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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 15". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-15.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 15". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-32
Plan du commentaire biblique de Luc 15
Introduction historique
Jésus est entouré de péagers et de pécheurs avides de lâentendre. Leur affluence provoque les murmures des pharisiens, qui reprochent à Jésus de les accueillir et de manger avec eux (1, 2).
La brebis égarée
La drachme perdue et retrouvée
Quelle femme, ayant dix drachmes et en perdant une, ne prend des soins minutieux pour la retrouver ? Et quand elle lâa trouvée, elle associe à sa joie ses amies et ses voisines. De même, il y a de la joie parmi les anges pour un pécheur qui se repent (8-10).
Verset 1
Les paraboles de la grâce
Versets 1 à 10 â La brebis égarée et la drachme perdue
Les péagers, haïs à cause de leur profession et méprisés à cause des injustices quâils commettaient souvent en lâexerçant (Matthieu 5.46, note), les pécheurs, hommes connus comme vicieux et plus ou moins perdus de réputation, sâapprochaient de Jésus, afin de mieux entendre les paroles de miséricorde et de pardon qui sortaient de sa bouche.
Peut-être tel de ses enseignements avait-il réveillé leur conscience. Ils sentaient douloureusement le poids et lâamertume du péché et repoussés de tous, ils étaient attirés vers cet Envoyé de Dieu, qui toujours avait témoigné à leurs pareils sa tendre compassion.
Les versets 1 et 2 décrivent une situation qui se reproduisait chaque fois que Jésus sâarrêtait quelque part pour annoncer lâÃvangile. Ainsi sâexplique le mot tous les péagers, qui désigne tous ceux qui se trouvaient là en ce moment.
Verset 2
Voir, sur les pharisiens, Matthieu 3.7, note, et, sur les scribes, Matthieu 23.2, note.
Le verbe grec que nous traduisons par murmuraient est composé dâune particule qui indique quâils proféraient ces murmures entre eux.
La cause de leur mécontentement, qui se donnait les airs de lâindignation, est ici expriméeâ¯: Jésus non seulement recevait, accueillait avec bonté les péagers et les pécheurs, mais il condescendait à manger avec eux, ce qui était, en Orient, une marque de familiarité et de confiance.
Les orgueilleux pharisiens ne pouvaient ni comprendre ni pardonner cette conduite du Sauveur. Ils affectaient dây voir un mépris de la moralité et de la justice, dont ils se croyaient seuls en possession.
Leurs murmures étaient donc à la fois un blâme infligé à Jésus et lâexpression de leur dédain pour les péagers et les pécheurs.
Verset 3
Jésus répond par trois admirables parabolesâ¯: une brebis perdue, une drachme perdue, un fils perdu, indiquant dès lâabord que câest précisément ce qui est perdu quâil cherche avec compassion et amour. Puis, la joie quâil éprouve de le retrouver et de le sauver devait couvrir de confusion les pharisiens, qui étaient animés de sentiments si différents.
Verset 4
Jésus en appelle aux propres sentiments de ses auditeursâ¯: Quel est lâhomme dâentre vousâ¯? Puis il recourt à cette image du bon berger (Jean 10), sous laquelle de tout temps lâÃglise sâest représenté son Sauveur et son Chef.
La brebis est incapable, dés quâelle est égarée, de revenir au bercail ou de se défendre en présence du moindre danger, ou de supporter aucune fatigue. Pour quâelle ne soit pas irrévocablement perdue, il faut que le berger la cherche, la porte, lui prodigue tous ses soins. Parfaite image de lâhomme pécheur, éloigné de Dieu.
Jésus décrit sa compassion et son amour sous les traits de ce berger qui cherche sa brebis sans relâche jusquâà ce quâil lâait trouvée.
Ce fut là lâÅuvre de toute sa vieâ¯; et cette Åuvre, il la poursuit encore par ses serviteurs, par son Esprit, par tous les moyens de sa grâce.
Une seule brebis sur quatre-vingt-dix-neuf est peu de choseâ¯:
Les quatre-vingt-dix-neuf quâil laisse au désert, câest-à -dire dans les lieux non cultivés, les steppes, où lâon faisait paître les brebis, représentent les Israélites restés extérieurement fidèles à lâalliance divine et qui éprouvaient beaucoup moins que les péagers et les pécheurs le besoin dâun Sauveur (verset 7).
