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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 12". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-12.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 12". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-59
Plan du commentaire biblique de Luc 12
Hypocrisie et franchise
En présence de la foule qui accourt, Jésus met ses disciples en g-arde contre lâesprit dâhypocrisie de ces pharisiens avec lesquels il est en conflit. Quâils sâen préservent plus que de tout autre défaut. Tout ce qui est caché sera découvertâ¯: câest ce que montrera leur activité, qui sera produite en pleine lumière (1-3).
La crainte des hommes et la crainte de Dieu
à la franchise ils devront joindre le courage ; ne pas craindre ceux qui ne peuvent tuer que le corps, mais celui qui peut perdre lââme dans la géhenne. Sa protection leur est assurée, puisquâil prend soin des passereaux et a compté jusquâaux cheveux de leur tête (4-7).
La récompense du témoin fidèle et le châtiment de lâinfidèle et de lâadversaire
Le fils de lâhomme confessera, devant les anges de Dieu, qui le confessera devant les hommes, il reniera qui le reniera. Il y a pardon pour qui prononcera une parole contre le fils de lâhomme, mais non pour celui qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit (8-10).
Lâassistance du Saint-Esprit
Quand les disciples paraîtront devant les juridictions humaines, ils nâauront pas à sâinquiéter de leur défenseâ¯: le Saint-Esprit la leur inspirera sur lâheure même (11, 12).
Verset 1
Jésus met ses disciples en garde contre lâhypocrisie et la crainte des hommes (1-12)
Cependant (grec en lesquelles choses), câest-à -dire pendant que se passait la scène violente décrite au chapitre précédent (versets 53 et 54), une foule considérable, rendue attentive peut-être par le retentissement de cette scène, ou bien informée par les disciples que Jésus se trouvait en passage dans la contrée, sâassembla par milliers (grec myriades, expression hyperbolique désignant une foule innombrable) autour de lui.
Jésus se mit à direâ¯: cette introduction relève lâimportance du discours qui va suivre. Le Seigneur sâadresse à ses disciples, terme qui ne désigne pas exclusivement les douze, mais aussi ceux qui le suivaient et sâattachaient à lui. Il parle dâailleurs de manière à être entendu de la multitude qui lâentoure (comparer Matthieu 5.1, note).
Plusieurs exégètes et éditeurs du texte rattachent avant tout (grec premièrement) à disciples. Luc voudrait dire que Jésus parla dâabord à ses disciples (versets 1 à 12), puis à la foule, à la suite de lâinterpellation du verset 13. Mais rien ne prouve que lâenseignement des verset 13 et suivants ait fait partie du même discours que les versets 1 à 12â¯; le sujet en est tout autre.
Ce discours, comme ceux qui le suivent dans ce même chapitre, renferme des paroles que les autres évangiles rapportent dans des circonstances et avec des applications différentes. Dans sa manière populaire dâenseigner, le Sauveur prononçait fréquemment certaines sentences courtes et vives, dont il faisait lâapplication selon les situations varices où ses auditeurs se trouvaient engagés.
Pour en bien comprendre le sens, il faut les considérer à lâendroit quâelles occupent dans chaque Ãvangile et les saisir dans leur rapport intime avec les faits, les personnes, les entretiens qui les occasionnent.
Verset 2
Matthieu 16.6, note.
Avant tout, par-dessus tout, gardez-vous de lâhypocrisie, le vice le plus odieux aux yeux de Dieu.
Tout renouvellement moral doit commencer par la vérité et la sincérité. Lâhypocrisie est appelée le levain des pharisiens, parce que toute leur vie en était imprégnée et quâelle tendait, sous leur influence, à pénétrer lâesprit du peuple.
Bien que, selon Matthieu et Marc (Marc 8.15), cette sentence ait été prononcée en des circonstances toutes différentes, elle est, chez eux aussi, occasionnée par des discussions avec des pharisiens.
Verset 3
Voir, sur cette partie du discours (versets 2 et 9), Matthieu 10.26-33, notes.
Parce queâ¦la plupart des interprètes traduisent «â¯câest pourquoiâ¯Â».
Mais le terme grec signifieâ¯: en raison de ce que (Luc 1.20â¯; Luc 19.44)â¯; le verset 3 indique le motif du verset 2 et non lâinverse. Le principe général, énoncé verset 2, est confirmé par le fait énoncé au verset 3.
