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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-52
Plan du commentaire biblique de Luc 2
Jésus naît à Bethléhem
Un décret de César Auguste ordonnant le recensement des sujets de lâempire, Joseph amène, de Nazareth à Bethléhem, Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Pendant quâils sont à Bethléhem, où ils nâont pas trouvé de place dans lâhôtellerie, Marie met au monde son fils premier-né et le couche dans une crèche (1-7).
Les anges apparaissent aux bergers
Un ange apparaît à des bergers qui gardaient leurs troupeaux durant la nuit, leur annonce cette naissance comme le sujet dâune grande joie et leur donne un signe auquel ils reconnaîtront le petit enfant. Une multitude de lâarmée céleste entonne un cantique à la gloire de Dieu (8-14).
Les bergers constatent et publient la naissance du Sauveur
Les bergers sâempressent de se rendre à Bethléhem, où ils trouvent le petit enfant et se mettent à raconter autour dâeux ce qui leur avait été révélé. Tous étaient dans lâétonnement de leurs récits, mais Marie conservait toutes ces choses dans son cÅur. Les bergers sâen retournent, glorifiant Dieu (15-20).
Verset 1
Naissance de Jésus (1-20)
En ces jours-là , expression un peu vague, désignant lâépoque qui suivit la naissance de Jean-Baptisteâ¯; celle-ci eut lieu six mois avant la naissance de Jésus (Luc 1.36).
Grecâ¯: toute la terre habitée être enregistrée.
Cette expression désigne lâempire romain, quâon appelait souvent le monde romain, ou simplement le monde, parce quâil renfermait tout le monde civilisé.
Un tel recensement consistait dans lâenregistrement de la population de chaque province, de chaque ville, ainsi que des biens des habitants. Il était destiné à faciliter la perception des impôts.
Cet événement de lâhistoire amena lâaccomplissement des prophéties, dâaprès lesquelles Jésus devait naître à Bethléhem (Matthieu 2.5). La naissance dâun enfant, qui nâétait pas prévue dans cette grande mesure politique, allait changer la face du monde.
La critique a fait à ce récit de Luc diverses objections. Elle lui a opposé dâabord le fait que les historiens du temps ne mentionnent pas ce recensement, qui pourtant était dâune grande importance.
Mais on sait ce que valent les conclusions fondées uniquement sur le silence. Et si lâhistoire nâa pas rapporté spécialement le recensement dont il sâagit ici, elle permet de constater que ce même César Auguste sâétait longuement occupé de travaux de statistiqueâ¯; il avait laissé à sa mort un état des ressources de tout lâempire, qui fut communiqué au sénat et qui renfermait le chiffre
On objecte encore quâune telle mesure nâaurait pas dû comprendre la Judée, qui, sous le gouvernement dâHérode, nâavait point encore été réduite en province romaine. Mais il ne faut pas oublier que ce prince, qui ne régnait que par la faveur de lâempereur, ne jouissait que dâune indépendance très relative. Depuis la prise de Jérusalem par Pompée, les Juifs payaient un tribut à lâempire et prêtaient serment de fidélité à lâempereur (Josèphe, Antiquités Juives, XVII, 2, 4).
Pourquoi donc César Auguste nâaurait-il pas appliqué son décret au gouvernement dâHérode, quâil considérait plutôt comme son vassal que comme un prince souverainâ¯? Seulement, on peut admettre que lâexécution de cette mesure fut confiée, non à des Romains, mais à des Juifs, serviteurs dâHérode, ce qui ferait comprendre pourquoi elle provoqua moins dâopposition quâun autre recensement plus récent (voir la note suivante) et pourquoi, selon lâusage des Juifs, Joseph et Marie durent se rendre à Bethléhem, leur lieu dâorigine (voir, pour plus de détails et de preuves historiques, Godet, Commentaire sur lâÃvangile de saint Luc).
Verset 2
Cette remarque, incidemment jetée dans le récit, a donné lieu à un reproche adressé à Luc. Il aurait commis une double erreurâ¯: dâabord, en confondant le recensement dont il parle avec un autre qui eut lieu dix ans plus tard, sous le gouvernement de Quirinius et ensuite, en admettant que ce personnage était déjà gouverneur de Syrie à lâépoque dont il parle.
Il y a là , en effet, une sérieuse difficulté et lâon remplirait des volumes de tout ce qui a été écrit pour lâaplanir.
Mais il faut remarquer que la première de ces erreurs, câest-à -dire la confusion des deux recensements, nâexiste pas.
En effet, le but évident de Luc, dans ce verset, est précisément dâétablir une distinction entre les deux recensementsâ¯; car dire que ce fut ici le premier suppose nécessairement quâil y en eut un second. Ce second eut lieu, en effet, comme le rapporte lâhistorien Josèphe (Antiquités Juives, XVIII, 1), non sous le règne dâHérode, mais après la destitution dâArchélaüs et lorsque la Judée, devenue province romaine, eut été placée sous lâautorité de Quirinius, gouverneur de Syrie.
Ce recensement, resté célèbre dans lâhistoire juive, parce quâil donna lieu à une révolte sanglante du peuple, était connu de tout le mondeâ¯; et Luc lâignorait moins que personne, puisquâil en parle avec détail dans le livre des Actes (Actes 5.37) où il nomme le principal auteur de cette révolte, «â¯Judas le Galiléen, aux jours du dénombrementâ¯Â».
Il ne reste donc que lâerreur de chronologie qui fait Quirinius gouverneur de Syrie sous le règne dâHérode, à lâépoque de la naissance de Jésus. Cette erreur est considérableâ¯; aussi a-t-on eu recours pour lâexpliquer à toutes les ressources de la critique du texte et de lâexégèse. Le texte offre bien quelques légères variantes, mais qui sont sans importance pour la question.