Verset 6
Impossible dâexprimer dâune manière plus touchante les soins du berger pour sa brebis et sa joie de lâavoir retrouvée (comparer Ãzéchiel 34.12-16).
Dans le verset suivant, Jésus nous dit ce quâil faut entendre par les amis et les voisins.
Verset 7
Qui est-ce qui éprouve cette joie dans le ciel�
Dieu, le Sauveur, les anges de Dieu (verset 10), qui prennent part au salut dâune âme perdue. Quel amour se révèle dans ce trait de la paraboleâ¯!
Mais existe-t-il sur la terre des justes qui nâont pas besoin de repentanceâ¯? (voir sur ce dernier mot, Matthieu 3.2, note).
Jésus lâenseignerait-il iciâ¯? Nullement. Il parle au point de vue de cette légalité dont se prévalaient ses auditeurs pharisiens. Il emploie les termes de pécheurs, justes, repentance dans le sens extérieur où ils les entendaient, eux qui sâimaginaient quâil suffisait de faire partie du peuple de lâalliance et dâobserver les ordonnances lévitiques pour être assuré du salut.
Jésus veut leur faire comprendre que Dieu préfère les sentiments dâhumiliation et dâamour, quâéprouve le pécheur repentant, à la propre justice de ceux qui ne se sont jamais écartés du droit chemin. Cette pensée ressort plus clairement de la parabole de lâenfant prodigue et de lâattitude prise par le fils aîné (verset 25).
Jésus ne dit pas cependant que la justice des Israélites fidèles à la loi nâest rien aux yeux de Dieu et nâéveille dans le ciel ni joie ni amour. Mais comment nây aurait-il pas eu plus de joie pour ces pauvres péagers qui venaient se jeter dans les bras du Sauveur et recevoir dans leur cÅur, déjà renouvelé par la repentance, les paroles de miséricorde et de pardon quâil leur adressaitâ¯? Dès ce moment, ils lui appartenaient tout entiers et lui faisaient le sacrifice de leur vie, par une reconnaissance et un amour qui sont lââme de toute vraie piété.
Matthieu (Matthieu 18.12-14, voir les notes) nous a aussi conservé cette parabole, mais en lui donnant une place et une signification différentes de celles quâelle a chez Luc. Elle sert à peindre lâamour et les soins du Sauveur pour «â¯un de ces petitsâ¯Â» quâil défend de mépriser et quâil représente ensuite sous lâimage de cette brebis perdue, quâil va chercher et sauver. Cette application de la parabole ne manque pas de véritéâ¯; mais il faut reconnaître que câest dans Luc quâelle a sa vraie place et son sens le plus profond.
Au reste il est probable que cette image revint plus dâune fois dans les enseignements du Sauveur.
Verset 9
La drachme était une monnaie grec que, valant, comme le denier romain, un peu moins dâun franc, prix de la journée dâun ouvrier (Matthieu 20.2).
La répétition du mot (dix drachmes, une seule drachme), omise par nos versions et plus encore la description des soins minutieux que prend cette pauvre femme pour retrouver sa drachme perdue, sont destinées à montrer combien elle lui était précieuse. Péniblement gagnée, cette pièce dâargent était nécessaire à sa subsistance.
Ainsi, cette parabole très semblable à la précédente, nous révèle lâamour de Dieu sous un aspect différent. Là , câest sa compassion pour un être malheureux et en danger de périrâ¯; ici, câest le prix que conserve à ses yeux, tout perdu quâil est, un homme créé à son image, destiné à lui appartenir pour toujours. Dieu fera tout plutôt que de consentir à le perdre. Câest bien lâun des caractères de lâamour, qui est peint sous lâimage de la joie de cette femme.
Verset 10
Ces termesâ¯: devant les anges de Dieu, correspondent à dans le ciel (verset 7) et expriment plus clairement qui éprouve cette joie. Ils peuvent indiquer, soit la joie que les anges eux-mêmes éprouvent du salut dâune âme, soit la joie de Dieu, qui se manifeste devant eux, en leur présence. Le premier sens est probablement dans la pensée de Jésus
Verset 11
Le fils cadet
Le fils aîné
Parabole de lâenfant prodigue (11-32)
Les deux paraboles qui précèdent suffisaient, semble-t-il, pour confondre les murmures des pharisiens (verset 2), dâautant plus que Jésus en avait lui-même clairement indiqué la signification (versets 7 et 10).
