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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Romans 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/romans-3.html.
bibliography-text="Commentaire sur Romans 3". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-31
Verset 1
Cette objection naissait de ce qui précède (donc). Paul la pressent dans lâesprit du lecteur, car câétait une opinion généralement reçue et du reste fort vraisemblable, que le peuple élu de Dieu devait avoir quelque avantage sur les païens.
Or, Paul vient de montrer que sa condition en présence de la loi et du jugement est la même que celle des gentils.
Les deux termes de la questionâ¯: quel est lâavantage du Juif, ou quelle est lâutilité de la circoncisionâ¯? expriment au fond la même idéeâ¯; la circoncision étant le signe de lâalliance de grâce qui comprend tous les privilèges du Juif, Paul la mentionne spécialement, pour donner plus de poids à lâobjection.
Verset 2
Cet avantage, sâil ne consiste pas à être exempté du jugement, nâen est pas moins réelâ¯: il est grand, multiple (grec beaucoup) de toute manière, dans sa variété, il sâétend à toutes les sphères de la vie, nationale, domestique, individuelle où se fait sentir lâinfluence religieuse et morale de lâalliance accordée par Dieu à son Peuple, de sa volonté révélée par la loi, de lâespérance du Sauveur promis.
Et dâabord (grec premièrement) en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiésâ¯; ou, comme on peut traduire plus littéralementâ¯: «â¯ils ont été faits dépositaires des oracles de Dieuâ¯Â», «â¯ils les ont reçus en dépôt de confianceâ¯Â». Lâapôtre se proposait dâabord dâénumérer les privilèges du peuple éluâ¯; mais il trouve ce premier avantage tellement grand et renfermant si bien tous les autres, quâil ne sent pas le besoin de poursuivre lâénumération annoncée par le mot premièrementâ¯; il la fera à Romains 9.4-5 où il présentera quelques-uns des multiples aspects de lâavantage du Juif.
Les oracles de Dieu, quâil mentionne ici, sont ses révélations, sa Parole, surtout les prophéties concernant lâétablissement de son règne et le salut du monde. Ils constituent lâimmense prérogative que Dieu a accordée à son peuple (Psaumes 147.19-20â¯; Psaumes 78.5 et suivantsâ¯; Actes 7.38).
Verset 3
Quâest-ce à dire, en effetâ¯? grec car quoiâ¯?
Si quelques-uns nâont pas cru⦠Lâacte dâincrédulité auquel il est fait allusion, ne peut être que le rejet du Messie Jésus, crucifié à la demande des Juifsâ¯; câest ce qui ressort du verbe au passé défini (aoriste) et de la mention, au verset 2, des «â¯oracles de Dieuâ¯Â», dont les promesses messianiques étaient le contenu principal.
«â¯Lâavantageâ¯Â» des Juifs aurait paru dans toute sa grandeur, sâils avaient cru. Croire est lâindispensable condition pour recevoir toute grâce de Dieuâ¯; câest par la foi que lâhomme sâapproprie cette grâce. Mais leur incrédulité (Grecâ¯: leur infidélité) ne détruit point la fidélité de Dieu.
Dieu ne retire pas ses promesses, leur accomplissement final manifestera sa fidélité avec dâautant plus dâéclat. Les incrédules dâentre les Juifs se privent de la grâce, mais lâalliance de Dieu avec son peuple subsisteâ¯; rien nâest changé de la part de Dieu.
Jésus met dans la bouche de son Père, à lâadresse des Israélites qui refusaient de se repentir et qui étalent représentés par le fils allié de la parabole, ces motsâ¯: «â¯Mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce que jâai est à toiâ¯Â» (Luc 15.31).
Et même après que le peuple élu eut crucifié le Messie et quâil eût affirmé son incrédulité en sâopposant à lâÃvangile, son endurcissement nâétait que partiel et momentanéâ¯; câest ce que Paul donne à entendre, en désignant les Juifs qui nâont pas cru par le motâ¯: quelques-uns. Il veut insinuer que Dieu nâa pas rejeté son peuple comme tel, mais que ce peuple est destiné à rentrer un jour, dâune manière effective, dans lâalliance éternelle et indestructible de son Dieu. Cette pensée sera développée à Romains 11.
Verset 4
Non certes (grec)â¯; que cela nâarriveâ¯! loin de nous cette penséeâ¯! Dénégation énergique, familière à Paul.
Mais plutôt, que Dieu soit reconnu véridique (grec mais que Dieu devienne vrai)â¯; que toute la vérité soit de son côté.
La citation est tirée du Psaumes 51.6.
Au lieu deâ¯: quand tu es jugé, on pourrait traduireâ¯: «â¯quand tu intentes un procèsâ¯Â» à lâhomme. Tel est le sens de lâhébreu qui porteâ¯: «â¯dans ton jugerâ¯Â».
Câest aussi, probablement, la pensée de la version des Septante que Paul cite ici littéralement et où le verbe doit être considéré comme ayant la forme moyenne et non passive.
Même si lâon préfère, comme nos versions françaises, y voir un passifâ¯: quand tu es jugé, quand on te met en cause, ce sens convient parfaitement à lâargumentation de lâapôtre.
En effet, dans lâobjection quâil réfute Dieu est jugé, accusé de nâêtre pas fidèle à son alliance avec Israëlâ¯; mais il sera reconnu juste (grec justifié), il triomphera (grec vaincra), il aura gain de cause et tout homme sera reconnu menteur (Psaumes 116.11), dans cette accusation quâil se permet dâélever contre Dieu, comme dans lâensemble de sa conduite contraire à la loi divine.
Le mensonge, câest la résistance consciente à la vérité, à la volonté de Dieu, au bien moral. Câest par là que les Juifs qui nâont pas cru ont perdu leur privilège de membres du peuple élu. La justice de Dieu sera glorifiée dans leur condamnation, de même que sa fidélité le sera en ceux qui auront part aux biens de lâalliance.
Verset 5
En donnant cours à sa colère, grec en infligeant la colère.
