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the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
Romains 11

Bible annotéeBible annotée

versets 1-36

Le rejet partiel et temporaire d’Israël est l’occasion de la conversion des gentils.

1 à 10 Dieu n’a pas rejeté son peuple : un reste est parvenu au salut

Dans les chap 9 et 10, l’apôtre a examiné le douloureux problème de l’incrédulité d’Israël.

Il a affirmé, d’abord, que Dieu restait souverainement libre dans ses rapports avec le peuple qu’il avait élu; ensuite, que ce peuple, en rejetant le salut, qui lui était offert en Jésus-Christ, s’était attiré le châtiment qui le frappe.

Il aborde maintenant le troisième point de sa démonstration, le côté lumineux du sujet : une minorité d’Israël est parvenue à la foi; le rejet de la majorité a eu pour conséquence le salut des gentils, son endurcissement ne durera pas toujours, tout Israël sera sauvé.

L’apôtre cherche à consoler ceux qui jettent un regard plein de douleur vers Jérusalem. Les développements précédents ont préparé ce résultat, mais ne l’ont pas encore atteint. Ils ont réduit au silence les accusations contre Dieu et ont établi à leur place l’accusation contre Israël, en révélant sa résistance à Dieu et son aveugle inintelligence. Mais ce n’est pas encore là une consolation. Paul nous a fait descendre dans l’abîme, maintenant il nous en fait remonter et nous invite à contempler dans le jugement de Dieu sa miséricorde et l’œuvre bénie qu’elle accomplira.— Schlatter

Je dis donc : Dieu a-t-il rejeté son peuple ? Est-ce la conclusion qu’il faut tirer de l’exposé précédent ? Paul pose la question dans des termes empruntés à Psaumes 94:14. Il répond par un énergique : Non certes ! (grec qu’ainsi n’advienne !) Il est lui-même la preuve (car) du contraire, lui, Israélite pur sang, descendant d’Abraham, membre de la tribu de Benjamin, la plus fidèle, avec Juda, des douze tribus, (comparez Philippiens 3:5) qui n’en a pas moins saisi le salut qui lui était offert en Jésus-Christ.

La conversion par laquelle l’ancien persécuteur de l’enlise, l’un des chefs les plus ardents de l’opposition à l’Évangile avait été transformé en un instrument dé choix, pour porter le nom du Seigneur devant les gentils, (Actes 9:15) était bien la démonstration éclatante que ce peuple n’était pas, comme tel et dans sa totalité, voué à un endurcissement irrémédiable et définitif.

D’autres interprètes insistent sur le fait que Paul ne mentionne pas sa conversion au christianisme et sur la répétition, au verset 2, de sa dénégation : « Dieu n’a pas rejeté son peuple; » ils considèrent les mots : Car moi aussi, je suis Israélite, etc., comme une parenthèse qui explique la vivacité avec laquelle Paul repousse l’idée que Dieu aurait rejeté son peuple : je ne puis supporter cette idée, car moi-même je suis un membre de ce peuple.

L’apôtre répète, ou plutôt rétorque sous forme de négation, son interrogation du verset 1.

Aux mots de Psaumes 94:14, Dieu n’a pas rejeté son peuple, il ajoute : qu’il a préconnu.

Cette adjonction n’a pas un sens restrictif : Dieu n’a pas rejeté la portion d’Israël qu’il avait préconnue et qui est son seul vrai peuple.

D’après verset 26 « tout Israël sera sauvé ! » Le sens n’est pas non plus : Dieu choisit ce peuple quoiqu’il l’eût connu d’avance comme un peuple rebelle.

Ici, comme Romains 8:29 (voir la note), préconnaître signifie : reconnaître comme sien, c’est l’acte divin qui précède et conditionne l’élection.

Comparer Amos 3:2, où le texte hébreu et la version des Septante portent : « Je vous ai connus, vous seuls parmi toutes les familles de la terre ».

Dieu n’abandonne pas tout entier, ni pour toujours, le peuple qu’il a choisi; c’est ce que prouve l’expérience d’Élie.

Grec : ce que l’Écriture dit en Élie, c’est-à-dire dans le passage où se trouve l’histoire d’Élie.

