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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-52
1 à 20 Naissance de Jésus.
En ces jours-là, expression un peu vague, désignant l’époque qui suivit la naissance de Jean-Baptiste; celle-ci eut lieu six mois avant la naissance de Jésus (Luc 1:36).
Grec : toute la terre habitée être enregistrée.
Cette expression désigne l’empire romain, qu’on appelait souvent le monde romain, ou simplement le monde, parce qu’il renfermait tout le monde civilisé.
Un tel recensement consistait dans l’enregistrement de la population de chaque province, de chaque ville, ainsi que des biens des habitants. Il était destiné à faciliter la perception des impôts.
Cet événement de l’histoire amena l’accomplissement des prophéties, d’après lesquelles Jésus devait naître à Bethléhem (Matthieu 2:5). La naissance d’un enfant, qui n’était pas prévue dans cette grande mesure politique, allait changer la face du monde.
La critique a fait à ce récit de Luc diverses objections. Elle lui a opposé d’abord le fait que les historiens du temps ne mentionnent pas ce recensement, qui pourtant était d’une grande importance.
Mais on sait ce que valent les conclusions fondées uniquement sur le silence. Et si l’histoire n’a pas rapporté spécialement le recensement dont il s’agit ici, elle permet de constater que ce même César Auguste s’était longuement occupé de travaux de statistique; il avait laissé à sa mort un état des ressources de tout l’empire, qui fut communiqué au sénat et qui renfermait le chiffre
On objecte encore qu’une telle mesure n’aurait pas dû comprendre la Judée, qui, sous le gouvernement d’Hérode, n’avait point encore été réduite en province romaine. Mais il ne faut pas oublier que ce prince, qui ne régnait que par la faveur de l’empereur, ne jouissait que d’une indépendance très relative. Depuis la prise de Jérusalem par Pompée, les Juifs payaient un tribut à l’empire et prêtaient serment de fidélité à l’empereur (Josèphe, Antiquités Juives, XVII, 2, 4).
Pourquoi donc César Auguste n’aurait-il pas appliqué son décret au gouvernement d’Hérode, qu’il considérait plutôt comme son vassal que comme un prince souverain ? Seulement, on peut admettre que l’exécution de cette mesure fut confiée, non à des Romains, mais à des Juifs, serviteurs d’Hérode, ce qui ferait comprendre pourquoi elle provoqua moins d’opposition qu’un autre recensement plus récent (voir la note suivante) et pourquoi, selon l’usage des Juifs, Joseph et Marie durent se rendre à Bethléhem, leur lieu d’origine (voir, pour plus de détails et de preuves historiques, Godet, Commentaire sur l’Évangile de saint Luc).
Cette remarque, incidemment jetée dans le récit, a donné lieu à un reproche adressé à Luc. Il aurait commis une double erreur : d’abord, en confondant le recensement dont il parle avec un autre qui eut lieu dix ans plus tard, sous le gouvernement de Quirinius, et ensuite, en admettant que ce personnage était déjà gouverneur de Syrie à l’époque dont il parle.
Il y a là, en effet, une sérieuse difficulté et l’on remplirait des volumes de tout ce qui a été écrit pour l’aplanir.
Mais il faut remarquer que la première de ces erreurs, c’est-à-dire la confusion des deux recensements, n’existe pas.
En effet, le but évident de Luc, dans ce verset, est précisément d’établir une distinction entre les deux recensements; car dire que ce fut ici le premier suppose nécessairement qu’il y en eut un second. Ce second eut lieu, en effet, comme le rapporte l’historien Josèphe (Antiquités Juives, XVIII, 1), non sous le règne d’Hérode, mais après la destitution d’Archélaüs, et lorsque la Judée, devenue province romaine, eut été placée sous l’autorité de Quirinius, gouverneur de Syrie.
Ce recensement, resté célèbre dans l’histoire juive, parce qu’il donna lieu à une révolte sanglante du peuple, était connu de tout le monde; et Luc l’ignorait moins que personne, puisqu’il en parle avec détail dans le livre des Actes (Actes 5:37) où il nomme le principal auteur de cette révolte, « Judas le Galiléen, aux jours du dénombrement ».
Il ne reste donc que l’erreur de chronologie qui fait Quirinius gouverneur de Syrie sous le règne d’Hérode, à l’époque de la naissance de Jésus. Cette erreur est considérable; aussi a-t-on eu recours pour l’expliquer à toutes les ressources de la critique du texte et de l’exégèse. Le texte offre bien quelques légères variantes, mais qui sont sans importance pour la question.
