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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 22". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-22.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 22". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-46
Plan du commentaire biblique de Matthieu 22
Les premiers invités qui refusent
Jésus répond à l’hostilité des chefs et à l’indécision de la foule par une parabole dans laquelle il prédit le sort du peuple qui a eu le privilège d’être appelé le premier. Il compare les destinées du royaume de Dieu à l’histoire d’un roi qui, faisant les noces de son fils, envoya ses serviteurs pour appeler les invités ; ceux-ci refusèrent. Il envoya encore d’autres serviteurs pour leur dire : Tout est prêt, venez. Mais eux, n’en tenant compte, s’en allèrent à leurs affaires ; d’autres maltraitèrent ses serviteurs et les tuèrent. Le roi en colère fit périr ces meurtriers et brûla leur ville (1-7).
Les seconds invités
Alors il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes, mais les invités n’en étaient pas dignes ; allez dans les carrefours et invitez tous ceux que vous trouverez. Les serviteurs, ayant obéi à cet ordre, la salle des noces se trouva remplie (8-10).
L’homme qui n’a pas d’habit de noces
Le roi étant entré dans la salle, vit un homme qui n’avait pas un habit de noces. Comment, lui dit-il, es-tu entré ici sans un habit de noces ? Et il n’eut rien à répondre. Le roi dit à ceux qui servaient : Liez-le et jetez-le dans les ténèbres du dehors (11-14).
Verset 1
Parabole des noces (1-14)
Grec : et Jésus répondant.
Ce mot, qui revient si fréquemment dans les évangiles, peut sans doute être considéré comme un hébraïsme et signifier : prendre la parole. Mais dans la plupart des cas il y a réellement une réponse de Jésus à des objections ou à des pensées non exprimées (Matthieu 11.25).
La parabole qui va suivre est en effet une réponse aux mauvais desseins manifestés par les adversaires (Matthieu 21.46, note). Matthieu seul a conservé cette parabole. Marc et Luc terminent par la parabole des vignerons l’entretien qui précède avec les principaux du peuple ; puis ils passent à la question concernant le tribut, que Matthieu rapporte ci-dessous (verset 15 et suivants).
Verset 2
Voir sur ce terme le royaume des cieux, Matthieu 3.2, note.
Ces mots des noces pour son fils doivent s’entendre dans leur sens littéral. Ils ne signifient ni un festin en général, ni une fête donnée par ce roi à l’occasion de l’avènement de son fils au pouvoir, comme l’ont pensé, on ne sait trop pourquoi, un grand nombre d’exégètes.
Nous retrouvons ici l’image touchante et profonde sous laquelle le Sauveur nous est représenté comme l’Époux de son Église (Matthieu 25.1 ; Apocalypse 21.2-9 ; Matthieu 9.15 ; Jean 3.29 ; Éphésiens 5.22 et suivants).
On voit dès ces premiers traits de la parabole qu’elle n’est point identique à celle que rapporte Luc 14.16 et suivants. Elle en diffère aussi bien par le temps où elle fut prononcée et l’occasion qui y donna lieu, que par son contenu. Ce sont deux instructions différentes, avec quelques traits analogues, que le Seigneur pouvait parfaitement donner sous ces deux formes.
Verset 3
Grec : « pour appeler les appelés aux noces », c’est-à-dire, ceux qui avaient déjà reçu l’invitation d’assister aux noces.
Pour expliquer ce trait, on se réfère généralement à l’usage oriental d’inviter une première fois, quelque temps à l’avance puis une seconde fois, le jour même de la fête. Mais peut-être cette seconde invitation n’a-t-elle lieu, dans la parabole, que parce que les invités tardaient à venir.
Ici, il y a une intention bien arrêtée de refuser. Plus tard (verset 5), une négligence qui dénote le mépris de l’invitation. Enfin d’autres vont jusqu’à la haine et à la violence (verset 6) ; la même gradation que dans la parabole des vignerons (Matthieu 21.33 et suivants).
Verset 4
Cette seconde invitation est faite en termes plus pressants que la première.