M. Godet et dâautres, serrant de plus près encore lâexpression de lâoriginal, traduisentâ¯: en échange de quoi, en retour et voient dans la prédiction du verset 3 une antithèse à la situation supposée au verset 1â¯:
Cette interprétation séduit au premier abord par le sens quâelle donne à toute la péricope. Mais peut-on appliquer aux seuls pharisiens la sentence générale du verset 2â¯? Et puis, lâidée dâune revanche des disciples sur leurs adversaires, qui devient ainsi la pensée essentielle, nâest pas clairement indiquée dans le texte.
Il nous semble que lâaccent est sur lâexhortation à se garder de lâhypocrisie, à laquelle Jésus oppose lâesprit de franchise et de courage qui doit être celui de ses disciples.
Lâhypocrisie, leur dit-il, doit être bannie de votre vie, puisque tout ce qui est caché doit venir au grand jour et que votre activité ne demeurera pas secrète, mais sâexercera en pleine lumière, en présence du monde.
Les choses que, dans certaines occasions, vous aurez dites dans les chambres (Matthieu 6.6), seront prêchées publiquement quand la vérité triomphera dans le monde.
Dans Matthieu, Jésus applique cette même prédiction à son propre enseignement. Elle est vraie dans lâun et lâautre sens.
Verset 4
Mes amisâ¯; cette appellation, inspirée par une tendre affection, était bien propre à dissiper les craintes des disciples et à les remplir de courage, car câest comme amis de Jésus quâils seront exposés à tant de dangers au milieu du monde.
Verset 9
Matthieu 10.28-33, notes.
Dans lâun et lâautre évangile, Jésus oppose à la crainte des hommes une courageuse confession de son nom. Câest, en effet, cette crainte qui paralyse le cÅur et les lèvres, quand il sâagit de se déclarer pour lui et pour sa cause.
Au lieu de ces motsâ¯: devant les anges de Dieu, Matthieu ditâ¯: «â¯devant mon Père qui est aux cieuxâ¯Â».
Cette dernière idée est plus complète et plus saisissanteâ¯; mais lâune et lâautre sont vraies, parce quâil sâagit du jugement éternel, auquel les anges prendront part. Dâaprès Luc, Jésus ne dit pas quâil reniera lui-même celui qui lâaura renié.
Aujourdâhui encore en Orient on vend cinq petits passereaux pour deux sous (voir Félix Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édition).
Matthieu parle de deux passereaux qui se vendent un sou.
Verset 10
Matthieu 12.32, noteâ¯; comparez Marc 3.28.
Ce nâest évidemment pas à ses disciples que Jésus adresse ce terrible avertissement, mais bien à ses adversaires (verset 1)â¯; ces paroles, jetées ici dans le discours, paraissent même en interrompre la suite.
Pour trouver une relation avec ce qui précède, on fait observer que le reniement du nom de Christ peut conduire jusquâau blasphème contre le Saint-Esprit, ce qui est juste.
Matthieu et Marc ont assigné sa vraie place à cette sévère déclaration que Jésus dirige contre ceux qui attribuaient ses miracles au démon.
Dâaprès Luc, cette même accusation avait été formulée dans des circonstances différentes (Luc 11.15) et avait provoqué le discours précédent (Luc 11.17-26).
Verset 12
Matthieu 10.19-20, noteâ¯; comparez Marc 13.11.
Les synagogues sont les tribunaux juifs, les magistrats les juridictions païennesâ¯; enfin, les autorités est un terme générique, désignant les divers pouvoirs devant lesquels les disciples pourront être traduits.
Les paroles par lesquelles Jésus veut rassurer ses disciples signifient littéralementâ¯: «â¯Ne soyez point en peine comment ou de quoi vous ferez votre apologie, ou de quoi vous parlerezâ¯Â».
On a vu dans le comment la forme du discours et dans le de quoi le fond ou la matière de lâapologie. Cette expression caractérise en tout cas lâaction lumineuse et puissante de lâEsprit de Dieu promis aux disciples de Jésus et celle-ci sâétend non seulement à la défense quâils devront présenter, mais à tout le témoignage quâils auront à rendre (ce que vous direz).
Dans Matthieu, ces paroles font partie des instructions données aux apôtres envoyés en mission. Câest certainement là leur place naturelle et première.
Verset 13
Lâoccasion de cet enseignement
Un homme de la foule réclame lâintervention de Jésus dans un partage. Jésus refuse (13, 14).
Discours à la fouleâ¯: lâhomme et les biens terrestres, le riche insensé
Jésus profite de lâincident pour mettre ses auditeurs en garde contre lâavarice. Il raconte la parabole de lâhomme riche qui contemple avec satisfaction les produits de ses champs et se promet des années de jouissance et à qui Dieu redemande son âme cette même nuit. Telle est la condition de celui qui amasse pour lui-même et qui ne possède pas Dieu (15-21).