Plusieurs critiques, Tholuck, de Pressensé, en prenant le mot premier (recensement) dans un sens différent, ont cru pouvoir traduire ainsi : « Ce recensement eut lieu avant que Quirinius fût gouverneur de Syrie ».
D’autres interprètes, en changeant un simple accent grec au premier mot de la phrase, traduisent au lieu de : ce recensement, « le premier recensement lui-même » (celui qu’on appelle premier depuis la domination romaine et qui est si connu), « eut lieu sous le gouvernement de Quirinius ».
Le verset 2 serait d’après M. Godet, qui a recours à cette accentuation,
Ceux qui estimeront ces tentatives d’explication, sinon inadmissibles, du moins quelque peu forcées, trouveront plus simple de supposer que Quirinius, qui, on le sait par l’histoire (Tacite Ann. III, 48), eut les honneurs du triomphe pour une victoire remportée à cette époque sur une peuplade de Cilicie, exerça déjà alors un commandement en Syrie et présida comme commissaire impérial au recensement dont parle Luc.
Le mot traduit ici par gouverneur s’appliquait à toute charge élevée dans l’État. Cette explication, en faveur de laquelle on peut faire valoir des raisons sérieuses, est celle de Hug, Neander (voir le Commentaire de M. Godet sur notre passage).
Ceux qu’aucune de ces interprétations ne satisfait, attribuent à Luc, sur ce point, un défaut de mémoire, qu’il est bien difficile d’admettre à propos de faits d’une si grande notoriété, surtout en présence de sa déclaration si positive, d’après laquelle il a « suivi avec exactitude toutes ces choses dès l’origine » (Luc 1:3).
Non celle de son domicile, mais celle de son origine.
Ceci aussi prouve que le recensement se fit, non par des employés romains, qui l’auraient effectué pour chacun au lieu de son domicile, mais par des Juifs, serviteurs d’Hérode, qui inscrivaient les habitants dans leur tribu et à leur lieu d’origine (voir verset 4).
Voir sur Nazareth Matthieu 2:23, note, et sur Bethléhem Matthieu 2:1, note et 1 Samuel 16:1; 1 Samuel 17:12.
Les mots : maison et famille de David ne sont pas synonymes.
Tous les descendants de chacun des douze fils de Jacob formaient une tribu; les fils de ces patriarches, divisés en branches diverses, formaient les familles; enfin, les diverses familles provenant de chaque branche étaient les maisons.
Par les deux termes dont il se sert, Luc veut marquer que Joseph appartenait à la famille de David et descendait directement de lui.
Marie était bien alors la femme de Joseph (Matthieu 1:24); Codex Sinaiticus, B, D omettent : sa femme, mais il est plus probable que ce mot ait été retranché qu’ajouté postérieurement : « sa femme qui lui avait été fiancée », ou « sa femme fiancée ».
Luc, par ces termes, exprime exactement et délicatement la pensée de Matthieu (Matthieu 1:25).
L’accord de Luc avec Matthieu dans l’emploi de ce terme : fils premier-né, est remarquable (Matthieu 1:25, note). Ce terme implique que Marie a eu d’autres enfants après celui-ci.
Peut-être n’y avait-il à Bethléhem qu’une seule hôtellerie, qui se trouvait remplie d’étrangers, par la même cause qui y avait amené Joseph et Marie; ou bien, s’il y en avait plusieurs, ils avaient dû, dans leur pauvreté, choisir la plus modeste. Le terme employé par Luc peut désigner aussi un logement dans une maison amie (Luc 22:11).
De ce que le petit enfant fut couché dans une crèche, on a conclu, avec assez de vraisemblance, que ses parents habitaient l’étable où elle se trouvait.
Selon une ancienne tradition, provenant de Justin et d’Origène, c’était une grotte située près de la ville, et sur laquelle Hélène, mère de Constantin fit plus tard bâtir une église (voir Robinson, Voyage en Palestine et en Syrie, page 159 et suivants; Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, II).
Celui qui devait renouveler la face du monde naquit dans une crèche, et mourut sur une croix !
Grec : qui veillaient les veilles de la nuit sur leur troupeau. La nuit était divisée en quatre veilles de trois heures (Matthieu 14:25; Luc 12:38).
