Bible Commentaries
Romains 3

versets 1-31

Romains 3:1

SOMMAIRE DE ROMAINS 3

La condamnation d’Israël

• Les privilèges spéciaux d’Israël.
• La proclamation spéciale des Juifs.
• La fidélité de Dieu se voit dans ce qu’il conserve son alliance avec les enfants de la foi.
• Pas de différence entre Juif et païen.
• Nulle chair n’est justifiée par la loi.
• La justification est pour celui qui croit en Christ.

Quel est donc l’avantage des Juifs ?

Dans le second chapitre, Paul a montré que les Juifs, comme les païens, sont inclus dans le même péché, et que la possession de la loi et le rite de la circoncision n’avaient aucune valeur, si la loi n’était pas fidèlement observée. Dans ce chapitre, le Juif est supposé être l’objet de cette conclusion ; ses objections sont présentées et répondues. La première est : « quel avantage y a-t-il pour un Juif d’avoir la loi et le rite de la circoncision, si tous, à la fois les Juifs et les païens, seront jugés selon les mêmes principes au jour du jugement ? » Le second verset donne la réponse.

Romains 3:2

Il est grand de toute manière

Le Juif a de grands avantages : il a une plus grande lumière, plus de connaissance, de plus grands honneurs. Son plus grand avantage est d’avoir les

oracles de Dieu,

les Saintes Écritures, et de là les promesses d’un Messie. Ce n’était pas le seul avantage, mais le premier.

Romains 3:3

Et quoi ! Si quelques-uns n’ont pas cru, etc

Dans ce verset le Juif élève une seconde objection. Dieu a fait une promesse à Abraham d’être un Dieu pour lui et sa postérité pour toutes les générations. La fidélité de Dieu peut-elle être rendue sans effet, sa promesse brisée, parce que certains membres d’Israël ne croient pas en la promesse faite à la postérité d’Abraham ?

Romains 3:4

Loin de là

Il n’est pas dit que Dieu est infidèle, parce qu’Il rejette l’incrédule Israël, car son alliance avec Israël et sa promesse à Abraham étaient conditionnelles.

Que Dieu... reconnu pour vrai, et tout homme un menteur

C’est-à-dire : croyons que ce sont les hommes qui n’ont pas respecté leur parole, plutôt que Dieu.

Selon qu’il est écrit

Voir Psaumes 51:4. Un des psaumes de pénitence, dans lequel David pleure sur ses propres péchés. Les dires de Dieu, ses menaces, sont justifiés par ses jugements. Ils l’étaient dans le cas de David, ils l’ont été aussi dans le rejet de la nation juive, en dépit de la promesse, quand ils ont rejeté le Saint d’Israël, Romains 3:5 ;

Mais si notre injustice établit la justice de Dieu, etc

  Ici est présentée la troisième objection des Juifs à la conclusion qu’Israël est sous le jugement pour son péché. Paul vient de montrer que la justice de Dieu est démontrée par sa condamnation des Juifs pour leur incrédulité. «  Mais,  » dit le Juif, « si notre injustice démontre la fidélité de Dieu, est-il normal que nous soyons punis quand notre incrédulité nous condamne ? Notre péché est une occasion pour mettre en valeur la sainteté de Dieu. Pourquoi, alors, être punis, alors que nous fournissons une telle occasion ? Si nous parlons à la manière des hommes, Dieu n’est-il pas injuste lorsqu’Il envoie sa colère sur notre nation parce qu’elle est incrédule ? »

Romains 3:6

Comment Dieu jugerait-il le monde ?

Si le péché n’est pas puni, comment Dieu pourra-t-il juger tous les hommes pour leurs actions ?

Romains 3:7

Pourquoi suis-je moi-même encore jugé comme pécheur ?

Ici le Juif est supposé répéter la dernière objection sous une autre forme : « la vérité de Dieu est montrée par notre mensonge. Ses menaces ont été mises à exécution par son rejet de la nation Juive. Si notre vie, notre fausse vie, a pu ainsi servir à montrer sa gloire, pourquoi devrions-nous être individuellement condamnés ? »

Romains 3:8

Pourquoi ne ferions-nous pas le mal afin qu’il en arrive du bien, etc

L’apôtre réplique avec un argument par l’absurde, qui se réduit à dire : « faire le mal pour que le bien vienne,  » abominable doctrine, dont les ennemis de Paul l’accusaient, et qui permettait de justifier toute iniquité.

