Lectionary Calendar
Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-46
Plan
3>Jésus questionné sur son autorité
Jésus enseignant dans le temple, une députation vient lui demander par quelle autorité il agissait. Jésus leur répond par une question : Le baptême de Jean était-il du ciel ou des hommes ? Les adversaires, craignant soit d’être convaincus d’inconséquence, soit de se compromettre auprès du peuple qui tenait Jean pour un prophète, répondent : Nous ne savons. Alors Jésus refuse aussi de répondre sur l’origine de son autorité (23-27).
3>La parabole des deux fils
Après avoir repoussé l’attaque, Jésus prend l’offensive, en caractérisant. la conduite de ses adversaires dans la parabole suivante : Un homme a deux fils qu’il invite à aller travailler dans sa vigne; l’un refuse d’abord, mais s’étant repenti, il y va; l’autre dit avec empressement : Oui, seigneur ! Mais n’y va point. Lequel a fait la volonté de son père ? Ils sont contraints de répondre que c’est le premier. Jésus leur applique alors directement la parabole en leur disant : Les péagers et les femmes de mauvaise vie vous devancent dans le royaume de Dieu, car ils ont cru à la prédication de Jean-Baptiste, mais vous, vous n’y avez point cru et vous ne vous êtes point repentis à leur exemple (28-32).
3>La parabole des vignerons
Dans cette seconde parabole, Jésus représente la conduite des chefs du peuple dans le passé, le présent et l’avenir : Un maître de maison planta une vigne, y ’donna tous ses soins puis la loua à des vignerons. La saison des fruits étant venue, il envoya ses serviteurs pour les recevoir; mais les vignerons les maltraitèrent. Il en envoya d’autres qui furent maltraités encore. Enfin il leur envoya son propre fils, pensant qu’il serait respecté. Mais les vignerons, voyant en lui l’héritier, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent pour s’emparer de son héritage. Que fera donc le maître ? À cette question, les auditeurs de Jésus répondent eux-mêmes : Il fera périr ces misérables et louera la vigne à d’autres. C’est ainsi, reprend Jésus, en appuyant sa déclaration d’une parole de l’Écriture, que le royaume de Dieu vous sera ôté et qu’il sera donné à une nation qui en produira les fruits (33-44).
3>L’effet produit
Les sacrificateurs et les pharisiens comprennent alors que c’était d’eux-mêmes que Jésus parlait; ils cherchent à se saisir de lui, mais ils craignent le peuple (48-46).
Comparer Marc 11:27-33; Luc 20:1-8.
La grande lutte dans le temple entre Jésus et ses adversaires commence. Le peuple en suit les péripéties avec intérêt. Sa faveur met momentanément Jésus à l’abri des entreprises de ses ennemis. Le but de ceux-ci, dans les questions qu’ils lui posent, est de l’amener à des affirmations qui lui aliéneront la sympathie de la foule et pourront aussi servir de motifs de condamnation.
Les principaux sacrificateurs et les anciens faisaient partie du sanhédrin, le conseil souverain, qui avait la plus haute autorité en matière civile et religieuse. Ils viennent à Jésus comme députation officielle.
Leur double question est très précise : Quelle est ton autorité ? Et de qui la tiens-tu ? Nous, semblent-ils dire, nous ne t’avons point donné d’autorité : es-tu donc un envoyé direct de Dieu ?
Mais qu’entendent-ils par ces choses que Jésus faisait et qui les offusquent ? Était-ce son enseignement, dans lequel ils viennent l’interrompre, ou toute son action à Jérusalem depuis son entrée royale dans cette ville, ou enfin et surtout la purification du temple (verset 12 et suivants) ?
Les interprètes se divisent sur ce point, mais il n’y a pas de doute que ce dernier acte d’autorité ne fût le principal grief des membres du sanhédrin. Ils espéraient que Jésus déclarerait qu’il avait le droit de faire la police dans le temple, parce qu’il s’y trouvait dans la maison de son Père (Luc 2:49), étant le Fils de Dieu. Ils savaient quelle répugnance le peuple avait toujours montrée à accepter de Jésus une affirmation catégorique de sa divinité (Jean 5:18; Jean 8:59; Jean 10:31-39).
En la lui arrachant à ce moment, ils pensaient ébranler, ruiner peut-être du coup sa popularité.
Grec : Je vous demanderai, moi aussi, un seul mot ou une seule parole.
Cette question de Jésus correspondait exactement à la leur. Elle n’était nullement un faux-fuyant ni une manière de les réduire au silence, mais un trait pénétrant de vérité jeté dans leur conscience.
