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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-38
Plan du commentaire biblique de Luc 3
Apparition de Jean-Baptiste
La prédication de Jean
La fin du ministère de Jean
Hérode, repris par lui, le fait mettre en prison (19, 20).
Verset 1
Inauguration du ministère de Jésus
Chapitre 3 Le ministère de Jean-Baptiste et le baptême de Jésus
Versets 1 Ã 20 â Jean-Baptiste
Verset 2
Comparer Matthieu 3.1â¯; Marc 1.1-11.
Au moment solennel où lâapparition du précurseur annonce celle du Sauveur lui-même, Luc tient à marquer la place de ce grand événement dans le cadre de lâhistoire de son temps. De là ces données chronologiques si précises. Son regard se porte dâabord sur lâempire, puis sur les différentes parties de la terre sainte et de ses environs, enfin sur les autorités théocratiques du peuple juif.
Tibère succéda à Auguste (Luc 2.1) le 19 août de lâan 14 de notre èreâ¯; la quinzième de son règne tombait donc sur lâan 28 ou 29. Jésus, étant né quatre ans avant notre ère (Matthieu 2.1, note), avait alors trente-deux ou trente-trois ans. Il faut donc regarder lâindication du verset 23 comme approximative, ainsi que le montre lâexpression «â¯environ trente ansâ¯Â».
Dâautres pensent que Luc compte les années du règne de Tibère du moment où Auguste lâassocia à lâempire, ce quâil fit deux ans avant sa mort. Nous serions alors en 26 et Jésus aurait eu trente ans exactement lors de son baptêmeâ¯; mais cette manière de compter les années dâun règne est sans analogie chez les historiens anciens.
Pilate ne portait que le titre de procurateur, ou intendant de lâempereur. Mais en Judée, comme dans quelques autres districts, ce fonctionnaire était chargé de toute lâadministration et sâappelait gouverneur. Depuis la destitution dâArchélaüs, fils dâHérode (Matthieu 2.22), en lâan 6 de notre ère, la Judée formait, avec la Samarie et lâIdumée, une annexe de la province de Syrie. Pilate y arriva quelques années seulement avant le ministère de Jean-Baptiste et, après un gouvernement de dix ans (26-36 après J.-C.), il fut révoqué (Josèphe, Antiquités Juives, XVIII, 4, 2).
Hérode Antipas, second fils dâHérode le Grand, gouvernait la Galilée et la Pérée, avec le titre de tétrarque, qui désignait originairement le souverain de la quatrième partie dâun royaume, mais qui, dans la suite, fut appliqué à de petits princes dépendants des Romains. Hérode Antipas régna depuis la mort de son père en lâan 4 avant Jésus-Christ, jusquâen lâan 39 de notre ère (comparer sur le caractère de ce prince Matthieu 14.1 et suivantsâ¯; Marc 6.14 et suivants, note).
Philippe, autre fils dâHérode et frère du précédent, régnait sur lâIturée et la Trachonite, auxquelles lâhistorien Josèphe (Antiquités Juives, XV, 10, 1) ajoute la Batanée et lâAuranitide, provinces situées au nord-est de la Galilée, près des montagnes du Liban. Philippe régna de lâan 4 avant Jésus-Christ jusquâà lâan 34 de notre ère.
LâAbilène, ainsi nommée dâAbila, chef-lieu de cette province que gouvernait Lysanias, avec le titre de tétrarque, était également située près des montagnes du Liban. Ce Lysanias a souvent été confondu avec un de ses prédécesseurs du même nom, mentionné par Josèphe (Antiquités Juives, XV, 4, 1) et lâon nâa pas manqué dâaccuser lâévangéliste dâavoir commis ici un anachronisme. Mais il est aujourdâhui prouvé, par des inscriptions, quâil existait sous le règne de Tibère un tétrarque Lysanias, descendant de lâancien prince de ce nom (voir le Commentaire de M. Godet).
Enfin Luc, après ces indications relatives à lâétat politique du monde, caractérise la situation théocratique et religieuse. Le texte reçu porte iciâ¯: (grec) sous les souverains sacrificateurs Anne et Caïpheâ¯; erreur de copiste, ou prétendue correctionâ¯: on pensait quâavec ces deux noms propres il fallait un titre au pluriel. Le texte authentique (tous les majuscules) porteâ¯: sous le souverain sacrificateur Anne et Caïphe. Il ne pouvait y avoir deux souverains sacrificateurs.