La condamnation de ces gens est juste

Tous ceux qui enseignent une telle doctrine sont justement condamnés.

Romains 3:9

Sommes-nous plus excellents

Si les Juifs doivent être jugés comme les païens, ne sommes-nous pas, nous les Juifs ayant les oracles de Dieu, meilleurs que ces païens, et de là plus aptes à être justifiés ? Ici, il est supposé encore que le Juif parle, et que Paul réplique :

Nullement,

car il a déjà démontré (chapitres. 1 et 2) qu’aussi bien les Juifs que les païens sont pécheurs devant Dieu.

Romains 3:10

Selon qu’il est écrit

Voir Psaumes 14:1-3 ; 53.1-3. Paul cite les Écritures pour confirmer son exposé.

Il n’y a point de juste

Nul n’est absolument libre de péché.

Romains 3:11

Nul ne cherche Dieu

Une déclaration générale de la culpabilité et du péché du Juif aussi bien que du païen.

Romains 3:12

Aucun qui fasse le bien

Nul n’est absolument bon.

Romains 3:13

Leur gosier est un sépulcre ouvert

Jusqu’ici les exposés ont été généraux. Maintenant ils deviennent particuliers. Lorsqu’on ouvre un tombeau, on y découvre la corruption. Une telle corruption sort de la gorge des hommes lorsqu’ils parlent.

Un venin d’aspic

Le venin du mensonge, aussi mortel que celui du serpent.

Romains 3:15

Les pieds légers pour répandre le sang

Des pieds qui portent leurs propriétaires vers une mission de meurtre.

Romains 3:18

La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux

David, dans ses psaumes, a affirmé par un langage très fort l’universalité du péché. Les Juifs ont admis que les paroles de David étaient inspirées. Ces paroles qui incluent aussi bien les Juifs que les païens, montrent qu’ils sont tous sous le péché, Psaumes 36:2.

Romains 3:19

Tout ce que dit la loi, etc

La loi de Moïse était écrite spécialement pour les Juifs, et ce qu’elle dit est pour ceux qui sont sous la loi, les Juifs. Comme la loi d’un pays s’adresse à son peuple.

Afin que toute bouche soit fermée

Paul vient de montrer que même la bouche du Juif sera fermée, puisque « il n’y a pas un juste, pas un seul,  » Romains 3:10 ; Psaumes 14:3 ; et donc

tout le monde,

Juif ou païen, est coupable devant Dieu.

Romains 3:20

Nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi

Puisque tous seront reconnus pécheurs, non respectueux de la loi, nul ne pourra être déclaré sans péché, donc justifié.

Les œuvres de la loi

L’exposé est général, et il comprend évidemment la loi de Moïse.

C’est par la loi que vient la connaissance du péché

En général, en connaissant la loi nous découvrons que nous la transgressons. Pour un sauvage, voler est une occupation légitime, mais s’il entend ce que dit la loi : « tu ne voleras point,  » son péché lui est révélé.

Romains 3:21

Sans la loi est manifestée la justice de Dieu

Une justice, qui ne proviendra pas d’une parfaite obéissance à la loi, est prédite à la foi par la loi de Moïse, et par les prophètes d’Israël.

Romains 3:22

Justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ

L’Évangile, où nous découvrons que « nous sommes justifiés par la foi, et nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus-Christ,  » Romains 5:1. Ils étaient coupables envers la loi, mais la loi et les prophètes indiquaient le pardon par Christ.

Pour tous ceux qui croient

La justification est pour chaque croyant sincère, Juif ou païen, et pour cette justification il n’y a pas de différence entre eux, mais elle n’est pas pour l’impénitent incrédule.

Romains 3:23

Car tous ont péché

Cela a déjà été démontré.

Et sont privés de la gloire de Dieu

Ils ont besoin de la gloire de Dieu. L’homme était à l’origine à l’image de Dieu, sans péché. Nul pécheur n’est à l’image divine, et, tous ayant péché, tous ont besoin que leurs péchés soient effacés. Jusqu’à ce que cela soit, ils sont privés de la gloire de Dieu.

