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Bible Commentaries
Luc 1

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-80

Plan du commentaire biblique de Luc 1

Luc indique

  1. L’idée première de son travail et les circonstances dans lesquelles il l’entreprend
  2. Le fondement historique de son récit : la source à laquelle puisèrent ses devanciers et à laquelle il se propose de puiser lui-même
  3. La méthode qu’il suivra : remonter à l’origine, exposer les faits d’une manière complète et suivie
  4. Le but qu’il a en vue : faire reconnaître à Théophile, à qui il dédie son livre, la certitude de l’Évangile et de la vérité chrétienne dans laquelle il a été instruit

Verset 1

Les récits de l’enfance

Chapitre 1 — Les prédictions

Versets 1 à 4 — Préface et dédicace

Cette admirable préface de Luc, si précise et si claire dans sa brièveté, si riche de pensées, du style classique le plus pur et qui rappelle les prologues des grands historiens grecs (Hérodote, Thucydide, Polybe), nous apprend que l’évangéliste a eu plusieurs devanciers (verset 1), que les faits rapportés par eux et dont il va à son tour entreprendre le récit reposent sur le témoignage apostolique (verset 2) ; qu’il a mis une scrupuleuse exactitude à s’en assurer (verset 3), enfin qu’il s’est proposé pour but de confirmer les enseignements reçus par Théophile, à qui il dédie son écrit (verset 4).

Dès les premiers mots, il nous indique ce qui lui a inspiré l’idée de son travail : c’est le fait, bien connu alors, que plusieurs avaient déjà entrepris d’écrire des narrations semblables (grec : puisque plusieurs ont mis la main à ranger en ordre un récit).

Il y a dans ce terme : mettre la main à, entreprendre, que Luc seul emploie dans le Nouveau Testament, mais qui se trouve souvent dans les classiques, le sentiment de la gravité et de la difficulté de cette entreprise (Actes 19.13).

Ne s’agit-il pas, en effet, d’écrire la vie du Fils de Dieu ? Voilà pourquoi Luc s’abrite, pour ainsi dire, derrière l’exemple de ceux qui, par un vif et religieux intérêt pour les faits de l’Évangile, s’étaient mis à en conserver par écrit le souvenir.

Il ne faut donc voir, ni dans ces paroles, ni dans la conclusion que Luc en tire pour lui-même au verset 3, une insinuation sur l’insuffisance ou les imperfections de ces récits précédents ; mais bien pourtant la pensée que, après avoir tout examiné avec tant de scrupule, il peut attendre de son travail un résultat plus complet.

Mais qui sont ces plusieurs qui, avant Luc, avaient écrit des récits évangéliques ? Ce n’étaient pas des apôtres, puisque ceux-ci sont ici nettement distingués comme « témoins oculaires » (verset 2). Il ne s’agit point du premier évangile, qui est attribué à un apôtre. Le second Évangile pourrait être visé par Luc, puisque son auteur n’avait pas été témoin de la vie de Jésus, mais pour d’autres raisons, il est peu probable que Luc en eût connaissance. On ne peut pas songer non plus aux évangiles apocryphes encore existants et qui ont été écrits plus tard.

Il s’agit de chrétiens, aujourd’hui inconnus, qui avaient rédigé des souvenirs de la prédication apostolique et dont les écrits ont disparu à mesure que nos quatre évangiles prévalurent dans l’usage ecclésiastique. Luc a sans doute utilisé ces écrits comme l’une des sources de sa narration.

Enfin, quel était l’objet de ces récits qui sera aussi celui de la narration de Luc ? (verset 3) Ce sont les faits, les événements de l’histoire évangélique dont Luc affirme qu’ils ont été pleinement certifiés parmi nous, c’est-à-dire parmi les chrétiens.

D’excellents exégètes veulent qu’on traduise simplement : événements qui se sont accomplis, attendu que le verbe grec a bien le sens de produire une pleine persuasion, une entière certitude, quand il s’agit de personnes (Romains 4.21 ; Romains 14.5 ; Colossiens 4.12), mais que ce sens est inadmissible quand il s’agit de choses, comme dans notre verset.

Mais même en ce dernier cas, le verbe dont il s’agit ne signifie jamais dans le Nouveau Testament simplement accomplir, mais remplir complètement (2 Timothée 4.5-17).

Et quant aux auteurs classiques, les lexicographes s’accordent à affirmer que notre verbe au passif « se dit aussi des choses dont on est parfaitement sûr ». Il en est de même du substantif dérivé de ce verbe (plêrophoria) qui a toujours le sens de pleine persuasion, de complète assurance (1 Thessaloniciens 1.5 ; Colossiens 2.2 ; Hébreux 6.11 ; Hébreux 10.22).

Au reste, cette idée s’exprime dans tout ce prologue de Luc, puisqu’il en appelle immédiatement à des « témoins oculaires » (verset 2) et que lui-même écrit afin que celui auquel il s’adresse ait la « certitude » des choses dont il s’agit. Plusieurs exégètes soutiennent la traduction : qui se sont accomplis, parce qu’ils prêtent à Luc la pensée que les faits évangéliques sont l’accomplissement d’un plan préconçu des desseins de Dieu envers notre humanité. Cette idée est vraie, mais étrangère au texte.

Verset 2

Les mots : conformément à ce que nous ont transmis, peuvent se rapporter à la première partie du verset précédent et exprimer la manière dont ces « plusieurs » ont écrit leurs récits, la source où ils ont puisé ; ou bien à la seconde phrase, c’est-à-dire aux « choses pleinement certifiées ».

Dans le premier cas, Luc attribuerait aux écrits dont il parle l’autorité de la tradition apostolique, ce que plusieurs interprètes (Olshausen) ne veulent pas admettre ; dans le second cas, il indiquerait que c’est par cette autorité même qu’ont été pleinement certifiés les faits de l’histoire évangélique.

La première construction est plus conforme à la grammaire, la seconde, plus en harmonie avec la pensée. C’est cette pensée même que, sans faire aucune violence au texte, on peut rendre ainsi, avec la plupart des versions : « selon que nous les ont transmis ceux qui, etc ».

Quoi qu’il en soit, Luc en appelle ainsi dès l’abord au témoignage d’hommes autorisés qui ont transmis à l’Église primitive (nous correspond au parmi nous du verset) tous ces faits de l’histoire évangélique.

Cette transmission ou tradition apostolique eut lieu d’abord par la parole, c’est-à-dire par la prédication (voir l’Introduction aux évangiles).

Les hommes qui en furent chargés ont été dès le commencement témoins oculaires et ministres de la parole, c’est-à-dire qu’ils sont apparus dès les premiers jours de l’Église revêtus de la double autorité de témoins oculaires et de ministres de la parole.

Ce sens, qui se légitime, d’après Actes 11.15, est plus conforme au grec qui unit étroitement les deux termes : témoins et ministres. Mais on peut traduire aussi : qui ont été témoins dès l’origine, dès le baptême et les débuts du ministère de Jésus (Actes 1.21 et suivants) et qui sont devenus plus tard ministres de la parole.

L’expression : la parole, prise ainsi dans un sens absolu, désigne fréquemment, dans les écrits de Luc, l’Évangile et la prédication de l’Évangile, comprenant à la fois les faits et les doctrines dont il se compose.

Verset 3

Par ces mots du verset 3, Luc en vient à la conclusion de ce qui précède, ou à sa proposition principale.

En disant : moi aussi, il se met modestement au même rang que les plusieurs du verset 1 ; mais, évidemment, par tout ce qu’il va nous dire de la nature de son travail et du but qu’il espère atteindre (verset 4), il attribue tacitement à son récit une supériorité que l’Église entière a reconnue.

Il se sert de trois expressions qui indiquent nettement le caractère complet et approfondi son travail.

Les deux premiers de ces termes se rapportent à l’étude des sources où il a puisé, le troisième à la nature de son exposition.

  1. Il est remonté jusqu’à l’origine des choses (grec : depuis en haut). Il ne s’est pas arrêté au commencement du ministère de Jean-Baptiste et de Jésus-Christ ; il est remonté plus haut, jusqu’aux faits qu’il raconte dans ses deux premiers chapitres.
  2. Partant de cette origine, il a suivi avec exactitude toutes ces choses. Il les a étudiées de près, en a pris connaissance d’une manière complète, recherchant tous les renseignements et ne se contentant pas des faits présentés dans la prédication courante ou recueillis dans les récits mentionnés au verset 1 ; il a embrassé autant que possible tous les faits et a mis la plus grande exactitude à les examiner pour en constater la vérité historique.
  3. Enfin, il s’est proposé d’exposer ces faits dans leur ordre, comme ils se sont succédé ; l’expression ne se trouve, dans le Nouveau Testament, que chez Luc, qui l’emploie toujours dans le sens de la succession chronologique (Luc 8.1 ; Actes 3.21 ; Actes 11.4 ; Actes 18.23).

Luc dédie son livre à un personnage qui, d’après le titre qu’il lui donne : très excellent (comparez Actes 23.26 ; Actes 24.3 ; Actes 26.25) ou très puissant Théophile, occupait une position sociale élevée mais dont on ne sait rien de certain. La seule tradition qui ait quelque vraisemblance fait de Théophile un chrétien riche et puissant de la ville d’Antioche (voir le Commentaire de M. Godet sur l’Évangile de saint Luc, 3e édition, Introduction, page 8).

Verset 4

Grec : afin que tu reconnaisses, au sujet des paroles dont tu as été instruit, l’inébranlable certitude.

