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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 21". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/matthew-21.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 21". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-46
Plan du commentaire biblique de Matthieu 21
Les dispositions prises par Jésus
Aux approches de Jérusalem, vers Bethphagé, Jésus envoie deux de ses disciples chercher une ânesse et son ânon. Ainsi fut accomplie la prophétie qui annonçait à la fille de Sion lâarrivée de son Roi (1-5).
Le cortège formé par les disciples et la foule
Les disciples amènent lâânon, le couvrent de leurs vêtements. Jésus sâassied dessus. Lâenthousiasme sâempare de la fouleâ¯; elle jonche la route de vêtements et de branches dâarbres et salue Jésus du cri deâ¯: Hosanna au fils de David (6-9)â¯!
Lâimpression produite à Jérusalem
Toute la ville est émue. Elle se demande qui est Jésus. La foule qui le suit répondâ¯: Câest le prophète, Jésus de Nazareth (10-11)â¯!
Verset 1
La passion (chapitre 21)
Les derniers jours, lâentrée royale à Jérusalem
Versets 1 à 11 â Lâentrée de Jésus à Jérusalem
Comparer Marc 11.1-11â¯; Luc 19.29-44â¯; Jean 12.12-19.
Bethphagé, «â¯maison des figuesâ¯Â», localité inconnue dans lâAncien Testament. Il nâen reste plus aucune trace et on en ignore même la situation précise.
On a pensé que ce nom de Bethphagé désignait, non un village, mais un faubourg de Jérusalem, entre les murs de la ville et le Cédron (Edmond Stapfer, La Palestine Au Temps de Jesus-Christ , pages 66-67), ou bien la banlieue tout entière du côté du mont des Oliviers (Frédéric Godet, commentaire sur Luc 19.29).
Ces opinions se fondent sur le Talmud, qui mentionne plusieurs fois ce nom. Dâautre part, M. Félix Bovet (Voyage en Terre Sainte, 7e édition, p. 202) a observéâ¯:
Il est naturel, dâaprès les récits comparés des évangiles, de le chercher entre Béthanie et Jérusalem. Or cette supposition est appuyée par Schubert (Voyage en Orient, tome II, p. 569 et 571), qui a trouvé au même lieu «â¯des maisons entourées dâarbresâ¯Â». Il les prit dâabord pour Béthanie, mais il y reconnut bientôt la situation de Bethphagé. Il place cette localité sur le col qui sépare les deux sommités du mont des Oliviers.
Sâil en est ainsi, on se demande seulement pourquoi Marc et Luc nomment Bethphagé avant Béthanie, qui, plus à lâest, se trouve en premier sur la route. On ne saurait le dire. Ce qui leur importe, câest de marquer lâapproche du mont des Oliviers et de Jérusalemâ¯; et comme ils ne rapportent pas les séjours de Jésus à Béthanie, ils sont avant tout préoccupés de Bethphagé, où les deux disciples vont être envoyés pour préparer lâentrée à Jérusalem.
Dâaprès les récits des trois premiers évangiles, il semble que Jésus, avec le cortège qui lâaccompagnait, serait allé directement de Jéricho (Matthieu 20.29) à Jérusalem, tandis que, dâaprès la relation de Jean (Jean 12.1), il sâarrêta à Béthanie, au moins un jour et partit de là pour faire son entrée à Jérusalem (verset 12 et suivants). En outre, dâaprès Jean, le repas qui eut lieu à Béthanie et où Jésus fut oint par Marie, eut lieu «â¯six jours avant la Pâqueâ¯Â», tandis que Matthieu (Matthieu 26.6) et Marc (Marc 14.3) paraissent le placer deux jours avant la fête. Jean rectifie sur ce point comme sur dâautres (Jean 3.24) la tradition synoptique.
versets 1b Alors, petit mot que nos versions ordinaires ont cru pouvoir omettre comme superflu et qui a une grande signification. Plusieurs fois Jésus était entré à Jérusalem, mais en silence et comme perdu parmi la fouleâ¯; maintenant, parvenu au terme de son dernier voyage, il ordonne lui-même à ses disciples de lui préparer cette entrée royale par laquelle il prend solennellement possession du royaume quâil va fonder (Marc 11.10). Il sait que son heure est venue, que ceux qui ont cru en lui sont prêts à lâacclamer de leurs hosannasâ¯! (verset 9) et quant à ses adversaires, dont le parti est pris, il nâa plus à ménager leurs préjugés. Moment décisif et tragique dans sa vie.
Verset 3
La bourgade où Jésus envoie ses disciples est sans doute Bethphagé.
La précision de toutes les indications que Jésus donne à ses disciples nous dévoile la parfaite connaissance quâil avait de tout ce quâils allaient rencontrer en sâacquittant de leur mission. Il sait quâils trouveront lâânesse et lâânon dès leur entrée dans la bourgade (aussitôt)â¯; il sait que leur propriétaire, qui sans doute le connaissait, les cédera sans difficulté, parce quâil en a besoin dans ce moment solennel.
