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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-41
3>1 à 22 Paul à Ãphèse
Le texte occidental (D, version syriaque) introduit notre chapitre par ces mots : «â¯Or Paul voulant selon sa propre volonté aller à Jérusalem, lâEsprit lui dit de retourner en Asie. Et après avoir traversé les contrées supérieures, il vient à Ãphèseâ¯Â». Voir sur Apollos Actes 18:24-28.
Les contrées supérieures sont le plateau élevé et montagneux de lâAsie Mineure, où se trouvaient la Galatie la Phrygie, et dâautres provinces, que Paul parcourut au début de son troisième voyage missionnaire (Actes 18:23).
Ces provinces sont ainsi désignées à cause de leur situation élevée au-dessus du niveau de la mer, vers laquelle Paul descendit pour venir à Ãphèse. Il y venait pour la seconde fois, selon la promesse faite Actes 18:21.
Ces disciples nâavaient reçu que le baptême de Jean (verset 4), câest-à -dire quâils étaient disciples, moins de Jésus, que de Jean-Baptiste. Leur développement religieux était au même point que celui dâApollos (Actes 18:25, note).
Paul, les ayant trouvés, rencontrés, sâaperçut bien vite de ce qui manquait à leur connaissance et à leur loi. De là sa question. Elle suppose que quand on a cru, on a aussi reçu le Saint-Esprit; lâapôtre sâétonne de nâen pas trouver les effets dans leurs entretiens.
La réponse de ces disciples ne signifie pas quâils ignorassent même lâexistence du Saint-Esprit; ils auraient été dans ce cas, très mal instruits de la prédication de Jean-Baptiste (Matthieu 3:11; Jean 1:32-34).
Ils veulent dire plutôt quâils ne savent pas si le Saint-Esprit a déjà été donné, sâil est au sein de lâhumanité dans cette condition nouvelle qui suppose le retour de Jésus dans la gloire (comparez Jean 7:39, note), si le croyant peut le recevoir dâune manière permanente, être éclairé, vivifié, sanctifié par lui, et obtenir aussi par son action des dons extraordinaires. ils vont eux-mêmes en faire lâexpérience (verset 6).
Donc, puisque vous nâavez pas reçu lâEsprit Saint, quel a été votre baptême ?
Grec : en quoi, ou pour quoi ou en vue de quoi avez-vous été baptisés ? La particule grecque que nous essayons de rendre ainsi, faute de mieux indique la direction, le but en vue duquel on fait une chose lâobjet que saisit notre pensée.
Dans le baptême chrétien lâobjet de la foi du néophyte est Jésus-Christ, le Sauveur (Matthieu 28:19, note), pour les disciples de Jean-Baptiste, câétait la repentance que Jean prêchait, tout en désignant Jésus comme le Messie qui devait venir (verset 4).
Pour ceux qui confessaient leurs péchés et croyaient à sa parole il scellait cette foi en leur administrant le baptême.
Voir la note qui précède. Paul expose ainsi le caractère préparatoire du baptême de Jean (Actes 1:5; Actes 11:16; Actes 13:24), et il insiste sur la nécessité de croire en Jésus, quâil désigne comme «â¯Celui qui vient après luiâ¯Â», expression souvent employée par Jean : (Matthieu 3:11; Matthieu 11:3)
Ces vérités, développées par lâapôtre, pénétrèrent dans le cÅur des disciples, en sorte que Paul consentit à ce quâils reçussent le baptême chrétien (verset 5).
Ici encore : pour le nom du Seigneur Jésus en lâembrassant par la foi (verset 3 note). Ils reçoivent, par les mains de Paul ou de quelque autre disciple, le baptême chrétien.
Lâapôtre faisait donc une différence essentielle entre ce baptême et celui de Jean.
Tous les disciples de Jean ne furent cependant pas rebaptisés en devenant disciples de Jésus; il ne nous est pas dit quâApollon fut baptisé par Aquilas et Priscille (Actes 18:26); il nâest pas question du baptême des apôtres après la Pentecôte. On administrait un second baptême suivant les personnes et les circonstances. Lâessentiel était que tous reçussent le baptême du Saint-Esprit.