Cette seconde objection se déduit naturellement de la réponse à la première (verset 4). En effet, si lâincrédulité de lâhomme sert à manifester la fidélité et la justice de Dieu, Dieu a-t-il encore le droit de lâen punir (verset 7)â¯?
Nâest il pas injuste quand il punitâ¯? Paul répond au verset 6, mais auparavant il sâexcuse, entre parenthèses, de poser une telle questionâ¯; la supposition que Dieu pourrait être injuste lui paraît blasphématoireâ¯; elle froisse sa conscience délicate. En lâémettant, il parle à la manière des hommes, il exprime les pensées que suggère la raison aveugles par le péché (Matthieu 16.23â¯; 1 Corinthiens 2.14).
Verset 6
Si lâon admettait que Dieu nâa pas le droit de punir les péchés qui finissent par concourir à sa gloire, le jugement du monde deviendrait impossible, car Dieu tire continuellement le bien du mal que les hommes avaient pensé faire (Genèse 50.20), et tout pécheur pourrait alléguer comme excuse que son péché a eu finalement un bon effet et a servi à glorifier Dieu.
On pourrait répondre aussi que jamais le pécheur nâa lâintention de glorifier Dieu par ses iniquités et que câest malgré lui que ce résultat est atteintâ¯; que, par conséquent, sa responsabilité demeure entière.
Mais Paul voulait moins produire une réfutation en forme de lâobjection énoncée au verset 5. quâexprimer en termes énergiques les conséquences absurdes auxquelles elle aboutissait.
Verset 7
Comparer verset 4, note.
Lâapôtre, se mettant au point de vue des adversaires explique et prouve (car) lâargument quâil vient dâavancer au verset 6â¯: si Dieu nâa plus le droit de punir parce quâil tire le bien du mal, le jugement du monde devient impossible, car, à ce compte-là , tout pécheur peut dire à Dieuâ¯: le fait que je suis convaincu de mensonge, dâinfidélité envers toi, accroît ta gloire de Dieu véridique et fidèleâ¯; pourquoi suis-je encore jugé comme pécheurâ¯?
Codex Sinaiticus, A, portentâ¯: «â¯mais si la vérité⦠â¯Â» Cette leçon adoptée par Tischendorf, Wescott et Hort, Nestle, présente la pensée du verset 7 comme une nouvelle objection, mais cette objection ne serait au fond que la répétition de celle du verset 5.
Verset 8
Lâapôtre achève de réfuter lâobjection du verset 5, en signalant une conclusion monstrueuse du principe sur lequel elle reposeâ¯: on pourrait prétendre quâil faut faire le mal pour quâil en résulte le bien.
Et il y avait vraiment des gens qui nâhésitaient pas à prêter cette opinion à Paul et à ses disciplesâ¯: (grec) comme nous sommes blasphémés et comme quelques-uns prétendent que nous disons.
Dâoù pouvait provenir cette calomnie contre lâapôtre et contre les gentils quâil avait amenés à lâÃvangileâ¯?
Sans aucun doute du fait quâils nâobservaient pas les ordonnances de la loi et quâils professaient la doctrine du salut gratuit, par la foi seule, sans les Åuvres de la loi. Aux yeux des Juifs câétait faire le mal pour quâil en résulte le bien.
Des affirmations comme celle de Romains 5.20 pouvaient aussi donner lieu à ce reprocheâ¯; comparez Romains 6.1.
La condamnation de ces gens-là est juste. Si lâon rapporte ces mots à ce qui précède immédiatement, il faut admettre que lâapôtre déclare juste la condamnation, soit de ceux qui le calomnient en lui prêtant un tel principe, soit de ceux qui pratiquent la maximeâ¯: faire le mal pour quâil en résulte le bien il exprimerait ainsi la réprobation quâelle lui inspire.
Mais il est plus probable quâil prononce cette condamnation sur ceux qui accusent Dieu dâinjustice et dont il a combattu lâobjection dans versets 5-8. Cette sentence clôt ainsi naturellement son argumentation.
Verset 9
Lâuniverselle culpabilité
Paul revient à la question de la supériorité des Juifsâ¯: elle ne les empêche pas dâêtre dans la servitude du péché, puisque tous les hommes le sont (9).
La preuve scripturaire
Lâapôtre cite une série de déclarations de lâÃcriture, qui établissent que tous les hommes sont coupables, sans aucune excuse (10-18).
Le rôle de la loi
La loi, qui sâadresse dâabord aux Juifs, est destinée à établir la culpabilité du monde entier devant Dieu, car personne nâest justifié par les Åuvres quâelle prescrit ; par elle vient la connaissance du péché (19, 20).
La condamnation de tous les hommes confirmée par lâÃcriture (9-20)
Avons-nous une supérioritéâ¯? par ce nous, Paul entend les Juifs et il se demande sâils ont une supériorité sur les païensâ¯; il répondâ¯: pas à tous égards, ou pas absolument.
Dâautres traduisentâ¯: «â¯absolument pasâ¯Â».
Mais le premier sens est conforme à lâemploi que Paul fait de cette locution dans 1 Corinthiens 5.10, comparez Romains 16.12 (texte Grec) et faire dire à lâapôtre que les Juifs nâont «â¯absolument pasâ¯Â» de supériorité sur les païens, ce serait le mettre en contradiction avec des paroles dans lesquelles il a reconnu les grands avantages spirituels des Juifs (versets 1 et 2).
Il ajoute maintenant que cette supériorité nâest pas absolue, mais seulement relative, quâelle nâexiste pas à tous égards et ne sâétend pas à tous les domaines, que pour ce qui concerne le péché et le salut, les Juifs sont sur le même pied que les autres hommes.
Leurs prérogatives, provenant exclusivement de la grâce de Dieu, ne leur confèrent aucun mérite, aucune justice devant Dieu (Romains 2.13)â¯; bien au contraire, elles tournent à la confusion de ceux dâentre eux qui aggravent leur culpabilité en ne croyant pas (verset 3 et suivants).
