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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 4". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-44
Plan du commentaire biblique de Luc 4
Les quarante Jours, première tentation
Jésus revient du Jourdain rempli du Saint-Esprit. Il est conduit par lâEsprit çà et là dans le désert et tenté par le diable pendant quarante jours. Nâayant pas pris de nourriture pendant ce temps-là , il a faim. Prenant occasion de cette faim, le tentateur lui insinue de changer une pierre en pain, puisque, comme Fils de Dieu, il a le pouvoir et le devoir de sâaider lui-même. Jésus répond par une parole de lâÃcriture, mentionnant cette nourriture supérieure qui consiste dans la confiance en Dieu et lâobéissance à sa volonté (1-4).
Seconde tentation
Le diable, lâélevant sur une montagne, lui offre la puissance et la gloire des royaumes de ce monde. Elle lui a été livrée, il la donne à qui se prosterne devant lui. Jésus repousse cette offre en rappelant au tentateur le grand commandement qui ordonne dâadorer Dieu seul (5-8).
Troisième tentation
Satan conduit Jésus au haut du temple et lâinvite à se précipiter dans le vide ; comme Fils de Dieu, il nâa rien à craindre ; Dieu a promis de le garder en toute circonstance, lâÃcriture, citée par le tentateur, lâaffirme. Jésus le repousse par cette autre parole de lâÃcritureâ¯: Tu ne tenteras point Dieu (9-12).
Conclusion
La tentation achevée, Satan se retire de lui, jusquâà une occasion favorable (13).
Verset 1
La tentation de Jésus
Versets 1 à 13 â Jésus tenté au désert
Comparer Matthieu 4.1-11, notes et Marc 1.12-13, notes. Par ces premiers mots de son récit, Luc rattache la tentation au baptême (Luc 3.21-22).
Les trois évangiles synoptiques mettent ces deux faits dans un rapport intime. Luc marque la réalité du don fait à Jésus lors de son baptême en disant quâil revint du Jourdain, rempli de lâEsprit-Saint. Et câest alors précisément quâil dut subir la tentation.
Le texte reçu ditâ¯: «â¯Il fut conduit par lâEsprit dans le désertâ¯Â» (avec la particule du mouvement), ce qui suppose quâil nây était pas encore.
Luc, dâaprès le texte de Codex Sinaiticus, B. D, admet quâil y était déjà , après être revenu du Jourdain et nous apprend que là il était conduit (imparfait indiquant lâaction continue) par lâEsprit dont il était rempli et qui était le principe dirigeant sa vie intérieure (comparer pour les termes, Romains 8.14).
La leçon du texte reçu est une correction faite dans le dessein de mettre Luc en harmonie avec les deux premiers évangiles. Il nây a, du reste, nulle contradictionâ¯; car ce fut bien aussi lâEsprit qui amena Jésus dans le désert, qui lây jeta, selon lâénergique expression de Marcâ¯; seulement, le récit de Luc nous renseigne dâune manière plus complète sur cette action de lâEsprit, sur le travail dââme intense quâelle occasionnait et qui se trahissait par cette marche sans but dans le désert.
Verset 2
Voir, sur ces motsâ¯: tenté par le diable, Matthieu 4.1, 2e note.
Le texte reçu ditâ¯: «â¯ensuite il eut faimâ¯Â»â¯; le mot souligné est emprunté au premier évangile. Voir, sur ce jeûne du Sauveur, Matthieu 4.2, note.
Luc semble vouloir dire que Jésus sâabstint de manger parce quâil était profondément absorbé. La tournure employée par Matthieu indique plutôt un jeûne intentionnel.
Verset 3
Matthieu 4.3, note.
Luc est plus précis que le premier évangélisteâ¯: cette pierre (au lieu de ces pierres)â¯; du pain (non des pains). Et en disant cela, Satan montrait une pierre à ses pieds.
Verset 4
Le texte reçu ajouteâ¯: mais de toute parole de Dieu.
Ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B version égyptienne. Ils ont été probablement introduits dans le texte. La pensée quâils expriment est implicitement contenue dans le premier membre de la phrase.
