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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/romans-11.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-36
Plan du commentaire biblique de Romains 11
à qui penserait que Dieu a rejeté le peuple quâil avait choisi, on peut opposer :
La conversion de lâapôtre lui-même
Lui, Israélite des plus authentiques (1).
Les sept mille fidèles du temps dâÃlie
Ãlie croyait être demeuré seul, lâÃternel lui révèle quâil sâest réservé sept mille hommes qui nâont pas fléchi le genou devant Baal. De même, aujourdâhui, un reste dâIsraélites croyants est sauvé par grâce et non par les Åuvres (2-6).
Le rejet de la majorité, effet dâun jugement de Dieu
La majorité dâIsraël a été endurcie, conformément à ce que lâÃcriture disait déjà de leurs pères. Sur eux sâest accomplie une malédiction prophétique de David (7-10).
Verset 1
Le rejet partiel et temporaire dâIsraël est lâoccasion de la conversion des gentils
Versets 1 à 10 â Dieu nâa pas rejeté son peupleâ¯: un reste est parvenu au salut
Dans les chapitres 9 et 10, lâapôtre a examiné le douloureux problème de lâincrédulité dâIsraël.
Il a affirmé, dâabord, que Dieu restait souverainement libre dans ses rapports avec le peuple quâil avait éluâ¯; ensuite, que ce peuple, en rejetant le salut, qui lui était offert en Jésus-Christ, sâétait attiré le châtiment qui le frappe.
Il aborde maintenant le troisième point de sa démonstration, le côté lumineux du sujetâ¯: une minorité dâIsraël est parvenue à la foiâ¯; le rejet de la majorité a eu pour conséquence le salut des gentils, son endurcissement ne durera pas toujours, tout Israël sera sauvé.
Je dis doncâ¯: Dieu a-t-il rejeté son peupleâ¯? Est-ce la conclusion quâil faut tirer de lâexposé précédentâ¯? Paul pose la question dans des termes empruntés à Psaumes 94.14. Il répond par un énergiqueâ¯: Non certesâ¯! (grec quâainsi nâadvienneâ¯!) Il est lui-même la preuve (car) du contraire, lui, Israélite pur sang, descendant dâAbraham, membre de la tribu de Benjamin, la plus fidèle, avec Juda, des douze tribus (comparez Philippiens 3.5), qui nâen a pas moins saisi le salut qui lui était offert en Jésus-Christ.
La conversion par laquelle lâancien persécuteur de lâenlise, lâun des chefs les plus ardents de lâopposition à lâÃvangile avait été transformé en un instrument dé choix, pour porter le nom du Seigneur devant les gentils (Actes 9.15), était bien la démonstration éclatante que ce peuple nâétait pas, comme tel et dans sa totalité, voué à un endurcissement irrémédiable et définitif.
Dâautres interprètes insistent sur le fait que Paul ne mentionne pas sa conversion au christianisme et sur la répétition, au verset 2, de sa dénégationâ¯: «â¯Dieu nâa pas rejeté son peupleâ¯;â¯Â» ils considèrent les motsâ¯: Car moi aussi, je suis Israélite, etc., comme une parenthèse qui explique la vivacité avec laquelle Paul repousse lâidée que Dieu aurait rejeté son peupleâ¯: je ne puis supporter cette idée, car moi-même je suis un membre de ce peuple.
Verset 2
Lâapôtre répète, ou plutôt rétorque sous forme de négation, son interrogation du verset 1.
Aux mots de Psaumes 94.14, Dieu nâa pas rejeté son peuple, il ajouteâ¯: quâil a préconnu.
Cette adjonction nâa pas un sens restrictifâ¯: Dieu nâa pas rejeté la portion dâIsraël quâil avait préconnue et qui est son seul vrai peuple.
Dâaprès verset 26 «â¯tout Israël sera sauvéâ¯!â¯Â» Le sens nâest pas non plusâ¯: Dieu choisit ce peuple quoiquâil lâeût connu dâavance comme un peuple rebelle.
Ici, comme Romains 8.29 (voir la note), préconnaître signifieâ¯: reconnaître comme sien, câest lâacte divin qui précède et conditionne lâélection.
Comparer Amos 3.2, où le texte hébreu et la version des Septante portentâ¯: «â¯Je vous ai connus, vous seuls parmi toutes les familles de la terreâ¯Â».
Dieu nâabandonne pas tout entier, ni pour toujours, le peuple quâil a choisiâ¯; câest ce que prouve lâexpérience dâÃlie.
Grecâ¯: ce que lâÃcriture dit en Ãlie, câest-à -dire dans le passage où se trouve lâhistoire dâÃlie.
Comment il porte plainte, grec il se présente devant Dieu, il intercède auprès de Dieu, contre Israël.
Irrité par lâendurcissement dâIsraël après la grande scène du Carmel et la défaite des prophètes de Baal, découragé par les menaces de Jézabel, croyant quâil est resté seul fidèle à lâÃternel, Ãlie appelle le châtiment de Dieu sur son peuple qui sâobstine dans lâidolâtrie.
Verset 3
Voir 1 Rois 19.10, cité, pour lâessentiel, dâaprès les Septante. Paul retranche le commencementâ¯: «â¯les fils dâIsraël ont abandonnéâ¯Â» (Hébreuâ¯: «â¯ont abandonné ton allianceâ¯Â») qui ne trouve pas son application à la conduite actuelle dâIsraëlâ¯; puis il intervertit les deux propositionsâ¯: «â¯ils ont renversé les autelsâ¯Â» et «â¯ils ont tué les prophètesâ¯Â».
Verset 4
La réponse divineâ¯; grec lâoracle. Ce substantif ne se trouve quâici dans le Nouveau Testament, mais le verbe se rencontre plusieurs fois (Romains 7.3â¯; Matthieu 2.1â¯; Luc 2.6â¯; Actes 10.22, etc.).
La réponse de Dieu est citée dans les termes de 1 Rois 19.18. Le sens en est légèrement modifié. Aux exécutions annoncées et qui seront faites par Hazaël, Jéhu et Ãlisée, lâÃternel apporte cette restrictionâ¯: «â¯Je laisserai en Israël sept mille hommes⦠â¯Â»
Paul écrit (grec)â¯: Jâai laissé pour moi-même. Ce complémentâ¯: pour moi-même, ne se lit ni dans le texte original, ni dans les Septante.
