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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-38
3>Versets 1 Ã 3
Le moment précis du départ de Paul est marqué par ces mots : Après que le tumulte eut cessé (Actes 19:23 et suivants).
On peut même admettre que ce tumulte fut la cause de son départ; la circonstance que Paul fait appeler les disciples, les convoque tout exprès sans attendre une réunion ordinaire de lâÃglise, semble indiquer un départ précipité, sous le coup de lâémeute qui venait de se produire.
Paul ne voulait pas donner lieu à de nouveaux troubles. Son séjour dâÃphèse était dâailleurs arrivé à son terme. Depuis quelque temps déjà il formait le projet de quitter cette ville.
En effet, dans la première épître aux Corinthiens, écrite dâÃphèse, il disait (Actes 16:8) quâil espérait faire un séjour prolongé à Corinthe, mais devait rester à Ãphèse jusquâà la Pentecôte.
Câest aussi dâÃphèse quâil avait écrit lâépître aux Galates (voir les introductions à ces deux épîtres).
Mais, avant de partir, Paul, après avoir fait appeler les disciples, prit congé dâeux, et, selon le texte de Codex Sinaiticus, B, A, D, il les exhorta ou consola.
On peut se représenter ce que fut cette séparation, par celle qui eut lieu plus tard et qui fut définitive (versets 36-38)
DâÃphèse, Paul se rendit en Macédoine (verset 2); il visitait cette contrée pour la seconde fois (Actes 16:9-17.14).
Cette contrée (grec ces parties-là ), la province de Macédoine, avec les villes de Philippes, de Thessalonique, de Bérée où lâapôtre avait fondé des Ãglises pendant son premier séjour.
Il avait à cÅur de les affermir dans la vie chrétienne, ce quâil fit en leur adressant beaucoup de discours.
Puis, poursuivant son voyage vers le sud il arriva en Grèce. Câest le même pays que Luc a jusquâici nommé lâAchaïe et dont la principale ville était Corinthe (Actes 18:1 et suivants).
Lâintention de lâapôtre, après ces trois mois passés en Grèce, surtout sans doute à Corinthe, était de sâembarquer pour la Syrie; car, on le verra bientôt son but était Jérusalem.
Mais les Juifs lui ayant dressé un guet-apens, dans le dessein de le faire périr, soit au port de Cenchrée, soit en mer, il fut dâavis (Codex Sinaiticus, B, A; texte reçu : on fut dâavis, câest-à -dire Paul et ses amis. Texte occidental, dâaprès D, versions syriaques : lâEsprit lui dit), de sâen retourner en Asie (verset 1) par la Macédoine.
Il reprend donc la voie par laquelle il était venu dâÃphèse à Corinthe.
Dans toute cette partie de son récit, Luc se borne, de nouveau, à de brèves indications, qui ne nous renseignent guère sur cette année de la vie de lâapôtre.
La seconde épître aux Corinthiens, écrite de Macédoine, nous laisse entrevoir les luttes douloureuses quâil dut soutenir alors.
Ce fut pendant les trois mois passés à Corinthe quâil écrivit lâépître aux Romains.
Plan
3>Lâapôtre rappelle ce quâa été son ministère à Ephèse
Il fait venir à Milet les anciens de lâÃglise dâEphèse ; il les invite à se souvenir de lâhumilité dont il a fait preuve au service de leur Ãglise, de ses souffrances causées par les Juifs, de la fidélité avec laquelle il les a instruits, en public et en particulier, suppliant Juifs et Grecs de se convertir et de croire (17-21).
Paul envisage les tribulations que lâavenir lui réserve
Lié par lâEsprit, il se rend à Jérusalem, sachant que des chaînes lây attendent ; mais il fait volontiers le sacrifice de sa vie, pourvu quâil achève le ministère quâil a reçu de rendre témoignage à la bonne nouvelle de la grâce (22-24).
