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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-21
Deuxième partie
Exhortations à ceux qui sont sauvés par la grâce de Dieu 12.1 à 15.13
Règles de conduite générales chapitres 12 et 13
1 à 2 Le principe de la morale chrétienne.
Lâapôtre présente son exhortation comme la conclusion (donc) de toute la première partie de lâépître, où il a développé les compassions de Dieu pour lâhumanité pécheresse et perdue. Il fonde cette exhortation plus spécialement sur ce quâil vient de dire de la miséricorde divine qui accueille également Juifs et gentils, (Romains 11:30-32) sur cet amour de Dieu, dont il a célébré lâinfinie profondeur (Romains 11:33-36).
à cet amour dont Dieu les aime, les chrétiens de Rome doivent répondre en se donnant à Dieu. Pour rendre son invitation plus pressante, lâapôtre les interpelle : frères. Câest là le principe de la morale chrétienne : «â¯Nous lâaimons parce quâil nous a aimés le premierâ¯Â» (1 Jean 4:7-11).
Les compassions de Dieu, dont lâapôtre a montré toute la richesse, sont le motif qui poussera ses lecteurs à mener une vie sainte et conforme à la volonté de Dieu. Ils prouveront la réalité de leur foi par leurs Åuvres. Dans la plupart de ses épîtres lâapôtre fait ainsi suivre dâexhortations pratiques lâexposé de la grâce de Dieu qui nous sauve en JésusChrist. Que lâarbre plonge ses racines dans un sol fertile, câest lâessentiel; mais, pour atteindre sa destination, il doit en outre pousser des branches, se couvrir de feuilles, de fleurs, et porter des fruits.
Dâautre part, Paul espère que les admirables tableaux quâil trace dâune vie toute consacrée à Dieu exciteront en ses lecteurs le saint et ardent désir de réaliser une telle vie, dâautant plus que, par la foi, elle nâest plus un idéal inaccessible, mais la vocation que tout enfant de Dieu peut et doit remplir.
Avant de présenter à ses lecteurs certains devoirs spéciaux concernant leur conduite dans lâÃglise et dans le monde, lâapôtre leur adresse une exhortation générale à se consacrer à Dieu, qui sâapplique à toute la vie du chrétien (versets 1, 2). Je vous exhorte à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu.
Le verbe offrir, mettre à la disposition, se lisait déjà Romains 6:13; Romains 6:16; Romains 6:19.Il est habituellement employé dans les Septante pour désigner la présentation des victimes et offrandes du culte lévitique; on le trouve de même Luc 2:22.
Le corps est nommé spécialement comme lâobjet à offrir à Dieu. Ce terme ne signifie pas lâêtre entier, car Paul aurait dit : «â¯Je vous exhorte à vous offrir vous-mêmesâ¯Â». On pourrait, il est vrai, traduire le terme grec : vos corps par : «â¯vos personnesâ¯Â». Mais comme, au verset 2, Paul parle du «â¯renouvellement de lâentendementâ¯Â», il semble bien que, dans cette première exhortation, il ait en vue la partie matérielle de notre être. Le corps avec ses membres divers, est lâorgane de toute lâactivité de lâhomme. Le chrétien doit le consacrer à Dieu, comme témoignage de sa reconnaissance (Romains 6:12; Romains 6:13, notes).
Le sacrifice auquel lâapôtre exhorte le chrétien peut être comparé aux sacrifices «â¯dâaction de grâces, dâoblation, de consécrationâ¯Â» de lâAncienne Alliance. Câest un tel sacrifice que nous devons offrir à Dieu pour répondre à sa miséricorde en Jésus-Christ. Dieu a réellement couvert et ôté notre péché en nous donnant Celui quâil a «â¯Ã©tabli comme moyen de propitiationâ¯Â» (Romains 3:25; Romains 3:26). Nous devons nous offrir à lui en retour.
Ce sacrifice est qualifié de vivant, soit par contraste avec les sacrifices de lâAncienne Alliance, où la victime devait être immolée, soit pour marquer quâil consiste en une activité au service de Dieu (Romains 6:13); il est saint en tant que cette activité nâest plus au service du péché, mais consacrée à Dieu; et comme il est agréable à Dieu, il est une «â¯oblation dâagréable odeur.â¯Â» (Philippiens 4:18; Exode 29:18; Lévitique 1:9; Lévitique 1:17).
