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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 24". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-24.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 24". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-53
Plan du commentaire biblique de Luc 24
Les femmes au sépulcre
Après avoir observé le repos prescrit pendant le sabbat, les femmes apportent le premier jour de la semaine, de grand matin, leurs aromates au sépulcre et le trouvent vide (1-3).
Les anges et leur message
Deux hommes, en vêtements resplendissants, leur apparaissent et leur apprennent que Jésus est ressuscité, selon qu’il l’avait annoncé (4-8).
Le récit des femmes aux apôtres
Ces femmes, dont l’évangéliste indique les noms, racontent aux onze ce qu’elles ont vu et entendu, mais elles ne rencontrent qu’incrédulité (9-11).
La visite de Pierre au sépulcre
Pierre court au sépulcre, jette un regard dans l’intérieur et s’en retourne étonné (12).
Verset 1
Résurrection et ascension
La résurrection constatée (chapitre 24)
Versets 1 à 12 — La visite des femmes et celle de Pierre au sépulcre
Verset 2
Voir, sur l’histoire de la résurrection, Matthieu 28.1-10 ; Marc 16.1-8, notes ; comparez Jean 20.1 et suivants.
Le premier verset de Luc 24 est intimement lié avec le dernier du chapitre précédent.
Le mais oppose au repos des femmes pendant le sabbat l’activité qu’elles déploient le premier jour de la semaine. Elles ne doutaient pas qu’elles n’eussent encore à faire usage de leurs aromates pour embaumer le corps du Sauveur. L’idée de sa résurrection ne les avait pas abordées. Il en sera de même de tous les disciples ; et ce fait n’est pas l’un des moins propres à démontrer la réalité historique de la résurrection de Jésus.
Le texte reçu avec A, D et plusieurs majuscules ajoute à notre verset ces mots : et quelques-unes (femmes) avec elles, qui ont été transcrits ici du verset 10. Ces femmes étaient Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques (Luc 24.10 ; Matthieu 28.1), auxquelles Marc (Marc 16.1) ajoute Salomé ; et Luc (verset 10) nomme encore Jeanne, femme de Chuza, intendant d’Hérode (Luc 8.3).
Quelles que soient les différences de détail que présentent les évangiles dans l’histoire de la résurrection, ils sont tous en pleine harmonie dans le récit de ces trois faits principaux :
Quant aux apparitions de Jésus aux disciples, il s’était formé dans la tradition apostolique deux courants, qui se reflètent dans les évangiles : l’un (Matthieu et Marc) se bornant à l’entrevue solennelle en Galilée ; l’autre (Luc) rapportant en détail les apparitions de Jésus à Jérusalem et dans les environs le jour même de sa résurrection. À quoi il faut ajouter que Jean raconte des apparitions en Judée (Jean 20.26 et suivants) et en Galilée (Jean 21) que les synoptiques ne mentionnent pas.
Verset 3
Les quatre évangiles sont d’accord sur ce double fait : la pierre du sépulcre roulée et le tombeau vide.
Matthieu seul raconte qu’à l’apparition de l’ange il s’était fait un tremblement de terre et qu’ainsi la pierre avait été roulée.
Verset 4
Grec : resplendissants comme l’éclair (comparer Luc 9.29).
L’expression : deux hommes montre que l’éclat de leur apparition n’empêchait pas de reconnaître la forme humaine dont ces êtres célestes étaient revêtus (comparer Actes 1.10).
Le verbe que nous traduisons par : se présentèrent indique une apparition subite. Luc et Jean mentionnent deux anges ; Matthieu et Marc un seul, celui qui adressa la parole aux femmes.
Ces différences que les évangiles présentent se conçoivent très bien : dans l’émotion qu’éprouvèrent ces femmes au sein de cette lumière qui resplendit tout à coup autour d’elles, les unes virent deux anges, les autres un seul.
Ce qui est digne de remarque, c’est que les anges du ciel furent les premiers hérauts du Prince de la vie brisant les liens de la mort, comme ils avaient été les premiers à annoncer sa naissance (Luc 2.13).
Verset 5
Grec : Le vivant avec les morts. Il est vivant, vivant à jamais et source de la vie, parce qu’il est ressuscité (verset 6).
Toujours et de mille manières, la foi obscurcie cherche le vivant parmi les morts. Luc seul a conservé cette parole saisissante et profonde.
Verset 6
Voir Matthieu 28.6 ; Marc 16.6.
D’après ces deux évangélistes, l’ange invita encore les femmes à voir le tombeau et à s’assurer qu’il était vide.