La réponse a ainsi plus directement le sens que lâapôtre veut lui donnerâ¯: Dieu sâest réservé à lui-même, en les empêchant de tomber dans lâidolâtrie, sept mille hommes, qui nâont point fléchi le genou devant Baal.
Baal (seigneur) est la divinité cananéenne au culte de laquelle les Israélites se laissèrent souvent entraîner.
Baal est habituellement considéré comme masculin. Dans notre passage et dans quelques passages des Septante, il est précédé de lâarticle au féminin. On a expliqué ce fait en disant que Baal était à la fois des deux sexes, ayant comme représentants le soleil et la lune. Mais une explication plus naturelle est que les Juifs évitaient, en lisant les Ãcritures, de prononcer le nom de Baal et lui substituaientâ¯: «â¯la honteâ¯Â». Lâarticle la avertissait le lecteur de cette substitution à faire.
Verset 5
Application de cet exemple historique au temps présent.
De mêmeâ¯: les deux situations sont semblablesâ¯; donc, on doit conclure que ce qui se passa alors se passe aussi dans le temps présent.
Il y a un reste selon lâélection de grâce. Ce reste, câest la petite minorité des Juifs qui a reconnu en Jésus le Messie et croit en lui (Romains 9.27). Le mot reste, en grec, dérive du verbeâ¯: «â¯jâai laisséâ¯Â» (verset 4).
Il existe un reste (verbe au parfaitâ¯: il est devenu et il est là ), câest-à -direâ¯: il «â¯est demeuréâ¯Â», ou «â¯sâest constituéâ¯Â», selon lâélection de grâce.
Selon les uns, le reste «â¯est demeuréâ¯Â», a subsisté conformément à lâélection de grâce, dont le peuple dâIsraël, comme peuple, avait été lâobjet de la part de Dieuâ¯; son existence prouve que lâélection nâavait pas été annulée Suivant les autres, le reste «â¯sâest constituéâ¯Â», sâest formé, par lâapplication du principe de lâélection de grâce, Dieu choisissant, du milieu du peuple qui persistait dans lâincrédulité, ceux qui parvenaient à la foi et qui formaient ainsi un peuple nouveau.
On objecte à cette dernière explication que, dans les chapitres 9-11, il nâest question que de lâélection des peuples et non de celle des individus.
Mais au verset 7, lâélection désigne bien les individus élus, qui constituent le reste et qui sont opposés «â¯aux autresâ¯Â» qui «â¯ont été endurcisâ¯Â». La réflexion incidente du verset 6 sâentend aussi mieux de lâélection individuelle que de lâélection nationale.
Verset 6
Si les Juifs parvenus à la foi chrétienne ont été élus par grâce, ils nâont à cela aucun mériteâ¯; ce ne sont pas leurs Åuvres qui leur ont valu cette faveur autrement la grâce ne serait plus une grâce. Comparer Romains 4.4â¯; Romains 4.5â¯; Galates 5.4â¯; Ãphésiens 2.8â¯; Ãphésiens 2.9.
B ajouteâ¯: or, si câest par les Åuvres, ce nâest plus une grâceâ¯; puisque lâÅuvre nâest plus une grâce.
Dans les autres témoins du texte qui portent cette adjonction, on lit la dernière proposition ainsiâ¯: autrement, lâÅuvre nâest plus une Åuvre.
La plupart des critiques estiment que toute la phrase est une note marginale, écrite par un lecteur qui a trouvé intéressant de retourner le raisonnement de lâapôtre. Elle nâajoute rien à la pensée et alourdit lâargumentation.
Verset 7
Dans versets 7-10, lâapôtre expose ce qui est arrivé à la masse du peuple. Elle nâa pas obtenu les biens messianiquesâ¯; seuls les élus, qui forment «â¯le resteâ¯Â», y ont eu part. Quoi doncâ¯? que sâest-il donc passé pour Israël dans son ensemble pour la majorité du peupleâ¯? Le principe non par les Åuvres mais par la grâce sâest retourné contre eux.
Ce quâIsraël cherche, la justice valable devant Dieu, lâaccomplissement des promesses les biens qui constituent le salut, il ne lâa pas obtenu, parce quâil le cherche par les Åuvresâ¯; mais lâélection (les élus) lâa obtenu, comme une grâce (verset 6)â¯; tandis que les autres, la grande majorité du peuple, ont été endurcis. Le verbe est au passifâ¯; il est inexact de le rendre parâ¯: «â¯se sont endurcisâ¯Â».
Leur endurcissement est lâÅuvre de Dieu, qui punit ainsi lâincrédulité et la révolte volontaires des Israélites (Romains 9.17â¯; Romains 9.18, note). Cette action divine ne sâest du reste pas tant exercée sur les consciences individuelles que sur lâétat général du peuple, sur lââme juive, comme nous dirions aujourdâhui.
Les chefs dâIsraël se sont aveuglés eux-mêmes et ont été frappés dâun aveuglement qui fut la conséquence et la punition de toute leur attitude précédenteâ¯; et ils ont entraîné la masse du peuple après eux (Zahn). Lâidée que le peuple Juif nâa pu recevoir le témoignage de Jésus et de ses apôtres, parce quâil était endurci et aveuglé par un jugement de Dieu, se retrouve dans Matthieu 13.10-15 et dans Jean 12.37-43.
Verset 8
Lâapôtre introduit la première citation par la formule généraleâ¯: il est écrit sans dire où, parce quâil compose cette citation de deux passages. Dieu leur a donné un esprit dâassoupissement est tiré dâÃsaïe (Ãsaïe 29.10), le reste de la citation provient de Deutéronome 29.4. La même pensée se retrouve dans Ãsaïe 6.9.
Le mot stupeur, torpeur, dérive dâun verbe (Actes 2.37) qui signifie piquer, percer, causer une vive douleur, dont lâeffet peut être dâamener à un état dâinsensibilité. Quelques-uns traduisent par assoupissement, ce qui est le sens du mot hébreu dans Ãsaïe 29.10.