Cette offrande spirituelle de votre activité à Dieu, dit Paul à ses lecteurs, constituera votre culte raisonnable. Il appelle ce culte raisonnable, parce que ce culte est conforme à ce que, suivant une estimation rationnelle, et par une conclusion logique, les chrétiens doivent à Dieu qui les a aimés et sauvés.
Quelques interprètes donnent simplement à ce terme le sens de «â¯spirituelâ¯Â» quâil a dans 1 Pierre 2:2. Ils méconnaissent la portée de lâexpression : votre culte raisonnable, (grec) le culte rationnel de vous, dâêtres qui sont comme vous sauvés par grâce.
On a compris de diverses manières le rapport de cette exhortation avec celle du verset 1.
Les uns disent : câest la sanctification de lââme après celle du corps. Mais Paul aurait employé le terme «â¯dâespritâ¯Â» ou «â¯dââme;â¯Â» et il aurait traité ce point le premier. Dâailleurs, verset 1 ne traite pas proprement de la sanctification du corps, mais de sa consécration au service de Dieu.
Suivant dâautres Paul présente les conséquences négatives du devoir positif quâil prescrit dans le verset 1. Cette dernière explication renferme une part de vérité, mais elle demande à être complétée, car le renouvellement de lâentendement nâest pas une Åuvre négative.
Lâapôtre envisage les conséquences que la consécration de sa vie à Dieu a pour le chrétien dans ses rapports avec le monde et dans ses dispositions naturelles. Ne vous conformez pas au siècle présent : dans lâactivité quâil se propose dâexercer pour Dieu, le chrétien ne doit pas suivre les règles, les coutumes, les modes qui prévalent dans le siècle présent, obéir aux passions, sâinspirer de lâesprit du monde.
Le siècle présent, câest le monde dans son état actuel, plongé dans le mal, où règnent les ténèbres et le péché (Galates 1:4; 2 Corinthiens 4:4) il est opposé au «â¯siècle à venirâ¯Â», où la volonté de Dieu dominera seule.
Cette exhortation était dâautant plus nécessaire que lâapôtre écrivait à dâanciens païens, longtemps pénétrés de lâesprit du monde, et qui avaient de la peine à sâen dégager (comparez 1 Pierre 1:14). Ils avaient besoin dâêtre transformés par le renouvellement de lâentendement.
Lâentendement, câest la raison pratique, la faculté qui discerne le bien et le mal, la conscience morale (Romains 7:22, notes). Son renouvellement, et la transformation de notre être qui en résulte, sont lâÅuvre du Saint-Esprit ( 3.5); mais le croyant accepte cette Åuvre et y coopère par la foi.
On peut donc se demander si lâon doit traduire : soyez transformés, ou : transformez-vous. Le verbe grec peut être au passif, ou au moyen avec sens réfléchi.
La vraie traduction est probablement : laissez vous transformer.
Cette transformation, commencée par la nouvelle naissance, (Jean 3:5) doit se poursuivre incessamment chez le régénéré, car la chair continue à lutter en lui contre lâesprit (Romains 8:4). Le verbe au présent indique un changement qui se continue.
Lâentendement de lâhomme naturel est obscurci et faussé par suite de la domination du péché dans la chair; il est devenu un «â¯entendement réprouvé;â¯Â» (Romains 1:28) il faut quâil soit renouvelé, afin que nous discernions, que nous reconnaissions clairement à lâépreuve quelle est la volonté de Dieu, ce que Dieu veut que nous fassions, savoir ce qui est bon et agréable à Dieu et parfait.
Câest ainsi que traduisent la plupart des interprètes modernes; ils objectent surtout à lâexplication qui considère les mots : bon, agréable, parfait comme des qualificatifs de la volonté de Dieu, que le mot agréable a pour complément sous-entendu : à Dieu, comme au verset 1 et dans 2 Corinthiens 5:9.