Comme le mot paroles signifie fréquemment en grec, selon un hébraïsme bien connu, les choses, plusieurs versions adoptent ici ce sens qui correspondrait à l’idée du verset 1, où pourtant se trouve un autre terme.

Il est beaucoup plus conforme à la pensée de Luc de conserver ici la signification ordinaire du mot grec : paroles, discours, enseignements.

Ce terme désigne, non seulement les faits de l’histoire évangélique, mais aussi les vérités religieuses, les doctrines qui en ressortent nécessairement (comparer 1 Corinthiens 15.1).

Cette interprétation correspond seule pleinement à ce mot : dont tu as été instruit, qui signifie, d’après l’étymologie, « faire pénétrer un son dans l’oreille », mais qui, selon l’usage constant du Nouveau Testament, suppose un enseignement reçu et non un simple ouï-dire (Actes 18.25 ; Romains 2.18 ; 1 Corinthiens 14.19 ; Galates 6.6).

Notre mot catéchumène n’est que le participe du même verbe.

Ainsi, après ce qu’il vient de dire des sources d’où il a tiré son récit, fondé sur le témoignage apostolique, du soin scrupuleux qu’il a mis à examiner tous les faits, afin de pouvoir les exposer dans leur ordre, Luc est en droit d’espérer que son livre créera chez ses lecteurs la conviction de l’inébranlable certitude de l’Évangile.

Verset 5

Le récit nous initie à l’épreuve intime d’une pieuse famille de sacrificateurs : Zacharie et Elisabeth, tous deux de la race d’Aaron, ont été jusqu’ici privés d’enfants et ils sont avancés en âge (5-7).

Une intervention divine met fin à leur épreuve.

  1. Apparition de l’ange. Zacharie a été appelé à entrer dans le sanctuaire pour offrir le parfum. Pendant qu’il accomplit cet acte solennel et que la multitude est dehors en prières, un ange lui apparaît (8-12).
  2. La naissance de Jean. L’ange rassure Zacharie et lui déclare que sa prière est exaucée, qu’Elisabeth lui enfantera un fils qui se nommera Jean ; sa naissance sera un sujet de joie pour plusieurs (13, 14).
  3. La carrière de Jean. Cette joie sera justifiée, car Jean sera grand devant le Seigneur, austère dans sa vie, rempli du Saint-Esprit ; il exercera une action profonde sur son peuple ; il sera le précurseur du Sauveur (15-17).
  4. Signe et châtiment. Zacharie demeurant incrédule et demandant un signe, l’ange lui déclare qu’il se nomme Gabriel, qu’il est envoyé de Dieu. Il lui donne un signe qui sera en même temps un châtiment : Zacharie restera muet jusqu’à l’accomplissement de la promesse (18-20).
  5. Retour de Zacharie auprès du peuple. Le peuple s’étonne qu’il reste si longtemps dans le temple. Quand il en sort, il fait comprendre par des signes qu’il a eu une vision (21,22).

Accomplissement de la promesse

Après avoir achevé ses fonctions, il s’en retourne chez lui et alors la prédiction de l’ange s’accomplit : Elisabeth devient enceinte : elle se cache pendant cinq mois, jusqu’à ce qu’il apparaisse que le Seigneur lui a ôté l’opprobre de sa stérilité (23-25).

Annonce de la naissance de Jean-Baptiste (5-25)

Il y eut, aux jours de… tournure hébraïque, fréquente dans l’Ancien Testament. Dès ce verset 5, le style est semé d’aramaïsmes.

Hérode, surnommé le Grand (voir Matthieu 2.1, note). Le titre de roi de Judée lui avait été décerné par le sénat romain. Son royaume comprenait toute la Palestine.

On voit que, sur cette date, Luc est en parfait accord avec le premier évangile, qui place la naissance de Jésus sous le règne d’Hérode. Il résulte encore de Matthieu 2.19 que Jésus naquit vers la fin de ce règne. Selon Josèphe, la mort d’Hérode eut lieu au printemps de l’an 750 de Rome.

Zacharie (ce nom signifie : l’Éternel se souvient) et Élisabeth, sa femme (hébreux : Elischéba, serment de Dieu), appartenaient donc l’un et l’autre à la race sacerdotale. Élisabeth avait même hérité du nom de sa première aïeule, la femme d’Aaron (Exode 6.23).

Après un silence de quatre siècles, Dieu parle de nouveau, à ce moment décisif de l’histoire. Il ouvre une ère nouvelle de ses révélations, qui désormais ne seront plus interrompues et s’étendront à l’humanité entière. Mais il relie le présent au passé, en choisissant l’organe de ses communications parmi ceux à qui ce rôle était dévolu autrefois.

Comme au siècle de la réformation il prit dans son couvent un moine de l’ancienne Église pour commencer l’œuvre de rénovation, de même il fit naître de la race sacerdotale d’Aaron celui qui devait être le plus grand des prophètes et préparer les voies au Messie issu de la race royale de David.

Notre récit attache de l’importance à cette généalogie du précurseur, puisqu’il indique que Jean descendait d’Aaron par sa mère aussi bien que par son père.

Luc, pour être plus précis encore, remarque que Zacharie appartenait à la classe d’Abia.

Toute la sacrificature était divisée en vingt-quatre classes (grec éphémérides, services quotidiens), dont les membres devaient fonctionner chaque semaine à tour de rôle (1 Chroniques 24.7-10). Celle d’Abia était la huitième (1 Chroniques 24.10).

Verset 6

La seconde partie de ce verset explique la première.

Selon les notions de l’Ancien Testament, être juste, c’est conformer sa conduite et sa vie aux prescriptions de la loi de Dieu (Jean 1.48).

Le terme devant Dieu (Genèse 7.1) est un hébraïsme qui exprime la réalité de cette justice, car il signifie que Dieu la reconnaît et l’approuve.

Cette justice, ainsi que le mot irréprochable, n’exclut point le péché (Philippiens 3.6) et n’est point opposée à la grande doctrine biblique de la justification par la foi. Les Israélites pieux le savaient bien, puisqu’ils recouraient sans cesse aux moyens prescrits par la loi elle-même pour obtenir le pardon de leurs péchés et pour s’en purifier.

Calvin et, après lui, Bengel ont fait entre les commandements et les ordonnances du Seigneur cette distinction, que les premiers signifieraient les préceptes de la loi morale, le Décalogue, tandis que les secondes indiqueraient les prescriptions relatives à la loi cérémonielle, au culte, etc.

Il n’est pas sûr que cette distinction soit fondée, car le mot traduit par ordonnance signifie proprement : ce que Dieu a déclaré juste, ce que Paul appelle le droit de Dieu (Romains 1.32).

Verset 7

Grec : « avancés dans leurs jours », hébraïsme (Genèse 18.11).

Cette expression montre que chacun a ses jours qui lui sont comptés (Job 14.5 ; Psaumes 90.12). Du reste, cette remarque sur l’âge des deux époux se rapporte surtout à Élisabeth et au long temps où elle avait été sans enfants ; car Zacharie devait, pour être encore en fonctions, avoir moins de cinquante ans (Nombres 8.25).

Verset 9

Les mots : dans l’ordre de sa classe, désignent le rang où chaque classe de sacrificateurs était en fonction (verset 5 note) ; ce rang restait toujours le même.

Mais, en outre, la coutume ou l’usage voulait que, entre les sacrificateurs de service, chacune des diverses fonctions fût attribuée par le sort.

De cette manière rien, dans ces fonctions saintes, n’était livré à l’arbitraire humain, rien ne pouvait provoquer des jalousies entre les sacrificateurs. Il échut donc ce jour-là à Zacharie le privilège d’entrer dans le sanctuaire et d’offrir le parfum.

Cette offrande avait lieu chaque jour, le matin et le soir, sur un autel spécial situé au fond du sanctuaire, tout près du voile qui fermait le lieu très saint (Exode 30.1 et suivants). Pendant que le sacrificateur remplissait cette fonction, le peuple attendait dans le parvis extérieur (verset 21) et adressait à Dieu des prières, dont la fumée de l’encens, montant vers le ciel, était le symbole (Luc 1.10 ; Apocalypse 8.3-4, note).

Verset 11

C’est avec l’apparition de cet ange que s’ouvre la série des faits surnaturels racontés dans ces premiers récits de Luc. Ceux-là seuls pourraient les trouver étranges qui ne croient pas au « grand mystère de piété », auquel ces faits se rattachent tous, « Dieu manifesté en chair » (1 Timothée 3.16).

Au moment où la Parole éternelle s’unissait à notre humanité (Jean 1.1-14) devaient se produire ces manifestations du monde des esprits qui ne sont point nécessaires en des temps ordinaires.— Olshausen

On voit du reste, par ces détails précis, qu’un témoin oculaire seul peut avoir conservés, que l’évangéliste raconte, non une vision, mais un fait réel : l’ange lui apparut, se tenant debout, au côté droit de l’autel.

Au coté droit, c’est-à-dire au sud, entre l’autel et le chandelier, à la gauche de Zacharie qui entrait dans le sanctuaire.

Verset 12

Bien que l’ange vint annoncer à Zacharie une grâce immense, celui-ci éprouve cette crainte qui saisit l’homme pécheur, chaque fois que quelque manifestation du monde invisible lui donne le sentiment de la présence immédiate de Dieu (Luc 1.29 ; Luc 2.9 ; Genèse 28.17 ; Ésaïe 6.5 ; Apocalypse 1.17).

Aussi la première parole que Dieu, dans l’Évangile, adresse au pécheur, c’est cette parole de compassion et d’amour : Ne crains point (verset 13 ; comparez Luc 2.10).