Au seizième siècle, les anabaptistes se prévalaient à tort de ce passage pour prouver leur doctrine, puisque le baptême dâun enfant par des chrétiens nâest pas assimilable au baptême de Jean. Les réformateurs, poussés par les besoins de leur polémique, ont essayé dâinterpréter notre récit de manière à en exclure le second baptême administré aux disciples de Jean. Théodore de Bèze et dâautres prétendaient que notre verset verset 5 fait encore partie du discours de Paul : et ceux qui lâentendirent (Jean-Baptiste) furent baptisés au nom du Seigneur Jésus. Mais Jean ne baptisait pas au nom de Jésus !
Calvin, de son côté, pensait quâil sâagit au verset 5, non dâun baptême dâeau, mais du baptême du Saint-Esprit. Cette supposition est contraire au sens évident du texte.
En recevant le baptême et lâimposition des mains ces disciples, animés dâune foi nouvelle, reçurent aussi lâeffusion de lâEsprit (comparer Actes 8:17).
Les dons de cet Esprit qui avait abondé dans lâÃglise de Jérusalem leur furent conférés : ils parlaient en langues et prophétisaient (comparer Actes 2:4; Actes 10:46; 1 Corinthiens 14:2, notes).
Il parlait avec assurance (grec il sâenhardissait). Le verset suivant montre assez combien il lui fallait de courages.
Discuter dâaprès les Ãcritures et persuader les âmes, telle était lâÅuvre de Paul au milieu des Juifs, qui toujours lui faisaient force objections. Lâobjet de sa prédication était tout ce qui regarde le royaume de Dieu (comparer Matthieu 3:2, 2e note).
Ces trois mois pendant lesquels lâapôtre prêcha dans la synagogue dâÃphèse ne doivent pas être compris dans les deux ans du verset 10.
Ici se reproduit le triste phénomène que Luc a dû rapporter plusieurs fois déjà : (Actes 13:46; Actes 18:6) un certain nombre de Juifs sâobstinent dans leur opposition et calomnient la voie; ce dernier mot peut désigner le parti même des chrétiens (Actes 9:2, 2e note) ou leur enseignement (Actes 18:25-26)
Les mots : du Seigneur ne sont pas dans le texte.
Lâendurcissement et lâinimitié des Juifs forcèrent lâapôtre à se retirer dâeux et à rassembler à part les disciples, ce qui était indispensable pour les constituer en une Ãglise.
Tyrannus, dans lâécole duquel Paul se mit alors à prêcher, est entièrement inconnu; on ignore sâil était un rhéteur grec ou un rabbin juif, sâil était ou non gagné à lâÃvangile. Tout ce quâon voit par le texte câest quâil tenait école et quâil loua ou prêta son local à lâapôtre Paul.
La recension occidentale (D, la Peschito, une ancienne version latine) contient cette curieuse addition : Paul enseignait tous les jours dans lâécole dâun certain Tyrannus de la cinquième à la dixième heure.
à ces deux ans pendant lesquels Paul enseigna dans lâécole de Tyrannus, il faut ajouter les trois mois de prédication dans la synagogue (verset 8), puis le temps qui sâécoula encore avant son départ (verset 22); on obtient ainsi les trois ans quâil assigne à son séjour à Ãphèse (Actes 10:31).
Durant ce long espace de temps, avec tout le mouvement que provoquait la prédication de Paul, non seulement les habitants dâÃphèse, mais tous ceux qui habitaient lâAsie proconsulaire, tant Juifs que Grecs, entendirent la parole du Seigneur. Expression légèrement hyperbolique, qui signifie quâon parla dans toute la province de la prédication de Paul.
En effet, les contrées voisines de la capitale soutenaient avec elle dâincessantes relations, soit pour le commerce, soit pour le culte de Diane, soit pour le plaisir. Et, en outre, lâapôtre et ses compagnons dâÅuvre firent, sans doute, durant ces trois ans bien des excursions dans les contrées environnantes. Ainsi furent fondées, en particulier, les sept Ãglises dâAsie auxquelles est adressée lâApocalypse.
Luc parle souvent des miracles extraordinaires (guérisons de malades), que Dieu opérait par les apôtres (Actes 5:12; Actes 14:3).
Ces miracles ne convertissaient pas les âmes, mais étaient un moyen puissant de réveiller lâattention des hommes et de leur inspirer respect et confiance pour la prédication de la Parole divine qui, elle, les éclairait, les convainquait et les amenait au Sauveur (Actes 8:13 et suivants).
