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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-47
19 à 47 Discours de Jésus
Jésus confirme la déclaration quâil vient de faire (verset 17), mais en lâexpliquant. Pour cela il énonce dâabord une pensée négative, puis une grande affirmation.
Dans la première, il ne nie point quâil nâait, absolument parlant, de pouvoir à soi, mais il exprime lâimpossibilité morale où il est de rien faire qui ne soit en pleine harmonie avec la volonté de son Père, et cela précisément parce quâil est le Fils, son image, son révélateur, son représentant, qui ne peut agir que dans une communion parfaite avec lui.
Or, il a toujours une intuition immédiate de tout ce que Dieu fait il ne peut rien faire à moins quâil ne le voie faire au Père (grec sâil ne voit le Père faisant quelque chose). Comparer verset 10.
Il est, comme un fils, qui suit avec attention tout ce que fait son Père, afin de ne jamais sâécarter de la voie que le Père lui montre. De cette union de nature, de volonté et dâamour, dans laquelle le Fils vit avec le Père, il résulte que (grec) les choses, quelles quâelles soient, que le Père fait, le Fils les fait pareillement.
Cette déclaration est une confirmation expresse de la parole qui a scandalisé les Juifs (verset 17).
Lâunité dâaction du Père et du Fils (verset 19) ne résulte pas seulement de la relation de nature qui les unit en tant que Père et Fils. Jésus a soin, dans lâexplication (car) quâil en donne, dâaccentuer son caractère moral : câest un ineffable rapport dâamour (Jean 3:35), dans lequel le Père se communique au Fils et lui montre tout ce quâil fait.
Les mots voir (verset 19) et montrer (verset 20) expriment des actes tout intérieurs, tout spirituels. Le Père ne montre pas au Fils des Åuvres déjà extérieurement réalisées et que le Fils nâaurait quâà imiter. Et dâautre part, le Père nâaccorde pas seulement au Fils des visions passagères, comme jadis aux prophètes, des illuminations exceptionnelles dans les moments critiques de sa carrière.
Non, lâaction du Père qui montre et celle du Fils qui voit sont des actions continues. Le Fils est lâobjet de la part du Père dâune initiation de tous les instants. Lui, le Fils unique, qui est «â¯dans le cielâ¯Â» (Jean 3:13), «â¯dans le sein du Pèreâ¯Â» (Jean 1:18), contemple les pensées éternelles de Dieu, qui sont déjà virtuellement des Åuvres, et il les accomplit, il les fait passer lâune après lâautre à lâétat réel. Mais cette initiation du Fils est progressive, et lâactivité quâil déploie en vertu de cette initiation est de même soumise à une gradation.
Câest la vérité quâénonce la seconde partie du verset 20 : il lui montrera des Åuvres plus grandes que celles-ci.
Ce dernier mot se rapporte, suivant M. Godet, à la guérison de lâimpotent et aux miracles du même genre que Jésus accomplissait, et dont les Juifs étaient alors les témoins; suivant M. Weiss, il désignerait les Åuvres que Jésus accomplissait le jour du sabbat (verset 16), en prétendant régler sa conduite sur lâactivité de Dieu qui ne connaît pas lâinterruption du sabbat.
Il y a du vrai dans cette dernière explication; elle nâest pas incompatible avec la première, car si la guérison de lâimpotent a provoqué lâétonnement et le scandale des Juifs, câétait surtout parce quâelle était accomplie le jour du sabbat et affichait la prétention de Jésus dâêtre maître du sabbat (verset 1, note).
Les Åuvres plus grandes quâil accomplira dans lâavenir sont dès lors des Åuvres qui, plus encore que ce miracle fait un jour de sabbat mettront en relief sa souveraine dignité et feront éclater sa gloire divine. Jésus va mentionner (versets 21-30) quelques-unes de ces grandes Åuvres quâil accomplira jusquâà la fin des temps, mais auparavant il ajoute : afin que vous soyez dans lâétonnement. Afin que, tel est le dessein de Dieu; et comme Jésus parle à des hommes qui se sont montrés incrédules,
Dâautre part, comme ce mot signifie aussi être dans lâadmiration, Bengel lâentend dans ce sens : «â¯Vous qui maintenant haïssez, vous rendrez hommage par votre admiration et votre foiâ¯Â». Câest ce qui eut lieu, au moins pour quelques-uns des adversaires (Jean 11:44-45).