Juifs et gentils sont égaux devant Dieu comme pécheurs dignes de condamnation, parce que les uns et les autres ont violé la loi divine, quâils connaissaient à des degrés divers (Romains 1.19-20â¯; Romains 2.12-15).
Dâautres interprètes donnent un sens différent au verbe que nous avons rendu parâ¯: avoir une supérioritéâ¯; ils le traduisentâ¯: «â¯avons-nous (quelque chose) à alléguer, à faire valoir en notre faveurâ¯?â¯Â»
On objecte à cette traduction que le régime du verbe devrait être exprimé. Aussi quelques-uns voient-ils ce régime dans le quoi doncâ¯? du commencement du versetâ¯: «â¯quâavons-nous donc à alléguerâ¯?â¯Â» Mais la réponse à une telle question devrait êtreâ¯: «â¯rienâ¯Â» et nonâ¯: pas à tous égards.
Nous avons déjà accusé⦠dans les deux grands réquisitoires de Romains 1 et Romains 2.
Verset 10
Les six sentences des versets 10-12 sont tirées de Psaumes 14.1-3.
On discute si la premièreâ¯: il nây a pas de juste, pas même un seul, doit être considérée comme une citation, ou si câest une parole de lâapôtre, que les déclarations empruntées au Psaume confirment.
En effet, le Psaume porte dans les Septanteâ¯: «â¯il nâen est pas qui pratique le bien, pas un seulâ¯Â».
Paul aurait modifié ce texte et écritâ¯: pas de juste, pas même un seul, pour résumer la pensée de tout le morceauâ¯: lâhumanité privée de justice devant Dieu.
Cependant, il nous paraît plus naturel de penser que la citation commence aussitôt après la formuleâ¯: selon quâil est écrit.
Après la description générale de lâétat de péché (versets 10-12), quatre sentences nous montrent cette perversité qui se manifeste par la parole (versets 13 et 14).
Les deux premières sont empruntées au Psaumes 5.10. Leur gosier est un sépulcre ouvert signifie suivant les uns que leur langage exhale une odeur malsaine de cadavre, suivant les autres quâil est semblable à un gouffre qui demande toujours de nouvelles victimes à engloutir.
Un venin dâaspic est sous leurs lèvres, provient du Psaumes 140.4.
Enfin, verset 14 est une citation libre de Psaumes 10.7.
Verset 15
Les derniers traits du tableau nous présentent la méchanceté humaine en actes.
Les versets 15-17 sont une citation abrégée de Ãsaïe 59.7-8, dâaprès les Septante.
Leurs pieds sont agiles ou prompts à répandre le sang, câest-à -direâ¯: ils courent le répandre, ils se hâtent vers le meurtre ou le carnage.
Ils nâont point connu le chemin de la paixâ¯: le prophète ajouteâ¯: «â¯Il nây a pas de justice dans leurs voiesâ¯Â». Câest ce qui empêche que la paix y règne.
Verset 18
Cette citation finale est tirée du Psaumes 36.2â¯; elle se rapporte aux relations de lâhomme avec Dieu et montre la source de toute la perversité humaine.
Les jugements absolus de lâécriture sur lâétat moral de lâhomme sont portés du point de vue de lâidéal, qui est celui de Dieuâ¯; dans un sens relatif, il ne serait pas exact de dire que nul ne cherche Dieu, que nul ne fait le bien, etc.
Verset 19
Le terme de loi désigne ici, comme 1 Corinthiens 14.21, lâAncien Testament en général et se rapporte aux citations que lâapôtre vient de faire.
Les Juifs pouvaient objecter que plusieurs des paroles citées par Paul avaient été dites des païens et non du peuple de lâalliance. Paul revendique le droit de les appliquer aussi aux membres de ce peuple. Les sévères jugements de lâAncien Testament sur les païens nâavaient pas pour but dâenorgueillir les Juifs, mais de les avertir, de leur apprendre que, si leur conduite était semblable à celle des païens, les mêmes sentences les atteindraient à plus forte raison.
On a voulu voir dans la loi, dont lâapôtre parle, la loi de la conscience, parce quâil ajouteâ¯: afin que toute bouche soit fermée. Mais cette interprétation méconnaîtâ¯:
Il est évident que la loi sâadresse au peuple auquel elle a été donnée.
Quant aux motsâ¯: afin que toute bouche soit fermée, on peut les expliquer ainsiâ¯: lâAncien Testament enseigne aux Juifs la corruption de tous les hommes, afin quâils se reconnaissent coupables et perdus et que, eux ayant ainsi la bouche fermée, toute bouche le soit également, à plus forte raison.
à un point de vue plus général, on pourrait se demander si ces descriptions de la corruption humaine sâappliquent également à tous les temps et à tous les individus, ou si elles ne sont vraies que des époques de grande dépravation et des hommes les plus profondément déchus.
Sans doute, il y a des degrés dans le mal, mais les plaintes douloureuses exhalées en tous temps par les serviteurs de Dieu, qui considèrent leur époque comme pire que les autres, prouvent lâuniversalité et la profondeur de la déchéance humaine.
Dans la nature, un fait qui se répète constamment révèle lâexistence dâune loi de même, les péchés qui se produisent à toutes les époques ne sont pas dus à des circonstances accidentelles, mais ont leur source dans le cÅur corrompu de lâhomme.
Ce qui fait du reste que lâhomme a tant de peine à se reconnaître coupable devant Dieu et à se sentir perdu, câest quâil se juge selon dâautres mesures que celles de la sainteté et de la perfection de Dieu qui se reflètent dans la loiâ¯; de là le soin que prend lâapôtre de rappeler cette mesure absolue.
Verset 20
Grecâ¯: Nulle chair ne sera justifiéeâ¦
Cette parole est tirée du Psaumes 143.2, avec substitution de nulle chair à «â¯nul homme vivantâ¯Â». Elle indique la raison pour laquelle la loi ferme toute bouche et constitue tous les hommes coupables devant Dieu.
