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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/commentaries/fre/cbi/luke-4.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 4". "Commentaire biblique intermédiaire". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-44
La tentation
(v. 1-13). — Le Seigneur Jésus comme homme, dernier Adam, entre en scène pour recommencer l’histoire de l’homme, mais de l’homme selon les conseils de Dieu, et pour accomplir son œuvre parfaite au milieu de l’humanité, tombée, par le péché, sous la puissance de Satan.
Le premier Adam, placé innocent dans le paradis terrestre, pouvait y jouir de tout ce qui l’entourait et entretenir des rapports avec Dieu qui s’approchait de lui, sans difficulté pour son propre bonheur. Une seule défense existait, comme nous le savons tous: il ne devait pas manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Hélas! tenté par le diable, il succomba malgré les circonstances favorables où il se trouvait. Ayant écouté Satan, il se plaça sous son pouvoir, ainsi que toute sa race; séparé de Dieu par le péché, chassé du jardin d’Éden, il tomba sous la sentence de mort. Du côté de l’homme, tout était irrémédiablement perdu pour l’éternité; mais Dieu avait ses propres ressources.
Il s’agissait de sortir l’homme de dessous la puissance du diable, de le ramener à Dieu en le délivrant de toutes les conséquences de la chute. Dieu seul pouvait faire cela. Avant d’annoncer à Adam et à Ève quelles seraient, pour toute leur vie, les conséquences de leur péché, au chap. 3 de la Genèse, Dieu dit au serpent que la semence de la femme lui briserait la tête, c’est-à-dire qu’elle lui ôterait son pouvoir, ce qui impliquait la pleine délivrance de l’homme.
Comme nous l’avons déjà vu, l’évangile selon Luc nous présente tout spécialement Jésus comme Fils de l’homme, la semence de la femme, le dernier Adam. Dans les versets qui nous occupent, nous le voyons aux prises avec le tentateur, car il devait le vaincre avant d’entreprendre son ministère de délivrance. L’Esprit Saint qui remplit Jésus, le conduit dans le désert. Le désert est ce que devint le jardin d’Éden le monde où il n’y a rien pour Dieu. Là le diable le tente durant quarante jours, pendant lesquels il ne mange rien. Un homme ne peut rester plus de quarante jours sans manger. Le nombre quarante représente toujours un temps d’épreuve. À la fin de ces jours-là, Jésus eut faim et le diable choisit ce moment pour tenter Jésus, sachant qu’il se trouvait en présence de celui dont Dieu lui avait parlé en Éden. La tentation consiste à essayer de faire sortir du chemin de l’obéissance à Dieu, chemin dans lequel Jésus venait se placer pour glorifier Dieu et sauver sa créature.
Sachant que Jésus était le Fils de Dieu, comme Dieu lui-même l’avait proclamé, Satan lui dit: «Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu’elle devienne du pain. Et Jésus lui répondit, disant: Il est écrit que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu» (Deutéronome 8:3). La proposition de Satan frappe par son extrême subtilité: Jésus était vraiment Fils de Dieu; il pouvait changer une pierre en pain; mais, s’il avait accompli ce miracle, il n’aurait pas réalisé la dépendance qui caractérise l’homme obéissant; il aurait cédé au diable. Il répond justement par un passage se rapportant à l’homme, et qui montre que l’obéissance à Dieu passe avant la satisfaction des besoins naturels, tout légitimes qu’ils sont. Jésus n’avait pas reçu de Dieu l’ordre de manger; il attendait de son Père une parole pour le faire.
N’ayant rien obtenu de Jésus dans cette première tentation, le diable le mena sur «une haute montagne, lui montra, en un instant, tous les royaumes de la terre habitée. Et le diable lui dit: Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi» (v. 5-7). Ici la tentation se rapporte à la mondanité. Jésus aura un jour sous son autorité tous les royaumes du monde, et ils lui apporteront leur gloire, mais il recevra cela de son Père, comme conséquence de son obéissance jusqu’à la mort, dans laquelle Satan sera vaincu. Il ne pouvait donc pas recevoir cette gloire du diable, ni lui rendre hommage. Là encore la parole de Dieu permet de réduire l’ennemi au silence. Au lieu de reconnaître l’autorité du diable, Jésus reconnaît celle de la Parole écrite. Il répond: «Il est écrit: Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul» (Deutéronome 6:13).