Les grands préparatifs que le roi fait annoncer par ses serviteurs auraient dû être pour les invités un puissant motif de venir et rendront bien plus coupables leur mépris et leur ingratitude.
Verset 5
Grec : à son propre champ. La jouissance de sa propriété lui suffit et il méprise l’invitation. L’autre, pressé par la cupidité d’acquérir, s’en va à son trafic.
Verset 6
Au mépris des uns se joint la haine, la violence des autres (comparer Matthieu 21.35).
Verset 7
Jérusalem. Deux terribles châtiments qui furent exécutés à la lettre (comparer Matthieu 21.41).
Le texte reçu, avec C, ajoute l’ayant appris, après le roi. Ces mots manquent dans Codex Sinaiticus, B et plusieurs majuscules ; ils ne sont point nécessaires à la clarté du récit.
Verset 8
Le mot alors marque un moment important et décisif dans les développements du royaume de Dieu (voir l’explication de la parabole verset 14, note).
En quoi consistait l’indignité des invités ? Les versets qui précèdent (versets 4-7) le disent assez clairement.
Verset 9
C’est-à-dire dans les lieux où le peuple a l’habitude de se rassembler.
Verset 10
Des pécheurs notoires, aussi bien que des gens à bonne réputation. Peut-être ces deux catégories correspondent-elles d’une part aux péagers et aux femmes de mauvaise vie, d’autre part aux pharisiens (Matthieu 21.31).
Grec : « De gens étendus à table ». Ainsi donc, les hommes de cette seconde invitation l’acceptèrent en très grand nombre. Mais accepter ne suffit pas encore pour être définitivement admis aux noces (versets 11 et 14).
Verset 12
Comme tous ces invités avaient été rassemblés dans les carrefours et que la plupart devaient être très pauvres, le roi ne pouvait pas s’attendre à ce qu’ils eussent tous un habit de noces digne de paraître à sa cour.
Aussi un grand nombre d’interprètes recourent-ils, pour expliquer ce trait, à l’usage oriental d’offrir aux invités un manteau de fête (kaftan) avec lequel ils pouvaient se présenter convenablement à la cour d’un prince. Ce vêtement serait ainsi un don gratuit et celui qui l’aurait méprisé serait sans excuse.
Sur le mot ami, comparez Matthieu 20.13, note.
Il n’eut rien à répondre à la question du roi. Il vient un temps où le pécheur ne trouvera plus d’excuses.
Verset 13
Comparer sur ces derniers mots Matthieu 8.12, note. Après les mots liez-le pieds et mains, le texte reçu, avec C et la plupart des majuscules, ajoute : emportez-le, mots qu’on ne trouve pas dans Codex Sinaiticus, B et les versions.
Verset 14
Puisque la salle des noces fut remplie (verset 10), les élus n’étaient pas en si petit nombre, mais ils le sont toujours, comparés aux multitudes d’appelés. Cet appel est fait de la part de Dieu dans l’intention que celui qui l’entend soit sauvé.
Mais ni l’appel, ni même l’acceptation ne suffisent pour cela, comme le prouve le dernier trait de notre parabole. Il faut de plus un acte de la grâce souveraine de Dieu. Mais cet acte n’est point arbitraire ; Dieu possède le secret de le mettre en harmonie avec la liberté humaine, de telle sorte que celui qui est finalement rejeté l’est par sa faute (verset 12) et que celui qui est sauvé sait qu’il l’est par la pure grâce de Dieu (Éphésiens 1.4 ; Philippiens 2.13).
Jetons maintenant un regard sur le sens de toute la parabole. Le roi qui fait les noces de son fils c’est Dieu (verset 2) et ces noces c’est l’établissement de son règne, qui un jour sera élevé à la perfection. Tout, dans ce royaume, où le pécheur est invité à entrer, est préparé par la libre grâce de Dieu ; le salut est absolument gratuit (verset 4).