La conjonction qui lâintroduit signifieâ¯: attendu que et nonâ¯: «â¯câest pourquoiâ¯;â¯Â» nous nâavons donc pas ici la conclusion de ce qui précède, mais un dernier argument pour réduire au silence les Juifs, qui prétendaient avoir dans la loi et dans les Åuvres quâelle prescrit un moyen dâacquérir des mérites aux yeux de Dieu.
Par les Åuvres de la loi personne ne sera justifié. Certains interprètes entendent, par ces Åuvres, les cérémonies prescrites par la loi (circoncision, sacrifices, etc.), dont lâaccomplissement ponctuel ne saurait être allégué par les Juifs comme un moyen de justification.
Mais cette distinction entre ordonnances rituelles et préceptes moraux, les Juifs eux-mêmes ne la faisaient pas et quand Paul parle de la loi, il entend la loi tout entièreâ¯; et les Åuvres de la loi, ce sont tous les efforts que lâhomme irrégénéré peut faire en cherchant à accomplir la loi par ses propres forces et à être ainsi justifié devant Dieu, que ces efforts aient pour objet des actions morales ou des observances rituelles.
Ces Åuvres ne peuvent le justifier, non parce que la loi elle-même est imparfaite, mais parce quâil nâarrive pas à réaliser lâidéal moral quâelle lui présente et parce que ses efforts pour y tendre, nâétant pas inspirés par le pur amour de Dieu, ne font que développer en lui lâorgueil et la propre justice Notre passage suffirait à prouver que telle est bien la pensée de lâapôtreâ¯: il ne peut évidemment parler que de la loi morale, puisquâil lâoppose à la corruption morale quâil a décrite dans ce qui précède.
La dernière proposition du verset indique la raison pour laquelle la loi ne procure à personne la justice et dissipe lâétonnement que peut causer cette affirmation absolue. Dieu nâa pas donné la loi à lâhomme comme un moyen de sâélever à la vraie justice, dans lâintention divine, la loi est uniquement destinée à lui donner une exacte et complète connaissance du péché, connaissance fondée sur lâexpérience personnelle.
Ce but est atteint chez ceux qui sâappliquent consciencieusement à pratiquer la loi dans toute son élévation (Romains 7.7, note).
Verset 21
La justice par la foi en Christ, sa destination universelle
Maintenant, sans nulle participation de la loi, mais confirmée par la loi et les prophètes, la vraie justice, donnée par Dieu, a été révéléeâ¯: elle est offerte à tous ceux qui croient en Jésus-Christ (21, 22a)
La justification gratuite au moyen de la rédemption accomplie par la mort de Jésus-Christ
Tous, en effet, sans distinction, étant pécheurs et privés de la gloire de Dieu, sont justifiés, sans lâavoir mérité, par la grâce de Dieu, étant rachetés en Jésus-Christ, que Dieu a établi, dans sa mort sanglante, comme un moyen de propitiation pour ceux qui ont la foi, parce quâil voulait démontrer sa justice, après avoir laissé les péchés impunis au temps de sa patience et être juste tout en justifiant ceux qui croient en Jésus (22b-26)
La justification par la foi en Jésus-Christ, son fondement historique, son accord avec la rédemption de lâAncien Testament, son pouvoir dâassurer le salut final. 3.21 à 5.11
Versets 21 à 26 â La mort rédemptrice par la foi en Jésus-Christ, nouveau moyen de salut gratuitement offert à tous ceux qui croient
Maintenant, sous la nouvelle Alliance et par la prédication de lâÃvangile (Romains 1.16-17).
Le temps présent est opposé au passé (comparez versets 25 et 26), où ne se manifestait pour les païens (Romains 1.18-32) et pour les Juifs (Romains 2.1-3.8) que la colère de Dieu, provoquée par la corruption universelle (versets 9-20).
Dâautres prennent le maintenant au sens logiqueâ¯: la situation étant telle quâelle vient dâêtre exposée (verset 20). Dans ce seul mot sâexprime un profond sentiment de délivrance et de joie.
Sans la loi, indépendamment de cette loi par laquelle vient la connaissance du péché (verset 20) sans quâelle ait un rôle quelconque à jouer dans lâacquisition de la justice de Dieu, car celle-ci ne consiste pas dans lâaccomplissement des Åuvres prescrites par la loi.
La justice de Dieu, câest la justice que Dieu confère à lâhomme le déclarant juste en vertu de sa foi en Jésus-Christ.
Comparer Romains 1.17, note. Dans ce dernier passage, Paul dit que la justice de Dieu «â¯est révéléeâ¯Â» (verbe au présent), parce quâil pense au fait actuel de la prédication de lâÃvangile dans le monde. Ici, il dit que cette justice a été manifestée (verbe au parfaitâ¯: elle lâa été et le reste), parce quâil fait allusion au sacrifice de Jésus et à toute la mission du Sauveur, qui est accomplie une fois pour toutes, mais dont les effets demeurent.
Bien que manifestée sans la loi, cette justice nouvelle est si peu en contradiction avec la loi quâelle (grec) a le témoignage que la loi et les prophètes lui rendent depuis des siècles et quâelle se trouve en parfaite harmonie avec toute lâéconomie de lâancienne alliance.
Câest ce que lâapôtre prouvera par des exemples frappants à Romains 4 et par de nombreuses citations tirées des prophètes (Romains 9.15-25 et suivantsâ¯; Romains 10.20â¯; Romains 11.26-27).
Verset 22
Marcion et B omettent Jésus devant Christ.
Les motsâ¯: et sur tous ceux, manquent dans Codex Sinaiticus, B, A, C, etc. Tous les critiques, sauf Weiss, les retranchent, mais il est plus vraisemblable quâils aient été omis par accident quâajoutés à desseinâ¯: le premier complément nâavait pas besoin dâêtre expliqué et la présence du deuxième complément rend lâinterprétation plus difficile.