Plusieurs critiques, Tholuck, de Pressensé, en prenant le mot premier (recensement) dans un sens différent, ont cru pouvoir traduire ainsiâ¯: «â¯Ce recensement eut lieu avant que Quirinius fût gouverneur de Syrieâ¯Â».
Dâautres interprètes, en changeant un simple accent grec au premier mot de la phrase, traduisent au lieu deâ¯: ce recensement, «â¯le premier recensement lui-mêmeâ¯Â» (celui quâon appelle premier depuis la domination romaine et qui est si connu), «â¯eut lieu sous le gouvernement de Quiriniusâ¯Â».
Le verset 2 serait dâaprès M. Godet, qui a recours à cette accentuationâ¯:
Ceux qui estimeront ces tentatives dâexplication, sinon inadmissibles, du moins quelque peu forcées, trouveront plus simple de supposer que Quirinius, qui, on le sait par lâhistoire (Tacite Ann. III, 48), eut les honneurs du triomphe pour une victoire remportée à cette époque sur une peuplade de Cilicie, exerça déjà alors un commandement en Syrie et présida comme commissaire impérial au recensement dont parle Luc.
Le mot traduit ici par gouverneur sâappliquait à toute charge élevée dans lâÃtat. Cette explication, en faveur de laquelle on peut faire valoir des raisons sérieuses, est celle de Hug, Neander (voir le Commentaire de M. Godet sur notre passage).
Ceux quâaucune de ces interprétations ne satisfait, attribuent à Luc, sur ce point, un défaut de mémoire, quâil est bien difficile dâadmettre à propos de faits dâune si grande notoriété, surtout en présence de sa déclaration si positive, dâaprès laquelle il a «â¯suivi avec exactitude toutes ces choses dès lâorigineâ¯Â» (Luc 1.3).
Verset 3
Non celle de son domicile, mais celle de son origine.
Ceci aussi prouve que le recensement se fit, non par des employés romains, qui lâauraient effectué pour chacun au lieu de son domicile, mais par des Juifs, serviteurs dâHérode, qui inscrivaient les habitants dans leur tribu et à leur lieu dâorigine (voir verset 4).
Verset 4
Voir sur Nazareth Matthieu 2.23, note et sur Bethléhem Matthieu 2.1, note et 1 Samuel 16.1â¯; 1 Samuel 17.12.
Les motsâ¯: maison et famille de David ne sont pas synonymes.
Tous les descendants de chacun des douze fils de Jacob formaient une tribuâ¯; les fils de ces patriarches, divisés en branches diverses, formaient les famillesâ¯; enfin, les diverses familles provenant de chaque branche étaient les maisons.
Par les deux termes dont il se sert, Luc veut marquer que Joseph appartenait à la famille de David et descendait directement de lui.
Verset 5
Marie était bien alors la femme de Joseph (Matthieu 1.24)â¯; Codex Sinaiticus, B, D omettentâ¯: sa femme, mais il est plus probable que ce mot ait été retranché quâajouté postérieurementâ¯: «â¯sa femme qui lui avait été fiancéeâ¯Â», ou «â¯sa femme fiancéeâ¯Â».
Luc, par ces termes, exprime exactement et délicatement la pensée de Matthieu (Matthieu 1.25).
Verset 7
Lâaccord de Luc avec Matthieu dans lâemploi de ce termeâ¯: fils premier-né, est remarquable (Matthieu 1.25, note). Ce terme implique que Marie a eu dâautres enfants après celui-ci.
Peut-être nây avait-il à Bethléhem quâune seule hôtellerie, qui se trouvait remplie dâétrangers, par la même cause qui y avait amené Joseph et Marieâ¯; ou bien, sâil y en avait plusieurs, ils avaient dû, dans leur pauvreté, choisir la plus modeste. Le terme employé par Luc peut désigner aussi un logement dans une maison amie (Luc 22.11).
De ce que le petit enfant fut couché dans une crèche, on a conclu, avec assez de vraisemblance, que ses parents habitaient lâétable où elle se trouvait.
Selon une ancienne tradition, provenant de Justin et dâOrigène, câétait une grotte située près de la ville et sur laquelle Hélène, mère de Constantin fit plus tard bâtir une église (voir Robinson, Voyage en Palestine et en Syrie, page 159 et suivantsâ¯; Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, II).
Celui qui devait renouveler la face du monde naquit dans une crèche et mourut sur une croixâ¯!
Verset 8
Grecâ¯: qui veillaient les veilles de la nuit sur leur troupeau. La nuit était divisée en quatre veilles de trois heures (Matthieu 14.25â¯; Luc 12.38).
Lâusage de passer la nuit en plein air avec les troupeaux existe encore en Orient.
Verset 9
Le mot grec que nous traduisons parâ¯: se présenta à eux, signifie littéralementâ¯: se trouva là avec eux.
Il sâapplique à des apparitions dâanges (Luc 24.4â¯; Actes 12.7), mais il se dit aussi (Luc 20.1) dâhommes qui surviennent inopinément.
Par la gloire du Seigneur, il faut entendre une lumière céleste, symbole de celle que Jésus apportait à la terre.
Sur la crainte des bergers, voir Luc 1.12, note.
Verset 10
Grecâ¯: je vous évangélise une grande joie, termes dont le sens est rendu dans notre version. Cette grande joie, joie du salut, est destinée par Dieu à tout le peupleâ¯; le peuple dâIsraël dâabord, qui, tout entier, aurait pu la recevoirâ¯; le peuple de Dieu ensuite, recueilli du sein de toutes les nations.
Verset 11
Un Sauveur, voilà le mot principal de ce message de lâange, le sujet de la grande joie quâil annonce. Les bergers doivent savoir encore que ce Sauveur est Christ, Oint de Dieu, le Messie quâils attendaient avec tous les Israélites pieux (comparer Matthieu 1.16, note). Il est enfin Seigneur, «â¯le Seigneur de tousâ¯Â» (Actes 10.36), celui que toute langue doit confesser comme tel (Philippiens 2.11).