Matthieu et les Septante portentâ¯: «â¯de toute parole qui sort de la bouche de Dieuâ¯Â»â¯; le texte hébreuâ¯: «â¯ce nâest pas de pain seulement que lâhomme vivra, mais câest de tout ce qui sort de la bouche de lâÃternel que lâhomme vivraâ¯Â».
Verset 5
Le texte reçu porteâ¯: «â¯Et le diable lâayant élevé sur une haute montagneâ¯Â».
Les mots soulignés sont empruntés à Matthieu.
Luc seul a cette expressionâ¯: en un instant, en un clin dâÅil, qui suffirait à prouver quâil ne se représentait point cette scène dans un sens littéral et extérieur (voir Matthieu 4.3, note).
De son côté, Matthieu ajoute à ces motsâ¯: tous les royaumes de la terre, ceux-ciâ¯: «â¯et leur gloireâ¯Â». Luc place la mention de celle-ci dans la parole du tentateur (verset 6).
Verset 6
Voir Matthieu 4.9, note.
Les derniers mots de ce verset sont particuliers à Luc. Mais quel en est le sensâ¯? Si Satan, dans son orgueil, veut insinuer par là , comme on lâa pensé, que câest Dieu qui lui a livré cette puissance sur le monde, câest un mensonge et un blasphèmeâ¯! Sâil veut dire que câest lâhomme qui la lui a donnée en lui obéissant plutôt quâà Dieu (Genèse 3), il nâa que trop raison et Jésus lui-même lâa appelé «â¯le prince de ce mondeâ¯Â» (Jean 14.30).
Mais câétait une illusion grossière de sâimaginer que Jésus allait reconnaître cette autorité en se prosternant devant lui (verset 7).
Verset 7
Ce verset est encore particulier à Luc.
La condition posée par Satan peut paraître invraisemblable. Mais il faut se rappeler que lâoffre du tentateur supposait une transmission de pouvoir et que celle-ci impliquait (donc) lâhommage rendu au précédent détenteur du pouvoir. Lâoriental se prosterne dâailleurs devant tout supérieur.
Verset 8
Matthieu 4.10, note.
Le texte reçu fait commencer la réponse de Jésus par les motsâ¯: «â¯Va-tâen arrière de moi, Satan, carâ¯Â», qui sont empruntés à Matthieu.
Dans Matthieu, ces mots sont parfaitement à leur placeâ¯; Jésus met ainsi fin à la tentation en expulsant de sa présence le tentateur. Cette parole suffirait à elle seule pour prouver que lâordre historique est celui du récit de Matthieu, si même le sens profond et gradué de la tentation ne le démontrait également.
à peu près tous les interprètes partagent cette opinion. M. Godet, qui défend lâordre adopté par Luc, pense que cet évangéliste place en premier lieu les deux tentations qui sâadressent au manque de foi et ne mentionne quâaprès cela
Verset 12
Voir Matthieu 4.7, notes.
Verset 13
Luc ne rapporte point le fait quâaprès la tentation, des anges de Dieu sâapprochèrent de Jésus épuisé par le jeûne et par la lutte morale et lui offrirent leur assistance (Matthieu 4.11)â¯; mais, dâautre part, il a noté un trait dâune signification profondeâ¯: câest que le diable se retira de lui jusquâà une occasion (grec), jusquâà un moment favorable.
On a pensé que cette occasion fut la trahison de Judas, dans laquelle Luc lui-même nous montre une Åuvre de Satan (Luc 22.3â¯; comparez Jean 13.2), mais cette trahison ne fut pas pour Jésus une tentation spéciale.
Lâépreuve annoncée ici ne peut être que lâagonie de Jésus en Gethsémané et sur la croix (Luc 22.53â¯; Jean 14.30). à ce point de vue on pourrait traduireâ¯: «â¯jusquâau temps fixé par Dieuâ¯Â», sens que le terme grec a quelquefois (Luc 12.42â¯; Romains 5.6).
Pour le présent la tentation est achevée, Jésus en sort victorieux et sa victoire a des conséquences pour lui-même, pour son Åuvre et pour notre humanité, quâil vient délivrer de la puissance des ténèbres.