Jésus justifie et explique (car) son affirmation que le Père lui montrera des Åuvres plus grandes, en nommant ces Åuvres : ce sont la résurrection et le jugement de lâhumanité (versets 21-29).
Ici se pose une question qui a divisé les interprètes, depuis les Pères de lâÃglise jusquâà nos jours : De quels morts et de quelle résurrection sâagit-il dans ce discours de Jésus ? (versets 21-29).
Les uns pensent que, dans tout ce passage, il est question de la résurrection des morts au sens corporel et du jugement dernier (Plusieurs Pères, Bengel, Hengstenberg). Cette opinion est incompatible, dâabord avec les mots : «â¯ceux quâil veutâ¯Â», puis avec les versets 23, 24, 25 (voir les notes).
Dâautres, au contraire, entendent tout ce discours dans le sens exclusif dâune résurrection spirituelle et du jugement intérieur et moral quâexerce lâÃvangile partout où il est prêché. Cette interprétation devient impossible en présence des versets 28, 29.
Un troisième groupe reconnaît que le Sauveur parle dâabord de son action spirituelle et actuelle sur les âmes (versets 21-27), et quâil annonce ensuite la résurrection universelle du dernier jour (versets 28, 29).
Cette interprétation, présentée déjà par Calvin, a été admise par la plupart des exégètes modernes : Lücke, Tholuck, Meyer, etc.
On peut, par une analyse plus exacte encore du discours, y distinguer trois parties :
Cette division, indiquée déjà par de Wette, est adoptée par MM. Astié Luthardt, Weiss, Keil, Godet, etc.
Ressusciter les morts et les faire vivre, maintenir en eux la vie, après les avoir arrachés à la mort, est éminemment une Åuvre de Dieu, source de toute vie (Deutéronome 32:39; 1 Samuel 2:6; Romains 4:17).
Or le Fils déclare solennellement que cette Åuvre de Dieu est aussi la sienne. Les interprètes se demandent dans quelle relation lâÅuvre de vivification accomplie par le Fils se trouve avec celle que le Père accomplit. Résoudre cette question revient à déterminer le sens de la locution : comme⦠de mêmeâ¦
M. Godet estime que ce nâest pas tenir compte de cette locution que de dire : le Fils est lâorgane du Père; câest par lui que le Père exécute lâÅuvre de résurrection qui rentrait dans son plan du salut.
En employant cette locution, Jésus penserait à une Åuvre réelle quâaccomplit le Père et à laquelle répond la sienne. Cette Åuvre serait lâÅuvre à la fois créatrice, conservatrice et réparatrice que lâAncien Testament attribue à Dieu. Dieu lâa accomplie jusquâici, mais Jésus sâen fait maintenant «â¯lâagent dans le milieu particulier où il se trouve à chaque moment, ce milieu sâétendra toujours davantage, sa capacité, à lui, pour lâopérer, sâaccroîtra dans la même mesure, jusquâà ce que ce domaine soit lâunivers et la puissance du Fils, la toute-puissanceâ¯Â» (comparer Matthieu 28:18).
Et M. Godet indique comme degrés de cette croissance : les miracles isolés de résurrection corporelle et spirituelle, la résurrection morale de lâhumanité par la communication du Saint-Esprit, la victoire sur la mort et la résurrection universelle.
On a objecté à cette explication, qui séduit au premier abord par ses vues profondes sur lâÅuvre de Jésus-Christ et la part de vérité quâelle renferme :
Le vague de la pensée, à cet égard, provient de ce que, dans tout ce passage (versets 19-23), le Fils ne décrit pas encore son activité, mais affirme, par des déclarations générales et abstraites, son unité et son égalité avec le Père, pour aboutir à la conclusion du verset 23.
En disant : ceux quâil veut, Jésus ne prétend point que jamais sa volonté puisse être indépendante de celle du Père (verset 19), ni quâil y ait dans cette volonté aucun arbitraire.