Il ne faut jamais oublier que, dans la version grecque des Septante, dâoù le langage du Nouveau Testament est tiré, le mot de Seigneur est la traduction constante du nom de Jéhova.
La juxtaposition des termesâ¯: Christ Seigneur, sans et, paraît étrange.
On a supposé que nous avions ici la traduction erronée de lâexpression hébraïqueâ¯: «â¯Messie (de) Jéhovaâ¯Â», expression qui aurait été exactement rendue au verset 26. Nây aurait-il pas plutôt une faute dans le texte, quâon devrait corriger dâaprès le verset 26â¯? Les manuscrits, il est vrai, ne présentent pas trace de variante.
Les motsâ¯: dans la ville de David rappelaient à des Israélites la prophétie qui venait de sâaccomplir (Michée 5.2).
Verset 12
Ce signe était bien suffisant pour que les bergers trouvassent, dans le village de Bethléhem et dans une crèche, un petit enfant qui venait de naître (aujourdâhui, verset 11).
Par là aussi le Sauveur nouveau-né se trouvait à leur portéeâ¯; il leur était accessible dans leur humble position. Si on leur avait annoncé sa naissance dans le palais dâHérode, ils nây seraient pas allés ou nây auraient pas été admis.
Un petit enfant, câest le signe de notre humanitéâ¯; une crèche, câest le signe de la pauvretéâ¯: double abaissement du Fils de Dieu et du Fils de lâhommeâ¯!
La plupart des manuscrits portentâ¯: «â¯emmailloté et couché dans une crècheâ¯Â». Les mots soulignés manquent dans Codex Sinaiticus, Dâ¯; ils ont été ajoutés dâaprès le verset 7.
Verset 13
Lâarmée céleste, ce sont les anges, intelligences pures et heureuses, dont Dieu a rempli le monde invisible et dont il fait ses messagers (1 Rois 22.19â¯; 2 Chroniques 18.18â¯; Psaumes 103.21â¯; Matthieu 26.53).
Ces anges prennent part avec amour à la grande Åuvre de notre rédemption (Luc 15.10â¯; Hébreux 1.14)â¯; ils se retrouvent, exerçant un saint ministère, dans les moments les plus solennels de la vie du Sauveur (Luc 1.19-26â¯; Matthieu 4.11â¯; Luc 22.43â¯; Luc 24.4â¯; Actes 1.10).
Ici, des anges sont les premiers prédicateurs de lâÃvangileâ¯; des bergers en sont les premiers auditeurs. Petitesse et grandeur, tels sont les deux caractères de ces inimitables récits (verset 9, note).
Verset 14
En conservant la leçon du texte reçu, ce magnifique cantique se divise naturellement en trois sentences, dont les deux premières sont parallèles et dont la troisième indique la cause ou le fondement des deux autres.
Par la rédemption du monde que chantent les anges, Dieu sâest glorifié dans les lieux très hauts, aux yeux des anges et des justes (Luc 19.38â¯; Ãphésiens 3.10)â¯; la paix est faite sur la terre, car les hommes se sont réconciliés avec Dieu et les uns avec les autres.
Enfin, il en est ainsi, grâce à la manifestation de la miséricorde infinie de Dieu, de sa bienveillance envers les hommesâ¯; tel a été son bon plaisir. Il faut remarquer lâharmonie de ces contrastesâ¯: gloire et paix, dans les lieux très hauts et sur la terre, Dieu et les hommes.
Et ce nâest pas un vÅu quâexpriment les angesâ¯: ils chantent ce qui est, dans le dessein de Dieu et ce qui sera pleinement réalisé en tous ceux qui auront part à la rédemption quâils annoncent. Jusque-là , nous pouvons et devons faire des vÅux et des prières pour le plein accomplissement de cette Åuvre divine.
Ce verset présente une variante qui se lit dans Codex Sinaiticus, A, B, D, lâItala et qui est admise par la plupart des critiques. Elle donne au dernier membre de la phrase un autre tour et, si lâon adopte lâexplication vulgaire, un sens tout différentâ¯: Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.
Nous aurions donc ici lâexpression, non de la bienveillance de Dieu, de son amour, mais dâune disposition du cÅur de lâhomme nécessaire pour avoir la paix. La Vulgate a popularisé en France cette version, qui convient parfaitement aux tendances pélagiennes du catholicisme. Mais la leçon du texte reçu a pour elle des autorités critiques considérables, la plupart des majuscules et des versions.
Et même en admettant la variante, il faut traduireâ¯: aux hommes de la bienveillance (de Dieu), ou, comme Rillietâ¯: «â¯parmi les hommes de prédilectionâ¯Â» car le mot grec exprime, non un sentiment de lâhomme envers Dieu, mais une disposition miséricordieuse de Dieu envers lâhomme (Matthieu 11.26â¯; Ãphésiens 1.5-9â¯; Philippiens 2.13). Il en est ainsi du verbe formé de la même racine (Matthieu 3.17â¯; Matthieu 17.5â¯; Marc 1.11â¯; Luc 3.22).
Verset 15
Le texte reçu avec A, D, majuscules porte iciâ¯: les hommes aussi, les bergers, se dirent, etc. Si cette leçon est authentique, elle établit un contraste entre les anges et les hommesâ¯; les anges se retirentâ¯; et les hommes sâempressent de suivre la révélation quâils viennent de recevoir.
Grecâ¯: «â¯voyons cette parole qui est arrivée, ou accomplie et que le Seigneur nous a fait connaîtreâ¯Â».
Il est possible quâil ne faille voir dans les termes soulignés quâun hébraïsme, signifiant la chose qui vient de nous être annoncéeâ¯; mais comme câest la parole des anges qui importe aux bergers et quâils veulent vérifier en allant à Bethléhem, il est possible aussi que Luc prenne le mot dans ce sens.