Ces passages ne sont pas invoqués comme des prophéties qui nâauraient eu leur accomplissement quâau temps de Jésus. Ils décrivent lâétat du peuple à lâépoque du prophète.
Lâapôtre les cite pour marquer la ressemblance des deux époques et montrer que le châtiment de la génération contemporaine nâest pas inouï ni excessifâ¯; il est semblable à celui qui a frappé ses pèresâ¯; ou plutôt, câest un seul et même jugement qui prolonge ses effets jusquâà ce jour.
Verset 9
Psaumes 69.23â¯; Psaumes 69.24. Pour le psalmiste, lâimage de la table qui devient un filet, etc., signifiait quâà une situation prospère pleine de jouissances matérielles se substituent le malheur et la ruine.
Pour Paul, la table figure la sécurité puisée dans les Åuvres de la propre justiceâ¯; le filet, etc., lâorgueil et lâendurcissement moral avec leurs funestes conséquences pour le salut.
Des termes destinés à représenter le châtiment, le premier signifie filet, lacsâ¯; le second, que Paul introduit dans la citation de Psaumes 69 en lâempruntant au Psaumes 35.8 (version des Septante), désigne la chasse, puis tout moyen employé pour chasserâ¯: ici le piège du chasseur.
Il faut remarquer encore que Paul renverse lâordre des deux derniers termes qui, dans lâhébreu et dans les Septante, se suivent ainsiâ¯: une rétribution et une occasion de chute (grec un scandale, tout moyen de faire tomber).
En réservant le mot rétribution pour la fin, Paul accentue lâidée que la ruine des Juifs est le châtiment de leur obstination à chercher le salut dans les voies de la propre justice.
Verset 10
Le verset 10 est reproduit textuellement dâaprès les Septante.
Des yeux obscurcis pour ne point voir sont le jugement fréquemment prononcé par Dieu contre lâorgueil et lâincrédulité.
Courber leur dos à perpétuité sous un joug étranger, sous un fardeau écrasant, sera le juste châtiment de leur révolte contre Dieu.
Lâapôtre ne veut pas dire que les Juifs subissent ce châtiment pour avoir rejeté le Messie, mais au contraire quâils sont restés insensibles aux appels de Jésus, parce quâils étaient déjà sous le coup de cet endurcissement, punition de leur attitude morale antérieure.
Verset 11
La chute dâIsraël et le salut des gentils
Exhortation aux gentils à respecter les Juifs dans leur déchéance et à veiller sur eux-mêmes
Les pères du peuple ont été consacrés à Dieu ; leur sainteté sâétend à leurs descendants, comme la consécration des prémices sanctifie toute la masse de la pâte et la racine les branches. Si quelques branches ont été retranchées et si tu as été rendu participant de la sève de lâolivier franc, ne méprise pas ces branches. Ton orgueil ne changerait rien au fait que câest la racine qui te porte. Que tu aies été enté à leur place, cela est dû à leur incrédulité et à ta foi. Crains doncâ¯: Dieu ne tâépargnera pas, puisquâil nâa pas épargné les branches naturelles (16-21).
Conclusion, dernier avertissement aux gentils, espérance relative aux Juifs
Lâapôtre invite les gentils à considérer la bonté de Dieu envers eux et sa sévérité envers les Juifs, afin quâils persévèrent et ne soient pas retranchés eux aussi. Les Juifs, dâautre part, sâils ne sâobstinent pas dans leur incrédulité, seront entés de nouveau sur lâolivier. Dieu est puissant pour les enter. Il a fait lâopération contre nature dâenter lâolivier sauvage sur lâolivier franc ; il entera plus sûrement encore, sur leur propre arbre, les branches retranchées de lâolivier franc (22-24).
Caractère temporel du rejet dâIsraël (11-24)
Grecâ¯: Ont-ils bronché afin quâils tombassentâ¯?
Le sujet, ce sont les Israélites, dans leur majorité, qui se sont endurcis. Leur chute est-elle définitive, irrévocableâ¯? Non, certesâ¯! (grec quâainsi nâadvienneâ¯!).
Mais, par leur faute (par le fait même et par ses conséquences qui subsistent) le salut est parvenu, a été accordé (le verbe est sous-entendu) aux gentils, afin de (grec) exciter à jalousie eux, câest-à -dire les Israélites.
Tel est le but de la dispensation divine et le résultat quâelle obtiendra un jour (verset 25 et suivants, comparez Romains 10.19, note).
Verset 12
Paul passe aux perspectives lumineuses quâouvre devant ses yeux ce salut qui est parvenu aux gentils par la chute des Israélites.
Leur faute a été la richesse du monde. Leur amoindrissement ou «â¯Ã©tat dâinférioritéâ¯Â» (lâopposé de leur plénitude future) est devenu la richesse des gentils, des nations païennes.
Comment celaâ¯? La parabole des vignerons infidèles nous lâapprend. «â¯Le royaume vous sera ôté, dit Jésus aux chefs du peuple juif et il sera donné à une nation qui en rendra les fruitsâ¯Â» (Matthieu 21.43). Et les apôtres, conformément à ce dessein de Dieu, déclarent aux Juifs incrédulesâ¯: «â¯Câest à vous premièrement quâil fallait annoncer la parole de Dieuâ¯; mais puisque vous la rejetez et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voici nous nous tournons vers les gentilsâ¯Â» (Actes 13.46â¯; comparez Actes 18.6).
Et, dans un sens plus profond, câest bien la faute dâIsraël, avec sa conséquence, le crucifiement du Saint et du Juste, qui a fait la richesse du monde.
Si donc le rejet du Sauveur par les Juifs, qui eut pour effet leur amoindrissement, leur exclusion temporaire de lâalliance de grâce et qui semblait devoir anéantir les desseins de la miséricorde de Dieu, même envers le monde païen, a pourtant fait la richesse de celui-ci, combien plus leur conversion comme peuple, leur plénitude, sera-t-elle une immense bénédiction pour lâhumanité (Comparer Zacharie 8.13â¯; Zacharie 8.20â¯; Zacharie 8.23â¯; Ãsaïe 2.2-3â¯; Ãsaïe 60.1 et suivantsâ¯; versets 15 et 25)â¯!