On peut considérer les deux prépositions «â¯pour tous ceux et sur tous ceux qui croientâ¯Â», soit comme des synonymes destinés à donner par la répétition plus de force à la penséeâ¯; soit comme formant une gradationâ¯: «â¯semblable à un fleuve de vie, la grâce divine sâétend à tous ceux et déborde sur tous ceux qui croientâ¯Â» (Olshausen), ou encoreâ¯: «â¯cette justice de Dieu, il lâenvoie pour toi, afin que tu y croiesâ¯; et elle repose sur toi, dès que tu croisâ¯Â» (Godet).
Quelques interprètes mettent une virgule après le premier termeâ¯: «â¯pour tous et sur tous ceux qui croientâ¯;â¯Â» la première préposition marquerait la destination universelle, dans lâintention de Dieu, de la justice manifestée en Christâ¯: elle est offerte à tous les hommes, elle est suffisante pour tousâ¯; la seconde préposition indiquerait lâapplication effective de cette justice aux croyantsâ¯: elle repose sur tous ceux qui croient.
On peut objecter à cette explication que la foi est une condition indispensable du salut et que, la justice de Dieu ne pouvant être destinée quâà ceux qui croient, ce complément était déjà sous-entendu, dans la pensée de lâapôtre, après la première préposition.
La foi en Jésus-Christ naît de la contemplation de Jésus-Christ, en qui Dieu nous révèle sa justiceâ¯: nous voyons que Jésus veut et peut nous rendre justes et nous mettons en lui notre confiance.
Cette foi devient notre justice, parce quâelle embrasse Christ et nous procure ainsi tout ce que Christ possède lui-même.
Point de différence, ni entre Juifs et païens, ni entre les hommes quels quâils soient, parce que tous sont pécheurs (verset 23) et dépourvus en eux-mêmes de tout moyen de salut. Et comme il nây a point de différence quant au péché il nây en a pas non plus quant au moyen de justification (verset 24).
Verset 23
La gloire de Dieu, ce nâest pas seulement la gloire que Dieu donne ou, comme le veut Calvin, la gloire de lâhomme devant Dieu, devant son tribunal.
Câest bien la gloire qui appartient en propre à Dieu et que Dieu communique à lâhomme. Plusieurs pensent à la gloire que Dieu a donnée à lâhomme en le créant à son image (1 Corinthiens 11.7) et dont lâhomme a été privé par la chute.
Mais le verbe au présentâ¯: sont privés, fait penser plutôt à la ressemblance avec Dieu que lâhomme pourrait avoir actuellement sâil vivait dans une relation filiale avec son Père céleste, à lâéclat dont brillerait sa vie morale, sâil se montrait par son obéissance et sa sainteté un fils de Dieu (2 Corinthiens 3.18â¯; Ãphésiens 4.24).
Privé de la gloire de Dieu, lâhomme à la place de Dieu, ne cherche plus que sa propre gloire et celle qui lui vient des créatures semblables à lui (Jean 5.44â¯; Jean 12.43).
Verset 24
Paul aborde avec ce verset lâexposé du grand fait de la rédemption en Jésus-Christ, qui est le moyen de notre justification.
Mais ce fait, il lâénonce dans une proposition subordonnée, introduite par un simple participeâ¯: étant justifiés gratuitement par sa grâceâ¦
Quelques-uns voient dans cette proposition participiale le commencement dâune nouvelle phrase, dont la proposition principale se trouverait au verset 27 «â¯puisquâils sont justifiés gratuitement⦠où donc est le sujet de se glorifierâ¯?â¯Â»
Mais il est peu probable que Paul eût déjà dans lâesprit la question du verset 27, au moment où il commençait à décrire lâÅuvre de Dieu en Christ et toute lâattitude de Dieu envers les pécheurs dans le passé et dans le présent.
La proposition participialeâ¯: étant justifiés⦠doit donc être rattachée à ce qui précède.
Paul introduit dâune manière inattendue, comme une dernière preuve de la perdition de tous les hommes, de leur égalité dans la condamnation et dans le moyen de leur justification (verset 23), le fait quâils sont justifiés par la pure grâce de Dieu.
Lâimportance que lâapôtre met à affirmer la parfaite gratuité du salut est telle, quâil accumule des termes synonymes, sans crainte du pléonasme. Le croyant est justifié gratuitement, par la grâce de Dieu, sans que rien soit requis de lui pour mériter son salut à un litre quelconque.
Au moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ, tout a été accompli. Quiconque se lâapproprie par la foi, est au bénéfice de cette Åuvre. En effet, pour que lâhomme condamné par la loi, obtienne une justice digne de Dieu (Romains 1.17, note), cette justice doit lui venir de Dieu même et lui être donnée gratuitement.
Quelle est la condition imaginable, digne de la sainteté de Dieu, que lâhomme puisse remplirâ¯? Il nâen est aucune, car il sâagit pour lui de voir sa condamnation abolie et remplacée par une justice capable de supporter les regards de Dieu. Or cela est aussi impossible à lâhomme quâil lui serait impossible de créer un monde.
Mais lâacte souverain de grâce par lequel Dieu justifie le pécheur, câest-à -dire le déclare juste, ne demeure pas en dehors de lâhomme, comme sâil sâaccomplissait uniquement dans le jugement de Dieu, sans que celui qui en est lâobjet en éprouve aucun effet dans sa vie morale.
Le pécheur sâapproprie la justice de Dieu par la foi (versets 22, 25, 26, 28, 30)â¯; elle lui devient personnelle. Lâacte de grâce qui le justifie, le transfère dans un rapport intime, vivant et tout nouveau avec Dieu. Ainsi sâopère la «â¯réconciliationâ¯Â» de lâhomme avec Dieu (Romains 5.10â¯; 2 Corinthiens 5.19-20â¯; Colossiens 1.19-22).