Verset 13

Les interprètes se demandent quel était l’objet de cette prière de Zacharie, maintenant exaucée.

Les uns, d’après le contexte, pensent qu’il avait demandé à Dieu la bénédiction de posséder un fils.

Les autres objectent qu’il eût été peu digne du sacrificateur en fonctions de songer à un intérêt de famille, qu’il ne pouvait prier que pour l’accomplissement des promesses de Dieu relatives au salut.

Mais les mots : ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, désignent l’exaucement d’une requête personnelle. Toute la question est de savoir quand Zacharie fit à Dieu cette requête.

Les versets 7 à 18 montrent qu’il ne s’attendait plus à avoir des enfants et, par conséquent, que telle n’était pas alors sa prière spéciale ; mais précédemment il avait sans doute souvent demandé au Seigneur cette bénédiction, c’était un vœu qui demeurait d’une manière permanente au fond de son cœur et qui recevait à cette heure son exaucement. Il est permis de supposer aussi que le pieux sacrificateur, en offrant le parfum, image de la prière, demandait à Dieu d’envoyer enfin « la consolation d’Israël » (comparer Psaumes 14.7).

Or, dans ce sens encore, il fut exaucé au-delà de sa pensée, puisque Dieu lui annonce la naissance, dans sa famille, du grand prophète dont le ministère devait être l’aurore du jour messianique. Une telle promesse, après la longue stérilité d’Élisabeth, ne devait pas seulement rendre ce fils d’autant plus cher à ses parents (1 Samuel 1.1), mais surtout en le leur présentant comme un don immédiat de Dieu, les presser de le lui consacrer.

Hébreux : Jochanan, Jéhova fait grâce. Beau nom pour celui qui, le premier, annoncera « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Dieu prescrit de même à l’avance, par la bouche de l’ange, le nom de Jésus (Luc 1.31 ; Matthieu 1.21).

Verset 14

On comprend cette joie et même cette allégresse pour le cœur du père et de plusieurs en Israël ; mais l’ange dans les paroles qui suivent, élève l’objet de cette joie bien au-dessus des sentiments paternels.

En effet, il décrit d’abord le caractère de celui dont il annonce la naissance (verset 15) ; puis son action sur son peuple (verset 16) ; enfin, son rapport avec le Sauveur (verset 17).

Verset 15

Ces mots : devant le Seigneur, indiquent pleinement de quelle grandeur il s’agit ici (comparer verset 6, note). L’homme est en lui-même exactement ce qu’il est aux yeux de Dieu, ni plus, ni moins. Jésus confirma plus tard cette grandeur de son précurseur (Matthieu 11.9-11).

Ne boire ni vin, ni cervoise (liqueur fermentée faite de divers fruits, autres que le raisin), était l’une des abstinences que s’imposait le nazir ou naziréen, c’est-à-dire celui qui était séparé, ou mis à part et consacré au service de Dieu.

Cette consécration pouvait être temporaire, ou à vie, comme dans le cas de Samson et de Samuel (Juges 13.2 et suivants ; 1 Samuel 1.1-11). On peut lire l’ordonnance relative à cette vocation spéciale dans le livre des Nombres (Nombres 6.1-21).

Tel devait être Jean-Baptiste. Comme prophète appartenant encore à l’ancienne alliance, il devait prêcher la repentance, non seulement par ses paroles, mais par la pratique du naziréat, en attendant que ce type, comme tous ceux de la loi, fût aboli par Celui qui, au milieu du monde, vainquit le monde.

Cette abstinence aura pour compensation le fait qu’il sera rempli de l’Esprit-Saint ; renonçant à tout excitant charnel, il possédera le stimulant le plus élevé et le plus pur (comparer Éphésiens 5.18).

Il y a dans ce terme : (grec) encore dès le sein de sa mère (c’est-à-dire quand l’enfant sera encore dans le sein), quelque chose de mystérieux dont on ne peut se rendre compte, ni par des restrictions, ni par des spéculations sur la possibilité de l’action de l’Esprit dans un être qui n’a encore ni intelligence ni réceptivité.

Mais, qui peut tracer la limite au-delà de laquelle l’influence de l’Esprit de Dieu ne saurait s’exercer ? (comparer versets 41-44) Pensée consolante, en tout cas, qui montre ce que des parents pieux peuvent attendre de la miséricorde de Dieu pour les enfants objets de leurs prières !

Verset 16

Grec : Il fera retourner, convertira.

Ce qui suppose que, comme tous les hommes, ils s’étaient détournés de lui par leurs péchés.

Verset 17

Devant lui ; ce pronom ne peut se rapporter qu’au sujet qui précède, le Seigneur leur Dieu ; ce qui est en harmonie avec Malachie 3.1, où l’Éternel dit : « Voici, j’envoie mon messager et il préparera la voie devant moi », d’où il résulte que celui qui précède le Messie, précède Jéhova lui-même, qui vient vers son peuple et vers notre humanité en son Fils bien-aimé (comparer Jean 12.41 avec Ésaïe 6.1 et suivants).

C’est encore dans Malachie (Malachie 4.5) que le précurseur est annoncé comme un second Élie. Le peuple à l’époque du Sauveur, se fondant sur cette prophétie, attendait la réapparition du prophète (Matthieu 17.10 ; Marc 6.15 ; Jean 1.21).

L’ange dit que le précurseur sera revêtu de l’esprit et de la puissance de ce prophète ; il en aura la force et l’énergie d’action, parce qu’il sera animé du même esprit.

Grec : « pour convertir les cœurs des pères vers les enfants » (même verbe qu’au verset 16).

Ces mots font partie d’une pensée ainsi exprimée dans le prophète Malachie : (Malachie 4.6) « et il (Élie) ramènera (ou convertira) le cœur des pères aux fils et le cœur des fils à leurs pères ». Ce second membre de la phrase est retranché dans notre citation qui y substitue ces mots : et les rebelles à la sagesse des justes.

Déjà dans l’explication des paroles du prophète, les interprètes se partagent entre deux opinions : les uns y voient simplement la promesse d’un rapprochement, d’une réconciliation entre les enfants et les pères, divisés par le péché ; d’autres donnent à cette prophétie un sens plus large et plus religieux ; ils entendent par ce mot les pères, les ancêtres, les patriarches et en général les hommes pieux du peuple d’Israël.

Les fils sont leurs descendants, qui se sont éloignés de leur piété en s’éloignant de Dieu ; il leur manque le seul vrai lien des cœurs, l’amour de Dieu, en sorte que les pères ont honte de leurs enfants et les enfants de leurs pères (Ésaïe 29.22-23 ; Ésaïe 63.16) ; et c’est cet abîme qu’Élie viendra combler.

La même différence d’interprétation se produit à l’égard de notre verset. L’une et l’autre opinion sont admissibles, mais bien des raisons militent en faveur de la dernière. D’abord, il est difficile de donner, soit au ministère d’Élie, soit à celui de Jean-Baptiste, un but et un résultat aussi restreint que celui d’une réconciliation dans les familles.

Ensuite, après cette action puissante attribuée au précurseur, la conversion de plusieurs en Israël (verset 16), comment donner au même verbe un sens si différent dans le verset qui suit ? (verset 17)

Enfin, n’est-il pas évident qu’en substituant à ces mots du prophète : « et le cœur des fils à leurs pères », ceux-ci : et les rebelles à la sagesse des justes, l’ange généralise la pensée et attribue au précurseur une influence beaucoup plus vaste et plus religieuse ?

Les rebelles ne sont pas ici les fils, mais les incrédules en général, qu’il s’agit de convertir, afin qu’ils aient la sagesse des justes, seule vraie sagesse, puisqu’elle consiste pour l’homme à retrouver l’harmonie avec Dieu.

Ces derniers mots du discours de l’ange résument très bien le résultat général du ministère de Jean-Baptiste. Lui ne peut que préparer le peuple pour le Seigneur, afin qu’il soit tout disposé à le recevoir. Alors le Seigneur lui-même fera le reste (Matthieu 3.11-12).

On s’est étonné de voir un ange citer l’Écriture Et pourquoi ? Le diable aussi la cite (Matthieu 4.6) ; mais, du reste, la simple allusion qui se trouve ici aux paroles d’un prophète peut n’être que la forme dont l’évangéliste, ou même le document qu’il cite, a revêtu la pensée de l’ange.

Verset 18

Grec : avancée en ses jours (voir, sur cet hébraïsme et sur l’âge que pouvait avoir Zacharie, verset 7, note).

La question du sacrificateur, toute semblable à celle d’Abraham (Genèse 15.8), trahit un doute sur l’accomplissement de ce qui lui est annoncé (verset 20).

Il demande un signe auquel il puisse en reconnaître la vérité (comparer Juges 6.17 ; 2 Rois 20.8 ; Ésaïe 7.10 et suivants).

Verset 19

Ces premières paroles de l’ange sont destinées à affirmer la vérité de sa mission et à relever sa dignité de messager céleste, à laquelle le doute de Zacharie porte atteinte ; elles impliquent un blâme et préparent l’annonce du châtiment (verset 20).

Le nom de Gabriel signifie l’homme fort de Dieu ou encore Dieu est ma force.