Verset 16
Le verbeâ¯: ils trouvèrent est composé dâune particule grecque qui indique une découverte successiveâ¯: ils aperçurent Marie, puis Joseph, puis le petit enfant.
Peut-être aussi Marie est-elle nommée avant Joseph, parce que câétait la mère qui, avec le petit enfant, importait le plus aux bergers.
Verset 17
Dans lâoriginal, ayant vu nâa pas de régime.
Ainsi les bergers furent les premiers dâentre les hommes à annoncer ce que Dieu venait de révéler.
Verset 19
Il faut remarquer ceâ¯: Mais Marie, effacé par la plupart de nos versionsâ¯; il indique le contraste entre ce qui se passe en elle et lâétonnement encore très extérieur et superficiel de ceux qui entendirent les récits des bergers.
Pour elle, elle conservait toutes ces choses sans en rien perdre et elle les méditait (grec les comparait) dans son cÅur.
Elle comparait ce qui lui avait été divinement annoncé, neuf mois auparavant, avec ce qui lui arrivait et son cÅur était pénétré de la fidélité de Dieu dans lâaccomplissement de sa parole. M. Godet voit dans cette remarque du verset 19 lâindice que tout ce récit a pour auteur Marie elle-même.
Verset 20
Les bergers aussi savent maintenant quâil y a pleine harmonie entre ce qui leur a été dit et ce quâils ont entendu et vu.
Le premier de ces verbes se rapporte sans doute au récit quâon leur a fait des circonstances extraordinaires qui ont précédé la naissance de Jésusâ¯; le second, à ce quâils ont pu contempler de leurs propres yeux. Voilà pourquoi ils glorifient et louent Dieu.
Verset 21
La circoncision
Lâenfant reçoit le nom de Jésus (21).
La présentation dans le temple
Ses parents amènent lâenfant au temple pour accomplir les prescriptions-de la loi relatives à la purification de la mère et à la consécration du fils premier-né. Ils offrent le sacrifice des pauvres (22-24).
Jésus accueilli par Siméon et par Anne
Le retour à Nazareth
Marie et Joseph rentrent à Nazareth, où lâenfant se développe corporellement et spirituellement sous lâaction de la grâce divine (39, 40).
La circoncision et la présentation de lâenfant dans le temple (21-40)
Tout enfant israélite mâle devait être circoncis le huitième jour (Genèse 17.12â¯; Lévitique 12.3).
Câétait là le signe distinctif de lâalliance que Dieu traita avec Abraham et qui, comme le baptême, était le symbole de la purification. Câest dans cette cérémonie quâon donnait son nom au petit enfant (Luc 1.59 et suivants).
Jésus, dès son entrée dans la vie, entre dans lâalliance de son peupleâ¯; il est soumis à la circoncision. Il est «â¯né de femmeâ¯Â» et «â¯né sous la loiâ¯Â» (Galates 4.4, note). Câest par là quâil a commencé à réaliser son nom de Jésus, ou Sauveur.
Verset 22
Ce pronom pluriel leur (grec dâeux) purification a embarrassé les copistes, comme il embarrasse encore les interprètes.
Le texte reçu, avec quelques minuscules seulement, le remplace par le pronom féminin dâelle, se rapportant à Marie seule et D par le pronom masculin singulier de lui, se rapportant à lâenfant.
Quelques interprètes ont pensé que ce pronom pluriel devait sâappliquer aux Juifs en général, à leur usage relatif à la purification des nouvelles accouchées. Mais le contexte oblige à le rapporter soit dâune manière indéterminé à toute la famille qui devait se rendre à Jérusalem pour une double cérémonie religieuse, soit à Marie et à Joseph qui sont le sujet du verbe. On a proposé de le rapporter à Marie et à lâenfant, mais cela nâest pas indiqué dans la construction de la phrase et Jésus nâavait pas à être purifié.
Il est vrai que Joseph non plus nâavait pas à se purifier, mais, comme le remarque M. Godet, il eût été, en tant que chef de famille, responsable, si la purification nâavait pas été accomplie. La loi de Moïse prescrivait (Lévitique 12.2 et suivants) quâaprès sept jours de souillure légale et trente-trois jours passés dans la retraite, la mère israélite devait offrir pour sa purification un sacrifice, dont la nature est indiquée ci-après (verset 24).
Verset 23
Grecâ¯: sera appelé saint au Seigneur, câest-à -dire lui sera consacré, sera mis à part pour son service (Exode 13.2â¯; Nombres 3.12).
Dâaprès ce dernier passage, tout premier-né appartenait à lâÃternel et devait être exclusivement consacré à son serviceâ¯; mais la tribu de Lévi ayant été choisie pour ce service, il fallait que tous les premiers-nés des autres tribus fussent rachetés à prix dâargent (Nombres 8.16â¯; Nombres 18.15-18), afin que le droit divin fût constaté et que le futur chef de famille se souvînt toujours de ses saintes obligations.
Câest là aussi le sens de cette expressionâ¯: le présenter au Seigneur. En ceci, comme dans sa circoncision (verset 21), comme plus tard dans son baptême, il fallait que Jésus «â¯accomplît toute justiceâ¯Â» (Matthieu 3.15).
Verset 24
Après avoir dit (verset 23) ce qui concernait lâenfant, Luc revient à la mère et à sa purification (verset 22).
Elle devait offrir un agneau en holocauste et un jeune pigeon ou une tourterelle pour le péchéâ¯; mais, si ses moyens ne le lui permettaient pas, elle pouvait remplacer ce sacrifice par celui de deux tourterelles ou de deux jeunes pigeons (Lévitique 12.6-8).
Luc ne mentionne ici que ce dernier sacrifice, celui des pauvres, parce que ce fut celui de Marie. Alors déjà sâaccomplit une parole profonde de saint Paul (2 Corinthiens 8.9).
