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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-29
3>1 à 14 La justification par la foi prouvée par lâexpérience et par lâÃcriture
Ou ensorcelés.
Câest par cette douloureuse et sévère apostrophe que lâapôtre se met à attaquer lâerreur dans laquelle ses lecteurs sâétaient laissé entraîner. Il voudrait leur en faire sentir lâabsurdité, la déraison.
Qui vous a fascinés ? par cette question Paul désigne et flétrit les séducteurs.
Le texte reçu ajoute : «â¯pour que vous nâobéissiez pas à la véritéâ¯Â». Ces mots ne sont pas authentiques ici. Ils se retrouvent à Galates 5:7.
Paul, par sa prédication puissante et vivante de Jésus-Christ, de ses souffrances, de son sacrifice expiatoire, de sa mort, lâavait tellement dépeint aux yeux des Galates, quâil peut dire en vérité que câest comme si ces scènes de Golgotha avaient eu lieu au milieu dâeux. Il était dâautant plus incompréhensible quâils se fussent laissé détourner de Christ : lâapôtre sâen étonne, (Galates 1:6) il ne peut sâen rendre compte que par une sorte de fascination exercée sur eux (verset 1).
Les mots parmi vous manquent dans plusieurs manuscrits, sans que lâinauthenticité en soit démontrée. On peut aussi les traduire par en vous : «â¯Christ est dépeint devant vos yeux, crucifié en vousâ¯Â», câest-à -dire, vous avez éprouvé dans vos cÅurs toute la puissance divine de sa croix. Luther traduit : «â¯et maintenant crucifié parmi vousâ¯Â», par vous qui le rejetez (Hébreux 6:6).
Le sens exposé en premier lieu est le plus naturel et le plus probable. M. Rilliet qui, dâaprès le manuscrit du Vatican, retranche parmi vous ou en vous, traduit ainsi : «â¯Vous, devant les yeux desquels a été clairement peint JésusChrist crucifiéâ¯Â». La même leçon se lit dans le Sinaïticus et deux autres manuscrits du groupe alexandrin.
Grec : «â¯par lâouïe de la foi;â¯Â» mais ce mot a, en grec comme en hébreu, le sens de prédication, le moyen par lequel on fait entendre (Romains 10:17, note.).
Cet appel à lâexpérience était des plus concluants, des plus persuasifs. Voici des chrétiens auxquels on a prêché le salut par la foi en Christ crucifié : lâEsprit de Dieu, avec ses manifestations puissantes, a accompagné cette prédication, lâa scellée dâun témoignage divin dans le cÅur même des auditeurs.
Est-ce par la loi, ou par la foi quâon leur a annoncée, quâils ont été faits participants de tous ces dons ? La réponse nâest pas douteuse. Aussi lâapôtre insiste sur sa question (verset 5).
Dans les premiers temps de lâÃglise, lâassurance dâavoir reçu le Saint-Esprit et éprouvé ses divines influences, par le renouvellement du cÅur et de la vie, était plus absolue et plus vive chez la plupart des fidèles quâelle ne lâest en général aujourdâhui, à cause du contraste éclatant quâil y avait pour eux entre les profondes ténèbres du paganisme, dont ils étaient sortis, et la lumière resplendissante de lâÃvangile.
De plus, les dons miraculeux, qui accompagnaient lâeffusion du Saint-Esprit, étaient un témoignage visible et saisissant de la présence et de lâaction de cet Esprit dans lâÃglise et dans les âmes.
Malgré cela le raisonnement de lâapôtre conserve aujourdâhui toute sa force et sâapplique à tous ceux qui, après avoir éprouvé en eux-mêmes la puissance de lâÃvangile, tombent dans quelque erreur.
Par quel moyen ont-ils senti la différence totale quâil y a entre la nature et la grâce, entre le vieil homme et le nouveau ? Comment ont-ils reçu lâesprit dâadoption, la paix avec Dieu ? La prédication qui leur a fait savourer ces grâces ne saurait être lâerreur : malheur à eux sâils y renoncent !
Mais celui qui ne trouverait dans lâhistoire intime de son âme aucun souvenir de cette nature, aucune expérience de lâaction de lâEsprit, nâa jamais été dans la grâce, il nâest point converti; on ne saurait raisonner avec lui comme lâapôtre le fait ici.