Ce nom devait être connu à Zacharie par Daniel 8.16 ; Daniel 9.21. S’étonnerait-on de ce qu’un ange porte un nom et un nom hébreu ? (comparer Daniel 10.13 ; Daniel 12.1 ; Apocalypse 12.7)

Mais Dieu lui-même ne s’appelle-t-il pas Jéhova ? Quand Dieu se révèle aux hommes, il faut bien qu’il emprunte leur langage pour être compris. Et de même que Dieu, en se donnant un nom qui exprime son essence, se fait connaître comme le Dieu personnel, de même le nom d’un ange nous révèle que ces intelligences célestes sont des êtres réels et personnels et non pas seulement des apparitions momentanées ou des émanations de la divinité, comme on l’a cru faussement.

Les mots : qui me tiens devant Dieu, indiquent un ange de l’ordre le plus élevé, dont le privilège est d’assister en sa présence, toujours prêt à exécuter sa volonté (Apocalypse 8.2 ; Matthieu 18.10 ; Hébreux 1.14 ; comparez Luc 2.13, note).

Verset 20

Grec : te taisant et ne pouvant parler ; ces derniers mots indiquent la cause de ce silence.

On se demande pourquoi Zacharie est puni du doute momentané qui l’avait porté à demander un signe, tandis que d’autres, dans le même cas, ne le sont pas (verset 18, note).

Cette question a été diversement résolue. Celui qui sonde les cœurs et en connaît les sentiments les plus intimes pourrait seul y répondre. Au reste, le signe donné à Zacharie, un mal physique, qui humilie la nature humaine, après une haute révélation dont elle pourrait s’enorgueillir, n’est pas sans analogies dans l’Écriture et renferme un profond enseignement (Genèse 32.25-31 ; Actes 9.9 ; 2 Corinthiens 12.7).

Verset 21

verset 10. L’apparition de l’ange et son entretien avec le sacrificateur avaient retenu celui-ci dans le temple beaucoup plus longtemps qu’à l’ordinaire.

Verset 22

Le peuple, voyant que Zacharie ne pouvait pas lui parler, en conclut qu’il lui était arrivé quelque chose d’extraordinaire et comme c’était dans le sanctuaire, il conclut encore à une vision.

Lui-même confirma cette pensée par des signes.

Verset 23

Grec : les jours de son service dans le culte, c’est-à-dire lorsque sa classe, qui était la huitième, eut achevé sa semaine et fut relevée par la classe suivante (comparer verset 5, seconde note ; versets 8 et 9, note).

Verset 25

Grec : elle se cacha elle-même, terme qui, avec le verbe actif, exprime la volonté positive de se soustraire ainsi aux regards des hommes pendant les cinq premiers mois de sa grossesse.

Par quel motif ? Elle nous le dit elle-même (verset 25) ; mais ses paroles, aussi bien que son action, ont été diversement interprétées. Celle de ces interprétations qui s’offre tout d’abord à l’esprit, c’est que pénétrée de reconnaissance envers Dieu, elle veut se retirer dans une solitude profonde, soit pour se recueillir et méditer sur les voies de Dieu envers elle, soit pour se soustraire à de vains propos, jusqu’à ce qu’elle fût sûre de l’accomplissement de la promesse du Seigneur.

Et sans aucun doute ce besoin du cœur d’Élisabeth fut un des motifs de sa retraite.

Mais une autre explication, s’appuyant sur ces mots : Parce que c’est ainsi que m’a fait le Seigneur et qu’il a ôté mon opprobre, fait dire à Élisabeth : Je dois, moi aussi, en me retirant dans la solitude, lui laisser le soin d’effacer entièrement cet opprobre aux yeux des hommes, quand et comme il le voudra. Et c’est ce qui eut lieu, en effet dans la suite (versets 36, 39, 41, 44). Cette explication est celle de Meyer.

M. Godet en propose une autre qui s’en rapproche, mais qui exprime d’une manière plus intime les sentiments d’Élisabeth. Elle se fonde également sur ce rapport qu’Élisabeth établit entre les voies de Dieu envers elle et sa propre conduite :

Elle se traite elle-même conformément à ce que Dieu a fait à son égard… Dieu l’a rendue mère ; elle lui doit et elle se doit de ne plus se montrer en public comme la stérile (verset 36). C’est là ce qui explique le terme de cinq mois. Ce moment de la grossesse est celui où l’état de la femme enceinte devient visible. Voilà donc le moment où elle pourra reparaître en public ; car alors elle pourra être reconnue et traitée comme ce qu’elle est en effet. Celle que Dieu a honorée ne doit plus être en butte à l’opprobre de la part des hommes. Il y a dans cette conduite un mélange admirable de respect d’elle-même et de respect pour l’œuvre de Dieu C’est l’expression, que nul n’eût inventée, de la fierté féminine exaltée par le sentiment maternel et par la reconnaissance la plus humble pour le prodige d’amour divin qui s’est accompli à son égard.

Ces mots : dans les jours où il a pris soin (grec regardé à) d’ôter mon opprobre, expriment vivement le sentiment de la grâce que le Seigneur lui a faite. On sait que les Juifs considéraient la stérilité comme un opprobre et un malheur, même comme un signe de la défaveur de Dieu (Genèse 30.23 ; Ésaïe 47.9 ; Osée 9.11).

Verset 26

L’apparition de l’ange

L’ange Gabriel est envoyé à Nazareth. Il apparaît à Marie, jeune fille de la maison de David. Il la salue comme celle qui est reçue en grâce. Marie est surprise et troublée (26-29).

Le message de l’ange

L’ange lui fait part de son message : elle enfantera un fils, qui s’appellera Jésus, sera fils du Très-Haut et règnera éternellement (30-33).

Comment ce message est reçu

Marie reçoit cette promesse avec foi, mais avec l’étonnement qu’elle devait provoquer dans son cœur de vierge. L’ange lui annonce que ce miracle s’accomplira par la puissance du Saint-Esprit et que pour cela l’enfant auquel elle donnera le jour sera appelé Fils de Dieu. Afin d’affermir sa foi, il lui apprend que sa parente Elisabeth est dans le sixième mois de sa grossesse. Alors Marie se soumet avec humilité et simplicité à la volonté du Seigneur (34-38).

Annonce de la naissance de Jésus (26-38)

Le sixième mois : cinq mois s’étaient écoulés depuis l’événement raconté au verset 24 ; c’est le moment où Élisabeth sort de sa retraite et où se manifeste aux yeux de tous le fait qu’elle est enceinte (comparer verset 36).

Sur l’ange Gabriel, voir verset 19 et sur Nazareth Matthieu 2.23, note.

La prophétie touchant la naissance de Jean a été faite au temple et publiée à tout le peuple, mais la promesse de la naissance de Christ est faite à une vierge en une bien petite ville et demeure comme ensevelie au cœur d’une jeune fille.— Calvin

Verset 27

Les mots : de la maison de David, peuvent se rapporter à Marie ou à Joseph, ou à tous les deux. Si, comme le prétendent plusieurs interprètes, ces mots ne concernent que Joseph, il n’en reste pas moins évident qu’aux yeux de notre évangéliste la mère du Sauveur descendait de David (versets 32 et 69. Comparer Luc 3.23, note).

Ainsi, de même que Dieu rattachait la nouvelle alliance à l’ancienne en faisant naître Jean-Baptiste de la race sacerdotale d’Aaron, de même il fait surgir le Sauveur annoncé par les prophètes du sein de l’ancienne famille royale israélite (comparer verset 32, note).

Luc, en racontant que Marie était alors fiancée à Joseph, est pleinement d’accord avec Matthieu (Matthieu 1.18).

On a prétendu cependant que l’annonce de l’ange à Marie est inconciliable avec les soupçons que conçut ensuite son fiancé et la nécessité de la révélation qui lui fut faite à ce sujet (Matthieu 1.19 et suivants).

Mais qui nous dit que Marie fit part du message de l’ange à son fiancé ? Il est permis de douter que, même dans ce cas, Joseph eût cru sur sa simple parole à un miracle aussi inouï.

D’après Luc (verset 39), Marie se rendit aussitôt avec hâte au pays des montagnes auprès d’Élisabeth sa parente, emportant avec elle la précieuse révélation qu’elle avait reçue ; et ce ne fut qu’à son retour dans sa maison, environ trois mois après (verset 56), que Joseph put se préoccuper des pensées que Matthieu lui attribue, car alors l’état de sa fiancée n’était plus un mystère : la promesse de Dieu était en voie de s’accomplir.

Verset 28

Grec : toi qui es graciée, qui es l’objet de la grâce, de la faveur de Dieu.

C’est le même mot qui est appliqué à tous les croyants, Éphésiens 1.6, où quelques versions le rendent par : « il nous a reçus en grâce », d’autres : « rendus agréables en son bien-aimé ».

Ce sens est sans aucun doute applicable à Marie, qui, comme tous les hommes, ne pouvait être sauvée que par grâce ; mais on peut admettre que l’ange lui promettait en ces termes la grande bénédiction spéciale qui allait lui être accordée (comparer verset 30).

C’est pourquoi l’ange ajoute : le Seigneur est avec toi.

Les mots du texte reçu : tu es bénie entre les femmes ne sont pas authentiques, bien qu’ils se lisent dans A, C, D et la plupart des majuscules Ils ont été transférés ici du verset 42.

Verset 29

Le texte reçu porte : « Mais elle voyant (l’ange) fut troublée de sa parole ». Les mots soulignés sont omis par la plupart des critiques modernes, d’après Codex Sinaiticus, B, D.

La cause du trouble bien naturel qu’éprouve Marie, c’est la parole, ou le discours de l’ange : elle se demandait, ou raisonnait, ce que pouvait être (littéralement, d’après l’étymologie du mot grec : d’où venait et quelle était) cette salutation, dont les termes si élevés embarrassaient sa modestie.