Verset 7
Voir Luc 9.22 ; Luc 18.32 ; Matthieu 17.22-23 ; Marc 9.30 et suivants.
Ces prédictions réitérées de Jésus, que les disciples eux-mêmes n’avaient pas voulu comprendre, avaient fait si peu d’impression sur leur esprit, qu’ils ne s’attendaient ni à la mort ni à la résurrection de leur Maître. Les leur rappeler était un moyen efficace de relever leur foi abattue. Aussi les femmes s’empressèrent-elles de leur porter ce message des anges (verset 9).
Dans la parole citée par l’ange, Jésus est désigné par ce nom de fils de l’homme, qu’il aimait à se donner ; mais après sa résurrection, il ne se nomme plus ainsi (versets 26 et 44).
Verset 9
Voir Matthieu 28.8 ; Marc 16.8.
Tous les autres, c’étaient les disciples de Jésus qui s’étaient joints à la société des onze et qui se tenaient auprès d’eux dans ces jours d’affliction et de deuil (versets 22-24).
Verset 10
Comparer verset 1, note.
Voir, sur Marie-Madeleine et Marie, mère de Jacques, Matthieu 27.56, note et sur Jeanne, femme de Chuza, Luc 8.3, note.
Verset 11
Comparer versets 1 et 7, notes.
Il faudra à ces hommes des preuves bien évidentes pour les amener à la foi. Jésus condescendit à les leur donner (verset 38 et suivants).
Verset 12
Bien que les disciples ne crussent point le message des femmes, Pierre, toujours ardent et prompt à agir, se lève et court au sépulcre, afin de voir de ses propres yeux.
Comparer Jean 20.6-9, qui raconte ce trait d’une manière plus complète.
Le verset 12 manque dans D, dans quelques copies de l’Itala et dans une des versions syriaques. Les critiques modernes l’omettent comme une glose empruntée au récit de Jean. Mais, dans ce cas, on se demande pourquoi il n’est pas fait mention de l’autre disciple (Jean 20.3).
La suite du récit de Luc (verset 24) confirme l’authenticité de notre verset. Il a du reste pour lui le témoignage unanime des manuscrits, des versions anciennes et des Pères, sauf les quelques exceptions indiquées. Codex Sinaiticus, B omettent : à terre (grec couchés) ; Codex Sinaiticus, À omettent : seuls.
Verset 13
La rencontre
Deux disciples vont à Emmaüs. Ils s’entretiennent des événements qui viennent de s’accomplir. Jésus s’approche d’eux et fait route avec eux. Ils ne le reconnaissent pas (13-16).
La question de Jésus et le récit des disciples
Jésus leur demande le sujet de leur entretien et de leur tristesse. Ils s’étonnent de son ignorance et lui racontent la condamnation et la mort de Jésus de Nazareth ; puis ils lui disent les espérances qu’ils avaient fondées sur lui et qui s’écroulent, puisque c’est le troisième jour depuis sa mort ; ils mentionnent toutefois la surprise que leur a causée le récit des femmes et les constatations de ceux qui sont allés au sépulcre (17-24).
L’enseignement de Jésus
Jésus leur reproche leur lenteur à croire et leur explique, par les Écritures, la nécessité de ses souffrances (25-27).
La reconnaissance
Comme ils arrivent à Emmaüs, Jésus veut continuer son voyage ; mais ils le retiennent et le persuadent de rester avec eux, vu l’approche de la nuit. Il entre avec eux et au moment où il rompt le pain et le leur donne, ils le reconnaissent, mais il disparaît aussitôt (28-31).
Retour des disciples à Jérusalem
Ils constatent l’émotion qu’ils ont éprouvée pendant qu’il leur expliquait les Écritures. Ils retournent sur l’heure à Jérusalem et ils racontent aux disciples assemblés ce qui leur est arrivé (32-35).
Cet admirable récit, à la fois si simple, si vrai et si profond, nous a été conservé par Luc seul.
Il l’ouvre par ce mot : Et voici, qui fait attendre quelque chose d’extraordinaire.
Ce jour-là même, jour de la résurrection de Jésus.
Emmaüs était suivant notre évangéliste éloigné de Jérusalem de soixante stades, environ onze kilomètres. On est réduit a des hypothèses sur l’emplacement de ce bourg. Plusieurs localités portaient le nom d’Emmaüs, qui signifie « bains chauds ». La tradition catholique, qui remonte à Eusèbe et à Jérôme, voit notre Emmaüs dans la ville de Nicopolis, aujourd’hui Amwàs dans la plaine de Saron. Mais Nicopolis n’était pas un bourg et la distance qui le sépare de Jérusalem est de cent soixante-dix stades.