Voir sur ces deux notions opposées, chair et Esprit, Romains 1:3, note; comparez Romains 4:1
Par les Åuvres de la loi et tout ce qui favorise sa propre justice, lâhomme reste dans la chair, dans sa nature corrompue. Ce mot désigne aussi les traditions humaines, extérieures, dans lesquelles on cherche inutilement lâEsprit et la vie (Hébreux 7:16; Hébreux 9:10).
Le verbe que nous traduisons ici par finirez-vous, signifie aussi arriver au but, à la perfection; «â¯arriver au but par la chairâ¯Â» serait lâexpression dâune fine ironie.
Ce serait en vain sâils restent dans leurs erreurs. La tournure dubitative dont se sert lâapôtre laisse entrevoir lâespérance dâun retour à la vérité.
Dâautres rendent ainsi cette restriction : si seulement câest en vain, si votre état moral nâen devient pas pire !
Le souvenir de leurs souffrances pour la croix de Christ est un nouvel argument de la même nature que le précédent. Les Galates pouvaient voir dans ces épreuves un témoignage de la réalité de leur foi; or, les faux docteurs allaient les priver des bénédictions que Dieu attache à ces épreuves. Ils prétendaient même les affranchir de lâopprobre de la croix (Galates 6:12).
Par ces souffrances des Galates, dâautres entendent les perplexités, les luttes éprouvées par eux en se voyant ramenés sous le joug de la loi. Dâautres encore, les expériences quâils avaient faites de la repentance et de la puissance de la grâce. Nous préférons le sens le plus ordinaire du mot.
Le fait que nous ne connaissons pas de persécution dirigée contre les chrétiens de Galatie nâinfirme pas cette interprétation. Les Ãglises de ce temps ont passé par bien des épreuves dont lâhistoire nâa pas conservé le souvenir (Philippiens 1:28-30). Paul lui-même avait prémuni les Galates contre les tribulations qui les attendaient (Actes 14:22).
Voir verset 2, note. Cette question ne fait que préciser encore les précédentes, en nommant les dons miraculeux de lâEsprit. Lâapôtre ne répond pas directement, parce que la réponse est trop évidente, mais il recourt maintenant au témoignage de lâÃcriture (versets 6-14).
En citant Genèse 15:6, Paul en tire les conclusions quâil reproduit Romains 4:11-12; Romains 4:16, où il développe plus complètement lâexemple dâAbraham et les rapports des vrais croyants avec lui, comme preuve scripturaire de la justification par la foi.
Les Juifs voyaient la qualité dâenfants dâAbraham dans des rapports tout extérieurs avec lui, dans la circoncision, par exemple, et dans la descendance selon la chair. Paul montre que, pour être fils dâAbraham, il faut lui ressembler spirituellement. Les vrais enfants dâAbraham ce sont ceux qui sont de la foi, ceux dont la vie, née de la foi, est constamment inspirée et dirigée par elle.
Grec : «â¯A évangélisé par avanceâ¯Â» Genèse 12:3; Genèse 18:18. Câest dans ce dernier passage que se trouvent littéralement les paroles citées ici.
LâÃcriture est ici personnifiée; elle prévoyait par lâEsprit qui remplissait ses auteurs.
Grec : «â¯Ceux qui sont de la foi, (verset 7) sont bénis avec le fidèle Abrahamâ¯Â».
Puisque toutes les nations devaient être bénies en lui, il est bien évident que ce ne pouvait être quâen vertu du rapport tout spirituel créé par lâidentité de leur foi; sans cela les chrétiens convertis du paganisme ne seraient à aucun égard enfants dâAbraham, ne descendant pas de lui. Câest pourquoi il est nommé «â¯le père des croyantsâ¯Â», (Romains 4:11; Romains 4:12) comme ayant laissé lâhéritage de la promesse et de la bénédiction à tous ceux qui croient.
Par la bénédiction promise à Abraham et héritée par les croyants, lâapôtre entend toutes les grâces de lâÃvangile, car cette bénédiction consiste à être justifié par la foi.
Dans ces versets (versets 10-12) lâapôtre passe à une nouvelle démonstration (car) de sa thèse.
Lâexemple dâAbraham lui a permis dâétablir que la justification vient par la foi. Il ajoute à cette preuve positive une preuve négative : la justification ne vient pas par les Åuvres de la loi. Ce quâil concluait de la bénédiction dâAbraham, il le conclut également de la malédiction de la loi.