Le grec exige en tout cas que lâon traduise : quelle est, en quoi consiste, la volonté de Dieu. La traduction : que la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite, ne saurait se justifier.
Quelques majuscules portent, au lieu des impératifs : Ne vous conformez, pas, soyez transformés, des infinitifs qui dépendent du verbe : (verset 1) Je vous exhorte à ne point vous conformer (A, B, etc.), mais à vous laisser transformer (Sin, A, B, etc.).
Le renouvellement de lâentendement est la leçon de B, A, D, etc.
On lit : de votre entendement dans Codex Sinaiticus et quelques autres majuscules
Plan
3>La charité sincère et active
Pour aimer vraiment les autres, il faut haïr en eux le mal et sâattacher au bien. Affection, prévenances, zèle, ferveur dâesprit doivent animer nos relations avec nos frères ; et celles-ci doivent être dominées par le désir de servir le Seigneur. La joie dans lâespérance, la patience dans lâaffliction, la persévérance dans la prière distinguent le chrétien ; il fait du bien à ses frères nécessiteux et exerce lâhospitalité (9-13)
Pardon, sympathie, humilité
Le chrétien bénit ses persécuteurs, il sâassocie à la joie comme à la douleur de ses semblables. Il poursuit un même but en lui et dans les autres ; il nâa pas de prétentions élevées ; il est humble (14-16)
Dispositions pacifiques
Renoncer à se faire justice, remettre sa cause à Dieu, le juste juge ; profiter des occasions de faire du bien à notre ennemi, dâamasser ainsi des charbons de feu sur sa tête, ce sera le moyen de nâêtre pas vaincu par le mal, mais de le vaincre par le bien (17-21)
9 à 21 le chrétien dans ses relations individuelles avec ses frères en la foi et avec ses ennemis
Après avoir montré que le chrétien doit être au sein de lâÃglise comme membre du corps de Christ et dans lâexercice du don qui lui a été confié (versets 3-8) Paul passe à des préceptes sur les rapports du chrétien avec les hommes pris individuellement, quâils soient ses frères ou ses ennemis.
La charité, lâamour chrétien, pour être sans hypocrisie, ne doit pas, comme lâamour mondain, se chercher lui-même dans les autres en les flattant, en aimant et en tolérant chez eux le mal.
Il doit avoir le mal en horreur même dans les êtres les plus chers, et sâattacher fortement (grec étant collés) au bien, pour le faire triompher en eux et dans le monde.
De la charité lâapôtre fait découler toutes les exhortations qui suivent et qui, du verset 9 au verset 13, ne forment quâune seule phrase, ainsi conçue dans lâoriginal : «â¯Abhorrant le mal, étant collés au bien; quant à lâamour fraternel, pleins dâaffection les uns pour les autres⦠â¯Â»
Le devoir de faire passer les autres avant soi, de les estimer plus que soi, en toute circonstance, est motivé par lâestime, que chacun doit avoir pour son frère.
Ailleurs, Paul donne ce précepte tout semblable : «â¯Que chacun estime lâautre comme plus excellent que soi-mêmeâ¯Â» (Philippiens 2:3; comparez Luc 14:7-10 et surtout 1 Timothée 1:15).
Grec : Quant au zèle, à lâempressement à rendre service, point paresseux.
Un actif dévouement pour les autres est un fruit du véritable amour.
Quant à lâesprit, fervents (grec brûlants, bouillants), comparez Apocalypse 3:15; Apocalypse 3:16.
Lâesprit, câest lâêtre spirituel de lâhomme, que lâEsprit de Dieu pénètre pour le rendre vraiment fervent.
Dâautres traduisent : soyez brûlants par lâEsprit de Dieu.
Servant le Seigneur. Dans toutes les manifestations de notre amour pour nos frères, et spécialement dans lâactivité et la vie de lâesprit, câest le Seigneur que nous devons avoir en vue (Colossiens 3:23; Colossiens 3:24) et lâaccroissement de notre vie spirituelle dépend de notre fidélité à le servir, à lui obéir en tout.
Une variante de D, etc. qui donne la leçon reçue en Occident jusquâà Jérôme, porte : servant le temps.