La première invitation eut lieu par Jésus-Christ lui-même et par ses apôtres (Meyer), ou en pressant davantage les images de la parabole (Weiss), par les prophètes d’abord (verset 3), puis par Jean-Baptiste et Jésus-Christ (versets 4-6) ; les serviteurs qui la poursuivent plus tard (versets 8-10) sont ses disciples.
Les premiers invités représentent le peuple d’Israël et ses chefs. Leur refus, leur mépris de l’invitation et plus encore la haine violente qu’ils manifestèrent contre le Maître et ses serviteurs, ne justifièrent que trop le terrible châtiment qui vint les atteindre et la destruction de leur ville.
Alors (verset 8) commence une époque toute nouvelle dans le règne de Dieu ; son peuple s’en est montré indigne ; les serviteurs sont envoyés vers les nations païennes, auxquelles ils portent l’invitation et la salle des noces se remplit (versets 9 et 10). Magnifique prédiction de l’avenir (Romains 11.25) !
Cette transformation du règne de Dieu, prévue dans notre parabole, est expressément proclamée par l’apôtre Paul au moment où elle s’accomplit (Actes 13.46).
La première partie de la parabole est dirigée contre les chefs du peuple juif (verset 1, note) ; elle établit un grand contraste entre ce peuple et les païens.
Dans la dernière partie (versets 11-13) la pensée de Jésus se généralise ; la parabole enseigne le caractère intérieur et spirituel du royaume des cieux ; l’homme qui n’avait point un habit de noces représente toute la catégorie de ceux qui sont extérieurement entrés dans le royaume sans que rien ait changé dans les dispositions de leur cœur.
L’habit de noces, c’est la justice intérieure, la sanctification qui s’obtient par la repentance et la foi au Sauveur (Matthieu 5.20 ; Matthieu 6.33). Ils n’ont donc pas tort, les interprètes qui voient dans cet habit de noces Christ lui-même et sa justice dont le pécheur doit être revêtu (Galates 3.27 ; Romains 3.20 et suivants ; comparez Ésaïe 61.10).
Mais la pleine révélation de cette profonde vérité du salut était encore réservée pour le temps qui suivrait la mort rédemptrice du Sauveur. Le terrible châtiment infligé à ce malheureux convive et qui étonne au premier abord, montre la culpabilité de ceux qui, préférant les haillons de leur propre justice à la justice parfaite qui leur est offerte, refusent de soumettre leur cœur irrégénéré à la sanctification, sans laquelle nul ne verra le Seigneur.
Verset 15
La question
Les pharisiens, recourant à la ruse pour perdre Jésus, envoient vers lui de leurs disciples, associés à des hérodiens, qui, en se donnant l’apparence de chercher sincèrement des directions et en saluant Jésus comme un maître qui n’a souci que de la vérité, lui demandent s’il est permis de payer le tribut à César (15-17).
La réponse de Jésus
Jésus, pénétrant leur hypocrisie, demande à voir la monnaie du tribut ; et, leur montrant l’effigie et l’inscription : Rendez à César, leur dit-il, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Ils se retirent, étonnés de cette réponse (18-22).
La lutte dans le temple. Deuxième phase
Versets 15 à 22 — Question des pharisiens et des hérodiens sur le tribut à César
Comparer Marc 12.13-17 ; Luc 20.20-26.
Il parait donc que les pharisiens, députés par le sanhédrin (Matthieu 21.23-45), étaient présents jusqu’ici et ont entendu la parabole qui précède.
Maintenant ils s’en vont et tout le fruit qu’ils retirent de cette instruction, c’est le dessein toujours plus arrêté de perdre Jésus. Ils veulent le surprendre en parole (grec le prendre au piège dans une parole), c’est-à-dire lui arracher par ruse quelque déclaration qui puisse le compromettre (Matthieu 21.23, note).
Luc ajoute : « pour le livrer aux magistrats et à l’autorité du gouverneur ».
Verset 16
Les pharisiens envoient leurs disciples, soit parce qu’ils pensaient qu’ils exciteraient moins de défiance, soit pour ne pas se compromettre eux-mêmes dans cette tentative.