La bénédiction promise à Abraham ne sâobtient que par la foi, (verset 9) car quiconque «â¯est des Åuvres de la loiâ¯Â», câest-à -dire cherche dans ces Åuvres un moyen de justification et de salut, se trouve non sous la bénédiction, mais sous la malédiction (Dâaprès Deutéronome 27:26, librement cité.).
Lâapôtre ne dit pas, mais suppose comme évident que nul homme nâa observé et accompli toutes les choses écrites au livre de la loi; il faudrait, pour le nier, un degré dâaveuglement et dâorgueil quâil ne saurait prévoir.
Plus un homme sâest efforcé de garder la loi, plus se réveille douloureusement en lui cette conviction du péché, de réprobation, de malédiction sanctionnée par la loi. Aussi tous les hommes de Dieu, dès lâancienne alliance, ont eu recours au moyen de justification qui avait sauvé Abraham, et ont proclamé avec le prophète cité ici par Paul (verset 11) que le juste vivra de la foi (Habacuc 2:4; comparez Romains 1:17, note.).
Entre ces deux moyens de salut, la loi et la foi, le contraste est absolu, il faut choisir : la loi nâa rien de commun avec la foi, elle nâest pas de même nature (tel est le sens de ces mots du verset 12 : la loi nâest pas de la foi ou par la foi); la loi ordonne, demande la perfection; celui qui lâatteindra vivra par elle (verset 12, cité de Lévitique 18:5; comparez Luc 10:28, note; Romains 10:5; Romains 10:6, note.).
Avec un joyeux empressement, lâapôtre passe brusquement, sans particule, à la partie positive de sa démonstration : Christ nous a rachetés ! Sur ce verbe racheter, qui signifie racheter de, délivrer par un prix, voyez Galates 4:5; 1 Corinthiens 6:20; 1 Corinthiens 7:23; comparez Matthieu 20:28.
Deutéronome 21:23, cité dâaprès les Septante, qui traduisent : «â¯est maudit par Dieu quiconque est pendu au boisâ¯Â». Lâhébreu porte : «â¯Un pendu est une malédiction de Dieuâ¯Â». Cette parole motive lâordre donné aux Israélites dâenterrer un supplicié dans la journée même, «â¯afin de ne pas souiller le pays par la vue de cette malédictionâ¯Â». Lâapôtre, à cause de lâapplication quâil fait ici de ces paroles, retranche le mot par Dieu ou de Dieu.
La précision des termes, lâensemble de ce passage, tous les enseignements de lâapôtre à ce sujet (voir entre autres Romains 3:22-25; Romains 8:3; 2 Corinthiens 5:21), ne sauraient laisser le moindre doute sur le caractère expiatoire de la mort du Sauveur.
Cette mort fut le châtiment, la malédiction de la loi, volontairement soufferte par le plus insondable amour. Sans cela, comment aurait-elle racheté les pécheurs de cette malédiction ? Comment aurait-elle transformé cette malédiction en une bénédiction (verset 14) ?
Mais quâest-ce que cette malédiction ? celle de Dieu ? Dieu aurait-il maudit son Bien-aimé, le Saint et le Juste personnellement ? Lâapôtre ne dit rien de pareil, et câétait là une impossibilité morale. Paul parle de la malédiction de la loi dont Christ nous a rachetés, câest-à -dire de la peine ou du châtiment stipulé par la loi (verset 10); et câest cette peine, ce châtiment que Jésus-Christ a pris sur lui en sa mort (1 Pierre 2:24; comparez 2 Corinthiens 5:21), comme membre et représentant de notre humanité.
Les termes : être fait péché, devenir malédiction (lâabstrait pour le concret), et cela pour nous, à notre place, signifient donc, comme le dit Pierre, porter (et ôter) le péché, la malédiction quâil méritait. Lâexemple que cite lâapôtre (Deutéronome 21:23) conduit au même résultat.
Le supplicié était «â¯une malédiction de Dieuâ¯Â»; lâhébreu porte que Dieu avait ordonné cette peine par sa loi, sans quâil sâen suivit nécessairement que le condamné fût, quant à son âme, maudit de Dieu; il pouvait être lâobjet de la grâce divine, tout en souffrant la peine de son crime. Et pourtant, afin dâéviter tout malentendu, lâapôtre, en appliquant cet exemple à Jésus, retranche, comme nous lâavons dit, du texte quâil cite le mot de Dieu.