Quant aux moyens extérieurs auxquels avait recours lâenthousiasme populaire, ce nâétaient assurément pas les mouchoirs et les ceintures qui guérissaient les malades. Mais Dieu, dans sa miséricorde condescendait à secourir ces hommes, dont le cÅur était droit devant lui (comparer Actes 5:15 et surtout Luc 8:43-46)
Nous savons par les Ãvangiles (Matthieu 12:27; Luc 9:49) et par Josèphe (Antiquités Juives, VIII, 2, 5) que plusieurs de ces exorcistes juifs parcouraient le pays et prétendaient chasser les démons et guérir les malades au moyen de certaines formules magiques quâils prononçaient.
Ceux dont il est ici question, voyant que Paul guérissait les malades au nom de Jésus, sâimaginèrent que câétait là aussi une formule sacramentelle quâils pourraient répéter eux-mêmes sur les malades qui avaient des esprits malins et quâils seraient délivrés. Les exorcistes païens avaient lâhabitude de mêler à leurs formules magiques les noms des dieux de toutes les nations.
On a relevé sur un papyrus grec, cité par M. Blass, la formule suivante : «â¯Je tâadjure par le Dieu des Hébreux, Jésusâ¦â¯Â»
Codex Sinaiticus, A, minuscules portent : certains des sept fils de Scéva.
Mais la leçon de B : les sept fils dâun certain Scéva, est préférée par la plupart des éditeurs et des Interprètes.
verset 16 montre que deux dâentre eux seulement prenaient part à cette action.
Le texte de D et de la Peschito présente verset 14 plus développé : «â¯Parmi eux aussi les fils dâun certain Scéva, sacrificateur, voulurent faire la même chose. Ils avaient lâhabitude dâexorciser de tels gens. Et étant entrés vers le démoniaque, ils commencèrent à invoquer le nom, disant : Nous tâordonnons, par Jésus, que Paul prêche, de sortirâ¯Â».
Ce Scéva est dâailleurs complètement inconnu. Le titre de grand sacrificateur montre quâil appartenait à lâune des familles de lâaristocratie sacerdotale (Actes 4:6).
Lâesprit malin, par la bouche de lâhomme, en qui il était. Il reconnaît la puissance de Jésus et de Paul, mais il demande aux exorcistes avec mépris : Qui êtes-vous ?
(comparer Actes 16:17; Matthieu 8:29; Luc 4:41.Voir sur les démoniaques Matthieu 8:28)
Cet essai de guérison réussit fort mal aux exorcistes.
Le démoniaque se jeta sur eux; le texte reçu porte : sâétant rendu maître dâeux, ce qui désignerait tous les sept fils de Scéva; Codex Sinaiticus, B, A, D : se rendit maître de tous deux, ou de lâun et de lâautre (verset 14, note).
Il était naturel que cette scène inspirât de la crainte aux personnes présentes. La confusion de ceux qui avaient voulu imiter les miracles de Paul tourna à la gloire du Seigneur Jésus : son nom était magnifié, câest-à -dire que ce nom était reconnu grand et glorifié comme tel.
Faut-il admettre que ces mots : plusieurs de ceux qui avaient cru, désignent des hommes Jusque-là païens et qui devinrent croyants sous lâimpression de la crainte quâils éprouvèrent alors (verset 17) ?
Le participe parfait désigne plutôt des disciples qui lâétaient devenus antérieurement déjà . Et lâon conçoit très bien que de tels disciples, rendus sérieux par la vue de ces faits, éprouvassent le vif besoin de venir confesser leurs pratiques à lâapôtre ou à dâautres chrétiens, car il est probable que les actions quâils confessaient et déclaraient étaient principalement ces pratiques de la magie que nous révèle le verset suivant.
De telles pratiques avaient pu subsister quelque temps chez des hommes qui croyaient en Christ, mais dont la conscience était encore insuffisamment éclairée.
Lâexercice des arts occultes ou de la magie était très répandu; on prétendait par ce moyen pénétrer les secrets de la nature, de lâavenir et du monde invisible (Actes 8:9; Actes 13:6).
Il existait une foule de livres traitant de ces sujets; ceux en particulier quâon appelait les «â¯Ã©crits éphésiensâ¯Â», étaient célèbres partout.
