens primitif ?
Dans le premier cas, il tomberait sous le reproche dâinterprétation arbitraire, dâexégèse rabbinique; car dans le Deutéronome les mots : «â¯qui montera aux cieux⦠qui traversera la mer ?â¯Â» sâentendent de la recherche anxieuse de la volonté de Dieu, tandis que Paul les comprend des efforts de la propre justice. Il substitue à «â¯aller de lâautre côté de la merâ¯Â», descendre dans lâabîme, parce que cette image convient mieux a sa pensée.
Puis il oppose à ces efforts de la propre justice Christ et son Åuvre rédemptrice, auxquels le Deutéronome ne fait aucune allusion.
Enfin, au verset 8, où nous avons une citation expresse de Deutéronome 30:14, la parole, dans le Deutéronome, signifie «â¯le commandementâ¯Â» que lâisraélite peut accomplir, puisquâil lâa «â¯dans la boucheâ¯Â», le récite fréquemment, et «â¯dans le cÅurâ¯Â», câest-à -dire lâaime et y demeure attaché.
Pour Paul, la parole, câest la parole de la foi que nous prêchons.
Dâautre part, si lâon suppose que Paul a employé tous ces termes en ayant conscience quâil changeait leur sens, on ne comprend plus bien le but et lâutilité de ces emprunts ou de ces allusions. à quoi bon faire parler la justice de la foi dans les termes de Moïse, si elle leur donne un sens différent ?
Il nous paraît donc probable que lâapôtre nâa pas eu clairement conscience de détourner le passage du Deutéronome de son sens premier, en lâappliquant, comme il le fait, à la justice qui vient de la foi.
Cette application lui était suggérée par le fait que, dans le Deutéronome, il est question de la révélation et de la connaissance de la loi de Dieu, tout autant que de son accomplissement. Or, la révélation de la loi nâatteignait son but : créer une relation normale entre lâhomme et Dieu, que par le don du salut gratuit offert à la foi.
En outre, le verset que lâapôtre cite expressément : la parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cÅur, rappelle lâadmirable prophétie de Jérémie, (Jérémie 31:33) qui sâest accomplie sous la nouvelle alliance par lâÅuvre de la régénération.
Paul a donc pu voir, sans trop dâarbitraire, dans les paroles de Moïse, comme un pressentiment de la justice nouvelle et parfaite que lâÃvangile apporterait aux hommes; et il a trouvé ingénieux de définir la justice de la foi dans les expressions mêmes employées par le législateur dâIsraël pour définir la justice de la Loi.
Sous lâalliance nouvelle, dire encore : qui montera au ciel ? chercher à mériter la vie éternelle par de bonnes Åuvres, câest faire descendre Christ du ciel, de ce ciel où il est monté après avoir accompli son Åuvre rédemptrice, où il règne et dâoù il communique par son Esprit à ceux qui croient en lui, la sainteté et la vie, tout ce quâil leur faut pour parvenir au Père et avoir part à lâéternité bienheureuse (Ãphésiens 2:6; Ãphésiens 4:8).
Dâautres, avec moins de raison, pensent que faire descendre Christ du ciel, câest nier quâil en soit déjà descendu lors de son incarnation et demander quâil vienne encore une fois (Jean 1:17-18; Jean 3:13; Jean 6:38; 1 Timothée 1:15). Mais lâon peut objecter à cette explication que celui qui cherche sa justice dans les Åuvres ne réclame pas la venue dâun Sauveur il croit pouvoir sâen passer; et par là , il dépouille Christ de sa dignité de médiateur entre Dieu et les pêcheurs.
Dire encore : qui descendra dans lâabîme ? demander avec une conscience troublée par le sentiment du péché : qui nous retirera du séjour des morts ? câest ramener Christ dâentre les morts, câest nier que déjà il est «â¯mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justificationâ¯Â», quâil a vaincu, par sa mort et sa résurrection glorieuse, le péché et la mort, quâil a accompli, par son sacrifice, toute lâÅuvre de notre rédemption. Câest là précisément lâincrédulité que lâapôtre reproche aux Juifs.