L’identification ne serait possible que si l’on admet la variante de Codex Sinaiticus qui porte cent soixante stades.
Mais se figure-t-on les deux disciples franchissant plus de trente kilomètres pour rentrer dans la soirée à Jérusalem et y trouver encore les onze assemblés ? On a donc cherché Emmaüs plus près de Jérusalem.
Les uns s’arrêtent à Kolonieh, sur la route de Jérusalem à Jaffa, qui parait être l’endroit où, d’après Josèphe (Guerre des Juifs, VII, 6, 6), Titus établit une colonie des vétérans de son armée. Il faudrait en ce cas admettre une erreur dans l’indication de Luc, car Kolonieh n’est guère qu’à quarante-cinq stades de Jérusalem.
C’est pourquoi d’autres placent Emmaüs plus loin au nord-ouest a Koubeibeh, ou à Hamotsa, à moitié chemin entre Koubeibeh et Kolonieh.
D’autres enfin, considérant que notre récit n’indique pas qu’Emmaüs fût à l’occident de Jérusalem, ont cru le trouver au sud de Bethléhem, dans un lieu appelé Ourtsa, où l’on a retrouvé des restes d’anciens bains.
Les deux d’entre eux qui s’y rendaient et qui peut-être y avaient leur demeure, étaient des disciples de Jésus, mais non des apôtres (verset 33).
L’un s’appelait Cléopas (verset 18). Il ne doit pas être confondu avec Clôpas (Jean 19.25), qui est une transcription du nom hébreu Alphée, tandis que Cléopas parait être l’abrégé de Cléopatras (Luc 6.15 ; Actes 1.13)
Le fait que ces deux disciples s’éloignaient de Jérusalem, dans un tel moment, montre qu’ils n’avaient plus aucune espérance de revoir Jésus (verset 21) ; mais du moins cherchaient-ils quelque consolation dans leurs entretiens et dans l’évocation de leurs souvenirs communs (verset 14).
Verset 14
Non seulement des bruits qui couraient concernant la résurrection de Jésus (versets 22-24), mais plus encore des scènes tragiques de la mort de leur Maître (versets 19 et 20).
Ces événements, ils s’en entretenaient et les discutaient, cherchant à se rendre compte de leurs causes et de leurs conséquences.
Verset 15
Grec : lui-même, Jésus, celui dont ils s’entretenaient avec tant d’intérêt et de tristesse, celui qu’ils n’espéraient plus revoir ! Il s’approcha sans doute par derrière et il marchait avec eux.
Verset 16
Quel est le sens des mots : leurs yeux étaient retenus, de sorte qu’ils ne le reconnaissaient pas ?
On peut expliquer ce phénomène par des causes naturelles, comme le font plusieurs interprètes.
Les disciples ne croyaient pas à la résurrection de Jésus. La pensée de le reconnaître dans cet étranger ne leur venait donc pas. D’autre part, un notable changement avait dû s’opérer dans la personne de Jésus, soit par ses souffrances et sa mort, soit par sa résurrection : même ses disciples les plus intimes hésitent à le reconnaître quand il les aborde (Luc 24.37 ; Jean 20.14-15 ; Jean 21.4).
Si l’on s’en tient à cette explication, il faut voir de même dans le terme du verset 31 : leurs yeux furent ouverts, la seule mention du fait qu’ils reconnurent Jésus à la manière dont, prenant à table le rôle de père de famille, il prononça la bénédiction, rompit le pain et le leur donna, exactement comme il avait coutume de le faire dans les repas qu’il avait précédemment partagés avec eux.
Cette interprétation n’est point inadmissible. Mais est-il probable que, si telle était la pensée de l’historien, il se fût servi de ces termes si peu usités : leurs yeux étaient retenus, leurs yeux furent ouverts ?
On est bien plutôt conduit à penser que Luc a eu l’intention d’indiquer par ces mots une action divine. Jésus avait voulu rester d’abord inconnu aux disciples, afin de les instruire et de les persuader par les Écritures avant de les convaincre par une manifestation extérieure propre à frapper leurs sens. Leur impression fut ainsi fort différente (verset 32).
Verset 17
L’intérêt sympathique que Jésus leur témoigne gagne bientôt la confiance des deux voyageurs. Les questions qu’il leur pose les invitent à lui ouvrir leur cœur (comparer Luc 18.40 ; Jean 5.6 ; Jean 20.15).