Verset 14
Tableau général des débuts du ministère de Jésus en Galilée
Il est revenu avec la puissance de lâEsprit ; sa renommée se répand ; il enseigne dans les synagogues,(14-15).
Sa visite à Nazareth
Le ministère galiléen
Les commencements du ministère galiléen, débuts à Nazareth et à Capernaüm
Versets 14 à 30 â Jésus en Galilée et à Nazareth
Voir, sur ce retour de Jésus en Galilée, Matthieu 4.12-13, notesâ¯; comparez Marc 1.14. Jésus va commencer son ministère en Galilée. Le récit de ce ministère se prolonge dans Luc jusquâà Luc 9.50 et constitue une des parties principales de son évangile.
Jésus se rend sur ce théâtre de sa plus grande activité, dans la puissance de lâEsprit, dont il était rempli depuis son baptême (verset 1). Toutes ses paroles et toutes ses Åuvres étaient autant de manifestations de la lumière et de la puissance de cet Esprit.
Selon le récit de Luc, on pourrait penser que sa renommée se répandit dans cette Galilée où il venait dâarriver, à mesure quâil se faisait connaître par lâaction puissante de sa parole et de ses guérisons (Matthieu 4.24). Mais peut-être aussi avait-il été précédé dans cette contrée par le bruit des miracles quâil avait déjà accomplis en divers lieuxâ¯; car, selon le récit de Jean (Jean 1.19-4.42), un intervalle assez long sâétait écoulé entre la tentation et le commencement de son activité en Galilée, que Luc va décrire (comparer Matthieu 4.12).
Verset 15
Partout où il y avait un groupe de Juifs un peu nombreux, même en terre païenne et jusquâaux extrémités de lâempire, on trouvait une synagogue, qui servait de lieu de réunion et de culte.
Placée sous la direction générale des anciens, la synagogue était administrée par des fonctionnaires spéciauxâ¯: un ou plusieurs «â¯chefs de la synagogueâ¯Â» (Marc 5.22), un serviteur ou huissier (verset 20) qui remplissait aussi les fonctions de maître dâécole. La synagogue était un bâtiment rectangulaire dont lâentrée était distinguée par un portique grec.
Quand lâédifice était de grande dimension, lâintérieur était divisé en nefs par des rangées de colonnes. Au fond, sur un parquet surélevé, se trouvait lâarmoire sainte qui contenait les manuscrits de lâÃcriture.
Chaque sabbat, il y avait une réunion de culte. Elle commençait par une prière liturgique, que récitait un membre de lâassemblée désigné par le président et qui était aussi chargé ensuite de lire la péricope tirée des prophètes. Lâassemblée écoutait debout, le visage tourné vers Jérusalem et répondait par un amen. La lecture de la loi venait ensuiteâ¯: elle était faite par sept membres et accompagnée dâun commentaire oral. Puis un assistant lisait un fragment des prophètes et y ajoutait quelques parolesâ¯: il se tenait debout pour lire mais sâasseyait pour parler (verset 20). Après la bénédiction finale, lâassemblée se retirait.
Voir pour plus de détails et pour le texte des prières liturgiques, Edersheim, La société juive, trad. Roux, ch. XVI et XVII
Verset 16
Voir, sur Nazareth, Matthieu 2.23, note. Par cette remarqueâ¯: où il avait été élevé, Luc motive cette visite de Jésus dans sa ville natale et prépare la scène qui va sây passer (verset 22 et suivants).
Sur le rapport entre ce séjour de Jésus à Nazareth et celui dont parle Matthieu (Matthieu 13.53 et suivants), voir la note sur ce dernier passage.
Ces motsâ¯: selon sa coutume ne se rapportent pas seulement au ministère de Jésus en Galilée qui ne faisait que commencer, mais à la pieuse habitude quâil avait eue durant toute sa jeunesse de fréquenter le service divin dans les synagogues.