Les trois premiers évangiles sont en parfait accord, excepté sur un seul détail. Tandis que Matthieu mentionne, à côté de lâânon, lâânesse, sa mère, Marc et Luc, aussi bien que Jean, ne parlent que de lâânon. Câest que cet ânon sur lequel Jésus devait monter importait seul au récit. Matthieu est ici plus complet. La critique rationaliste a tort de prétendre quâil ajoute ce détail pour se conformer à la prophétie quâil va citer (verset 4) et quâil aurait mal comprise.
Verset 5
Cette prophétie, le Sauveur lui-même voulut lâaccomplir dâune manière littéraleâ¯; aussi Jean (Jean 12.15) en marque-t-il également la réalisation dans son récit.
Matthieu la cite librement dâaprès les Septante et en combinant deux passages des prophètes. Les premiers motsâ¯: Dites à la fille de Sion, sont empruntés à Ãsaïe 62.11. La fille de Sion est un hébraïsme désignant Jérusalem tout entier. La prophétie elle-même est tirée de Zacharie (Zacharie 9.9), où on lit dans lâhébreu «â¯Tressaille de joie, fille de Sion, pousse des acclamations, fille de Jérusalemâ¯! Voici ton Roi vient à toi, juste et victorieux (ou Sauveur), lui pauvre et monté sur un âne et sur un ânon, fils dâune ânesseâ¯Â».
Voici maintenant la citation de Matthieu littéralement traduite dâaprès le vrai texteâ¯: «â¯Voici, ton Roi vient à toi, doux et monté sur un âne et sur un poulain, fils de celle qui est sous le jougâ¯Â», ou dâune bête de somme. Il est évident que, soit dans lâhébreu, soit dans la citation de Matthieu, le motâ¯: et sur un poulain signifieâ¯: câest-à -dire sur un poulain et lâévangéliste, comme le prophète, nâattribue à Jésus quâune seule et même monture. Cette remarque est nécessaire pour prévenir un étrange malentendu attribué à Matthieu par une certaine critique dans lâinterprétation du verset 7 (voir la note).
La pensée du prophète et celle de lâévangéliste, en nous décrivant lâhumble monture du Sauveur au moment de son entrée royale à Jérusalem, est clairement indiquée par leurs expressionsâ¯: ils y voient le signe de la douceur et de lâesprit pacifique, de la pauvreté et de lâabaissement du Messie, au moment même où il aurait pu aspirer à la puissance et à la gloire.
Verset 7
Voici la traduction littérale de ce verset 7â¯: «â¯Ils amenèrent lâânesse et lâânon et ils placèrent sur eux leurs vêtements et il sâassit sur euxâ¯Â». Le bon sens aussi bien que la grammaire veut que ce dernier sur eux se rapporte aux vêtements (à ceux qui étaient sur lâânon) et nullement aux deux animaux, interprétation qui attribuerait à Matthieu, comme se sont hâtés de le faire plusieurs critiques, la pensée grotesque et impossible que Jésus aurait monté les deux bêtes à la fois, ou lâune et lâautre tour à tour.
Le verset 5 prouve assez du reste que telle nâétait pas la pensée de lâévangéliste. Il faut remarquer encore que le vrai texte porteâ¯: il (Jésus) sâassit dessus, tandis que la fausse variante du texte reçu ditâ¯: ils (les disciples) lâassirent dessus.
Verset 8
Ces démonstrations se pratiquaient dans lâantiquité pour rendre à un roi des honneurs extraordinaires (2 Rois 9.13).
Verset 9
Ces vives acclamations qui sâadressaient au fils de David, câest-à -dire au Roi-Messie, avaient dans lâesprit de la foule qui les faisait entendre un sens éminemment religieux et prophétique, en ce quâelles étaient empruntées au Psaumes 118.25-26.
Ce magnifique psaume qui se chantait à la fête des tabernacles, était devenu en général un cantique de réjouissance pour toutes les occasions solennelles et heureuses.
Le motâ¯: Hosanna (Hébreuxâ¯: hoschia na) signifieâ¯: sauve, je te prie. Les motsâ¯: dans les lieux très hauts faisaient monter ce vÅu, cette prière jusquâau trône de Dieu (Luc 2.14) jusquâau plus hauts cieux (Ãphésiens 4.10) dâoù descendait celui qui vient au nom du Seigneur.
Verset 11
Toute la ville fut mise en émoi par cet immense cortège et par les acclamations quâil faisait entendre.
La questionâ¯: Qui est celui-ciâ¯? venait de ceux des habitants de Jérusalem qui ne connaissaient point encore Jésusâ¯; et la réponse qui suit était donnée par les foules qui lui faisaient cortège en lui rendant hommage. Comme la plupart de ceux qui composaient ces foules venaient de la Galilée, ce nâétait pas sans un certain orgueil national quâils annonçaient, comme originaire de leur province, le grand prophète, prédit par les Ãcritures et manifesté comme tel par toute sa vie.