Cela est significatif. La même vérité ressort du fait incontestable que jamais Jésus nâa cessé dâêtre lâobjet de lâamour de Dieu. Tout en souffrant pour nos péchés, en Gethsémané et sur la croix, il lâappelle son Père (Matthieu 26:39; Luc 23:46); bien plus, il déclare lui-même que le Père lâaime, parce quâil met sa vie pour ses brebis (Jean 10:17).
Le mystère de la rédemption, ce que Paul appelle la folie de la croix, est la conciliation de ce double fait des souffrances du Sauveur et de lâamour dont Dieu nâa cessé de lâaimer. Cela revient au fond à concilier la justice et lâamour en Dieu.
Grec : «â¯Devint pour les païens en Jésus-Christ, afin que nous reçussions la promesse de lâEspritâ¯Â». Par la mort expiatoire de Christ, la bénédiction promise à Abraham a pu sâétendre aux païens, à tous les peuples.
Puis, dans le second membre de la phrase, lâapôtre parle à la première personne nous, et marque ainsi que les Juifs aussi ont part à cette bénédiction qui est le fruit du sacrifice de Golgotha. Le mur de séparation qui, par la loi, sâélevait infranchissable entre Juifs et païens est tombé : «â¯Christ est notre paixâ¯Â» (Ãphésiens 2:14-18).
Lâapôtre insiste sur cette bénédiction dâAbraham à laquelle nous avons part par le sacrifice de Christ et par la foi; il la désigne comme la promesse de lâEsprit.
Recevoir la promesse, câest en obtenir la réalisation (Hébreux 10:36; Luc 24:48; Actes 1:4). Or le bien immense qui était promis, câétait lâeffusion de lâEsprit de Dieu, après que lâÅuvre de la rédemption serait accomplie (Ãsaïe 44:3; Jérémie 31:33; Ãzéchiel 36:27).
Et comme cet Esprit est reçu par la foi, et non par la loi, lâapôtre rentre ainsi dans son premier argument, (verset 2) et prépare celui qui va suivre, également tiré de lâalliance de Dieu avec Abraham.
Plan
3>II. Suite : La loi nâa pu annuler la promesse. Le vrai rapport des deux
Personne parmi les hommes nâannule un contrat dûment ratifié ; or Dieu a fait les promesses à Abraham et à sa postérité qui est en Christ ; ce testament ne saurait être annulé par la loi venue quatre cent trente ans plus tard ; en effet, si lâhéritage avait lieu par la loi, la promesse serait nulle ; or Dieu lâa donné par la promesse (15-18).
Pourquoi donc la loi ? Elle a été ajoutée à la promesse pour faire ressortir les transgressions, jusquâà la venue du Sauveur, et elle a été donnée par lâentremise dâun médiateur, tandis que Dieu seul a fait la promesse (19, 20).
La loi nâest donc point en contradiction avec la promesse ; car par sa nature elle ne peut ni vivifier, ni justifier ; elle place, au contraire, tous les hommes sous le péché, afin quâils se réfugient par la foi dans la promesse ; elle les enferme sous sa garde jusquâà la révélation de la foi ; elle a donc été un pédagogue pour nous amener à Christ qui nous en a émancipés par la foi (21-23).
En effet, vous êtes devenus des enfants de Dieu par la foi, revêtus de Christ par le baptême, et il nây a plus de distinction de nationalité, ou de religion, ou de rang, ou de sexe, mais tous ceux qui sont à Christ, sont les vrais enfants dâAbraham et héritiers de la promesse (26-29).
15 Ã 29 la loi nâa pu annuler la promesse, le vrai rapport des deux
Câest-à -dire à la manière des hommes : «â¯Je vais raisonner dâaprès des principes reçus par tous les hommes dans les rapports mutuels de la sociétéâ¯Â».
Lâapôtre sâadresse à ses frères, avec affection. Ses impressions douloureuses, indignées, (verset 1) se sont adoucies, et câest dans cette disposition quâil va exposer le plan de Dieu, selon lâalliance de sa grâce.
Ou «â¯alliance;â¯Â» un contrat, en général. Ici, toutefois, lâidée dâun testament paraît prédominer (verset 18; comparez Hébreux 9:16; Hébreux 9:17), parce que Dieu, dans son alliance avec Abraham, donna, par un acte de sa volonté seule, une promesse de grâce, sans condition réciproque à remplir.
Après avoir posé un principe reconnu, (verset 15) puis ici un fait, lâapôtre tire sa conclusion positive au verset 17. Les derniers mots du verset 16 ne sont quâune remarque incidente.
