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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 16". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-16.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 16". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-31
Plan du commentaire biblique de Luc 16
La parabole
Réflexions faisant suite à la parabole
La fidélité dans les petites choses est le gage de la fidélité dans les grandes. Quâils soient fidèles dans les richesses injustes, dans ce qui est à autrui et ils recevront les richesses véritables, qui leur appartiendront en propre. Impossibilité de servir deux maîtres (10-13).
Verset 1
Deux paraboles sur lâusage des biens de ce monde
Versets 1 à 13 â La parabole de lâéconome infidèle
Ses disciplesâ¯: ce terme ne désigne point les apôtres seuls, ni exclusivement les adhérents dont Jésus était suivi dans ce voyage à Jérusalem, mais bien les divers auditeurs qui ont entendu les paraboles du chapitre précédent.
Câest ce que prouve déjà cette tournure si familière à Marc et à Lucâ¯: or il disait aussi, qui indique toujours une idée nouvelle, un enseignement nouveau, venant sâajouter, dans le même discours, à ce qui a précédé. Jésus est donc encore entouré de ses disciples ordinaires, des pharisiens dont il a confondu les murmures (verset 14â¯; comparez Luc 15.2) et des péagers qui sâapprochaient de lui pour lâentendre (Luc 15.1).
Câest à tout cet auditoire que Jésus adresse deux paraboles sur lâemploi des biens de la terre. Cet enseignement était nécessaire, soit aux pharisiens, qui, à lâorgueil, joignaient lâavarice (verset 14)â¯; soit aux péagers dont plusieurs possédaient des richesses acquises dâune manière plus ou moins injusteâ¯; il présentait à tous lâesprit de la vie nouvelle, qui résulte de la réconciliation avec Dieu, dans son opposition avec une des principales tendances du pharisaïsmeâ¯: (verset 14) lâamour de lâargent. Les versets 14-18, qui se trouvent entre les deux paraboles, ne sont quâune sorte dâintroduction à la seconde (verset 19 et suivants).
La parabole de lâéconome infidèle qui va nous occuper dâabord, est, sans contredit, la plus difficile que Jésus ait prononcée. Lâapplication quâen fait le Sauveur (versets 9-13) présente elle-même des pensées dont le sens nâest pas évident. Aussi, si lâon en excepte lâApocalypse, est-il peu de parties de lâÃcriture sur lesquelles les commentateurs aient émis des interprétations plus diverses. Nous nous bornerons à indiquer celles qui peuvent avoir quelque valeur et à exposer ce qui nous paraît être la pensée de la parabole.
Dans le sens littéral, le récit qui sâouvre par ces mots est simple et clair (voir lâanalyse). Mais il en est autrement, dès quâon cherche sa signification religieuse et morale.
Ainsi, tout dâabord, que représente cet homme richeâ¯? Selon tel interprète, il nâest là que comme personnage de la parabole et nâa pas dâéquivalent dans la vie réelle (de Wette, Ebrard, Weiss)â¯; selon tel autre, ce serait lâempereur ou les Romains, pour le compte desquels les péagers administraient les impôts (Schleiermacher). Olshausen voit dans ce personnage le diable, Meyer en fait Mammon lui-même, dont lâéconome doit quitter le service pour se donner au service de Dieu (verset 13).
Ces exemples suffisent. à quelle hauteur on sâélève immédiatement, quel sentiment de responsabilité naît aussitôt dans le cÅur et quelle lumière se répand sur toute la parabole, si lâon voit, dans ce grand propriétaire, Dieu lui-même, la source et le dispensateur de tous les biens, celui à qui tout homme doit rendre compteâ¯!
Il nây a pas alors à se demander qui est lâéconome (administrateur, intendant). Câest chacun de nous, qui doit se considérer devant Dieu, non comme le possesseur, mais comme lâadministrateur de tous les biens qui lui sont confiés.
Jésus ne dit pas de quelle manière lâéconome de la parabole dissipait les biens de son maîtreâ¯; cela importe peuâ¯; mais ce qui nâest pas douteux, câest que tout homme qui sâapproprie les biens qui lui sont prêtés, qui les fait servir à son égoïsme, à son orgueil, à ses plaisirs, en oubliant Celui qui est le vrai propriétaire, dissipe ce qui lui a été confié dans un tout autre but.