Plusieurs interprètes prennent le mot que nous rendons par amoindrissement dans le sens deâ¯: «â¯un petit nombreâ¯Â» ou deâ¯: «â¯réduction à un plus petit nombreâ¯Â» et entendent par là soit lâétat dâIsraël après que les convertis au christianisme se sont séparés de leur peuple et lâont diminué numériquement dâautant, soit «â¯le petit nombreâ¯Â», «â¯le resteâ¯Â», la minorité des Juifs gagnés à lâÃvangile.
Si ce «â¯petit nombreâ¯Â» (tel serait alors le raisonnement de lâapôtre) a fait la richesse des gentils, que sera ce de la plénitude, câest-à -dire du retour des Israélites à leur nombre complet de la conversion du peuple en son entierâ¯!
On peut objecter à cette interprétation que, prendre les termes dâamoindrissement et de plénitude au sens quantitatif seulement, ce nâest peut être pas les saisir dans leur signification profonde.
Le langage dont Paul se sert nous place sur le terrain de la vie religieuse et moraleâ¯: il parle de la faute dâIsraël, de son «â¯rejetâ¯Â» (verset 15, où se trouve le même contraste quâici), de son «â¯retranchementâ¯Â» (verset 17), de son «â¯endurcissementâ¯Â» (verset 25).
Enfin le mot même rendu par amoindrissement a toujours un sens fâcheux comme «â¯défaiteâ¯Â», «â¯perte dâune bataille ou dâun procèsâ¯;â¯Â» lâapôtre ne lâemploierait certainement pas pour désigner le petit nombre des Juifs convertis au christianisme.
Verset 13
Or⦠D et les documents du texte occidental ont car.
Paul sâadresse à ses lecteurs dâorigine païenne pour faire ressortir encore spécialement à leurs yeux les avantages que les nations retireront de la conversion finale dâIsraël (versets 11-12), et pour leur dire dans quelle pensée il accomplit, lui, Juif, son apostolat auprès dâeux, gentils. Il y a deux manières de comprendre ce mobile de son activité.
Cette dernière explication, quoique moins simple, à première vue, établit une meilleure liaison entre versets 11 et 12 et verset 15â¯; elle nâoblige pas à considérer les versets 13 et 14 comme une parenthèse.
On comprend aussi mieux que ce soit en tant quâapôtre des gentils que Paul invoque ce motif, puisque câest lâintérêt des gentils quâil a finalement et surtout en vue. Sur lâapostolat de Paul parmi les gentils, comparerâ¯: Romains 1.5â¯; Actes 9.16â¯; Actes 22.21â¯; Galates 1.16â¯; Galates 2.7â¯; Ãphésiens 3.8.
Je glorifie mon ministère (grec mon service), non en le vantant par des paroles (1 Corinthiens 15.9â¯; 1 Corinthiens 15.10) ce qui eût été de peu dâeffet sur les Juifs, mais en le remplissant dâune manière fidèle et efficace. Le but et le résultat de lâapostolat que Paul exerce parmi les gentils, câest, dit-il, dâexciter à jalousie (verset 11 et Romains 10.19) ceux de ma race et de sauver quelques-uns dâentre eux (grec si, en quelque manière, jâexisterai à jalousie ma chair et sauverai quelques-uns dâentre eux).
Quelques-unsâ¯: ce nâest que dans les derniers temps quâils se convertiront tous.
Verset 15
Ce verset répète et développe la pensée du verset 12, exprimant, en termes propres, ce que celui-ci disait au figuré.
Leur rejet, câest leur exclusion par Dieu de lâalliance de grâce et non la faute dont ils se sont rendus coupables en rejetant lâÃvangile. De même, le terme opposé désigne leur adjonction par Dieu à lâÃglise formée des gentils et de lâélite dâIsraël, leur réintégration dans lâalliance et non «â¯lâaccueilâ¯Â» quâils feront à lâÃvangile, leur acceptation du salut.
Le rejet dâIsraël a été la réconciliation du monde, parce quâil a valu aux nations la prédication de lâÃvangile, qui est le message de cette réconciliation (Romains 5.11â¯; 2 Corinthiens 5.18-21).
Lâadjonction dâIsraël sera une vie dâentre les morts. Lâapôtre ne dit pas comment. Les interprètes émettent des opinions diverses à ce sujetâ¯; la réponse demeurera douteuse jusquâà lâaccomplissement de cette prophétie.
Lâexpressionâ¯: une vie dâentre les morts rappelle lâadmirable description symbolique de Ãzéchiel 37.1 et suivants Elle est expliquée par quelques-uns dans le sens dâune rénovation spirituelle qui sâopérerait au sein de la chrétienté dâorigine païenne, par lâeffet de la réintégration dâIsraël.
Mais verset 25 semble annoncer que la conversion de tous les gentils, leur «â¯plénitudeâ¯Â», précédera la conversion de tout Israëlâ¯; et puis, si cette vie dâentre les morts était une rénovation spirituelle, cette expression désignerait un effet semblable à celui quâénonçait le terme de réconciliation, or, lâopposition du rejet et de lâadjonction dâIsraël fait attendre une manifestation plus éclatante et glorieuse de la grâce divine.
Aussi la plupart des interprètes voient-ils dans cette vie dâentre les morts la vie parfaite des rachetés, affranchis pour toujours du péché et de la mort. La conversion dâIsraël sera le dernier acte du développement du règne de Dieu, elle en consommera le triomphe. Elle sera suivie de la résurrection des morts et de la fin de lâéconomie présente (Matthieu 24.14).
Verset 16
La réintégration dâIsraël dans lâalliance de grâce, sa conversion totale, que lâapôtre vient dâannoncer (versets 11-15), est conforme à la consécration de ce peuple à Dieu, qui résultait de lâélection dont ses pères avaient été lâobjet.
Lâapôtre part de ce fait de lâélection dâIsraël pour exhorter les gentils à respecter ce peuple, même dans sa déchéance (versets 17 et 18) et à veiller sur eux-mêmes, de peur quâun châtiment semblable ne les atteigne (versets 19-21).
