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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-40
3>1 à 16 Voyage de Paul de Milet à Jérusalem
Le mot dont Luc se sert pour exprimer la séparation qui eut lieu à Milet signifie se séparer avec effort, avec peine.
Cos, île de la mer Egée, renommée pour ses vins, ses étoffes, ses aromates, s’appelle aujourd’hui Stancho.
Rhodes, île plus considérable au sud-est de la mer Egée, avec une capitale du même nom, avait eu un commerce florissant. Elle avait beaucoup souffert dans les dernières guerres de la république, ayant été pillée par Cassius en 42 avant Jésus-Christ
Patara ville maritime de la Lycie, au sud de l’Asie Mineure.
Le texte occidental (D, etc.) ajoute : et à Myra. Myra était également un port de la côte de Lycie (Actes 27:5).
Pour naviguer de Patara ou de Myra vers la Phénicie, il fallait tendre directement au sud-est.
Les voyageurs passaient ainsi tout près de l’île de Chypre, qu’ils laissaient à leur gauche.
En la voyant, Paul dut se souvenir de son premier voyage de mission et du succès qu’il eut à Paphos, ville principale de cette île (Actes 13:6 et suivants).
Tyr, capitale de la Phénicie célèbre dans l’antiquité pour son commerce.
Luc nomme ici la Syrie, parce que la Phénicie faisait alors partie de cette Grande province romaine.
Ce mot : trouvé les disciples, suppose que Paul et ses amis, informés de la présence de chrétiens à Tyr, les avaient cherchés dans cette grande ville. Luc n’a pas raconté quand l’Évangile avait été annoncé en Phénicie. Ce pays, situé sur les bords de la Méditerranée, sur la route de Jérusalem à Antioche, a dû être souvent traversé par des chrétiens, qui y parlèrent de leur Sauveur (Actes 11:19; Actes 15:3).
L’Esprit dévoilait à ces disciples que Paul aurait beaucoup à souffrir à Jérusalem, et eux, dans leur tendre sollicitude pour lui, l’exhortaient à n’y point aller. Mais Paul, qui prévoyait bien ces souffrances, allait au-devant d’elles, lié par l’Esprit (Actes 20:22-23; comparez ci-après verset 13).
Cet arrêt de sept jours, malgré la hâte qu’il avait d’être à Jérusalem pour la fête (Actes 20:16), fut imposé à Paul par les circonstances, le navire qu’il montait devant décharger sa cargaison (verset 3). Peut-être aussi l’apôtre était-il moins pressé, parce que son voyage jusqu’à Tyr s’était effectué plus rapidement qu’il ne comptait.
Quelle scène touchante !
Partout l’Évangile créait entre les âmes chrétiennes ces tendres et profonds liens.
Achevant la navigation, parce que le parcours de Tyr à Ptolémaïs était le dernier trajet à faire par mer, le reste du voyage avait lieu sur terre ferme.
Ptolémaïs, ville maritime de Syrie, située entre Tyr et Césarée, nommée en hébreu Acco, aujourd’hui Saint Jean d’Acre.
Là aussi Paul trouve des frères et reste un jour avec eux.
La distance de Ptolémaïs à Césarée est de 62 kilomètres : Paul et ses compagnons durent mettre deux jours pour la franchir.
Voir sur Césarée et la prédication de Philippe, Actes 8:5; Actes 8:26; Actes 8:40.
Peut être était-il resté dès lors dans cette ville. Il avait donc cessé d’être l’un des sept diacres de l’Église de Jérusalem (Actes 6:5) et il était devenu évangéliste (Actes 8:40), grâce à ses dons pour la prédication de l’Évangile.
On donnait déjà alors ce titre à des disciples qui, sans être apôtres ou anciens attachés à une Église particulière, voyageaient en annonçant la bonne nouvelle du salut. Tels furent Barnabas, Timothée, Tite (2 Timothée 4:5; comparez Éphésiens 4:11).
Ces deux passages et le nôtre sont les seuls du Nouveau Testament où se trouve le nom d’évangéliste.
C’est-à-dire qui avaient le don de prophétie (Actes 11:27; Actes 13:1; comparez 1 Corinthiens 14:2, notes).
Ce don ne s’exerçait naturellement, comme tous les charismes de l’Église apostolique, que dans les moments où l’Esprit faisait sentir son action.
Les filles de Philippe ne contrevenaient pas aux prescriptions de l’apôtre (1 Corinthiens 14:34), car l’expression de Luc ne les présente pas comme enseignant dans les assemblées.
Leurs prophéties, pendant le passage de Paul, étaient sans doute semblables à celles des frères de Tyr (verset 4) et à celles d’Agabus (versets 10, 11).
Des interprètes catholiques, se fondant sur le fait que les filles de Philippe sont dites vierges (Luc 2:36), ont vu en elles des nonnes, liées par un vœu de virginité perpétuelle; mais il paraît ressortir de passages de Clément d’Alexandrie et d’Eusèbe que ce même Philippe s’établit plus tard à Hiérapolis en Phrygie et que deux de ses filles s’y marièrent.
Agabus est le même qui a été nommé en Actes 11:28.
Il annonce à Paul ce qui lui arrivera à Jérusalem, par une action symbolique, comme le faisaient fréquemment les anciens prophètes (Ésaïe 20:2; Jérémie 13:1; Jérémie 27:2; Ézéchiel 4:1; Ézéchiel 12:5).
L’apôtre savait lui-même qu’il serait lié à Jérusalem (Actes 20:23), et il le fut en effet (verset 33), et livré aux païens (Actes 25:21).
À l’ouïe de cette prophétie, tous les disciples qui entouraient Paul se mirent à le supplier de ne point monter à Jérusalem (comparer verset 4, 2e note).