Verset 2
Il nâest pas dit par qui lâéconome fut accusé dâinfidélité. Son maître sait tout, il le fait venir, lui demande (grec) le compte de son administration et lui annonce sa destitution.
Comme, pour produire ce compte, il faut à lâéconome un certain temps, il va en profiter sans perdre un instant, pour se tirer dâembarras.
Verset 4
Ce monologue est admirable de précision et de finesse. Lâéconome ne se laisse pas troubler, il réfléchit, se parle à lui-même, pèse et rejette les moyens dont il ne veut pasâ¯; puis, tout à coup, il sâécrieâ¯: Je sais (grec jâai connu).
Sa pensée est tombée sur certaines gens quâil désigne seulement par ils, qui pourront lui être utiles et que la suite du récit va mettre en scène. Ce qui lui donne tant de savoir faire et dâénergie, câest quâil a pris au sérieux la destitution annoncéeâ¯: quand je serai démis, ils me recevront dans leurs maisons.
Verset 5
Grecâ¯: «â¯il fit venir un chacun des débiteurs de son propre maîtreâ¯Â».
Ces termes signifient dâune part quâil les fit venir tous lâun après lâautre, bien que la parabole nâen mentionne ensuite que deux comme exemples de sa manière de procéder avec eux.
Dâautre part, le motâ¯: son propre maître, fait sentir comment cet administrateur, après avoir déjà fraudé son propriétaire, sut encore se tirer dâembarras à ses dépens.
Verset 6
Il sâagit du bath hébreu, égal au métrète attique et qui contenait environ 40 litres. La remise de cinquante baths (2000 litres) était donc considérable.
Cette huile avait été achetée à diverses reprises par le débiteur, qui en faisait commerce et qui laissait un billet entre les mains de lâéconome. Celui-ci rend son billet au débiteur en lâinvitant à changer le chiffre ou plutôt à faire un nouveau billet. Tout cela se fait promptement (grec aussitôt).
Verset 7
Grecâ¯: cent cors de blé.
Le cor, mesure pour les matières sèches, équivalait à 10 baths.
Lâéconome diminue de vingt pour cent cette valeur, au profit du débiteur. La différence quâil fait entre celui-ci et le premier, montre quâil avait égard aux circonstances de fortune où pouvaient se trouver ces hommes, quâil connaissait parfaitement. Partout se montre la même habileté (verset 8).
Verset 8
Le maître de la parabole loue son administrateur (grec lâéconome de lâinjustice), avec ironie, de son habileté.
Ces dernières paroles sont une réflexion de Jésus qui nous montre comment il entend la louange quâil met dans la bouche du maître de lâéconome On pouvait admirer le savoir-faire et lâaudace de lâéconome, tout en haïssant lâinjustice.
Voilà pourquoi le Sauveur peut proposer sa conduite à lâimitation de ses disciples. Il leur recommandait de même ailleurs dâêtre «â¯prudents comme des serpentsâ¯Â» (Matthieu 10.16), il invoquait lâexemple, par contraste dâun ami égoïste (Luc 11.8), ou dâun juge inique (Luc 18.1 et suivants). Dans tous ces cas, lâessentiel est de bien saisir le point de comparaison.
Jésus motive (car) son exhortation à la prudence par une considération que lâexpérience de tous les temps confirme, hélasâ¯! Câest que ses disciples sont bien loin de déployer en vue de leurs intérêts éternels la même prudence que les gens du monde dans leurs affaires terrestres.
Il appelle par un hébraïsme bien connu (Matthieu 8.12), fils de ce siècle, ou de lâéconomie présente, ou de ce monde, ceux qui y sont nés et qui se conduisent selon lâesprit et les maximes qui y règnent (Luc 20.34â¯; Ãphésiens 2.2)â¯; et fils de la lumière, ceux qui ont été éclairés, pénétrés, régénérés par la vérité divine (Jean 12.36â¯; Ãphésiens 5.8â¯; 1 Thessaloniciens 5.5).
Les motsâ¯: dans leur manière dâagir envers leur propre génération, se rapportent aux fils de ce siècle et désignent leur conduite, non à lâégard de leurs contemporains en général, mais à lâégard de ceux avec lesquels ils sont en relations dâaffaires et qui sont animés des mêmes sentiments quâeux. Avec dâautres et dans une sphère supérieure, leur habileté ne saurait les servir (1 Corinthiens 2.14-15).