Mais ils s’étaient concertés auparavant avec les hérodiens. Le caractère de ce parti mentionné trois fois dans les évangiles (Marc 3.6 ; Marc 12.13) et dont Josèphe ne parle pas, est discuté.
C’était probablement, non une secte religieuse, mais un parti politique attaché à la dynastie des Hérode, représentée alors par Hérode Antipas, tétrarque de Galilée. Mais tandis que De Wette, Néander, Winer voient dans les hérodiens des partisans de la domination romaine, Keim, Bleek, Weiss les considèrent comme les représentants d’un parti national qui aspirait à voir la Palestine réunie sous le sceptre d’Hérode.
D’après Reuss et M. Godet, les hérodiens, comme les pharisiens, revendiquaient la souveraineté nationale mais les pharisiens la voulaient contre les Romains, les hérodiens par les Romains. On comprend dès lors que ces deux partis, habituellement opposés (Luc 13.31), se soient unis pour poser à Jésus la question du verset 17, question qu’eux-mêmes résolvaient de manière différente.
Ces paroles de flatterie sont destinées à capter la confiance de Jésus. Par la voie de Dieu, ils entendent la vraie religion et la vraie morale, la conduite prescrite par Dieu. Et les deux phrases qui suivent signifient : « ni la crainte des hommes ni le désir d’obtenir leur faveur ne pourront t’engager à manquer à la vérité ».
Verset 17
La question est catégorique ; ce oui ou non exige une réponse claire et nette.
Le tribut ou le cens annuel et par tête se pavait à César, c’est-à-dire à l’empereur, qui était alors Tibère.
Les Juifs haïssaient cet impôt, signe de leur asservissement et ils pensaient ne le devoir qu’aux chefs légitimes de la théocratie. Si donc Jésus décidait la question en faveur du tribut, les pharisiens n’auraient pas manqué d’exciter contre lui la haine et le mépris du peuple en le représentant comme un partisan des Romains, si, au contraire, il se prononçait contre l’impôt les hérodiens auraient témoigné contre lui et l’auraient fait condamner par le procureur romain, comme excitant à la révolte.
Verset 18
Ce mot sévère montre combien Jésus avait pénétré leur malice ou leur méchanceté.
Verset 19
Un denier romain, monnaie dont on se servait pour payer le tribut.
Verset 21
L’image et l’inscription que portait la monnaie qui avait cours dans le pays étaient la preuve palpable de la domination et du droit de César.
Il fallait donc payer l’impôt et remplir toutes les obligations civiles du citoyen envers le souverain. Mais, d’autre part, Dieu restait le souverain de son peuple ; chaque âme porte son image et son inscription ; c’est donc à lui qu’il s’agit de rendre tout ce qui lui est dû, non seulement le tribut pour le service du temple, mais l’honneur l’adoration, le cœur, la vie entière.
Dans ces paroles, Jésus n’examine point la légitimité de la domination romaine ; comme Israélite, il n’y a pas de doute qu’il ne déplorât la conquête, mais il veut que son peuple considère son asservissement comme un châtiment de Dieu et qu’il s’en humilie.
Il pose donc le principe qu’un pouvoir qui existe de fait doit être reconnu comme autorisé ou permis par la Providence divine. Le chrétien est tenu de s’y soumettre et ne peut avoir recours à des moyens illégaux ou violents pour s’y soustraire. Mais aussi cette parole du Sauveur établit la distinction la plus précise entre les deux sphères du temporel et du spirituel, des droits de César et des droits de Dieu. Là où le pouvoir a la prétention d’empiéter sur les droits de la conscience qui sont ceux de Dieu, c’est le cas de redire avec les apôtres : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Actes 5.29).
Verset 22
Même ses adversaires ne peuvent refuser leur admiration à une réponse qui dévoilait la limpide pureté de l’âme de Jésus, qui l’élevait au-dessus du conflit des partis, jusqu’à la région sereine de la vérité. On lui proposait une alternative exclusive entre deux devoirs et il se place à une hauteur qui les concilie dans une pleine harmonie. Aussi les adversaires s’en allèrent sans avoir trouvé dans la réponse de Jésus le moindre prétexte de l’accuser.