Quelle sensibilité dans cet homme énergique qui était prêt au sacrifice de sa vie !
C’est ainsi qu’il répond au tendre intérêt de ses frères.
Mais, déjà à Milet, il a déclaré que le sacrifice de sa vie était accompli dans son cœur (Actes 20:24). Dieu l’appelle, il ira; tel est le vrai héroïsme.
Malgré leur profonde affection pour l’apôtre, ces fidèles restent convaincus que sa résolution est conforme à la volonté du Seigneur, et ils s’y soumettent.
Dans toutes les grandes crises de la vie en présence des plus douloureux sacrifices, c’est là non seulement le devoir du chrétien, mais aussi sa suprême consolation. Il s’élève ainsi jusqu’à l’imitation de son Maître (Matthieu 26:42).
Ces jours-là sont les jours que Paul et ses amis venaient de passer à Césarée, chez Philippe (verset 8).
Maintenant, s’étant préparés au départ, ils s’en vont à Jérusalem.
Le mot que nous rendons par nous étant préparés au départ signifie littéralement : ayant rassemblé nos effets.
Le texte reçu, en changeant une particule du verbe, dit : ayant déposé nos effets, c’est-à-dire qu’ils les auraient laissés à Césarée ou envoyés en avant.
Ces préparatifs s’expliquent, car les voyageurs avaient à parcourir encore 102 kilomètres, et le transport de la collecte les obligeait à prendre certaines mesures.
Quelques disciples de Césarée voulurent aussi accompagner l’apôtre et ses amis.
Ils les conduisirent cher Mnason, où les voyageurs devaient loger, d’après des dispositions prises à l’avance.
On ne sait de ce Mnason que ce qu’en dit le texte, c’est-à-dire qu’il était de Chypre et ancien disciple, converti peut-être depuis la première mission dans sa patrie (Actes 13), ou même auparavant (Actes 11:19-20). On suppose qu’il habitait Jérusalem et l’on ajoute qu’il était bien précieux pour l’apôtre d’avoir dans cette ville un ami de toute confiance qui le reçût dans sa maison.
Telle est l’interprétation généralement donnée, mais on ne peut pas dire qu’elle s’impose comme évidente.
Il n’est pas dit, dans l’original : « les disciples nous conduisirent », mais seulement : les disciples « vinrent avec nous, conduisant, chez lequel Mnason nous devions loger ».
Et au verset 17, l’arrivée à Jérusalem est présentée comme un fait postérieur à l’arrivée chez Mnason.
Aussi Calvin, Théodore de Bèze et d’autres traduisent-ils : « Quelques disciples vinrent aussi de Césarée avec nous, amenant avec eux un certain Mnason ». Ce disciple, qui habitait Jérusalem, se serait donc trouvé alors à Césarée, et l’on aurait convenu avec lui qu’il logerait les voyageurs.
Le texte occidental (D, versions syriaques) présente ici une adjonction intéressante, qui donne un sens nouveau à ce passage obscur : « Ceux-ci nous conduisirent auprès de ceux chez qui nous devions loger; et étant arrivés dans un certain village, nous fûmes chez Mnason, de Chypre, ancien disciple. Et sortant de là, nous vînmes à Jérusalem, où les frères nous reçurent avec joie ».
D’après ce texte, Mnason aurait habité un village entre Césarée et Jérusalem, qui servit d’étape à la caravane.
Même avec le texte des principaux manuscrits, cette explication nous paraît la plus naturelle.
L’apôtre demande à l’officier romain la permission de lui dire quelque chose.
Peut-être veut-il obtenir l’autorisation de parler au peuple. Il se sert de la langue grecque que comprenaient alors tous les Romains cultivés.
Mais le tribun s’étonne que Paul sût cette langue, parce qu’il le soupçonnait d’être un faux prophète égyptien, probablement un Juif qui avait habité l’Égypte, et qui, quelque temps auparavant avait ameuté un grand nombre de rebelles et en avait rassemblé des milliers dans le désert, d’où il voulait les conduire contre Jérusalem, leur promettant qu’arrivés sur le mont des Oliviers ils verraient tomber les murs de cette ville, s’en empareraient et secoueraient le joug de l’autorité romaine. Ces faits sont rapportés par Josèphe (Guerre des Juifs, II, 13, 5; Antiquités Judaïques, XX, 8, 6), qui ajoute que cette troupe fut dispersée par le procurateur Félix, que la plupart des rebelles furent tués et que leur chef échappa par la fuite.
Le tribun appelle ces rebelles des sicaires, c’est-à-dire des hommes du poignard, c’est le nom qu’on donnait à des fanatiques juifs qui, s’unissant aux plus violents des zélateurs pharisiens, parcouraient le pays, toujours prêts à fomenter toutes les séditions.
Cette réponse de Paul disait à la fois qu’il n’était pas le rebelle égyptien et expliquait comment il savait le grec.
Il parle avec une certaine satisfaction de sa ville de Tarse, qui non seulement n’était pas sans renom, mais était alors une des premières villes de l’empire (Actes 9:11, note; Actes 22:3).
La foule, quelque agitée qu’elle fut, voyant que le tribun permettait à son prisonnier de parler, ne put que faire silence, Paul, en même temps, fit signe de la main qu’il voulait parler.
Au fond, dans cette multitude mobile, il n’y avait que les instigateurs de l’émeute (verset 27) qui fussent réellement irrités contre l’apôtre.
Profitant de l’autorisation du tribun et du silence qui s’était établi, l’apôtre commença le discours qui va suivre en langue hébraïque, c’est-à-dire en araméen, langue nationale, qui devait plaire à son auditoire (Actes 22:2).