Verset 9
Grecâ¯: le mammon de lâinjustice (voir, sur ce mot, Matthieu 6.24, note).
Câest ici proprement lâapplication de toute la parabole dont Jésus a déjà indiqué le sens moral par la déclaration qui précède. Il faut donc lâinterpréter à ce point de vueâ¯: le vrai emploi des richesses.
Mais quâest-ce que ces richesses injustesâ¯? Et quels sont les amis que nous devons nous faire par leur moyenâ¯? La raison pour laquelle Jésus appelle injustes les biens de ce monde, a été expliquée de manières fort diverses.
Câest, a-t-on dit, parce quâil y a presque toujours, de près ou de loin, quelque injustice dans la manière dont ils ont été acquis, ou dans lâusage quâon en fait.
Dâautres ont voulu donner au mot injuste le sens de biens faux, trompeurs (comparer «â¯la tromperie, ou la séduction, des richessesâ¯Â» Matthieu 13.22).
Ces interprétations sont étrangères au contexte. Le vrai sens du mot doit être demandé à la parabole elle-même. Or, le mammon de lâinjustice correspond exactement à lâéconome injuste (verset 8).
Comment donc cet économe a-t-il été injusteâ¯? Dâabord, en dissipant le bien de son maître (verset 1)â¯; puis en en disposant pour son profit personnel (versets 6 et 7).
Voilà précisément comment la plupart des hommes rendent injustes les richesses que Dieu leur confie. Au lieu de se considérer comme des administrateurs qui lui en rendront compte, ils sâen constituent les vrais possesseurs et, oubliant leur responsabilité, ils accumulent ces biens dans leur avarice, en font étalage pour nourrir leur orgueil, ou bien les dissipent pour satisfaire passions.
Quel est alors lâusage que le Seigneur leur conseille de faire de ces biens, devenus injustes dans leurs mainsâ¯? La parabole donne la réponse. Le moment approche où tout homme sera appelé à rendre compte de son administration (verset 2)â¯; il doit donc imiter lâéconome, qui sâest empressé de profiter dâun dernier sursis pour sâassurer des amis qui le recevront dans leurs maisons. Et moi je vous disâ¯: Faites-vous des amis.
Ici se pose notre seconde questionâ¯: Quels sont ces amisâ¯? On a répondu de manières fort diverses.
Lâun ditâ¯: lâami suprême que nous devons nous assurer, câest Dieu lui-même en employant à son service les biens quâil nous confie.
Un autre (Olshausen)â¯: câest le Seigneur Jésus, qui regarde comme fait à lui-même le bien que nous faisons au plus petit de ses frères (Matthieu 25.40).
Un troisième (Meyer) veut que ces amis soient les anges, que Jésus lui-même nous représente comme chargés dâintroduire les justes dans le royaume de Dieu (Luc 16.22â¯; Matthieu 24.31â¯; Marc 13.27) et qui sâintéressent avec amour à ceux qui le servent (Luc 15.10â¯; Matthieu 18.10).
Mais lâinterprétation la plus généralement admise consiste à entendre par ces amis, les hommesâ¯: ignorants à instruire, malheureux à soulager, pauvres à secourir. Il faut se les attacher par la bienfaisance, par une vraie charité chrétienne. Leur reconnaissance subsistera jusque dans le siècle à venir (voir la note suivante).
Le texte reçu porteâ¯: lorsque vous manquerez, ou cesserez, câest-à -dire quand vous mourrez. La variante de Codex Sinaiticus, B, A, suppose que câest «â¯ce mammon de lâinjusticeâ¯Â» qui manquera, disparaîtra à lâheure de la mort.
Le sens des deux leçons est donc au fond le même, mais la dernière convient mieux à la parabole, puisque ce sont les biens quâil administrait qui tout à coup manquent à lâéconome.
Câest alors, dans ce jour solennel, que les amis que vous vous serez assurés vous recevront dans les tabernacles éternels.
Ce mot de tabernacle ou tente est une allusion à la vie des patriarches qui, étrangers et voyageurs, plantaient leurs tentes pour un jour. Dans lâéconomie future elles seront éternellesâ¯; ce seront les «â¯demeures de la maison du Pèreâ¯Â» (Jean 14.2), «â¯lâédifice qui nâa pas été fait de main dâhomme, mais qui est lâouvrage de Dieuâ¯Â» (2 Corinthiens 5.1).