Parmi les promesses générales adressées à Abraham, (Genèse 12:3; Genèse 18:18; Genèse 22:18) Paul fait spécialement allusion à celle qui se lit dans Genèse 13:15. Là , Dieu promet à Abraham et à sa postérité la possession de la terre de Canaan, câest ce que Paul appelle lâhéritage, (verset 18) câest-à -dire, en premier lieu, le pays de Canaan, puis, spirituellement, «â¯le mondeâ¯Â», (Romains 4:13) la terre entière, renouvelée par la rédemption, le règne de Dieu, ce qui revient à lâidée exprimée au verset 14 dans cette parole : «â¯la promesse de lâEspritâ¯Â».
Le pays de Canaan nâétait pas le dernier but de la promesse, il nâen était que le symbole; câest pourquoi, longtemps après quâIsraël en eut pris possession, David prophétisa le vrai repos (Hébreux 4:8 et suivants). De même, la postérité à laquelle sâadressait la promesse de posséder Canaan, nâétait pas exclusivement ce peuple dâIsraël qui y fut introduit par Josué, mais le vrai peuple de Dieu, les rachetés de Christ, mis par lui en possession du repos éternel quâil leur a acquis (verset 29). Cette dernière remarque est essentielle pour lâintelligence des paroles qui suivent dans notre verset.
Voici un des passages de lâÃcriture qui ont donné aux exégètes le plus de travail, et à la critique une abondante pâture. «â¯Voyez, a-telle dit, à quelle interprétation arbitraire et rabbinique lâapôtre a recours ! Il raisonne sur le singulier et le pluriel dâun mot qui nâa jamais de pluriel, il applique à une seule personne (Christ), une expression (postérité, semence) qui ne peut avoir quâun sens collectif, et tout cela, afin de plier forcément une parole de lâÃcriture à ses propres idées. Que peut-il prouver par là ?â¯Â»
à ces objections qui, philologiquement, sont parfaitement fondées, voici ce que répond lâexégèse de lâécole opposée : Tout ce que veut dire lâapôtre, câest que, dans la parole quâil cite, il ne saurait être question de plusieurs postérités, ce qui serait véritablement le cas sâil y en avait une qui obtint lâhéritage selon la promesse et une autre qui pût y prétendre par les Åuvres de la loi (versets 17, 18).
Câest exactement ce que lâapôtre développe plus au long en parlant dâAbraham dans Romains 4:16, où il mentionne aussi plusieurs postérités :
«â¯Câest donc par la foiâ¯Â», dit-il, après avoir montré que Juifs et païens sont héritiers de la promesse, «â¯afin que ce soit par grâce, pour que la promesse soit assurée à toute la postérité, non seulement à celle qui est de la loi, mais aussi à celle qui est de la foi dâAbraham, le père de nous tousâ¯Â» (Romains 4:16).
Il est même un autre sens encore dans lequel lâÃcriture pourrait parfaitement parler des postérités dâAbraham, et de postérités à tous égards très distinctes : celle par Agar et Ketura, et plus tard par Ãsaü, nâa rien de commun, dans lâhistoire du règne de Dieu, avec sa postérité par Isaac et par Jacob.
Et même dans sa postérité par Jacob, «â¯ce ne sont pas tous ceux qui sont de la semence dâAbraham qui sont ses enfants;â¯Â» (Romains 9:6 et suivants) mais la seule vraie postérité câest Christ et ses rachetés, son Ãglise qui est son corps, selon lâinterprétation de Calvin. Voilà pour lâemploi du mot postérité, ou semence, au pluriel.
Quant à lâapplication de ce mot, toujours collectif (voir pourtant Genèse 4:25 en hébreu), à une seule personne, Christ, cette objection est déjà réfutée par ce qui précède; si lâon entend par Christ, non seulement le Christ historique, personnel, mais le Christ idéal, câest-à -dire Christ et son Ãglise, alors lâidée est réellement collective comme le mot, et telle est souvent la pensée de lâapôtre (Galates 3:29; 1 Corinthiens 1:13; 1 Corinthiens 12:12; Ãphésiens 1:22; Ãphésiens 1:23).
Toutes les promesses faites au peuple de Dieu embrassent Christ, en qui seul elles sâaccomplissent, et toutes les prophéties relatives au Sauveur embrassent aussi son Ãglise, recueillie par la même foi de tout peuple, de toute langue, de toute nation.