Discours aux disciples
La confiance en Dieu doit les délivrer des inquiétudes et les porter à tout sacrifier pour se constituer un trésor dans les deux
Exhortations au détachement et à la vigilance
Versets 13 à 34 â Exhortation au détachementâ¯: lâhomme et le croyant en présence des biens de la terre
Grecâ¯: lâhéritage.
Cet homme se trouvait alors au nombre des auditeurs de Jésus (du sein de la foule) et il avait reçu au moins cette impression que ce Maître devait être un homme sage et juste.
De là sa demande concernant quelque difficulté, à nous inconnue, quâil avait avec son frère au sujet du partage de leur héritage.
Peut-être que ce frère sây refusait, ou quâil ne voulait pas le faire dâune manière équitable. Luc seul nous a conservé ce trait. Lâincident se produisit-il à la suite de lâenseignement qui précède (versets 1-12) et pendant lequel Jésus était entouré dâune grande fouleâ¯? (verset 1)
Lâenchaînement de la narration semblerait lâindiquer. Cela nâest pourtant pas dit expressément et dans ce dernier voyage Jésus apparaît constamment suivi de la foule (Luc 11.14â¯; Luc 11.27â¯; Luc 11.29â¯; Luc 12.1â¯; Luc 12.13â¯; Luc 12.54â¯; Luc 13.14â¯; Luc 14.25â¯; Luc 15.1).
Quoi quâil en soit, Jésus aborde des sujets dâun autre ordre.
Verset 14
Grecâ¯: établi juge ou faiseur de partages.
Cette réponse de Jésus signifieâ¯: «â¯Mon règne nâest pas de ce mondeâ¯Â». Il sâagit dâune question de droitâ¯; or, pour cela, il y a des juges.
Jésus refuse de compromettre son ministère tout spirituel dans des contestations de cette nature. Il aurait agi autrement, si on lui avait demandé de réconcilier ensemble deux frères divisés.
Au reste, la parole du Sauveur (verset 15) prouve que cet homme nâétait pas mu par le désir désintéressé de la justice.
Verset 15
Il leur dit, à tous ses auditeursâ¯: Voyez et gardez-vous, non seulement de lâavarice, mais de toute avariceâ¯! Tel est le vrai texte.
Lâavarice ou la cupidité est, dâaprès lâétymologie, le désir dâavoir davantage et non seulement lâépargne sordide.
Quelle solennité dans cet avertissementâ¯! La déclaration qui le motive, assez compliquée dans lâoriginal, peut se rendre en ces termesâ¯: parce que, quand les biens surabondent à quelquâun, sa vie nâest pas tirée de ses biens. Câest-à -dire que ni les biens ni leur surabondance nâassurent la vieâ¯; ni la vie du corps qui est dans les mains de Dieu (verset 20), ni la vie de lââme qui ne peut être garantie en aucune manière par la possession de biens matériels.
Verset 19
Quel admirable tableauâ¯! Quelle peinture dâun caractère pris sur le fait et qui se dévoile lui-mêmeâ¯! Cet homme est riche déjà et ses terres (grec) ont été fertiles.
Ici commence lâembarras des richessesâ¯; il faut délibérerâ¯: Que ferai-jeâ¯? la place ne suffit plusâ¯; là est la difficulté. Enfin, après de longues réflexions, qui ont agité son esprit, il a trouvéâ¯: abattre ses greniers, en bâtir de plus grands, y amasser tout ce quâil possède et quâil appelle, avec la complaisance du propriétaire, mes récoltes, mes biensâ¯: telle est sa résolution.
La pensée des pauvres, du bien quâil pourrait faire, nâaborde pas même son espritâ¯; lâégoïsme est complet. Maintenant il sâagit de jouir et câest à son âme, la partie affective de son être, le siège des passions, quâil adresse son discours satisfaitâ¯: Tu as pour beaucoup dâannées de biens, repose-toi, mange, bois et réjouis-toi. Le bonheur terrestre est completâ¯!
Verset 20
Maisâ¦il y a un maisâ¯! Dieu lui ditâ¯:
Et quel discours en réponse à celui du richeâ¯! Insenséâ¯! lui, à qui son raisonnement (versets 18 et 19) paraissait le comble de la sagesseâ¯! Cette nuit même, à lâheure inattendue des ténèbres, du sommeil, de la sécurité, ton âme te sera redemandéeâ¯!