Comme ces amis sont des pauvres et des malheureux secourus, il ne faut pas entendre ce mot recevoir comme si câétaient eux qui faisaient entrer dans le ciel leurs bienfaiteursâ¯; ils se bornent à les accueillir avec reconnaissance et avec amour. Dans certains cas aussi ces pauvres assistés peuvent devenir pour ceux qui leur viennent en aide les instruments de leur salut. Câest là certainement une douce et belle pensée, capable dâaugmenter la joie du ciel elle-même.
Dira-t-on que ce trait de la parabole ainsi interprété, parait peu conforme à lâÃvangile, que ce rôle attribué aux pauvres pourrait, dâune part, favoriser lâidée de lâintercession des saints et dâautre part, celle du mérite des Åuvres pour le salutâ¯?
à cela on peut répondre quâune parabole nâest pas un cours de dogmatique, que ce dernier trait répond incidemment à celui du verset 4 et que, du reste, cette morale nâest pas en désaccord avec celle que Jésus enseigne ailleurs (Matthieu 25.34-46).
Verset 10
Cette sentence, expression proverbiale dâune vérité dâexpérience, sert dâintroduction au verset suivant, où nous voyons que les plus petites choses sont les biens de la terre et que les grandes sont les biens spirituels de lââme.
Celui qui ne rapporte pas à Dieu les premiers, qui ne les fait pas valoir pour sa gloire, ne saurait administrer fidèlement les derniers (comparer Matthieu 25.21).
Verset 11
Grecâ¯: fidèle dans le mammon injuste (verset 9, note).
Ce verset confirme et explique le précédent. Les richesses véritables (grec le bien véritable) sont mises en opposition avec les richesses injustesâ¯; elles sont véritables, parce que câest le don du salut et de toutes les grâces divines qui le constitue, quâelles répondent ainsi parfaitement à tous les besoins de lââme et sont impérissables (voir la note suivante).
Verset 12
On voit que dans chacune de ces sentences (versets 10-12) qui sont encore lâapplication de la parabole, le Seigneur a en vue lâéconome infidèle, dont la position à lâégard de son maître est exactement la nôtre à lâégard de Dieu. Câest ce que rappellent ces termesâ¯: ce qui est à autrui.
Les biens qui nous sont confiés, comme ceux quâadministrait lâéconome, ne sont pas à nous, mais à Dieu. Si, comme lui, nous ne sommes pas fidèles dans lâusage que nous en faisons, Dieu pourrait-il nous donner ce qui est à nousâ¯?
Ce dernier mot correspond aux richesses véritables (verset 11), mais avec une nuance importante, exprimée par le contraste entre ce qui est à autrui et ce qui est nôtre.
Les biens de la terre sont à Dieu, qui les confie à qui il veut, pour un temps et ils restent toujours pour nous des biens extérieurs.
Le salut, au contraire, la vie éternelle, est à nous, parce quâelle est un héritage qui nous a été légitimement acquis (Actes 20.32â¯; Romains 8.17â¯; Matthieu 25.34) et surtout parce quâelle nous est assimilée de manière à devenir une partie intégrante de notre nature spirituelle et immortelle.
Cette parole remarquable nous ouvre une perspective inattendue sur la dignité que Jésus attribue à lââme humaine et aussi sur lâétat des enfants de Dieu dans le ciel, où tout ce quâils posséderont sera parfaitement identique à leur être et leur sera approprié pour toujours par un progrès sans fin dans la connaissance et lâamour de Dieu.
Verset 13
Voir, sur ce dernier verset, Matthieu 6.24, note.
Câest chez Matthieu quâil se trouve à sa véritable place. Il se peut toutefois que Jésus ait répété cette sentence, qui clôt très convenablement lâapplication de la parabole.
Câest une dernière réflexion sur la position de lâéconome, qui prétendait pouvoir (grec) servir deux seigneurs, son maître et Mammon ou lâargent.
Or Jésus déclare que cela est moralement impossible et quâainsi, quiconque veut servir Mammon, sâexclut du service de Dieu.
Verset 14
Raillerie des pharisiens et réplique de Jésus
Lâenseignement que Jésus vient de faire entendre provoque les ricanements des pharisiens amis de lâargent. Jésus déclare que la renommée dont ils jouissent parmi les hommes est en abomination à Dieu qui connaît les cÅurs (14, 15).