Comment il porte plainte, grec il se présente devant Dieu, il intercède auprès de Dieu, contre Israël.

Irrité par l’endurcissement d’Israël après la grande scène du Carmel et la défaite des prophètes de Baal, découragé par les menaces de Jézabel, croyant qu’il est resté seul fidèle à l’Éternel, Élie appelle le châtiment de Dieu sur son peuple qui s’obstine dans l’idolâtrie.

1 Rois 19:10, cité, pour l’essentiel, d’après les Septante. Paul retranche le commencement : « les fils d’Israël ont abandonné » (Hébreu : « ont abandonné ton alliance ») qui ne trouve pas son application à la conduite actuelle d’Israël; puis il intervertit les deux propositions : « ils ont renversé les autels », et « ils ont tué les prophètes ».

La réponse divine; grec l’oracle. Ce substantif ne se trouve qu’ici dans le Nouveau Testament, mais le verbe se rencontre plusieurs fois (Romains 7:3; Matthieu 2:1; Luc 2:6; Actes 10:22, etc.).

La réponse de Dieu est citée dans les termes de 1 Rois 19:18. Le sens en est légèrement modifié. Aux exécutions annoncées, et qui seront faites par Hazaël, Jéhu et Élisée, l’Éternel apporte cette restriction : « Je laisserai en Israël sept mille hommes…  »

Paul écrit (grec) : J’ai laissé pour moi-même. Ce complément : pour moi-même, ne se lit ni dans le texte original, ni dans les Septante.

La réponse a ainsi plus directement le sens que l’apôtre veut lui donner : Dieu s’est réservé à lui-même, en les empêchant de tomber dans l’idolâtrie, sept mille hommes, qui n’ont point fléchi le genou devant Baal.

Baal (seigneur) est la divinité cananéenne au culte de laquelle les Israélites se laissèrent souvent entraîner.

Baal est habituellement considéré comme masculin. Dans notre passage, et dans quelques passages des Septante, il est précédé de l’article au féminin. On a expliqué ce fait en disant que Baal était à la fois des deux sexes, ayant comme représentants le soleil et la lune. Mais une explication plus naturelle est que les Juifs évitaient, en lisant les Écritures, de prononcer le nom de Baal, et lui substituaient : « la honte ». L’article la avertissait le lecteur de cette substitution à faire.

Application de cet exemple historique au temps présent.

De même : les deux situations sont semblables; donc, on doit conclure que ce qui se passa alors se passe aussi dans le temps présent.

Il y a un reste selon l’élection de grâce. Ce reste, c’est la petite minorité des Juifs qui a reconnu en Jésus le Messie, et croit en lui (Romains 9:27). Le mot reste, en grec, dérive du verbe : « j’ai laissé » (verset 4).

Il existe un reste (verbe au parfait : il est devenu et il est là), c’est-à-dire : il « est demeuré », ou « s’est constitué », selon l’élection de grâce.

Selon les uns, le reste « est demeuré », a subsisté conformément à l’élection de grâce, dont le peuple d’Israël, comme peuple, avait été l’objet de la part de Dieu; son existence prouve que l’élection n’avait pas été annulée Suivant les autres, le reste « s’est constitué », s’est formé, par l’application du principe de l’élection de grâce, Dieu choisissant, du milieu du peuple qui persistait dans l’incrédulité, ceux qui parvenaient à la foi et qui formaient ainsi un peuple nouveau.

On objecte à cette dernière explication que, dans les chapitres 9-11, il n’est question que de l’élection des peuples et non de celle des individus.

Mais au verset 7, l’élection désigne bien les individus élus, qui constituent le reste, et qui sont opposés « aux autres » qui « ont été endurcis ». La réflexion incidente du verset 6 s’entend aussi mieux de l’élection individuelle que de l’élection nationale.

Si les Juifs parvenus à la foi chrétienne ont été élus par grâce, ils n’ont à cela aucun mérite; ce ne sont pas leurs œuvres qui leur ont valu cette faveur autrement la grâce ne serait plus une grâce. Comparer Romains 4:4; Romains 4:5; Galates 5:4; Éphésiens 2:8; Éphésiens 2:9.

