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the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Bible Commentaries
Luc 1

Bible annotéeBible annotée

versets 1-80

Plan

La naissance

Le narrateur raconte la naissance du fils d’Elisabeth et décrit la joie des voisins et des parents (57, 58).

La circoncision

Au moment de la circoncision, le huitième jour, les amis de la famille veulent donner à l’enfant le nom de son père, mais la mère s’y oppose, déclarant qu’il sera appelé Jean. Zacharie consulté par signes indique le nom de Jean. À l’instant sa langue est déliée, et il bénit Dieu. L’impression produite par cet événement est profonde dans tout le pays. On se demandait : Que sera donc ce petit enfant ? (59-66)

Cantique de Zacharie

a) Parlant sous l’inspiration de l’Esprit, Zacharie s’élève tout d’abord à la contemplation des destinées de la théocratie et rend grâces pour l’avènement du salut messianique. Il bénit Dieu de ce qu’il a visité et racheté son peuple et lui a donné dans l’enfant de Marie un puissant Sauveur, accomplissant ainsi les promesses de son alliance et opérant la délivrance de son peuple, qui pourra le servir désormais dans la sainteté et la justice (67-75).

b) Donnant cours alors seulement à ses sentiments de père, Zacharie salue en son enfant le Précurseur, qui apprendra au peuple que le salut consiste dans le pardon des péchés ; puis il revient au Sauveur : il le célèbre comme le soleil levant, qui fait resplendir sa lumière sur ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, afin de les conduire dans le chemin de la paix (76-79).

L’adolescence de Jean

L’enfant grandissait de corps et d’esprit ; il resta dans la retraite jusqu’au moment d’entrer dans son ministère (80).

Le double accomplissement des promesses

57 à 80 Naissance de Jean-Baptiste. Cantique de Zacharie.

Magnifié, rendu grande, sa miséricorde envers elle; c’est le même hébraïsme que nous avons remarqué au verset 46 et qui se trouve dans Genèse 19:19.

Ils vinrent; c’est-à-dire les voisins et les parents qui s’étaient réjouis avec Élisabeth et qui venaient maintenant prendre part à la fête de famille.

La circoncision avait lieu le huitième jour (Genèse 21:3), et c’était alors aussi qu’on donnait son nom au petit enfant, ainsi que cela se fait maintenant au baptême.

Les parents et voisins (comparez Ruth 4:17) se disposaient à donner au petit enfant le nom de son père. Mais la mère s’y opposa, car elle savait par son mari qu’il devait porter le nom de Jean (verset 13, note).

Quelques Pères de l’Église ont vu dans l’action d’Élisabeth une inspiration du Saint-Esprit, attendu que Zacharie, qui était muet, ne pouvait pas lui avoir dit le nom du petit enfant. Comme s’il n’était pas évident que Zacharie avait dû communiquer à sa femme tous les détails de l’apparition de l’ange (comparez versets 41-45) et, en particulier, lui indiquer le nom de l’enfant de la même manière qu’il va le faire dans un instant ! (verset 63)

Cette objection vient de ce que, chez les Juifs, on tenait beaucoup à conserver de père en fils les noms de la famille et de la tribu.

Pourquoi firent-ils signe ?

Plusieurs ont conclu de là que Zacharie était sourd aussi bien que muet, ce qui est contraire au verset 20.

On a expliqué cette manière d’agir par l’habitude que l’on contracte naturellement de parler par des signes à ceux qui s’expriment de cette manière.

D’autres ont pensé que Zacharie ayant tout entendu, il suffisait d’un signe pour lui demander son avis et que les membres de la famille l’interrogent de cette manière par égard pour la mère, qui venait de déclarer si positivement sa volonté à ce sujet.

Grec : il écrivit disant, hébraïsme qui peut très bien s’entendre de l’écriture seule (2 Rois 10:6); mais ne serait-il pas possible que ce fût en cet instant même que la parole lui fut rendue (verset 64), en sorte que le premier mot qu’il prononça fut le nom de son fils ?

Les tablettes des anciens étaient ordinairement des plaques en bois enduites de cire sur lesquelles on écrivait avec un style ou sorte de poinçon.

Zacharie n’écrit pas : Jean sera ou doit être son nom, mais très positivement est. Il en était ainsi, en effet, pour le père, depuis qu’il avait entendu la parole de l’ange (verset 13).

Cet étonnement était moins causé par l’accord entre le père et la mère de l’enfant que par la raison indiquée au verset 6.

Grec : sa bouche fut ouverte et sa langue.

À quoi il faut suppléer déliée, mot qui se trouve en effet dans D et dans quelques minuscules.