Si en effet le baptême de Jean, c’est-à-dire tout son ministère au sein d’Israël, était de Dieu, alors l’autorité de Jésus ne pouvait être douteuse.
Car Jean lui avait rendu témoignage par le Saint-Esprit (Jean 1:19-34). De plus, le baptême de Jean était un baptême de repentance administré à ceux que sa prédication avait convaincus de péché. Si donc les chefs du peuple avaient cru à cette prédication, s’ils s’étaient repentis, ils auraient cru aussi au Sauveur annoncé par Jean.
La question de Jésus était embarrassante pour ses adversaires. S’ils voulaient contester l’autorité de Jésus, ils devaient nier que Jean fut un envoyé de Dieu. Mais cette réponse, ils ne pouvaient y avoir recours (verset 26).
Les membres du sanhédrin se retirent à l’écart et se mettent à raisonner entre eux.
Ils se débattent entre les deux termes du dilemme que Jésus leur a posé. Ils ne trouvent d’autre issue que d’avouer leur ignorance et leur incompétence à se prononcer sur l’une des plus importantes manifestations religieuses de leur temps.
La crainte de la foule les retient de se déclarer ouvertement contre Jean-Baptiste. La vénération dont le peuple entourait la mémoire du prophète était si profonde, qu’une telle attitude leur eût fait courir les plus grands risques; ils sont forcés de se dire : « Tout le peuple nous lapidera » (Luc 20:6).
Ils se réfugient donc dans cette défaite : Nous ne savons; aveu humiliant pour eux, les conducteurs spirituels de la nation; car leur devoir sacré eût été d’examiner la mission de Jean et de la recommander au peuple ou de s’y opposer, selon qu’elle était de Dieu ou des hommes.
Quelle confusion pour ces hommes et quel jugement de Dieu dans ce refus.
Le manuscrit B et quelques versions intervertissent l’ordre de ces deux fils, en sorte que celui qui se repent et obéit serait le second. La réponse (verset 31) est alors : Le dernier.
Quelques critiques et exégètes préfèrent cette leçon.
Matthieu seul a conservé cette courte mais frappante parabole par laquelle Jésus, après avoir contraint ses adversaires à avouer qu’ils étaient incompétents pour le juger (verset 27), les oblige à se juger eux-mêmes et à prononcer leur propre condamnation.
Il y a dans ces termes choisis : deux enfants, mon enfant, l’expression de la tendresse du père comme aussi du droit qu’il a d’être obéi. C’est par amour qu’il les invite à aller travailler à sa vigne, qui est le royaume de Dieu (verset 33 et suivants; Matthieu 20:1 et suivants).
Le premier, d’abord insensible à cet amour, refuse nettement, franchement. Mais, bientôt, pénétré d’une sincère repentance, il y va et ne travaille qu’avec plus d’ardeur.
L’autre, au contraire, répond sans hésiter : Oui, seigneur (grec, moi, seigneur); moi, bien différent de mon frère, j’y vais; mais malgré cette prompte obéissance des lèvres, malgré ce mot respectueux de seigneur il n’y alla point.
Quelle psychologie profonde dans ce contraste ! Une première résistance à la volonté de Dieu laisse beaucoup plus d’espoir pour le salut d’une âme que cette lâche indifférence, toujours prête à dire oui, mais qui n’a aucune énergie pour obéir (Apocalypse 3:16). Jésus, par la question qui termine son récit, tire de la bouche même de ses interlocuteurs la confession de cette vérité.
Jésus fait brusquement l’application de cette parabole à ses auditeurs.
Le premier des deux fils représente ces grands pécheurs qui avaient d’abord résisté aux commandements de Dieu, mais qui, à la voix puissante de Jean-Baptiste (verset 32), s’étaient repentis et convertis.
Le second fils est l’image de ces pharisiens qui paraissaient accepter toute la loi de Dieu et s’y soumettre, mais qui, par leur formalisme, n’en vivaient pas moins pour le monde et ses convoitises. Même la prédication de Jean-Baptiste ne put vaincre leur endurcissement et leur orgueil. Bien plus, l’exemple de tant de pécheurs repentants resta sans influence sur eux.
En effet, il faut lire, d’après B et les versets : « Mais vous, ayant vu cela, vous ne vous êtes pas même repentis ensuite ». Les mots : dans la voie de la justice, caractérisent a la fois la vie et le ministère de Jean-Baptiste, qui furent tous deux une proclamation de la justice divine. Une telle prédication est dans tous les temps le seul moyen de réveiller les consciences et d’amener les pécheurs à se repentir.