La valeur permanente de la loi
La loi qui a dominé jusquâà Jean nâest point abolie par la publication de ce royaume de Dieu, qui est lâobjet de lâardente poursuite dâun grand nombre. Elle subsistera autant que le ciel et la terre. Les saintes exigences ne sont pas diminuées, mais accruesâ¯: les principes de Jésus sur le divorce le prouvent (16-18).
Reproches aux pharisiens (14-18)
Les pharisiens, parce quâils étaient amis de lâargent, étaient bien décidés à ne pas abandonner le service de Mammon (verset 13)â¯; mais comme Jésus vient de déclarer que ce service les exclut de celui de Dieu, leur orgueil sâen irrite et ils se vengent en se moquant de lui (voir sur ce terme, Galates 6.7, note).
La pauvreté de Jésus et de ses adhérents était sans doute le sujet de leurs moqueries. Ce trait nous montre quel degré dâincrédulité et de frivolité pouvait sâallier au grave caractère quâaffectaient ces hommes.
La vraie réponse à leurs sarcasmes impies sera la parabole du mauvais riche (verset 19 et suivants), lâune des plus sévères que Jésus ait prononcéesâ¯; mais il veut dâabord démasquer lâorgueilleuse propre justice de ses adversaires (verset 15) et les convaincre quâils vivaient dans une continuelle transgression de la loi (versets 16-18).
Les versets qui suivent ne sont que des fragments de discours, que Luc a placés ici comme transition de la première à la seconde parabole.
Verset 15
Câétait déjà pour se justifier, ou paraître justes, devant les hommes, que les pharisiens se raillaient de lâenseignement de Jésus sur lâemploi des richesses et toute leur vie avait cette même tendance (Matthieu 23.28).
Mais aux yeux de Dieu qui connaît les cÅurs et qui ne voyait sous leurs faux airs de vertu et de moralité que des vices recouverts par lâhypocrisie, leur prétendue élévation était une abomination.
Il ne faut pas entendre cette sentence dans un sens absolu ni lâappliquer à toute élévation quelconque. Avec de la sincérité et de lâhumilité, ce qui est grand aux yeux des hommes peut lâêtre aussi devant Dieu.
Verset 17
Sur quoi se fondait Jésus pour prononcer un jugement si sévère contre les pharisiens�
Sur la loi et les prophètes, dont ils prétendaient être les zélés observateurs et défenseurs, tandis quâils accusaient Jésus de les rabaisser en annonçant (gr, évangélisant) le royaume de Dieu.
Mais nonâ¯; la prédication de lâÃvangile, lâouverture dâune ère nouvelle et le zèle violent avec lequel chacun se précipite dans ce royaume (dâautres traduisent, en prenant le verbe au passifâ¯: «â¯chacun est vivement pressé dây entrerâ¯Â», mais comparez Matthieu 11.12, note) ne diminuent en rien les saintes exigences de la loi, dont il nâest pas possible quâun seul trait de lettre soit aboli (Matthieu 5.18, note).
Cette loi dont vous vous glorifiez sera donc votre juge.
Verset 18
Voir, sur le sens de cette déclaration, Matthieu 5.32â¯; Matthieu 19.9â¯; Marc 10.11, notes.
Quant à la place que Luc lui assigne, la plupart des interprètes renoncent à trouver une connexion quelconque entre cette parole et ce qui précède.
Parmi ceux qui veulent en trouver une, les uns pensent que Jésus rappelle la prescription légale concernant le divorce et lâadultère, comme un exemple de la validité permanente de la loi et pour montrer que dans la nouvelle économie la loi sera même plus sévèrement appliquée que dans lâancienne.
Les autres (Olshausen, Hofmann, Weiss) voient dans cette parole une allégorie semblable à celle de Romains 7.1-3â¯: celui qui répudie sa femme, câest celui qui, sâautorisant du nouvel ordre de choses, rejette complètement la loiâ¯; celui qui épouse une femme répudiée, câest celui qui méconnaissant la nouvelle, sâattache obstinément à lâancienne économie. Ce dernier méconnaît la sentence du verset 16 et le premier celle du verset 17.
La première explication est plus admissibleâ¯; mais il est évident que la vraie place de cette déclaration est dans le discours sur la montagne.