Considérant la bonté de Dieu, il montre ensuite la possibilité de la réhabilitation dâIsraël, sâil ne sâobstine pas dans son incrédulité (versets 22-24).
Les prémices, dont il est question ici, étaient une portion que lâIsraélite devait prélever sur la pâte confectionnée avec la première mouture de lâannée. Il en faisait un gâteau qui était consacré à lâÃternel et mis à là disposition des sacrificateurs (Nombres 15.17-21â¯; Lévitique 23.15-17).
Ces prémices étaient par là même saintes et rendaient sainte toute la masse de la pâte, tout le pain dont se nourrissait le peuple de Dieu.
Lâapôtre applique cette image aux ancêtres dâIsraël dans leur relation avec ce peuple. Il en aperçoit aussitôt une autre, qui lui paraît plus propre encore à rendre sa pensée parce quâelle lui permet de distinguer entre les Israélites fidèles et ceux qui ne le sont plus, câest la comparaison de lâolivier, dont les branches participent de la nature de sa racine. Il développera cette dernière image dans les versets suivants.
Les prémices, la racine, ce sont les patriarches dâIsraël. Dieu les avait élus (Genèse 17.7)â¯; il avait juré, en leur faveur, son alliance (Luc 1.73)â¯; il leur avait destiné le pays de Canaan et leur avait fait toutes les promesses spirituelles attachées à sa possession. Leur bénédiction repose sur le peuple (Deutéronome 7.6-8), même après que la masse est déchue.
Un arbre peut avoir des branches stériles qui ne lâempêchent pas de porter encore du fruit (versets 23 et 28â¯; comparez Ãsaïe 6.13). Paul retrouve ainsi son affirmation des versets 1 et 11â¯: Dieu nâa pas rejeté son peuple, Israël nâest pas tombé sans retour.
Verset 17
Il ne vient à la pensée de personne dâenter un rameau dâolivier sauvage sur un olivier franc.
Lâapôtre se sert de cette image (comparez Jérémie 11.16) pour montrer dâune manière frappante que lâadmission des gentils au salut, semblable à cette opération contre nature (verset 24), nâétait due quâà la libre et souveraine grâce de Dieu.
Tu as été enté à leur place. Le grec porteâ¯: en elles, ce qui peut sâinterpréterâ¯: à la place quâelles occupaient.
Si cette interprétation paraît trop libre et si lâon estime que la traduction parmi elles sâimpose, il faut supposer que lâapôtre pensait aux branches qui étaient restées sur lâolivier.
De la racine de la sève est la leçon de Codex Sinaiticus, B, C. Les autres documents présentent deux variantes qui semblent des corrections. A, Majuscules, portentâ¯: «â¯de la racine et de la sèveâ¯Â». D, Majuscules, omettent de la racine.
La racine est lâorgane par lequel lâolivier tire du sol sa sève.
Le mot traduit par sève signifie proprement graisse, parce que lâolivier produit un fruit oléagineux (Juges 9.9).
Par cette image de la graisse ou de la sève de lâolivier franc, à laquelle participe lâolivier sauvage, lâapôtre désigne la bénédiction dâAbraham, qui sâaccomplit pour les gentils en Jésus-Christ (Galates 3.14).
Lâidée de lâagrégation des gentils à Israël est commune à Paul et aux douze. Elle était indiquée déjà par Jésus (Jean 10.16). Paul la relève afin de prémunir les chrétiens convertis du paganisme contre toute pensée dâorgueil (1 Corinthiens 4.7). Ils pouvaient être tentés de mépriser les Juifs incrédules et rejetés de Dieu.
Ce que nous appelons lâantisémitisme se manifestait déjà dans la société païenne du premier siècle. Ce dédain est tellement naturel au cÅur du gentil, que Paul nâa pas grand espoir dâêtre obéi. Il ajoute en effetâ¯: mais si, malgré tout ce que je puis te dire, tu te glorifies quand même, le fait nâen demeure pas moinsâ¯: ce nâest pas toi qui portes la racine, mais câest la racine qui te porte. «â¯Le salut vient des Juifâ¯Â» (Jean 4.22).
Verset 19
Tu diras donc,⦠lâobjection est tirée de lâidée même sur laquelle Paul vient dâinsister que les Juifs appartiennent à lâolivier et méritent, comme tels, des égards particuliers.
Des branches ont été retranchées pour me faire placeâ¯; lâhonneur que Dieu me fait ainsi en est plus éclatant.
Verset 20
Cela est vrai (grec bienâ¯!).
Paul concède le fait, mais son assentiment nâest pas sans quelque ironie, car il repousse toute conclusion dont les gentils pourraient tirer orgueil.
Câest lâincrédulité des Juifs qui a été cause de leur retranchementâ¯; et toi, gentil, tu subsistes (grec tu es debout) à cause de ta foi (Romains 4.16). Ne tâenorgueillis donc point, mais crains (grec ne pense pas des choses élevées).
Le premier effet que doit produire sur le croyant la vue dâun sévère jugement de Dieu, câest la crainteâ¯; car quiconque professe de nâêtre sauvé que par la foi, sans les Åuvres de la loi, reconnaît par là même quâil est un misérable pécheur et quâil ne subsiste que par la grâce toute gratuite de son Dieu.
Or, le moindre mouvement dâorgueil, par lequel un tel homme sâélève au-dessus de ses frères, lâexpose au péril le plus redoutable, puisque, par cette complaisance en lui-même, il abandonne le seul terrain sur lequel il peut avoir quelque sécurité, la grâce de son Dieu.
Ainsi, même devant les manifestations les plus éclatantes de lâamour de Dieu, le chrétien ne doit se réjouir quâavec tremblement, se rappelant que seul celui qui persévérera jusquâà la fin sera sauvé (1 Corinthiens 10.12â¯; Philippiens 2.12â¯; Colossiens 1.23).
Au lieu deâ¯: il ne tâépargnera pas non plus, D, Majuscules, versions Syriaque portentâ¯: crains⦠que, de quelque manière, il ne tâépargne pas non plus.