Ainsi fut atteint lâun des buts de cette entrée triomphale de Jésus à Jérusalem. Il y fut acclamé en présence de cette population qui nâavait fait aucune attention à sa parole et à ses Åuvres. Mais, en même temps, les caractères de cette entrée royale étaient propres à détruire les fausses espérances messianiques de son peuple. Et ce ne fut quâaprès sa résurrection et son retour dans la gloire, que ses disciples eux-mêmes comprirent toute la spiritualité et la grandeur divines de son éternelle royauté.
Verset 12
Les vendeurs chassés
Jésus chasse vendeurs et acheteurs du temple et leur reproche dans des termes empruntés aux prophètes de profaner la maison de Dieu (12-13).
Guérisons opérées
Jésus guérit des aveugles et des boiteux (14).
Louanges des enfants et protestations des autorités
Les grands sacrificateurs émus des actes dont ils sont témoins, indignés des hosannas des enfants, invitent Jésus à faire taire ceux-ci. Jésus réplique par la parole du Psaume qui affirme que de la bouche des enfants Dieu tire sa louange. Puis il les laisse et se retire à Béthanie (15-17).
Dans le lieu sacré (hieron), comprenant le temple et toutes ses dépendances, tandis que le temple proprement dit (naos) désignait le sanctuaire et le lieu très saint.
Les motsâ¯: de Dieu manquent dans Codex Sinaiticus, B et les versions égyptiennesâ¯; mais il parait que Matthieu les a ajoutés avec intention pour relever le caractère sacré du lieu quâil nous montre profané par un trafic illicite.
Comparer Marc 11.11 note.
Cette scène se passe dans le parvis extérieur du temple, appelé le parvis des Gentils, parce que les païens eux-mêmes y avaient accès. Là sâétaient établis ceux qui vendaient des victimes, de lâencens, de lâhuile, du vin et tout ce qui était nécessaire aux sacrifices.
Les changeurs opéraient lâéchange des monnaies étrangères contre celle du pays, en particulier contre les didrachmes avec lesquelles il fallait payer le tribut du temple. Le bruit qui se faisait dans cette enceinte, les fraudes qui sây commettaient, profanaient le saint lieu et troublaient là dévotion des fidèles.
Jésus, faisant usage de son autorité messianique (Malachie 3.1-2), purifie donc la maison de Dieu et donne en même temps à son action une signification symbolique profonde (1 Corinthiens 3.16-17â¯; Ãphésiens 2.21).
Il nâest point nécessaire de voir un miracle dans lâobéissance de cette foule qui se laisse expulser ainsi par lâautorité de Jésus. Lâimpression que produit sur elle sa majesté divine perçant au travers de son humilité, fait que chacun cède devant lui (comparez Jean 18.6), mais Jésus ne fait usage de sa puissance que pour purifier le templeâ¯; après cet acte dâautorité, il revient à son humble ministère de dévouement et dâamour.
Verset 13
On lit dans Ãsaïe 56.7 «â¯Ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuplesâ¯Â»â¯; et dans Jérémie 7.11 «â¯Est-ce à vos yeux une caverne de brigands, cette maison qui est appelée de mon nomâ¯Â»â¯?
Jésus combine librement ces deux paroles des prophètes et en fait un reproche sévère à lâadresse de ces trafiquants du temple, auxquels il ne craint pas dâappliquer lâépithète employée par Jérémie.
Quant à la citation dâÃsaïe, elle est dâautant plus frappante que ce sont tous les peuples (les Septante traduisentâ¯: toutes les nations), ainsi les Païens eux-mêmes, qui doivent regarder le lieu sacré comme une maison de prière, au lieu de le profaner.
Le fait que raconte ici Matthieu, de concert avec Marc et Luc et quâils placent à la fin du ministère de Jésus, doit-il être identifié avec celui que rapporte Jean (Jean 2.14 et suivants), ou doit-il en être distinguéâ¯? En dâautres termes, Jésus a-t-il deux fois purifié le temple où est-ce là une seule et même action placée par les évangélistes à deux époques si distantes lâune de lâautreâ¯? Câest là une question sur laquelle les opinions des interprètes ont toujours différé, depuis les temps des Pères jusquâà nos jours.
Malgré les apparences contraires, il est assez certain quâon ne peut identifier ces deux récits. Comment, en effet, attribuer aux évangélistes une erreur chronologique si énorme sur un fait si facile à constaterâ¯?
En outre, les paroles de Jésus, qui, dans lâune et lâautre de ces occasions, sont le point saillant du récit, sont absolument différentes, ce qui accuse deux événements distincts.
Enfin, si lâon considère que le récit de Marc avec les détails précis quâil renferme doit remonter à un témoin oculaire (Pierre), on est forcé dâadmettre que cet événement eut bien lieu à lâentrée de la semaine sainte. Et dâautre part, si le quatrième Ãvangile a pour auteur lâapôtre Jean, il ne peut faire erreur en plaçant une expulsion des vendeurs au commencement du ministère de Jésus (voir les commentaires de M. Godet sur Luc 19.45-46 et sur Jean 2.22).
Verset 14
Matthieu a seul conservé la mention de ces guérisons et du dialogue qui suit avec les principaux sacrificateurs (voir toutefois Jean 2.23).