Calvin voit à tort dans ces mots lâidée de la prédestination ils expriment, dâune manière générale, là puissance quâa le Sauveur de donner la vie. Il voudrait la répandre sur tous; sâil y a une limite, elle nâest pas dans sa volonté, mais dans les hommes, selon quâils croient ou ne croient pas (versets 24, 25).
Ce verset explique (car) le pouvoir quâa le Fils de vivifier ceux quâil veut (verset 21),.
Ce pouvoir résulte du fait que «â¯le Père (grec) non plus ne juge personne, mais a remis tout le jugement au Filsâ¯Â» : Cette prérogative de juger, est impliquée dans la précédente : Celui qui donne la vie à qui il veut doit aussi exercer seul le jugement en vertu duquel il vivifie.
De là cette déclaration que le Père ne juge personne, mais laisse au Fils tout le jugement, le jugement sous toutes ses formes.
Il ne faut point entendre ce mot de jugement comme le font plusieurs exégètes, dans le sens de condamnation, mais le prendre au sens le plus général; il sâagit avant tout de ce jugement intérieur et actuel qui sâaccomplit en chaque âme, au moment où elle entend la Parole de vérité, et qui deviendra définitif par le jugement du dernier jour (voir Jean 3:18, note). De là ce verbe au présent : ne juge personne.
La conjonction : afin que indique lâintention de Dieu lui-même en remettant tout jugement au Fils : câest quâil soit honoré de tous à lâégal du Père (comme).
Or, honorer Dieu, avec tous les sentiments de vénération et dâamour qui lui sont dus, câest lâadorer, et cette adoration revient au Fils comme au Père (Philippiens 2:9-11).
Le Sauveur confirme cette vérité par une déclaration négative qui la rend plus absolue encore : ne pas honorer le Fils, câest ne pas honorer le Père qui lâa envoyé, qui se révèle en lui seul et qui nâest connu quâen lui (Matthieu 11:27; 1 Jean 2:23).
Quelle révélation pour ces auditeurs de Jésus qui le haïssaient jusquâà vouloir le faire mourir ! (verset 18; comparez Jean 15:23).
En vérité, en vérité ! ces mots marquent la solennité de lâaffirmation et lâimportance de la vérité énoncée. Jésus aborde le second point de son discours (verset 21, note). Il décrit, dans sa réalisation historique et progressive au sein de lâhumanité, lâÅuvre de jugement et de vivification que le Père lui a confiée (versets 24-27).
Jésus ressuscite les morts par sa parole, dont la puissance divine crée en eux, tout ensemble, la foi et la vie, une vie impérissable de lââme, la vie éternelle que possède dès à présent le croyant (a et non pas aura) et qui se développera jusquâà la perfection (Jean 8:51).
Il faut remarquer encore quâécouter la parole de Jésus et croire en Dieu qui lâa envoyé est une seule et même chose, tellement le Sauveur est pénétré de la pensée que sa parole est la parole même de Dieu.
De la mort spirituelle à la vie éternelle (voir 1 Jean 3:14, où se trouve la même expression).
Le verbe est au parfait, indiquant un fait accompli et permanent. Câest la raison pour laquelle le croyant, qui est dès ici-bas en possession de la vie éternelle, ne vient point en jugement. Il a déjà été jugé par la Parole divine (Jean 12:48), au moment où elle a produit en lui la repentance, elle a opéré intérieurement le Jugement qui, au grand jour, atteindra lâincrédule (1 Corinthiens 4:5),. Celui-ci, du reste, est dès à présent jugé par son incrédulité même (Jean 3:18; Jean 9:39).
Ce jugement moral nâest point en contradiction avec les passages de lâÃcriture qui annoncent un jugement universel (Matthieu 25:31 et suivants; Romains 14:10; 2 Corinthiens 5:10); car ce dernier ne peut être que le classement définitif de chacun, selon son état intérieur, lâun allant à la vie, lâautre à la mort, mais la vie ou la mort seront déjà le partage dâun chacun, et le jugement ne fera que les constater.
Câest ce qui est indiqué ici, par le temps même des verbes : ne vient point en jugement, est passé de la mort à la vie.