Ainsi, ce qui a été impossible à lâhomme tant quâil nâavait que la justice de la loi, lui est offert en Christ. Par la foi, il entre en possession de tous les droits de son Sauveur, de sa justice, de sa vie. Il nâa plus, pour être justifié et sauvé, quâa «â¯croire du cÅur et à confesser de la boucheâ¯Â» (verset 9).
Vu que la parole du salut par la foi est près de toi, dans ta bouche et dans ton cÅur, tu seras sauvé, si tu confesses de ta bouche, etc.
Dâautres traduisent : à savoir que, et voient dans verset 9 le contenu de la parole de la foi que nous prêchons.
Lâapôtre place la confession avant la foi, parce que dans la parole du Deutéronome «â¯la boucheâ¯Â» est nommée avant «â¯le cÅurâ¯Â». Il remonte ainsi de lâeffet à la cause, de la manifestation extérieure à la conviction qui la produit.
Confesser Jésus comme Seigneur, tel est le sens de lâoriginal, plutôt que : «â¯confesser le Seigneur Jésusâ¯Â». Cette confession implique toute lâobéissance de la foi.
Croire que Dieu lâa ressuscité des morts, câest embrasser toute lâÅuvre rédemptrice du Christ, dont sa résurrection a été le couronnement (Romains 4:25, note). Ceux qui nient la résurrection de Jésus-Christ, ou la déclarent indifférente, nâont pas compris que ce fait, générateur de lâexpérience chrétienne, est lâobjet suprême de la foi qui sauve (1 Corinthiens 15:17).
Grec : Car du cÅur on croit pour la justice et de la bouche on confesse pour le salut.
Lâapôtre transforme la déclaration du verset précèdent en un principe général. Il revient à lâordre dans lequel les deux actes se succèdent : la foi du cÅur dâabord, puis la confession de la bouche.
Justice et salut ne sont pas deux termes synonymes, qui seraient employés seulement pour imprimer à la phrase le parallélisme poétique.
Le salut est le but; la justice, ou justification, est la condition du salut et le gage donné au croyant quâil y parviendra (Romains 5:9; Romains 5:10). Car la justification qui ne produirait pas le salut câest-à -dire la délivrance finale du péché et de la mort, ne serait pas la vraie justification.
De même, il y a corrélation entre croire et confesser : toute foi qui ne sâaffirmerait pas par la confession ne serait pas une foi authentique. «â¯Jâai cru câest pourquoi jâai parléâ¯Â».
Lâapôtre montre de quelle importance la confession de la foi est pour lâÃglise et pour chaque chrétien, en nous la présentant ici comme une partie intégrante de lâÅuvre du salut et en faisant de la fidélité à confesser une condition, la seule quâil énonce, pour parvenir au salut.
Câest bien ainsi que lâentendait lâÃglise des premiers siècles, puisque, même dans les temps où la confession emportait le sacrifice de la vie, elle excluait de son sein ceux qui nâavaient pas le courage de rendre ce témoignage (comparez 1 Timothée 6:12 et suivants; Hébreux 4:14; Hébreux 10:23).
Grec : Tout croyant en lui ne sera point confus.
Paul ajoute tout au texte dâÃsaïe, (Ãsaïe 28:16) quâil cite pour le reste exactement dâaprès les Septante.
Ce mot tout a une grande importance : la gratuité du salut (versets 6-10) le rend accessible à tous les hommes. Pour lâorgueil des Juifs, ce second fait était plus difficile à accepter que le premier. Lâapôtre énonce, au verset 12, le fait que le salut est offert sans distinction à tous et il montre, au verset 13 quâil était annoncé par les prophètes.
La loi, qui nâavait été donnée quâà Israël, établissait une différence entre le Juif et le Grec (Ãphésiens 2:14).
Le salut gratuit met tous les hommes sur le même pied, il réunit Juifs et Grecs en un seul corps. Car (grec) le même Seigneur est de tous, (comparez Actes 10:34-36) et ce Seigneur est riche pour tous ceux qui lâinvoquent.