Verset 30

Par ces mots : Ne crains point, l’ange apaise le trouble de la jeune fille, puis il lui réitère l’assurance de la grâce de son Dieu.

Trouver grâce devant Dieu est un hébraïsme fréquent dans l’Ancien Testament (Genèse 6.8 ; Genèse 18.3 ; Exode 33.12-13 ; Juges 6.17 ; 2 Samuel 15.25 ; Actes 7.46).

Verset 31

Et voici marque le caractère inattendu de la communication.

Les termes de celle-ci rappellent Ésaïe 7.14.

Jésus, en hébreu Joschouah ou, pleinement écrit Jehoschouah, signifie Jéhovah sauve.

Voir Matthieu 1.16, note et verset 21, où l’ange, après avoir annoncé que tel serait le nom du Sauveur, en indique ainsi la signification : « Car c’est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés ».

Verset 32

Grec : « Celui-là sera grand ».

Ce titre Fils du Très-Haut (verset 35, note), est la cause de la grandeur de Celui qu’annonce l’ange. Mais il sera grand, même en présence des hommes, par sa sainteté, sa puissance, son amour (comparer verset 15).

Verset 33

Ces paroles concernant la royauté de Jésus-Christ annoncent l’accomplissement de nombreuses prophéties de l’Ancien Testament : Ésaïe 9.6 ; 2 Samuel 7.12-13 ; Psaumes 89.5 ; Daniel 7.14.

Elles durent donc inspirer à Marie la pensée que l’enfant qui lui était promis serait le Messie ; car, en pieuse Israélite, elle connaissait les Écritures.

Les termes du verset 33, en particulier, ne peuvent s’appliquer à nul autre qu’au Messie annonce par les prophètes.

La promesse : il n’y aura pas de fin à son règne, n’est pas en contradiction avec 1 Corinthiens 15.24-28. Car le règne de Jésus, en s’absorbant dans celui du Père, n’est pas annulé, mais accompli. Seulement, à un degré plus avancé de l’œuvre divine, l’apôtre Paul a reçu une révélation dépassant celle que renfermait le message de l’ange.— Godet

Verset 34

Connaître n’est point pris ici dans son sens ordinaire, mais exprime par un hébraïsme très usité (Matthieu 1.18-25 ; Genèse 4.1) la consommation du mariage.

Marie, quoique fiancée à Joseph, ne porte pas sa pensée sur le temps où elle sera sa femme, parce qu’elle comprend par les paroles de l’ange que ce qu’il annonce va s’accomplir immédiatement.

Aussi, sa question n’implique pas le doute, comme celle de Zacharie (verset 18), mais un étonnement plein de candeur et peut-être le besoin de saisir mieux la nature d’une révélation si inattendue. C’est à ces sentiments que va répondre le discours de l’ange.

Verset 35

L’Esprit-Saint et la puissance du Très-Haut sont deux expressions qui indiquent une seule et même chose, avec cette distinction que la première désigne l’essence, la seconde l’action créatrice du Saint-Esprit.

De même les verbes viendra sur toi et te couvrira de son ombre expriment un fait unique, le premier désignant l’acte initial, le second impliquant une notion de durée. L’image que celui-ci retrace est une allusion aux théophanies de l’Ancien Testament, qui s’annonçaient par la présence d’une nuée (Exode 40.34 ; Nombres 9.15 ; 1 Rois 8.10 et ailleurs. Comparer Luc 9.34, où se retrouve le même terme que dans notre verset).

Le sens de ces paroles est que la promesse faite à Marie allait s’accomplir en elle par une création étrangère à l’ordre ordinaire de la nature.

Il faut se garder de mêler à l’exquise délicatesse de ce discours qui à elle seule suffirait pour en démontrer la céleste origine, des explications souvent bien peu en harmonie avec la pureté et la beauté des images par lesquelles la bouche d’un ange a voilé ce profond mystère.

Ce mot c’est pourquoi exprime la grande conséquence de l’action divine qui vient d’être annoncée.

Le saint est un adjectif neutre que quelques-uns traduisent en y ajoutant un substantif : le saint enfant ou l’être saint.

Le Sauveur devait être affranchi du péché héréditaire de la race humaine ; c’est pourquoi il fallait qu’il naquit de l’Esprit de Dieu. Cette sainteté originelle ne le soustraira ni à nos tentations, ni à la possibilité de pécher : mais elle permettra le développement normal de sa volonté qui, par sa constante communion avec Dieu, triomphera de tout mal, en sorte qu’il pourra devenir le Réparateur de notre chute et le Rédempteur du monde.

Par la même raison, il sera appelé Fils de Dieu, parce qu’il le sera en réalité, même par sa naissance humaine, dont Dieu est la cause efficiente. Mais, d’autre part, il appartiendra tout aussi réellement à notre humanité, parce que, comme tous les hommes, il sera « né de femme et soumis à la loi » (Galates 4.4).

Verset 36

Cette révélation de la grossesse d’Élisabeth est donnée à Marie comme un encouragement à croire ce qui lui est annoncé.

On ignore par quelle relation de famille Élisabeth était la parente de Marie ; mais c’est à tort qu’on en a conclu que cette dernière appartenait, comme la femme de Zacharie, à la tribu de Lévi. Le père de Marie pouvait être de la tribu de Juda et avoir épousé une femme de race sacerdotale.

Verset 37

Grec : aucune parole ne sera impuissante ou aucune chose ne sera impossible de la part de Dieu.

Plusieurs interprètes retiennent le sens ordinaire de parole et l’appliquent aux paroles mêmes que l’ange vient de prononcer.

Mais, par un hébraïsme très fréquent, ce mot signifie une chose, et cela, par la raison que, pour Dieu, la parole et la chose sont identiques : « il dit et la chose a son être ».

Et c’est probablement dans ce sens qu’il faut entendre ici ce terme : aucune chose, rien ne sera impossible à Dieu.

Le verbe au futur, parce qu’il s’applique à la promesse qui vient d’être faite à Marie. Forte parole qui devait achever de convaincre la jeune vierge (comparer Psaumes 135.6 ; Jérémie 32.17 ; Matthieu 19.26 ; Marc 9.23).

Verset 38

Admirable expression de candeur, de confiance, d’abandon à la volonté de Dieu dans cette humble et pieuse Israélite, appelée à une si haute destinée ! Quand il plaît à Dieu d’accomplir ses grands desseins, il sait lui-même en préparer les instruments.

Verset 39

L’arrivée de Marie et la salutation d’Elisabeth

Marie s’en va avec hâte dans une ville de Juda, chez Zacharie et Elisabeth. Au moment où elle salue Elisabeth, celle-ci sent son enfant tressaillir dans son sein et, remplie du Saint-Esprit, elle s’écrie : Tu es bénie entre les femmes ! Elle exprime humblement son étonnement de ce que la mère de son Seigneur vienne à elle, elle la déclare bienheureuse d’avoir cru et lui annonce l’accomplissement de la promesse du Seigneur (39-45).

Cantique de Marie

  1. Elle donne cours à ses sentiments de joie et de reconnaissance envers Dieu pour la grâce qu’il lui a faite (46-48).
  2. Elle célèbre la puissance, la sainteté, la miséricorde de Dieu, qui se sont manifestées envers elle (49, 50).
  3. Elle contemple la grande transformation qui va s’accomplir dans le monde : les orgueilleux, les puissants, les riches abaissés, les humbles et les pauvres élevés (51-53).
  4. Elle rend hommage à la fidélité de Dieu qui se souvient de sa miséricorde envers Abraham et sa postérité (54, 55).

Retour de Marie chez elle

Après être restée environ trois mois avec Elisabeth, Marie s’en retourne en sa maison (56).

La visite de Marie à Élisabeth (39-56)

En ces jours-là, c’est-à-dire immédiatement après le fait qui vient d’être raconté. Marie, sous l’impression de la révélation qu’elle a reçue, portant dans son âme ces précieuses espérances, devait éprouver le plus vif désir de revoir Élisabeth, sa parente, qui venait de faire des expériences analogues (verset 36) ; de là cette expression elle s’en alla avec hâte.

Le lieu où habitait Élisabeth n’est désigné que par deux termes très vagues : pays des montagnes et une ville de Juda.

On a supposé que cette ville était Hébron, située à vingt-deux milles romains au sud de Jérusalem. Hébron avait été autrefois assignée aux sacrificateurs pour demeure (voir Josué 21.11, où sa situation est indiquée par ce même terme : dans la montagne de Juda).

D’autres pensent qu’il y avait primitivement dans le texte Jutta (désigné comme ville lévitique, Josué 21.16) ; les copistes auraient changé ce nom peu connu en Juda.

La promesse faite à Marie par le message de l’ange (verset 31) était-elle déjà réalisée en elle lors de sa visite à Élisabeth ? On peut le conclure avec certitude du récit qui suit (versets 41-45) et surtout du cantique par lequel Marie donne essor à sa joie (verset 46 et suivants).

Mais avec le sentiment si fin et si délicat qui règne dans toute cette narration, l’évangéliste passe ce grand événement sous silence et laisse au lecteur le soin de l’apercevoir sous le voile discret dont il est recouvert. L’exégèse ne saurait mieux faire que d’imiter cette réserve.

Verset 40

Moment solennel pour ces deux femmes ! Les mêmes expériences de la miséricorde de Dieu, la même foi, les mêmes espérances, le même amour unissent leurs âmes dans une communion intime. Marie, saluant Élisabeth dans cette rencontre unique, met tout son cœur dans le schalom des Hébreux : Que la paix soit avec toi ! Et quant à Élisabeth, le trait qui va suivre (verset 41) trahit sa profonde émotion.