Solennelle répétition de lâaffirmation du verset précédent.
La voix du Fils de Dieu retentit maintenant au milieu des morts spirituels (Ãphésiens 2:1; Matthieu 8:22), et ceux qui lâauront entendue, écoutée et crue vivront dâune vie éternelle (verset 24).
La voix du Fils de Dieu, câest sa parole (verset 24), dont la puissance créatrice fait revivre les morts (Romains 4:17; comparez Ãzéchiel 37:1-14).
La liaison intime de ce verset avec le précédent, et surtout les mots : lâheure est (déjà ) maintenant, ne laissent subsister aucun doute sur le sens spirituel des termes : morts et vivront.
Ceux qui, malgré ces preuves, les appliquent à la mort et à la résurrection corporelle sont forcés dâexpliquer ce mot maintenant par les quelques résurrections miraculeuses que Jésus opéra au cours de son ministère.
Mais il est évident, comme lâobserve Meyer, que, rappeler pour un temps à la vie terrestre certains morts qui pourtant mourront de nouveau, ce nâétait pas leur communiquer la vie dont parle Jésus dans ce discours.
Et si lâon veut appliquer ces paroles à la résurrection universelle du dernier jour, que signifie cette distinction : ceux qui lâauront entendue ?
Ce quâil y a de vrai dans lâopinion que nous réfutons, câest que la résurrection spirituelle dont parle ici le Sauveur renferme en elle-même tous les éléments de la résurrection finale quâil va annoncer (verset 29), et qui nâen sera que lâépanouissement, par lequel lâhomme tout entier, lâesprit, lââme et le corps, seront rendus à la perfection (1 Thessaloniciens 5:23; comparez Jean 6:39-40; Jean 6:44).
Cette grande parole explique (car) la puissance vivificatrice que le Fils sâattribue dans les deux déclarations précédentes (versets 24, 25).
Le Fils de Dieu ne ressuscite les morts, ne répand la vie divine dans les âmes, que parce quâil la possède en lui-même comme le Père a la vie en lui-même.
Il faut remarquer la répétition de cette formule : a la vie en lui-même, appliquée successivement au Père et au Fils.
De même que le Père est la source souveraine de toute vie (Psaumes 36:10), de même le Fils a la vie en lui-même et est, lui aussi, dès le commencement, la source de la vie (Jean 1:4; Jean 11:25; Jean 14:6; 1 Jean 1:2), par lui à eu lieu la création de lâunivers (Jean 1:3), par lui aussi sâaccomplit la création nouvelle dans le monde moral.
Mais cette prérogative dâavoir la vie en soi et dâêtre source de la vie, le Fils la possède comme un don : le Père a donné au Fils dâavoir la vie en lui-même. Il y a dans cette affirmation une apparente contradiction.
Mais, comme le remarque M. Godet,
Comparer verset 22, note.
La raison indiquée dans les mots : parce quâil est Fils dâhomme, a été interprétée : parce quâil est le Messie.
Mais cette idée nâexplique pas pourquoi le jugement est remis au Fils et, dans ce cas, Jésus aurait dit le Fils de lâhomme (comme toujours, avec les articles; comparez Matthieu 8:20, note), et non : Fils dâhomme.
On a dit encore, en se rapprochant du contexte : Parce que câest lui qui communique la vie et quâil sait quels sont ceux qui la possèdent. On a dit enfin : Parce quâil est le Sauveur et que, la rédemption ayant eu son point de départ dans notre humanité, il en doit être de même du jugement qui en est lâaccomplissement final.
Il y a du vrai dans ces interprétations. Mais le texte dit simplement : parce quâil est Fils dâhomme câest-à -dire homme.
Il nous semble donc que lâexplication de F. de Meyer, dans sa Bible annotée, rend compte le plus simplement de ce terme du texte :
R. Stier, en adoptant cette explication, ajoute : «â¯Oui, tel est le jugement dâun Fils dâhomme !â¯Â» (comparer Actes 17:31). Mais si ce jugement est plein de consolation et dâespérance pour ceux qui ont trouvé dans un tel juge leur Sauveur, il nâen est que plus terrible pour ceux qui repoussent sa grâce.