Romains 3:24

Gratuitement justifiés par sa grâce

Tous ceux qui croient en Jésus-Christ ont leurs péchés effacés, et sont gratuitement justifiés, par un don divin, donc considérés comme justes, sans péché, et cela par grâce,

par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ

Christ rachète le pécheur qui met sa confiance en lui. Son sang paye la dette que le pécheur doit à la justice. Puisque Christ, le sans péché, a souffert pour le péché, Dieu acceptera sa souffrance pour payer la dette de ceux qui l’aiment et croient en lui.

Romains 3:25

C’est lui que Dieu a destiné... victime propitiatoire

Christ fut publiquement exposé comme un Siège de Miséricorde, un Propitiatoire. De la même façon que Dieu dans l’AT rencontrait Israël au siège de miséricorde lorsque le sang de l’expiation était offert, Christ sur la croix est notre siège de miséricorde. C’est là que nous rencontrons Dieu qui vient à nous dans sa tendre miséricorde,

afin de montrer sa justice,

en nous accordant sa justice par le pardon de nos péchés passés. Ce moyen de pardon, ou de justice à travers la croix, est la justice sans la loi prédite par la Loi et les prophètes.

Romains 3:26

De manière à être juste

Dieu peut-il être juste et cependant justifier le pécheur ? Oui, parce que sa justice a été pleinement satisfaite quand Christ sans péché est mort, non pour lui-même, mais pour son peuple. Le croyant en Jésus-Christ, qui lui fait confiance, qui est baptisé en Christ, dans sa mort, est par là même en Christ, et Christ a payé la pénalité pour tous ceux qui sont en Lui.

Romains 3:27

Où donc est le sujet de se glorifier ?

Nous sommes justifiés non par nos œuvres justes, non par la loi de Moïse, mais par un don gratuit de Dieu, au moyen d’une loi de foi. Pourquoi le Juif ou le païen s’en glorifierait-il ?

Romains 3:28

Car nous pensons

La conclusion de l’argument est maintenant exposée. Nul homme n’est justifié par

les œuvres de la loi,

mais par la foi, cette foi qui est amenée par l’obéissance en Christ, et à son amour.

Romains 3:29

Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs ?

Si Dieu est le Dieu de toutes les nations, il serait raisonnable de considérer qu’il peut, au moyen de la foi, justifier les païens aussi bien que les Juifs.

Romains 3:30

Les circoncis,

les Juifs qui seront justifiés

par la foi,

non en Dieu, qu’ils ont déjà connu, mais la foi en Christ, qui est Dieu manifesté dans la chair. De la même manière,

les incirconcis,

le monde païen, seront justifiés

par la foi

C’est à dire l’Évangile. Le salut de chacun est dans la foi en Christ crucifié.

Romains 3:31

Anéantissons-nous donc la loi ?

Rendons-nous cette loi inutile au travers de « la foi,  » c’est-à-dire au travers de l’Évangile ?

Nous confirmons la loi

La loi est confirmée et rendue sacrée quand ses justes demandes font face aux souffrances du Fils de Dieu lui-même. Le mot « justifier,  » que Paul utilise si fréquemment, doit être bien compris : être justifié c’est être considéré comme juste, non coupable devant Dieu. La justification est l’aspect juridique de notre salut. Elle est comparable à une loi d’amnistie, promulguée dans un désir de bienveillance et d’apaisement, pour libérer une catégorie de coupables, sans qu’aucune conséquence ne subsiste, mais en prenant toutes les précautions pour que celui qui commettrait les mêmes délits ne puisse espérer à l’avenir une semblable mesure. C’est à ceci que s’apparente la justification dans son sens spirituel et scripturaire. Elle résulte de la promulgation d’une Nouvelle Alliance qui a son fondement dans les dispositions d’amour et de miséricorde du Conseil de Dieu. La condition en est le sacrifice volontaire et gratuit de Jésus-Christ, dont la portée est illimitée. Ceux qui sont ainsi justifiés sont déclarés libres de la condamnation qui pesait sur eux, et aptes à recevoir la faveur de Dieu.