Adieux. Exhortation à la vigilance et à un ministère désintéressé
Il déclare à ceux auxquels il a prêché quâils ne le reverront plus. Il proteste quâil est net du sang de tous, leur ayant fait connaître tout le conseil de Dieu. Il les exhorte à veiller sur eux-mêmes et sur le troupeau qui sera exposé aux attaques dâhommes dangereux et verra sâélever de son propre sein des docteurs qui chercheront à le pervertir. Quâils imitent donc lâexemple que Paul leur a donné en exhortant pendant trois ans un chacun nuit et jour avec larmes. Il les recommande à Dieu et à la parole de sa grâce. Il leur rappelle le désintéressement avec lequel il a travaillé au milieu dâeux, pourvoyant à ses besoins et à ceux de ses collaborateurs, et leur montrant ainsi comment il faut agir selon le précepte de Jésus : il y a plus de bonheur à donner quâà recevoir (23-35).
Prière et séparation
Paul se met à genoux et prie avec tous. Ils pleurent et lâembrassent, affligés de sa déclaration quâils ne reverraient plus son visage. Ils lâaccompagnent au navire (36, 37).
17 à 38 Paul à Milet, adieux aux anciens dâÃphèse
Paul ne sâétait pas arrêté à Ãphèse, mais il ne sâéloignera pas définitivement sans avoir pris congé de lâÃglise, représentée par ses anciens (Voir, sur cette charge, Actes 11:30, 1re note).
Ici (verset 28) ces mêmes anciens sont appelés évêques, surveillants, ainsi encore 1.5-7.
On voit quâil y avait dans chaque Ãglise plusieurs anciens ou évêques (Philippiens 1:1) qui formaient le presbytère (de presbyteros, ancien), chargé de la diriger (1 Timothée 4:14).
En effet, Luc était au nombre des auditeurs (verset 13), aussi nous a-t-il conservé ce discours dâune manière plus précise et plus complète quâaucun autre de Paul. Son résumé ne renferme pas une pensée qui ne porte la marque de lâapôtre.
Paul était venu en Asie, câest-à -dire à Ãphèse, dâabord pour un court séjour (Actes 18:19), puis pour y exercer un ministère de près de trois ans (Actes 19:1).
Or il peut en appeler à la conscience de ses auditeurs qui avaient été les témoins et les objets de ses travaux, et qui savaient comment, durant tout ce temps, il avait rempli son apostolat avec toute humilité, la première et la plus rare des vertus dâun chrétien et dâun serviteur de Dieu.
On voit par ce discours que la vraie humilité ne consiste pas à méconnaître les plus beaux dons de Dieu quâon a reçus, pourvu quâon ajoute avec lâapôtre : «â¯Non pas moi, mais la Grâce de Dieuâ¯Â». Lâhumilité est inséparable de lâamour.
De là les larmes avec lesquelles il annonçait les compassions de Dieu et quâil répandait en voyant lâingratitude et lâendurcissement des hommes qui lui suscitaient des épreuves et allaient jusquâà lui tendre des embûches pour annuler son ministère, ou même dans le dessein de le faire périr.
Si lâapôtre en appelle fréquemment aux larmes quâil doit verser, ce nâest pas pour son plaisir, mais pour gagner les cÅurs à lâÃvangile (Actes 20:31; 2 Corinthiens 2:4; Philippiens 3:18). Combien, en effet, ces larmes sont touchantes chez un homme fort comme Paul !
Paul a conscience de nâavoir rien caché, rien soustrait de tout ce qui est utile au salut des âmes, mais de lâavoir prêché, enseigné, non seulement en public, dans les assemblées des chrétiens, mais de maison en maison, et tant aux Juifs quâaux Grecs.
Or, ce qui est utile avant tout, Paul le résume en ces deux mots : la repentance et la foi.