Anne, beau-père de Caïphe, avait été destitué par le prédécesseur de Pilate et Caïphe était le seul titulaire actuel. Mais, soit à cause de sa parenté avec ce dernier, soit parce que les Juifs ne voulaient pas reconnaître ces empiétements de lâautorité païenne sur leurs institutions religieuses, Anne continuait à sâarroger le titre et partageait avec son gendre lâautorité sacerdotale. De là la tournure inusitée par laquelle Luc exprime cet état de choses. La même idée ressort du récit de Jean (Jean 18.13-24â¯; comparez Actes 4.6).
Grecâ¯: la parole de Dieu fut sur Jeanâ¯; il reçut par cette parole sa vocation de prophète (comparer Jérémie 1.2â¯; Osée 1.1 et ailleurs). Malgré les prédictions qui, à lâépoque de sa naissance, avaient proclamé le rôle quâil devait jouer, Jean nâentra dans son ministère que sur lâappel exprès de Dieu (Jean 1.33).
Les motsâ¯: dans le désert, rappellent la solitude profonde ou vécut Jean jusquâau moment «â¯de sa manifestation à Israëlâ¯Â» (Luc 1.80).
Voir, sur le ministère de Jean, Matthieu 3.1, 2e note.
Verset 3
Les environs du Jourdain faisaient partie de la région désignée dâune manière plus vague par Matthieu sous le nom de «â¯désert de Judéeâ¯Â» (Matthieu 3.1, 3e note).
Ces paroles expriment brièvement tout le sens et le but du ministère du précurseur. Ce sont les mêmes quâemploie Marc (Marc 1.4, note). Matthieu les met directement dans la bouche de Jean-Baptisteâ¯: «â¯Repentez-vousâ¯!â¯Â» (Matthieu 3.2, note).
Verset 4
Ãsaïe 40.3-5 (voir, sur cette citation, Matthieu 3.3, note).
Matthieu et Marc se bornent à citer ces premiers mots de la prophétie dâÃsaïe. Luc (verset 5) continue la citation en y comprenant les versets dâÃsaïeâ¯: Ãsaïe 40.4-5.
Verset 6
La citation de Luc est conforme à la version des Septante, sauf un ou deux détails sans importance.
Et la version grecque elle-même rend assez fidèlement Le sens de lâhébreu, jusquâaux dernières paroles (verset 6), dans lesquelles se produit une divergenceâ¯: tandis que lâhébreu ditâ¯: «â¯et la gloire de lâÃternel sera révélée et toute chair la verra en même tempsâ¯Â», les Septante traduisent ces derniers mots par ceux-ciâ¯: «â¯et toute chair verra le salut de Dieuâ¯Â».
Notre évangéliste adopte cette paraphrase qui convenait à son but et qui nâest pas contraire dâailleurs à lâidée du prophète. En effet, voir le salut de Dieu, dans les temps évangéliques, câétait voir sa gloire, câest-à -dire la manifestation de ses perfections, de sa sainteté, de sa miséricorde. Il faut ajouter que ces paroles se trouvent effectivement dans un autre passage dâÃsaïe (Ãsaïe 52.10), en sorte que lâévangéliste était autorisé à les citer ici.
Quant à son sens général, la prophétie emploie lâimage des préparatifs quâon faisait sur les chemins, en vue du passage dâun roi visitant solennellement ses Ãtats. Par cette image est décrit le changement qui doit sâopérer dans le cÅur de lâhomme déchu, pour que Dieu et sa sainte volonté puissent y régnerâ¯: orgueilleux et hautain, il doit être abaissé par la repentanceâ¯; engagé dans les voies tortueuses de lâincrédulité ou du doute, ou de la superstition, il doit revenir au droit chemin de la vérité de Dieu, de la sincérité. Du reste, il faut éviter, dans lâinterprétation et lâapplication de ces images, les subtilités où se perd quelquefois lâexégèse ou la prédication.
Verset 7
Lâimparfaitâ¯: il disait et la conclusion de Luc au verset 18 montrent que lâévangéliste nâa pas lâintention de rapporter un discours spécial de Jean, mais de donner un résumé de toute sa prédication.
Comparer Matthieu 3.7, notes.
Le premier Ãvangile fait ici une distinction qui a son importance. Selon lui, ce nâest pas aux foules qui venaient se faire baptiser que le précurseur adressait cette rude apostrophe, mais bien à des pharisiens et à des sadducéens qui recherchaient le baptême par hypocrisie. Jean nâaurait pas parlé ainsi à ceux qui venaient à lui humiliés et «â¯confessant leurs péchésâ¯Â» (Matthieu 3.6).