Il se leva pour lire, câest-à -dire quâil montra, en se levant, son intention de lire et de parler. à lâordinaire, câétait le président de la synagogue qui invitait à remplir cette fonction quelquâun des assistants quâil y croyait propre (Actes 13.15-16)â¯; mais Jésus, plein du sentiment de sa vocation sainte, sâoffre lui-même à prendre la parole, qui lui est aussitôt accordée.
Verset 17
Le motâ¯: ayant déroulé (tel est le texte de Codex Sinaiticus, D, lâItala, tandis que B. A, la version syriaque portentâ¯: ayant ouvert) le livre, rappelle que les livres des Hébreux étaient écrits sur de longues bandes de parchemin, roulées autour dâun cylindre.
Il y avait deux portions des saintes Ãcritures fixées pour chaque jourâ¯: lâune tirée de la loi (parasche), lâautre des prophètes (haphthare).
Comme on remit à Jésus le livre du prophète Ãsaïe, on pourrait penser que le passage quâil va lire était justement indiqué pour ce jour. Sâil en est ainsi, cette grande prophétie messianique, lue publiquement par Celui en qui elle était accomplie, serait dâautant plus frappante. On a voulu aussi tirer de là une conclusion relative à la date de notre scène, en se fondant sur le fait quâaujourdâhui cette péricope est lue dans les synagogues à la fête des expiations (septembre).
Mais ce motâ¯: il trouva lâendroit, semble indiquer plutôt que ce passage se présenta providentiellement au Sauveur en déroulant le livre.
Verset 19
Ãsaïe 61.1-2, cité dâaprès la version grecque des Septante, lâavant-dernière parole de cette prophétie (renvoyer libres les opprimés) étant tirée de Ãsaïe 58.6.
Voici dâabord la traduction littérale de lâhébreu, tel que Jésus le lisait à Nazareth et qui doit servir de point de comparaisonâ¯: «â¯LâEsprit du Seigneur, lâÃternel, est sur moi, parce que lâÃternel mâa oint pour annoncer une bonne nouvelle aux misérablesâ¯; il mâa envoyé pour bander ceux qui ont le cÅur brisé, pour publier aux captifs la liberté et à ceux qui sont liés lâouverture de la prison, pour publier lâannée de la bienveillance de lâÃternelâ¯Â».
Câest le Messie qui parle, câest son Åuvre de rédemption qui est ici décrite. Que la suite du chapitre dâÃsaïe annonce, comme on lâadmet généralement, le retour de la captivité et les bénédictions que lâÃternel répandra sur son peuple, câest possible. Mais lâesprit du prophète voit infiniment plus loin et plus hautâ¯; il contemple la présence et lâÅuvre du grand Réparateur promis à Israël. Chaque mot de sa prophétie le témoigne et nous en avons pour preuve lâautorité même de Jésus-Christ (verset 21).
Le Messie déclare dâabord de la manière la plus solennelle que lâEsprit du Seigneur, lâÃternel, repose sur lui, parce que lâÃternel lâa oint de cet esprit. Il ne faut donc pas traduireâ¯: câest pourquoi il mâa oint, ce qui est un contresens.
Oint (expression empruntée à lâusage dâoindre dâhuile, 1 Rois 19.16â¯; Exode 28.41â¯; Exode 30.30) est la traduction de lâhébreu Messie et du grec Christ (comparer Matthieu 1.16, note).
LâÅuvre magnifique, pour laquelle le Libérateur a été oint et envoyé, est indiquée par six termes dâune signification profonde et touchanteâ¯:
Verset 20
Jésus nâavait probablement pas lu seulement le passage de la prophétie rapporté par Luc, mais toute la section où il se trouve, ou peut-être tout le chapitre.
Et il y avait, déjà dans sa manière de lire, quelque chose qui avait fait pénétrer dans les cÅurs la parole divine. De là le vif intérêt avec lequel tous attendaient son explication, de là ces regards de tous fixés sur lui. Cette scène est si vivante que Luc doit lâavoir empruntée à un témoin oculaire.
Verset 21
Grecâ¯: Aujourdâhui est accomplie cette Ãcriture dans vos oreillesâ¯; elle est accomplie au moment même où vous en entendez la lecture faite par Celui quâannonçait la prophétie. Câest, en effet, le même Messie qui parle et dans le livre dâÃsaïe et dans la synagogue de Nazareth.