Verset 42

La sainte joie dont tressaillit Élisabeth dans son être le plus intime se communique à l’enfant qu’elle porte en son sein. Il n’est point nécessaire de voir en cela un fait miraculeux.

L’extraordinaire ici, c’est l’action de l’Esprit-Saint dont Élisabeth fut remplie et qui lui révéla en ce moment ce qui concernait Marie.

Le caractère de toute action de l’Esprit-Saint est d’élever l’homme au-dessus de ses impressions personnelles pour faire prédominer en lui la préoccupation des intérêts divins. C’est là le trait saillant de l’allocution d’Élisabeth. Avant tout, Marie et le fils de Marie (verset 42 et 43) ; après cela seulement, elle-même et son enfant (verset 44), pour revenir aussitôt à Marie et à son bonheur (verset 45). Nous retrouverons une marche analogue dans le cantique de Zacharie.— Godet

Élisabeth salue Marie avec un saint enthousiasme comme bénie entre les femmes, plus merveilleusement bénie, en effet, qu’aucune autre femme, puisqu’elle portait dans son sein Celui qui sera le Sauveur du monde.

Le commencement du verset présente trois leçons : elle éleva fortement la voix (texte reçu avec A, D) ; elle s’écria d’une voix forte (Codex Sinaiticus, C) ; elle éleva la voix avec un grand cri (B).

Verset 43

Expression d’une humilité profonde. Elle appelle Marie la mère de son Seigneur, c’est-à-dire du Sauveur. S’étonnerait-on de voir le regard de la foi chez Élisabeth pénétrer jusqu’à la connaissance de ce mystère ?

Mais il ne faut pas oublier que cette pieuse Israélite parle à la lumière du Saint-Esprit dont elle est remplie ; que la naissance du Sauveur a été annoncée à ces deux femmes par un message divin (versets 17 et 31) ; que l’une et l’autre avaient été préparées à ces hautes révélations par leur connaissance des Écritures, aussi bien que par leur attente de « la consolation d’Israël » ; et qu’enfin ce même Esprit prophétique donna à un Zacharie (verset 68 et suivants), à un Siméon (Luc 2.27 et suivants) une connaissance plus lumineuse encore du règne prochain du Sauveur.

Verset 44

Le « car » se rapporte à toute la salutation qu’Élisabeth a adressée à Marie et par laquelle elle l’a proclamée la mère du Messie.

Elle voit dans l’émotion qu’elle a ressentie et dans le tressaillement de son enfant (verset 41, note) la confirmation de ce qu’elle a reconnu à l’égard de Marie.

Verset 45

Les paroles d’Élisabeth prennent le ton et l’élévation d’un hymne ; elle chante le bonheur de Marie qui a cru à ce qui lui a été annoncé (verset 38) de la part du Seigneur.

Elle sait que toutes ces grandes promesses auront leur accomplissement (grec leur consommation).

C’est jusque-là que s’élève la foi qui est commune à ces deux saintes femmes.

On peut traduire ce verset comme nous l’avons fait dans le texte : heureuse, parce que tout sera accompli ; ou bien de cette manière : heureuse celle qui a cru que tout aura son accomplissement. La première de ces deux constructions est plus en harmonie avec l’élévation et l’énergie de la pensée.

Verset 46

Marie chante les « grandes choses » (verset 49) que le Seigneur lui a faites, et, comme Élisabeth (verset 41), bien que le récit ne le dise pas expressément, elle parle sous l’influence de l’Esprit-Saint.

Son cantique, qui se divise en quatre strophes (voir l’analyse), est tout pénétré de la poésie de l’Ancien Testament et en particulier de celle qui respire dans le cantique d’Anne, mère de Samuel (1 Samuel 2.1-10).

Il en devait être ainsi ; l’âme pieuse, dans les moments les plus solennels de sa vie intérieure, trouve toujours dans les paroles de l’Écriture l’expression la plus vraie de ses sentiments.

Il y a même là une preuve de la vérité historique des récits de Luc. Un inventeur postérieur de ces scènes touchantes n’aurait pas manqué de mettre dans la bouche de Marie des paroles plus en harmonie avec l’esprit de la nouvelle alliance.

Verset 47

On peut remarquer, dès les premières phrases du cantique, cette forme de la poésie hébraïque, qu’on nomme le parallélisme et qui consiste à rendre la même pensée par deux expressions différentes, mais avec une nuance délicate et importante.

L’âme et l’esprit sont tour à tour le sujet de la phrase (voir, sur la différence de ces deux termes, selon la psychologie de l’Écriture, 1 Corinthiens 2.14 ; 1 Corinthiens 15.45, notes et comparez 1 Thessaloniciens 5.23).

Magnifier, mot que d’autres traduisent par célébrer, louer, est un hébraïsme dont il faut conserver le sens et qui signifie proprement grandir. Une âme, élevée comme celle de Marie par l’Esprit, sent et contemple la grandeur de Dieu et éprouve le besoin de la proclamer aux yeux de tous.

C’est ainsi que toutes les perfections de Dieu peuvent grandir parmi les hommes, lorsqu’ils apprennent à les connaître mieux. C’est ce que nous lui demandons à l’égard de sa sainteté par cette prière : « Que ton nom soit sanctifié ».

Tandis que le premier verbe était au présent, le second : s’est réjoui (grec a tressailli de joie), est au passé : il se rapporte donc à un moment précis dont Marie conserve le souvenir et l’on a supposé non sans raison, que ce moment est celui où elle reconnut que la promesse de Dieu était accomplie en elle.

Marie donne à Dieu deux noms qui ont leur signification.

D’abord celui de Seigneur, qui est la traduction constante du nom de Jéhova dans les Septante. Ce nom se retrouve sans cesse dans les premiers récits de Luc (versets 6, 9, 11, 25, 68, etc.).

Ensuite, elle nomme Dieu son Sauveur : le regard de sa foi pénètre évidemment plus loin que le moment présent et s’étend jusqu’à ce salut du monde que Dieu allait accomplir.

Verset 48

L’humiliation sur laquelle Dieu a bien voulu jeter les yeux (comparez verset 25) n’est pas l’humilité, comme disposition morale, mais l’abaissement, la pauvreté où se trouvait Marie, bien que descendant des rois de Juda (verset 52).

Élisabeth venait de l’appeler bien-heureuse (verset 45) et ces paroles, pleines d’un religieux enthousiasme, ont achevé d’affermir la foi de Marie en sa grande destinée, en sorte qu’elle voit ce mot de sa parente répété par les générations futures (comparer Genèse 30.13).

Verset 49

Marie célèbre la puissance, la sainteté, la miséricorde de Dieu, trois perfections qui se sont manifestées dans les grandes choses qui lui ont été faites. La toute-puissance s’est déployée dans l’incarnation, qui a la sainteté pour caractère principal et qui fait éclater la miséricorde de Dieu.

Verset 50

Psaumes 103.17. Ces mots : sur ceux qui le craignent, font transition à la strophe suivante, dans laquelle Marie chante la transformation causée par l’avènement du Christ.

Verset 53

Marie s’élève, à la manière des prophètes, jusqu’à la contemplation de la grande révolution qui s’accomplira par ce Messie dont elle sera la mère. Si Dieu l’a appelée, elle, la plus humble des filles de son peuple (verset 48), à l’honneur de donner le jour au Messie, c’est qu’il rejette toutes les idées de grandeur humaine.

Le principe du règne qu’il veut établir et qui transformera le monde, sera « d’élever quiconque s’abaisse et d’abaisser quiconque s’élève » (Luc 14.11 ; Luc 18.14).

Comme les prophètes aussi, elle désigne, par tous ces verbes au passé, ces grands événements comme déjà accomplis, tellement ils sont certains à ses yeux.

Quelques interprètes entendent par les orgueilleux, les puissants, les riches, les païens, tandis que les humbles et ceux qui ont faim, seraient les Israélites. Ils se fondent pour cela sur ces mots du verset 54 « Il a pris en sa protection Israël », qui leur paraissent reproduire la même idée sous une autre forme.

Mais Marie n’ignore pas que dans le peuple juif comme au sein des nations la miséricorde de Dieu est seulement pour « ceux qui le craignent » (verset 50).

On ne doit prendre ces expressions : puissants, petits, riches, pauvres, ni exclusivement dans le sens social, ni exclusivement dans le sens spirituel. Dans tous ces termes sont réunies les deux notions spirituelle et temporelle.— Godet

Verset 55

L’Éternel, voyant Israël, son serviteur, c’est-à-dire le vrai Israël qui sert, qui craint (verset 50), qui aime Dieu, accablé sous l’oppression de sa misère, l’a secouru, a pris sa cause, s’est chargé lui-même d’accomplir sa délivrance (Ésaïe 41.8-9).

Et, dans cette délivrance, Marie voit la fidélité de Dieu qui se souvient de sa miséricorde éternelle envers Abraham et sa postérité, selon qu’elle avait été annoncée aux pères par les prophètes.

Telle est la signification de ces deux versets (vers 54, 55), si on les construit comme nous l’avons fait dans le texte et non selon la version d’Ostervald, qui présente un sens assez différent.

Abraham et sa postérité sont représentés comme étant également les objets de la miséricorde de Dieu dans l’accomplissement des promesses qui avaient été déjà faites à ce patriarche (verset 73 ; comparez Michée 7.20 ; Ésaïe 29.22 et suivants ; Jean 8.56).