Un grand nombre donc de ceux qui en possédaient, devenus chrétiens et repris dans leur conscience, les apportèrent et les brûlèrent en présence de tous les fidèles.
La valeur de ces livres indiquée ici, cinquante mille pièces dâargent (il sâagit sans doute de drachmes), paraît énorme (approximativement 45 000 fr).
Mais si lâon se souvient que ces livres étaient des manuscrits, dont un seul se vendait souvent à un prix élevé, on ne sera pas tenté de voir dans ce chiffre une exagération.
Ce fut là une magnifique victoire de lâÃvangile sur la superstition et le paganisme. Luc lui-même en fait la remarque dans son récit (verset 20).
Paul se proposa, forma le projet.
Telle est la signification des mots grecs : il se mit dans lâesprit, et non il se proposa par lâEsprit (de Dieu), comme ont traduit quelques interprètes.
Voyant quâaprès trois ans de travail à Ãphèse son Åuvre y était finie, lâapôtre résolut dâaller à Jérusalem, afin dây porter la collecte quâil avait provoquée en Grèce, en faveur des frères pauvres de la Judée (1 Corinthiens 16:1-4; Romains 15:25-28).
Mais auparavant il voulait visiter une dernière fois les Ãglises de la Macédoine et de lâAchaïe, spécialement Corinthe (1 Corinthiens 16:5).
Enfin il envisage dès ce moment le but suprême de son apostolat, Rome. Il est convaincu que câest son devoir et la volonté de Dieu à son égard : Il me faut voir Rome (comparer Actes 23:11; Romains 1:10; Romains 15:23).
Mais il parviendra à Rome bien plus tard et dâune tout autre manière quâil ne le pensait alors (Actes 27 et Actes 28).
Lâenvoi de ces deux disciples en Macédoine avait sans doute aussi pour but dây achever la collecte quâon vient de rappeler (1 Corinthiens 4:17; 1 Corinthiens 16:10).
Eraste, peu connu dâailleurs est mentionné encore dans 2 Timothée 4:20. On ne pense pas que ce soit le même qui est nommé dans Romains 16:23 et qui était de Corinthe.
En Asie, et non à Ãphèse seulement.
Plan
3>Soulèvement des orfèvres contre Paul
Les progrès de lâÃglise sont lâoccasion de troubles graves. Lâorfèvre Démétrius, qui tirait un profit considérable de la fabrication de petites reproductions en argent du temple de Diane, réunit tous les ouvriers du métier et leur montre que lâindustrie, source de leur fortune, est compromise par la prédication de Paul qui, à Ephèse et dans toute la province, a convaincu une foule de personnes du néant des dieux faits par la main de lâhomme, et qui porte ainsi atteinte, non seulement aux intérêts des orfèvres, mais à la renommée du temple même de Diane et à la majesté de celle quâadore toute lâAsie et le monde entier. Ce discours les rend furieux, ils se mettent à crier : Grande est la Diane des Ephésiens (23-28).
Réunion tumultueuse au théâtre
Lâagitation gagne toute la ville ; la foule se précipite dans le théâtre entraînant deux compagnons de voyage de Paul. Lui-même veut se présenter devant le peuple. Il en est empêché par ses disciples et quelques asiarques de ses amis. Des cris divers retentissent dans lâassemblée, dont la raison dâêtre est ignorée de la plupart. Les Juifs poussent Alexandre à parler, mais la foule, le reconnaissant, crie deux heures durant : Grande est la Diane des Ephésiens ! (29-34)
Le secrétaire de la ville apaise lâassemblée
Il rappelle que la ville dâEphèse a, au su de tout le monde, la garde du temple de Diane. Ce fait étant incontestable, il ne faut rien faire avec précipitation ; les nommes que la foule a entraînés au théâtre ne sont coupables ni de sacrilège ni de blasphème envers la déesse. Que Démétrius et ses ouvriers portent leurs plaintes devant les tribunaux ! Toute autre question sera discutée dans une assemblée légalement convoquée. Ce qui vient de se passer peut motiver une accusation de sédition, car rien ne justifie un tel rassemblement. Avec ces paroles, il congédie lâassemblée (35-40).