Luther a suivi cette variante dans sa traduction. Meyer, Godet, Zahn et dâautres considèrent cette leçon comme le texte primitif ils estiment que la formule courante : servant le Seigneur, a été substituée à lâexpression : servant le temps, qui ne se trouve pas ailleurs.
Temps et Seigneur ne diffèrent en grec que par une lettre.
Si temps, occasion, est le mot employé par lâapôtre, il a voulu dire : saisissez les occasions qui vous sont offertes de vous employer avec ferveur au service de vos frères, ou encore : sachez vous soumettre aux circonstances favorables ou défavorables, quand vous voulez faire du bien au prochain.
Si la vraie foi chrétienne produit lâamour, (versets 9-11) elle est inséparable aussi de lâespérance.
Dans notre vie actuelle, il y a plus de sujets de tristesse que de motifs de joie (Jean 16:33); mais quant à lâespérance, le chrétien peut toujours être joyeux, car il sait que lâavenir lui appartient, quâil va au-devant de lâaffranchissement de toute souffrance et de lâéternelle félicité (1 Thessaloniciens 5:16; 1 Pierre 1:8).
De là aussi pour lui le moyen dâêtre patient ou persévérant dans lâaffliction (Jacques 5:11).
Abandonné à ses propres ressources, il succomberait, mais il puise la vraie force dans la prière, il doit seulement sây montrer persévérant (Actes 1:14; Luc 18:1).
Deux fruits qui procèdent de la même racine, la charité.
Grec : Prendre part aux nécessités, à tous les besoins des saints, de nos frères en Christ. Comparer 1 Jean 3:17.
D et quelques majuscules portent : «â¯Prenant part aux souvenirs des saintsâ¯Â».
Certains interprètes entendent cette exhortation de la contribution à la collecte que Paul faisait en faveur des chrétiens de Jérusalem (Romains 15:25, suivants; 1 Corinthiens 16:1; 2 Corinthiens 8:1-7; Actes 24:17).
Mais il nây a pas dâautre indice que Paul ait associé les chrétiens de Rome à cette manifestation de reconnaissance quâil provoqua de la part des Ãglises de Grèce et dâAsie Mineure. Câest restreindre arbitrairement le sens de ce précepte tout général.
Exerçant lâhospitalité (grec poursuivant lâhospitalité). Lâaccomplissement de ce devoir avait une grande importance dans lâÃglise primitive, car il nây avait pas dans les villes de lâantiquité dâhôtelleries où les chrétiens pussent loger sans sâexposer à divers inconvénients. De là les fréquentes recommandations concernant lâexercice de lâhospitalité (Romains 16:2; 1 Timothée 3:2; 1 Timothée 5:10; 1 Timothée 1:8; Hébreux 13:2; 1 Pierre 4:9; comparez Actes 16:15).
Aujourdâhui encore, il faut saisir les occasions, les faire naître au besoin, de remplir ce devoir chrétien; il faut, en un mot, poursuivre lâhospitalité. Il peut en résulter de grandes bénédictions, ce ne sont pas les patriarches seuls qui «â¯ont logé des anges sans le savoirâ¯Â» (Hébreux 13:2).
Ce précepte, que lâhomme naturel ne saurait accomplir, devient un besoin du cÅur chez celui en qui lâEsprit de Christ habite (Matthieu 5:44; Luc 23:34).
Lâapôtre reviendra, dans versets 18-21, sur ce fruit de la charité.
Ce qui donne au chrétien le plus de pouvoir sur les autres pour leur faire du bien, câest une profonde sympathie, qui le fait vivre en eux, lâassociant à leurs joies et à leurs pleurs.
Les multitudes qui se pressaient sur les pas de Jésus étaient attirées à lui parce quâelles sentaient en lui cette sympathie. «â¯Il était touché de compassionâ¯Â», telle est la remarque que les évangélistes répètent à plus dâune reprise.