Mais il avait à cÅur de peindre dans leur profondeur, leur complexité et leurs tragiques alternatives, ces rapports de lâhomme avec Dieu qui constituent toute la religion. Il le fait dans un tableau saisissant emprunté à la vie de tous les jours. Il montre comment lâhomme se perd par le péché, comment il se retrouve par la repentance et quelle est la miséricorde infinie de Dieu qui le reçoit et le sauve. Il met enfin lâhomme de la légalité dans une opposition frappante avec le pécheur repentant.
Jésus peint ainsi au vif les deux portions de son auditoireâ¯: les péagers et les pécheurs repentants qui viennent à lui et les pharisiens qui en murmurent (versets 1 et 2).
Ces deux fils, la description de leur vie et de leur caractère, sont le sujet des deux parties de la parabole.
Plusieurs Pères de lâÃglise ont voulu voir dans lâaîné le peuple juif et dans le plus jeune les païens. Les théologiens de lâécole de Tubingue se sont empressés de saisir cette interprétation, pour en appuyer leurs idées sur lâépoque tardive de la rédaction des évangiles et sur les tendances quâils attribuent spécialement à celui de Luc.
Câest là méconnaître absolument la situation. Jésus nâavait dâautre but que de répondre aux besoins divers de son auditoire.
Verset 12
Le plus jeune est dans lââge des passions, particulièrement exposé aux séductions du monde.
La part du bien qui devait un jour lui échoir en héritage était, dâaprès le droit mosaïque (Deutéronome 21.17), la moitié de ce qui revenait au fils aîné, soit le tiers de la fortune paternelle. Il demande à son père de lui remettre, par avance, en argent, lâéquivalent de ce tiers. Le verset suivant va dire quelle était son intention.
Il leur partagea son bien, câest-à -dire que le père fit la part de lâun et de lâautre, quâil remit au fils cadet la sienne et conserva par devers lui celle du fils aîné (verset 31).
Le père nâavait aucune obligation à faire ce partageâ¯; il aurait pu sây refuser et contraindre ainsi son fils de rester auprès de lui. Il ne le fait pas, car cette contrainte nâaurait en rien changé les sentiments de ce fils. Dieu de même respecte la liberté de lâhomme et lui laisse toute sa responsabilitéâ¯; car il sait que la confiance et lâamour doivent être libres.
Câest par les expériences de la vie, si bien décrites dans cette histoire, que lâhomme est ramené à Dieu. Aucun autre moyen nây suffirait.
Verset 13
Tel était le but du jeune homme en demandant sa part de biens. Le manque dâamour pour son père, la passion de lâindépendance, lui rendent intolérable la discipline de la maison paternelle et lui ôtent tout sentiment du bonheur dont il aurait pu y jouir.
Impatient de posséder sa liberté (peu de jours après), il part, sans songer au chagrin quâil va causer à son père. Le pays éloigné où il se rend est lâimage de lâétat de lâhomme sans Dieu. Lâéloignement de Dieu est lâessence même du péché. Tout ce qui va suivre nâest que lâinévitable conséquence du départ de lâenfant prodigue.
Son histoire, au sens propre, est celle dâune foule de jeunes fils de famille qui, vivant dans la dissolution, arrivent promptement à dissiper leur fortune. Au sens figuré, elle est celle de lâhomme sans Dieu, qui se voit promptement privé par dâamères déceptions, par le dégoût, par le remords, de ce bonheur imaginaire quâil demandait aux jouissances plus ou moins grossières du monde.
Le mot grec que nous traduisons parâ¯: vivre dans la dissolution, est un adverbe qui signifie lâopposé de salutairementâ¯; or, lâopposé du salut, câest la ruine. Le substantif, qui est formé de la même racine, se trouve dans Ãphésiens 5.18â¯; Ãphésiens 1.6â¯; 1 Pierre 4.4.
Verset 14
Grecâ¯: et lui-même (indépendamment de la famine) commença à manquer (de tout).
Ce motâ¯: il commença, marque un moment terrible dans lâexpérience du jeune insensé. Il voit quâil nâa plus aucune ressource et autour de lui règne une grande famine qui lui ôte tout espoir.
Il nâest pas dâétat plus affreux que celui dâune âme sans Dieu, vide de toute paix et de toute espérance, remplie dâagitation et dâamertume et à laquelle le monde, dont elle a épuisé les jouissances, nâa plus rien à offrir. Nâavoir rien en soi, rien au ciel, rien sur la terre, câest le désespoir.