Devenu un avec Christ, qui sâest mis à sa place et a souffert pour lui la peine quâil avait méritée, le pécheur, à son tour, est admis, par sa foi, à prendre la place de Christ lui-mêmeâ¯; il devient «â¯enfant de Dieu, fils de Dieu, héritier de Dieu et cohéritier de Christ.â¯Â» (Romains 8.14-17). Il jouit avec bonheur de la grâce et de lâamour de son père.
Ainsi commence pour lui une vie intime et sainte, émanant de la justice qui lui a été dâabord gratuitement donnée car il importe de faire cette distinctionâ¯: la justification, dont Paul parle ici, nâest point encore cette communication de justice, cet affranchissement graduel du péché, qui est la sanctification.
Cette réalisation intérieure de la justice est la conséquence, le fruit de lâacte de grâce par lequel Dieu justifie gratuitement le pécheur. Elle produit des Åuvres impossibles à la loiâ¯; elle est elle-même lâÅuvre par excellence mais elle reste toujours imparfaite ici-bas, toujours entachée de péchéâ¯; elle ne peut donc devenir le moyen de notre justification devant Dieu ni nous donner lâassurance que nous sommes ses enfants.
Rédemption signifie rachat, action de racheter. Dans le mot grec est exprimée lâidée de rançon. On se servait de ce terme pour désigner le rachat dâesclaves ou de prisonniers de guerre au moyen dâune rançon convenue.
Paul indique au verset suivant quelle est la rançon qui a été payée pour nous et qui nâest rien moins que le sang de Christ (verset 25â¯; comparerâ¯: Matthieu 20.28â¯; Ãphésiens 1.7â¯; 1 Timothée 2.6). Cette rançon ne peut avoir été payée quâà Celui «â¯devant qui le monde entier est reconnu coupableâ¯Â» (verset 19).
Verset 25
Notre justification nous est acquise gratuitement, mais elle a nécessité une Åuvre considérable, dont Dieu est lâauteur et que lâapôtre décrit dans ce verset.
Dieu a exposé publiquement (dâautres donnent à ce verbe le sens quâil a dans Ãphésiens 1.9 et le rendent parâ¯: «â¯avait établi à lâavanceâ¯Â», prédestiné par un décret éternel de sa providence) Jésus-Christ comme moyen de propitiation.
Le terme grec que nous traduisons par moyen de propitiation est un adjectif neutre sâappliquant à tout ce qui sert à rendre propice, à apaiser la divinité irritéeâ¯: offrande, victime, sacrifice. Il convient de lui laisser son sens indéterminé.
Plusieurs interprètes, anciens et modernes, Origène, Luther, Calvin, Olshausen, Tholuck, Ritschl, Schlatter, etc., pensent que Paul désigne par ce mot le propitiatoire, la table dâor qui servait de couvercle à lâarche de lâalliance.
Elle est appelée en hébreu «â¯kaporethâ¯Â», câest-à -dire «â¯couvercle de propitiationâ¯Â», parce quâelle «â¯recouvraitâ¯Â» la loi accusatrice et recevait le sang des victimes au grand jour des expiations, où le souverain sacrificateur pénétrait dans le lieu très saint.
Dans la version grecque des Septante, dont Paul se servait, elle est désignée par le mot même que nous trouvons dans notre texte (Exode 20.17 et suivantsâ¯; Lévitique 16.14 et suivantsâ¯; Hébreux 9.7-9â¯; Hébreux 9.11-12).
Dieu aurait exposé Christ (ou lâaurait «â¯Ã©tabli à lâavanceâ¯Â») comme un tel propitiatoireâ¯; ou plutôt, pour être la réalité de ce que le propitiatoire de lâarche figurait seulement.
Mais il est peu probable quâen appliquant le terme de propitiatoire à Jésus-Christ, Paul ait pensé au couvercle de lâarche.
Nous ne pensons pas non plus quâil faille sous-entendre le substantif «â¯victimeâ¯Â» avec lâadjectif propitiatoireâ¯; il vaut mieux prendre ce mot dans le sens général et indéterminé de moyen de propitiation. Comparer sur lâidée de propitiation 1 Jean 2.2, note et sur celle de la réconciliation avec Dieu, 2 Corinthiens 5.19-21, notes.
Lâapôtre ajoute deux compléments pour indiquer comment Jésus-Christ est moyen de propitiationâ¯: par la foi, dans son sang.
Les uns unissent les deux complémentsâ¯: «â¯par la foi en son sangâ¯Â», le sang est lâobjet de la foi, câest au sang de Christ à son sacrifice, à sa mort expiatoire que la foi sâattache, câest là le fondement sur lequel elle sâappuie.
Dâautres interprètes pensent que cette expressionâ¯: «â¯la foi en son sangâ¯Â», nâest pas conforme au langage de Paul, qui présente toujours Jésus-Christ lui-même comme lâobjet de la foi. Ils estiment aussi que, dans ce verset où lâapôtre expose lâÅuvre accomplie en Christ pour nous, câeût été trop insister sur la foi, condition subjective du salut, que de mentionner encore lâobjet de cette foi. Pour ces raisons, ils rapportent les motsâ¯: en son sang, soit à moyen de propitiationâ¯: il est un moyen de propitiation par son sang, soit au verbeâ¯: Dieu lâa exposé dans son sang, dans sa mort sanglante sur la croix.
Paul enseigne donc clairement que le sens et le but de la mort de Christ, câest dâexpier, de couvrir le péché. Lâidée du pardon divin est souvent exprimée dans lâAncien Testament par le mot «â¯couvrirâ¯Â» le péché. Cette image provient des sacrifices, dans lesquels le sang des victimes était censé couvrir les péchés, les voiler aux regards de Dieu (Psaumes 32.1â¯; Psaumes 65.4â¯; Psaumes 78.38â¯; Psaumes 79.8-9â¯; Jérémie 18.23, etc.).
Mais lâapôtre ajoute aussitôtâ¯: par la foi, afin que le pécheur, objet de cette immense miséricorde, comprenne bien que lâÅuvre rédemptrice ne doit pas rester en dehors de lui ni lui-même rester étranger à cette Åuvre (comparez versets 22 et 24, notes).