Dâautre part, lâaustère prédicateur de la repentance attaquait dans cette censure lâesprit général du temps et il ne ménageait pas plus le peuple que ses chefs. En abaissant lâorgueil des grands, il ne se faisait pas le flatteur des masses. La suite de son discours le prouve.
Verset 8
Voir Matthieu 3.9, notes.
Verset 9
Voir Matthieu 3.9, note.
Verset 10
Le texte reçu a le futur indicatifâ¯: Que ferons-nousâ¯?
Le texte de la plupart des majuscules porte le verbe au subjonctif, donnant ainsi à la question un sens délibératif qui dénote lâintérêt, lâanxiété avec laquelle la foule sâadressait à Jean (Il en est de même aux versets 12 et 14).
Les paroles sévères du prophète concernant la colère à venir et la nécessité de produire des fruits dignes de la repentance (versets 7-9), avaient porté coup. Plusieurs lui adressaient donc, avec crainte et tremblement, cette question suprême qui sâélève de toute conscience réveillée et tourmentée par le sentiment de son péché (Actes 2.37â¯; Actes 16.30).
Les verbes à lâimparfait (versets 10, 11 et 14) indiquent que ces scènes de repentance et ces sérieux dialogues se renouvelaient souvent.
Les versetsâ¯: versets 10-14 sont particuliers à Luc, qui a dû les tirer dâune source inconnue à Matthieu. On voit combien il est vrai quâil avait tout examiné avec exactitude (Luc 1.3).
Verset 14
Ceux que nous voyons interroger le prophète sont des hommes de la foule (verset 10), des péagers, des soldats, qui tous avaient trouvé dans leur position ou dans leur vocation des tentations spéciales et qui sentaient vivement les péchés quâils avaient commis.
Aussi Jean leur répond-il à chacun selon sa position, ne les engageant pas à laisser leur vocation, mais les exhortant à en remplir fidèlement les devoirs. Au lieu de leur prescrire des exercices de piété extraordinaires, il les renvoie simplement à la loi morale quâil les presse dâaccomplir.
Jésus fit de même dans le sermon sur la montagne. Câest la loi qui réveille le sentiment du péché (Romains 3.20) et le besoin de la grâce. Jean nâest point encore le prédicateur de lâÃvangile. Ceux qui lâannonceront donneront une réponse plus complète à la grande questionâ¯: Quâavons-nous à faireâ¯? (Actes 2.37-39â¯; Actes 16.30-31)
Codex Sinaiticus et la version syriaque portentâ¯: nâaccusez personne faussement.
Verset 15
Cette remarque sur les dispositions du peuple à lâégard de Jean est particulière à Luc. Elles donnèrent lieu à la déclaration qui va suivre (verset 16) et montrent quelle profonde impression la prédication de Jean faisait sur le peuple.
Verset 17
Voir, sur cette importante déclaration de Jean-Baptiste relative au Sauveur et à son Åuvre, Matthieu 3.11-12, notesâ¯; Marc 1.7-8, note.
Rien nâest plus touchant et plus instructif que la profonde humilité, le renoncement absolu avec lesquels Jean refuse pour lui-même la confiance et les hommages du peuple, afin de les reporter tout entiers sur Celui quâil annonçait comme le Sauveur du monde (Jean 1.26â¯; Jean 3.28 et suivants).
Verset 18
Luc nâa donc point entendu rapporter toutes les exhortations du précurseur.
Il annonçait la bonne nouvelle, grec il évangélisait le peupleâ¯; aux prescriptions morales, à la prédication de la loi, il ajoutait les promesses messianiques et ainsi il annonçait déjà lâÃvangile, la bonne nouvelle du salut, en dirigeant les regards de ses auditeurs vers Celui qui apportait le salut (comparer Jean 1.29).
Dâailleurs les commandements de la loi morale et lâannonce des redoutables jugements de Dieu sur lâimpénitence (verset 17) font partie de la prédication de lâÃvangile.
Verset 20
Luc devance les temps pour rapporter dans son ensemble tout ce quâil avait à dire de Jean-Baptiste. Il se contente de noter en quelques mots les rapports dâHérode le tétrarque avec Jean, que les deux premiers évangélistes ont racontés en détail (voir Matthieu 14.1-12, notes et Marc 6.14-29, note).