Comparer Marc 12:1-12; Luc 20:9-19. L’idée de cette parabole et plusieurs détails sont empruntés à Ésaïe 5:1 et suivants. On sait combien le Seigneur aimait à rattacher ses enseignements à l’Ancien Testament. Mais la similitude est admirablement développée en vue du but que Jésus se proposait. Ce but est évident : après avoir reproché aux membres du sanhédrin qui l’écoutaient (verset 23) leur impénitence, Jésus va leur faire sentir, par cette tragique histoire, leur culpabilité; après les avoir amenés à prononcer leur propre jugement (verset 31), il va les juger à son tour en leur retraçant la conduite inique des chefs d’Israël dans tous les temps. Eux-mêmes combleront la mesure de ces iniquités par le meurtre de celui qui leur parle (verset 39).
Une haie ou clôture servait à protéger la vigne contre toute dévastation du dehors. Le pressoir se creusait, chez les Orientaux, dans la vigne même. Il se composait de deux bassins superposés, dont l’un servait à recevoir les raisins qu’on y jetait pour être foulés; l’autre, placé en dessous, était destiné à recueillir le moût qui y coulait. Enfin la tour était un édifice de garde, bâti au milieu du vignoble et d’où l’on pouvait le surveiller tout entier. Il n’est pas nécessaire de chercher à ces traits, qui ornent le récit et donnent à la parabole un caractère si pittoresque, un sens symbolique. Ils servent, d’une façon générale, à montrer que le maître de la vigne ne lui épargne aucun soin.
Grec : il la remit à des agriculteurs et s’expatria (voir l’explication de la parabole verset 43, note). Cela ne veut pas dire que ces agriculteurs auraient à payer en argent le produit annuel de la vigne; le maître avait conclu avec eux un marché pour la culture de sa vigne; il devait recevoir tout ou partie de ses produits en nature (verset 34).
Ses fruits, auxquels il a droit, qui lui sont dus, en vertu du contrat. C’est à tort qu’on traduit ordinairement par : « les fruits de la vigne ».
Battre, tuer, lapider : gradation dans la méchanceté jusqu’à un supplice cruel.
Le maître avait bien le droit de s’attendre à ce respect, car il leur envoie son « fils unique, son bien-aimé » (Marc 12:6, note; comparez Hébreux 1:1-2).
Jusqu’ici les vignerons ont maltraité et tué les serviteurs du maître, afin de ne pas lui livrer ses fruits; maintenant qu’ils tiennent l’héritier, ils pensent qu’en le mettant à mort, rien ne pourra s’opposer à ce qu’ils prennent possession de son héritage.
Les mots : ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent, servent à décrire vivement cette scène tragique, et il est douteux qu’il faille y voir une prédiction du fait que Jésus fut crucifié hors de Jérusalem (voir Marc 12:8, note).
Comparer verset 43. Jésus, par une question directe, force ses adversaires à prononcer sur eux-mêmes la terrible sentence qu’ont méritée les vignerons.
Le moment n’est pas éloigné où le peuple entier en fera autant pour son propre compte (Matthieu 27:25); et l’on sait avec quelle effroyable rigueur cette sentence fut exécutée quarante ans plus tard.
Dans Marc et Luc, c’est Jésus lui-même qui fait la question et la réponse. Le récit de Matthieu est plus dramatique : la conscience des interlocuteurs de Jésus les force à prononcer la condamnation des vignerons, c’est-à-dire leur propre condamnation.
C’est encore Matthieu seul qui a conservé ce rapprochement de termes, qui fait ressortir combien la condamnation est à la fois sévère et méritée : Il fera périr misérablement ces misérables. Mais ces mots, dans la bouche des adversaires, prouvent qu’ils ne s’étaient pas encore reconnus dans la personne des vignerons.
Psaumes 118:22, cité d’après les Septante.
Par ces paroles des Écritures, si connues de ses auditeurs, et que Jésus s’applique à lui-même, il veut faire sentir aux chefs de la théocratie quel est ce fils de la parabole qui a été rejeté, mis à mort par les vignerons. Eux-mêmes sont les constructeurs insensés et coupables qui ont réprouvé la pierre de l’angle.
Cette pierre, dans l’image employée par le psalmiste, est celle qui, placée comme fondement à l’angle d’un bâtiment, supporte deux murs et soutient tout l’édifice. Voilà ce qu’est Jésus-Christ dans le temple spirituel qui va s’élever à la gloire de Dieu.