Satan essaie encore un troisième moyen, en citant, lui aussi, la Parole. «Il l’amena à Jérusalem, et le plaça sur le faite du temple et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas; car il est écrit: Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, pour te garder; et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre» (Psaumes 91:11-12). Ici la tentation a un caractère spirituel. Le passage cité se rapporte au Messie dans un psaume qui parle de la confiance qu’il a dans la protection de Dieu. Il s’agissait bien de Jésus, mais il lui suffisait de savoir que cette parole était écrite; il comptait sur Dieu pour le moment où il en aurait besoin, sans qu’il soit nécessaire d’agir de sa propre volonté ou de celle du diable, pour savoir si ce que Dieu avait dit était vrai. C’est pourquoi Jésus répond à Satan: «Il est dit: Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu» (Deutéronome 6:16). Tenter Dieu c’est faire quelque chose pour voir si ce que Dieu a dit est vrai. Si je crois Dieu, je n’ai pas besoin d’une preuve de la vérité de ce qu’il a dit. On remarquera que, dans Luc, les tentations ne se suivent pas dans le même ordre que dans Matthieu, où la seconde de Luc se trouve en troisième lieu. En Matthieu, Jésus est tenté d’abord comme homme, puis comme Messie, et enfin comme Fils de l’homme. En Luc l’ordre est moral: en premier lieu nous avons la tentation charnelle; ensuite, une tentation mondaine et enfin une tentation spirituelle. Dans les deux évangiles, les tentations se rapportent aux trois genres de convoitises par lesquelles le premier Adam a succombé. Nous lisons en Genèse 3:6: «Et la femme vit 1° que l’arbre était bon à manger, 2° qu’il était un plaisir pour les yeux, 3° et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent». À ce passage correspond celui de 1 Jean 2:16: «Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde». On reconnaît facilement le caractère de ces trois genres de convoitises dans ce que le diable plaça devant Jésus. Notre précieux Sauveur ne succomba pas, parce qu’il n’y avait en lui aucun autre désir que celui de faire la volonté de Dieu dans une soumission absolue à sa Parole. C’est là ce qui caractérise le second homme: aucune volonté, sinon de faire celle de Dieu. Adam prit en considération ce que le fruit de l’arbre lui offrait pour sa propre satisfaction, et mit de côté la parole de Dieu. Que de fois n’agissons-nous pas de la sorte, même dans l’espace d’une seule journée! Souvenons-nous tous que pécher, c’est suivre notre propre volonté au lieu d’accomplir celle de Dieu.
Jésus vint dans ce monde comme un homme pour se soumettre à la volonté de Dieu et recommencer l’histoire de l’homme nouveau et obéissant. Il résista à l’effort de Satan en se conformant à la parole écrite et remporta une victoire absolue. Dès lors, comme nous allons le voir, il put piller les biens de l’ennemi en délivrant les hommes des effets du pouvoir de Satan, allant «de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance» (Actes 10:38) À la fin de sa carrière ici-bas, il a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, en subissant la mort à la place des coupables.
«Et ayant accompli toute tentation, le diable se retira de lui pour un temps» (v. 13). Ces paroles ne se trouvent pas dans Matthieu, pour des raisons qui montrent avec quel soin la parole de Dieu a été écrite. Le récit de Matthieu se termine par ces mots: «Va-t’en Satan, car il est écrit...», ce que Luc ne pouvait dire, puisque cette tentation n’est pas la dernière dans son évangile. Nous apprenons en outre par ce passage que le diable reviendrait après «un temps», lorsque le ministère public de Christ aurait pris fin, et se présenterait à lui, avec les terreurs de la mort, — ce qui eut lieu en Gethsémané — pour chercher à faire reculer Jésus, afin qu’il n’accomplisse pas l’acte suprême d’obéissance, la mort, par laquelle le diable devait être désarmé.