Mais il ajoute un fait qui lui est particulierâ¯; câest que Jean nâavait pas seulement repris Hérode au sujet de sa liaison adultère avec la femme de son frère (le texte reçu ajoute son nom, Philippe), mais encore au sujet de toutes les mauvaises choses quâil commettait.
Aussi y a-t-il une indignation contenue dans ces termes de lâévangélisteâ¯: il ajouta ceci à tout le resteâ¯: il enferma Jean dans la prison.
Lâhistorien Josèphe (Antiquités Juives, XVIII, 5.1, 2) fait de lâactivité de Jean-Baptiste et des causes de sa mort un récit qui se rapproche de celui de notre évangile. Il raconte quâHérode fut battu par le roi dâArabie Arétas, dont il avait répudié la fille, sa première femme, pour épouser Hérodiasâ¯; puis il ajouteâ¯: «â¯Or, il y en eut parmi les Juifs qui estimaient que lâarmée dâHérode avait péri par la colère de Dieu, parce quâil était puni pour avoir fait mourir Jean, surnommé le Baptiste. En effet, Hérode lâavait mis à mort, quoique ce fût un homme juste qui encourageait les Juifs à la vertu et leur recommandait dâexercer la justice les uns envers les autres et de pratiquer la piété envers Dieu, puis de venir ainsi à lâeau du baptêmeâ¯Â».
Josèphe donne de ce rite du baptême une interprétation inexacte, dâaprès laquelle il aurait été destiné à purifier le corps, lââme étant «â¯déjà purifiée par la justiceâ¯Â». Il ne dit mot de lâélément messianique de la prédication de Jean. Il le passe intentionnellement sous silence. Il connaissait les promesses faites par Jean, puisquâil attribue sa mort à la crainte quâéprouvait Hérode dâun soulèvementâ¯: «â¯Car, dit-il, les esprits étaient excessivement exaltés à lâouïe des discours de Jeanâ¯Â». Cette exaltation ne pouvait être produite que par lâespérance messianique.
Josèphe enfin nâindique pas la cause secrète de lâemprisonnement de Jean, qui nous est rapportée par Luc (verset 19). Elle ne fut connue que de ceux qui tenaient de près au prophète. La raison dâétat fut alléguée publiquement.
Verset 21
Jésus vient au baptême, avec tout le peuple ; pendant quâil prie, le ciel sâouvre, lâEsprit descend sur lui sous une forme visible, une voix du ciel le proclame le Fils bien-aimé de Dieu
Baptême de Jésus (21-22)
Verset 22
Voir, sur le baptême de Jésus, Matthieu 3.13-17, notes, Marc 1.9, note.
Il ne reste ici quâà relever ce qui est particulier à Luc. Son récit est tellement abrégé, que le fait même du baptême de Jésus paraît se confondre avec le baptême du peuple en général (Tout le peuple, expression hyperbolique, indiquant le grand nombre de ceux qui se faisaient baptiser).
Mais, dâautre part, Luc, en se hâtant vers le récit des manifestations divines qui eurent lieu à cette occasion, les raconte dâune manière plus objective et plus explicite que les autres évangélistes.
Ainsiâ¯:
Verset 23
Introduction et point de départ
Jésus avait environ trente ans quand il commença son ministère. Il était fils, comme on le pensait, de Joseph, dâHéli (23).
Première période
DâHéli à la captivité (24-27).
Deuxième période
De la captivité à David (28-31).
Troisième période
De David à Abraham (32-34a).
Quatrième période
DâAbraham à Adam et à Dieu (34b-38).
La généalogie de Jésus
Versets 23 à 38 â Généalogie
Lui-même, lui qui venait dâêtre lâobjet de cette manifestation divine (verset 22) et sur qui lâévangéliste veut maintenant attirer toute lâattention.
Trente ans (verset 1, note) est lââge où lâhomme a acquis le plein développement de toutes ses facultés, celui aussi où, selon la loi, les Lévites entraient en charge (Nombres 4.3â¯; Nombres 4.23).
Ces motsâ¯: lorsquâil commença, doivent avoir pour complémentâ¯: son ministère ou son activité messianique (comparer Actes 1.1, note).
Le mot fils ne se lit quâau verset 23 et nâest pas répété devant chaque nom propre. Le grec se contente de mettre ceux-ci avec lâarticle au génitif pour marquer le rapport de filiation.