B ajoute : or, si c’est par les œuvres, ce n’est plus une grâce; puisque l’œuvre n’est plus une grâce.

Dans les autres témoins du texte qui portent cette adjonction, on lit la dernière proposition ainsi : autrement, l’œuvre n’est plus une œuvre.

La plupart des critiques estiment que toute la phrase est une note marginale, écrite par un lecteur qui a trouvé intéressant de retourner le raisonnement de l’apôtre. Elle n’ajoute rien à la pensée et alourdit l’argumentation.

Dans versets 7-10, l’apôtre expose ce qui est arrivé à la masse du peuple. Elle n’a pas obtenu les biens messianiques; seuls les élus, qui forment « le reste », y ont eu part. Quoi donc ? que s’est-il donc passé pour Israël dans son ensemble pour la majorité du peuple ? Le principe non par les œuvres mais par la grâce s’est retourné contre eux.

Ce qu’Israël cherche, la justice valable devant Dieu, l’accomplissement des promesses les biens qui constituent le salut, il ne l’a pas obtenu, parce qu’il le cherche par les œuvres; mais l’élection (les élus) l’a obtenu, comme une grâce (verset 6); tandis que les autres, la grande majorité du peuple, ont été endurcis. Le verbe est au passif; il est inexact de le rendre par : « se sont endurcis ».

Leur endurcissement est l’œuvre de Dieu, qui punit ainsi l’incrédulité et la révolte volontaires des Israélites (Romains 9:17; Romains 9:18, note). Cette action divine ne s’est du reste pas tant exercée sur les consciences individuelles que sur l’état général du peuple, sur l’âme juive, comme nous dirions aujourd’hui.

Les chefs d’Israël se sont aveuglés eux-mêmes et ont été frappés d’un aveuglement qui fut la conséquence et la punition de toute leur attitude précédente; et ils ont entraîné la masse du peuple après eux (Zahn). L’idée que le peuple Juif n’a pu recevoir le témoignage de Jésus et de ses apôtres, parce qu’il était endurci et aveuglé par un jugement de Dieu, se retrouve dans Matthieu 13:10-15 et dans Jean 12:37-43.

L’apôtre introduit la première citation par la formule générale : il est écrit sans dire où, parce qu’il compose cette citation de deux passages. Dieu leur a donné un esprit d’assoupissement est tiré d’Ésaïe, (Ésaïe 29:10) le reste de la citation provient de Deutéronome 29:4. La même pensée se retrouve dans Ésaïe 6:9.

Le mot stupeur, torpeur, dérive d’un verbe (Actes 2:37) qui signifie piquer, percer, causer une vive douleur, dont l’effet peut être d’amener à un état d’insensibilité. Quelques-uns traduisent par assoupissement, ce qui est le sens du mot hébreu dans Ésaïe 29:10.

Ces passages ne sont pas invoqués comme des prophéties qui n’auraient eu leur accomplissement qu’au temps de Jésus. Ils décrivent l’état du peuple à l’époque du prophète.

L’apôtre les cite pour marquer la ressemblance des deux époques et montrer que le châtiment de la génération contemporaine n’est pas inouï ni excessif; il est semblable à celui qui a frappé ses pères; ou plutôt, c’est un seul et même jugement qui prolonge ses effets jusqu’à ce jour.

Psaumes 69:23; Psaumes 69:24. Pour le psalmiste, l’image de la table qui devient un filet, etc., signifiait qu’à une situation prospère pleine de jouissances matérielles se substituent le malheur et la ruine.

Pour Paul la table figure la sécurité puisée dans les œuvres de la propre justice; le filet, etc., l’orgueil et l’endurcissement moral avec leurs funestes conséquences pour le salut.

Des termes destinés à représenter le châtiment, le premier signifie filet, lacs; le second, que Paul introduit dans la citation de Psaumes 69 en l’empruntant au Psaumes 35:8 (version des Septante), désigne la chasse, puis tout moyen employé pour chasser : ici le piège du chasseur.