En vertu de la victoire remportée sur le diable, au désert, Jésus put accomplir son ministère de délivrance, en faveur des hommes. Mais après ce merveilleux service, il restait encore à exécuter l’œuvre qui délivrerait l’homme de la mort éternelle: pour cela des miracles ne suffisaient pas; il fallait la mort même de Jésus, dans laquelle «la semence de la femme» écraserait la tête du serpent. On comprend que Satan ait cherché à s’opposer à la mort de Christ lorsque vint l’heure. Là aussi Jésus obéit; il avait reçu ce commandement de son Père (Jean 10:18). Il a été obéissant jusqu’à la mort de la croix (Philippiens 2:8). Là le diable fut définitivement vaincu. Jésus mourut, mais il ressuscita, preuve du triomphe qu’il venait de remporter sur celui qui avait le pouvoir de la mort. «Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable; et qu’il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude» (Hébreux 2:14-15).
Avant d’aller plus loin, examinons les conséquences pratiques qui découlent pour nous de la victoire remportée par Jésus sur Satan au désert. Tout d’abord, et surtout, nous pouvons, nous aussi, avoir la victoire sur les tentations de Satan, en employant le même moyen que Jésus, en citant la parole de Dieu et en lui étant soumis. Dans le sentier de l’obéissance, Satan a toujours le dessous. L’ennemi veut avant tout empêcher le croyant d’obéir, parce que la désobéissance le prive de la communion avec Dieu, le détourne de la vérité, déshonore Dieu et, produisant de l’obscurité dans l’âme, l’égare toujours plus.
Quel encouragement pour nous tous, jeunes et vieux, de savoir que, malgré la présence et l’activité d’un si puissant adversaire sur notre route, nous pouvons avancer sans qu’il nous atteigne, à la condition d’écouter la parole de Dieu et de lui obéir! Lorsque Satan rencontre en nous cette obéissance, il se retire comme il a dû se retirer de devant Jésus. «Résistez au diable, et il s’enfuira de vous», dit Jacques (chap. 4:7). En 1 Pierre 5:8, 9, nous lisons: «Soyez sobres, veillez: votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cherchant qui il pourra dévorer. Résistez-lui, étant fermes dans la foi». Nous ne pourrions lui résister si le Seigneur Jésus ne l’avait pas vaincu; mais si, en présence de l’obéissance, Satan subit une défaite, il faut se souvenir qu’il a tout pouvoir sur la chair, en sorte que, si nous la laissons agir, si nous péchons, nous lui offrons une prise facile. Non seulement les croyants sont rendus capables de résister au diable actuellement, mais bientôt nous allons être délivrés de la scène dans laquelle il opère encore et ravis au ciel par le Seigneur; alors le diable et ses anges seront précipités sur la terre pour tourmenter ceux qui n’auront rien voulu de Christ pendant le temps de la grâce (Apocalypse 12:7-12). «Or le Dieu de paix brisera bientôt Satan sous vos pieds» (Romains 16:20).
Que Dieu nous donne à tous de considérer le Seigneur à la tentation, car il était là pour nous, afin de montrer à ceux qui croient comment vaincre l’ennemi. Si Jésus l’avait vaincu par sa puissance divine, sa victoire ne nous aurait été d’aucune utilité, car nous ne possédons pas cette puissance; mais du moment qu’il a remporté cette victoire comme homme, par la simple obéissance à la Parole, ce moyen demeure à notre disposition. C’est parce que nous sommes des hommes que Jésus est devenu homme, afin de mourir pour nous sauver, après avoir été le modèle de ceux qu’il sauvait à la croix.
De la tentation de Jésus découle une importante vérité, à laquelle nous avons à prêter attention. Pour pouvoir obéir à la Parole et la citer, il faut la connaître. Il faut la lire dès son jeune âge. C’est là la véritable instruction sans laquelle tout autre enseignement n’offre aucun profit pour l’éternité. Un manuel d’instruction publique du 18° siècle, à l’usage des instituteurs, déclare que l’enseignement de la Bible doit être à la base de toutes les branches d’étude, car tout le reste en découle. Hélas! tout en prétendant avoir fait des progrès, on a fort reculé depuis ce temps-là! Si la parole de Dieu ne fait plus partie de l’enseignement public, elle se trouve dans toutes les familles, où l’on peut la lire chaque jour. Il faudrait non seulement se contenter de la lire, mais aussi, selon une ancienne coutume courante dans les écoles et les familles, en faire apprendre des portions aux enfants de tout âge. Ce qu’on apprend dans sa jeunesse demeure pour la vie; c’est un capital qui porte de multiples intérêts, dont les bienfaits se répandent dans toute la carrière, à la gloire de Dieu, et pour le bonheur présent et éternel de celui qui possède un trésor pareil.