Au reste, pour comprendre cette explication de la parole de Jésus, il ne faut pas perdre de vue quâil ne sâagit point exclusivement ici du jugement dernier, mais de ce jugement intérieur, progressif, qui sâexerce dans la conscience, par la vérité divine, et dont le jugement éternel ne sera que le dernier acte (voir verset 22 et verset 30).
Jésus lit sur la figure de ses auditeurs lâimpression de lâétonnement, du doute de lâincrédulité, à lâouïe des grandes choses quâil vient de leur faire entendre, il leur dit alors : Ne vous étonnez pas de cela, car voici de plus grandes choses encore; et il annonce le fait immense de la résurrection universelle au dernier jour.
Les termes de ces deux versets (28, 29) sont tels quâon ne peut les comprendre dans le sens dâune résurrection spirituelle : tous les verbes sont au futur, en disant : lâheure vient, Jésus nâajoute pas, comme au verset 25 : elle est déjà maintenant; il nây a plus ici de distinction entre ceux qui auront entendu sa voix et les autres (verset 25), mais tous lâentendent; enfin ces mots : dans les sépulcres, en sortiront, ne souffrent aucune autre interprétation que celle dâune résurrection corporelle.
La grande voix du Fils de Dieu qui, alors, se faisait entendre au milieu de ses adversaires et de tout le peuple, pleine de grâce et de vérité, retentira à lâheure de son retour glorieux et accomplira, par la puissance créatrice de Dieu, le plus grand miracle qui ait eu lieu depuis la création du monde, la résurrection des morts.
Cette résurrection est, en même temps, la séparation de notre humanité en deux parts : résurrection de vie, pour ceux qui déjà avaient la vie (versets 24, 25); résurrection de jugement pour les autres. Les raisons de cette différence sont dans la conduite quâils auront eue et qui alors paraîtra au grand jour : ceux qui auront fait le bien, ceux qui auront pratiqué le mal; «â¯lâarbre se reconnaît à ses fruitsâ¯Â».
On aurait pensé que ces raisons seraient la foi ou lâincrédulité, la vie ou la mort spirituelles, et câest bien là , au fond, ce que Jésus entend par : le bien (grec les bonnes Åuvres) ou le mal (grec les mauvaises Åuvres), dans leur sens absolu; mais il emploie des termes plus généraux qui comprennent, le premier, la droiture morale qui précède la foi (Jean 1:48; Jean 3:21; Jean 7:17) et les fruits de sanctification et dâactivité que la foi produit; le second, la corruption morale qui est tout ensemble la cause et la conséquence de lâincrédulité (Jean 3:19-20).
Une résurrection de vie est une résurrection qui conduit à la vie parfaite et éternelle; une résurrection de jugement, celle qui conduit au jugement, mais il ne faut point traduire, avec Martin et Ostervald : résurrection de condamnation (Matthieu 7:21 suivants; Matthieu 24:31 et suivants; Luc 14:14; Romains 2:7-8).
Jésus, après avoir repoussé lâaccusation portée contre lui par ses adversaires (verset 18), en sâélevant à une hauteur divine où lâaccusé est devenu le juge des accusateurs revient ici à son point de départ (verset 19), câest-à -dire à cette unité parfaite avec Dieu hors de laquelle il lui est moralement impossible de rien faire.
Il lâaffirme de nouveau en sâattribuant plus directement cette prérogative : il ne dit plus seulement : «â¯Le Fils ne peut rien faireâ¯Â», mais : «â¯Moi je ne puis rien faireâ¯Â». Tout ce quâil fait a donc pour sanction lâautorité de Dieu même; quand il juge (le verbe au présent ne peut sâentendre du seul jugement à venir, verset 29, mais de toute son Åuvre au sein de lâhumanité, Jean 5:22-27; Jean 3:18), son jugement est juste, parce quâil ne fait quâaccomplir la volonté de celui qui lâa envoyé.
Cette pleine et constante harmonie de sa volonté avec la volonté de Dieu (Matthieu 26:39), câest la sainteté, la victoire constante remportée sur tous les efforts de lâennemi; or la sainteté parfaite de Jésus-Christ sera toujours sa meilleure apologie.