Le Seigneur, câest Christ, comme le montrent versets 9-11, la richesse quâil possède et confère, ce sont les dons de sa grâce, (Ãphésiens 4:8) lâinvocation dont il est lâobjet de la part des fidèles, câest lâadoration et la prière, qui constitueraient une idolâtrie, si Christ nâétait Dieu (Actes 2:21; Actes 7:59; Actes 22:16; 1 Corinthiens 1:2).
Ce salut destiné à tous, à la seule condition quâils invoquent le Seigneur, avait été annoncé déjà par Joël 2:32.
En appliquant à Jésus-Christ cette parole que le prophète avait dite de lâÃternel, Paul montre quâil ne le sépare pas de Dieu, dont il est la parfaite révélation. Cette dignité suprême et unique, attribuée au Fils, ressort aussi du titre de Seigneur, que lui donnent les écrivains du Nouveau Testament, car câest par ce mot que les Septante traduisent toujours le nom de «â¯Jéhovahâ¯Â» ou de «â¯lâÃternelâ¯Â».
Plan
3>Le salut a été prêché à tous, mais tous ne croient pas
Le salut gratuit, accordé à quiconque invoque le nom du Seigneur, suppose que tous en reçoivent le message, et que des messagers leur soient envoyés à cet effet. Leur mission a été annoncée par le prophète. Mais tous nâont pas prêté lâoreille à lâÃvangile. Ãsaïe déjà se plaignait de lâaccueil fait à sa prédication (v. 14-16)
Lâincrédulité dâIsraël est sans excuse, car il a entendu la prédication de lâÃvangile, et la conversion des gentils avait été prédite par les prophètes
La foi est donc produite par la prédication de Christ. Les Israélites lâont entendue, car elle a retenti par toute la terre. Israël ne peut invoquer pour excuse lâignorance où il était des desseins de Dieu. Moïse et Ãsaïe ont annoncé que les gentils parviendraient au salut et quâIsraël demeurerait rebelle (17-21)
Les questions du verset 14 et suivants sont une conséquence (donc) de lâaffirmation du verset 13. Elles donnent à lâexposé le ton dâune discussion. Lâapôtre polémise contre les Juifs qui sâopposent à ce que lâÃvangile soit annoncé aux païens.
Si le salut est offert gratuitement à tous les hommes, il faut que tous entendent parler du Seigneur pour être en mesure dâinvoquer son nom.
Et pour quâils entendent parler de lui, il faut quelquâun qui prêche (grec un prêchant).
Certains interprètes estiment que pour rendre exactement lâoriginal, il faut traduire : «â¯Comment croiront-ils en Celui quâils nâont pas entendu ? Et comment lâentendront-ils (par la bouche de ses apôtres), sans quelquâun qui prêche ?â¯Â» Mais la traduction que nous avons conservée donne un sens plus naturel.
Grec : Et comment prêcheront-ilsâ¦
La prédication, à son tour, suppose lâapostolat. Cet apostolat a été annoncé dans Ãsaïe 52:7.
La citation présente une variante. Le texte de notre traduction est celui de Codex Sinaiticus, B, A, C, Versions égyp., Pères. Les autres documents portent : «â¯quâils sont beaux les pieds de ceux qui annoncent (grec évangélisent) la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvellesâ¯Â» (grec évangélisent de bonnes choses).
Plusieurs exégètes et critiques admettent toutefois que les mots : de ceux qui annoncent la paix, ont été omis par mégarde. Paul sâécarte des Septante pour se rapprocher du texte hébreux.
Si lâon considère comme authentiques les mots : de ceux qui annoncent la paix sa citation ne se distingue de lâoriginal que par lâabsence des mots : «â¯sur les montagnesâ¯Â», et le pluriel au lieu du singulier : «â¯celui qui annonceâ¯Â».