Jésus de Nazareth
(v. 13-30). — Après avoir conduit Jésus dans le désert, où il rencontre le tentateur, l’Esprit le ramène en Galilée pour y commencer son service d’amour envers les hommes. L’homme obéissant, vainqueur de l’ennemi, dans lequel rien ne limitait la puissance de l’Esprit Saint, était propre pour accomplir les pensées de Dieu à l’égard de son peuple terrestre, comme à l’égard de tout homme.
En Galilée, la contrée méprisée par les Juifs, Jésus dispensa les bienfaits qu’il apportait de la part de Dieu et enseigna dans les synagogues la parole de Dieu dont il vivait lui-même, et qui annonçait au peuple la délivrance et le moyen d’y participer. Sa renommée se répandit bientôt dans les contrées environnantes (v. 13-15).
À Nazareth, la ville où il avait été élevé, mais qu’il n’habitait pas, puisque Capernaüm est appelée «sa propre ville», en Matthieu 9:1 (voir Marc 2:1), il entra dans la synagogue le jour du sabbat, selon sa coutume. On lui donna le livre (ou rouleau) du prophète Ésaïe; il le déploya et lut les deux premiers versets du chapitre 61: «L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés, et pour publier l’an agréable du Seigneur». Tous avaient les yeux arrêtés sur Jésus, surpris de voir celui qui avait passé son enfance au milieu d’eux prendre la place d’un rabbin ou d’un scribe, et plus surpris encore lorsque, ayant rendu le livre à celui qui était de service, il leur dit: «Aujourd’hui cette écriture est accomplie, vous l’entendant». En effet, les habitants de Nazareth avaient au milieu d’eux celui qui faisait l’objet de cette prophétie et de tant d’autres: «Celui duquel... les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth» (Jean 1:46) S’ils avaient voulu le reconnaître et le recevoir, quelle joie ils auraient ressentie!
En annonçant le Christ, les prophètes annonçaient les jugements et les bénédictions qu’il devait apporter. Ce passage d’Ésaïe présentait les deux choses; mais dans sa lecture, Jésus s’arrêta avant les mots qui prédisaient le jugement: «Le jour de la vengeance de notre Dieu» (Ésaïe 61:2). Le Seigneur apportait la grâce et la vérité, non le jugement réservé pour plus tard. Il a été, durant toute sa vie ici-bas, l’expression parfaite des paroles qu’il a lues à Nazareth, celui que Dieu avait oint du Saint Esprit pour accomplir son œuvre de grâce; ces paroles exprimaient l’amour divin qui s’intéressait à l’homme tombé sous les conséquences du péché, loin de Dieu. La pauvreté le caractérise, car il s’est détourné de Dieu, source de tout bien. Il gémit, captif, sous l’esclavage de Satan et du péché. Il est aveugle: le péché obscurcit son entendement et l’empêche de voir comme Dieu voit. Il gît dans les ténèbres, comme un prisonnier sans droit et sans force pour se défendre, foulé aux pieds par l’oppresseur. Dieu envoie Jésus au milieu des hommes pour leur apporter la délivrance et introduire les bénédictions de son règne: «l’an agréable du Seigneur». Jésus enrichit les pauvres qui le reçoivent, il délivre de l’esclavage de Satan et du péché. Il rend capable de voir selon la lumière divine et affranchit les opprimés. Il donne au pécheur tout ce qui peut le rendre éternellement heureux dans la connaissance de lui-même; mais il faut le recevoir. C’est précisément ce que les gens de Nazareth ne firent pas; en cela ils représentent le peuple tout entier qui ne lui fit pas un meilleur accueil. Tout étonnés, ils lui rendaient témoignage en ces termes: «Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph?» Connaissant leurs pensées, Jésus leur dit: «Assurément vous me direz cette parabole: Médecin, guéris-toi toi-même; fais ici aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons ouï dire qui ont été faites à Capernaüm». Jésus leur répondit: «En vérité, je vous dis, qu’aucun prophète n’est reçu dans son pays» (v. 23-24). On voit qu’il ne suffisait pas de voir des miracles et d’en être frappé; il fallait croire que le Messie promis était là, celui dont Ésaïe avait écrit.