Il parlait, voilà le fait extraordinaire noté par l’évangéliste. Et aussitôt le pieux Israélite donne essor aux sentiments dont il était rempli, par un chant de louange et d’action de grâce. C’est ce qui est indiqué par ces mots : bénissant Dieu. Et ce fut sans doute en ce moment que Zacharie prononça son cantique.

Mais le narrateur achève son récit et réserve ce cantique pour le donner à part en entier (verset 68 et suivants).

Description de l’impression produite dans tout le pays des montagnes de Judée, où habitait Zacharie (verset 39).

L’étonnement d’abord éprouvé (verset 63) fait place à la crainte (verset 11, note). On faisait de ces choses (grec ces paroles, ces récits) le sujet des entretiens, on les conservait pieusement dans son cœur, et on se demandait avec un religieux intérêt : Que sera ce petit enfant ?

Ces dernières paroles sont une observation faite par l’évangéliste, motivant et confirmant (car aussi) l’attente de grandes choses, qui s’exprime par cette question des amis de la famille : Que sera donc ce petit enfant ?

Cette attente, veut dire l’évangéliste, était légitime, car la main du Seigneur, c’est-à-dire la puissance protectrice de l’Esprit de Dieu, dont il était déjà rempli (verset 15), était avec lui. Et s’il en était ainsi dès sa tendre enfance, il en sera de même dans toute sa jeunesse, dans toute sa vie.

Dans le texte reçu, qui supprime la particule car, cette proposition devient une remarque par laquelle l’évangéliste résume l’histoire de Jean jusqu’à son ministère public, et qui ne se rattache pas directement à ce qui précède.

Pour comprendre le beau cantique de Zacharie, cette effusion ardente de son âme, il faut donner à ces deux mots leur pleine signification biblique : rempli de l’Esprit-Saint et : il prophétisa.

En effet, l’Esprit de Dieu lui communiqua en ce moment le don de prophétie, par où il faut entendre à la fois le don de pénétrer dans l’avenir du règne de Dieu et la faculté d’en exprimer les mystères dans des discours pleins d’élévation et de lucidité (voir les discours des prophètes et comparez 1 Corinthiens 14:2, note).

Sans ce fait signalé par l’évangéliste, il nous serait impossible de comprendre comment Zacharie pouvait chanter l’œuvre entière de notre rédemption, au moment où rien n’en paraissait encore, si ce n’est la naissance du précurseur du Messie. Il est vrai que l’ange lui avait révélé ce que cet enfant serait un jour (versets 15-17); mais de là à contempler le grand salut de Dieu comme déjà accompli, il y a une distance que l’Esprit divin pouvait seul lui faire franchir.

Toutefois le style et les pensées de ce cantique se meuvent dans la sphère des révélations de l’Ancien Testament. C’est là un caractère qu’il a en commun avec celui de Marie. Le père de Jean, comme la mère de Jésus, s’était nourri des promesses de Dieu dans les saintes Écritures.

À celles-ci se rattache la révélation spéciale qui lui permet d’exprimer des vues si lumineuses sur l’accomplissement de la rédemption. Cette inspiration puisée dans l’Ancien Testament est bien dans la situation, et prouve l’authenticité des récits de Luc.

Zacharie commence par un élan de reconnaissance et d’adoration de ce que Dieu a visité et racheté son peuple.

Le mot : visité (proprement inspecté) désigne la manifestation divine accordée à Israël, après les quatre cents années pendant lesquelles la prophétie avait gardé le silence.

Racheté (grec fait un rachat, une rédemption au moyen d’une rançon, comparez Matthieu 20:28), est un terme qui ne saurait s’appliquer à la délivrance politique du peuple d’Israël, comme on l’a pensé, mais bien à la délivrance de sa servitude morale.

Ces verbes au passé, ici et au verset suivant, montrent que pour Zacharie cette grande œuvre de Dieu était déjà accomplie, tant il en avait la certitude.

Grec : il nous a suscité une corne de salut.

La corne dans laquelle réside la force de certains animaux est, dans le style de l’Écriture, l’image de la puissance (1 Samuel 2:10; Psaumes 89:18; Psaumes 132:17; Psaumes 148:14).

Les autres explications qu’on a données de cette image (elle serait, par exemple, une allusion aux cornes de l’autel que cherchaient à saisir les criminels) sont inadmissibles.

Une corne de salut est une délivrance accomplie avec puissance, et, même, l’image désigne un puissant libérateur, le Messie (comparer Psaumes 132:17; Ézéchiel 29:21).

Ces mots : dans la maison de David, montrent que pour Zacharie, comme pour Luc, qui a rapporté le mystère de la naissance du Sauveur (verset 35), Marie descendait réellement de David (comparer Luc 3:23, note).