Jusquâici, dans ce discours, le Sauveur a affirmé ce quâil est, maintenant, il va en appeler au témoignage que Dieu lui rend et, à son tour, accuser lâincrédulité de ses adversaires en présence de ce témoignage (versets 31-47).
Par ces paroles, Jésus prévient une objection que, plus tard, les adversaires formuleront expressément : «â¯Tu rends témoignage de toi-même; ton témoignage nâest pas vraiâ¯Â» (Jean 8:13).
Jésus répondra alors : «â¯Même si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai; car je sais dâoù je suis venu et où je vaisâ¯Â» (verset 14).
Ici, il admet le principe formel du droit selon lequel un homme ne peut pas témoigner sur son propre compte, mais câest pour en appeler immédiatement à un autre qui rend témoignage de lui (verset 32).
Qui est cet autre, au témoignage duquel Jésus en appelle ? Plusieurs anciens interprètes ont répondu : Câest Jean-Baptiste, dont le Seigneur va parler. Mais cette application est précisément écartée par les paroles des versets 33-36.
Non, celui qui rend ce témoignage, câest Dieu lui-même (versets 36-40); et Jésus sait, il porte en lui lâintime conviction, que ce témoignage est la vérité souveraine.
Codex Sinaiticus, D, Itala portent vous savez. Cette variante que Tischendorf est seul à admettre provient de la fausse supposition quâil sâagit du témoignage de Jean-Baptiste.
Voir Jean 1:19 et suivants
Quand Jésus dit quâun autre rendait témoignage de lui (verset 32), ses interlocuteurs pensèrent aussitôt à Jean-Baptiste. Jésus parle donc du témoignage rendu par son Précurseur, qui conserve sa valeur (verbe au parfait) malgré la disparition du témoin.
Jésus affirme que le témoignage de Jean a été pleinement conforme à la vérité, et cependant, dans cette contestation avec les adversaires, ce nâest pas à ce témoignage ni au témoignage dâaucun homme quâil en appelle, parce quâil en a un plus grand (verset 36); sâil mentionne le témoignage du Précurseur, câest seulement dans lâintérêt de ses auditeurs, afin quâils se souviennent des paroles de repentance et de vérité que Jean leur a fait entendre, et quâainsi ils soient sauvés.
Câest encore une belle louange du Précurseur que Jésus prononce par ces paroles : Il était la lampe qui brûle et qui luit, lâunique lampe qui éclaire la maison (Matthieu 5:15-16, note), le prophète que Dieu avait destiné à éclairer son peuple et à lâamener au Sauveur.
Cette lampe sâétait déjà consumée; Jean nâétait plus, ainsi que lâindique le verbe à lâimparfait. En poursuivant cette image gracieuse, dans la seconde partie de ce verset, Jésus adresse à ses auditeurs un sévère reproche : au lieu de profiter, pour leur salut, de cette lumière fugitive, ils nâavaient pensé quâà se réjouir.
Lâannonce du royaume messianique avait excité leur curiosité et leurs espérances charnelles; mais la prédication de la repentance, que Jean leur faisait entendre, les avait bientôt rebutés.
Voilà le témoignage divin dont Jésus a parlé (verset 32), et qui est plus grand que celui du Précurseur : ce sont dâabord les Åuvres du Sauveur. Ce témoignage est bien de Dieu, car câest le Père qui lui a donné les Åuvres quâil fait, afin quâil les accomplisse.
Ce dernier verbe signifie accomplir jusquâà la perfection, et il est au futur, car Jésus a la certitude quâil achèvera ses Åuvres jusquâau bout. La preuve, pour ses auditeurs, câest que déjà il les fait (présent).
Or, quâétaient ces Åuvres ?
Avant tout, ses miracles, ces actes de puissance et dâamour qui répandaient la santé et la vie, la consolation et lâespérance sur tant de malheureux.
Câétaient encore ses paroles divines qui éclairaient et vivifiaient les âmes (versets 20-27); câétait, en un mot, toute sa belle et sainte vie qui, dans son ensemble, constituait «â¯lâÅuvre de celui qui lâavait envoyéâ¯Â» (Jean 4:34).