Quelquâun dira : lâapôtre a raison de recommander de pleurer avec ceux qui pleurent, mais pourquoi prescrit-il de se réjouir avec ceux qui sont dans la joie ? quây a-t-il là de si grand ? Câest oublier quâil y a plus de renoncement dans cette dernière disposition que dans la première. Pleurer avec ceux qui sont dans le malheur, la nature humaine y suffit : où est le cÅur de pierre qui en soit incapable ? Mais voir un homme dans le bonheur et non seulement ne pas lui porter envie, mais se réjouit avec lui, câest un sentiment que Dieu doit nous inspirer. Aussi Paul place-t-il ce précepte avant lâautre.
Grec : Pensez une même chose les uns envers les autres.
On interprète en général ce précepte : Vivez en bonne intelligence.
Câest lâidée de Romains 15:5. où lâapôtre emploie une autre préposition. Dans notre passage il veut plutôt dire : poursuivez un même but dâamour chacun chez son prochain, soyez préoccupés des intérêts matériels et spirituels les uns des autres. Comparer le précepte de Jésus, Matthieu 7:12.
Pour penser avant tout aux intérêts dâautrui, il faut être humble; aussi lâapôtre continue-t-il : (grec) «â¯Ne pensez point aux choses hautes, mais laissez-vous emmener avec les humblesâ¯Â», câest-à -dire consentez à frayer avec ceux qui sont de condition inférieure; regardez-les comme vos égaux, ne vous arrêtez pas aux distinctions sociales.
Les humbles sont des hommes de situation modeste. On pourrait entendre le mot grec des choses humbles, par opposition aux choses élevées.
Mais lâimage renfermée dans le verbe : laissez-nous emmener avec, rend la première interprétation plus naturelle.
Lâimportance donnée aux différences de castes et lâesprit de coterie sont entretenus par lâorgueil, par la haute opinion que nous avons de nous-mêmes. Le mépris de nos frères plus humbles naît de la fausse idée que nous nâavons pas besoin dâeux, que nous pouvons nous suffire à nous-mêmes.
De là ce dernier précepte : Ne soyez point sages à vos propres yeux, ne présumez pas de vous-mêmes, rappelez-vous que vous avez besoin des plus petits de vos frères, que lâun doit compléter lâautre (Comparer Romains 11:25; Proverbes 3:7; Ãsaïe 5:21).
Dans les préceptes des versets 17-21, lâapôtre montre la charité qui nous fait triompher de lâhostilité de nos ennemis en nous apprenant à les supporter (versets 17-19) et à leur faire du bien (versets 20-21).
Ne rendez à personne le mal pour le mal. Le livre des Proverbes (Proverbes 20:22) donne déjà ce précepte, puis il ajoute : «â¯Espère en lâÃternel et il te délivreraâ¯Â», exprimant la pensée que Paul développe dans les versets 19-21. Comparer 1 Thessaloniciens 5:15.
Recherchez ce qui est bien devant tous les hommes. Le chrétien sâefforce dâavoir une bonne conduite avant tout pour plaire à Dieu; mais il doit se préoccuper aussi de lâopinion de ses semblables et tâcher dâobtenir leur approbation. Les hommes jugent de la vérité dâaprès la vie de ceux qui la professent (comparez 2 Corinthiens 8:21; Actes 24:16; 1 Pierre 2:12; 1 Pierre 3:16).
Câest dans la même pensée que lâapôtre ajoute lâexhortation du verset 18.
Comparer Hébreux 12:14.
La tournure hypothétique de ce précepte prouve que son accomplissement nâest pas toujours possible.
Jésus déclarait quâil était «â¯venu apporter, non la paix, mais lâépée;â¯Â» (Matthieu 10:34) et lui qui était «â¯doux et humble de cÅurâ¯Â» a déchaîné contre sa personne les haines les plus violentes.
Mais ses disciples doivent, pour autant que cela dépend dâeux, avoir la paix avec tous les hommes, être toujours animés de dispositions pacifiques et sâappliquer à faire régner la paix dans toutes leurs relations avec le prochain (Matthieu 5:9; Marc 9:50).
Le chrétien montrera quâil est vraiment animé de sentiments pacifiques, en renonçant à se faire justice à lui-même.
Ne vous faites point justice à vous-mêmes, mais laissez agir la colère (grec donnez lieu à la colère) il faut suppléer : de Dieu, à qui seul il appartient dâexercer une juste rétribution (Romains 2:5). à lâappui de ce précepte, Paul invoque Deutéronome 32:35, cité librement.