La repentance, point de départ dâune complète transformation morale de lâhomme (comparez Matthieu 3:2, note), et dont lâobjet est Dieu (envers Dieu), non seulement en tant quâelle ramène lââme à Dieu, comme on lâentend dâordinaire, mais parce que le sentiment du péché nâest vrai, sincère, fertile en bons fruits, que si on lâéprouve avec douleur devant Dieu (Psaumes 51:6; Luc 15:21).
Avec la repentance, Paul annonçait la foi au Sauveur, moyen du pardon, de la paix et dâune vie nouvelle.
Voilà ce dont il rendait témoignage aussi bien par sa vie que par sa parole.
Après ce regard sur son passé, lâapôtre en jette un autre, non moins sérieux sur son avenir.
Il se sent contraint dâaller à Jérusalem, ignorant ce qui lui doit arriver, si ce nâest que partout des liens et des afflictions lâattendent (Actes 21:33).
Ce mot : lié par lâesprit signifie-t-il en mon esprit (Actes 18:25), par une conviction intérieure qui va jusquâà la contrainte, ou : par lâEsprit de Dieu (verset 23) ?
Les interprètes se divisent sur cette question. Au fond, deux sens reviennent à un seul; sans doute, câest bien dans son esprit que lâapôtre est lié, mais quâest-ce qui le contraint dâaller au-devant des épreuves et de la mort (verset 24), si ce nâest ce même Esprit Saint qui lui rend témoignage de ville en ville quâil souffrira des persécutions ?
Comment enfin cet Esprit lui révèle-t-il ce douloureux avenir ? Meyer répond : par des prophètes (Actes 13:2; Actes 21:4-11).
Dâautres pensent plutôt à des révélations intérieures par lâEsprit divin. On trouve lâune et lâautre de ces manifestations dans la vie de Paul.
Il ne tient aucun compte de ces liens et de ces afflictions, il ne se laisse ni intimider ni arrêter par eux. La cause de son héroïque courage est que déjà il a fait le sacrifice de sa vie qui ne lui est point précieuse.
Une seule chose lui importe : achever sa course, sa carrière apostolique (terme quâaffectionnait lâapôtre, Actes 13:25; 2 Timothée 4:7) et le ministère (grec service) quâil a reçu du Seigneur Jésus.
Ce ministère est à ses yeux dâun prix infini, beaucoup plus précieux que sa vie, parce que son objet est de rendre témoignage à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.
Nous avons traduit la première partie de ce verset, librement dâaprès le texte de Codex Sinaiticus, B, C, versions, adopté par la plupart des critiques et des exégètes : (grec) mais je nâestime pas ma vie comme valant pour moi-même aucun compte ou aucune parole, le mot grec a les deux sens, le second reviendrait à dire : que ma vie vaille la peine dâen parler.
Cette phrase quelque peu obscure a été corrigée ainsi dans le texte reçu (majuscules récents et minuscules) : Mais je nâen tiens aucun compte (de ces avertissements, verset 23) et je nâestime pas ma vie précieuse pour moi-même.
En outre, ce dernier texte dit : en sorte quâavec joie jâachève ma course.
Le mot souligné manque dans Codex Sinaiticus B, A, D, et dans beaucoup de versions. Sâil était authentique, nul nâeût pensé à le supprimer.
Cette pensée si émouvante pour Paul et pour ses auditeurs (verset 28) complète celle du verset 22 : les liens et les afflictions quâil prévoyait par lâEsprit rendront leur séparation définitive, les anciens dâÃphèse ne verront plus celui qui leur a annoncé le salut et la vie ! Et il dit cela, non seulement à ses auditeurs présents, mais à tous ceux qui, en Asie, avaient entendu sa prédication.
Quel est son but en déclarant cette douloureuse conviction ? Non pas certes de provoquer une vaine émotion; mais, comme dit Bengel, afin que tout ce discours pénétrât avec dâautant plus de puissance dans les cÅurs.
Câétaient là ses dernières paroles : elles devenaient sacrées comme un testament.