Verset 16
Les merveilles que Jésus avait faites (ce mot ne se trouve quâici dans le Nouveau Testament, il signifie des choses dignes dâétonnement ou dâadmiration) étaient la purification du temple et les guérisons racontées au verset 4.
Cela déjà eût suffi pour indigner les sacrificateurs et les scribes. Mais ce qui les irrite surtout ce sont les cris de ces enfants, échos joyeux des acclamations au milieu desquelles Jésus avait fait son entrée à Jérusalem.
La question de ces adversairesâ¯: Entends-tu ce quâils disentâ¯? est à la fois un reproche et un appel à lâhumilité de Jésus. Peux-tu souffrir ces adulations qui profanent le templeâ¯?
Psaumes 8.3, cité littéralement dâaprès les Septante qui diffèrent peu de lâhébreu. Avec un sentiment poétique et vraiment religieux, le psalmiste voit dans ces premiers signes dâintelligence et dâamour que donnent les petits enfants, une louange de Dieu. à plus forte raison Jésus pouvait-il en voir une très touchante dans les hosannas de ces enfants plus âgés qui lâentouraient dans le temple. Ceux-ci adressaient leurs hommages au Messieâ¯; mais comme ce Messie se savait Fils et représentant de Dieu, il nâhésite pas à admettre que ces hommages glorifient Dieu même (Jean 5.23â¯; Jean 13.31â¯; Jean 14.13).
La suite de la parole des Psaumes que Jésus cite estâ¯: «â¯Ã cause de tes adversaires, pour réduire au silence lâennemi et le vindicatifâ¯Â». Jésus supprime ces mots par ménagement pour ses interlocuteurs, mais ils connaissaient assez les Ãcritures pour achever dâeux-mêmes la citation.
Verset 17
Probablement dans la famille de Lazare, que Jésus avait visitée en se rendant à Jérusalem. Câest ici que parait pour la première fois dans notre Ãvangile ce nom de Béthanie, devenu si célèbre par la résurrection de Lazare.
Câétait une bourgade située à quinze stades ou trois quarts de lieue au sud-est de Jérusalem (Jean 11.18), sur le penchant oriental du mont des Oliviers (Marc 11.1â¯; Luc 19.29). Aujourdâhui on trouve à la place occupée jadis par Béthanie un pauvre village habité par des Arabes et des chrétiens et nommé El Aziriyeh (de El Azir, Lazare). Voir Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition, p. 203 et Philippe Bridel, La Palestine Illustrée, II
Verset 18
La malédiction
Le lendemain matin, Jésus, retournant à la ville, avait faim et voyant un figuier, il sâen approche, mais ne trouve que des feuillesâ¯; il dit alorsâ¯: Que jamais tu ne portes plus aucun fruitâ¯! Le figuier sèche aussitôt (18-19).
La puissance de la foi
Les disciples sâécrient avec étonnementâ¯: Comment ce figuier a-t-il ainsi séchéâ¯? Jésus leur répondâ¯: Si vous aviez de la foi, vous feriez de plus grandes choses. Tout ce que vous demanderez en priant vous sera accordé (20-22).
Le figuier maudit
Versets 18 à 22 â Le figuier maudit, symbole des destinées dâIsraël
Dans ce qui précède, Matthieu, selon son habitude de grouper les faits, sans égard à la chronologie, raconte de suite lâentrée de Jésus à Jérusalem et la purification du temple, puis ajoute lâhistoire du figuier maudit.
Marc, dont le récit est plus exact, place lâhistoire de ce figuier avant la purification du temple, celle-ci nâayant eu lieu que le lendemain de lâentrée triomphale.
Verset 19
On sait que le figuier produit ses fruits avant ses feuilles. Jésus, quoique ce fut alors le printemps, voyant cet arbre couvert de feuilles, pouvait donc sâattendre à y trouver de ces figues précoces que les Orientaux nomment boccores, bien que la maturité régulière nâeût lieu quâau mois de juin.
Câest ce qui explique lâobservation de Marc (Marc 11.13), que «â¯ce nâétait pas la saison des figuesâ¯Â» (voir la note). De plus ce figuier était seul de son espèce (grec un seul) sur le bord de la route.
Quant à la manière dâagir du Sauveur en cette occasion, il est évident que son intention nâétait pas de prononcer une malédiction sur un objet animé et partant irresponsable, mais de reprocher à son peuple, par une action symbolique, la stérilité de sa vie morale. Cet acte a donc la même signification que la parabole du figuier stérile (Luc 13.6 et suivants).
Après avoir donné cet avertissement par un symbole, Jésus va le répéter dans des discours qui en seront le sérieux commentaire (verset Matthieu 21.28-44â¯; Matthieu 22.1-14). Câest ainsi que, dans son ardent amour des âmes, il sâefforce, durant les derniers moments qui lui restent, de réveiller au sein de son peuple les consciences qui pouvaient lâêtre encore.
Verset 20
Cette question des disciples, aussi bien que leur étonnement montre quâils virent dans ce qui arriva au figuier un miracle produit par la parole et la volonté de leur Maître. Câest donc sans aucun fondement quâune certaine exégèse suppose que le figuier était déjà presque mort. On ne saurait non plus voir dans ce récit un mythe que la tradition évangélique aurait tiré de la parabole du figuier.