Codex Sinaiticus, B et A (dans une de ses leçons) ont : et ils s’arrêtèrent tout tristes.
Verset 18
Voir, sur Cléopas, verset 13, note. Cléopas veut dire : « Es-tu le seul qui, tout en séjournant,…ne sache pas… ? »
Le mot que nous traduisons par séjourner renferme aussi l’idée d’être là comme étranger (Hébreux 11.9). Les disciples supposent que ce voyageur est un des nombreux étrangers venus à Jérusalem pour la fête de Pâque.
Verset 19
Il n’était pas seulement puissant en parole, mais encore et surtout en œuvre, par les actes d’amour qui remplissaient sa vie.
Et il l’était non seulement dans l’estimation de tout le peuple, mais devant Dieu qui lui rendait témoignage.
Verset 20
Et comment reprend la phrase interrompue par la question de Jésus au verset 19 « Es-tu le seul qui ne sache pas les choses qui se sont passées…et comment les principaux… ? »
Condamné à mort, crucifié, quel contraste tragique avec les termes qui désignent Jésus au verset 19 ! C’est là ce qui pèse sur le cœur des disciples et les rend si tristes.
Verset 21
Quant à nous, par opposition aux magistrats (verset 20), nous espérions…
Ce verbe à l’imparfait montre que toutes leurs espérances se sont évanouies. On voit par là ce que seraient devenus tous les disciples, si Jésus n’était pas ressuscité ! (1 Corinthiens 15.14-19)
Les mots : mais avec tout cela signifient : malgré tout ce qu’était Jésus (verset 19) et malgré toutes nos espérances.
Le troisième jour : nouveau motif de doute et de tristesse ; serait-ce un vague souvenir de la prédiction de Jésus qu’il ressusciterait le troisième jour ?
Verset 23
Mais à côté de toutes ces causes de tristesse, voici encore une circonstance à mentionner, sur la signification de laquelle ils hésitent à se prononcer et qui contribue plutôt à augmenter leur trouble. Ils ne citent pas, en effet, ce témoignage des femmes comme un sujet d’espérance, qu’ils opposeraient avec assurance aux faits douloureux qu’ils viennent de citer.
Ces femmes, disent-ils, nous ont (grec) mis hors de nous-mêmes car elles disent que des anges disent qu’il est vivant !
On voit dans ces répétitions l’expression amère du doute : ils ne veulent pas se reprendre à l’espérance (voir la note suivante).
Verset 24
Bien que ces disciples qui ont aussi visité le sépulcre l’aient trouvé comme les femmes l’avaient dit, c’est-à-dire vide, ce témoignage ne vaut pas mieux que le premier et voici pourquoi : lui, ils ne l’ont point vu !
Telle est l’action corrosive du doute ; il infirme et annule deux témoignages qui auraient dû suffire pour ranimer toutes les espérances des deux disciples. De là le reproche sévère et si bien mérité qui va suivre.
Les mots : quelques-uns des nôtres prouvent que, dans leur pensée, Pierre n’était pas seul, bien que notre évangéliste (verset 12) n’ait pas nommé Jean (Jean 20.3 et suivants).
Verset 25
Et lui, de son côté, après les avoir laissés raconter tous leurs sujets de tristesse, les reprend : Ô insensés ! C’est d’abord leur intelligence qu’il accuse de manquer de pénétration pour saisir les promesses que Dieu a faites par les prophètes (Galates 3.1).
Mais cet obscurcissement de l’intelligence a une cause morale, dans le cœur. Le cœur, siège des affections et de la volonté, est tardif à croire, à se confier, à s’abandonner à la vérité divine.
Ailleurs encore, Jésus rapproche ces deux causes du manque de foi (Marc 6.52 ; Marc 8.17).
Verset 26
Il fallait qu’il passât par les souffrances pour arriver à la gloire.
Il le fallait, parce que Dieu l’avait ainsi arrêté (versets 25-27, 44, 46).
L’homme ne pouvait être sauvé que par ces souffrances et par cette mort. L’amour éternel de Dieu, qui voulait le salut de l’homme, a voulu aussi l’immense dévouement du Sauveur, indispensable a l’accomplissement de ce salut.
Verset 27
Les mots : commençant par…et par…signifient que Jésus commença par le Pentateuque et passa successivement aux livres de tous les prophètes, pour y relever et expliquer aux disciples ce qui avait rapport à ses souffrances et à sa mort, à sa résurrection et à sa gloire.
Luc ne nous dit pas quelles furent les parties des Écritures que Jésus exposa. Il serait facile de suppléer à son silence et on l’a souvent essayé.