De ces objections et de cette défense on peut conclure que la pensée de Paul est vraie, lumineuse au point de vue des Ãcritures, si même lâargumentation sur laquelle il la fonde est grammaticalement défectueuse.
Ratifié par Dieu à Abraham (voir verset 15). Le texte reçu ajoute ici : «â¯ratifié envers Christ ou à lâégard de Christâ¯Â». Ces mots, non authentiques, devaient, dans la pensée du correcteur, reproduire lâidée du verset 16.
Paul applique ici sa comparaison du verset 15 et argumente du fait déjà indiqué au commencement du verset 16. Ainsi :
En rappelant les 430 ans pendant lesquels les Israélites furent en Ãgypte, (Exode 12:40) depuis les dernières promesses réitérées à Jacob jusquâà la loi, lâapôtre nâentend point observer une chronologie rigoureuse, mais exprimer seulement par ce chiffre connu le long intervalle écoulé entre la promesse et la loi : celle-ci ne pouvait en aucune façon annuler celle-là .
Grec : «â¯Dieu lâa gratifié (donné par grâce) à Abraham par la promesseâ¯Â», sans aucune condition. Ce don étant irrévocable, (verset 15) reste pour tous le seul moyen dâobtenir lâhéritage à lâexclusion de la loi (comparer Romains 4:4-5; Romains 4:14).
Les Juifs devaient nécessairement opposer à lâapôtre lâobjection quâil prévient ici : Puisque le salut est par grâce, fondé uniquement sur la promesse de Dieu et reçu par la foi sans les Åuvres de la loi, pourquoi cette loi sainte donnée avec tant dâéclat, qui remplit une si immense place dans la vie du peuple dâIsraël (Voyez la même question Romains 3:31) ?
La réponse de lâapôtre est conforme à tous les enseignements de lâÃcriture sur le but de la loi : Elle a été ajoutée à cause des transgressions, câest-à -dire, dâune part, pour donner au transgresseur la conscience humiliante de son péché, faire abonder en lui le péché, le porter par là à soupirer après la rédemption, et ainsi le ramener à la «â¯promesse;â¯Â» (Romains 3:20; Romains 5:20; Romains 7:13) dâautre part, pour empêcher, ne fût-ce que par la crainte du châtiment, les plus grossières manifestations de la corruption (versets 23, 24).
Câest-à -dire Christ, la vraie postérité (comparer verset 16, note.).
LâAncien Testament ne mentionne pas la présence ou le ministère des anges dans la promulgation de la loi sur le Sinaï, à moins quâil ne sâagisse de «â¯lâange de lâallianceâ¯Â» ou «â¯de lâange de la face de lâÃternelâ¯Â». Dieu parlait lui-même à Moïse. Mais cette idée, introduite dans la théologie juive par la traduction grecque du passage Deutéronome 33:2 (qui rend saints par anges), fut dès lors généralement reçue.
Paul et le Nouveau Testament lâadoptent (Actes 7:53; Hébreux 2:2) en conformité avec cette notion biblique que le Dieu souverain ne se communique pas directement aux hommes (Exode 33:20-23; Jean 1:18).
Quant au médiateur de la loi, il ne peut être que Moïse, et nullement, comme le veulent Calvin et dâautres, le Fils de Dieu, ce qui serait en contradiction avec le raisonnement de lâapôtre au verset suivant
Mais quelle est lâintention de lâapôtre en rappelant ces circonstances de la promulgation de la loi ? Les uns pensent quâil veut en relever la dignité; les autres, quâil veut en faire sentir lâinfériorité relativement à la nouvelle alliance. Ce fut le peuple lui-même qui alors demanda avec instance la médiation de Moïse, ne pouvant supporter la présence ni la parole directe de lâÃternel, (Exode 20:18; Exode 20:19; Deutéronome 5:5) preuve nouvelle que ce nâest pas la loi qui réconcilie le pécheur avec le Dieu saint (verset 21).
Aux paroles qui précèdent (verset 19) et qui forment avec celles qui suivent (verset 21) lâensemble le plus clair, Paul ajoute ici une remarque incidente, très obscure par sa brièveté même.
Peu de versets de lâÃcriture ont autant occupé les commentateurs. Il serait inutile de citer leurs interprétations, infiniment diverses.
Voici la traduction littérale, dâaprès laquelle chaque lecteur pourra sâefforcer de trouver à ces paroles le sens qui rentre le mieux dans lâensemble de la pensée de lâapôtre : «â¯Or le médiateur nâest pas dâun, mais Dieu est unâ¯Â».