Les Septante suivent un texte tout différent : «â¯Jâarrive comme la belle saison sur les montagnes, comme les pieds de celui qui annonce (grec évangélise) une prédication de paix, comme celui qui annonce de bonnes choses⦠â¯Â»
Codex Sinaiticus, et quelques majuscules portent lâarticle : les bonnes nouvelles ou les biens. Ce texte implique une allusion aux biens promis, que devait apporter le règne du Messie.
Les Juifs incrédules ne veulent pas que lâÃvangile soit annoncé aux païens; ils admettent tout au plus une propagande parmi les nations en faveur du régime légal. Paul montre, en se fondant sur les prophètes, que la prédication du salut à tous les hommes est conforme à la volonté de Dieu.
Si Israël avait été fidèle à sa vocation, il serait devenu le messager de lâÃvangile auprès de toutes les autres nations. LâÅuvre de la mission parmi les païens est dans lâessence de lâÃvangile; lâÃglise qui néglige ce devoir se suicide ou plutôt montre quâelle est déjà morte.
Pour devenir lâapôtre de la bonne nouvelle auprès des gentils, Israël aurait dû, lui le premier, et tout entier, accueillir lâÃvangile avec foi; mais malheureusement tous les Juifs nâont pas obéi à la bonne nouvelle. Une faible minorité seulement a cru.
Dâautres interprètes entendent par tous, tous les gentils, ou tous les hommes, Juifs et gentils indistinctement. Ils pensent que Paul fait allusion aux résultats très modestes de la prédication évangélique.
Mais lâidée de lâincrédulité dâIsraël domine tout ce chapitre, et les versets qui suivent montrent bien que câest dâelle quâil sâagit. Cette incrédulité de son peuple était le sujet de la plainte du prophète. Ãsaïe 53:1, est cité conformément à la version des Septante.
Lâapostrophe : Seigneur ! manque dans lâhébreu. Comparer Jean 12:38.
Ce verset renferme, sous forme de conclusion (ainsi), un résumé des versets 14-16, et plus spécialement la répétition des deux idées énoncées au verset 14. Il sert de transition au développement suivant, où lâapôtre montre ce quâa dâinexcusable la conduite dâIsraël.
La foi vient de lâaudition, et lâaudition se produit par la parole de Christ. La parole de Christ est la leçon de Codex Sinaiticus, B, C, D, etc. Les autres documents portent : la parole de Dieu.
La parole de Christ est, suivant les uns, lâordre quâil donne à ses apôtres dâannoncer lâÃvangile à tous les hommes (Matthieu 28:19); suivant les autres, lâenseignement de Christ, toute la révélation salutaire quâil a apportée au monde, et qui est le point de départ et le fondement de la prédication chrétienne. Lâemploi du mot parole, dans versets 8, 18, est plus favorable à ce dernier sens.
Les questions qui suivent (versets 18, 19) expriment les raisons que lâon pourrait alléguer encore pour excuser Israël. Lâapôtre montre leur inanité.
La prédication de lâÃvangile, les Juifs ne lâont-ils pas entendue ? Oui, certes, la voix des messagers de lâÃvangile est parvenue à toute la terre et leurs paroles jusquâau extrémités du monde.
Ces termes sont empruntés au Psaumes 19:5 Paul leur donne un sens différent de celui quâils ont dans leur contexte; là il sâagit du langage «â¯des cieux qui racontent la gloire du Dieu fortâ¯Â» Lâapôtre ne cite pas proprement ce passage, et surtout ne le donne pas comme une preuve scripturaire. Lâemploi des mots du Psaume résulte dâune simple réminiscence.
Lâapôtre pose une seconde question, dans laquelle il écarte encore une circonstance atténuante que lâon pourrait faire valoir en faveur dâIsraël : lâignorance où ce peuple aurait été de la destination universelle du salut et du fait que lâÃvangile devait être prêché aux païens et reçu par eux.
Dans lâoriginal on lit : Israël nâa-t-il pas su (ou connu) ?
Les interprètes sont divisés sur le complément sous-entendu de ce verbe.