La question des disciples prouve quâils sâarrêtèrent bien plus au fait extérieur de ce miracle quâà sa signification symbolique.
Verset 22
Les disciples ont demandé comment sâétait fait ce miracle. Or Jésus ne répond jamais à des questions de pure curiositéâ¯; et, au fond, il nây avait point là dâexplication à donnerâ¯; mais comme lâétonnement des disciples était évidemment causé par la puissance que Jésus venait de déployer, câest à cette pensée quâil répond en leur déclarant avec solennité (en vérité) que par le moyen dâune foi ferme, vivante, exempte de tout doute, ils feraient des Åuvres pareilles et même de plus grandes (comparer Marc 11.21, note). Une telle foi produirait en eux la vraie prière, faite avec foi (grec en croyant), à laquelle rien nâest impossible (comparer Matthieu 17.20, note).
Toutefois, en faisant de la foi la condition de lâexaucement, Jésus exclut tout arbitraire dans lâemploi de cette puissance extraordinaire. Celui qui prie en croyant, prie «â¯au nom de Jésusâ¯Â» (Jean 14.13) câest-à -dire en étant dirigé par son Esprit.
Verset 23
Jésus questionné sur son autorité
Jésus enseignant dans le temple, une députation vient lui demander par quelle autorité il agissait. Jésus leur répond par une questionâ¯: Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommesâ¯? Les adversaires, craignant soit dâêtre convaincus dâinconséquence, soit de se compromettre auprès du peuple qui tenait Jean pour un prophète, répondentâ¯: Nous ne savons. Alors Jésus refuse aussi de répondre sur lâorigine de son autorité (23-27).
La parabole des deux fils
Après avoir repoussé lâattaque, Jésus prend lâoffensive, en caractérisant la conduite de ses adversaires dans la parabole suivanteâ¯: Un homme a deux fils quâil invite à aller travailler dans sa vigneâ¯; lâun refuse dâabord, mais sâétant repenti, il y vaâ¯; lâautre dit avec empressementâ¯: Oui, seigneurâ¯! Mais nây va point. Lequel a fait la volonté de son pèreâ¯? Ils sont contraints de répondre que câest le premier. Jésus leur applique alors directement la parabole en leur disantâ¯: Les péagers et les femmes de mauvaise vie vous devancent dans le royaume de Dieu, car ils ont cru à la prédication de Jean-Baptiste, mais vous, vous nây avez point cru et vous ne vous êtes point repentis à leur exemple (28-32).
La parabole des vignerons
Dans cette seconde parabole, Jésus représente la conduite des chefs du peuple dans le passé, le présent et lâavenirâ¯: Un maître de maison planta une vigne, y donna tous ses soins puis la loua à des vignerons. La saison des fruits étant venue, il envoya ses serviteurs pour les recevoirâ¯; mais les vignerons les maltraitèrent. Il en envoya dâautres qui furent maltraités encore. Enfin il leur envoya son propre fils, pensant quâil serait respecté. Mais les vignerons, voyant en lui lâhéritier, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent pour sâemparer de son héritage. Que fera donc le maîtreâ¯? à cette question, les auditeurs de Jésus répondent eux-mêmesâ¯: Il fera périr ces misérables et louera la vigne à dâautres. Câest ainsi, reprend Jésus, en appuyant sa déclaration dâune parole de lâÃcriture, que le royaume de Dieu vous sera ôté et quâil sera donné à une nation qui en produira les fruits (33-44).
Lâeffet produit
Les sacrificateurs et les pharisiens comprennent alors que câétait dâeux-mêmes que Jésus parlaitâ¯; ils cherchent à se saisir de lui, mais ils craignent le peuple (48-46).
Comparer Marc 11.27-33â¯; Luc 20.1-8.
La grande lutte dans le temple entre Jésus et ses adversaires commence. Le peuple en suit les péripéties avec intérêt. Sa faveur met momentanément Jésus à lâabri des entreprises de ses ennemis. Le but de ceux-ci, dans les questions quâils lui posent, est de lâamener à des affirmations qui lui aliéneront la sympathie de la foule et pourront aussi servir de motifs de condamnation.
Les principaux sacrificateurs et les anciens faisaient partie du sanhédrin, le conseil souverain, qui avait la plus haute autorité en matière civile et religieuse. Ils viennent à Jésus comme députation officielle.
Leur double question est très préciseâ¯: Quelle est ton autoritéâ¯? Et de qui la tiens-tuâ¯? Nous, semblent-ils dire, nous ne tâavons point donné dâautoritéâ¯: es-tu donc un envoyé direct de Dieuâ¯?
Mais quâentendent-ils par ces choses que Jésus faisait et qui les offusquentâ¯? Ãtait-ce son enseignement, dans lequel ils viennent lâinterrompre, ou toute son action à Jérusalem depuis son entrée royale dans cette ville, ou enfin et surtout la purification du temple (verset 12 et suivants)â¯?