Verset 19
Le riche et Lazare sur la terre
La scène dâoutre-tombe
La parabole du riche et de Lazare (19-31)
Un homme richeâ¯; ce mot est assez fréquemment employé en un sens défavorable dans lâÃcriture. Lâhistoire de celui-ci va justifier dâune manière saisissante les sérieux avertissements que Jésus vient de donner aux pharisiens avares qui se moquaient de lui (versets 14-18) et compléter lâapplication de la parabole précédente (versets 9-13).
La pourpre dont se revêtait somptueusement ce riche, était la robe de dessus, le manteau, tandis que le fin lin, étoffe précieuse qui se fabriquait en Ãgypte, composait la tunique. Un seul trait peint sa manière de vivreâ¯: grec il faisait joyeuse chère chaque jour magnifiquement.
Vivre dans le luxe, se livrer aux jouissances des sens, tout en restant égoïstement indifférent aux besoins et aux maux du pauvre (verset 21), telle était la conduite de ce riche. Il nâest pas mis dâautre péché à sa charge, il nâest pas dit quâil menât une vie immorale. Sa fin est un avertissement dâautant plus universel et dâautant plus terrible pour les égoïstes honorables qui se trouvent par milliers dans la société de tous les temps (Matthieu 25.41-45).
Verset 20
Lazare est lâabréviation dâEleazare, qui signifie Dieu est le secours.
Si le Sauveur donne un nom à ce pauvre tandis quâil nâa point nommé le riche, câest sans doute avec intentionâ¯; il voulait indiquer par là que ce Lazare cherchait et trouvait son secours en Dieu et quâau sein de sa misère il était un pieux Israélite.
Câest la seule fois que Jésus donne un nom à un personnage de parabole. Des Pères de lâÃglise et Calvin en ont conclu quâil racontait une histoire véritable. Cela nâest pas impossible, mais câest peu probable. En tout cas, il ne parle pas du frère de Marthe et de Marie, qui possédait une demeure (Luc 10.38).
Verset 21
à lâindigence se joignaient, chez ce malheureux, la maladie, la souffrance.
La porte du riche désigne, selon le terme original, la porte dâentrée, le portail, qui, dans les grandes maisons, conduisait à la cour intérieure. On y avait jeté le pauvreâ¯; cette expression trahit lâinsouciance des gens qui, après lâavoir déposé là , lâabandonnaient ainsi dans sa misère.
Lâambition du pauvre était bien modesteâ¯; elle se bornait aux miettes qui tombaient de la table somptueuse du riche. Les lui donnait-onâ¯? Câest ce que le texte ne dit pas, mais la phrase qui suit fait supposer le contraireâ¯; non seulement on ne les lui donnait pas, mais même les chiens, etc.
Ce dernier trait achève de peindre la misérable situation de cet homme. Il indique que ses plaies nâétaient pas même bandées et que ces animaux immondes (dans les idées de lâOrient), en venant les lécher, ajoutaient à ses douleurs.
Tel est bien le sens du contexte et câest par pure imagination quâon a voulu attribuer à ces chiens plus dâhumanité que nâen montraient les hommes.
Une variante de Codex Sinaiticus et B, admise par Tischendorf et dâautres critiques, supprime les miettesâ¯; on suppose que ces mots ont été empruntés à Matthieu 15.27 et que le texte original portaitâ¯: désirant de se rassasier de ce qui tombait de la table du richeâ¯; mais les témoignages en faveur de leur authenticité sont nombreux et importants.
Verset 22
Dans le sein dâAbrahamâ¯; le sens de lâexpression dans le sein, est le même que dans Jean 13.23.
Le Sauveur représente ici, comme souvent ailleurs (Matthieu 8.11â¯; Matthieu 26.29â¯; Luc 13.28), le bonheur du ciel sous lâimage dâun banquet célébré avec les patriarches, dans une communion pleine de joie.
Or, comme on se mettait à table à demi couché sur un divan, on se penchait sur le sein de son voisin. Lâami le plus intime du père de famille, celui à qui il voulait faire le plus dâhonneur, occupait cette place tout près de lui.
Chez les Juifs, Abraham étant considéré comme le personnage le plus vénéré et le plus élevé de leur histoire, on conçoit quel honneur et quel bonheur ce trait de la parabole confère à Lazare. Quel contraste avec sa misère profonde sur la terreâ¯!
Il faut remarquer encore lâoffice assigné aux anges de Dieu (comparer verset 9, première note).