Ainsi la voie du salut, enseignée dans ces versets est renfermée tout entière dans ces trois termesâ¯:
Verset 26
Pour la démonstration de sa justiceâ¯; cette expression, deux fois répétée (versets 25 et 26), indique le but du sacrifice du Sauveurâ¯; Dieu a exposé son Fils comme moyen de propitiation pour démontrer sa justice.
Par la justice de Dieu, il ne faut pas entendre ici, comme au verset 21, la justification que Dieu accorde gratuitement au pécheur.
Si telle était sa pensée, Paul parlerait de «â¯révélationâ¯Â» ou de «â¯manifestationâ¯Â» et non de démonstration de la justice de Dieu. Ce sens ne sâaccorderait du reste pas avec le contexteâ¯: «â¯parce quâil avait laissé impunis les péchés⦠â¯Â»
La justice est, ici comme au verset 5, lâattribut de Dieu, inséparable de sa sainteté, qui lâoblige à prendre une attitude négative à lâégard du péché, à le punir en frappant le pécheur, ou à le «â¯couvrirâ¯Â» en établissant un moyen de propitiation par lequel sa réprobation du mal éclate aux yeux de tous.
La justice divine devait être démontrée à la conscience humaine par la croix de Jésus-Christ.
Deux circonstances, en effet, pouvaient faire douter de la réalité de la justice de Dieuâ¯: dans le passé, le fait quâil avait laissé impunis les péchés commis auparavant (verset 25), dans le présent, le fait quâil justifie gratuitement ceux qui croient. Dans le passé, la (grec) non punition des péchés commis auparavant durant le temps de la patience de Dieu. Dieu avait laissé impunis (grec laissé de côté) les péchés dans les temps qui avaient précédé la venue de Christ et que Paul appelle le temps de la patience de Dieu.
Cette affirmation semble en contradiction avec le tableau que Paul a tracé de «â¯la colère de Dieu, qui se révèle du ciel contre toute impiété et injustice des hommesâ¯Â» (Romains 1.18 et suivants).
En fait, une somme effroyable de souffrances, conséquence du péché, avait pesé lourdement sur lâhumanité. Mais ces souffrances nâétaient point un châtiment équivalent au péché, elles étaient dâailleurs inégalement répartiesâ¯; elles nâétaient pas proportionnées aux fautes commises par chaque pécheur. Aussi les hommes nâavaient-ils pas su, en général, voir dans leurs souffrances la punition de leurs fautes.
De plus, quand Paul parle du temps de la patience de Dieu, il considère moins les individus que les peuples et lâhumanitéâ¯: comme Dieu avait usé de patience envers Israël, malgré ses rébellions et son incrédulité, il avait de même usé de patience envers lâhumanité dans son ensemble, en ne la laissant pas rentrer dans le néant après sa révolte (Actes 17.30).
Cette attitude tolérante de Dieu avait eu pour effet de voiler sa justice, de pousser les hommes à la méconnaître, à la nier. Une démonstration éclatante de cette justice était nécessaire pour réveiller la conscience des pécheurs.
Et dans le temps présent, si Dieu justifie gratuitement celui qui est de la foi en Jésus (ce complémentâ¯: en Jésus manque dans quelques documents, mais il est certainement authentique), il ne paraît plus comme celui qui est juste, qui maintient lâordre moral, qui récompense les bons et punit les méchants.
Ici également, la justice de Dieu a besoin dâêtre démontrée, pour ne pas courir le risque dâêtre révoquée en doute et pour que le croyant lui-même puisse se convaincre que le pardon qui lui est accordé nâest pas au détriment de la justice de Dieuâ¯; en dâautres termes, que ce pardon nâest pas une illusion. Or, par la mort expiatoire de Jésus-Christ, la justice de Dieu est démontrée.
Lâapôtre ne dit pas quâelle est «â¯satisfaiteâ¯Â», car il nâenseigne pas que, en mourant, Christ ait subi une peine équivalente à la somme des péchés que Dieu devait punir. Mais, dans la mort de son fils, Dieu a suffisamment montré son horreur du péché et la sévérité avec laquelle il le jugeâ¯; il a vivement représenté à lâhomme le châtiment quâil avait mérité.
En contemplant la croix, sur laquelle Christ a donné sa vie pour nous, nous apprenons à connaître lâétendue de notre faute, mais nous recevons aussi lâassurance que le pardon de nos péchés, quels quâils soient, est une chose possible et certaine.
La rédemption en Jésus-Christ a été, comme le dit Tholuck, «â¯la divine théodicée dans lâhistoireâ¯Â».
Verset 27
Il ôte au pécheur tout sujet de se glorifier, ce qui était le but de la loi
Câest par la loi de la foi, non par celle des Åuvres, que toute glorification de lâhomme est exclue ; donc lâhomme est justifié par la foi et non par les Åuvres (27, 28)
Ãtant le même pour gentils et Juifs, il établit lâunité de Dieu, principe fondamental de la loi
Si le salut dépendait des Åuvres de la loi, Dieu serait seulement le Dieu des Juifs. Mais il lâest aussi des gentils, puisque câest un seul et même Dieu qui, par la foi, justifie circoncis et incirconcis (29, 30)
Conclusion
Loin dâannuler la loi par la foi, nous la confirmons (31)
Le nouveau moyen de salut, la justification par la foi, est dâaccord avec la loi (27-31)
Grecâ¯: Où est donc la glorification de lâhomme.
Le terme de lâoriginal indique moins le sujet de se glorifier que lâacte même de se glorifier, câest-à -dire lâorgueilleuse vanterie de la propre justice (Romains 2.17â¯; Romains 2.23).
Où est-elleâ¯? La prémisse sous-entendue de cette triomphante conclusion est impliquée dans la déclaration du verset 23, qui résumait lâargumentation du morceau précédentâ¯: «â¯Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieuâ¯Â».
