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Tuesday, July 2nd, 2024
the Week of Proper 8 / Ordinary 13
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Bible Commentaries
Matthieu 20

Bible annotéeBible annotée

versets 1-34

La particule (car) montre dès l’abord que cette parabole est la confirmation de la sentence précédente (Matthieu 19:30) et fait encore partie de la réponse de Jésus à la question de Pierre (Matthieu 19:27).

Un denier, un peu moins d’un franc, parait avoir été alors le prix de la journée d’un ouvrier.

Il faut bien remarquer que ce salaire avait été convenu entre le maître et les ouvriers (comparer verset 13).

La journée, chez les Juifs, commençait à six heures du matin; ainsi leur troisième heure correspondait à neuf heures.

La place (grec l’agora) était le lieu public où s’assemblait le peuple et où les ouvriers cherchaient à se louer. Dans le sens littéral de la parabole, ces ouvriers étaient là réellement sans rien faire, oisifs.

Dans la vie, on peut l’être aussi au milieu même de la plus grande activité, si ce travail reste sans aucun rapport avec le règne de Dieu (verset 6).

Ils y allèrent sans autres conditions, confiants dans la parole du maître.

Il y a dans le grec : « À ceux-là aussi il dit : Allez, vous aussi », malgré le temps perdu.

À midi et à trois heures, il renouvela ses invitations.

Vers la onzième heure, cinq heures du soir, tout près de la fin de la journée, il y avait encore des ouvriers qui se tenaient là (le texte reçu ajoute sans rien faire), ayant perdu presque toute la journée.

Ce n’était donc pas leur faute. Combien de milliers d’hommes vivent, en pleine chrétienté, sans avoir jamais entendu l’appel de l’Évangile ! Aussi ces ouvriers sont-ils encore invités à employer dans la vigne la dernière heure du jour.

Le texte reçu ajoute, comme au verset 4 « et ce qui sera juste, je vous le donnerai ». Ces mots paraissent devoir être retranchés d’après Codex Sinaiticus B, D, bien qu’ils se trouvent dans la plupart des majuscules Il semble du reste qu’à ce dernier moment une telle promesse était superflue.

Commencer par les derniers, c’était déjà manifester la grande pensée de toute la parabole : dans le règne de Dieu, tout est grâce (comparer verset 16, note).

Tout dans ces paroles trahit un mauvais esprit, et envers le maître et à l’égard des compagnons de service : le mot ceux-là a quelque chose de méprisant.

Les plaignants n’admettent pas même que ceux-ci ont travaillé, mais seulement employé (grec fait) une heure. Enfin leurs murmures s’adressent directement au maître. Ces hommes ont une singulière ressemblance avec le fils aîné de la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15:29-30).

Ces travailleurs se sont placés sur le terrain du droit. Ils étaient convenus avec le maître (verset 2), qui le leur rappelle ici d’une manière significative, ils viennent de faire valoir la différence entre leur travail et le travail des ouvriers de la onzième heure, toujours pour établir leur droit à recevoir davantage, or la réponse du maître, tout entière fondée sur ce même droit, est, à cet égard, sans réplique : aucun tort, tu es convenu, ce qui est à toi. Il y a même de la sévérité dans le mot va-t’en.

Le terme d’ami, ou compagnon, n’exprime ni affection ni rigueur (Matthieu 22:12; Matthieu 26:50).

Ici, plus de droit, mais grâce libre et souveraine : je veux, il m’est permis, ce qui est à moi; puis contraste entre un œil mauvais (l’envie, la jalousie) et la bonté du maître.

Cette sentence solennellement répétée (Matthieu 19:30; comparez Marc 10:31; Luc 13:30) présente le résumé et le sens profond de toute la parabole.

Pierre, en rappelant avec une certaine complaisance qu’il avait tout quitté pour suivre Jésus, s’était enquis d’une récompense (Matthieu 19:27). Il cédait ainsi à un sentiment faux et dangereux, celui de la propre justice. Jésus lui a fait d’abord une réponse encourageante, parce qu’au fond le disciple était sincère et plein d’amour pour son Maître; mais il ajoutait à cette réponse un sérieux avertissement (verset 30, note) qu’il a voulu rendre plus impressif par le récit dramatique qui suit.

Combien il est saisissant ! Le maître qui appelle des ouvriers, c’est Dieu, qui a un droit absolu sur eux et qui leur fait une grâce immense en les appelant. En effet la vigne où il les envoie, c’est son beau règne de vérité, de justice et de paix. Les ouvriers qui ont le privilège d’y travailler ne sont pas seulement des docteurs ou pasteurs, mais tous ceux qui entendent l’appel et s’y rendent.

Les différentes heures du jour sont les divers âges de la vie humaine ou les époques de l’histoire du règne de Dieu.

Le travail, ce sont toutes les œuvres qui ont pour objet le bien des hommes, l’avancement du règne de Dieu. Le soir, c’est la fin de la vie ou la fin de l’économie présente, le retour de Christ, le divin intendant qui préside à la rétribution.

Le denier, enfin, c’est le salut, la vie éternelle, qui, parce qu’elle est d’une valeur infinie et sans proportion avec le travail des ouvriers, ne peut être qu’une grâce. Dans ce sens, il y a égalité entre tous, mais voici la différence : le denier peut avoir une valeur infiniment diverse selon la disposition intérieure de ceux qui le reçoivent, c’est-à-dire selon leur capacité morale de jouir de la vie du ciel.

Là ceux qui ont été les premiers au travail peuvent être les derniers. Et même, bien que Jésus ne les exclue pas, puisqu’il leur accorde le denier stipule, ils sont en danger de s’exclure eux-mêmes, selon que les sentiments qu’ils manifestent dans la parabole viendraient à prévaloir.