Verset 25
Siméon est inconnu dans lâhistoireâ¯; son nom signifie «â¯exaucementâ¯Â». Il était juste (comparez Luc 1.6, note) et pieux (ce mot a aussi le sens de prudent, circonspect, intelligent)â¯; il attendait la venue du Sauveur, ici désignée par ce terme si beau et si intimeâ¯: la consolation dâIsraël.
Ce mot est emprunté aux promesses de Dieu données par les prophètes et sur lesquelles reposait toute lâespérance de ce saint vieillard (Ãsaïe 40.1-2â¯; Ãsaïe 49.13â¯; Ãsaïe 51.3â¯; Ãsaïe 51.12â¯; Ãsaïe 61.1-3).
On voit par les exemples de Siméon, dâAnne (verset 38), de Zacharie, de Joseph dâArimathée (Marc 15.43) et dâautres encore, quâil y avait dâhumbles Israélites qui étaient prêts à recevoir le Seigneur sous quelque chétive apparence quâil plairait à Dieu de le leur manifester.
Le sacerdoce officiel nâaccueillit pas le Seigneur qui, pour la première fois, entrait dans son temple (Malachie 3.1). Un sacerdoce libre sâétait formé pour le suppléerâ¯; il est représenté par Siméon et Anne.
La source de la vie religieuse de Siméon est clairement indiquée. Câétait lâEsprit-Saint qui était sur lui. Dâaprès les expressions de lâoriginal, on pourrait traduireâ¯: qui était venu sur lui, câest-à -dire que, dans ce moment solennel de sa vie, il reçut une nouvelle mesure de cet Esprit divin qui lui communiqua le don de prophétie (versets 26, 27 et 30 et suivants, verset 34).
Verset 26
Le Christ du Seigneur, terme de lâAncien Testament qui signifie le Messie ou lâOint de lâÃternel, le Sauveur que lâÃternel avait promis à son peuple et quâil venait de lui donner (Sur le mot que nous traduisons par «â¯divinement avertiâ¯Â», voir Matthieu 2.12-22â¯; Hébreux 11.7â¯; Actes 10.22).
Il faut remarquer cette antithèseâ¯: «â¯ne pas voir la mort avant dâavoir vu le Christâ¯Â».
Verset 27
«â¯Il vint dans le temple dans lâEspritâ¯Â», ou par lâEsprit, câest-à -dire éclairé et conduit par lâEsprit et câest par cet Esprit quâil reconnut aussitôt son Sauveur dans le petit enfant (verset 30).
Ce qui était en usage, selon la loi, a été décrit au verset 23.
Verset 30
Chaque mot de ce beau cantique a une signification profondeâ¯: Maintenant que ta parole est accomplie (verset 26), que mes yeux ont vu ton salut, tu laisses aller ton serviteur (grec)â¯; tu le délies de toutes les servitudes de la vie, tu le mets en liberté pour quâil sâen aille jouir de la pleine possession de la lumière et de la paixâ¯! (Genèse 15.15â¯; 2 Rois 22.20)
Il faut remarquer ce verbe au présent qui exprime lâattente prochaine de cette délivranceâ¯; Siméon sent que rien ne le retient plus sur la terre. Mais il sâen remet à Dieu quâil appelle Maître, souverain dominateur de sa vie et de toutes choses.
Verset 32
Par lâEsprit qui est en lui (verset 26), Siméon devient prophèteâ¯; il ne parle plus de lui, sa pensée sâélève jusquâà ce salut que Dieu a préparé pour tous les peuples et que tous verront (grec devant la face de).
Cette préparation a eu lieu durant des siècles par toutes les révélations de lâancienne alliance. Ce grand salut destiné à tous se répartit en deux courants divers.
Dâune part, il est lumière pour éclairer les nations païennes (grec), pour la révélation des nations qui, pour la révélation qui leur est destinée, à elles, sont plongées dans les ténèbres les plus profondesâ¯; dâautre part, il est la gloire du peuple dâIsraël qui, tout en ayant part à ce salut, aura lâimmortel honneur de lâavoir donné au monde (Ãsaïe 46.13).
On peut faire dépendre les mots lumière et gloire du verbeâ¯: que tu as préparé et traduireâ¯: «â¯que tu as préparé comme lumièreâ¦et gloire,â¦ou lâon peut les considérer comme une apposition du mot salutâ¯Â».
Ces vues lumineuses sur lâuniversalité du salut ne sâexpliquent en Siméon que par lâaction de lâEsprit qui était sur lui et par la connaissance quâil avait des prophéties (Ãsaïe 42.6â¯; Ãsaïe 60.3)â¯; car même les apôtres ne les comprendront que par une révélation spéciale (Actes 10.1) et plusieurs Juifs, après leur conversion au christianisme, y trouveront encore un sujet de scandale (Actes 11.2-3).
Verset 33
Le texte reçu, avec la plupart des majuscules (Codex Sinaiticus, B. D exceptés) et lâItala, porte Joseph, au lieu de son pèreâ¯; correction dictée par une préoccupation dogmatique, bien inutile, puisque Luc lui-même vient de parler des parents du petit enfant (verset 27).
Nul ne pouvait sây méprendre, après le récit qui précède (Luc 1.35). Le langage de lâévangéliste est conforme aux apparences et même à dâimpérieuses convenances.
Ils étaient dans lâétonnement ou lâadmiration (le mot grec a les deux sens), malgré tout ce quâils savaient déjà concernant le petit enfant. Câest que, sous la forme dâune prophétie, les paroles de Siméon leur ouvraient des horizons plus vastes encore que ce qui leur avait été révélé jusque-là .
Verset 34
Les bénit, câest-à -dire les parentsâ¯; il les bénit au nom de Dieu, implore sur eux la bénédiction divine.