Verset 22
Avec ce verset, Paul aborde une sorte de conclusion (donc) fondée sur la vue de la bonté et de la sévérité de Dieuâ¯: celles-ci sont invoquées comme motifs dâune exhortation à la vigilance, adressée aux gentils (verset 22), puis lâapôtre exprime lâespoir de la réintégration des Juifs (versets 23 et 24).
Grecâ¯: dâaprès Codex Sinaiticus, B, A, C, etc.â¯: vois donc la bonté et la sévérité de Dieuâ¯: envers ceux qui sont tombés, il y a sévéritéâ¯; mais envers toi, bonté de Dieu. Quelques témoins du texte omettent le complément de Dieu.
Paul invite les gentils, objets de la bonté de Dieu, à persévérer dans cette bonté sâils ne veulent pas, eux aussi, être retranchés.
Cette exhortation et la menace sur laquelle elle sâappuie, prouvent que, si lâélection divine donne lâassurance du salut, elle nâen laisse pas moins subsister la responsabilité de lâhomme, à tous les degrés de la vie chrétienne.
Quand il sâagit de réveiller les âmes et de leur inspirer une crainte salutaire, Paul ne se laisse pas arrêter par les conclusions que lâon peut tirer de sa doctrine de lâélection (Romains 8.29-39), par ce que lâon a appelé lâinadmissibilité de la grâce. Sâil paraît se mettre ainsi en contradiction avec lui-même, il compte sur lâexpérience chrétienne pour réduire à lâunité cette antinomie (Philippiens 1.12â¯; Philippiens 1.13).
Verset 23
Lâincrédulité (comparez verset 20), telle est, dans lâhomme, la cause unique de la perdition.
Comment sâaccordent la libre volonté de lâhomme et la souveraine grâce de Dieu, câest le secret de Dieu qui, un jour, nous sera révélé. Ce que nous savons dès maintenant, câest que Dieu est puissant pour accomplir lâÅuvre de sa miséricorde, pour enter de nouveau ceux qui ont été retranchés à cause de leur incrédulité.
Verset 24
Ce que Dieu a fait pour les branches de lâolivier sauvage, il le fera plus certainement (combien plutôt) pour (grec) ceux qui sont par nature, sous-entenduâ¯: des branches, des branches de lâolivier franc.
Cette restauration dâIsraël dans lâalliance de grâce, dont lâapôtre a démontré par son argumentation la possibilité et la probabilité, il la prédit, dans versets 25-32, comme une dispensation certaine de la miséricorde de Dieu.
Verset 25
Le mystère de la conversion de tout Israël
Lâapôtre enseigne à ses frères ce mystèreâ¯: la chute partielle dâIsraël ne durera que jusquâà la conversion de tous les gentils ; cette condition remplie, tout Israël sera sauvé, selon la promesse du prophète (20-27).
Lâélection immuable
à les juger dâaprès la position quâils prennent à lâégard de lâÃvangile, les Israélites sont lâobjet du courroux de Dieu ;, et cela, à cause des gentils ; mais, comme peuple élu, ils sont aimés de Dieu, à cause des patriarches, car les dons et lâappel de Dieu sont irrévocables (28, 29)
Le plan du salut
Pour prouver lâimmutabilité des desseins divins à lâégard dâIsraël, Paul établit ce parallèleâ¯: de même que les gentils, dâabord rebelles, sont maintenant parvenus à la grâce, par suite de la rébellion des Juifs, de même les Juifs, maintenant rebelles, obtiendront miséricorde, par suite de la miséricorde faite aux gentils. Tous également ont été enfermés dans la rébellion pour obtenir miséricorde (30-32).
Tout Israël sauvé, la miséricorde de Dieu égale pour tous, triomphe (25-32)
Paul introduit, avec solennité, par une allocution directe, destinée à en marquer lâimportance (frères, je ne veux pas que vous ignoriez), lâénoncé dâun fait à venir quâil qualifie de mystère.
Cet enseignement confirme (car) ses déductions précédentes.
Un mystère, dans le langage de Paul, nâest pas un fait ou une vérité incompréhensibles de leur nature. Ce terme sert à désigner tout ce que lâhomme ne peut connaître que par une révélation spéciale de Dieu mais qui, une fois révélé, est accessible à lâintelligence humaineâ¯: ainsi, la vocation des gentils (Romains 16.25â¯; Ãphésiens 3.3)â¯; de même ici, la conversion de tout Israël (comparez Colossiens 2.2â¯; 1 Corinthiens 15.51â¯; 1 Thessaloniciens 4.15â¯; 1 Timothée 3.16).
Lâapôtre parle, avec une autorité prophétique et une grande assurance, de ces mystères que lâEsprit de Dieu a dévoilés à lâÃglise. Il ne dit pas, comme dans Ãphésiens 3.3, que ce soit à lui personnellement que ce mystère a été révélé. Il semble plutôt communiquer aux Romains une révélation déjà reçue par dâautres. Peut-être cette révélation remonte-t-elle à quelque prophétie de Jésus lui-même.
Paul communique ce mystère aux Romains, afin, leur dit-il, que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux, ou, suivant la variante de B, A,â¯: en vous-mêmesâ¯; en dâautres termes, que vous ne présumiez pas de votre sagesse, ou que vous ne cherchiez point à découvrir la vérité par les simples réflexions de votre intelligence, en vous livrant à des spéculations oiseuses. Il nâest pas probable que lâapôtre fasse encore allusion à lâorgueil qui portait les gentils à mépriser les Juifs (verset 18 et suivâ¯:).
Le mystère révélé, câest que lâendurcissement a atteint (grec est arrivé à ) une partie dâIsraël, jusquâà ce que la plénitude des gentils soit entrée.
Le terme dâendurcissement désigne une action que Paul attribue à Dieu (verset 7, note).
Ce quâil a exposé dans versets 1-10, montre dans quel sens cet endurcissement a atteint (grec) en partie Israël. Il durera jusquâà ce que la plénitude des gentils soit entrée.
La plénitude des gentils, câest leur nombre plein, complet, toutes les nations du monde, et, sinon tous leurs représentants individuels sans exception, du moins leur grande masse. Il est arbitraire de limiter cette plénitude au nombre total des élusâ¯; notre passage ne renferme aucune allusion à lâélection individuelle. Cette plénitude des nations doit entrer dans lâÃglise, dans lâalliance de grâce.