Le jeune homme de la parabole reconnaîtrait-il maintenant sa folieâ¯? Songera-t-il à revenir à son pèreâ¯? Non, pas encore. Il faut quâil descende encore plus bas dans lâabîme où lâa conduit son péché et quâil en savoure toutes les amertumes.
Verset 15
Ce jeune homme riche et libre dans la maison paternelle, le voilà dans lâindigence et la servitudeâ¯; ce fils dâune famille honorable, le voilà faisant paître des pourceaux, ce qui, outre lâabjection du métier, était un objet dâhorreur pour un Juif.
Le verbe de lâoriginalâ¯: il sâattacha (littéralement il se colla), que nos versions affaiblissent en le traduisant parâ¯: il se mit au service de, relève encore ce quâil y avait dâabject dans cette dépendance à lâégard dâun maître païen.
Il y a, dans le monde moral, des suites du péché plus dégradantes encore.
Verset 16
Se remplir le ventre est la leçon du texte reçu avec A et la plupart des majuscules Codex Sinaiticus, B, D lisent se rassasier, ce qui parait une correction.
Quand, après avoir fait paître les pourceaux toute la journée, il les ramenait le soir au logis on les nourrissait ensuite de gousses (espèce de fèves grossières, servant à lâalimentation des animaux)â¯; mais à lui, personne ne lui en donnait.
Le mépris quâon lui témoigne ainsi en lâoubliant, la faim qui le dévore et que rien nâapaise, tel est le dernier degré dâun abaissement, dâune souffrance à laquelle on ne saurait rien ajouter.
Verset 17
Ãtant donc rentré en lui-même, tel est le premier pas vers le relèvement. Jusquâalors, il avait vécu hors de lui-même, entraîné par le tourbillon des passions, du monde extérieur.
Maintenant, il revient à luiâ¯; il voit toute lâhorreur de sa situation et il découvre dans son cÅur un abîme de maux, sur lesquels il avait volontairement fermé les yeux.
Dès ce moment, une pensée quâil avait tenue éloignée vient émouvoir son cÅur profondément malheureuxâ¯: son père, la maison de son père. Là , il sâen souvient, même les mercenaires, des ouvriers qui sont engagés pour un temps seulement et que le maître nâa pas intérêt à soigner dâune manière spéciale, ont du pain (grec des pains) en abondanceâ¯; et lui, il meurt de faim (grecâ¯: vrai texteâ¯: mais moi je péris ici de famine).
Il serait superflu de montrer la profonde vérité de tous ces traits dans lâexpérience morale de lââme.
Verset 18
Du sentiment de sa misère naît dans le cÅur du fils repentant une ferme résolutionâ¯; câest le second pas dans son relèvement.
Malgré le trouble de sa conscience et le sentiment quâil a de son indignité, il appelle encore son père, ce père quâil a tant offensé. Jésus nous donne dans ce trait délicat toute une révélation de la miséricorde de Dieu, dont le sentiment persiste dans le cÅur du pécheur repentant et sans lequel il ne lui resterait que le désespoir.
Ceci encore appartient à sa résolution. Il nâira pas, devant son père, invoquer comme excuses sa jeunesse, ses passions, ou les entraînements du mondeâ¯; nonâ¯: jâai péché, voilà le mot qui brise dans lâhomme toutes les résistances de lâorgueil et quâil nâarrive à prononcer quâaprès une lutte terrible contre cet orgueil.
Les deux termesâ¯: contre le ciel et contre toi, nâont de sens distinct que dans la parabole. Ils se confondent dans lâapplication.
Verset 19
Grecâ¯: fais-moi comme lâun de tes mercenaires.
Amener le pécheur à sentir quâil a perdu tous ses titres à être un enfant de Dieu, tel est lâeffet de la vraie repentance.
Mais lâamour, qui renaît dans son cÅur avec la repentance, lui inspire en même temps le désir de rentrer en grâce auprès de Dieu, dâêtre admis dans sa famille, fût-ce à la dernière place.
Verset 20
Et sâétant levéâ¯; la résolution prise est aussitôt exécutée. Quand on dit que «â¯lâenfer est pavé de bonnes résolutionsâ¯Â», cela nâest vrai que de celles qui ont été prises sans un sentiment profond du péché.
Quel tableau émouvantâ¯! Quelle révélation de lâamour de Dieuâ¯! Chaque mot en porte lâenseignement touchant et profond. Comme il était encore loin, bien avant quâil eût pu atteindre cette maison paternelle dont il ne sâapprochait quâen tremblant, son père le vit.