Les promesses magnifiques quâils venaient dâentendre pouvaient faire naître dans le cÅur de Joseph et de Marie des espérances charnelles, pleines dâillusionsâ¯; Siméon les réprime en leur présentant lâaspect douloureux de lâavenir réservé à leur enfant. Il adresse les sérieuses paroles qui suivent à Marie, à la mère personnellement, parce que cette prophétie la concernait directement.
Lâexpressionâ¯: celui-ci est (grec) mis pour, indique la destination dâune personne ou dâune chose, selon le dessein de Dieu (Philippiens 1.16â¯; 1 Thessaloniciens 3.3).
Ici ce dessein de Dieu est déterminé par les dispositions opposées de ceux auxquels le Sauveur est envoyéâ¯: aux uns, il sera une occasion de chute, aux autres de relèvement.
Ces expressions reposent sur une image empruntée à Ãsaïe (Ãsaïe 8.14), qui annonce que lâÃternel lui-même sera une «â¯pierre dâachoppement, un rocher de chute aux deux maisons dâIsraëlâ¯Â».
Partout où la vérité se présente à une âme, un jugement divin sâexerce en elleâ¯; par son incrédulité et son endurcissement, elle tombe (comparer Matthieu 21.44â¯; Romains 9.33â¯; 1 Pierre 2.6 et suivants).
Mais la crise peut avoir une tout autre issueâ¯: par la repentance, par la foi, lââme se relève jusquâà la plénitude de la vie morale et spirituelle.
Dans ce double sens, la présence du Sauveur est toujours un signeâ¯; et Siméon prévoit quâil sera (grec) mis pour un signe (comparez Ãsaïe 11.12â¯; Ãsaïe 13.2â¯; Ãsaïe 5.26â¯; la version grecque traduit par signe le mot hébreu que nos versions rendent parâ¯: «â¯bannière, signalâ¯Â») contredit, ou auquel on contredira. On sait combien cette prophétie fut littéralement accomplie dans la vie de Jésus et combien elle lâest encore pour ses serviteurs les plus fidèles (Hébreux 12.3â¯; Actes 28.22).)
Verset 35
Cette contradiction ira jusquâà clouer le Sauveur sur la croixâ¯; câest alors que, semblable à une épée tranchante, une douleur sans nom transpercera lââme de sa mère témoin de son supplice (Jean 19.25).
Câest aussi en présence de la croix que les pensées du cÅur se révèlent, selon la foi ou lâincrédulité, lâamour ou la haine à lâégard du Crucifié.
Il est possible que les motsâ¯: afin que les pensées du cÅur de plusieurs soient révélées indiquent la raison pour laquelle cette grande douleur ne peut être épargnée à Marieâ¯; mais il est plus naturel dây voir la conclusion de toute la prophétie des versets 34 et 35â¯: la croix, couronnement de lâÅuvre du Messie, manifestera dans toute sa profondeur lâopposition des hommes et mettra au jour leurs dispositions secrètes, en les contraignant à se prononcer pour ou contre le Sauveur (1 Corinthiens 1.23).
Verset 37
Anne, fille de Phanuel, nâest connue dans lâhistoire évangélique que par ce trait.
Le mot de prophétesse indique que, comme Siméon, elle avait reçu lâesprit de prophétie, par lequel elle aussi reconnut dans le petit enfant le Sauveur promis et en glorifia Dieu (verset 38).
Lâévangéliste rappelle encore à sa louange quâaprès un temps assez court de mariage, elle avait vécu jusquâà lââge de quatre-vingt-quatre ans dans un long veuvage, ce qui était considéré comme très honorable chez les Juifs. M. Godet traduitâ¯: «â¯veuve depuis déjà quatre-vingt-quatre ansâ¯Â». Cela justifierait lâaffirmation du récit quâelle était (grec) avancée en beaucoup de jours.
Touchant portrait dâune veuve dont la piété remplissait toute la vieâ¯! Saint Paul décrit à peu près dans les mêmes termes la veuve chrétienne «â¯réellement veuveâ¯Â» (1 Timothée 5.5).
Les mots nuit et jour signifient sans doute quâelle assistait à des services religieux qui avaient lieu le soir et le matin avant le lever du jour, ou quâelle passait une partie de ses nuits en prières.
Verset 38
Les motsâ¯: elle louait Dieu (texte reçu, le Seigneur), pourraient se traduireâ¯: confessait ou glorifiait Dieu.
Ce verbe est composé dâune particule qui signifie à son tourâ¯; allusion au cantique de Siméon, auquel Anne répondait par ses louanges.
Les paroles dâAnne ne sont pas rapportées, parce que sans doute elles exprimaient les mêmes pensées que celles de Siméon (verset 29).
En outre, par lâesprit de prophétie qui lâanimait, elle parlait de lui (de Dieu) et des glorieuses révélations quâil venait dâaccorder à son peuple.
Le texte reçu, porteâ¯: Ceux qui attendaient la délivrance (grec la rédemption) dans Jérusalem. La leçon de Codex Sinaiticus, B. versions et Pères, est admise par la plupart des critiques modernes. Ils considèrent celle du texte reçu comme une correction de cette expression insoliteâ¯: délivrance de Jérusalem. Il faut supposer que la capitale est prise pour le pays entier (comparer Ãsaïe 40.2).
Verset 39
Luc 1.26â¯; Matthieu 2.23.
Luc passe sous silence divers faits rapportés par Matthieuâ¯: la visite des mages, la fuite en Ãgypte, le meurtre des petits enfants de Bethléhem, soit que ces faits ne rentrassent pas dans son plan, soit quâil les ait ignorés.
La critique négative sâest hâtée de déclarer les deux récits inconciliables. Elle oublie que, pendant les quarante jours qui sâécoulèrent entre la naissance de Jésus et sa présentation dans le temple, bien des événements avaient pu sâaccomplir à Bethléhem. Elle oublie encore que le retour de la sainte famille à Nazareth nâa pas eu lieu nécessairement aussitôt après la présentation au temple. Le voyage en Ãgypte suivit celle-ci et lâétablissement de la famille à Nazareth ne se fit quâaprès son retour dâÃgypte (Matthieu 2.23).