Verset 23
La question
Les sadducéens viennent à leur tour poser à Jésus une question captieuse qui leur est suggérée par leurs négations concernant la résurrection. Ils racontent à Jésus l’histoire d’une femme qui, en vertu de la loi du lévirat, a été successivement l’épouse de sept frères et ils lui demandent ironiquement duquel des sept elle sera la femme dans le monde à venir (23-28).
La réponse de Jésus
Jésus leur montre leur erreur qui provient de leur inintelligence des Écritures d’une part, de leur ignorance de la puissance de Dieu d’autre part. À la résurrection, les hommes ne se marieront plus, car ils seront comme les anges. Le fait de la résurrection lui-même est attesté par une parole du Pentateuque : Dieu s’appelle le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; or Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Les foules étaient frappées de cet enseignement (29-33).
Questions des sadducéens sur la résurrection (23-33)
Comparer Marc 12.18-27 ; Luc 20.27-40.
Ce jour-là : à peine Jésus a, par sa sagesse, échappé à un piège de ses adversaires, que déjà un autre lui est tendu. Dans ces journées de lutte suprême, l’inimitié des divers partis qui avaient résolu sa mort ne lui laissait pas de répit. Tantôt ce sont les pharisiens, tantôt les sadducéens qui s’attaquent à lui. Sur ces deux partis politico-religieux, opposés l’un à l’autre, voir Matthieu 3.7, note.
Verset 24
Deutéronome 25.5 et suivants Cette prescription légale, qui avait pour but la conservation des familles et des tribus en Israël, est citée ici en abrégé
Verset 28
Sur une histoire absurde et qui était probablement de leur propre invention, les sadducéens fondent une question plus absurde encore, qui avait pour but à la fois de mettre la doctrine de la résurrection en opposition avec la loi et de la rendre ridicule. La réponse de Jésus va réduire à néant ce double dessein.
Verset 29
L’erreur des sadducéens tenait à deux causes :
Cette dernière erreur est réfutée par le verset 30, la première par les versets 32 et 33. Aujourd’hui encore, toutes les objections qu’on fait à la grande doctrine de la résurrection proviennent de ces deux causes.
Verset 30
À la résurrection signifie : dans l’état où l’homme sera introduit par la résurrection. De ces deux termes se marier et être pris en mariage, le premier se rapporte à l’homme, le second, à la femme.
La comparaison établie entre l’homme et les anges de Dieu (le mot de Dieu manque dans B, D, l’Itala) ne signifie pas qu’il échangera la nature humaine contre la nature des anges, ni que la distinction des sexes aura cessé d’exister, mais simplement que l’homme, doué d’un corps incorruptible (1 Corinthiens 15.42-44), ne pouvant plus mourir, n’aura plus besoin que sa race soit conservée par l’institution du mariage (comparer Luc 20.36).
En général, toutes les relations de la terre, pour autant qu’elles auront été purement humaines, fondées sur « la chair et le sang qui ne peuvent hériter le royaume de Dieu », seront dissoutes. L’union des âmes seule, fondée sur une foi vivante, pénétrée de l’amour divin, qui ne périt jamais, subsistera à toujours dans la perfection.
Verset 32
D’après une variante, il faudrait retrancher le premier de ces mots Dieu et traduire : « Il n’est pas le Dieu des morts ». Le sens resterait exactement le même, mais il est très probable que cette suppression dans Codex Sinaiticus et D, n’est qu’une correction d’après Marc et Luc.
Interprétation profonde et sublime de la parole que Dieu adressa à Moïse près du buisson ardent (Exode 3.6).
Quand cette parole fut prononcée, il y avait des siècles que ces patriarches étaient morts. Or l’Éternel, qui se nommait pourtant leur Dieu ne pouvait pas entendre par là qu’il était le Dieu d’un peu de poussière reposant dans un tombeau, mais le Dieu d’êtres immortels qui vivaient en lui (comparer Luc 20.38 ; voir aussi une pensée semblable dans Hébreux 11.16).