Ãvidemment le père lâattendait, sa tendresse était aux aguets pour surprendre le retour de son enfant. En se rappelant les deux paraboles précédentes, on peut même dire que câest Dieu qui toujours prévient le pécheurâ¯; il le cherche, il lui inspire le premier mouvement de repentance, de foi, dâamour, sans lequel ce pécheur ne reviendrait jamais à lui.
Puis le père court au-devant de son enfant, il lui facilite cette rencontre encore redoutéeâ¯; enfin, il le presse sur son cÅur, ému de compassion (grec ému dans ses entrailles) et lui donne, sans paroles, ce baiser de réconciliation qui efface pour jamais tout le passé et fait pénétrer dans le cÅur du fils lâassurance de lâamour inaltéré de son père (le verbe grec est composé dâune préposition qui renforce lâidée. M. Stapfer traduitâ¯: il le baisa longuement).
Tout ce tableau est infiniment plus beau, plus complet, plus émouvant, que si le père avait exprimé par des paroles le pardon quâil accordait à son fils.
Verset 21
Voir versets 18 et 19, note.
Les derniers mots de la réponse projetéeâ¯: traite-moi comme lâun de tes mercenaires, manquent.
On a expliqué leur absence en supposant que le père interrompt son fils.
Il est peut-être plus naturel de penser que câest le fils lui-même qui, en présence de lâaccueil du père, se sent incapable dâaller jusquâau bout. La tendre compassion que le père lui témoigne lui montre quâil est pardonné et ne lui permet pas dâajouterâ¯: traite-moi comme lâun de tes mercenaires.
Crainte, regrets amers, angoisse de la conscience, tout disparaît de son cÅur maintenant comblé de paix et dâamour.
Plusieurs manuscrits (Sin, B, D, etc.) renferment cette demande copiée du verset 19.
Verset 22
Honorez-le comme fils et fils bien-aimé dâun père riche et puissant.
Un anneau au doigt et des souliers ou des sandales aux pieds étaient le signe de lâhomme libreâ¯; les esclaves allaient nupieds.
La réhabilitation du fils est complèteâ¯; il reçoit le pardon de ses fautes gratuitement et tout de suite, sans conditions ni délaisâ¯; il est réintégré dans la maison et dans lâamour de son père comme si rien ne sâétait passé.
Tel est le sens général de ces traits de la parabole. Une saine exégèse ne doit pas se perdre dans des allégories imitées des Pères de lâÃglise et dâaprès lesquelles la robe signifierait la justice de Christ (Ãsaïe 61.10), lâanneau, le sceau du Saint-Esprit, les souliers, la facilité de marcher dans une vie nouvelle (Ãphésiens 6.15).
Les mêmes interprètes nâont-ils pas vu aussi le diable dans le possesseur des pourceaux, dans les pourceaux eux-mêmes des démons (versets 15 et 16) et dans lâimmolation du veau gras le sacrifice de Christâ¯?â¯!
Verset 23
Notre parabole peint sous lâimage dâun banquet de famille cette joie que les deux similitudes précédentes nâavaient fait quâindiquer (versets 7 et 10). Cette joie succède aussi, dans lââme du pécheur sauvé, aux profondes douleurs de la repentance.
Verset 24
Mort et perdu, tel est lâétat moral de tout homme qui ne vit pas en Dieu (comparer Matthieu 8.22â¯; Ãphésiens 2.1â¯; Ãphésiens 5.14).
Dieu seul, en effet, est la source de la vie et la destination suprême de tout être intelligent. Revenir à Dieu, câest donc revenir à la vie et retrouver sa destination éternelle.
Jésus décrit dans cette parabole le péché et ses suites amères, la repentance et le bonheur ineffable de la réconciliation avec Dieuâ¯; mais il ne se présente pas comme le médiateur de cette réconciliation.
Dans dâautres déclarations, il indique nettement lâÅuvre de la rédemption qui seule permettra à lâhomme de rentrer en grâce auprès de Dieu et de recevoir lâesprit dâadoption (Matthieu 20.28â¯; Matthieu 26.28 et souvent dans lâÃvangile de saint Jean).
Quand cette Åuvre aura été accomplie, elle pourra être exposée avec des développements proportionnés à son importance. On aurait donc bien tort dâopposer les enseignements de Jésus-Christ à ceux des apôtres et, en particulier, de sâappuyer sur notre parabole pour nier la nécessité de la rédemption. Tout le christianisme ne saurait être renfermé dans une parabole.