L’usage de passer la nuit en plein air avec les troupeaux existe encore en Orient.
Le mot grec que nous traduisons par : se présenta à eux, signifie littéralement : se trouva là avec eux.
Il s’applique à des apparitions d’anges (Luc 24:4; Actes 12:7), mais il se dit aussi (Luc 20:1) d’hommes qui surviennent inopinément.
Par la gloire du Seigneur, il faut entendre une lumière céleste, symbole de celle que Jésus apportait à la terre.
Sur la crainte des bergers, voir Luc 1:12, note.
Grec : je vous évangélise une grande joie, termes dont le sens est rendu dans notre version. Cette grande joie, joie du salut, est destinée par Dieu à tout le peuple; le peuple d’Israël d’abord, qui, tout entier, aurait pu la recevoir; le peuple de Dieu ensuite, recueilli du sein de toutes les nations.
Un Sauveur, voilà le mot principal de ce message de l’ange, le sujet de la grande joie qu’il annonce. Les bergers doivent savoir encore que ce Sauveur est Christ, Oint de Dieu, le Messie qu’ils attendaient avec tous les Israélites pieux (comparer Matthieu 1:16, note). Il est enfin Seigneur, « le Seigneur de tous » (Actes 10:36), celui que toute langue doit confesser comme tel (Philippiens 2:11).
Il ne faut jamais oublier que, dans la version grecque des Septante, d’où le langage du Nouveau Testament est tiré, le mot de Seigneur est la traduction constante du nom de Jéhova.
La juxtaposition des termes : Christ Seigneur, sans et, paraît étrange.
On a supposé que nous avions ici la traduction erronée de l’expression hébraïque : « Messie (de) Jéhova », expression qui aurait été exactement rendue au verset 26. N’y aurait-il pas plutôt une faute dans le texte, qu’on devrait corriger d’après le verset 26 ? Les manuscrits, il est vrai, ne présentent pas trace de variante.
Les mots : dans la ville de David rappelaient à des Israélites la prophétie qui venait de s’accomplir (Michée 5:2).
Ce signe était bien suffisant pour que les bergers trouvassent, dans le village de Bethléhem et dans une crèche, un petit enfant qui venait de naître (aujourd’hui, verset 11).
Par là aussi le Sauveur nouveau-né se trouvait à leur portée; il leur était accessible dans leur humble position. Si on leur avait annoncé sa naissance dans le palais d’Hérode, ils n’y seraient pas allés ou n’y auraient pas été admis.
Un petit enfant, c’est le signe de notre humanité; une crèche, c’est le signe de la pauvreté : double abaissement du Fils de Dieu et du Fils de l’homme !
La plupart des manuscrits portent : « emmailloté et couché dans une crèche ». Les mots soulignés manquent dans Codex Sinaiticus, D; ils ont été ajoutés d’après le verset 7.
L’armée céleste, ce sont les anges, intelligences pures et heureuses, dont Dieu a rempli le monde invisible et dont il fait ses messagers (1 Rois 22:19; 2 Chroniques 18:18; Psaumes 103:21; Matthieu 26:53).
Ces anges prennent part avec amour à la grande œuvre de notre rédemption (Luc 15:10; Hébreux 1:14); ils se retrouvent, exerçant un saint ministère, dans les moments les plus solennels de la vie du Sauveur (Luc 1:19-26; Matthieu 4:11; Luc 22:43; Luc 24:4; Actes 1:10).
Ici, des anges sont les premiers prédicateurs de l’Évangile; des bergers en sont les premiers auditeurs. Petitesse et grandeur, tels sont les deux caractères de ces inimitables récits (verset 9, note).
En conservant la leçon du texte reçu, ce magnifique cantique se divise naturellement en trois sentences, dont les deux premières sont parallèles, et dont la troisième indique la cause ou le fondement des deux autres.
Par la rédemption du monde que chantent les anges, Dieu s’est glorifié dans les lieux très hauts, aux yeux des anges et des justes (Luc 19:38; Éphésiens 3:10); la paix est faite sur la terre, car les hommes se sont réconciliés avec Dieu et les uns avec les autres.
Enfin, il en est ainsi, grâce à la manifestation de la miséricorde infinie de Dieu, de sa bienveillance envers les hommes; tel a été son bon plaisir. Il faut remarquer l’harmonie de ces contrastes : gloire et paix, dans les lieux très hauts et sur la terre, Dieu et les hommes.