Ceux au contraire qui ont compris que, dans le règne de Dieu, tout est grâce, l’appel, le travail, la récompense, et qui se sont simplement confiés à la parole du maître peuvent être les premiers, bien qu’ils aient été les derniers au travail.

Il faut remarquer encore que le texte dit ici les premiers, les derniers, parce qu’il en est réellement ainsi dans la parabole, mais cela ne signifie point que tous les premiers doivent être les derniers et l’inverse. En effet, au chapitre précèdent (verset 30) on lit : plusieurs des premiers seront tes derniers. Le texte reçu ajoute : car il y en a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Cette sentence, que Jésus prononce ailleurs (Matthieu 22:14), est probablement inauthentique. Codex Sinaiticus, B. et les versions Égyptiennes ne l’ont pas, et il faut avouer qu’elle est peu en harmonie avec l’enseignement de notre parabole, qui ne traite point d’appelés et d’élus, mais des dispositions diverses de ceux qui travaillent dans le règne de Dieu, d’où même les derniers ne sont point exclus.

Aussi Calvin fait-il déjà cette remarque :

Il (Jésus-Christ) ne fait pas comparaison des réprouvés qui se détournent de la foi avec les élus qui y persévèrent, et dès lors la sentence qu’aucuns entrelacent ici : « plusieurs sont appelés, mais peu sont élus », n’est pas à propos.

Les exégètes qui, se fondant sur C, D, l’Itala et la Syriaque, admettent ces paroles comme authentiques ne savent trop qu’en faire dans l’interprétation. Meyer leur fait signifier que parmi ceux qui sont dans le royaume de Dieu, il en est peu qui soient choisis pour y être les premiers ce qui veut dire qu’il y aurait des élus parmi les élus ! Beaucoup plutôt pourrait-on penser, si cette sentence est authentique, que Jésus a voulu faire sentir, à ceux qui déjà sont les derniers par leur faute, le danger de se voir finalement rejetés.

Plan

Le secours imploré

Comme Jésus sortait de cette ville, deux aveugles implorent à haute voix sa pitié. Repris par la foule, ils ne font que crier avec plus d’ardeur (29-31).

La guérison opérée

Alors Jésus s’arrête, les interroge avec bonté, et ému de compassion, touche leurs yeux; aussitôt ils voient (32-34).

29 à 34 Les deux aveugles de Jéricho.

Comparer Marc 10:46-52, Luc 18:35-43.

D’après notre récit, Jésus montait à Jérusalem, venant d’au-delà du Jourdain, c’est-à-dire de la Pérée (Matthieu 19:1; Matthieu 20:17), son chemin le conduisait donc par Jéricho, ville célèbre située à deux lieues du Jourdain et à sept lieues à l’est de Jérusalem. Jésus s’y arrêta plus longtemps que ne le ferait supposer le récit de Matthieu (voir Luc 18:35 et suivants Luc 19:1 et suivants).

Marc et Luc, en racontant cette guérison, ne parlent que d’un seul aveugle et encore avec cette différence que Marc place cette scène à la sortie de Jéricho, tandis que Luc la met aux approches de cette ville.

On a fait bien des tentatives diverses pour concilier cette double divergence. L’un de ces aveugles étant très connu (Marc le nomme par son nom : Bartimée l’aveugle), on a supposé que Marc et Luc ne mentionnaient que lui par cette raison.

On a supposé encore que Jésus guérit un aveugle à l’entrée et un autre à la sortie de la ville, et que Matthieu résume les deux faits en un. Mais est-il admissible qu’après un premier miracle de cette nature la foule eût voulu empêcher encore un second aveugle d’implorer le secours de Jésus ? Est-il probable aussi que, dans les deux cas, le dialogue entre l’aveugle et le Sauveur se trouvât être identiquement le même ? Non, il vaut mieux reconnaître une différence réelle entre nos divers récits, et ne pas vouloir les concilier par des explications forcées, peu dignes de l’Évangile (comparer Matthieu 8:29, note).

Aucune critique de détail ne peut diminuer la touchante beauté du récit qui va suivre, et que les trois synoptiques nous ont conservé dans tout ce qu’il a d’essentiel.

Cette appellation fils de David prouve que ces pauvres aveugles connaissaient Jésus et croyaient en lui comme au Messie promis à Israël (Matthieu 12:23; Matthieu 15:22, note). Aussi se bornent-ils dès l’abord à implorer sa compassion, sans oser demander rien de plus.

Ce trait si naturel et qui se retrouve dans nos trois récits n’est pas de ceux qu’on invente. Il prouve que ces assistants étaient sous l’impression profonde de la solennité du moment, et qu’ils craignaient que Jésus, à la tête de ce nombreux cortège qui allait l’acclamer comme roi, ne fût importuné par les cris de deux malheureux assis au bord du chemin. Mais eux, pressés par leur misère et confiants en la compassion de celui qu’ils invoquent, ne font que redoubler leurs cris.

Jésus, lui, s’arrête, avec tout son cortège, appelle les malheureux et leur adresse une question qui n’avait d’autre but que de réveiller leur foi et de les encourager à lui présenter leur requête. C’est que, comme toujours à la vue de nos souffrances, il était ému de compassion (verset 34).

C’est-à-dire qu’ils recouvrèrent la vue. Le texte reçu dit : leurs yeux virent de nouveau.

En suivant Jésus avec reconnaissance, ces aveugles guéris reçurent sans doute de lui des grâces plus précieuses encore que leur guérison.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 20". "Bible annotée". https://www.studylight.org/commentaries/fre/ann/matthew-20.html.
 
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