Lâapôtre dit : je sais. Pendant sa captivité à Rome il exprime lâespoir dâêtre délivré par les prières de ses frères et de retourner en Asie (Philippiens 1:25; Philippiens 2:24).
Dâaprès 1 Timothée 1:3; 2 Timothée 4:13-20, il revint en effet dans ces contrées (voir lâIntroduction aux épîtres pastorales). Son pressentiment ne sâest donc pas accompli. Il nâen était pas moins un produit de lâEsprit de Dieu, car le plan de Dieu ne se déroule pas avec une rigueur mécanique (1 Thessaloniciens 2:18).
Si lâon insiste sur le fait que Paul nâexprime pas seulement une appréhension, mais dit : Je sais, on peut supposer quâaucun de ses auditeurs de Milet ne revit son visage.
Solennelle conclusion de ce qui précède : Puisque je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu pour la rédemption du monde et le salut de vos âmes, je suis net de votre sang (Actes 18:6), innocent de votre mort, si vous vous perdez.
Je vous lâatteste, je vous en prends à témoin, en ce jour de notre dernière entrevue. De telles paroles, et tout ce discours de Paul, nous révèlent en lui une conscience si pure, un apostolat tellement sanctifié, quâon en reste humilié, saisi de crainte et de tremblement !
Donc, puisque sur vous seuls repose une si redoutable responsabilité (cette particule manque dans Codex Sinaiticus, B, A, D); câest par là que lâapôtre passe à la dernière partie de son discours, à lâexhortation quâil adresse à ses auditeurs et qui est rendue incisive par tout ce qui précède.
Lâévêque (surveillant, verset 17, note) doit prendre garde, avec une sainte vigilance, dâabord à lui-même, à son âme, à sa vie chrétienne (1 Timothée 4:16), puis à tout le troupeau qui lui a été confié : par qui ? Par lâÃglise elle-même, sans doute; mais comme câest lâEsprit Saint qui vit et agit en elle, comme, avant tout, câest de cet Esprit que lâévêque a reçu tous les dons qui le rendent capable de lâêtre (1 Corinthiens 12:4-30; Romains 12:6-8), câest bien cet Esprit Saint qui lâa établi; donc câest envers lui quâil est responsable.
La vocation de lâévêque ou du pasteur est de paître lâÃglise, câest-à -dire de la nourrir de la parole divine et de la conduire, de la garder, comme le berger fait de son troupeau. De là vient cette expression figurée (comparer Ãsaïe 40:11; Ãzéchiel 34:2 et suivants; 1 Pierre 5:2; Jean 21:15-17).
Mais lâÃglise nâappartient pas au pasteur, il ne doit jamais lâoublier; câest lâÃglise du Seigneur. Et ce qui doit la lui rendre infiniment précieuse et sacrée, câest que le Seigneur lâa acquise, rachetée par son propre sang, câest-à -dire par sa mort, par son sacrifice expiatoire; en sorte que lâÃglise est sa propriété exclusive (Ãphésiens 1:14; Ãphésiens 2:14; 1 Pierre 2:9).
Ici se présente lâune des variantes les plus célèbres de tout le Nouveau Testament. Le texte reçu dit : lâÃglise de Dieu. Cette leçon a pour elle les deux plus anciens manuscrits, celui du Vatican et celui du Sinaï, onze minuscules, plusieurs versions et plusieurs Pères de lâÃglise.
Bengel, qui admet cette variante, fait aussi observer que Paul nâécrit jamais lâÃglise du Seigneur, mais toujours (onze fois) lâÃglise de Dieu. Ce texte est adopté par Westcott et Mort, Weiss, Nestle. Dâautre part, A, C, D et un autre majuscules, quatorze minuscules, plusieurs versions orientales et de nombreux Pères portent lâÃglise du Seigneur, leçon admise par les critiques modernes Griesbach, Lachmann, Tischendorf, Blass. Enfin, quatre majuscules et une centaine de minuscules ont réuni les deux termes : du Seigneur et de Dieu, ce qui paraît nâêtre quâune correction.