Il y a quelque chose de solennel dans ces motsâ¯: Et il commença à leur dire. Cette parole de Jésus ne fut, en effet, que le commencement de son discours.
Luc ne fait quâindiquer le sujet de ce discoursâ¯; mais il lâindique assez clairement pour que nous sachions que Jésus sâattacha à prouver sa mission divine et les caractères de cette mission. Par là , il renversait toutes les idées charnelles que les Juifs se faisaient du Messie, puisquâil sâannonçait comme le Libérateur miséricordieux des pauvres, des prisonniers, des cÅurs brisés.
Verset 22
Il y a, entre la première et la seconde partie de ce verset, une sorte de contradiction qui ne se comprend pas au premier abord.
Dâune part, un témoignage favorable rendu par tous au Sauveur, à la suite de ce quâils venaient dâentendreâ¯; un étonnement ou une admiration (le mot a les deux sens), de cette grâce divine quâil leur annonçait et qui respirait dans toutes ses parolesâ¯; et, dâautre part, une question qui suppose le doute, la défiance et qui signifiaitâ¯: Quoiâ¯? Cette Åuvre divine pour la délivrance de tout ce qui souffre dans notre humanité serait accomplie par ce jeune homme que nous avons vu grandir au milieu de nous, ce fils du charpentier Joseph dont nous connaissons tous la familleâ¯!
Ãvidemment la réflexion, la critique, succédant à une première impression favorable mais superficielle, ont produit des dispositions différentes qui iront jusquâà lâincrédulité, jusquâà la fureur (verset 28. Comparer Matthieu 13.55-58â¯; Jean 5.44).
Celles-ci expliquent les paroles de Jésus qui vont suivre et la déplorable issue de sa première prédication dans sa ville natale.
Les interprètes, qui nâadmettent pas un tel revirement dans les sentiments du peuple, supposent celui-ci divisé en deux partis, dont lâun aurait éprouvé les impressions dâabord décrites, tandis que lâautre aurait dâemblée exprimé ses doutes sur le fils de Joseph.
Mais cette explication est exclue par le texte qui dit expressément, dâune partâ¯: Tous admiraient (verset 22) et, dâautre partâ¯: Tous furent remplis de colère (verset 28).
Verset 23
Grecâ¯: cette parabole (comparer Matthieu 13.3, note).
Le mot que nous traduisons ici par sans doute est plus énergique dans lâoriginalâ¯: il peut signifier totalementâ¯; comme si Jésus leur avait ditâ¯: «â¯Vous irez jusquâà direâ¯Â». Mais il signifie aussi «â¯de toute manièreâ¯Â», sûrement (1 Corinthiens 9.22) et ce sens est plus naturel ici.
Luc, ainsi que les deux premiers évangélistes, écritâ¯: Capharnaüm.
La seconde partie de ce verset explique la première. Jésus pense que ses concitoyens lui appliqueront le proverbe quâil leur met dans la bouche, parce que, jusquâici, il avait exercé son ministère hors de Nazareth, qui devait y avoir les premiers droitsâ¯: «â¯Guéris-toi toi-même et les tiens, avant dâexercer au loin ta puissanceâ¯Â».
Ils font allusion aux miracles accomplis à Capernaüm. Il y a peut-être même dans leur pensée un doute ironique à cet égardâ¯; on pourrait, en effet, traduire ainsi leurs parolesâ¯: «â¯Toutes ces grandes choses dont nous avons entendu parler, fais-les ici, dans ta patrieâ¯Â».
Les exégètes qui estiment que le proverbeâ¯: Médecin, guéris-toi toimême, est appliqué à Jésus lui-même, expliquent ainsi la pensée de ses auditeursâ¯: «â¯Si tu veux que nous croyions en toi et en la mission que tu tâattribues, sors dâabord de lâobscurité où nous tâavons toujours vu, montre-nous lâautorité et la puissance à laquelle tu prétends, en sortant de lâhumble condition dans laquelle nous te voyonsâ¯Â».