Le seul vrai moyen de justification est donc celui qui exclut tout mérite humain. Or lâaccomplissement des Åuvres de la loi a pour effet dâexciter lâorgueil et de porter lâhomme à se glorifier. Par elle-même et par sa destination primitive, la loi de lâancienne alliance, la loi des Åuvres, devait avoir un effet tout contraire.
Elle avait été donnée à lâhomme, non pour quâil sâen fît un piédestal, mais pour le convaincre de péché et lui faire sentir son impuissance, en sorte quâil «â¯eût la bouche ferméeâ¯Â». Paul a montré (versets 9-20) que tel était le but de la loi.
Mais ce but la loi des Åuvres nâa pu lâatteindreâ¯; il nâest atteint que par le nouveau moyen de salut, la rédemption gratuite, la loi de la foi.
Il en résulte quâil nây a pas opposition entre la loi des Åuvres et la loi de la foi. Les deux tendent au même butâ¯: exclure toute glorification.
La seule différence entre elles est que lâune atteint ce but, vainement poursuivi par lâautre.
Or, arracher du cÅur de lâhomme cette racine de tout péché, ce nâest pas le moindre bienfait de la loi de la foiâ¯; elle rend le chrétien humble, tout en lui donnant lâassurance de son salut et en lui ouvrant la source de la sainteté.
Cette expressionâ¯: la loi de la foi est semblable à celles-ciâ¯: «â¯la loi de lâEsprit de vieâ¯Â» (Romains 8.2) «â¯Ãªtre sous la loi de Christâ¯Â» (1 Corinthiens 9.21) par elle lâapôtre fait pressentir, ce quâil déclarera au verset 31, que la foi implique la loi, non seulement en ce sens que la justification par la foi est une institution de Dieu tout aussi bien que la loi de Moïse, mais parce que, conformément à lâexpérience que fait le croyant justifié par la foi, la vie de la foi, la vie en Christ est soumise elle aussi à une loi, que lâon ne peut violer impunément.
La loi de la foi prescrit au chrétien de garder toujours une attitude réceptive, dâattendre de la grâce de Dieu non seulement le pardon de ses péchés et la justification, mais lâaffranchissement graduel du péché, la sanctification, les lumières et les forces dont il a besoin pour servir Dieu.
Tout cela est en un sens le don de Dieu, que le croyant doit accepter humblement pour obéir à la loi de la foi. Ainsi la loi de la foi exclut chez celui qui lâobserve tout sujet de se glorifier.
Verset 28
Cette conclusion (donc) correspond à la pensée exprimée au verset 20 et nâest pas moins absolue.
Si lâune est désespérante pour lâhomme, lâautre le relève et le remplit de consolation et de joie.
Les deux moyens de salutâ¯: les Åuvres de la loi et la foi qui justifie, sâexcluent absolumentâ¯; il faut choisir.
Vouloir les unir est une contradiction à la fois logique et morale.
Codex Sinaiticus, A, D, Itala ont car, au lieu de donc.
Il est préférable de voir dans la déclaration de ce verset une conclusion que les pensées suivantes (versets 29 et 30) confirment.
Verset 29
à lâappui du nouveau moyen de salut, Paul avance, comme seconde preuve, un argument négatif, quâil introduit par ou bienâ¯: si non, si lâaffirmation précédente nâétait pas fondée, si lâon soutenait le contraireâ¦
Le salut par la foi sâimpose, sâil est vrai quâil nây a quâun seul Dieu, qui nâest pas seulement le Dieu des Juifs, mais le Dieu de tous les hommes.
Les païens, en effet, ne pouvant avoir la prétention dâarriver à la justification par les Åuvres de la loi mosaïque, quâils ne connaissent pas, il en résulterait, si le salut dépendait de ces Åuvres, que Dieu serait seulement le Dieu des Juifsâ¯; il nâaurait manifesté les desseins de sa miséricorde quâà ce peuple, à lâexclusion de tous les Gentils, qui nâavaient pas reçu la loi.
Or lâapôtre, avec les prophètes et tout lâAncien Testament, affirme le contraireâ¯: Dieu est le Dieu de tous les hommes. Dans son éternel amour, il a trouvé un moyen de salut accessible à tous et il les unit tous par un même lien spirituel.
En glorifiant ainsi la miséricorde de Dieu, lâapôtre donne, dans ces versets 29 et 30 un argument frappant à lâappui de son affirmationâ¯: lâhomme est justifié par la foi, sans les Åuvres de la loi (verset 28).
Verset 30
Puisque, en effet, est la leçon de D, majuscules
Codex Sinaiticus, B, A, C portentâ¯: si vraiment.
Par la foi⦠au moyen de la foi, lâapôtre emploie deux prépositions différentes, dont on peut rendre la nuance en paraphrasantâ¯: «â¯il tirera de la foi la justification de (grec) la circoncision et opérera par la foi celle de (grec) lâincirconcisionâ¯Â».
Pour les circoncis, la foi est le principe de leur justification, pour les incirconcis le moyen.
Calvin voit dans ce changement de préposition une ironieâ¯: «â¯Qui ne voudra se passer dâune différence entre Juifs et païens, eh bienâ¯! je lui en baillerai une, câest que le premier obtient justice de la foi, le second par la foiâ¯Â».
La plupart expliquent le changement de préposition par le désir de varier le style.
Verset 31
Ce verset clôt lâargumentation développée dans versets 27-30â¯: la justification par la foi est attestée par la loi et les prophètes (comparez verset 21), car
Après cette double démonstration, lâapôtre peut conclure en réponse à ses adversaires, Juifs ou judéo-chrétiens, qui lâaccusaient dâannuler la loi par la foiâ¯: Au contraire nous établissons la loi, littéralement. «â¯nous la faisons tenir debout, nous la confirmonsâ¯Â», en enseignant un moyen de justification qui est dâaccord avec ses principes essentielsâ¯: la complète indignité de lâhomme et lâunité de Dieu.