Nous nous décidons en faveur du terme : lâÃglise du Seigneur, dans la conviction que lâapôtre Paul nâaurait jamais employé cette expression : le sang de Dieu, qui nâest assurément pas biblique, ni appliqué le titre de Dieu à Jésus-Christ dans un passage où il insiste sur son sacrifice sanglant.
La version de Pau-Vevey porte : «â¯lâassemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre [fils]â¯Â».
Westcott et Hort émettent également la conjecture que le mot fils se trouvait à la fin de la phrase et a été omis parce que ses trois dernières lettres sont les mêmes, en grec, que les trois dernières de lâadjectif propre qui le précède.
Afin de donner plus de force à son exhortation (verset 28), lâapôtre introduit, en ces termes, sa prophétie : Car (manque dans Codex Sinaiticus, A, C, D) moi je sais.
Lâapôtre avait acquis cette douloureuse certitude en voyant en Asie sâintroduire dans les Ãglises les premiers germes dâerreur; elle lui était donnée aussi par lâesprit prophétique qui était en lui.
Or les écrits postérieurs du Nouveau Testament (lâépître aux Colossiens; les épîtres pastorales; la 1re épître de Jean; lâApocalypse) attestent que cette prédiction sâest accomplie.
Ce ne sera pas seulement du dehors que viendront ces faux docteurs que Paul compare à des loups dangereux (comparez Matthieu 7:15; Luc 10:3; Jean 10:12), mais dâentre vous-mêmes, du sein des Ãglises.
Et dans quel but enseigneront-ils des choses perverties ? Afin dâattirer ou dâentraîner les disciples après eux.
Les sectaires ne vont pas chercher dans le monde les âmes quâils gagnent à leurs vues particulières; ce sont les disciples, les croyants, quâils veulent entraîner, non pas après le Seigneur, mais après eux.
Les uns le font par un motif dâégoïsme et dâorgueil (Galates 4:17); les autres par cette étroite ignorance qui leur persuade quâeux seuls possèdent la vérité.
Veillez sur le troupeau (verset 28) comme des bergers attentifs pour le défendre contre les loups (verset 29).
Les anciens dâÃphèse nâont quâà imiter lâexemple que leur a donné lâapôtre : vous souvenant.
Chaque mot de ce verset est un trait dâune valeur infinie, dépeignant le caractère apostolique de Paul : durant trois ans (Actes 19:10, note), sans cesse, nuit et jour, chacun, avec larmes (verset 19).
Larmes de joie, de douleur, de pitié, dâangoisse, dâamour. Ces larmes étaient une puissance dans le ministère de Paul.
Maintenant, dans ce moment dâune si grande séparation, après laquelle je ne pourrai plus rien faire pour vous (comparez Jean 17:11), je vous (grec) remets, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce.
Cette parole de la grâce de Dieu, câest tout lâÃvangile (Actes 14:3), câest une parole créatrice qui régénère et sanctifie les cÅurs en répandant en eux la vie divine.
Aussi peut-on hésiter à rapporter les mots : qui est puissant pour édifier, à Dieu ou à la parole (Jacques 1:21); le grec permet les deux manières de construire la phrase; la première nous parait cependant la plus naturelle.
Dieu est donc puissant pour vous (grec) surédifier.
Ãdifier, câest bâtir, élever un édifice; celui ci une fois commencé, il sâagit dâajouter pierre sur pierre, jusquâà son achèvement.
Lâimage signifie donc : amener la vie chrétienne à sa perfection. Dieu est puissant pour cela; telle est la consolante assurance que Paul emporte à son départ.