On pourrait objecter que ces paroles prouvent que les patriarches étaient encore vivants et non qu’ils ressusciteraient au dernier jour, mais l’Écriture ignore l’idée païenne d’une immortalité indépendante de la vie en Dieu et dans un état d’esprit pur.
Cette idée, fondée sur un faux spiritualisme, ne saurait être l’objet de l’espérance du chrétien qui sait par la révélation que c’est tout son être, « l’esprit, l’âme et le corps », qui doit être rendu à la parfaite vie (1 Thessaloniciens 5.23 ; comparez 1 Corinthiens 15.20 et suivants). À ce point de vue, seul conforme aux Écritures, la parole divine interprétée par Jésus emportait l’assurance de la résurrection.
Verset 33
La foule qui n’était pas imbue de préjugés, ni aveuglée par de faux systèmes, nous ne lisons pas que les sadducéens eux aussi aient été frappés de son enseignement, bien moins encore qu’ils aient été amenés à la foi.
Verset 34
La question
Les pharisiens ayant appris que Jésus avait réduit les sadducéens au silence, lui envoient l’un d’entre eux qui était légiste et qui lui pose cette question : Quel est le grand commandement dans la loi (34-36) ?
La réponse
Jésus cite les deux grands commandements de l’amour pour Dieu et pour le prochain et ajoute : Toute la loi et les prophètes sont renfermés dans ces deux commandements (37-40).
Question d’un légiste sur le grand commandement (34-40)
Comparer Marc 12.28-34
Les pharisiens, victorieusement repoussés eux-mêmes par le Seigneur (verset 15 et suivants), ont appris que les sadducéens ayant aussi dirigé une attaque contre lui (verset 23 et suivants), ont eu la bouche fermée et s’en sont allés confus.
Là-dessus ils s’assemblent de nouveau, tout heureux, sans doute, que leurs adversaires aient été confondus sur une question qui les divisait, celle de la résurrection et de l’existence des anges.
Aussi chargent-ils l’un d’entre eux (verset 35) d’adresser à Jésus une question moins captieuse que les précédentes. Ils ne désarment pas cependant, car l’expression employée par Matthieu implique, d’après Holtzmann et Weiss, une intention hostile : ils s’assemblent pour se conjurer, se liguer contre Jésus. Ce sont les mêmes termes que Psaumes 2.2 (Septante) et Actes 4.26.
Verset 35
Un légiste était un de ces savants, à la fois théologiens et jurisconsultes, nommés fréquemment scribes ou docteurs de la loi, pour autant qu’ils étaient appelés à enseigner (comparer Matthieu 23.2, note).
D’après Marc (Marc 12.28 et suivants), qui rapporte le dialogue d’une manière plus complète, ce légiste n’aurait pas été animé de dispositions hostiles, car Jésus porte sur lui un jugement favorable.
L’expression pour l’éprouver n’implique du reste pas nécessairement une intention hostile (comparer Jean 6.6).
Peut-être les pharisiens chargèrent-ils ce légiste de porter la parole, précisément parce qu’il était plus modéré que la plupart d’entre eux. Peut-être aussi reçut-il de la présence et de la parole de Jésus une impression sérieuse qui changea les dispositions de son cœur. Et l’un d’entre eux, un légiste, lui demanda, pour l’éprouver : Un légiste était un de ces savants, à la fois théologiens et jurisconsultes, nommés fréquemment scribes ou docteurs de la loi, pour autant qu’ils étaient appelés à enseigner (comparer Matthieu 23.2, note).
D’après Marc (Marc 12.28 et suivants), qui rapporte le dialogue d’une manière plus complète, ce légiste n’aurait pas été animé de dispositions hostiles, car Jésus porte sur lui un jugement favorable.
L’expression pour l’éprouver n’implique du reste pas nécessairement une intention hostile (comparer Jean 6.6).
Peut-être les pharisiens chargèrent-ils ce légiste de porter la parole, précisément parce qu’il était plus modéré que la plupart d’entre eux. Peut-être aussi reçut-il de la présence et de la parole de Jésus une impression sérieuse qui changea les dispositions de son cœur.