Verset 56

Si l’on rapproche ce terme de trois mois de celui qui est indiqué au verset 36, on voit que Marie resta avec Élisabeth jusqu’au moment de l’événement raconte au verset suivant (verset 57).

La quitta-t-elle avant ce moment solennel ? Le fait qu’elle n’est pas nommée dans la suite du récit (verset 58) semble l’indiquer et pourtant cela ne parait guère naturel, car la naissance du fils d’Élisabeth avait à ses yeux trop d’importance pour qu’elle ne désirât pas y assister.

Verset 57

La naissance

Le narrateur raconte la naissance du fils d’Elisabeth et décrit la joie des voisins et des parents (57, 58).

La circoncision

Au moment de la circoncision, le huitième jour, les amis de la famille veulent donner à l’enfant le nom de son père, mais la mère s’y oppose, déclarant qu’il sera appelé Jean. Zacharie consulté par signes indique le nom de Jean. À l’instant sa langue est déliée et il bénit Dieu. L’impression produite par cet événement est profonde dans tout le pays. On se demandait : Que sera donc ce petit enfant ? (59-66).

Cantique de Zacharie

  1. Parlant sous l’inspiration de l’Esprit, Zacharie s’élève tout d’abord à la contemplation des destinées de la théocratie et rend grâces pour l’avènement du salut messianique. Il bénit Dieu de ce qu’il a visité et racheté son peuple et lui a donné dans l’enfant de Marie un puissant Sauveur, accomplissant ainsi les promesses de son alliance et opérant la délivrance de son peuple, qui pourra le servir désormais dans la sainteté et la justice (67-75).
  2. Donnant cours alors seulement à ses sentiments de père, Zacharie salue en son enfant le Précurseur, qui apprendra au peuple que le salut consiste dans le pardon des péchés ; puis il revient au Sauveur : il le célèbre comme le soleil levant, qui fait resplendir sa lumière sur ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, afin de les conduire dans le chemin de la paix (76-79).

L’adolescence de Jean

L’enfant grandissait de corps et d’esprit ; il resta dans la retraite jusqu’au moment d’entrer dans son ministère (80).

Le double accomplissement des promesses

Versets 57 à 80 — Naissance de Jean-Baptiste, cantique de Zacharie

Verset 58

Magnifié, rendu grande, sa miséricorde envers elle ; c’est le même hébraïsme que nous avons remarqué au verset 46 et qui se trouve dans Genèse 19.19.

Verset 60

Ils vinrent ; c’est-à-dire les voisins et les parents qui s’étaient réjouis avec Élisabeth et qui venaient maintenant prendre part à la fête de famille.

La circoncision avait lieu le huitième jour (Genèse 21.3) et c’était alors aussi qu’on donnait son nom au petit enfant, ainsi que cela se fait maintenant au baptême.

Les parents et voisins (comparez Ruth 4.17) se disposaient à donner au petit enfant le nom de son père. Mais la mère s’y opposa, car elle savait par son mari qu’il devait porter le nom de Jean (verset 13, note).

Quelques Pères de l’Église ont vu dans l’action d’Élisabeth une inspiration du Saint-Esprit, attendu que Zacharie, qui était muet, ne pouvait pas lui avoir dit le nom du petit enfant. Comme s’il n’était pas évident que Zacharie avait dû communiquer à sa femme tous les détails de l’apparition de l’ange (comparez versets 41-45) et, en particulier, lui indiquer le nom de l’enfant de la même manière qu’il va le faire dans un instant ! (verset 63)

Verset 61

Cette objection vient de ce que, chez les Juifs, on tenait beaucoup à conserver de père en fils les noms de la famille et de la tribu.

Verset 62

Pourquoi firent-ils signe ?

Plusieurs ont conclu de là que Zacharie était sourd aussi bien que muet, ce qui est contraire au verset 20.

On a expliqué cette manière d’agir par l’habitude que l’on contracte naturellement de parler par des signes à ceux qui s’expriment de cette manière.

D’autres ont pensé que Zacharie ayant tout entendu, il suffisait d’un signe pour lui demander son avis et que les membres de la famille l’interrogent de cette manière par égard pour la mère, qui venait de déclarer si positivement sa volonté à ce sujet.

Verset 63

Grec : il écrivit disant, hébraïsme qui peut très bien s’entendre de l’écriture seule (2 Rois 10.6) ; mais ne serait-il pas possible que ce fût en cet instant même que la parole lui fut rendue (verset 64), en sorte que le premier mot qu’il prononça fut le nom de son fils ?

Les tablettes des anciens étaient ordinairement des plaques en bois enduites de cire sur lesquelles on écrivait avec un style ou sorte de poinçon.

Zacharie n’écrit pas : Jean sera ou doit être son nom, mais très positivement est. Il en était ainsi, en effet, pour le père, depuis qu’il avait entendu la parole de l’ange (verset 13).

Cet étonnement était moins causé par l’accord entre le père et la mère de l’enfant que par la raison indiquée au verset 6.

Verset 64

Grec : sa bouche fut ouverte et sa langue.

À quoi il faut suppléer déliée, mot qui se trouve en effet dans D et dans quelques minuscules.

Il parlait, voilà le fait extraordinaire noté par l’évangéliste. Et aussitôt le pieux Israélite donne essor aux sentiments dont il était rempli, par un chant de louange et d’action de grâce. C’est ce qui est indiqué par ces mots : bénissant Dieu. Et ce fut sans doute en ce moment que Zacharie prononça son cantique.

Mais le narrateur achève son récit et réserve ce cantique pour le donner à part en entier (verset 68 et suivants).

Verset 66

Description de l’impression produite dans tout le pays des montagnes de Judée, où habitait Zacharie (verset 39).

L’étonnement d’abord éprouvé (verset 63) fait place à la crainte (verset 11, note). On faisait de ces choses (grec ces paroles, ces récits) le sujet des entretiens, on les conservait pieusement dans son cœur et on se demandait avec un religieux intérêt : Que sera ce petit enfant ?

Ces dernières paroles sont une observation faite par l’évangéliste, motivant et confirmant (car aussi) l’attente de grandes choses, qui s’exprime par cette question des amis de la famille : Que sera donc ce petit enfant ?

Cette attente, veut dire l’évangéliste, était légitime, car la main du Seigneur, c’est-à-dire la puissance protectrice de l’Esprit de Dieu, dont il était déjà rempli (verset 15), était avec lui. Et s’il en était ainsi dès sa tendre enfance, il en sera de même dans toute sa jeunesse, dans toute sa vie.

Dans le texte reçu, qui supprime la particule car, cette proposition devient une remarque par laquelle l’évangéliste résume l’histoire de Jean jusqu’à son ministère public et qui ne se rattache pas directement à ce qui précède.

Verset 67

Pour comprendre le beau cantique de Zacharie, cette effusion ardente de son âme, il faut donner à ces deux mots leur pleine signification biblique : rempli de l’Esprit-Saint et : il prophétisa.

En effet, l’Esprit de Dieu lui communiqua en ce moment le don de prophétie, par où il faut entendre à la fois le don de pénétrer dans l’avenir du règne de Dieu et la faculté d’en exprimer les mystères dans des discours pleins d’élévation et de lucidité (voir les discours des prophètes et comparez 1 Corinthiens 14.2, note).

Sans ce fait signalé par l’évangéliste, il nous serait impossible de comprendre comment Zacharie pouvait chanter l’œuvre entière de notre rédemption, au moment où rien n’en paraissait encore, si ce n’est la naissance du précurseur du Messie. Il est vrai que l’ange lui avait révélé ce que cet enfant serait un jour (versets 15-17) ; mais de là à contempler le grand salut de Dieu comme déjà accompli, il y a une distance que l’Esprit divin pouvait seul lui faire franchir.

Toutefois le style et les pensées de ce cantique se meuvent dans la sphère des révélations de l’Ancien Testament. C’est là un caractère qu’il a en commun avec celui de Marie. Le père de Jean, comme la mère de Jésus, s’était nourri des promesses de Dieu dans les saintes Écritures.

À celles-ci se rattache la révélation spéciale qui lui permet d’exprimer des vues si lumineuses sur l’accomplissement de la rédemption. Cette inspiration puisée dans l’Ancien Testament est bien dans la situation et prouve l’authenticité des récits de Luc.

Verset 68

Zacharie commence par un élan de reconnaissance et d’adoration de ce que Dieu a visité et racheté son peuple.

Le mot : visité (proprement inspecté) désigne la manifestation divine accordée à Israël, après les quatre cents années pendant lesquelles la prophétie avait gardé le silence.

Racheté (grec fait un rachat, une rédemption au moyen d’une rançon, comparez Matthieu 20.28), est un terme qui ne saurait s’appliquer à la délivrance politique du peuple d’Israël, comme on l’a pensé, mais bien à la délivrance de sa servitude morale.

Ces verbes au passé, ici et au verset suivant, montrent que pour Zacharie cette grande œuvre de Dieu était déjà accomplie, tant il en avait la certitude.

Verset 69

Grec : il nous a suscité une corne de salut.

La corne dans laquelle réside la force de certains animaux est, dans le style de l’Écriture, l’image de la puissance (1 Samuel 2.10 ; Psaumes 89.18 ; Psaumes 132.17 ; Psaumes 148.14).

Les autres explications qu’on a données de cette image (elle serait, par exemple, une allusion aux cornes de l’autel que cherchaient à saisir les criminels) sont inadmissibles.

Une corne de salut est une délivrance accomplie avec puissance, et, même, l’image désigne un puissant libérateur, le Messie (comparer Psaumes 132.17 ; Ézéchiel 29.21).