Et à la fin Dieu couronnera son Åuvre en donnant à ceux qui seront sanctifiés par sa Parole et son Esprit lâhéritage éternel. Ce mot signifiait à lâorigine la part dévolue par le sort aux tribus dâIsraël dans la terre de la promesse (Matthieu 5:5); et dâaprès cette image la part des rachetés dans la Canaan céleste (Galates 3:18; 1 Pierre 1:4).
Plusieurs éditeurs et exégètes rattachent : en toutes choses (verset 35) à la proposition précédente (verset 34).
Lâapôtre voulait, paraît-il, terminer son admirable discours par la parole dâadieu qui précède (verset 32); mais une pensée importante sâoffre encore à lui et il lâajoute : recommander aux anciens dâÃphèse le désintéressement dont il leur avait donné lâexemple, et cela par égard pour les faibles, que scandaliserait la moindre apparence dâavarice.
Lâapôtre sâen est bien gardé; il a travaillé de ses mains pour subvenir à ses besoins (Actes 18:3, note), et même à ceux de ses compagnons dâÅuvre, ce que nous ne savions pas dâailleurs.
Les faibles sont les chrétiens mal affermis que les vues intéressées de leurs conducteurs ébranleraient dans leur foi (comparer : Romains 14:1; Romains 15:1; 1 Corinthiens 9:22, etc.); et il sâagit ici, non de les secourir matériellement, mais (grec) de les accueillir, de venir au devant dâeux, en leur évitant toute occasion de chute (1 Corinthiens 9:12).
Telle est lâinterprétation de Calvin, de Meyer et de beaucoup dâexégètes.
Quelques Pères, Olshausen, de Wette, entendent par les faibles des pauvres, quâil sâagirait dâassister; mais ni le substantif ni le verbe nâont cette signification. Et, bien que cette pensée en elle-même soit assurément dans les vues de lâapôtre, sâil avait voulu lâexprimer ici, il se serait servi dâautres termes (voir la note suivante).
On a souvent entendu cette parole du Sauveur aussi dans le sens de donner et recevoir des biens matériels. Et alors on sâimagine quâelle exprime le sentiment de bonheur quâun cÅur sensible trouve à donner et les impressions pénibles quâéprouve celui qui est dans la nécessité de recevoir.
Ce ne serait là , dans le premier quâune volupté égoïste et raffinée, dans le second, que de lâorgueil.
La pensée de lâapôtre, dans lâapplication actuelle quâil fait de la parole de Jésus, est quâil est plus heureux pour un serviteur de Dieu de faire part de biens spirituels, même en sâimposant des privations et des fatigues que de travailler en vue dâune récompensé à recevoir.
Dans ce sens, la belle sentence de Jésus est susceptible dâapplications diverses, si lâon en saisit bien lâesprit.
Cette parole, comme tant dâautres (Jean 20:30), nâa pas été conservée dans les Ãvangiles; lâapôtre lâavait reçue par la tradition orale ou lâavait trouvée dans les nombreux écrits qui circulaient sur la vie du Sauveur (Luc 1:1).
Câest sous le regard de Dieu, à genoux, dans la prière, que lâapôtre veut dire adieu à ses frères.
Dans ces conditions, les séparations les plus douloureuses sont adoucies, car Dieu, son amour, sa communion restent le lien indissoluble entre ceux qui sâéloignent et ceux qui demeurent (comparer Actes 21:5).
Quelle scène émouvante et avec quelle vérité elle est décrite en quelques traits !
Tous répandent des larmes, ils embrassaient lâapôtre; le verbe signifie baiser quelquâun avec tendresse, tandis que lâimparfait indique que ces témoignages dâune vive affection se prolongèrent assez longtemps.
Puis ils lâaccompagnaient jusquâau vaisseau.
Quels trésors dâamour chrétien devaient remplir le cÅur de cet apôtre, de cet homme si fort, de ce dialecticien si puissant, pour quâil inspirât à ses alentours des sentiments si passionnés ! Son discours de Milet et toutes ses épîtres en sont le témoignage.