Voilà son témoignage. Est-il étonnant quâil en appelle à lui si souvent ? (Jean 10:32; Jean 10:37-38; Jean 14:11; Jean 17:4).
Sâagit-il, ici encore, du même témoignage, celui des Åuvres ? (verset 36) Plusieurs interprètes lâont pensé.
Mais ces mots solennels : le Père lui-même et le verbe au parfait : a rendu témoignage (tandis quâil est au présent dans le verset précédent), montrent évidemment que Jésus a en vue un témoignage nouveau.
Quel est-il ? Les uns pensent quâil sâagit de ce témoignage intérieur et immédiat que Dieu rend dans les âmes (versets 24-26) en les attirant au Fils (6.44); ainsi de Wette, Tholuck, Astié. Cette explication non plus ne tient pas compte du verbe au parfait.
Dâautres (Chrysostome, Bengel) voient ici une allusion au témoignage divin rendu à Jésus lors de son baptême (Jean 1:33 : Matthieu 3:17).
Cette supposition ramènerait au témoignage de Jean-Baptiste (verset 33). Elle est contredite par les mots qui suivent : «â¯Jamais vous nâavez entendu sa voixâ¯Â».
Nous pensons donc avec Calvin, Lücke, MM. Meyer, Luthardt Weiss, Keil et Godet (3e edition), que Jésus aborde ici le grand témoignage que Dieu lui a rendu dans les saintes Ãcritures de lâAncien Testament et dont il va parler plus au long (versets 38-40). Ce témoignage a été rendu dans le passé, mais subsiste dans le présent : câest ce que signifie le verbe au parfait.
Malgré toutes les révélations et toutes les apparitions divines (théophanies) dans lâancienne alliance, jamais vous nâavez su discerner la voix de Dieu et reconnaître sa présence dans les Ãcritures.
Vous ne le connaissez pas parce que sa parole nâa jamais pénétré dans vos cÅurs, de manière à demeurer en vous. Ce qui le prouve avec évidence, câest que vous ne croyez point celui quâil a envoyé, et auquel il rend un si éclatant témoignage (versets 36, 37).
Tel est, dâune manière générale, le reproche que Jésus adresse à ses auditeurs (verset 38).
Mais les dernières paroles du verset 37 prouvent quâil ne pense pas seulement à la manière superficielle et légère dont ils étudiaient les Ãcritures.
Ces termes caractéristiques : Vous nâavez jamais ni entendu sa voix ni vu sa face ne signifient pas seulement : Vous ne connaissez pas Dieu, mais : Vous ne sauriez le connaître, si ce nâest en Celui qui le révélait dans lâAncien Testament, et qui, par sa présence, le révèle maintenant à vos yeux. Câest exactement ce qui est dit Jean 1:18; Jean 6:46.
Or cet unique révélateur de Dieu, les chefs du peuple le repoussent, ils ne croient pas en lui; donc ils restent dans lâignorance et la mort (verset 39).
Telle est, à peu près, lâinterprétation de R. Stier, et câest, nous semble-t-il, la seule qui rende bien compte de ce texte profond est difficile.
Les premiers mots du verset 39 ont été de tout temps compris et traduits de deux manières différentes :
Câest en effet ce que faisaient les Juifs, surtout depuis le retour de la captivité, ils étudiaient beaucoup les Ãcritures, mais bien plus pour en compter les mots et les syllabes, que pour en pénétrer le sens et lâesprit. Ils pensaient avoir, par la seule connaissance littérale de ces Ãcritures, la vie éternelle.
Sans doute, sâils ne sâarrêtaient pas à la lettre, sâils savaient sâélever jusquâà lâesprit (Jean 6:63; 2 Corinthiens 3:6), ils trouveraient cette vie véritable et éternelle dans les Ãcritures, car elles sont remplies du témoignage rendu au Libérateur qui devait venir.
Mais malgré la connaissance que vous avez de ces Ãcritures, qui rendent témoignage de moi, ajoute Jésus, vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
Quelle contradiction ! Quel aveuglement ! Et câest leur volonté dépravée qui en est la cause (verset 40). Câest avec une profonde tristesse que Jésus prononce ces paroles. Elles rappellent sa plainte sur Jérusalem : Vous ne lâavez pas voulu (Matthieu 23:37).