Cette âme que tu croyais tâappartenir (mon âme, verset 18), à qui tu promettais un long bonheur (grec), ils la redemandent de toi. Quiâ¯? Ni les voleurs, ni les anges. Le sujet est indéterminéâ¯; câest notreâ¯: onâ¯; en réalité il sâagit de Dieu, le souverain Maître (comparer verset 48).
Et ces possessions que le riche appelait ses biens, à qui seront-ellesâ¯? Il lâignore peut-être, mais il est assuré dâune choseâ¯: elles ne seront plus à lui.
Verset 21
Qui nâest point riche pour Dieu ou en Dieu. Jésus désigne ainsi tout homme qui ne possède pas les richesses spirituelles et morales qui viennent de Dieu et qui retournent à lui. Ces richesses-là , câest Dieu même dans lââme (versets 33 et 34).
Verset 22
Voir, sur cette partie du discours (versets 22-31), Matthieu 6.25-34, notes.
Dans le premier évangile, ces paroles sur les soucis de la vie font partie du sermon sur la montagne, où elles occupent une place très naturelle dans une exhortation à la confiance en Dieu et à la consécration à son service.
Luc, en les rattachant à ce qui précède (câest pourquoi, puisque votre vie nâest pas en votre pouvoir et ne dépend pas de vos biens, mais de Dieu), les fait rentrer dans le même ordre dâidées, bien quâil les place dans un discours prononcé dans des circonstances toutes différentes.
Il est possible, probable même, que Jésus sera revenu plus dâune fois sur ce sujet important de la confiance en Dieu, seul remède contre les inquiétudes auxquelles le cÅur de lâhomme est si enclin.
Verset 24
Dans Matthieu, Jésus ditâ¯: «â¯les oiseaux du cielâ¯Â», en généralâ¯; Luc désigne ici une espèce particulière de ces oiseaux. Est-ce, comme on lâa pensé, parce que les corbeaux sont inutiles à lâhomme, aussi bien que les lis (verset 27), ce qui donne encore plus de poids à lâargument que Jésus en tireâ¯?
Les expressions semer, moissonner, cellier, grenier rappellent la parabole précédente.
Verset 25
Voir sur cette étrange association de mots Matthieu 6.27, note.
Coudée est pris dans un sens figuré (comparer Psaumes 39.6)
Verset 27
Telle est la leçon du texte reçu, de Sin, A, B et de la plupart des documents. Elle est admise par Tregelles, Westcott et Hort et le plus grand nombre des commentateurs. Tischendorf, se fondant sur D, syriaque de Cureton, retrancheâ¯: ils croissent.
Verset 29
Le verbe grec que nous traduisons par avoir lâesprit inquiet signifie tenir suspendu dans les airs et sâapplique aux pensées de lâorgueil, de lâambition, de lâespérance.
Ces passions sont en effet la source de bien des inquiétudes. Dâautres prennent ce mot dans le sens de «â¯Ãªtre agité, ballottéâ¯Â», sans y ajouter lâidée dâélévation.
Verset 30
Matthieu (Matthieu 6.32) dit simplement les païens ou les nations.
Luc, qui nâécrit pas pour des Juifs, craint que cette expression ne soit point comprise et ajoute du monde.
Quel contraste entre cette recherche anxieuse et ce nom si douxâ¯: votre Pèreâ¯!
Verset 31
Son royaume, câest-à -dire le royaume de votre Père céleste.
Le texte reçu porteâ¯: le royaume de Dieu, terme emprunté à Matthieu (Matthieu 6.33), qui ajouteâ¯: et sa justice (voir, sur ce royaume, Matthieu 3.2 note).
Le texte reçu, avec A, D, porteâ¯: toutes ces choses.
Verset 32
Petit troupeau, expression pleine dâaffection, qui rappelle celle-ciâ¯: vous mes amis (verset 4).
Jésus désigne par là le petit nombre de disciples qui lâentouraient alors au milieu de la foule indifférente ou hostile, et, en général, le peuple de Dieu, toujours petit et méprisé au milieu du monde.
Et cependant Jésus dit à ce petit troupeauâ¯: Ne crains pointâ¯! Bien quâil soit, comme un troupeau de brebis, exposé à tous les dangers, il a dans le ciel son berger (Psaumes 23.1), son Père, qui le protège et qui même a bien voulu lui donner le royaume.
Comment, assuré dâun tel bien, se livrerait-il encore aux soucis de la vieâ¯?
Verset 34
Comparer Matthieu 6.19-21, notes.