Et câétait encore une manière de lui demander des miracles. Mais Jésus, ainsi mis en demeure, nâen fera pointâ¯; car là où ses paroles ne rencontrent que lâincrédulité, ses miracles ne créeraient pas la foi. Câest ce que lâÃvangile nous dit expressément au sujet dâune autre visite de Jésus à Nazareth (Matthieu 13.58â¯; Marc 6.5).
Verset 24
Comparer Matthieu 13.57â¯; Marc 6.4â¯; Jean 4.44.
Personne nâa plus de difficulté à reconnaître les dons de Dieu dans un homme que ceux qui vivent familièrement avec lui. Ce qui est devant les yeux empêche de voir les choses spirituelles (Jean 6.42).
Aussi ce Mais il dit fait-il opposition à la demande de miracles quâon adressait à Jésus.
Verset 25
«â¯Nul prophète nâest bien reçu dans sa patrie, mais câest avec vérité, comme un sérieux avertissement, que je vous le dis, si cette patrie aveuglée le rejette, dâautres recevront la guérison que vous dédaignezâ¯Â»â¯; et Jésus va en fournir des preuves historiques. Pour cela, il généralise sa pensée, quâil reporte de Nazareth sur Israël tout entier.
En comparant 1 Rois 17.1â¯; 1 Rois 18.1, on voit que la pluie fut accordée à la prière du prophète dans la troisième année de la sécheresse.
En disantâ¯: trois ans et six mois (comparez Jacques 5.17), il parait que Jésus adoptait la tradition juive qui tenait compte plutôt de la durée de la famine, que de celle de la sécheresse elle-même.
En effet, la terre ne put produire quâune demi-année au moins après avoir reçu la pluie du ciel.
Verset 26
Voir 1 Rois 17.9. Sarepta était une petite ville phénicienne située entre Tyr et Sidon. Le nom sâen est conservé dans celui de Surafend, village qui rappelle encore le souvenir de la ville ancienne (Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, page 398).
Verset 27
Voir 2 Rois 5.14. Naaman et la veuve de Sarepta étaient païens lâun et lâautre.
Par ces deux exemples, si frappants pour des auditeurs juifs, Jésus veut relever cette véritéâ¯: aucun homme, aucune ville, aucun peuple nâa des droits à la faveur de Dieu, qui est parfaitement libre dans la dispensation de ses grâces. Et, câest précisément par des prétentions à un droit, fondé sur des privilèges extérieurs (verset 23), que lâhomme se rend indigne des bénédictions divines.
Verset 28
Cette colère prouve quâils ont parfaitement compris le Sauveur. Leur orgueil ne peut supporter lâidée que des païens leur aient jamais été préférés.
Verset 29
Jusquâau sommet ou bord supérieur, escarpement (littéralementâ¯: sourcil).
Nazareth est situé sur le penchant dâune montagne où se voit encore, près de lâéglise des maronites, une paroi de rochers de 40 à 50 pieds de hauteur.
Verset 30
Ces motsâ¯: Mais lui, forment un contraste remarquable avec lâimpuissante colère des adversaires.
Lâimparfaitâ¯: il sâen allait, peint la scène. Est-ce par un miracle de sa puissance sur leur volonté que Jésus parvient à passer au milieu dâeux et à sâen allerâ¯?
Plusieurs interprètes lâadmettent. Dâautres pensent quâil lui suffit de la majesté de sa personne pour contenir la colère de ces furieux.
Quoi quâil en soit, nous voyons quâici et dans dâautres occasions (Jean 8.59), Jésus sut réduire à néant les desseins meurtriers de ses adversaires, aussi longtemps que «â¯son heure nâétait pas venueâ¯Â». Si plus tard il se livra à eux, ce fut volontairement et pour accomplir le grand sacrifice dâoù dépendait la rédemption du monde (Jean 10.18).