Et ce n’est pas un vœu qu’expriment les anges : ils chantent ce qui est, dans le dessein de Dieu, et ce qui sera pleinement réalisé en tous ceux qui auront part à la rédemption qu’ils annoncent. Jusque-là, nous pouvons et devons faire des vœux et des prières pour le plein accomplissement de cette œuvre divine.
Ce verset présente une variante qui se lit dans Codex Sinaiticus, A, B, D, l’Itala, et qui est admise par la plupart des critiques. Elle donne au dernier membre de la phrase un autre tour et, si l’on adopte l’explication vulgaire, un sens tout différent : Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
Nous aurions donc ici l’expression, non de la bienveillance de Dieu, de son amour, mais d’une disposition du cœur de l’homme nécessaire pour avoir la paix. La Vulgate a popularisé en France cette version, qui convient parfaitement aux tendances pélagiennes du catholicisme. Mais la leçon du texte reçu a pour elle des autorités critiques considérables, la plupart des majuscules et des versions.
Et même en admettant la variante, il faut traduire : aux hommes de la bienveillance (de Dieu), ou, comme Rilliet : « parmi les hommes de prédilection » car le mot grec exprime, non un sentiment de l’homme envers Dieu, mais une disposition miséricordieuse de Dieu envers l’homme (Matthieu 11:26; Éphésiens 1:5-9; Philippiens 2:13). Il en est ainsi du verbe formé de la même racine (Matthieu 3:17; Matthieu 17:5; Marc 1:11; Luc 3:22).
Le texte reçu avec A, D, majuscules porte ici : les hommes aussi, les bergers, se dirent, etc. Si cette leçon est authentique, elle établit un contraste entre les anges et les hommes; les anges se retirent; et les hommes s’empressent de suivre la révélation qu’ils viennent de recevoir.
Grec : « voyons cette parole qui est arrivée, ou accomplie, et que le Seigneur nous a fait connaître ».
Il est possible qu’il ne faille voir dans les termes soulignés qu’un hébraïsme, signifiant la chose qui vient de nous être annoncée; mais comme c’est la parole des anges qui importe aux bergers, et qu’ils veulent vérifier en allant à Bethléhem, il est possible aussi que Luc prenne le mot dans ce sens.
Le verbe : ils trouvèrent est composé d’une particule grecque qui indique une découverte successive : ils aperçurent Marie, puis Joseph, puis le petit enfant.
Peut-être aussi Marie est-elle nommée avant Joseph, parce que c’était la mère qui, avec le petit enfant, importait le plus aux bergers.
Dans l’original, ayant vu n’a pas de régime.
Ainsi les bergers furent les premiers d’entre les hommes à annoncer ce que Dieu venait de révéler.
Il faut remarquer ce : Mais Marie, effacé par la plupart de nos versions; il indique le contraste entre ce qui se passe en elle et l’étonnement encore très extérieur et superficiel de ceux qui entendirent les récits des bergers.
Pour elle, elle conservait toutes ces choses sans en rien perdre, et elle les méditait (grec les comparait) dans son cœur.
Elle comparait ce qui lui avait été divinement annoncé, neuf mois auparavant, avec ce qui lui arrivait et son cœur était pénétré de la fidélité de Dieu dans l’accomplissement de sa parole. M. Godet voit dans cette remarque du verset 19 l’indice que tout ce récit a pour auteur Marie elle-même.
Les bergers aussi savent maintenant qu’il y a pleine harmonie entre ce qui leur a été dit et ce qu’ils ont entendu et vu.
Le premier de ces verbes se rapporte sans doute au récit qu’on leur a fait des circonstances extraordinaires qui ont précédé la naissance de Jésus; le second, à ce qu’ils ont pu contempler de leurs propres yeux. Voilà pourquoi ils glorifient et louent Dieu.
D’après la loi (Exode 23:17; Exode 34:23; Deutéronome 16:16), tous les Israélites hommes devaient se rendre chaque année à Jérusalem pour y célébrer les trois grandes fêtes de Pâque, de Pentecôte et des Tabernacles.
La loi ne prescrivait rien aux femmes, mais elles s’y rendaient fréquemment, quand leur piété leur en inspirait le désir; ce fut le cas pour Marie. Quant aux jeunes gens, les préceptes rabbiniques ordonnaient qu’ils fussent conduits au temple un ou deux ans avant l’âge de treize ans, à partir duquel ils étaient tenus de remplir toutes les obligations légales et devenaient les fils de la loi.