Verset 25
Mais, cette particule marque le contraste entre ce qui précède et ce qui va suivre.
Ce fils aîné (grec plus âgé) était donc occupé au service de son père (aux champs), employé à une Åuvre bonne en soi. Et pourtant, les sentiments de son cÅur, quâil va nous révéler, nâont rien de filial. Jésus, après avoir retracé le tableau du pécheur repentant et réconcilié avec Dieu, nous présente maintenant lâimage des pharisiens mécontents (verset 2â¯; comparez avec versets 28-30).
Dans tous les grands banquets, des morceaux de musique et des danses étaient exécutés le plus souvent par des gens engagés à cet effet.
Verset 27
Ce serviteur, un simple esclave sans doute, ne mentionne que le veau gras tué, parce que câétait là , à ses yeux, la principale marque dâun joyeux banquet.
De même, il ne sait rien dire de celui qui est lâobjet de cette fête, sinon quâil est venu, et cela, en bonne santé, terme quâil faut entendre à la lettre et non dans un sens moral.
Cet esclave parle selon sa portéeâ¯; ce quâil y a de plus profond dans la situation lui échappe. Admirable justesse de chaque trait de la paraboleâ¯!
Verset 28
Lâexhortait à entrer et à montrer de meilleurs sentiments envers son père et son frère.
Câest ce que Jésus faisait constamment à lâégard des pharisiens.
Verset 29
Ce langage de la propre justice est pris sur le fait.
Pour le fils aîné, être dans la maison de son père nâest pas un bonheur, mais un service (le mot grec signifie lâÅuvre dâun esclave), service dont il compte les années.
Il se vante de nâavoir jamais violé les commandements de son père. Cela est possible, mais, pour un père, quelle est la valeur dâune obéissance sans amourâ¯?
Enfin, comme sâil nâavait pas eu la jouissance de toute la maison paternelle, il reproche à son père de ne lui avoir jamais donné de récompense, pas même un chevreau, peu de chose comparé au veau gras (B porte même un petit chevreau).
La récompense de lâenfant de Dieu, câest le bonheur de la communion de son père (Genèse 15.1). La propre Justice ignore cette vérité.
Verset 30
Sans amour pour son père, le fils aîné nâéprouve pour son frère que haine et méprisâ¯: celui-ci, ton fils (il se garde bien de lâappeler mon frère), qui a dévoré ton bien (terme choisi à dessein) avec des femmes de mauvaise vie.
Ce dernier trait
Si la première partie de cette parabole devait être un touchant encouragement pour les péagers et les pécheurs repentants qui écoutaient le Sauveur, de quelle confusion ces paroles du fils aîné nâauraient-elles pas dû remplir les pharisiens dont elles traduisaient fidèlement les murmuresâ¯? (versets 1 et 2)
Verset 31
Ces paroles pleines dâamour (mon enfant) ont inspiré à quelques interprètes la pensée quâil faut envisager le fils aîné, malgré ses défauts, comme un véritable enfant de Dieu. Mais elles sont destinées seulement à peindre la situation du fils aîné envers son père telle quâelle est donnée dans la parabole. Il était toujours avec son père et en aurait senti le bonheur, sâil avait su lâaimer. Lâhéritage des biens de son père lui était assuré.
Telle était la position de tout le peuple de lâalliance. Il était auprès de Dieu, qui le cherchait même alors dâune manière spéciale par la présence du Sauveur et toutes les richesses de sa miséricorde lui étaient offertes (Romains 3.1â¯; Romains 9.1-5).
Mais ce peuple, semblable au fils aîné, imbu dâune propre justice pharisaïque, ne savait pas jouir de ces immenses privilèges, parce quâil fermait son cÅur à lâamour de Dieu et méprisait les pauvres pécheurs repentants qui venaient à Jésus.
Verset 32
Grecâ¯: il fallait être dans lâallégresse (qui se manifeste par ce festin) et se réjouirâ¯; il le fallait, car cette joie nâest que lâeffusion de mon amour (versets 7 et 10). Et lâobjet de cette joie, câest ton frère, qui était perdu et qui est sauvé (verset 24, note).
Quel contraste entre ces paroles et les sentiments du fils aînéâ¯! Or ces sentiments étaient ceux des pharisiens qui écoutaient le Sauveur.