Verset 26
Et ainsi, cette condition étant remplie et par lâeffet même de la plénitude des nations, qui excite à jalousie le peuple élu (versets 11 et 14), tout Israël sera sauvé, le peuple dans son ensemble se convertira à lâÃvangile, en reconnaissant dans un élan collectif, Jésus de Nazareth comme le Messie.
Ici encore, rien dans le texte nâindique quâil faille limiter tout Israël à ceux des Israélites qui sont élus. Les résistances individuelles restent sans doute possibles, car Dieu ne contraint personne au salutâ¯; mais, si lâon ne peut presser les termes de plénitude des gentils et de tout Israël jusquâà leur faire signifier tous les individus des deux groupes, il faut se garder de restreindre arbitrairement le sens de ces expressions, par préjugé dogmatique, comme le faisaient les réformateurs, ou par antipathie contre les Juifs, ou encore par incrédulité, comme cela nâarrive que trop souvent.
Laissons ces magnifiques promesses de Dieu nous révéler toutes les richesses de sa miséricordeâ¯!
Cette conversion de tout Israël était annoncée, aux yeux de Paul, dans Ãsaïe 59.20â¯; Ãsaïe 59.21, quâil cite librement. De Sion signifie du sein du peuple juif, dont Jérusalem était le centre. Le texte hébreu porteâ¯: «â¯Ã Sionâ¯Â», ou «â¯pour Sionâ¯;â¯Â» les Septanteâ¯: «â¯Ã cause de Sionâ¯Â».
Le changement, que lâapôtre fait à ce texte, lui était inspiré par dâautres passages de lâÃcriture, comme Psaumes 14.7â¯; Psaumes 110.2.
Les motsâ¯: il éloignera de Jacob les impiétés, sont tirés des Septanteâ¯; lâhébreu porteâ¯: «â¯pour ceux qui se convertiront de lâimpiété en Jacobâ¯Â». Voir la suite de ce beau passage, qui annonce lâimmutabilité du dessein de Dieu envers son peupleâ¯; il était sans doute tout entier présent à lâesprit de lâapôtre, quoique les premiers mots seuls soient cités.
Puis Paul ajoute cette parole empruntée à Ãsaïeâ¯: (Ãsaïe 27.9) lorsque jâôterai leurs péchés. Câest en ôtant les péchés de son peuple, que Dieu affermit son alliance avec lui (comparer Jérémie 31.33â¯; Jérémie 31.34).
Verset 28
Grecâ¯: Selon lâÃvangile⦠selon lâélection.
Selon lâÃvangile, si lâon juge leur situation dâaprès cet Ãvangile quâils ont rejeté en mettant à mort le Saint et le Juste, ils sont des ennemis, ce mot exprime les dispositions de Dieu envers eux et non leurs dispositions envers Dieu (Romains 5.10, note)â¯; il est mis en contraste avecâ¯: ils sont des bien-aimés, évidemmentâ¯: bien-aimés de Dieu.
Dieu aime encore ce peuple, comme tel, selon lâélection de sa grâce et à cause du petit nombre des Israélites qui toujours restèrent fidèles et qui, au temps de Paul, avaient reçu lâÃvangile.
Un second contraste se trouve entre ces deux complémentsâ¯: à cause de vous, à cause des pères.
Le sens du second est clairâ¯: les pères du peuple dâIsraël, les patriarches, furent les premiers objets de lâamour de Dieu, de son élection, câest à eux et à leur postérité quâil a fait la promesseâ¯; et il reporte cet amour sur leurs enfants.
Le sens du premier complémentâ¯: à cause de vous est moins évidentâ¯; comment les Juifs peuvent-ils être ennemis à cause des gentilsâ¯?
Nous retrouvons ici la pensée des versets 11-15, 19, 31, à savoir que Dieu, dans son immense amour, voulant avoir sur cette terre un peuple de rachetés de toute nation, de toute langue, a, en quelque sorte, suspendu les effets de son alliance avec Israël, devenu infidèle, pour appeler à cette destination «â¯un peuple qui nâétait point son peupleâ¯Â» et pour «â¯se laisser trouver de ceux qui ne le cherchaient pointâ¯Â» (Romains 10.20â¯; Romains 10.21).
Verset 29
Irrévocables ou «â¯sans repentirâ¯Â», sans retourâ¯; le même mot se trouve 2 Corinthiens 7.10.
Ce verset donne la raison (car) de lâaffirmation qui précède (verset 28).
Les dons de Dieu sont les privilèges quâil a accordés à Israël pour quâil devint le porteur du salutâ¯; lâapôtre les a énumérés Romains 9.4â¯; Romains 9.5.
Lâappel de Dieu, câest lâaction par laquelle il a amené Israël à sa connaissance et a fait de lui son peuple. Ces dons et cet appel ne sont point (grec) sujets à repentir, à révocation de la part de Dieuâ¯; les dispositions de Dieu ne changent pas.
Des membres du peuple élu peuvent déchoir sans anéantir le dessein de la miséricorde divine, tout comme un arbre nâest pas détruit parce que des branches stériles ou sèches en sont retranchées (verset 17 et suivants). Tel sera Israël comme nation, jusquâà la fin de lâéconomie présenteâ¯; toutes les promesses que Dieu lui a faites seront accomplies par sa conversion et par les bénédictions dont il sera encore la source pour lâhumanité.
Verset 30
Lâapôtre termine son exposé par une vue générale du plan de Dieu (versets 30-32), où il met en parallèle les destinées divergentes et pourtant analogues des gentils et dâIsraël.
La désobéissance, ou rébellion, est le péché principal des païens qui ne se soucient pas de connaître Dieu (Romains 1.28, suivantsâ¯; Ãphésiens 2.2â¯; Ãphésiens 5.6).
Comment la désobéissance des Israélites a été le moyen, pour les gentils, dâobtenir miséricorde, câest ce qui a été indiqué plusieurs fois déjà (versets 11, 12, 15, 28, notes).