Plusieurs donnent à celui-ci le sens de «â¯comprendreâ¯Â» et pensent quâil a pour régime lâÃvangile.
Les Juifs lâont entendu, (verset 18) mais peut être ne lâont-ils pas compris. La citation par laquelle lâapôtre répond à la question posée nâest pas favorable à cette explication. Elle fait allusion à la vocation des gentils; et câest sur ce fait que porte la question : Israël nâa-t-il pas su ?
Moïse, le premier, parce quâil précède tous les prophètes et que les écrits qui lui sont attribués se trouvent en tête du recueil canonique.
La citation est tirée de Deutéronome 32:21, où lâon lit dans lâhébreu : «â¯Je provoquerai leur jalousie par ce qui nâest point un peuple; jâexciterai leur colère par une nation insenséeâ¯Â». Le sens de ces paroles, dans lâoriginal, est : lâinfidélité des Israélites, qui «â¯ont excité la jalousie de Dieu par ce qui nâest point Dieu, et lâont irrité par leurs vaines idolesâ¯Â» (première partie de Deutéronome 32:11), sera punie par le choix que lâÃternel fera dâun autre peuple.
Lâexpression : provoquer la jalousie, suppose lâimage des relations conjugales aux rapports de Dieu avec son peuple. Osée (Osée 1 à Osée 3) développe cette image.
Si lâÃternel à son tour provoque la jalousie dâIsraël, son épouse infidèle, câest dans lâespoir que le peuple, se sentant abandonné, éprouvera le besoin impérieux de revenir son divin époux quâil a trop longtemps offensé. Le chapitre suivant énoncera clairement cette espérance de la conversion dâIsraël.
Ãsaïe 65:1, cité en partie dâaprès lâhébreu, en partie dâaprès les Septante.
Lâhébreu porte : «â¯Jâai exaucé ceux qui ne demandaient rien, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pointâ¯Â».
Ãsaïe sâenhardit jusquâà dire (grec sâenhardit et dit)â¦
Le prophète montre sa hardiesse, non en proférant une parole qui pouvait exciter contre lui la haine de son peuple, mais en énonçant une vérité aussi inouïe.
La plupart des interprètes actuels pensent que la parole citée annonçait la conversion de la portion du peuple israélite qui était devenue infidèle au moment où le prophète écrivait. Paul aurait vu dans ces Israélites déchus un type des gentils et se serait cru ainsi autorisé à appliquer à ces derniers la promesse prophétique.
Toutefois on peut alléguer des raisons sérieuses en faveur de lâopinion que le prophète déjà pensait à la conversion des païens. Il énonce en tout cas dans cette parole la loi fondamentale du règne de Dieu : le salut est accordé comme une grâce et non comme la récompense des efforts et des mérites de lâhomme.
Le prophète et lâapôtre opposent lâun et lâautre ce principe à lâorgueilleuse propre justice des Israélites.
Ãsaïe 65:2, cité dâaprès les Septante, qui ajoutent au texte hébreu : et contredisant.
Cette seconde citation à lâégard dâIsraël (et non contre Israël) complète la précédente (verset 20); elle met en opposition la conduite dâIsraël avec celle des gentils.
Tandis que ceux-ci acceptent le salut qui leur est gratuitement offert, Israël, obstiné dans les voies de la propre justice, et voulant à tout prix maintenir ses privilèges, a repoussé ce salut, quâil devait recevoir comme une pure grâce faite à tous sans distinction.
Son refus, inspiré par de tels motifs dâorgueil et dâégoïsme, est sans excuse. Dieu devait rejeter ce peuple désobéissant et contredisant qui sâétait lui-même exclu du salut.
Et cependant, si justifié que soit le rejet dâIsraël, il nâest pas le dernier mot de son histoire. Dieu, dont les pensées ne sont pas nos pensées, (Ãsaïe 55:8; Ãsaïe 55:9) saura tirer, de la faute même de son peuple, le salut des nations dâabord, et finalement celui dâIsraël lui-même : câest la grande espérance que lâapôtre exposera au chapitre suivant.