Les interprètes se divisent sur ce point, mais il nây a pas de doute que ce dernier acte dâautorité ne fût le principal grief des membres du sanhédrin. Ils espéraient que Jésus déclarerait quâil avait le droit de faire la police dans le temple, parce quâil sây trouvait dans la maison de son Père (Luc 2.49), étant le Fils de Dieu. Ils savaient quelle répugnance le peuple avait toujours montrée à accepter de Jésus une affirmation catégorique de sa divinité (Jean 5.18â¯; Jean 8.59â¯; Jean 10.31-39).
En la lui arrachant à ce moment, ils pensaient ébranler, ruiner peut-être du coup sa popularité.
Verset 24
Grecâ¯: Je vous demanderai, moi aussi, un seul mot ou une seule parole.
Verset 25
Cette question de Jésus correspondait exactement à la leur. Elle nâétait nullement un faux-fuyant ni une manière de les réduire au silence, mais un trait pénétrant de vérité jeté dans leur conscience.
Si en effet le baptême de Jean, câest-à -dire tout son ministère au sein dâIsraël, était de Dieu, alors lâautorité de Jésus ne pouvait être douteuse.
Car Jean lui avait rendu témoignage par le Saint-Esprit (Jean 1.19-34). De plus, le baptême de Jean était un baptême de repentance administré à ceux que sa prédication avait convaincus de péché. Si donc les chefs du peuple avaient cru à cette prédication, sâils sâétaient repentis, ils auraient cru aussi au Sauveur annoncé par Jean.
La question de Jésus était embarrassante pour ses adversaires. Sâils voulaient contester lâautorité de Jésus, ils devaient nier que Jean fut un envoyé de Dieu. Mais cette réponse, ils ne pouvaient y avoir recours (verset 26).
Verset 27
Les membres du sanhédrin se retirent à lâécart et se mettent à raisonner entre eux.
Ils se débattent entre les deux termes du dilemme que Jésus leur a posé. Ils ne trouvent dâautre issue que dâavouer leur ignorance et leur incompétence à se prononcer sur lâune des plus importantes manifestations religieuses de leur temps.
La crainte de la foule les retient de se déclarer ouvertement contre Jean-Baptiste. La vénération dont le peuple entourait la mémoire du prophète était si profonde, quâune telle attitude leur eût fait courir les plus grands risquesâ¯; ils sont forcés de se direâ¯: «â¯Tout le peuple nous lapideraâ¯Â» (Luc 20.6).
Ils se réfugient donc dans cette défaiteâ¯: Nous ne savonsâ¯; aveu humiliant pour eux, les conducteurs spirituels de la nationâ¯; car leur devoir sacré eût été dâexaminer la mission de Jean et de la recommander au peuple ou de sây opposer, selon quâelle était de Dieu ou des hommes.
Quelle confusion pour ces hommes et quel jugement de Dieu dans ce refus.
Verset 31
Le manuscrit B et quelques versions intervertissent lâordre de ces deux fils, en sorte que celui qui se repent et obéit serait le second. La réponse (verset 31) est alorsâ¯: Le dernier.
Quelques critiques et exégètes préfèrent cette leçon.
Matthieu seul a conservé cette courte mais frappante parabole par laquelle Jésus, après avoir contraint ses adversaires à avouer quâils étaient incompétents pour le juger (verset 27), les oblige à se juger eux-mêmes et à prononcer leur propre condamnation.
Il y a dans ces termes choisisâ¯: deux enfants, mon enfant, lâexpression de la tendresse du père comme aussi du droit quâil a dâêtre obéi. Câest par amour quâil les invite à aller travailler à sa vigne, qui est le royaume de Dieu (verset 33 et suivantsâ¯; Matthieu 20.1 et suivants).
Le premier, dâabord insensible à cet amour, refuse nettement, franchement. Mais, bientôt, pénétré dâune sincère repentance, il y va et ne travaille quâavec plus dâardeur.
Lâautre, au contraire, répond sans hésiterâ¯: Oui, seigneur (grec, moi, seigneur)â¯; moi, bien différent de mon frère, jây vaisâ¯; mais malgré cette prompte obéissance des lèvres, malgré ce mot respectueux de seigneur il nây alla point.
Quelle psychologie profonde dans ce contrasteâ¯! Une première résistance à la volonté de Dieu laisse beaucoup plus dâespoir pour le salut dâune âme que cette lâche indifférence, toujours prête à dire oui, mais qui nâa aucune énergie pour obéir (Apocalypse 3.16). Jésus, par la question qui termine son récit, tire de la bouche même de ses interlocuteurs la confession de cette vérité.
Verset 32
Jésus fait brusquement lâapplication de cette parabole à ses auditeurs.
Le premier des deux fils représente ces grands pécheurs qui avaient dâabord résisté aux commandements de Dieu, mais qui, à la voix puissante de Jean-Baptiste (verset 32), sâétaient repentis et convertis.