Verset 31
Un démoniaque
Jésus étant descendu à Capernaüm, enseigne un jour de sabbat et tous sont frappés de lâautorité de sa parole, quand un démoniaque, qui se trouve dans la synagogue, crie que Jésus est venu pour le perdre, quâil le connaît comme le Saint de Dieu. Jésus ordonne au démon de se taire et de sortir de cet homme. Tous sont dans lâétonnement de son autorité et de sa puissance (31-37).
La belle-mère de Simon
De la synagogue, Jésus se rend chez Simon. La belle-mère-de celui-ci a une forte fièvre. Jésus, sollicité, se penche sur la malade. Délivrée de la fièvre, elle se lève et les sert (38, 39).
Les guérisons de la soirée
De nombreux malades et des démoniaques sont amenés devant la maison au coucher du soleil. Jésus les guérit. Il défend aux démons de dire quâil est le Christ (40, 41).
Retraite matinale et départ
De grand matin, Jésus se retire à lâécart ; les foules le cherchent et veulent le retenir, mais il leur dit quâil doit aller ailleurs annoncer lâÃvangile du royaume. Il porte cet Ãvangile de synagogue en synagogue (42-44).
Séjour à Capernaüm (31-34)
Il descendit. Ce terme est choisi parce que, de Nazareth à Capernaüm, on descend de la région des montagnes vers le lac.
Voir, sur Capernaüm, Matthieu 4.13, note.
Il y a proprement en grecâ¯: les sabbats.
Si lâon traduit par le pluriel, il faut considérer ce verset et le suivant comme une caractéristique générale de lâactivité de Jésus à Capernaüm (comparer verset 15).
Mais la liaison étroite du verset 33 avec les versets 31 et 32 montre que dans ceux-ci Luc a voulu décrire les circonstances dans lesquelles se produisit le fait de la guérison du démoniaque. Le pluriel les sabbats peut désigner un sabbat unique (comparer Luc 4.16â¯; Matthieu 12.50).
Josèphe explique lâemploi de ce pluriel, les repos, par le fait que ce jour-là on arrêtait des travaux multiples.
Les motsâ¯: il enseignait (grec il était enseignant) peignent la situation où se produisit lâincident.
Verset 32
Dâune autorité toute morale, divine, qui se rendait témoignage dans les consciences et dans les cÅurs (Matthieu 7.28).
Verset 33
Cette expression compliquéeâ¯: esprit de démon impur, signifie que cet homme était possédé dâun démon impur et que cet esprit exerçait sur lui sa ténébreuse influence (voir, sur les démoniaques, Matthieu 8.28, 2e note et sur le récit qui va suivre, Marc 1.21-28, note).
Verset 34
Voir Marc 1.24, note (comparer Jacques 2.19).
Verset 35
Jeté au milieu, câest-à -dire au milieu de la synagogue, en présence de toute lâassemblée.
Ces motsâ¯: sans lui avoir fait aucun mal, doivent sâentendre de lâimpression des spectateurs, qui, voyant le malade jeté à terre, crurent quâil était mort.
Marc rapporte que le démon, «â¯lâayant agité avec violence et ayant jeté de grands cris, sortit de luiâ¯Â».
Verset 36
Comme en hébreu et en grec le mot parole signifie souvent une chose, un fait, un événement, plusieurs traduisent ainsi la question par laquelle les témoins de ce miracle expriment leur étonnementâ¯: Quâest-ce que ceciâ¯? (Ostervald). Mais il est plus naturel de prendre le mot dans son sens ordinaire de parole et de le rapporter soit en général à lâenseignement plein dâautorité de Jésus (verset 32), soit à lâordre quâil vient de donner au démon (verset 35).
Ce dernier sens est indiqué par la seconde partie de notre verset, qui motive (car) la question précédente. Marc (Marc 1.27) exprime la même pensée dâune manière un peu différente (voir la note).
Verset 38
Voir, sur ce récit, Matthieu 8.14-15, note et Marc 1.29-31.
Lâexpressionâ¯: une forte fièvre (grec une grande fièvre) est propre à Luc. Les deux premiers évangélistes se bornent à indiquer la nature de la maladie.
On peut traduire aussiâ¯: «â¯Ils le consultèrent à son sujetâ¯Â».