Cette destinée glorieuse, qui fait contraste avec sa réjection par les hommes, est l’œuvre et la volonté expresse de l’Éternel et restera l’objet de l’admiration des siècles (comparer Ésaïe 28:16, Actes 4:11; Romains 9:33; 1 Pierre 2:6).
Application directe du verset 41 et de la parabole tout entière.
Ces mots : je vous dis, vous sera ôté, désignent nettement les adversaires que Jésus avait devant lui comme étant les vignerons de la parabole et les constructeurs qui ont rejeté la pierre de l’angle. Et telle est la raison de la sentence qu’il prononce (c’est pourquoi).
Pour en bien comprendre la signification, il faut jeter un regard sur l’ensemble de la parabole. Le maître de maison qui planta une vigne et y donna tous ses soins, c’est Dieu qui, dans sa grande miséricorde, fonda sur cette terre plongée dans les ténèbres par suite du péché, un royaume de vérité, de justice et de paix. Il le confia à son peuple d’Israël, en particulier aux chefs de la théocratie juive. Il avait le droit d’en attendre et d’en exiger les fruits, fruits de la vie religieuse et morale : reconnaissance, amour, obéissance, sainteté.
Les serviteurs qu’il envoya à diverses reprises pour recueillir ces fruits sont ses saints prophètes, qui, hélas ! Furent de tout temps rejetés par le grand nombre, persécutés, mis à mort (Matthieu 5:12; Matthieu 23:31-37; Hébreux 11:35-38).
Quant au fils que le maître de maison envoya ensuite dans son immense amour (Jean 3:16), l’Évangile tout entier nous dit qui il est, et nous l’entendons, dans cette parabole même, prédire sa réjection et sa mort. Les chefs de la théocratie de son temps eurent, malgré leur incrédulité, le pressentiment qu’il était l’héritier et qu’en le mettant à mort ils resteraient les maîtres et les possesseurs du royaume. Mais eux-mêmes, en prononçant sur les vignerons ce double jugement, que la vigne leur serait ôtée et qu’ils périraient misérablement, proclamèrent leur propre condamnation.
Et c’est cette sentence que Jésus confirme par ces mots : le royaume de Dieu vous sera ôté, vous en serez exclus, et il sera donné, par pure grâce, à une nation, peuple de Dieu choisi du sein de tous les peuples, qui en produit les fruits. Jésus ne dit pas : produira, selon nos versions. Il parle au présent, parce que déjà il voit sous ses yeux les premiers fruits de ce nouveau royaume. On sait comment cette prophétie fut accomplie par la destruction de Jérusalem et la ruine de la théocratie juive, et par l’établissement du royaume de Dieu parmi les nations païennes. La parabole des vignerons, comme tant d’autres déclarations, montre que tout l’avenir de son règne était devant les yeux du Sauveur.
Grec : le réduira en poussière, le dispersera comme de la poussière, ou plus littéralement encore, le criblera, vannera. Israël sera châtié non seulement en ce que le royaume lui sera enlevé, mais en ce que lui-même sera détruit. Ce verset exprime le côté positif et terrible du châtiment, dont le verset 43 indique le côté négatif.
L’image employée est présentée sous deux faces différentes.
D’abord la pierre est considérée comme gisant sur le sol, et l’incrédulité aveugle vient s’y briser (Ésaïe 8:14-15). C’est le Sauveur dans son état d’humiliation.
Ensuite, cette même pierre est considérée comme tombant sur les rebelles et les réduisant en poussière, c’est le Sauveur dans sa gloire exerçant le jugement (Daniel 2:34).
Mais ces paroles, qui se retrouvent littéralement dans Luc à la suite de la même parabole, ne paraissent pas à leur place dans Matthieu. La parabole semble en effet terminée avec verset 43.
Aussi Griesbach, Lachmann, Tregelles, Westcot et Hort révoquent-ils en doute le verset 44, tandis que Tischendorf le supprime tout à fait. Il est vrai que ces critiques se fondent sur D seulement et sur les indications de quelques Pères, en particulier d’Origène. D’autres trouvent ces autorités insuffisantes. B. Weiss déclare le verset 44 certainement authentique; s’il avait été pris dans Luc, on l’aurait introduit après le verset 42.
Ainsi, l’annonce des plus redoutables jugements de Dieu, clairement comprise par ceux qui l’entendent, vient se heurter à leur endurcissement et ne fait qu’exciter leur haine et leurs desseins meurtriers. Ce triste résultat des discours qui précèdent inspira à Jésus la parabole du Matthieu 22:1 et suivants