Le second fils est lâimage de ces pharisiens qui paraissaient accepter toute la loi de Dieu et sây soumettre, mais qui, par leur formalisme, nâen vivaient pas moins pour le monde et ses convoitises. Même la prédication de Jean-Baptiste ne put vaincre leur endurcissement et leur orgueil. Bien plus, lâexemple de tant de pécheurs repentants resta sans influence sur eux.
En effet, il faut lire, dâaprès B et les versetsâ¯: «â¯Mais vous, ayant vu cela, vous ne vous êtes pas même repentis ensuiteâ¯Â». Les motsâ¯: dans la voie de la justice, caractérisent a la fois la vie et le ministère de Jean-Baptiste, qui furent tous deux une proclamation de la justice divine. Une telle prédication est dans tous les temps le seul moyen de réveiller les consciences et dâamener les pécheurs à se repentir.
Verset 33
Comparer Marc 12.1-12â¯; Luc 20.9-19. Lâidée de cette parabole et plusieurs détails sont empruntés à Ãsaïe 5.1 et suivants. On sait combien le Seigneur aimait à rattacher ses enseignements à lâAncien Testament. Mais la similitude est admirablement développée en vue du but que Jésus se proposait. Ce but est évidentâ¯: après avoir reproché aux membres du sanhédrin qui lâécoutaient (verset 23) leur impénitence, Jésus va leur faire sentir, par cette tragique histoire, leur culpabilitéâ¯; après les avoir amenés à prononcer leur propre jugement (verset 31), il va les juger à son tour en leur retraçant la conduite inique des chefs dâIsraël dans tous les temps. Eux-mêmes combleront la mesure de ces iniquités par le meurtre de celui qui leur parle (verset 39).
Une haie ou clôture servait à protéger la vigne contre toute dévastation du dehors. Le pressoir se creusait, chez les Orientaux, dans la vigne même. Il se composait de deux bassins superposés, dont lâun servait à recevoir les raisins quâon y jetait pour être foulésâ¯; lâautre, placé en dessous, était destiné à recueillir le moût qui y coulait. Enfin la tour était un édifice de garde, bâti au milieu du vignoble et dâoù lâon pouvait le surveiller tout entier. Il nâest pas nécessaire de chercher à ces traits, qui ornent le récit et donnent à la parabole un caractère si pittoresque, un sens symbolique. Ils servent, dâune façon générale, à montrer que le maître de la vigne ne lui épargne aucun soin.
Grecâ¯: il la remit à des agriculteurs et sâexpatria (voir lâexplication de la parabole verset 43, note). Cela ne veut pas dire que ces agriculteurs auraient à payer en argent le produit annuel de la vigneâ¯; le maître avait conclu avec eux un marché pour la culture de sa vigneâ¯; il devait recevoir tout ou partie de ses produits en nature (verset 34).
Verset 34
Ses fruits, auxquels il a droit, qui lui sont dus, en vertu du contrat. Câest à tort quâon traduit ordinairement parâ¯: «â¯les fruits de la vigneâ¯Â».
Verset 35
Battre, tuer, lapiderâ¯: gradation dans la méchanceté jusquâà un supplice cruel.
Verset 37
Le maître avait bien le droit de sâattendre à ce respect, car il leur envoie son «â¯fils unique, son bien-aiméâ¯Â» (Marc 12.6, noteâ¯; comparez Hébreux 1.1-2).
Verset 39
Jusquâici les vignerons ont maltraité et tué les serviteurs du maître, afin de ne pas lui livrer ses fruitsâ¯; maintenant quâils tiennent lâhéritier, ils pensent quâen le mettant à mort, rien ne pourra sâopposer à ce quâils prennent possession de son héritage.
Les motsâ¯: ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent, servent à décrire vivement cette scène tragique et il est douteux quâil faille y voir une prédiction du fait que Jésus fut crucifié hors de Jérusalem (voir Marc 12.8, note).
Verset 41
Comparer verset 43. Jésus, par une question directe, force ses adversaires à prononcer sur eux-mêmes la terrible sentence quâont méritée les vignerons.
Le moment nâest pas éloigné où le peuple entier en fera autant pour son propre compte (Matthieu 27.25)â¯; et lâon sait avec quelle effroyable rigueur cette sentence fut exécutée quarante ans plus tard.
Dans Marc et Luc, câest Jésus lui-même qui fait la question et la réponse. Le récit de Matthieu est plus dramatiqueâ¯: la conscience des interlocuteurs de Jésus les force à prononcer la condamnation des vignerons, câest-à -dire leur propre condamnation.
Câest encore Matthieu seul qui a conservé ce rapprochement de termes, qui fait ressortir combien la condamnation est à la fois sévère et méritéeâ¯: Il fera périr misérablement ces misérables. Mais ces mots, dans la bouche des adversaires, prouvent quâils ne sâétaient pas encore reconnus dans la personne des vignerons.
Verset 42
Psaumes 118.22, cité dâaprès les Septante.
Par ces paroles des Ãcritures, si connues de ses auditeurs et que Jésus sâapplique à lui-même, il veut faire sentir aux chefs de la théocratie quel est ce fils de la parabole qui a été rejeté, mis à mort par les vignerons. Eux-mêmes sont les constructeurs insensés et coupables qui ont réprouvé la pierre de lâangle.