Ainsi, il est très remarquable que telles parties des Écritures, le Psaume 22, Ésaïe Ésaïe 53, par exemple, après avoir commencé par un tableau saisissant des souffrances du Messie, se terminent par une description sublime de son triomphe et de sa gloire.
Mais il est probable qu’au lieu de détacher certains passages particuliers, le Sauveur fit comprendre aux disciples que tout, dans Moïse, dans la loi, dans les institutions du culte, surtout dans les sacrifices, était une prédiction symbolique et une préparation à son œuvre ; et que tout, dans les prophètes, dans leurs prédications de la volonté de Dieu, dans les promesses divines dont ils étaient les organes, avait un rapport direct à la rédemption de son peuple par le Libérateur qui lui était promis.
À mesure que les disciples acquièrent l’intelligence des Écritures, ils sentent les obscurités de leur cœur faire place à la lumière, à leur doute succéder la confiance et, avant même d’avoir reconnu Jésus, ils lui appartiennent tout entiers (versets 29 et 32).
Voilà l’action que Jésus voulait exercer sur leur esprit, au lieu de s’offrir brusquement à leur vue (comparer verset 16, note).
Verset 28
Jésus, pour éprouver les disciples, continuait à marcher et il aurait certainement poursuivi sa route, s’ils ne l’avaient prié instamment de rester avec eux. Il voulait que cette grâce nouvelle dépendit d’eux.
Verset 29
Grec : ils lui firent violence, moralement, par leurs instances (comparer Genèse 19.3 ; Actes 16.15).
Déjà se lit dans Codex Sinaiticus, B, l’Itala. Il est omis dans les autres documents et dans le texte reçu.
Sans doute, les disciples voulaient exercer l’hospitalité envers cet étranger qui leur avait fait tant de bien.
Mais le motif qu’ils invoquent est remarquable : le jour qui est sur son déclin est une image de la tristesse qui règne dans leur âme ; ils sentent, sans s’en rendre compte, qu’ils ont avec eux le Soleil de justice ; s’il les abandonne, ils craignent de retomber dans les angoisses d’où ils commencent à sortir.
Verset 31
C’est pendant qu’il leur donnait le pain (remarquez l’imparfait) que leurs yeux s’ouvrirent ou furent ouverts (verset 16, note).
Ce terme est souvent employé pour indiquer la guérison d’un aveugle (Matthieu 9.30 ; Matthieu 20.33 ; Jean 9.10) ; il est pris ici dans un sens moral.
Les disciples reconnurent le Maître au geste qui lui était familier (verset 35).
Les termes par lesquels Luc décrit ce repas rappellent ceux de l’institution de la cène. Depuis les Pères de l’Église, on a discuté la question de savoir s’il faut voir ici une célébration de la cène. Formellement, non ; mais, comme l’âme des disciples était certainement en communion avec Jésus, où est la différence ?
Grec : il devint invisible loin d’eux, c’est-à-dire que, par une action surnaturelle, il disparut à leurs yeux.
Divers autres faits indiquent un grand changement qui s’était opéré dans la personne de Jésus. Il était déjà en voie de glorification et affranchi des lois qui régissent les corps (Luc 24.36 ; Jean 20.19-26).
Les disciples purent pressentir par là que désormais ils ne le posséderaient plus avec eux comme auparavant, mais qu’ils devaient s’habituer à une communion invisible et spirituelle avec lui (voir Jean 14 et suivants).
Un cœur brûlant, expression énergique de l’émotion que les paroles du Sauveur avaient laissée en eux. Maintenant ils n’ont plus aucun doute sur sa résurrection (verset 35). Une expérience si intime ne peut avoir été racontée que par ceux qui l’avaient faite.
Quand il nous expliquait (grec nous ouvrait) les Écritures : ces Écritures étaient jusqu’alors fermées pour eux, la parole et l’Esprit de Jésus les leur avaient ouvertes.
Verset 33
Ils sont pressés par l’ardent désir de faire part à leurs condisciples de la grande nouvelle qui les remplit de joie.
Les onze, c’est ainsi qu’on désignait les apôtres après la chute de Judas. Luc emploie ce terme bien compris de tous quoique, en réalité, ils ne fussent alors que dix, Thomas étant absent (Jean 20.24). Mais les apôtres n’étaient pas seuls. D’autres disciples de Jésus étaient avec eux.
Verset 34
Avant même que les disciples d’Emmaüs puissent prendre la parole, on les reçoit par ce cri joyeux : Le Seigneur est réellement ressuscité !