23 à 40 Ãmeute provoquée par Démétrius
La voie (les mots du Seigneur ne se trouvent pas dans le texte grec) désigne la doctrine et la vie chrétiennes (Actes 18:25, note), et dâune manière plus générale lâÃglise, où celles-ci se manifestent (Actes 9:2, 2e note.)
Câest lâÃglise qui, par son développement, devient lâoccasion dâun trouble (grec) pas petit.
Le temple de Diane à Ãphèse, célèbre dans tout lâOrient, construit sur les ruines de celui quâErostrate avait incendié en 356 avant Jésus-Christ, était considéré comme lâune des sept merveilles du monde.
On y rendait à Diane (grec Artémis) un culte célébré par de grandes fêtes populaires qui attiraient de toute lâAsie Mineure des foules immenses. Chez les Grecs, Artémis, sÅur dâApollon, était la déesse de la virginité.
Mais, sous lâinfluence du culte phénicien dâAstarté, elle en était venue en Asie Mineure à représenter la force productive de la nature; on la nommait «â¯la mère de tousâ¯Â».
Lâorfèvre Démétrius faisait du temple de Diane de petits modèles dâargent que les adorateurs de cette divinité emportaient avec eux comme amulettes ou quâils consacraient à la déesse comme offrandes.
Cette industrie était la source dâun grand profit pour les artistes et les ouvriers quâelle occupait. Le texte fait une distinction entre les artisans ou artistes et les ouvriers : les premiers appartenaient sans doute à une catégorie supérieure.
Démétrius, frappé de la diminution de son gain par lâeffet des progrès de lâÃvangile, assembla tous les ouvriers du même métier (grec ouvriers touchant de telles choses) et leur adressa le discours que Luc rapporte ici. Lâorateur populaire a la bonne foi de leur présenter, comme premier argument, la perte considérable quâils subissaient les uns et les autres; puis, en seconde ligne, il en appelle à ce motif religieux : la déconsidération qui en résultait pour la déesse.
Démétrius avait bien compris à cet égard la pensée de celui quâil appelait avec mépris ce Paul (1 Corinthiens 8:4); mais il croyait, lui, avec tous les païens, que les dieux faits par la main des hommes, câest-à -dire leurs images mêmes, sont des dieux.
En théorie, le paganisme prétendait distinguer entre les divinités et leurs représentations visibles; mais, en pratique, il les confondait. Et il en est de même, en pleine chrétienté, partout où est admis le culte des images.
Après le gain perdu (grec la partie décriée pour nous), le motif religieux.
On ne saurait déplorer en termes plus énergiques la décadence de la grande déesse, de son temple, de son culte et de sa majesté.
Plusieurs interprètes (Meyer, Zöckler, Weiss) traduisent : et que quelque chose de sa majesté ne soit anéanti, etc.
Dâautres (Rilliet, Wendt) considèrent le temple comme sujet des deux propositions : que le temple ne soit bientôt dépouillé de la majesté de celle queâ¦La construction la plus naturelle nous paraît être de sous-entendre : elle (la déesse) comme sujet des infinitifs : devoir être dépouillée (grec tirée en bas) de sa majesté, elle que toute lâAsie révère.
Ce cri unanime était une protestation véhémente contre les enseignements par lesquels Paul discréditait la grande Diane des Ãphésiens.
Le théâtre, où se précipite la foule, servait aussi aux assemblées délibérantes du peuple.
Nâayant pas trouvé Paul, la multitude entraîne au moins avec elle deux de ses amis qui lâavaient accompagné à Ãphèse : Gaïus, probablement pas celui qui est nommé Actes 20:4, note, ni celui mentionné dans Romains 16:23; 1 Corinthiens 1:14, et Aristarque, disciple quâon retrouve ailleurs dans la société de Paul (Actes 20:4; Actes 27:2; Colossiens 4:10; Philémon 24).
Paul voulait se présenter devant le peuple pour défendre sa cause et saisir cette occasion dâannoncer lâÃvangile. Mais il en fut empêché par les disciples et même par quelques-uns des Asiarques.
On appelait Asiarque le président de lâassemblée provinciale de lâAsie proconsulaire.
Il portait ce titre comme celui de la Galatie le titre de «â¯Galatarqueâ¯Â», celui de Bithynie «â¯Bithyniarqueâ¯Â».