Cette pierre, dans lâimage employée par le psalmiste, est celle qui, placée comme fondement à lâangle dâun bâtiment, supporte deux murs et soutient tout lâédifice. Voilà ce quâest Jésus-Christ dans le temple spirituel qui va sâélever à la gloire de Dieu.
Cette destinée glorieuse, qui fait contraste avec sa réjection par les hommes, est lâÅuvre et la volonté expresse de lâÃternel et restera lâobjet de lâadmiration des siècles (comparer Ãsaïe 28.16, Actes 4.11â¯; Romains 9.33â¯; 1 Pierre 2.6).
Verset 43
Application directe du verset 41 et de la parabole tout entière.
Ces motsâ¯: je vous dis, vous sera ôté, désignent nettement les adversaires que Jésus avait devant lui comme étant les vignerons de la parabole et les constructeurs qui ont rejeté la pierre de lâangle. Et telle est la raison de la sentence quâil prononce (câest pourquoi).
Pour en bien comprendre la signification, il faut jeter un regard sur lâensemble de la parabole. Le maître de maison qui planta une vigne et y donna tous ses soins, câest Dieu qui, dans sa grande miséricorde, fonda sur cette terre plongée dans les ténèbres par suite du péché, un royaume de vérité, de justice et de paix. Il le confia à son peuple dâIsraël, en particulier aux chefs de la théocratie juive. Il avait le droit dâen attendre et dâen exiger les fruits, fruits de la vie religieuse et moraleâ¯: reconnaissance, amour, obéissance, sainteté.
Les serviteurs quâil envoya à diverses reprises pour recueillir ces fruits sont ses saints prophètes, qui, hélasâ¯! Furent de tout temps rejetés par le grand nombre, persécutés, mis à mort (Matthieu 5.12â¯; Matthieu 23.31-37â¯; Hébreux 11.35-38).
Quant au fils que le maître de maison envoya ensuite dans son immense amour (Jean 3.16), lâÃvangile tout entier nous dit qui il est et nous lâentendons, dans cette parabole même, prédire sa réjection et sa mort. Les chefs de la théocratie de son temps eurent, malgré leur incrédulité, le pressentiment quâil était lâhéritier et quâen le mettant à mort ils resteraient les maîtres et les possesseurs du royaume. Mais eux-mêmes, en prononçant sur les vignerons ce double jugement, que la vigne leur serait ôtée et quâils périraient misérablement, proclamèrent leur propre condamnation.
Et câest cette sentence que Jésus confirme par ces motsâ¯: le royaume de Dieu vous sera ôté, vous en serez exclus et il sera donné, par pure grâce, à une nation, peuple de Dieu choisi du sein de tous les peuples, qui en produit les fruits. Jésus ne dit pasâ¯: produira, selon nos versions. Il parle au présent, parce que déjà il voit sous ses yeux les premiers fruits de ce nouveau royaume. On sait comment cette prophétie fut accomplie par la destruction de Jérusalem et la ruine de la théocratie juive et par lâétablissement du royaume de Dieu parmi les nations païennes. La parabole des vignerons, comme tant dâautres déclarations, montre que tout lâavenir de son règne était devant les yeux du Sauveur.
Verset 44
Grecâ¯: le réduira en poussière, le dispersera comme de la poussière, ou plus littéralement encore, le criblera, vannera. Israël sera châtié non seulement en ce que le royaume lui sera enlevé, mais en ce que lui-même sera détruit. Ce verset exprime le côté positif et terrible du châtiment, dont le verset 43 indique le côté négatif.
Lâimage employée est présentée sous deux faces différentes.
Dâabord la pierre est considérée comme gisant sur le sol et lâincrédulité aveugle vient sây briser (Ãsaïe 8.14-15). Câest le Sauveur dans son état dâhumiliation.
Ensuite, cette même pierre est considérée comme tombant sur les rebelles et les réduisant en poussière, câest le Sauveur dans sa gloire exerçant le jugement (Daniel 2.34).
Mais ces paroles, qui se retrouvent littéralement dans Luc à la suite de la même parabole, ne paraissent pas à leur place dans Matthieu. La parabole semble en effet terminée avec verset 43.
Aussi Griesbach, Lachmann, Tregelles, Westcot et Hort révoquent-ils en doute le verset 44, tandis que Tischendorf le supprime tout à fait. Il est vrai que ces critiques se fondent sur D seulement et sur les indications de quelques Pères, en particulier dâOrigène. Dâautres trouvent ces autorités insuffisantes. B. Weiss déclare le verset 44 certainement authentiqueâ¯; sâil avait été pris dans Luc, on lâaurait introduit après le verset 42.
Verset 46
Ainsi, lâannonce des plus redoutables jugements de Dieu, clairement comprise par ceux qui lâentendent, vient se heurter à leur endurcissement et ne fait quâexciter leur haine et leurs desseins meurtriers. Ce triste résultat des discours qui précèdent inspira à Jésus la parabole du Matthieu 22.1 et suivants