à propos du médiateur quâil vient de nommer, lâapôtre pose ce principe bien connu, quâun médiateur ne lâest jamais dâun seul homme, dâune seule partie, mais de deux, qui sont divisées, et quâil sâagit de rapprocher, de réconcilier. Tel était Moïse, entre Dieu et le peuple; mais seulement pour un temps; car lâéconomie de la loi est transitoire puisquâelle suppose deux volontés unies par un médiateur et quâelle reçoit de lâune des parties contractantes, le peuple dâIsraël, son caractère temporaire et limité; tandis que Dieu, qui est un seul Dieu, absolu, indépendant, a donné la promesse de grâce à Abraham (versets 15-18) librement, sans médiateur, sans conditions, sans aucun contrat, et la promesse reçoit de ce fait un caractère permanent et universel; elle est immuable et unique comme son auteur.
Dieu a bien voulu ensuite admettre la médiation de Moïse; mais quand la promesse sera accomplie, (verset 19) la médiation de Moïse pourra cesser, son ministère par la loi ayant atteint son but. Ainsi donc la loi nâest pas contraire aux promesses de Dieu (verset 21). Le même Dieu qui a donné les promesses a donné aussi la loi qui devait y préparer son peuple, et il reste toujours un, toujours le même dans ses desseins.
Tel est à peu près le sens sur lequel sâaccordent les meilleurs exégètes. Il peut se compléter par cette remarque de J.-F. von Meyer :
Il faut mentionner encore lâopinion de ceux qui, comme Calvin, entendent ici par le médiateur non pas Moïse, mais Jésus-Christ, et interprètent notre passage ainsi : «â¯Ce médiateur ne lâest pas dâun seul peuple (les Juifs), il lâest aussi des païens; mais Dieu est un seul Dieu qui réconcilie les uns et les autres avec soi, qui a donné aussi bien la promesse de grâce que la loiâ¯Â».
Ce sens nâest pas du tout en harmonie avec lâensemble du raisonnement de Paul dans ces versets.
Et alors la promesse serait anéantie, (Romains 4:14) Dieu se contredirait, il ne serait plus un, (verset 20) il y aurait deux voies opposées de salut et deux postérités dâAbraham, lâune par la promesse, lâautre par la loi (verset 15, note); et les faux docteurs seraient fondés à sâopposer à la doctrine de Paul. Mais⦠(verset 22)
Grec : «â¯Afin que la promesse qui est de par la foi de Jésus-Christ, fût donnée aux croyantsâ¯Â». Ainsi la loi, bien loin de pouvoir vivifier, (verset 21) nâa fait quâenfermer tous les hommes sous le péché, (comparez Romains 11:32) leur en a fait sentir les chaînes et lâesclavage, sans leur laisser le plus léger espoir de se délivrer par eux-mêmes, (verset 12, note) afin quâils se sentissent pressés de recourir, par la foi, à la promesse et à celui qui lâa accomplie, Jésus-Christ (Romains 1:17; Romains 3:22).
Lâapôtre ne dit pas ici : la loi, mais lâÃcriture, parce que tout lâAncien Testament concourait au même but, manifester le péché, à lâexception de la promesse faite à Abraham, puis réitérée et confirmée par la parole des prophètes. Mais la promesse ouvrait aux regards de lâhomme une tout autre voie de salut (verset 8, note.).
Grec : «â¯Nous étions enfermés, gardés sous la loi, (verset 22) pour la foi qui devait être révéléeâ¯Â».
Par la foi, lâapôtre entend ici lâobjet de la foi, tout lâÃvangile. En effet, il ne faut pas oublier quâavant la venue de cette foi, sous lâancienne alliance, la foi considérée en elle-même, la foi subjective et personnelle existait déjà .
Lâapôtre nous le dit lui-même dâAbraham, (Galates 3:6; Romains 4:1 et suivants) de David (Romains 4:6 et suivants). Lâépître aux Hébreux dit dâune multitude de croyants : «â¯Tous ceux-là sont morts en la foiâ¯Â» aux promesses, et ont été justifiés par cette foi (Hébreux 11). Mais tout le peuple, et même ces croyants, en une grande mesure, nâétaient pas moins gardés sous la loi, par laquelle Dieu faisait leur éducation pour un meilleur avenir (verset 24). Bien plus, ce rapport de la loi et de la grâce dure encore, et durera toujours, selon le degré de développement où se trouvent les hommes.