Le seul vrai moyen dâéchapper aux inquiétudes de la terre, câest le détachement de ses biens passagers et la possession de ce trésor inépuisable que Jésus désigne (versets 31 et 32), comme le royaume de Dieu.
Dans Matthieu, Jésus exprime cette idée du détachement en ces termesâ¯: «â¯Ne vous amassez pas des trésors sur la terreâ¯Â».
Lâexpression de Luc est plus absolueâ¯: Vendez ce que vous avez et donnez-le en aumônes. Aussi a-t-on accusé notre évangéliste dâattribuer un mérite à lâaumône et à la pauvreté volontaire (comparer Luc 6.20, note).
Mais il suffit, pour réfuter cette erreur, de rappeler que Jésus parle à des gens à qui le royaume de Dieu appartient déjà (verset 32) et qui nâont pas à le gagner par des Åuvres méritoires.
Il faut, du reste, pour bien comprendre cette parole, se replacer dans la situation où elle fut prononcéeâ¯: Jésus sâadressait à ses disciples (verset 22) qui devaient réellement renoncer à leurs possessions pour le suivre et sâen aller, à son exemple, annoncer le royaume de Dieuâ¯; et, si même il fallait prendre ce mot de disciples dans un sens plus général, lâexhortation de Jésus se comprendrait.
Les temps qui sâapprochaient allaient être difficiles pour tous les disciplesâ¯; leur vocation leur commandait dâêtre dépris de tous les soins terrestres, afin de consacrer leur vie entière au service du Seigneur. Câest à cause de ces circonstances et par une raison plus intime encore, que Jésus, selon nos trois évangélistes, ordonnait au jeune homme riche de vendre tout ce quâil avait et de le donner (Matthieu 19.21, noteâ¯; Marc 10.21â¯; Luc 18.22).
Tout lâÃvangile enseigne que le sacrifice matériel sans lâamour ne sert de rien (1 Corinthiens 13.3). Le principe qui sâapplique à tous et dans toutes les positions est celui que Paul a exprimé en ces termesâ¯: «â¯Posséder comme ne possédant pasâ¯Â» (1 Corinthiens 7.29-31).
Verset 35
Aux disciples
Aux apôtresâ¯: parabole de lâéconome
Le sérieux du moment présent
Aux foulesâ¯: les signes des temps
Exhortation à la vigilance (35-59)
Verset 36
Luc passe sans transition apparente à cette seconde partie du discours.
Quelques-unes des pensées qui suivent se retrouvent dans la grande prophétie du retour de Christ (Matthieu 24.42-51, voir les notes).
Cependant, il y a, entre cette exhortation et les versets précédents, un lien profondâ¯: «â¯Votre Père vous a donné un royaume (verset 32) qui vous élève au-dessus de toutes les inquiétudes de la vie et auquel vous devez tout sacrifierâ¯; soyez donc dans une attente vigilante jusquâau moment où le Seigneur viendra vous mettre en possession de sa gloire. Cette attitude vous sera naturelle, car en vous détachant dâici-bas, vous vous attacherez au cielâ¯; votre cÅur suivra votre trésor (verset 34) et, en étant élevé au ciel, il demeurera dans lâattente de Celui qui y règne et qui doit vous y faire entrerâ¯Â».
Lâimage qui illustre ce devoir de la vigilance est empruntée à une maison dans laquelle les serviteurs se tiennent prêts, durant les veilles de la nuit, à recevoir leur maître qui revient dâun banquet de noces.
Leurs longs vêtements orientaux sont ceints autour de leurs reins, afin quâils puissent faire librement leur service (comparer 1 Pierre 1.13â¯; Ãphésiens 6.14).
Ils ont à la main des lampes alluméesâ¯; ils sont prêts à ouvrir à leur maître dès quâil aura heurté.
Le sens spirituel de ces images se comprend de lui-même. Les noces dâoù revient le maître ne sont pas les siennes propres, mais celles dâun ami. Les noces de lâEpoux nâauront lieu quâaprès son retour (comparer Matthieu 25.1 et suivants).
Verset 37
On peut traduire aussiâ¯: «â¯il les servira en passant de lâun à lâautreâ¯Â». Le bonheur de ces serviteurs vigilants et fidèles est marqué par un acte de condescendance et dâamour inouï parmi les hommes (Luc 17.7-9).
Cette position de serviteur que le Seigneur avait prise durant sa vie sur la terre (Jean 13.4â¯; Matthieu 20.28â¯; Philippiens 2.7), il la prendra encore quand il viendra élever les siens jusquâà sa gloire et les rendre semblables à lui dans lâéternité.