Ce qui affermit la foi de Zacharie, c’est que les grands événements qu’il célèbre dans son cantique ne sont que l’accomplissement des promesses de Dieu, toujours fidèle à sa parole.

Sa pensée embrasse tous les prophètes dans cette expression : « par la bouche des saints prophètes de tout temps » (grec : depuis le siècle de toute antiquité). Comparer Actes 3:21.

Zacharie revient, par une simple apposition, à sa grande pensée de la délivrance (verset 69), dont il décrit les effets jusqu’au verset 75.

Nos ennemis et ceux qui nous haïssent, sont deux expressions synonymes.

Par là sont désignés tous les oppresseurs du peuple d’Israël, païens ou Juifs, les Romains, Hérode et ses adhérents, les chefs du peuple eux-mêmes, prêtres ou scribes, la plupart sadducéens. Tous ces puissants étaient les ennemis de la véritable théocratie. Zacharie entrevoit l’affranchissement de celle-ci.

La miséricorde de Dieu, telle est la source unique du grand salut que chante Zacharie (1 Pierre 1:3).

Cette miséricorde s’exerce, dit-il, envers nos pères; ils y ont leur part, puisqu’elle est la réalisation de tout ce qu’ils avaient cru et espéré (versets 54, 55).

Ainsi Dieu se souvient de son alliance sainte, manière humaine de parler, qui signifie que Dieu accomplit ce qu’il avait promis par cette alliance et qu’il prouve ainsi qu’elle était sainte, inviolable (Genèse 15:1 et suivants). Cette alliance, Dieu l’avait confirmée par un serment (Genèse 22:16) dont Zacharie reconnaît maintenant aussi l’accomplissement.

Il y a proprement en grec : se souvenir de son alliance sainte, serment qu’il jura; c’est l’alliance elle-même qui est appelée un serment, parce qu’elle a été conclue avec serment.

Dans ces versets (versets 74, 75), Zacharie chante les immenses bienfaits que Dieu avait promis aux pères par son alliance et son serment.

D’abord, la délivrance de la main, c’est-à-dire de la puissance, des ennemis (verset 71); puis, par là même, la possibilité de servir Dieu sans crainte dans une vie sainte.

Le mot grec que nous traduisons par servir Dieu, signifie lui rendre un culte, l’adorer (Hébreux 9:14); et c’est là ce qui doit caractériser la vie entière du peuple de Dieu dans lequel le sacrificateur Zacharie voit déjà la vraie « sacrificature royale » (1 Pierre 2:9; Apocalypse 1:6; comparez Exode 19:6).

Un tel service dans la liberté et l’amour est exempt de crainte (Romains 8:15) et se distingue par la sainteté et la justice (Éphésiens 4:24), deux termes qui, dans le grec classique, expriment tout ce que l’homme moral doit être à l’égard de Dieu (sainteté) et à l’égard des hommes (justice). Dans la Bible, ce dernier terme se rapporte aussi à Dieu.

D’après Weiss, le premier désigne la consécration intérieure, le second l’accomplissement des obligations qui en découlent.

D’après M. Godet, le premier s’applique à la pureté, l’absence de souillure, le second à la pratique positive de ce qui est bien.

La vie, ainsi renouvelée, ne l’est point à l’extérieur seulement, mais en sa présence, « devant Dieu » (verset 6, note). Elle n’est point non plus réservée à certains temps ou à certains jours, mais doit remplir tous nos jours.

Le texte reçu porte tous les jours de notre vie : les mots de notre vie ne sont pas authentiques.

Jusqu’ici la pensée du pieux sacrificateur ne s’est portée que sur les grands intérêts de la théocratie, dont il a chanté la délivrance et le renouvellement; maintenant elle s’abaisse avec émotion sur le petit enfant qui remplira un rôle si important dans cette œuvre de Dieu.

Mais bientôt elle s’élèvera de nouveau, de celui qui ne sera que le précurseur, jusqu’au seul libérateur qui accomplira la grande délivrance.

Jean sera prophète du Très-Haut, tandis que le Messie est Fils du Très-Haut (verset 32); mais Jésus, confirmant la parole de Zacharie, déclarera que le fils de ce sacrificateur est « plus qu’un prophète » (Matthieu 11:9).

Le Seigneur désigne ici le Messie dont Jean doit préparer les voies (Matthieu 3:3; Luc 3:4); mais Zacharie ne le nomme ainsi que parce qu’il voit en lui, d’après la révélation de l’ange, Jéhova qui avait dit : « Je vais envoyer mon messager, et il préparera le chemin devant moi ». Voir versets 16, 17, notes.