Les faits rapportés sâenchaînent naturellement et les deux récits se complètent (comparer Matthieu 2.16, note, voir, sur ces questions historiques, la belle dissertation de M. Godet dans son Commentaire sur Saint Luc, tome I, page 218 de la 3e édition et comparez Jules Bovon, Théologie du Nouveau Testament, I, page 213 et suivants).
Verset 40
Par ces quelques traits, Luc nous donne une idée du développement graduel qui sâaccomplit en Jésus durant son enfance. Câest ce quâil avait fait pour Jean-Baptiste (Luc 1.80).
Pour Jésus il répétera plus loin cette esquisse (verset 52).
Il grandissaitâ¯; ce mot indique le développement physique, tandis que les termesâ¯: il se fortifiait, complétés par ceux-ciâ¯: étant rempli de sagesse, décrivent les progrès intellectuels, spirituels et religieux.
La sagesse, comprenant la connaissance de Dieu et celle des hommes, dans son application pratique à la vie, fut le trait saillant du caractère de Jésus enfant. Jésus passa par toutes les phases dâun développement normal, le seul qui se soit accompli sur la terre, le seul qui ait été exempt de toutes les atteintes délétères du mal et se soit poursuivi dâune manière harmonique par une communion constante avec Dieu (verset 49).
Cette dernière pensée est clairement indiquée par ces belles parolesâ¯: et la grâce de Dieu était sur lui.
Grâce (charis) signifie aussi faveur, amourâ¯; tout en Jésus était agréable à Dieu.
Le texte reçu porteâ¯: «â¯il se fortifiait en espritâ¯Â»â¯; ce dernier terme, inauthentique, a été copié de Luc 1.80.
Verset 42
Dâaprès la loi (Exode 23.17â¯; Exode 34.23â¯; Deutéronome 16.16), tous les Israélites hommes devaient se rendre chaque année à Jérusalem pour y célébrer les trois grandes fêtes de Pâque, de Pentecôte et des Tabernacles.
La loi ne prescrivait rien aux femmes, mais elles sây rendaient fréquemment, quand leur piété leur en inspirait le désirâ¯; ce fut le cas pour Marie. Quant aux jeunes gens, les préceptes rabbiniques ordonnaient quâils fussent conduits au temple un ou deux ans avant lââge de treize ans, à partir duquel ils étaient tenus de remplir toutes les obligations légales et devenaient les fils de la loi.
Verset 43
Les jours, peuvent être les sept jours prescrits par la loi pour la durée de la fête ou les quelques jours quâils sâétaient proposé de passer à Jérusalem, car la présence a la fête nâétait obligatoire que les deux premiers jours (Exode 12.15â¯; Lévitique 23.6â¯; Deutéronome 16.3).
Verset 45
Une journée de chemin.
Ce fut le soir, sans doute, remarque M. Godet, au moment où chaque famille se réunissait pour la nuit, que Marie et Joseph sâaperçurent de lâabsence de lâenfant.
Dâautres, insistant sur lâimparfaitâ¯: ils le cherchaient, pensent quâils le cherchèrent déjà tout en faisant cette journée de marche.
Au premier abord, on a de la peine à comprendre que Jésus soit reste seul à Jérusalem et que ses parents aient quitté la ville sans sâinquiéter de son absence. Aussi une certaine critique sâest-elle empressée dâaccuser lâenfant dâun manque dâégards envers ses parents et ceux-ci de négligence. Quant à ces derniers, lâexpression de Lucâ¯: pensant quâil était dans la (grec) compagnie de route, indique une circonstance qui peut mettre en quelque mesure leur responsabilité à couvert.
En effet, les caravanes de pèlerins se composaient de parents et dâamis (verset 44) parmi lesquels un enfant de douze ans pouvait être en parfaite sécurité.
Pour ce qui est de Jésus, nous touchons à un moment de sa vie qui déjà lâélève au-dessus des conditions ordinaires. Dâune part, Luc a soin de signaler la soumission de lâenfant à sa famille (verset 51)â¯; dâautre part, la parole de Jésus quâil va rapporter (verset 49) explique pleinement ses motifs.
Pour lui, les jours de la belle fête de Pâque, quâil a célébrée pour la première fois et dont il pénétrait déjà la signification religieuse, avaient laissé dans son cÅur des impressions profondes, auxquelles il se livre avec bonheur et sans arrière-pensée.
Le sentiment croissant de son rapport tout spécial avec Dieu lâélève en ce moment au-dessus des relations purement humaines. Câest ce quâil déclarera expressément plus tard (Marc 3.32 et suivantsâ¯; Jean 2.4).
Verset 46
Par ces trois jours il faut entendre la première journée de chemin quâils avaient faite, une seconde pour retourner à Jérusalem et la troisième, celle où ils le trouvèrent.
Dans le temple, ou le lieu sacré, câest-à -dire dans quelque salle dépendante de lâédifice, ou même sur la terrasse. Les membres des sanhédrins sây réunissaient le jour du sabbat et à lâépoque des fêtes et enseignaient.
Lâexpressionâ¯: assis au milieu des docteurs, ne signifie point que Jésus occupas un siège au même rang quâeuxâ¯; mais que, dans le cercle quâils formaient, il sâétait placé parmi les auditeurs. Dans ces instructions religieuses les docteurs adressaient aux assistants des questions et répondaient aux leurs. De là ces expressions choisies à dessein et quâil faut bien remarquerâ¯: les écoutant et les interrogeant, ou leur adressant des questions dans le désir de sâinstruire.
Luc nâa nullement lâintention dâériger lâenfant Jésus en petit docteur, comme le font les évangiles apocryphes.