Il faut remarquer encore que Paul renverse l’ordre des deux derniers termes qui, dans l’hébreu et dans les Septante, se suivent ainsi : une rétribution et une occasion de chute (grec un scandale, tout moyen de faire tomber).

En réservant le mot rétribution pour la fin, Paul accentue l’idée que la ruine des Juifs est le châtiment de leur obstination à chercher le salut dans les voies de la propre justice. Le verset

verset 10 est reproduit textuellement d’après les Septante.

Des yeux obscurcis pour ne point voir sont le jugement fréquemment prononcé par Dieu contre l’orgueil et l’incrédulité.

Courber leur dos à perpétuité sous un joug étranger, sous un fardeau écrasant, sera le juste châtiment de leur révolte contre Dieu.

L’apôtre ne veut pas dire que les Juifs subissent ce châtiment pour avoir rejeté le Messie, mais au contraire qu’ils sont restés insensibles aux appels de Jésus, parce qu’ils étaient déjà sous le coup de cet endurcissement, punition de leur attitude morale antérieure.

Plan

Ô profondeur !

Richesse, sagesse, toute-science de Dieu ! Que ses jugements et ses voies sont incompréhensibles ! Qui a jamais pu pénétrer ses pensées ou lui faire une avance ? (33-35)

À lui la gloire !

Il est seul le principe et la fin de toutes choses : gloire lui soit rendue à jamais ! (36)

33 Ă  36 doxologie finale

Le plan de Dieu pour le salut des pécheurs, qui s’est déroulé de degré en degré aux yeux de l’apôtre, pénètre tellement son cœur d’étonnement et d’adoration, qu’il est contraint de donner essor à ses sentiments.

Il le fait dans un chant de louanges, dont les sublimes accents embrassent les hauteurs des cieux et les profondeurs de l’essence divine. Son regard plonge dans un abîme; ô profondeur ! Il découvre d’abord la richesse de Dieu, c’est-à-dire, probablement, l’abondance des moyens qu’il a d’atteindre son but : le salut de l’homme déchu; puis la sagesse de Dieu qui conçut le plan de la rédemption, (1 Corinthiens 2:7) enfin la connaissance qui lui permet de discerner les conditions de son exécution et détermine à l’avance les voies et les moyens de l’exécuter.

Quelques-uns considèrent le mot richesse comme un complément qualificatif de profondeur : Ô profondeur de richesse, c’est-à-dire : « Ô profondes richesses », et de la sagesse et de la connaissance.

Pour admettre cette construction, il faudrait pouvoir regarder comme inauthentique le et devant de la sagesse (plusieurs témoins occidentaux du texte l’omettent). Si on le maintient, la coordination des trois compléments : richesse, sagesse, connaissance, semble s’imposer.

Les jugements de Dieu, qu’il exerce même sur les siens pour les éprouver et les mûrir en vue de la vie éternelle, sont insondables. ils présentent souvent à l’esprit borné de l’homme des mystères qu’il ne peut scruter jusqu’au fond.

Ses voies enfin, par les quelles il conduit l’humanité et poursuit l’exécution de ses desseins, sont incompréhensibles, impénétrables (grec on n’en peut suivre les traces).

L’apôtre confirme (car) ce qu’il vient de dire du caractère insondable des voies de Dieu, en posant deux questions, dont les termes sont empruntés à l’Écriture, mais qu’il n’introduit cependant pas par une formule de citation.

La question du verset 34 est tirée d’Ésaïe, (Ésaïe 40:13) cité presque textuellement d’après les Septante; celle du verset 35 est tirée de Job 41:2. Dans ce dernier passage, c’est Dieu lui-même qui défie l’homme : « Qui m’a prévenu pour que je le lui rende ? » L’apôtre pose lui-même cette question au nom de Dieu.

L’apôtre motive la réponse négative que l’on doit faire à la question posée : parce que c’est de lui et par lui et pour lui que sont toutes choses; il les a créées, il les produit incessamment, il les dirige toutes, il est leur but suprême : ou, si l’on préfère limiter le sens de ces expressions à l’œuvre du salut dans l’homme et dans l’humanité, il en a pris l’initiative, il la régit et l’exécute, il en est la fin dernière.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 11". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/romans-11.html.
 
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