Donner au peuple la connaissance du salut, de ce même salut dont Zacharie a déjà parlé (versets 69, 71), était la vraie manière de préparer les voies du Seigneur.

En effet, cette connaissance du salut était entièrement obscurcie dans la grande masse du peuple, qui n’attendait du Messie qu’une délivrance extérieure et politique, ou qui ne cherchait le salut que dans les vaines observances de la loi, tandis qu’il ne pouvait consister que dans la rémission ou le pardon de leurs péchés.

Voilà pourquoi Jean, dans sa prédication et son baptême, insista avec tant d’énergie sur la repentance et annonça Celui qui conférerait réellement le pardon, en baptisant du Saint-Esprit (Matthieu 3:11).

La cause unique du pardon pour le pécheur, c’est la tendre miséricorde de notre Dieu (grec : à cause des entrailles de miséricorde de notre Dieu).

Expression de tout ce qu’il y a de plus intime, de plus profond, de plus tendre dans l’amour (Philippiens 1:8; Philippiens 2:1; Colossiens 3:12; comparez Jean 3:16).

Codex Sinaiticus, B portent : nous visitera. Ce futur est probablement une correction. C’est encore grâce à la tendre miséricorde de Dieu que le soleil levant nous a visités d’en haut, c’est-à-dire, que la lumière divine, « le soleil de justice » (Malachie 4:2), s’est levée sur nous. Cette aurore est personnifiée; de là l’expression figurée : nous a visités.

On a essayé de donner au mot que nous traduisons par soleil levant, que d’autres rendent par : Orient d’en haut, le sens de germe (comparez Zacharie 3:8; Zacharie 6:12, où les Septante emploient le mot en ce sens). Mais comme le rôle qui lui est attribué ici, c’est d’éclairer (verset 79), il s’agit évidemment du soleil levant, de cette lumière qui dissipe les ténèbres du monde moral (verset 79), et dont il est fréquemment parlé dans les Écritures (Ésaïe 60:1, Jean 1:5; Jean 8:12).

Voir Matthieu 4:16, note.

Les images de ce verset, expression d’une triste réalité, sont empruntées à Ésaïe 9:1, qui décrit à la fois les ténèbres et la lumière qui y resplendit.

Les ténèbres ne sont pas seulement, dans l’Écriture, l’image de l’ignorance et de l’éloignement de Dieu, mais aussi de la corruption, de la misère, du malheur, de la mort, parce que Dieu est seul la source de la lumière et de la vie.

De là cette expression énergique : l’ombre de la mort. Et les malheureux que contemplait le prophète y sont assis dans l’abattement et le désespoir, n’essayant pas même de se relever.

Voici l’enchaînement logique des immenses bienfaits que Zacharie contemple a la fin de son cantique. Le soleil levant nous a visités pour nous éclairer et pour diriger nos pieds dans le chemin de la paix. Nous marcherons donc désormais après avoir été assis dans les ténèbres; et la paix succède à toutes les misères que figure l’ombre de la mort (versets 78, 79).

Il faut prendre ce mot : la paix avant tout dans son sens le plus intime et le plus élevé : la paix avec Dieu par le pardon des péchés (verset 77), la paix de Dieu dans le cœur, qui est pour l’homme le bien suprême.

Mais on peut le comprendre ensuite dans le sens du mot hébreu schalôm, qui signifie aussi le bien-être, la prospérité, mis en opposition avec le déplorable état qui précède.

Le chemin de la paix n’est pas seulement le chemin qui conduit à la paix, mais celui sur lequel on marche dans la paix. C’est par cette pensée que Zacharie couronne admirablement son chant de délivrance.

Croissait indique le développement physique, tandis que se fortifiait en esprit décrit les progrès graduels et constants de tout son être intellectuel, religieux et moral, sous l’influence de l’Esprit de Dieu qui était en lui (verset 15 et comparez 2.52).

On peut étendre cette observation importante à toute l’adolescence de Jean-Baptiste.

L’histoire évangélique ne parle plus de lui jusqu’au moment ici marqué de sa manifestation à Israël, c’est-à-dire jusqu’à son entrée dans son ministère. Ce moment lui fut indiqué par une révélation de Dieu (Luc 3:2; Matthieu 3:1).

La remarque de Luc qu’il se tenait dans les déserts, s’applique à toute cette période et signifie qu’il vécut dans la solitude des lieux retirés qu’on appelait désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte et non loin d’Hébron, demeure de Zacharie et d’Élisabeth. C’est dans cette retraite qu’il se prépara à sa sainte vocation.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 1". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/luke-1.html.
 
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