La grâce que Jésus apportait avait déjà pénétré autrefois chez les Gentils dans les temps ou Israël était sous les jugements de Dieu, à cause de son idolâtrie. À plus forte raison maintenant, si les Juifs rejettent Jésus, la grâce s’étendra aux Gentils. Élie ne fut envoyé vers aucune veuve en Israël, mais bien chez une étrangère, à Sarepta. De même au temps d’Élisée, il n’y eut pas d’autre lépreux guéri que Naaman le Syrien, un Gentil. Remplis de colère et comprenant bien la portée des paroles de Jésus, les Juifs, au lieu d’en faire leur profit, cherchèrent à se débarrasser de lui en le menant jusqu’au bord escarpé de la montagne sur laquelle se trouvait la ville, pour l’en précipiter. Mais Jésus passa au milieu d’eux et s’en alla. Son heure n’était pas encore venue. La conduite des gens de Nazareth présente un tableau fidèle de la conduite de tout le peuple envers Jésus.
À Capernaüm
(v. 31-37). — Nous retrouvons Jésus à Capernaüm un jour de sabbat; là, il enseignait encore Ceux qui l’entendaient s’étonnaient de sa doctrine, parce qu’il parlait avec autorité. En effet, quelle parole pouvait avoir une autorité pareille à la parole de Dieu, présentée par Dieu le Fils, celui qui était «la Parole» (Jean 1:1), Dieu manifesté en chair? Que les hommes l’aient voulu ou non, ils devaient reconnaître cette autorité. Cette parole que nous avons entre les mains est la même aujourd’hui, quoiqu’elle ne soit pas présentée par Jésus, homme ici-bas; elle a sa propre puissance divine sans laquelle aucune œuvre ne pourrait s’accomplir dans le cœur de l’homme. Il faut la recevoir, de même que les Thessaloniciens, comme étant véritablement la parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2:13).
Nous savons que la Bible tout entière est la parole de Dieu, conservée à travers des siècles de ténèbres en vue des mauvais jours actuels. Elle possède la même autorité que celle prononcée alors par Jésus.
Jésus n’enseignait pas seulement; l’homme étant tombé sous la puissance de Satan, il voulait l’en délivrer. Dans la synagogue même, se trouvait un malheureux, possédé d’un esprit immonde. Chose étrange et triste à constater, contrairement aux hommes qui ne voyaient en Jésus qu’un de leurs semblables, les démons savaient qu’il était le Fils de Dieu. Le démon s’écria à haute voix: «Ha! qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien? Es-tu venu pour nous détruire? Je te connais, qui tu es: le Saint de Dieu» (v. 34). Ces anges déchus — car les démons sont cela — reconnaissent le jugement qui les attend tous; il n’y a pas de pardon pour eux, et ils savent qui l’exécutera; ils tremblent à cette pensée (Jacques 2:19): «ils croient et ils frissonnent». Quant aux hommes si coupables, mais pour lesquels il y a pardon, ils refusent de croire en celui qui est venu pour les sauver et nient sa divinité; si même ils croient en Dieu, ils n’en frissonnent pas; ils ne croient pas à leur culpabilité ni au jugement qui les attend. Terrible état que celui de l’homme inconverti et incrédule!