Verset 47
Grecâ¯: ils étaient hors dâeux-mêmes.
Son intelligence des vérités religieuses paraissait, soit dans les questions quâil faisait, soit dans ses réponses à celles quâon lui adressait. Ainsi se vérifiait la parole de lâévangéliste (verset 40).
Comparer sur lâéducation de Jésus et spécialement sur cette première visite à Jérusalem, Edersheim, La société juive, traduit par G. Roux, ch. VII
Verset 48
Lâétonnement des parents vient de ce quâils ne sâétaient point attendus à le trouver dans un tel lieu et engagé dans de tels entretiens. Jamais encore Jésus ne sâétait ainsi produit publiquement.
Il y a dans les paroles de Marie un ton de reproche qui vient, sans doute, de lâinquiétude quâelle avait éprouvée et quâelle exprime vivement. Certains critiques prétendent que Luc, en nous montrant Marie inquiète, oublie les révélations quâelle avait reçues.
Marie savait que son enfant était le Fils de Dieu, pouvait-elle dès lors éprouver de lâangoisse à son sujetâ¯?
M. Godet répondâ¯:
Verset 49
Grecâ¯: Quâest-ce que cela que vous me cherchiezâ¯? Quelle en est lâimportance, en comparaison de ce que jâavais à faireâ¯?
Sans cette version littérale, la question ne se comprend pas, car il est bien clair que le devoir de ses parents était de le chercher. La même tournure se retrouve dans Marc 2.16â¯; Actes 5.9, en grec et elle a partout le même sens. La question de Jésus est du reste expliquée par les paroles quâil ajoute (comparer verset 45, note).
Grecâ¯: Dans les choses de mon Père.
Un grand nombre dâanciennes versions et de Pères et plusieurs commentateurs modernes traduisentâ¯: dans les demeures (la maison) de mon Père.
M. Godet réunit les deux sensâ¯: là où on sâoccupe des affaires de Dieu. Il est plus naturel de choisir et dâadopter la première traduction, qui conserve le caractère indéterminé de lâexpression grecque.
Ainsi, Jésus avait alors déjà conscience de son origine divine. Il nomme Dieu son Père (il ne dit pas, il ne dira jamais notre Père), sentant que ce nom peut seul exprimer la réalité et lâintimité de son rapport avec Dieu. Il en est si rempli, quâil lui parait naturel dâoublier tout le reste pour être aux choses de son Pèreâ¯; câest là pour lui une nécessité moraleâ¯: Il fautâ¯; ne le saviez-vous pasâ¯?
Dans cette première parole de Jésus qui nous soit parvenue, tout est vérité, vie, amourâ¯; il ne faut point y chercher de dogmatique.
Verset 50
Cette observation encore a donné prise à la critique.
Si les récits de Luc (Luc 1.32) sont vrais, a-t-on dit, comment Marie ne comprend-elle pas que son fils doit être consacré tout entier aux affaires de son Pèreâ¯? Câest méconnaître la situation dans laquelle se trouvait Marie après ces douze années pendant lesquelles son fils sâétait développé dâune manière insensible.
Tous les parents ne sont-ils pas surpris quand un jour ils découvrent que leurs enfants ont cessé dâêtre des enfantsâ¯? Les parents de Jésus, tout prévenus quâils étaient, durent éprouver cette surprise avec une force redoublée.
Malgré la sagesse dont il était rempli, Jésus nâavait encore jamais exprimé dâune manière aussi claire son rapport spécial avec Dieuâ¯; la parole quâil vient de prononcer est donc pour Marie une révélation nouvelle qui ne pénétrera que par degrés dans son intelligence (comparer verset 23, note). Il était même nécessaire quâil en fût ainsi, pour que Marie pût conserver à lâégard de Jésus sa position de mère (verset 51).
Quelques interprètes ont vu dans cette paroleâ¯: mon Père, une allusion et une opposition à celle que Marie venait de prononcerâ¯: ton père et moi. Rien de plus improbable quâune telle pensée qui, même indirectement et discrètement exprimée, serait tout à fait déplacée dans ces circonstances.
Verset 51
Voir, sur ce retour à Nazareth, verset 39, note.
Par ce seul motâ¯: il leur était soumis, Luc décrit toute lâadolescence de Jésus dans ses rapports avec sa famille. La forme du verbe grec exprime la continuité ou la permanence de cette soumission.
La conscience quâil avait de son rapport unique avec son Père (verset 49), loin dâêtre en opposition avec cette humble obéissance, en était bien plutôt la source. Jésus fut ainsi le modèle de lâenfance, comme il est resté, pour tous les âges, le type accompli dâune vie humaine sans péché et se développant dans le bien absolu.
Voir verset 19, note. Le verbe employé ici signifie proprement conserver au travers des circonstances qui pouvaient les faire oublier.
Cette observation relative à Marie, ainsi que plusieurs autres traits de ces premiers récits qui sont des révélations de son expérience la plus intime, ne peuvent avoir été connus que par elle-même. On a donc pu supposer, avec toute vraisemblance, quâelle avait consigné ces précieux souvenirs dans quelque document de famille, dâou Luc a tiré les matériaux de ses deux premiers chapitres.
Verset 52
Comparer verset 40, note.
Quand il sâagit du petit enfant, Luc dit «â¯quâil grandissait et se fortifiaitâ¯Â»â¯; ici, lâadolescent fait des progrès, avance dans son développement physique et spirituel. Luc met la sagesse avant la stature, parce que câétait là le plus important à ses yeux et peut-être aussi pour marquer le développement des rapports intimes avec Dieu, que Jésus venait de révéler (verset 49) et qui étaient la source de toute sa sagesse.
Enfin Luc ajoute quâil faisait des progrès, non seulement dans la faveur et lâamour de Dieu, mais quâil inspirait aux hommes ce même sentiment.