Verset 40
Le texte reçu, avec A, majuscules porteâ¯: et sâil vient à la seconde veille et sâil vient à la troisième veille (comparer Marc 13.35 note).
La seconde ou la troisième veille, câétait de neuf heures à minuit, ou de minuit à trois heures. Si les serviteurs ont été vigilants jusque-là , heureux sont-ilsâ¯! Ces derniers mots sont touchants dans leur brièveté. Le texte reçu, avec la plupart des documents, il est vrai, ajouteâ¯: «â¯Heureux sont ces serviteurs-là â¯!â¯Â»
Matthieu 24.43-44, notes. Il y a ici un brusque changement dâimages, propre à faire sur les auditeurs une vive impression. Ce nâest plus le maître attendu par les serviteursâ¯; câest le voleur qui vient à lâheure la plus inattendue et qui oblige le maître de la maison à veiller (1 Thessaloniciens 5.2â¯; 2 Pierre 3.10â¯; Apocalypse 3.3â¯; Apocalypse 16.15).
Il ne lâa pas fait et ainsi il a laissé percer sa maison, câest-à -dire que le voleur y est entré avec effraction. Cette idée dâun fait accompli quâexpriment les termes de lâoriginal, rend lâavertissement beaucoup plus impressif quâune simple supposition, ainsi rendue par la plupart des versionsâ¯: «â¯Il veillerait et ne laisserait pas percer sa maisonâ¯!â¯Â»
Les motsâ¯: il aurait veillé etâ¦manquent dans Codex Sinaiticus, D. Ils sont peut-être empruntés à Matthieu.
Verset 41
Pour nous, apôtresâ¯; ou aussi pour tous ceux qui tâécoutent et croient en toiâ¯?
Mais à quelle parabole Pierre fait-il allusion� à celle des versets 35-38 ou à celle du verset 39� La réponse de Jésus montre évidemment que Pierre a en vue la première. Il veut savoir si le poste de confiance assigné aux serviteurs et surtout la haute distinction qui leur est promise (verset 37), sera le partage de tous les disciples de Jésus, ou seulement de ses apôtres.
Il nâest pas impossible quâen posant sa question, Pierre fit un retour complaisant sur lui-même et sur ses condisciples, dans la pensée des hautes destinées que lâavenir leur réservait.
Verset 44
Voir, sur ces versets (42 à 46), Matthieu 24.45-51, notes.
Jésus répond donc à son disciple par une autre question, dont celui-ci devait chercher la solution dans son propre cÅur. Quel est donc cet économe fidèle et prudentâ¯? Sera-ce toiâ¯? Heureux sâil en est ainsiâ¯!
Cette imageâ¯: il lâétablira sur tous ses biens, est fournie à Jésus par la parabole, mais elle montre que lâéconome fidèle, après avoir occupé une position élevée dans le royaume de Christ ici-bas (comparez le premier établira verset 42), possédera le plus haut degré dâactivité et de félicité dans lâéconomie future de la perfection (comparer verset 37).
Verset 46
Mon maître tarde à venirâ¯! Telle est la vraie cause du relâchement et de lâinfidélité de ce serviteur. Il a cessé de veiller et son maître viendra au jour et à lâheure où il ne lâattend pas et quâil ne sait pas.
Voir, sur cette expressionâ¯: il le mettra en pièces, Matthieu 24.51, note.
Les deux évangélistes indiquent la signification morale de ce châtiment, en disant quelle sera la part de ce méchant serviteurâ¯: ce sera dâêtre, selon Luc, avec les infidèles, selon Matthieu, «â¯avec les hypocritesâ¯Â».
Lâexpression de notre évangéliste est la plus conforme à lâensemble de cet enseignementâ¯; mais celle de Matthieu a sa raison dâêtre, en ce quâil y a toujours une sorte dâhypocrisie dans lâinfidélité dâun homme qui fait profession dâêtre un serviteur de Dieu.
Verset 48
Rien de plus juste que cette règle de rétribution. Connaître la volonté de Dieu et ne pas la faire, câest se mettre en révolte contre cette volonté et assumer le plus haut degré de culpabilité.
Celui qui nâa pas connu cette volonté est moins coupable, mais il nâest pas, pour cela, innocentâ¯; il sera peu battu, mais il sera battu. Pourquoiâ¯? Non pas à cause de son ignorance, à moins que cette ignorance ne fût volontaire, mais pour avoir fait des choses dignes de châtiment. Et quel homme nâen a pas faitâ¯?