Les disciples en donnent pour preuve une apparition de Jésus à Simon (Pierre).
Ce fait, d’une si grande importance, confirmé par la tradition apostolique (1 Corinthiens 15.5), Luc le connaissait, quoiqu’il ne le consigne pas dans son récit de la résurrection, pas plus qu’il ne rapporte l’apparition de Jésus aux femmes (Matthieu 28.9), à Marie-Madeleine (Jean 20.14), aux cinq cents frères en Galilée et à Jacques (1 Corinthiens 15.6-7).
La manifestation de Jésus à Pierre était une preuve de sa tendre miséricorde envers ce pauvre disciple qui, dans ses amers regrets, devait éprouver un si pressant besoin de revoir son Maître et d’entendre de sa bouche une parole de pardon (comparer Marc 16.7, note).
Verset 35
Grec : comment il avait été reconnu d’eux par ou dans la fraction du pain (verset 31, note et verset 16, note).
Verset 36
L’apparition de Jésus
Pendant que les disciples d’Emmaüs font leur récit, Jésus se présente avec cette salutation : La paix soit avec vous ! Pour calmer leur effroi, il leur montre ses pieds et ses mains et les invite à le toucher. Ensuite, pour les convaincre tout à fait, il mange en leur présence (36-43).
Les instructions de Jésus à ses disciples
Il leur rappelle qu’il leur avait dit que toutes les prophéties devaient s’accomplir à son sujet. Il leur ouvre l’entendement pour comprendre les Écritures. Celles-ci annonçaient ses souffrances et sa résurrection et la prédication de l’Évangile parmi toutes les nations. Jésus institue ses disciples ses témoins, leur promet le Saint-Esprit et leur ordonne d’attendre à Jérusalem l’accomplissement de cette promesse (44-49).
Grec : fut debout au milieu d’eux, y apparut tout à coup.
Le terme de l’original comporte quelque chose d’extraordinaire, de surnaturel (comparer verset 31, note ; Jean 20.19-26).
C’est ce qui explique l’impression produite (verset 37) sur ces mêmes hommes qui venaient d’exprimer (verset 34) leur joyeuse assurance de la résurrection du Seigneur.
Cette apparition de Jésus-Christ à tous les disciples assemblés est la même que Jean a rapportée Jean 20.19 et suivants.
Les mots : et leur dit : La paix soit avec vous ! manquent dans D seul et dans l’Itala.
Tischendorf et la plupart des critiques et des exégètes les omettent comme suspects d’avoir été empruntés à Jean 20.19.
Verset 37
C’est-à-dire un être du monde invisible, n’ayant qu’un corps apparent, ce que Matthieu (Matthieu 14.26) appelle ailleurs un « fantôme ». Or, il y a toujours là pour l’imagination un sujet d’effroi.
Verset 40
Jésus leur donne à entendre que leurs craintes ne proviennent que des pensées ou des imaginations de leur cœur ; puis leur déclare ouvertement : c’est moi-même ; et les invite à le toucher pour les convaincre qu’ils n’ont pas affaire à un esprit.
Enfin (verset 40), il leur montre ses mains et ses pieds, dans lesquels ils pouvaient voir les cicatrices laissées par les clous de la croix.
Ce verset 40 manque dans D et l’Itala et la plupart des critiques le regardent comme une interpolation très ancienne, tirée de Jean 20.20.
Il est vrai que, dans Jean, Jésus leur montre « ses mains et son côté », mais, comme le dit M. Godet :
Cette mention des pieds (verset 39) suppose que non seulement les mains, mais les pieds du Sauveur avaient été cloués à la croix. C’est là un point encore discuté par les savants (voir le Commentaire de M. Godet sur saint Luc 3e édition, page 523 et suivants et dans un sens opposé, Meyer, sur Matthieu 27.35), mais sur lequel, indépendamment d’autres preuves historiques, ce passage de Luc ne peut guère laisser de doute.
Verset 43
La joie qu’éprouvent les disciples en constatant la présence de Jésus (verset 39), succédant à la tristesse et à la crainte, maintient en eux un trouble qui les empêche de croire : phénomène très naturel et confirmé par l’expérience.
Pour leur donner une nouvelle preuve, Jésus demande des aliments, dont il mange en leur présence.
Le texte reçu ajoute : et d’un rayon de miel ; l’authenticité de ces mots qui manquent dans Codex Sinaiticus, B, A, D est douteuse.
Verset 44
Les événements dont vous êtes témoins, ma mort et ma résurrection, sont l’accomplissement des paroles que je vous disais.