Le mot rendu ici par conducteur, et que lâon pourrait traduire plus complètement par conducteur dâenfants (Grec : «â¯pédagogueâ¯Â»), désignait, chez les anciens, des esclaves chargés de surveiller les enfants, de les conduire chez les maîtres, etc. Image très juste de la loi, selon le but que lui assigne lâapôtre (versets 23-25).
Ce ministère de la loi, pour amener les hommes à Christ, nâa jamais cessé; car si Paul ajoute : nous ne sommes plus sous ce pédagogue, câest en parlant de ceux pour qui véritablement la foi est venue.
Il est toujours, même sous lâÃvangile, des multitudes qui nâen sont point encore là , pour qui la foi nâest pas venue, qui, au contraire, se trouvent, comme les Israélites de lâancienne alliance, à lâétat dâenfants, (Galates 4:1; Galates 4:2) en qui doit sâaccomplir encore le ministère de la loi pour les amener à Christ. Toutes les phases successives de lâhistoire du règne de Dieu se reproduisent simultanément, à chaque époque, dans les divers états dââme.
Grec : «â¯Car tous, vous êtes fils de Dieu, en Christ Jésus, par la foiâ¯Â».
Tous, tant Juifs que païens, en sorte que ni les uns ni les autres ne sont plus sous le pédagogue : pourquoi donc vous, Juifs, voudriez-vous y ramener vos frères convertis du paganisme ? En sâadressant de nouveau directement à ses lecteurs, tandis que jusquâici il nâavait parlé que des Juifs, il leur applique tout ce quâil vient de dire et en tire les conclusions (versets 26-29).
Si lâapôtre appelle encore fils de Dieu des chrétiens auxquels il vient de faire de tels reproches, (verset 1 et suivants) câest dans la supposition exprimée au verset suivant, et pour autant quâils ne sont point déchus de la foi en Jésus-Christ, malgré leurs erreurs.
Paul affectionne cette image si juste et si frappante : revêtir (voir 1 Corinthiens 15:53; 1 Corinthiens 15:54; Ãphésiens 4:24; Colossiens 3:10; comparez 2 Corinthiens 5:2-4).
Revêtir Christ, câest devenir tellement un avec lui, que sa justice nous enveloppe tout entiers, et que sa vie soit notre vie : en sorte que Dieu ne nous voie plus, nous, pécheurs, mais son Fils en nous et nous en lui. Cela seul donne à lââme lâassurance et la paix pour paraître un jour devant le Saint et le Juste.
(comparer sur la doctrine du baptême Romains 6:3-11)
En insistant sur la réalité et lâefficace de cette institution du baptême (et de la cène) pour nâen pas faire «â¯un vain et froid spectacleâ¯Â», il faut se souvenir que Paul ne lui attribue cette profonde signification que pour des hommes qui, avant de recevoir le baptême, avaient été amenés, par la prédication de lâÃvangile, à la connaissance du Sauveur, à la foi en lui; sans cela on tombe dans lâerreur opposée, on fait du baptême et de la puissance de régénération qui lui est attribuée une Åuvre magique, un opus operatum, transférant à lâacte en lui-même ce qui ne peut être quâune Åuvre de la puissance et de la grâce de Dieu, et que la foi seule peut sâapproprier.
Toutes ces différences de nationalité (juive ou païenne), de rang social, de sexe, sont effacées pour ceux qui, par la foi et la régénération, sont devenus un avec Jésus-Christ, et sont transformés par lui à sa ressemblance (verset 27).
Câest là la conclusion de tout ce que lâapôtre a prouvé, (versets 15-28) câest un regard quâil jette en arrière sur sa démonstration : les faux docteurs prétendaient que ceux-là seuls étaient la postérité dâAbraham, qui, entrant par la circoncision dans lâalliance ancienne, observaient toutes les prescriptions temporaires de la loi.
Paul a montré que, dans ce cas, il y aurait plus dâune postérité dâAbraham, puisque la promesse, qui certainement en a créé une, a été donnée longtemps avant la loi (versets 15-18). Il a prouvé ensuite par le but de la loi, quâelle ne changeait rien aux dispositions que Dieu avait prises par la promesse, puisque la loi nâétait quâun moyen préparatoire, éducateur, pour amener à Christ, en qui nâexistent plus de différences (versets 19-28).
Il nây a donc quâune seule postérité dâAbraham, celle de la promesse, parfaitement accomplie en JésusChrist (verset 29).