Lâhébreu porte : «â¯A moi la vengeance et la rétributionâ¯Â».
Lâattitude qui est prescrite au chrétien nâimplique pas chez lui une satisfaction indirecte du désir quâil pourrait avoir dâêtre vengé par la punition de celui qui lâa offensé.
Lâapôtre ne propose pas à ses frères de faire de Dieu lâexécuteur de leurs vengeances, et de se réjouir à la pensée du châtiment terrible qui atteindra leurs ennemis quand ils tomberont sous les coups de la justice divine.
Son exhortation tend au contraire à bannir de leur cÅur tout ressentiment toute haine. Sâil en appelle à la colère de Dieu, à la justice divine, qui doit avoir le dernier mot, câest, dâune part, pour donner satisfaction à ce besoin légitime de justice, qui est froissé par lâobligation de toujours céder au méchant, et, dâautre part, pour répondre à lâobjection suivante : lâesprit de support, de pardon, de charité, que lâÃvangile prêche, nâaura-t-il pas pour effet dâencourager les méchants et dâassurer le triomphe des violents ?
Remets ta cause à lâÃternel, dit lâapôtre au chrétien offensé et lésé : il veille sur toi et ne permettra pas que tu deviennes définitivement la proie du méchant, il rétablira, mieux que toi, lâordre troublé par les iniques. Son règne, qui est le règne de la justice, doit lâemporter ici bas et dans lâéternité (Psaumes 73:1; 2 Pierre 3:13).
Ce nâest pas assez pour le chrétien de ne pas se faire justice à soi-même, il doit rendre le bien pour le mal.
Mais si⦠est la leçon de Codex Sinaiticus, B. A.
Le sens est : loin de te venger, si lâoccasion se présente de faire du bien à ton ennemi, profites-en. Quelques documents, suivis par le texte reçu, portent : si donc⦠La liaison avec ce qui précède serait, dans ce cas : tu ne dois pas te venger; par conséquent, saisis lâoccasion de faire du bien à ton ennemi; ce sera le meilleur moyen de montrer que tu es affranchi de toute rancune.
Le passage de lâAncien Testament dans lequel Paul trouve lâexpression de sa pensée et dont il emploie les termes, sans les introduire par une formule spéciale, est Proverbes 25:21; Proverbes 25:22, cité dâaprès les Septante.
Lâhébreu porte : «â¯Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger; sâil a soif, donne-lui de lâeau à boire, car tu lui amasses des charbons ardents sur la têteâ¯Â». Cette énergique image, qui énonce le motif de la conduite prescrite, ne signifie pas : tu attireras ainsi sur lui un jugement dâautant plus sévère de la part de Dieu, ce serait en opposition directe avec la pensée de lâapôtre, aussi bien quâavec celle des Proverbes; mais au contraire : la chaleur pénétrante dâun amour si inattendu fera naître dans sa conscience les douleurs salutaires de la repentance et consumera en lui la méchanceté et la haine. Lâexpérience est dâaccord avec cet enseignement.
Tu surmonteras le mal par le bien si, en rendant le bien pour le mal, tu transformes une relation dâhostilité en une relation dâamour. Et si même tu nâobtiens pas ce résultat, tu ne te seras pas laissé surmonter par le mal, ce qui aurait été le cas si tu avais été entraîné, par le mal que tu as souffert, à faire le mal, câest-à -dire à te venger.
Tandis que, si tu restes ferme dans le bien, qui est le pardon des offenses et lâamour, le bien triomphe du mal en toi; et tu concours, pour ta part, Ã son triomphe final dans le monde.
Il est à remarquer, en effet, que lâapôtre ne dit pas : «â¯Ne te laisse point surmonter par le méchant, surmonte le méchant par le bienâ¯Â». Les deux fois il écrit : le mal.
Ainsi, de toutes manières, le chrétien sort victorieux de la lutte; car ses armes sont spirituelles et non charnelles; sa victoire est la victoire de Dieu. Comme son Maître, il triomphe en cédant, et même en succombant (Matthieu 5:5).