Jésus leur rappelle les nombreuses prédictions qu’il leur avait faites de sa mort et de sa résurrection (Luc 9.22 ; Luc 18.31-33 ; Luc 22.37 ; et ailleurs).
Lorsque j’étais encore avec vous : Jésus ne se considère plus maintenant comme étant avec ses disciples ; ses anciennes relations avec eux ne seront pas reprises, elles seront remplacées par une communion spirituelle.
Voir sur ce mot : il fallait, verset 26, note et sur l’accomplissement des Écritures, verset 27, note.
Les Juifs divisent encore aujourd’hui l’Ancien Testament en trois parties : la loi, les prophètes et les hagiographes. On peut se demander si les Psaumes représentent ici ce dernier recueil ou sont cités pour eux-mêmes.
Il ressort de ces paroles que c’est sur l’autorité de leur Maître que les apôtres, dans tous leurs écrits, lui font l’application des prophéties de l’Ancien Testament.
Verset 46
Jésus ouvre les Écritures à ses disciples (verset 32) ; il ouvre aussi leur entendement pour les comprendre ; double action toujours nécessaire.
Verset 47
Jésus en appelle une dernière fois à l’autorité des Écritures (versets 27 et 44), pour faire comprendre aux disciples la nécessité divine de tout ce qui lui était arrivé (verset 46) et pour leur révéler l’avenir de son règne et la vocation qu’ils auront à y remplir.
Ils devront prêcher en son nom (sur son autorité) la repentance et la rémission (Codex Sinaiticus, B portent : la repentance pour la rémission) des péchés (voir, sur ce terme de repentance, Matthieu 3.2, note).
C’est là au fond tout l’Évangile dans son application à l’homme pécheur et perdu ; et cet Évangile devra être annoncé à toutes les nations (comparez Matthieu 24.14 ; Matthieu 28.19), en commençant par Jérusalem, la ville coupable, car ce point de départ et cette extension du règne de Dieu étaient annoncés aussi dans les Écritures (Psaumes 110.2 ; Ésaïe 2.3 ; comparez Actes 1.8).
Verset 48
Ces choses, dont les disciples seront les témoins, ce sont tous les grands faits évangéliques désignés aux verset 46 et 47 ; mais, pour devenir capables de rendre ce témoignage, il faut d’abord que les pauvres disciples aient vu s’accomplir en eux la promesse du Père, ou qu’ils aient été revêtus de la puissance du Saint-Esprit (verset 49)
De là ce contraste frappant : vous…et moi…
B, A, C et la plupart des majuscules portent : et voici moi… Ce mot manque dans Codex Sinaiticus, D, l’Itala.
Verset 49
Jésus ordonne expressément à ses disciples (Actes 1.4) d’attendre à Jérusalem ce secours puissant.
Le texte reçu porte : dans la ville de Jérusalem. Ce nom manque dans Codex Sinaiticus, B, C, D, Itala.
Dès le verset suivant, Luc raconte l’ascension de Jésus. On a prétendu que Luc en écrivant son Évangile croyait que cet événement avait eu lieu le jour même de la résurrection mais que plus tard, quand il rédigea le livre des Actes, il avait eu connaissance d’une autre tradition, d’après laquelle Jésus était demeuré avec ses disciples pendant quarante jours après la résurrection (Actes 1.3)
Est-il probable qu’un historien aussi consciencieux que Luc eût négligé, au commencement de son second ouvrage, de rectifier l’erreur qu’il aurait commise à la fin du premier ? Cette correction eût été d’autant plus indiquée que l’auteur s’en réfère à son premier écrit (Actes 1.1-2) et reprend sa narration au point où il l’avait laissée.
N’est-il pas plus naturel d’admettre que notre évangéliste, après avoir raconté l’apparition de Jésus à tous les disciples (verset 36), résume, sans prétendre les rapporter à leur place chronologique, plusieurs de ses dernières instructions (versets 44-49), se réservant de reprendre plus tard son récit à la résurrection de Jésus (Actes 1.3) et de marquer alors nettement l’intervalle de quarante jours qui sépara celle-ci de l’ascension ?
On lit, en effet, dans le livre des Actes, que c’est au terme des quarante jours, quand Jésus assembla ses disciples pour les rendre témoins de son ascension, qu’il leur adressa la plupart des instructions par lesquelles Luc termine le discours ici rapporté ; c’est à ce moment qu’il leur donna l’ordre de ne point quitter Jérusalem, leur fit la promesse du Saint-Esprit (Actes 1.4-5), leur confia la mission d’être ses témoins, à Jérusalem d’abord et ensuite parmi toutes les nations (verset 8).