Verset 36
Cette question sur l’importance relative des divers commandements de la loi était alors fréquemment débattue parmi les rabbins, mais d’une manière littérale et superficielle, comme toutes les autres questions religieuses. Maître, quel est le grand commandement dans la loi ?
Verset 37
Deutéronome 6.5, cité librement d’après les Septante, qui toujours traduisent le nom de Jéhova, l’Éternel, par le mot de Seigneur.
Aimer Dieu de tout son cœur de toute son âme, de toute sa pensée (en hébreux : force), c’est l’aimer de toutes les puissances de l’être moral ; de sorte que toutes les facultés de l’âme, affections, pensées, volonté, désirs, soient pénétrées dominées par cet amour, qui devient ainsi le mobile unique de toutes les actions, de toute la vie.
Jésus ne dit pas comment l’homme, pécheur et égoïste, parvient à aimer ainsi. C’est à l’Évangile tout entier et bien compris par le cœur, qu’il appartient de nous l’apprendre. Il lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme et de toute ta pensée.
Verset 38
Le texte reçu porte : le premier et le grand.
L’ordre de ces termes, ici rétabli d’après Codex Sinaiticus B, D, les versions, est aussi plus conforme à la question du légiste (verset 36).
Ce commandement de l’amour est le grand et le premier parce qu’il renferme l’accomplissement de tous les autres et qu’il est l’essence même de la vie religieuse et morale (Jean 14.15 ; Jean 15.10 ; 1 Jean 5.3 ; Romains 13.8-10). C’est là le grand et le premier commandement..
Verset 39
Lévitique 19.18. Ce commandement est semblable au premier dans son essence même, en tant que l’amour vrai du prochain n’est qu’une application de l’amour pour Dieu, un reflet de l’amour de Dieu en nous et aussi parce que la pratique de ce commandement accomplit tous nos devoirs, toutes nos obligations envers le prochain.
L’aimer comme soi-même, c’est renverser la barrière qui sépare le moi du toi, l’égoïsme, cause de toutes les divisions, transgression habituelle de ce commandement. L’homme qui aime ainsi son prochain, désire son bonheur comme le sien propre et y contribue selon ses forces, comme s’il s’agissait de lui-même. Un second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Verset 40
Grec : À ces deux commandements est suspendue… C’est-à-dire que tout ce qui est écrit dans la loi et même dans les prophètes (Matthieu 5.17, note) sur les rapports de l’homme avec Dieu et avec son prochain, tient par son essence même à ces deux commandements qui en sont la réalisation vivante.
Par ces paroles Jésus a répondu pleinement a la question du légiste qui ne put que l’approuver de tout son cœur (Marc 12.32).
Cette réponse est aussi très remarquable parce qu’elle montre que, déjà dans l’Ancien Testament, l’amour est le fondement de toute obéissance. C’est là le point central d’union entre les deux alliances. Seulement, par l’Évangile, cet amour a été plus complètement révélé de la part de Dieu et plus abondamment réalise dans le cœur de ses enfants. De ces deux commandements dépend la loi entière, ainsi que les prophètes.
Verset 41
Les pharisiens questionnés par Jésus
Après avoir réduit tous ses adversaires au silence, comme les pharisiens sont encore assemblés, Jésus leur pose à son tour une question sur la filiation du Messie. Ils le disent fils de David (41-42).
Les pharisiens incapables de répondre
Comment alors David l’appelle-t-il son Seigneur ? Leur objecte Jésus, en citant la parole du Psaume. Aucun d’eux ne peut résoudre cette difficulté et personne n’ose plus interroger Jésus (43-46).
La question de Jésus : de qui le Christ est-il le fils ? (41-46)
Comparer Marc 12.35-37 ; Luc 20.41-44.