Les jours, peuvent être les sept jours prescrits par la loi pour la durée de la fête ou les quelques jours qu’ils s’étaient proposé de passer a Jérusalem, car la présence a la fête n’était obligatoire que les deux premiers jours (Exode 12:15; Lévitique 23:6; Deutéronome 16:3).
Une journée de chemin.
Ce fut le soir, sans doute, remarque M. Godet, au moment où chaque famille se réunissait pour la nuit, que Marie et Joseph s’aperçurent de l’absence de l’enfant.
D’autres, insistant sur l’imparfait : ils le cherchaient, pensent qu’ils le cherchèrent déjà tout en faisant cette journée de marche.
Au premier abord, on a de la peine à comprendre que Jésus soit reste seul a Jérusalem, et que ses parents aient quitté la ville sans s’inquiéter de son absence. Aussi une certaine critique s’est-elle empressée d’accuser l’enfant d’un manque d’égards envers ses parents et ceux-ci de négligence. Quant à ces derniers, l’expression de Luc : pensant qu’il était dans la (grec) compagnie de route, indique une circonstance qui peut mettre en quelque mesure leur responsabilité à couvert.
En effet, les caravanes de pèlerins se composaient de parents et d’amis (verset 44) parmi lesquels un enfant de douze ans pouvait être en parfaite sécurité.
Pour ce qui est de Jésus, nous touchons à un moment de sa vie qui déjà l’élève audessus des conditions ordinaires. D’une part, Luc a soin de signaler la soumission de l’enfant a sa famille (verset 51); d’autre part, la parole de Jésus qu’il va rapporter (verset 49) explique pleinement ses motifs.
Pour lui, les jours de la belle fête de Pâque, qu’il a célébrée pour la première fois, et dont il pénétrait déjà la signification religieuse, avaient laissé dans son cœur des impressions profondes, auxquelles il se livre avec bonheur et sans arrière-pensée.
Le sentiment croissant de son rapport tout spécial avec Dieu l’élève en ce moment au-dessus des relations purement humaines. C’est ce qu’il déclarera expressément plus tard (Marc 3:32 et suivants; Jean 2:4).
Par ces trois jours il faut entendre la première journée de chemin qu’ils avaient faite, une seconde pour retourner à Jérusalem et la troisième, celle où ils le trouvèrent.
Dans le temple, ou le lieu sacré, c’est-à-dire dans quelque salle dépendante de l’édifice, ou même sur la terrasse. Les membres des sanhédrins s’y réunissaient le jour du sabbat et à l’époque des fêtes et enseignaient.
L’expression : assis au milieu des docteurs, ne signifie point que Jésus occupas un siège au même rang qu’eux; mais que, dans le cercle qu’ils formaient, il s’était placé parmi les auditeurs. Dans ces instructions religieuses les docteurs adressaient aux assistants des questions et répondaient aux leurs. De là ces expressions choisies à dessein, et qu’il faut bien remarquer : les écoutant et les interrogeant, ou leur adressant des questions dans le désir de s’instruire.
Luc n’a nullement l’intention d’ériger l’enfant Jésus en petit docteur, comme le font les évangiles apocryphes.
Grec : ils étaient hors d’eux-mêmes.
Son intelligence des vérités religieuses paraissait, soit dans les questions qu’il faisait, soit dans ses réponses à celles qu’on lui adressait. Ainsi se vérifiait la parole de l’évangéliste (verset 40).
Comparer sur l’éducation de Jésus et spécialement sur cette première visite à Jérusalem, Edersheim, La société juive, trad. par G. Roux, ch. VII
L’étonnement des parents vient de ce qu’ils ne s’étaient point attendus à le trouver dans un tel lieu et engagé dans de tels entretiens. Jamais encore Jésus ne s’était ainsi produit publiquement.
Il y a dans les paroles de Marie un ton de reproche qui vient, sans doute, de l’inquiétude qu’elle avait éprouvée et qu’elle exprime vivement. Certains critiques prétendent que Luc, en nous montrant Marie inquiète, oublie les révélations qu’elle avait reçues.
Marie savait que son enfant était le Fils de Dieu, pouvait-elle dès lors éprouver de l’angoisse à son sujet ?
M. Godet répond :
Grec : Qu’est-ce que cela que vous me cherchiez ? Quelle en est l’importance, en comparaison de ce que j’avais à faire ?