Le Seigneur, comme Paul (Romains 2.14-15â¯; comparez verset 12), parait tenir compte des lumières naturelles, qui suffiraient à lâhomme pour connaître la volonté de Dieu si elles nâétaient pas obscurcies par le péché. Mais il reste vrai quâil y aura des degrés très divers de peines pour les réprouvés, comme des degrés très divers de félicité pour les rachetés du Sauveur.
La plupart des versions traduisentâ¯: ne se sera pas tenu prêt, en ajoutant un pronom au texte original.
Lâidée empruntée à la parabole qui précède (versets 42-46), est toujours celle dâun serviteur qui, non seulement ne sâest pas tenu prêt, mais nâa rien préparé pour lâarrivée de son maître.
Ces paroles confirment et expliquent les précédentes. Plus les dons de Dieu à un homme ont été abondants, plus il lui a été confié pour lâavancement du règne de Dieu, plus il lui sera redemandé de fidélité, dâactivité et de travail.
Ce dernier motâ¯: on demandera davantage, signifie quâil sera exigé de lui plus que des autres qui ont moins reçu.
Meyer lâentend en ce sens quâil sera redemandé à cet homme plus quâil nâavait reçu, comme dans la parabole des talents (Matthieu 25.14 et suivants), où chaque serviteur doit rendre non seulement ce qui lui a été confié, mais dâautres talents gagnés par son activité. Cette idée est étrangère à notre contexte.
Verset 49
Les interprètes se sont donné beaucoup de peine pour trouver une liaison entre cette partie du discours et celle qui précède. Si lâon en veut une à tout prix, celle proposée par Meyer nous parait là plus naturelleâ¯: la grande responsabilité des disciples de Jésus (verset 48) est encore accrue par les circonstances difficiles et les luttes du temps qui sâapproche (verset 49 et suivants).
Je suis venuâ¯; cette expression, fréquente dans saint Jean, se trouve donc aussi dans les synoptiquesâ¯; Jésus lâemploie en ayant conscience de sa préexistence.
Quâest-ce que ce feu quâil est venu jeter sur la terre, où il nâexistait pas avant lui, où il nâaurait jamais été allumé sans luiâ¯? Si, pour répondre à cette question, on sâen tient rigoureusement au contexte il faudra dire avec plusieurs exégètes que ce feu nâest pas autre chose que lâagitation des esprits et les divisions dont Jésus va parler.
Dans ce cas, la parole de Jésus nâaurait pas dâautre sens que celle conservée par Matthieuâ¯: (Matthieu 10.34) «â¯Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais lâépéeâ¯Â».
Mais comprendrait-on alors quâil désirât avec tant dâardeur de voir ce feu sâallumer et quâil fasse intervenir la grande et douloureuse pensée de ses souffrances et de sa mortâ¯? (verset 50) Si lâon considère la signification profonde quâa lâimage du feu dans la symbolique de lâÃcriture (Matthieu 3.11â¯; Luc 3.16â¯; Actes 2.3â¯; Luc 24.32), on ne conclura pas, sans doute, avec les Pères de lâÃglise, que ce terme désigne ici directement lâeffusion du Saint-Esprit.
Mais pourquoi ne pas y voir la vie nouvelle de la foi, de lâamour, du zèle, dont Jésus ouvrait la source et dont la puissance dévorante devait brûler, purifier ou consumer tout ce qui était exposé à son actionâ¯? Sans aucun doute, cette action divine provoquera des divisions et des luttes entre ceux qui en subiront lâinfluence et ceux qui la repousseront par incrédulitéâ¯; nous retrouvons ainsi la logique du contexte, sans lui sacrifier la signification profonde des paroles du Sauveur.
Grecâ¯: et que veux-je, si déjà â¦â¯; mais vouloir, en grec, signifie souvent désirer.
La traduction que nous donnons est celle de M. Godet (premières éditions). Dans sa troisième édition, M. Godet est revenu au sens donné à ces paroles par la plupart des interprètesâ¯: Combien je voudrais quâil fût déjà alluméâ¯!
La liaison avec verset 50 recommanderait cette traduction. Mais si lâon considère la suite (versets 51-53) on préférera lâexplication dâaprès laquelle ce feu divin était déjà allumé dans quelques âmes par la parole du Sauveur. Ce nâétaient là encore que de faibles commencementâ¯; Jésus exprime lâardent désir de voir ce feu sâétendre sur toute la terre, bien que lui-même doive en être consumé tout le premier (verset 50).
Verset 50
Grecâ¯: Et (pour que ce feu sâembrase tout à fait) jâai un baptême dont je dois être baptiséâ¯; ce baptême, il doit en être baptisé parce quâil lâa accepté de la main du Père dans son immense amour pour notre humanité.