Les pharisiens s’étaient assemblés quand le légiste posa à Jésus la question précédente (versets 34 et 35). Le Sauveur en profite pour adresser à son tour à ses adversaires une question dont le but n’était point seulement de leur montrer leur ignorance, de les embarrasser et de les forcer au silence (verset 46), mais de réveiller en eux, si possible, une idée plus élevée de celui qu’ils attendaient comme Messie. C’était là précisément le point essentiel sur lequel portaient toutes leurs attaques contre lui.
Quelle est votre opinion sur le Messie que vous attendez ? De qui doit-il être le descendant, selon les prophéties ?
Les pharisiens et le docteur de la loi répondent sans hésiter, conformément aux prophéties qu’ils connaissaient bien. Et tel est aussi l’enseignement du Nouveau Testament (Matthieu 1.1 ; Luc 1.32-69 ; Luc 3.31 ; Romains 1.3 ; 2 Timothée 2.8).
Verset 44
Psaumes 110.1 cité d’après les Septante, conformes à l’hébreu.
Seulement, tandis qu’on lit dans le Psaume et dans la citation qu’en fait Luc 20.43 ces mots : « jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour marche-pied de tes pieds », le vrai texte de Matthieu, ici rétabli, porte sous tes pieds. Marc 12.36 cite de la même manière. Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis sous tes pieds ?.
Verset 45
Puisque David, parlant sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu (grec en esprit), donne au Messie un titre divin et rappelle un oracle de l’Éternel qui lui a dit : Assieds-toi à ma droite, c’est-à-dire prends part à ma puissance et à la domination de l’univers, comment le Messie ne serait-il que le descendant de David selon la chair ?
N’y a-t-il pas contradiction entre sa condition de fils de David et la qualité de Seigneur que David lui-même lui attribue ?
Évidemment une telle question devait élever la pensée des auditeurs de Jésus à l’idée d’un Messie tout autre que le roi politique et terrestre qu’ils attendaient. Elle devait les amener à reconnaître la nature divine du Messie, proclamée déjà par la révélation prophétique (Ésaïe 9.5 ; Michée 5.1-3 ; Zacharie 12.10 ; Malachie 3.1).
Ce n’est qu’en admettant que le Messie, descendant de David selon la chair, était selon l’esprit un être supérieur, divin, qu’ils pouvaient sortir de l’insoluble contradiction dans laquelle Jésus les acculait.
Mais ils eussent perdu par là même tout motif de le condamner comme blasphémateur (Jean 5.18 ; Jean 10.33 ; Matthieu 26.63).
Le silence qu’ils gardent (verset 46) prouve qu’ils ne surent que répondre et peut-être un homme tel que le légiste (Marc 12.34) en prit-il occasion de réfléchir à cette importante question.
Ce récit, soigneusement rapporté par les trois premiers évangélistes, a fourni une abondante pâture à la critique rationaliste. Elle nie que le Psaume 110 soit de David ; elle nie qu’il renferme aucune prophétie messianique, malgré les théologiens juifs qui l’ont toujours rapporté au Messie, malgré les auteurs du Nouveau Testament, qui reconnaissent unanimement le caractère messianique de ce Psaume (Actes 2.34 ; 1 Corinthiens 15.25 et suivants Hébreux 1.13 ; Hébreux 10.13, etc.) ; malgré Jésus lui-même, qui, soit dans notre passage, soit au moment le plus solennel du procès qui devait aboutir à sa condamnation (Matthieu 26.64), s’applique à lui-même la parole du psalmiste. La même critique fait dire à Jésus précisément le contraire de ce qu’il dit, prétendant, par exemple, que tout son raisonnement tend à prouver qu’il ne pouvait pas être fils de David, ou que, s’il était fils de David, il ne pouvait pas être le Messie, etc.
On trouvera une discussion lumineuse et la réfutation de toutes ces erreurs dans le Commentaire sur l’Évangile de saint Luc de M. Godet, Luc 20.41-44.
Verset 46
Plus, jusqu’au grand interrogatoire final (Matthieu 26.57 et suivants).
Ici se termine le ministère de Jésus au milieu de ses adversaires. Et personne ne pouvait lui répondre un mot ; et depuis ce jour-là, personne n’osa plus l’interroger.