Il y a ici une opposition marquée à dessein entre le pauvre et le richeâ¯: Il arriva que le pauvre mourutâ¯; et le riche aussi mourutâ¯; sa richesse et son luxe ne retinrent pas la mort, qui, pour lui, fut dâautant plus terrible.
Puis vient ce dernier acte de son existence terrestreâ¯: il fut enterré, sans doute avec grande pompe. Jésus ne parle pas de lâensevelissement de Lazareâ¯: Il passa inaperçu comme le convoi des pauvres.
Verset 23
Après les scènes de la terre, les scènes du monde invisible. Quel réveil pour ces deux âmes, lâune dans le sein dâAbraham, lâautre dans les tourmentsâ¯!
Le mot grec hadès, que nous traduisons par séjour des morts, signifie littéralement le lieu invisible, sans forme, sans apparence, parce quâil échappe aux regards des hommes.
Câest par ce terme que la version des Septante rend le mot hébreu schéol, qui indique aussi le lieu où se rendent indistinctement toutes les âmes, à lâheure de la mort.
Nos versions ordinaires rendent ces deux termes, dâune manière également fausse, tantôt par «â¯enferâ¯Â», tantôt par «â¯sépulcreâ¯Â», parce que le vrai mot nâexiste pas dans notre langue.
Ces deux expressions (hadès et schéol) nâindiquent nullement par elles-mêmes sâil sâagit dâun séjour de bonheur ou de souffrance, car chaque âme porte en elle les conditions de lâun ou de lâautre (comparer Actes 2.27-31, en grec).
Ainsi, dans notre verset, câest le mot de tourments qui seul indique lâétat où se trouvait le mauvais riche. Pour lui, voir Lazare (le présent, il voit) dans le sein dâAbraham, tandis que lui-même était tourmenté, fut toute une révélation du monde invisible.
Le commencement de la parabole, qui nous montre Lazare souffrant et mourant à la porte du riche, sans que celui-ci se soucie de lui, et, plus encore, lâapplication de la parabole de lâéconome injuste (verset 9), ne laissent pas le moindre doute sur la questionâ¯: pourquoi le mauvais riche est-il dans les tourments, tandis que Lazare est parmi les bienheureuxâ¯? (comparer verset 19, note).
Câest donc sans fondement que lâexégèse rationaliste prétend que, dâaprès cette parabole, le riche est puni comme riche et Lazare récompensé comme pauvre, attribuant à lâévangéliste lâhérésie ébionite, contraire à toute lâÃcriture. Pour qui sait lire, cette opinion se réfute dâelle-même.
Verset 24
Lâentretien qui va suivre rappelle les dialogues des morts chez les anciens. Tout y est image, mais ces images représentent des réalités.
Le riche reconnaît Abraham et Lazare. Ce trait montre que la personnalité subsiste dans le monde invisible et que les âmes ont des rapports entre elles. Du reste, le but de ce verset est de faire ressortir la transformation totale qui sâest opérée dans la situation des deux hommesâ¯: le riche est devenu un mendiant et câest Lazare quâil implore.
Il faut se garder de matérialiser, comme on lâa fait trop souvent, ces flammes, qui ne sont que lâimage de la souffrance morale. Les convoitises et les passions, jusque-là pleinement satisfaites, se changent en tourments, dès que tout aliment leur est ôtéâ¯; et tandis que le cÅur est vide, le feu des regrets et des remords brûle dans la conscience.
Verset 25
Le malheureux avait ditâ¯: Père Abraham (verset 24), se faisant peut-être encore de ce beau nom un titre illusoireâ¯; le patriarche lui répondâ¯: Mon enfant, parce quâen effet il était un descendant dâAbraham selon la chair. Il veut peut-être aussi lui donner à entendre quâil aurait lâêtre selon lâesprit. Il y a, en tout cas, dans ce terme la bienveillance de la charité, qui subsiste même envers un réprouvé.
La mémoire est, dans le monde invisible, une cause de tourments pour les uns, pour les autres, une source de consolation et de joie. Ce dont le riche doit se souvenir, câest quâil a eu pendant la vie ses biens, ceux quâil sâest appropriés, dont il a joui en égoïste, les seuls quâil ait désirés et recherchésâ¯; il en a fait son idole, son dieuâ¯; câest la cause de son tourment. Lazare a eu les maux, quâil a supportés comme un pieux Israéliteâ¯; ils ont été son épreuve et le riche nâa pas songé a les lui adoucir. Or maintenant, ici (vrai texte) il est consolé.