Deux explications sont dès lors possiblesâ¯: on peut faire de chaque nom soit le complément du nom précédent, soit le complément du mot fils (verset 23), ce qui reviendrait à sous-entendre Jésus étant fils de,â¦devant chaque nom propre.
La première construction parait la plus simple, mais on objecte quâau verset 38, Adam serait désigné comme Fils de Dieu. Cette qualité convient mieux à Jésus.
Les motsâ¯: comme on le pensait sont une précaution que prend dâévangéliste pour écarter lâidée de la paternité de Joseph (comparer Matthieu 1.16, note).
Mais de qui est la généalogie qui suitâ¯? De Joseph, répondent beaucoup dâinterprètesâ¯; de Marie, pensent les autres. Il est difficile dâadmettre que nous ayons ici la généalogie de Joseph, puisquâelle est toute différente de celle quâa conservée Matthieu et qui est bien la liste généalogique de lâépoux de Marie (Matthieu 1.1, 2e note). Là , pour ne citer quâun nom, Joseph est fils de Jacob (Matthieu 1.16), ici il serait fils dâHéli. Cette hypothèse implique donc que lâune au moins des deux généalogies nâest quâune composition de fantaisie.
Mais, dâautre part, comment prouver que nous avons ici la généalogie de Marieâ¯? On a eu recours pour cela à deux méthodes différentes. Pour comprendre la première, il faut observer que lâarticle qui se trouve devant chaque nom manque devant celui de Joseph et ne commence quâà celui dâHéliâ¯; on peut construire ainsi notre verset, selon le texte de Codex Sinaiticus, Bâ¯: «â¯Ã©tant fils (comme on le pensait, de Joseph) dâHéli, de Matthath, etcâ¯Â». Luc voudrait indiquer que Jésus était fils ou petit-fils dâHéli, père de Marie, dont il nous donne ici la généalogie. Cette interprétation est admise par M. Godet et par plusieurs exégètes modernes.
Lâautre manière dâarriver au même résultat est de supposer que Marie étant héritière du nom de sa famille, Joseph, en lâépousant, était entré, selon lâusage juif, dans la lignée des ancêtres de sa femme et y avait été inscrit. Il était donc légalement fils dâHéli, père de Marie et aïeul Jésus (comparer Matthieu 1.1, 2e note).
Cette interprétation très ancienne nâest point inadmissible. Mais si lâon considère que lâune et lâautre explication reposent sur lâidée que Marie était fille dâHéli et que cette idée nâa dâautre fondement que la tradition juive dans le Talmud, il faudra convenir que quelque incertitude plane sur la question qui nous occupe.
Voir, sur notre passage, les observations de M. Godet dans son Commentaire sur saint Luc, et, dans un sens opposé, Jules Bovon, Théologie du Nouveau Testament, I, page 199.
Verset 38
La généalogie adoptée par Luc est placée ici dâune manière très naturelle, au moment où Jésus sort de lâobscurité et entre dans sa carrière publique (comparer la place de la généalogie de Moïse, dans Exode 6.14-27).
Matthieu, préoccupé de montrer la messianité de Jésus, place la généalogie en tête de son Ãvangile. La généalogie de Luc remonte jusquâà Adam et à Dieu et relève ainsi dès lâabord lâidée de lâuniversalité du salut, qui se retrouve dans tout cet évangile. Matthieu, au contraire, écrivant pour le peuple juif, prend son point de départ en Abraham.
Les deux généalogies se rencontrent en David, mais tandis que Matthieu (Matthieu 1.6) descend jusquâà Jésus par la lignée de Salomon, Luc (verset 31) remonte de Jésus à David par celle de Nathan. De David à Abraham, les deux généalogies concordent entre elles et sont conformes à lâAncien Testament, dans lequel aussi Luc a puisé la dernière partie de sa généalogie de Thara à Adam.
Quelques noms des deux généalogies comparées offrent à la critique des difficultés dont on cherche de diverses manières la solution. Ainsi, les deux listes renferment les noms de Zorobabel et de Salathiel (Luc 3.27â¯; Matthieu 1.12), quoiquâelles suivent des lignées différentesâ¯; ainsi encore le nom de Kaïnan (verset 36) manque dans le texte hébreu (Genèse 10.24)â¯; Luc lâa tiré de la version grecque des Septante, où il se trouve introduit par une variante. Sur ces motsâ¯: Fils de Dieu, comparez verset 23, 2e note.