Verset 50
Jésus élevé au ciel
Jésus, conduit ses disciples hors de la ville sur le mont des Oliviers et là, étendant ses mains, il les bénit ; et pendant qu’il les bénit, il est élevé au ciel (50, 51).
Les disciples à Jérusalem
Les disciples s’en retournent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils s’assemblent fréquemment, louant et bénissant Dieu (52, 53).
Dehors, c’est-à-dire : hors de la ville.
Jusque vers Béthanie, suivant la leçon de Codex Sinaiticus, B, C.
Le texte reçu porte : jusqu’à Béthanie.
Jésus conduisit ses disciples jusque sur le mont des Oliviers, qu’il fallait traverser pour aller à Béthanie, située sur le versant oriental de la montagne (comparer Actes 1.12). C’est là qu’il s’arrêta, donna à ses disciples sa dernière bénédiction et se sépara d’eux (verset 51).
Voir, sur la sommité de la montagne où eut lieu probablement l’ascension, le Voyage en Terre Sainte de M. Félix Bovet, page 202, 7e édition.
Verset 51
Luc ne fait qu’indiquer ici en quelques mots l’ascension de Jésus, qu’il se proposait de décrire plus en détail dans son second livre (Actes 1.1-12 ; voir verset 49, note).
Le texte reçu ajoute : et il était élevé en haut vers le ciel.
Codex Sinaiticus, D et quelques exemplaires de l’Itala omettent ces mots, qui sont probablement une interpolation tirée de Marc 16.19 ou de Actes 1.9.
Verset 52
D et quelques copies de l’Itala omettent les mots : l’ayant adoré, que porte le texte reçu ; ceux-ci se lisent, il est vrai, dans tous les autres documents, même Codex Sinaiticus
Mais, comme le remarque Tischendorf, ils se rattachent étroitement à la phrase inauthentique du verset précédent. Leur adjonction s’explique mieux que leur omission.
La conviction que leur Maître venait de rentrer dans la gloire divine cause cette grande joie des disciples. Celle-ci a succédé à la profonde tristesse qu’ils éprouvaient à la seule pensée d’une séparation d’avec leur Maître.
Verset 53
Le mot continuellement doit être pris dans un sens relatif : toutes les fois que les actes du culte les appelaient dans le temple.
Ici encore, les critiques préfèrent la leçon de D et de l’Itala : louant ; car ce terme, comme le remarque M. Godet :
Codex Sinaiticus ; B, C lui ont substitué : bénissant. Le texte reçu, avec A, majuscules, combine les deux leçons : louant et bénissant.
Le texte reçu porte comme dernier mot de l’Évangile : Amen.
Cette adjonction, qui provient de l’usage liturgique, manque dans Codex Sinaiticus, C, D, l’Itala.
On a prétendu que l’ascension de Jésus n’est rapportée que par Luc, Marc 16.19 étant tiré de Luc. Matthieu et Jean gardent le silence sur ce fait. Ce n’est là qu’une apparence : dans saint Jean, Jésus parle à diverses reprises de « remonter où il était auparavant » (Jean 6.62 ; comparez Luc 17.5 ; Luc 20.17 ; Luc 13.1), et, dans Matthieu, chacune des prédictions du retour de Christ pour le jugement du monde suppose son ascension (Matthieu 13.30-41 ; Matthieu 24.30 ; Matthieu 25.31, etc.).
Les apôtres proclament d’une voix unanime la réalité de ce fait (Actes 2.32-33 ; Actes 7.56 ; Éphésiens 4.10 ; 1 Timothée 3.16 ; Hébreux 9.11-24 ; Hébreux 10.12 ; 1 Pierre 3.22 et toute l’Apocalypse) ; et s’ils annoncent aux fidèles leur résurrection et la glorification de leur corps comme l’accomplissement de leurs espérances, c’est en leur montrant le corps glorifié de Christ qui est leur Chef (1 Corinthiens 15.49 ; Philippiens 3.21).
L’ascension de Jésus est le couronnement de sa vie sainte et le complément de sa résurrection, dont elle ne doit pas être séparée.
Par le fait de la résurrection, Jésus est entré en possession d’un corps glorifié, comme le montrent dans notre récit même ses apparitions et ses disparitions soudaines (versets 15, 31 et 36).
La suprême entrevue sur le mont des Oliviers se produisit dans les mêmes conditions que celles qui avaient eu lieu pendant les quarante jours.