Verset 31
Il y a deux manières de construire ce verset. La plus conforme à la disposition de la phrase en grec est de rattacher le complémentâ¯: par la miséricorde qui vous a été faite, à ce qui précèdeâ¯; il indiquerait la cause de la désobéissance dâIsraël.
Ce peuple orgueilleux nâa pas voulu croire à un salut tout gratuit, auquel les païens étaient admis au même titre que luiâ¯; le message évangélique a été sa pierre dâachoppement, lâoccasion principale de sa chute.
Mais la plupart des commentateurs actuels, pour maintenir le parallélisme avec verset 30, rattachent le complément à la proposition suivanteâ¯: afin que, par la miséricorde qui vous a été faite, eux aussi obtiennent miséricorde maintenant (B, D).
Nous retrouvons la pensée du verset 11 et suivantsâ¯: le salut obtenu par les gentils provoquera la Jalousie des Juifs et les amènera a la repentance et à la foi, qui permettront à Dieu de leur faire miséricorde à eux aussi. Câest le but final (afin que), que Dieu poursuit et quâil atteindra en dépit de la désobéissance dâIsraël.
Verset 32
Paul explique et confirme ainsi (car) lâidée que gentils et Juifs sont dans la même position vis-à -vis du salutâ¯: également coupables par leur désobéissance et également les objets de la miséricorde divine (versets 30-31).
En même temps, il conclut cette partie de son épître (Ro. 9-11), consacrée à la théodicée, à la justification de Dieu et de sa conduite envers les hommes pécheurs.
Enfin, il résume tout lâexposé dogmatique de son épîtreâ¯: il a prouvé à tous, tant Juifs que gentils quâils sont assujettis au péché, que Dieu les a tous enfermés dans la désobéissance comme dans une prison, quâil les a forcés à reconnaître leur misère et à en gémir, afin de pouvoir faire miséricorde à tous, câest-à -dire par pure grâce et au moyen de la foi, sans distinction de nationalitéâ¯; car il nây a pour tous quâun même Sauveur et un même salut.
Cette interprétation de notre verset est rendue évidente par le contexte, où lâapôtre parle des dispensations de Dieu envers les Juifs et les gentils, considérés comme groupements ethniques et non du sort des individus.
Lâexpression dont il se sert et qui est imparfaitement rendue parâ¯: tous les hommes (grec les tous), désigne toutes les sortes dâhommes, quâils soient Juifs ou gentils (comparez 1 Corinthiens 9.22). On nâest donc pas fondé dâinvoquer ce passage en faveur du salut final de tous les individus.
Dans Galates 3.22, où Paul énonce une pensée analogueâ¯: «â¯lâÃcriture a tout enfermé sous le péchéâ¯Â», il ajouteâ¯: «â¯afin que ce qui avait été promis fût donné, par la foi en Jésus-Christ, à ceux qui croientâ¯Â». Cette voie de la foi demeure, dans tous les cas, lâunique voie du salut.
Verset 33
à profondeur !
Richesse, sagesse, toute-science de Dieu ! Que ses jugements et ses voies sont incompréhensibles ! Qui a jamais pu pénétrer ses pensées ou lui faire une avance ? (33-35).
à lui la gloire !
Il est seul le principe et la fin de toutes chosesâ¯: gloire lui soit rendue à jamais ! (36)
Doxologie finale (33-36)
Le plan de Dieu pour le salut des pécheurs, qui sâest déroulé de degré en degré aux yeux de lâapôtre, pénètre tellement son cÅur dâétonnement et dâadoration, quâil est contraint de donner essor à ses sentiments.
Il le fait dans un chant de louanges, dont les sublimes accents embrassent les hauteurs des cieux et les profondeurs de lâessence divine. Son regard plonge dans un abîmeâ¯; ô profondeurâ¯! Il découvre dâabord la richesse de Dieu, câest-à -dire, probablement, lâabondance des moyens quâil a dâatteindre son butâ¯: le salut de lâhomme déchuâ¯; puis la sagesse de Dieu qui conçut le plan de la rédemption (1 Corinthiens 2.7), enfin la connaissance qui lui permet de discerner les conditions de son exécution et détermine à lâavance les voies et les moyens de lâexécuter.
Quelques-uns considèrent le mot richesse comme un complément qualificatif de profondeurâ¯: à profondeur de richesse, câest-à -direâ¯: «â¯Ã profondes richessesâ¯Â», et de la sagesse et de la connaissance.
Pour admettre cette construction, il faudrait pouvoir regarder comme inauthentique le et devant de la sagesse (plusieurs témoins occidentaux du texte lâomettent). Si on le maintient, la coordination des trois complémentsâ¯: richesse, sagesse, connaissance, semble sâimposer.
Les jugements de Dieu, quâil exerce même sur les siens pour les éprouver et les mûrir en vue de la vie éternelle, sont insondables, ils présentent souvent à lâesprit borné de lâhomme des mystères quâil ne peut scruter jusquâau fond.
Ses voies enfin, par les quelles il conduit lâhumanité et poursuit lâexécution de ses desseins, sont incompréhensibles, impénétrables (grec on nâen peut suivre les traces).
Verset 34
Lâapôtre confirme (car) ce quâil vient de dire du caractère insondable des voies de Dieu, en posant deux questions, dont les termes sont empruntés à lâÃcriture, mais quâil nâintroduit cependant pas par une formule de citation.
La question du verset 34 est tirée dâÃsaïe (Ãsaïe 40.13), cité presque textuellement dâaprès les Septanteâ¯; celle du verset 35 est tirée de Job 41.2. Dans ce dernier passage, câest Dieu lui-même qui défie lâhommeâ¯: «â¯Qui mâa prévenu pour que je le lui rendeâ¯?â¯Â» Lâapôtre pose lui-même cette question au nom de Dieu.
Verset 36
Lâapôtre motive la réponse négative que lâon doit faire à la question poséeâ¯: parce que câest de lui et par lui et pour lui que sont toutes chosesâ¯; il les a créées, il les produit incessamment, il les dirige toutes, il est leur but suprêmeâ¯: ou, si lâon préfère limiter le sens de ces expressions à lâÅuvre du salut dans lâhomme et dans lâhumanité, il en a pris lâinitiative, il la régit et lâexécute, il en est la fin dernière.