Il désigne par ce terme de baptême ses souffrances et sa mort dans lesquelles il sera plongé (sens original du mot baptiser).
Les paroles qui suiventâ¯: (grec) combien je suis oppresséâ¯! nâexpriment pas ici le désir ardent («â¯combien il me tardeâ¯Â»), mais la crainte, lâeffroi quâinspire au Sauveur la perspective de ses souffrances inévitables. Câest là , comme on lâa très bien dit, un prélude de Gethsémané, tout semblable à Jean 12.27.
Verset 51
Matthieu 10.34-36, note.
Cet évangéliste dit lâépée au lieu de la division. Lâidée est la même.
Verset 53
Jésus explique (car) comment cette division se produira dans la vie pratique et jusque dans la famille.
Tout cela aura lieu désormais (grec), dès maintenant, à mesure que lâÃvangile prêché par Jésus, puis par ses disciples.
Verset 54
Aux foules, tandis que jusquâici Jésus avait parle spécialement à ses disciples (verset 41).
Verset 56
Dans Matthieu 16.2-3 (voir la note) se retrouve la même pensée, exprimée en termes un peu différents.
Là , câest une réponse à des pharisiens qui demandent un signe du cielâ¯; et par cette réponse, Jésus évite le piège qui lui est tendu. Ici, la comparaison est appliquée à un autre objet. Il est du reste naturel que de telles images reviennent fréquemment dans les discours de Jésus.
La liaison avec ce qui précède nâest pas évidente au premier abord. Cependant on peut lâindiquer ainsiâ¯: Jésus parle des divisions et des luttes provoquées par lâÃvangileâ¯; dâoù venaient-ellesâ¯? Sans doute de ce que le plus grand nombre, habile à discerner lâaspect de la terre et du ciel, était aveugle quand il sâagissait de discerner lâimportance de ce temps-ci, câest-à -dire la présence du Sauveur et lâimmense révolution morale quâil allait accomplir dans le monde. Jésus voit, dans cette ignorance volontaire, de lâhypocrisie.
Les images employées se comprennent facilementâ¯: un petit nuage (le texte reçu dit à tort le nuage) se levant à lâoccident, câest-à -dire au-dessus de la mer, leur paraissait un indice certain de la pluie (comparez 1 Rois 18.44), et cela arrive ainsi. Au contraire, le vent du midi, le simoun, soufflant du désert, amenait infailliblement une chaleur brûlante et la sécheresse.
Verset 57
Cette dernière accusation rend plus saisissante encore celle qui précède et prépare lâavertissement qui va suivre (verset 58, car).
Dans le domaine spirituel aussi, les auditeurs de Jésus devraient juger par eux-mêmes, sans que personne eût besoin de leur montrer les conséquences à tirer de ces signes des temps. Leur conscience devrait suffire pour les convaincre de ce qui est juste, de ce quâil y a à faire dans le danger actuelâ¯: se repentir de ses péchés et se réconcilier avec Dieu.
Verset 59
Voir Matthieu 5.25-26, notes.
Ce précepte nâest pas seulement un conseil de prudence à appliquer dans les relations humaines.
Dans notre évangile, plus encore que dans Matthieu, il a la valeur dâune parabole destinée à enseigner la nécessité de la réconciliation avec Dieu.
Dieu est à la fois la partie adverse et le jugeâ¯; les autres termes, magistrat, sergent, ne doivent point être pressés.
Or, tous les hommes ont affaire à cette partie adverse, bien plus, ils sont déjà en chemin avec elle, et, comme lâobserve avec justesse M. Godet, il faut se garder de traduireâ¯: quand tu vas devant le magistrat, maisâ¯: tandis que tu vas.
Quel devrait donc être le suprême souci de tout homme coupableâ¯? Câest évidemment dâêtre libéré de la partie adverse. Matthieu à un autre point de vue, ditâ¯: être dâaccord avec elle. Lâidée fondamentale est celle de la réconciliation, qui ne sâobtient que par le pardon des péchés. Si cette réconciliation nâa pas lieu avant le moment où le coupable comparaît devant le juge, il ne reste que lâinévitable châtiment, la prison (voir Matthieu).
La certitude de ce châtiment est exprimée avec énergie par ces verbes au futur dans le vrai texteâ¯: te livrera, te jettera.
Ce condamné pourra-t-il jamais payer la dernière piteâ¯? Là -dessus, Jésus garde le silence. Et que ce silence est redoutableâ¯! (comparer Matthieu 5.26, note).