Dans cette troisième partie du discours (versets 41-47), Jésus ne fait plus que développer le reproche quâil vient dâadresser à ses auditeurs : Vous ne voulez pas !
Il montre dâabord dâoù provient leur mauvais vouloir (versets 41-44), puis il leur en dévoile les conséquences (versets 45-47).
Sâil leur reproche avec tant de force de ne pas croire en lui, ce nâest pas quâil recherche en aucune manière la gloire qui vient des hommes (comparez verset 44); mais câest parce quâil les connaît (Jean 2:24), et quâil sait que leur cÅur est étranger à lâamour de Dieu.
Telle est la première et grande cause de leur incrédulité. Sâils avaient eux-mêmes une étincelle de cet amour pour Dieu, ils le sentiraient dans chacune des paroles du Sauveur (comparer Jean 3:19-21).
Celui qui vient au nom de son Père, qui est le vrai Messie, le Sauveur, ils ne le reçoivent point, parce que leur cÅur est incapable de sentir son amour; si un autre vient en son propre nom sans lâautorité de Dieu que pourtant il invoquera faussement, ils le recevront.
Pourquoi ? Parce quâil flattera leurs préjugés, leurs passions, comme le font tous les faux messies et les faux prophètes qui ne recherchent que leur propre gloire (verset 44).
Seconde raison dâincrédulité, que Jésus exprime vivement par une question directe et qui signifie : Il vous est impossible de croire, parce que, idolâtres de la gloire qui vous vient des hommes, vous nâavez aucun égard à la gloire qui vient de Dieu seul et qui devrait dominer toutes vos pensées (verset 41).
Voir sur cette idolâtrie de lâapprobation et de la gloire des hommes que Jésus reprochait ailleurs aux chefs du peuple, Matthieu 6:1-5, Matthieu 6:16-18; Matthieu 23:5-12; comparez Jean 12:43.
Après avoir dévoilé à ses adversaires leur incrédulité et ses causes, Jésus leur ôte enfin le fondement de la fausse espérance quâils mettent en Moïse.
Câest par un zèle aveugle pour Moïse et pour sa loi quâils ont accusé Jésus dâavoir violé le sabbat (verset 17), accusation qui a donné lieu à tout ce discours.
Or câest précisément Moïse qui les accuse dès maintenant (grec il est là , celui qui vous accuse, Moïse); en sorte que Jésus nâaura point à les accuser devant le Père au jour du jugement.
Quelle situation tragique : trouver son accusateur en celui en qui on avait mis son espérance de salut ! Et Jésus va dire la cause de cette immense déception qui les attend (versets 46, 47).
La preuve que Moïse les accuse (car), câest que, tout en se glorifiant de lui, ils ne le croient pas, dâune foi éclairée et vivante : Si vous croyiez Moïseâ¦
Et leur incrédulité à lâégard de Moïse est, à son tour, la cause pour laquelle ils ne croient pas Jésus.
En effet, les écrits de Moïse sont remplis de lui.
Les mots : Il a écrit de moi ne doivent pas sâentendre seulement de certaines déclarations prophétiques telles que Genèse 3:1; Genèse 3:5; Deutéronome 18:15-18 et autres; mais de tous les types, les sacrifices, les cérémonies symboliques du culte, qui avaient en vue le futur Libérateur du peuple de Dieu. Il aurait même suffi de saisir la spiritualité et la sainteté de la loi pour comprendre quâelle ne serait jamais accomplie quâen Celui qui devait venir (comparer Luc 24:27-44).
Lâincrédulité envers Moïse et ses écrits avait pour conséquence nécessaire lâincrédulité envers Jésus et ses paroles;
Endurcir sa conscience et son cÅur en présence de la loi qui doit produire la repentance, câest les endurcir aussi envers Celui qui annonce la grâce et le salut.
En un mot lâincrédulité est un état moral qui rend lâhomme incapable de saisir aucune des manifestations de la vérité et de la miséricorde divines. Telle est la conclusion accablante de ce discours.