Jésus tança le démon, disant: «Tais-toi, et sors de lui. Et le démon ayant jeté l’homme au milieu de tous, sortit de lui, sans lui avoir fait aucun mal. Et ils furent tous saisis d’étonnement, et ils parlaient entre eux, disant: Quelle parole est celle-ci? car il commande avec autorité et puissance aux esprits immondes, et ils sortent» (v. 35-36). Lorsque Dieu veut accomplir quelque chose, il n’a qu’à parler, que ce soit pour enseigner, pour chasser les démons ou accomplir quelque autre miracle, pour créer le monde ou le soutenir, pour faire subsister jadis les cieux et la terre, ou les réserver pour le feu du jugement (Lire Jean 1:3; Hébreux 11:3; 2 Pierre 3:5 et 7). «Il a parlé, et la chose a été; il a commandé, et elle s’est tenue là» (Psaumes 33:9; voir le v. 6). Ce Dieu était présent au milieu des hommes comme Sauveur, mais ils ne voulurent rien de lui; cependant en vertu de ce que Jésus a «fait par lui-même la purification de nos péchés» (Hébreux 1:3), il offre encore le salut à tous aujourd’hui, jour de grâce qui va prendre fin; c’est pourquoi tous ceux qui n’en ont pas encore profité, sont instamment priés de ne pas attendre que la porte soit fermée, car alors il sera éternellement trop tard. La renommée de Jésus se répandait dans tous les lieux voisins de Capernaüm; mais cela ne veut pas dire que tous ceux que frappait le pouvoir extraordinaire de Jésus croyaient en lui. Aujourd’hui, de même, si le Seigneur se trouvait ici-bas et accomplissait des miracles, sa réputation se ferait entendre en tous lieux, sans que pour cela tous crussent en lui. Croire, c’est tout autre chose que de constater un fait indéniable et frappant.
Chez Simon et dans le désert
(v. 38-44). — En sortant de la synagogue, Jésus se rendit chez Simon dont la belle-mère était atteinte d’une fièvre ardente. «On le pria pour elle. Et s’étant penché sur elle, il tança la fièvre, et la fièvre la quitta». À l’instant, la femme se leva guérie et servit Jésus et ceux qui étaient avec lui. Dans la maladie de cette femme, nous avons une autre figure de l’état dans lequel l’homme se trouve à la suite du péché. Sans paix avec Dieu, sans repos, souffrant d’une mauvaise conscience, il cherche dans ce monde le bonheur qu’il n’a pas en Dieu. Son impuissance lui donne une agitation fiévreuse. Il court, il se démène; la terre ne lui suffit pas; il cherche à avoir la maîtrise dans les airs, sous l’eau, comme sur la terre. Il emploie à cela l’intelligence que Dieu lui a donnée, le peu de jours dont il dispose et qu’il abrège encore lui-même très souvent. Puis il doit mourir dans cette fiévreuse activité, à moins qu’il ne fasse la connaissance de celui qui seul peut lui donner le repos et la paix en lui annonçant que le péché, cause de tous ses maux, a été ôté à la croix. S’il l’accepte, la paix devient sa part. Plein de bonheur, il peut, comme la belle-mère de Pierre, servir le Seigneur, dans le calme et la confiance en lui, en attendant d’être auprès de lui.
Au coucher du soleil, moment propice pour sortir dans les pays chauds, tous ceux qui avaient des infirmes et des malades les amenèrent à Jésus qui les guérissait tous. Les démons aussi, sortaient de plusieurs possédés en criant que Jésus était le Fils de Dieu; mais Jésus leur interdisait de parler. Il se refusait à recevoir le témoignage des démons et voulait que les hommes reconnussent qu’il était le Christ par son propre témoignage à lui.
Le lendemain matin Jésus s’en alla dans un lieu désert, mais les foules le trouvèrent et cherchèrent à le retenir. Alors il leur dit: «Il faut que j’annonce le royaume de Dieu aux autres villes aussi; car j’ai été envoyé pour cela» (v. 43). Jésus n’avait devant lui que l’accomplissement de son service, conformément à la volonté de son Père. Il ne voulait pas jouir de la considération des foules, captivées par les démonstrations de sa puissance et de sa parole, qu’il accomplissait par obéissance à son Dieu et par amour pour les hommes. Un serviteur de Dieu aime à demeurer avec ceux au milieu desquels il travaille; mais son devoir est d’obéir et de plaire à son Maître, et non de rechercher sa propre jouissance. Jésus s’en va continuer à prêcher dans les synagogues de la Galilée.