Sans cette version littérale, la question ne se comprend pas, car il est bien clair que le devoir de ses parents était de le chercher. La même tournure se retrouve dans Marc 2:16; Actes 5:9, en grec, et elle a partout le même sens. La question de Jésus est du reste expliquée par les paroles qu’il ajoute (comparer verset 45, note).
Grec : Dans les choses de mon Père.
Un grand nombre d’anciennes versions et de Pères, et plusieurs commentateurs modernes traduisent : dans les demeures (la maison) de mon Père.
M. Godet réunit les deux sens : là où on s’occupe des affaires de Dieu. Il est plus naturel de choisir et d’adopter la première traduction, qui conserve le caractère indéterminé de l’expression grecque.
Ainsi, Jésus avait alors déjà conscience de son origine divine. Il nomme Dieu son Père (il ne dit pas, il ne dira jamais notre Père), sentant que ce nom peut seul exprimer la réalité et l’intimité de son rapport avec Dieu. Il en est si rempli, qu’il lui parait naturel d’oublier tout le reste pour être aux choses de son Père; c’est là pour lui une nécessité morale : Il faut; ne le saviez-vous pas ?
Dans cette première parole de Jésus qui nous soit parvenue, tout est vérité, vie, amour; il ne faut point y chercher de dogmatique.
Cette observation encore a donné prise à la critique.
Si les récits de Luc (Luc 1:32) sont vrais, a-t-on dit, comment Marie ne comprend-elle pas que son fils doit être consacré tout entier aux affaires de son Père ? C’est méconnaître la situation dans laquelle se trouvait Marie après ces douze années pendant lesquelles son fils s’était développé d’une manière insensible.
Tous les parents ne sont-ils pas surpris quand un jour ils découvrent que leurs enfants ont cessé d’être des enfants ? Les parents de Jésus, tout prévenus qu’ils étaient, durent éprouver cette surprise avec une force redoublée.
Malgré la sagesse dont il était rempli, Jésus n’avait encore jamais exprimé d’une manière aussi claire son rapport spécial avec Dieu; la parole qu’il vient de prononcer est donc pour Marie une révélation nouvelle qui ne pénétrera que par degrés dans son intelligence (comparer verset 23, note). Il était même nécessaire qu’il en fût ainsi, pour que Marie pût conserver à l’égard de Jésus sa position de mère (verset 51).
Quelques interprètes ont vu dans cette parole : mon Père, une allusion et une opposition à celle que Marie venait de prononcer : ton père et moi. Rien de plus improbable qu’une telle pensée qui, même indirectement et discrètement exprimée, serait tout à fait déplacée dans ces circonstances.
Voir, sur ce retour à Nazareth, verset 39, note.
Par ce seul mot : il leur était soumis, Luc décrit toute l’adolescence de Jésus dans ses rapports avec sa famille. La forme du verbe grec exprime la continuité ou la permanence de cette soumission.
La conscience qu’il avait de son rapport unique avec son Père (verset 49), loin d’être en opposition avec cette humble obéissance, en était bien plutôt la source. Jésus fut ainsi le modèle de l’enfance, comme il est resté, pour tous les âges, le type accompli d’une vie humaine sans péché et se développant dans le bien absolu.
Voir verset 19, note. Le verbe employé ici signifie proprement conserver au travers des circonstances qui pouvaient les faire oublier.
Cette observation relative à Marie, ainsi que plusieurs autres traits de ces premiers récits qui sont des révélations de son expérience la plus intime, ne peuvent avoir été connus que par elle-même. On a donc pu supposer, avec toute vraisemblance, qu’elle avait consigné ces précieux souvenirs dans quelque document de famille, d’ou Luc a tiré les matériaux de ses deux premiers chapitres.
Comparer verset 40, note.
Quand il s’agit du petit enfant, Luc dit « qu’il grandissait et se fortifiait »; ici, l’adolescent fait des progrès, avance dans son développement physique et spirituel. Luc met la sagesse avant la stature, parce que c’était là le plus important à ses yeux, et peut-être aussi pour marquer le développement des rapports intimes avec Dieu, que Jésus venait de révéler (verset 49), et qui étaient la source de toute sa sagesse.
Enfin Luc ajoute qu’il faisait des progrès, non seulement dans la faveur et l’amour de Dieu, mais qu’il inspirait aux hommes ce même sentiment.