Chargé de présider au culte et aux jeux publics quâon célébrait en lâhonneur des dieux et des empereurs, il était choisi parmi les citoyens considérés et riches, car il faisait lui-même les frais des fêtes auxquelles il présidait. Il nâétait nommé que pour un an, mais conservait son titre après lâachèvement de sa magistrature.
Câest ainsi que notre texte peut parler des Asiarques au pluriel.
Ceux qui, ici, prennent intérêt à la sûreté de Paul, sans être encore devenus chrétiens, avaient eu lâoccasion de voir et dâentendre lâapôtre et étaient attachés à lui par lâestime et lâaffection quâil leur inspirait; ils étaient ses amis. Beau témoignage rendu à son caractère et à sa vie !
Nous traduisons dâaprès le texte de Codex Sinaiticus, B, A, admis par la plupart des éditeurs.
Le verbe qui se lit dans ce texte a probablement, comme dans 1 Corinthiens 2:16, et souvent dans les Septante, le sens dâinstruire, mettre au courant.
On instruisit des causes du tumulte un homme qui sortait de la foule et, sans doute, sâinformait de ce qui se passait.
Le texte reçu porte : ils firent avancer; D : ils firent descendre. M. Blass préfère ce dernier verbe : ils le firent descendre des gradins du théâtre sur la plate forme pour parler à la foule.
Qui était Alexandre ?
Plusieurs, depuis Calvin jusquâà Meyer, ont pensé que câétait un chrétien poussé en avant par les Juifs, afin de lâexposer à la fureur du peuple.
Dans ce cas, lâapologie quâil voulait présenter aurait été en faveur des chrétiens et de Paul en particulier.
Théodore de Bèze déjà , et après lui beaucoup dâexégètes, ont vu plus juste en pensant que cet homme était Juif (verset 34), et que ses coreligionnaires le poussaient en avant dâabord pour sâinformer des causes de lâémeute, ignorées de la plupart des assistants (verset 32), puis, si le bruit qui courait dâun sacrilège imputé aux disciples de Paul était confirmé, pour prononcer un discours, dans lequel il chercherait à dégager la cause des Juifs de celle des chrétiens avec lesquels on les confondait habituellement en pays païens.
Sâil en est ainsi, comme tout lâindique, il est possible que cet Alexandre, ennemi de Paul, fût le même dont lâapôtre parle dans 1 Timothée 1:20; 2 Timothée 4:14.
Deux heures de cris, en lâhonneur de la grande Diane !
Les assemblées populaires, quand la passion les anime, entendent plus volontiers les cris que les raisons.
Le secrétaire de ville, ou chancelier, était chargé de la rédaction de tous les actes émanant du conseil et préposé à la conservation des archives.
Notre récit même prouve quâil exerçait une grande influence. Son discours est dâune habileté remarquable. Il entre dâabord en plein dans les sentiments passionnés de la foule; puis il lui fait comprendre que ceux quâelle accuse ne sont point des criminels, que dâailleurs les affaires juridiques se traitent dâune tout autre manière, quâenfin les Ãphésiens couraient risque dâêtre punis pour sédition par lâautorité romaine décidée à réprimer sévèrement les troubles publics.
Gardienne de temple (grec néocoros, mot qui désigne proprement celui qui balaie le temple) était un titre dâhonneur que prenaient les villes dâAsie où se trouvaient des sanctuaires vénérés.
Dans le temple de Diane était conservée la statue de la déesse en bois de cèdre, selon quelques historiens, en ébène, selon dâautres. Et pour lâentourer dâune vénération dâautant plus grande, on faisait croire au peuple quâelle était tombée du ciel (grec descendue de Jupiter), mensonge souvent répété ailleurs.
Lâorateur oppose, avec une grande sagesse, à cette assemblée tumultueuse tous les moyens légaux : les audiences publiques, les proconsuls (pluriel de catégorie, car il nây en avait quâun pour lâAsie proconsulaire), lâassemblée légale des citoyens.
Lâargument réservé pour la fin était sans réplique : la terreur quâinspirait lâautorité romaine, inexorable contre les révoltes. Et comme il nây avait que les intéressés, câest-à -dire Démétrius et ses ouvriers qui fussent réellement irrités (verset 32) lâassemblée se laissa congédier.
Ce récit est le seul passage du Nouveau Testament où le mot ecclésia, église, ait son sens premier, désignant une assemblée populaire (versets 32, 39, 40).