Ces mots : dans la maison de David, montrent que pour Zacharie, comme pour Luc, qui a rapporté le mystère de la naissance du Sauveur (verset 35), Marie descendait réellement de David (comparer Luc 3.23, note).

Verset 70

Ce qui affermit la foi de Zacharie, c’est que les grands événements qu’il célèbre dans son cantique ne sont que l’accomplissement des promesses de Dieu, toujours fidèle à sa parole.

Sa pensée embrasse tous les prophètes dans cette expression : « par la bouche des saints prophètes de tout temps » (grec : depuis le siècle de toute antiquité). Comparer Actes 3.21.

Verset 71

Zacharie revient, par une simple apposition, à sa grande pensée de la délivrance (verset 69), dont il décrit les effets jusqu’au verset 75.

Nos ennemis et ceux qui nous haïssent, sont deux expressions synonymes.

Par là sont désignés tous les oppresseurs du peuple d’Israël, païens ou Juifs, les Romains, Hérode et ses adhérents, les chefs du peuple eux-mêmes, prêtres ou scribes, la plupart sadducéens. Tous ces puissants étaient les ennemis de la véritable théocratie. Zacharie entrevoit l’affranchissement de celle-ci.

Verset 73

La miséricorde de Dieu, telle est la source unique du grand salut que chante Zacharie (1 Pierre 1.3).

Cette miséricorde s’exerce, dit-il, envers nos pères ; ils y ont leur part, puisqu’elle est la réalisation de tout ce qu’ils avaient cru et espéré (versets 54 et 55).

Ainsi Dieu se souvient de son alliance sainte, manière humaine de parler, qui signifie que Dieu accomplit ce qu’il avait promis par cette alliance et qu’il prouve ainsi qu’elle était sainte, inviolable (Genèse 15.1 et suivants). Cette alliance, Dieu l’avait confirmée par un serment (Genèse 22.16) dont Zacharie reconnaît maintenant aussi l’accomplissement.

Il y a proprement en grec : se souvenir de son alliance sainte, serment qu’il jura ; c’est l’alliance elle-même qui est appelée un serment, parce qu’elle a été conclue avec serment.

Verset 75

Dans ces versets (versets 74 et 75), Zacharie chante les immenses bienfaits que Dieu avait promis aux pères par son alliance et son serment.

D’abord, la délivrance de la main, c’est-à-dire de la puissance, des ennemis (verset 71) ; puis, par là même, la possibilité de servir Dieu sans crainte dans une vie sainte.

Le mot grec que nous traduisons par servir Dieu, signifie lui rendre un culte, l’adorer (Hébreux 9.14) ; et c’est là ce qui doit caractériser la vie entière du peuple de Dieu dans lequel le sacrificateur Zacharie voit déjà la vraie « sacrificature royale » (1 Pierre 2.9 ; Apocalypse 1.6 ; comparez Exode 19.6).

Un tel service dans la liberté et l’amour est exempt de crainte (Romains 8.15) et se distingue par la sainteté et la justice (Éphésiens 4.24), deux termes qui, dans le grec classique, expriment tout ce que l’homme moral doit être à l’égard de Dieu (sainteté) et à l’égard des hommes (justice). Dans la Bible, ce dernier terme se rapporte aussi à Dieu.

D’après Weiss, le premier désigne la consécration intérieure, le second l’accomplissement des obligations qui en découlent.

D’après M. Godet, le premier s’applique à la pureté, l’absence de souillure, le second à la pratique positive de ce qui est bien.

La vie, ainsi renouvelée, ne l’est point à l’extérieur seulement, mais en sa présence, « devant Dieu » (verset 6, note). Elle n’est point non plus réservée à certains temps ou à certains jours, mais doit remplir tous nos jours.

Le texte reçu porte tous les jours de notre vie : les mots de notre vie ne sont pas authentiques.

Verset 76

Jusqu’ici la pensée du pieux sacrificateur ne s’est portée que sur les grands intérêts de la théocratie, dont il a chanté la délivrance et le renouvellement ; maintenant elle s’abaisse avec émotion sur le petit enfant qui remplira un rôle si important dans cette œuvre de Dieu.

Mais bientôt elle s’élèvera de nouveau, de celui qui ne sera que le précurseur, jusqu’au seul libérateur qui accomplira la grande délivrance.

Jean sera prophète du Très-Haut, tandis que le Messie est Fils du Très-Haut (verset 32) ; mais Jésus, confirmant la parole de Zacharie, déclarera que le fils de ce sacrificateur est « plus qu’un prophète » (Matthieu 11.9).

Le Seigneur désigne ici le Messie dont Jean doit préparer les voies (Matthieu 3.3 ; Luc 3.4) ; mais Zacharie ne le nomme ainsi que parce qu’il voit en lui, d’après la révélation de l’ange, Jéhova qui avait dit : « Je vais envoyer mon messager et il préparera le chemin devant moi ». Voir versets 16 et 17, notes.

Verset 77

Donner au peuple la connaissance du salut, de ce même salut dont Zacharie a déjà parlé (versets 69 et 71), était la vraie manière de préparer les voies du Seigneur.

En effet, cette connaissance du salut était entièrement obscurcie dans la grande masse du peuple, qui n’attendait du Messie qu’une délivrance extérieure et politique, ou qui ne cherchait le salut que dans les vaines observances de la loi, tandis qu’il ne pouvait consister que dans la rémission ou le pardon de leurs péchés.

Voilà pourquoi Jean, dans sa prédication et son baptême, insista avec tant d’énergie sur la repentance et annonça Celui qui conférerait réellement le pardon, en baptisant du Saint-Esprit (Matthieu 3.11).

Verset 78

La cause unique du pardon pour le pécheur, c’est la tendre miséricorde de notre Dieu (grec : à cause des entrailles de miséricorde de notre Dieu).

Expression de tout ce qu’il y a de plus intime, de plus profond, de plus tendre dans l’amour (Philippiens 1.8 ; Philippiens 2.1 ; Colossiens 3.12 ; comparez Jean 3.16).

Codex Sinaiticus, B portent : nous visitera. Ce futur est probablement une correction. C’est encore grâce à la tendre miséricorde de Dieu que le soleil levant nous a visités d’en haut, c’est-à-dire, que la lumière divine, « le soleil de justice » (Malachie 4.2), s’est levée sur nous. Cette aurore est personnifiée ; de là l’expression figurée : nous a visités.

On a essayé de donner au mot que nous traduisons par soleil levant, que d’autres rendent par : Orient d’en haut, le sens de germe (comparez Zacharie 3.8 ; Zacharie 6.12, où les Septante emploient le mot en ce sens). Mais comme le rôle qui lui est attribué ici, c’est d’éclairer (verset 79), il s’agit évidemment du soleil levant, de cette lumière qui dissipe les ténèbres du monde moral (verset 79) et dont il est fréquemment parlé dans les Écritures (Ésaïe 60.1, Jean 1.5 ; Jean 8.12).

Verset 79

Voir Matthieu 4.16, note.

Les images de ce verset, expression d’une triste réalité, sont empruntées à Ésaïe 9.1, qui décrit à la fois les ténèbres et la lumière qui y resplendit.

Les ténèbres ne sont pas seulement, dans l’Écriture, l’image de l’ignorance et de l’éloignement de Dieu, mais aussi de la corruption, de la misère, du malheur, de la mort, parce que Dieu est seul la source de la lumière et de la vie.

De là cette expression énergique : l’ombre de la mort. Et les malheureux que contemplait le prophète y sont assis dans l’abattement et le désespoir, n’essayant pas même de se relever.

Voici l’enchaînement logique des immenses bienfaits que Zacharie contemple a la fin de son cantique. Le soleil levant nous a visités pour nous éclairer et pour diriger nos pieds dans le chemin de la paix. Nous marcherons donc désormais après avoir été assis dans les ténèbres ; et la paix succède à toutes les misères que figure l’ombre de la mort (versets 78 et 79).

Il faut prendre ce mot : la paix avant tout dans son sens le plus intime et le plus élevé : la paix avec Dieu par le pardon des péchés (verset 77), la paix de Dieu dans le cœur, qui est pour l’homme le bien suprême.

Mais on peut le comprendre ensuite dans le sens du mot hébreu schalôm, qui signifie aussi le bien-être, la prospérité, mis en opposition avec le déplorable état qui précède.

Le chemin de la paix n’est pas seulement le chemin qui conduit à la paix, mais celui sur lequel on marche dans la paix. C’est par cette pensée que Zacharie couronne admirablement son chant de délivrance.

Verset 80

Croissait indique le développement physique, tandis que se fortifiait en esprit décrit les progrès graduels et constants de tout son être intellectuel, religieux et moral, sous l’influence de l’Esprit de Dieu qui était en lui (verset 15 et comparez 2.52).

On peut étendre cette observation importante à toute l’adolescence de Jean-Baptiste.

L’histoire évangélique ne parle plus de lui jusqu’au moment ici marqué de sa manifestation à Israël, c’est-à-dire jusqu’à son entrée dans son ministère. Ce moment lui fut indiqué par une révélation de Dieu (Luc 3.2 ; Matthieu 3.1).

La remarque de Luc qu’il se tenait dans les déserts, s’applique à toute cette période et signifie qu’il vécut dans la solitude des lieux retirés qu’on appelait désert de Juda, à l’ouest de la mer Morte et non loin d’Hébron, demeure de Zacharie et d’Élisabeth. C’est dans cette retraite qu’il se prépara à sa sainte vocation.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 1". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-1.html.
 
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