La rétribution, en bien ou en mal, ne sera que la conséquence rigoureuse de la vie de tout homme. Ce quâil sème, il le moissonnera aussi (Galates 6.7).
Verset 26
Grecâ¯: «â¯un grand abîme est affermi entre vous et nousâ¯Â».
Ce terme, peu naturel dans une telle image, a été choisi à desseinâ¯; il signifie que les bords de cet abîme ne peuvent se rapprocher et que lâabîme ne peut être comblé.
Abraham a allégué dâabord, pour refuser au riche sa demande, un motif de justiceâ¯; il montre ensuite lâimpossibilité de lâexaucer.
Verset 27
Le riche insiste et présente à Abraham une nouvelle demande.
Cette seconde partie du dialogue nâest, comme lâobserve très justement M. Godet (1re édition)â¯:
En plaçant cette application dans la bouche du riche, Jésus ne la rend que plus frappante et il complète la parabole par le trait le plus sérieux et le plus profond quâelle renfermeâ¯: la nécessite de la repentance et de la foi pour échapper a la condamnation.
Verset 28
Le riche, on le voit par ses paroles, a fait une découverte terribleâ¯: câest quâune vie telle que la sienne sur la terre conduit nécessairement là où il se trouveâ¯; et comme il ne peut plus rien demander pour lui-même, il se souvient de ses frères, qui vivent comme il avait vécuâ¯; il prie donc que Lazare leur soit envoyé pour leur rendre témoignage des réalités du monde invisible et du danger où il se trouvent dâarriver, eux aussi, dans ce lieu de tourments.
En parlant ainsi, il part dâun préjugé qui, sâil était fondé, serait son excuseâ¯: câest quâil faut à lâhomme, outre les révélations divines, des avertissements extraordinaires, miraculeux (verset 30), pour lâamener à la foi. Il nâose pas dire quâil en a été privé et que son malheur vient de là â¯; mais il sous-entend cette pensée dans sa requête pour ses frères, qui sont dans la même condition où il était sur la terre. Câest ce qui explique la réponse qui lui est faite (versets 29 et 31)
Verset 29
Ãclatant témoignage rendu par le Sauveur à cette vérité que la révélation, même de lâAncien Testament, suffit pour amener les hommes à la foiâ¯: Ils ont Moïse et les prophètesâ¯; quâils les écoutentâ¯!
Ce verbe, dans la langue que parlait le Sauveur, ne signifie pas seulement entendre, mais obéir. Tel est le discours que Jésus tenait à des Juifsâ¯; son raisonnement nâest-il pas bien plus probant pour des chrétiens qui, non seulement ont Moïse et les prophètes, mais Jésus-Christ et les apôtresâ¯!
Verset 30
Se repentir, changer complètement les dispositions les plus intimes de la conscience et du cÅur (comparez Matthieu 3.2, note), voilà enfin la grande parole que Jésus met dans la bouche de ce malheureux, pour faire sentir à ses auditeurs que câest ce qui lui avait manqué et que telle avait été la cause de sa vie mondaine et de sa ruine.
Mais le riche, tout éclairé quâil est, persiste dans son erreur, en sâimaginant que si la vérité était annoncée à ses frères par un mort revenu à la vie, elle produirait en eux la repentance et la foi. Le Sauveur le nie.
Verset 31
Ãtre persuadé, câest croire à la vérité, à la justice, en dâautres termes, être convaincu de péché, se repentir (verset 30).
Or lâincrédulité et lâamour du monde, qui empêchent cette conviction de se produire, ont leur siège dans le cÅurâ¯; de là vient que les preuves les plus évidentes pour lâesprit ne persuadent nullement, aussi longtemps que le cÅur nâest pas disposé à sâhumilier et à croire.
LâÃvangile montre par des faits nombreux que des miracles éclatants ne peuvent vaincre lâincrédulité (Luc 6.10-11â¯; Jean 9.13 et suivantsâ¯; Jean 11.46-53â¯; Jean 12.9-10).
Nous-mêmes, nous avons le témoignage que demandait ici le mauvais riche pour ses frèresâ¯; Jésus-Christ est ressuscité des morts et a mis en évidence les réalités du monde invisibleâ¯; et cependant, combien de ceux qui le savent ne sont point persuadésâ¯!