Verset 39
Sâétant penché sur elleâ¯; cette observation, que Luc seul a conservée, indique en Jésus la pensée dâéveiller lâattention de la malade, de lui inspirer de la confiance en lui pour sa guérison (comparer Actes 3.4).
Ces motsâ¯: il réprimanda la fièvre, ne supposent pas nécessairement que Jésus personnifie la maladie et se la représente comme un être malfaisant (comparer Matthieu 8.26).
Ce pronom plurielâ¯: les servait montre que Jésus nâétait pas entré seul dans la maison, et, en effet, Marc (Marc 1.29) a conservé les noms des disciples qui étaient avec lui.
Verset 40
Voir Matthieu 8.16-17, noteâ¯; Marc 1.32-34, notes.
Ainsi les trois synoptiques ont conservé le souvenir de cette mémorable soirée de Capernaüm (Marc 1.34, note).
Une puissance divine extraordinaire se déployait en Jésus et la foule, enthousiasmée par la guérison du démoniaque (verset 33 et suivants), lui amenait de toutes parts des malades quâil guérissait.
Aussi est-ce avec raison que Matthieu, ému de ce spectacle, y voit lâaccomplissement de cette belle prophétie dâÃsaïeâ¯: «â¯Lui-même a pris nos infirmités et sâest chargé de nos maladiesâ¯Â».
Les trois premiers évangiles sont dâaccord aussi pour marquer le moment précis de cette scèneâ¯: le soir, au coucher du soleil. Câest que tous ceux qui amenèrent des malades à Jésus attendirent la fin du sabbat.
Luc seul rapporte que Jésus guérissait ces malades en imposant les mains à chacun dâeux.
Matthieu (Matthieu 8.16) dit quâil les guérissait par une parole. Lâimposition des mains pouvait avoir des buts diversâ¯: communiquer au malade la force divine qui le guérissait (Marc 7.33, note)â¯; lui témoigner aussi une tendre compassion et, en gagnant ainsi sa confiance, agir sur son âme pour la sauver (comparer Matthieu 8.3, note).
Nous pouvons à peine nous représenter quel déploiement dâénergie il fallait pour rendre la santé à tant de malades et à quelles fatigues Jésus se soumettait dans sa tendre charité.
Le texte reçu, avec Codex Sinaiticus A, C, majuscules, porteâ¯: il les guérit. Lâimparfait se lit dans B, D, lâItala, la syriaque.
Verset 41
Comparer Marc 1.34, note et ci-dessus verset 34, note.
Le texte reçu porteâ¯: «â¯Tu es le Christ, le Fils de Dieuâ¯Â»â¯; les mots soulignés manquent dans Codex Sinaiticus, B, C, D.
Verset 42
Comparer Marc 1.35, note.
Comparer Marc 1.36, note.
Dâaprès cet évangéliste, câest Pierre qui se rend lâorgane de ces foules pour retenir Jésus.
Verset 43
Comparer Marc 1.38, note.
Jésus ne voulait pas limiter son activité à une seule villeâ¯; il se doit à tous, il se donne à tous, aux habitants des campagnes (Marc 1.38) aussi bien quâà ceux de Capernaüm.
Telle est la volonté de Dieuâ¯: câest pour cela que jâai été envoyé (Texte reçuâ¯: je suis envoyé).
Jésus exprime lâobjet de sa prédication en ces termesâ¯: annoncer la bonne nouvelle du royaume de Dieu (grec évangéliser le royaume de Dieu), câest-à -dire proclamer ce fait tout nouveau que Dieu commençait alors à établir sur notre pauvre terre, où règnent les ténèbres et le péché, un royaume de vérité, de justice et de paix, où tous sont invités à entrer. Comparer Matthieu 3.2, note.
Verset 44
Grecâ¯: il était prêchant, terme qui exprime lâactivité continue, infatigable quâil déployait.
La particule que nous rendons ainsiâ¯: dans les synagogues, indique en grec, selon le vrai texte (Codex Sinaiticus, B. D), le mouvementâ¯; câest comme si lâon disait quâil portait de synagogue en synagogue la bonne nouvelle du royaume.