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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-11.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 11". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-54
Plan du commentaire biblique de Luc 11
Le modèle de la prière
Lâefficacité de la prière
Pour encourager ses disciples à prier ainsi, Jésus leur persuade quâils sont certains dâêtre exaucés. Il leur en donne trois preuvesâ¯:
Verset 1
Instruction sur la prière
Versets 1 à 13 â La prière et son efficacité
Luc passe, sans détermination de temps, à un nouveau récit. Il ne nous dit pas non plus quel est le lieu où Jésus était en prièreâ¯; il lui suffit de noter une fois de plus lâun de ces moments, si fréquents dans la vie de Jésus, quâil consacrait à lâacte de la prière, aux entretiens intimes avec son Père (Luc 5.16, note).
Le disciple qui adresse à Jésus cette demande nâétait très probablement pas lâun des apôtres. Sa requête est provoquée par lâimpression que produit sur lui la prière de Jésus. Or les apôtres étaient trop habitués à le voir en prière pour être frappés de ce fait. Jésus les avait du reste depuis longtemps initiés à lâesprit de la prièreâ¯; ils nâavaient plus a lui demander une semblable instruction. Ce pouvait être plutôt lâun des soixante-dix disciples qui depuis peu lâavaient rejoints, ou lâun des disciples de Jean, comme semble lâindiquer lâexemple dont il sâappuie.
Cet enseignement donné par Jean à ses disciples, concernant la prière, nous est entièrement inconnu.
Verset 2
Luc assigne à la prière du Seigneur une place tout autre que Matthieu (Matthieu 6.9 et suivants) Selon ce dernier, elle fait partie du sermon sur la montagne, tandis que, dâaprès notre évangéliste, elle fut enseignée plus tard à la demande expresse dâun disciple.
Un grand nombre dâexcellents exégètes (Calvin, Ebrard, de Wette, Olshausen, Neander, Godet) en ont conclu que Matthieu, selon son habitude de grouper certains enseignements homogènes du Sauveur, avait librement introduit cette prière dans le discours sur la montagne, tandis que Luc lui assigne sa vraie place. Cette opinion peut sâappuyer sur plus dâun fait semblable. Mais est-il vrai que cette prière soit déplacée dans le sermon sur la montagneâ¯?
Dans ces instructions sur les diverses manifestations de la piété, lâaumône, la prière, le jeûne, après avoir condamné les prières hypocrites, faites avec ostentation et en «â¯usant de vaines reditesâ¯Â», nâétait-il pas tout naturel que Jésus ajoutâtâ¯: «â¯Vous, mes disciples, priez ainsiâ¯Â» et que, au milieu de la foule qui lâentourait, les yeux levés vers le ciel, il prononçât dâun ton pénétré cette prière si profonde dans sa simplicité, si riche dans sa brièvetéâ¯? Nul nâen aurait jamais douté, sans le récit de Luc qui nous occupe.
Mais ce récit nous oblige-t-il à rejeter celui de Matthieuâ¯? Nullement, à moins quâon nâadmette que jamais Jésus nâait pu, en des circonstances différentes, redire quelques-unes de ses paroles les plus importantes. Or, les évangiles nous présentent des exemples nombreux de paroles prononcées à diverses reprises.
Pourquoi Jésus nâaurait-il pas répondu à ce disciple qui lui demandait de lui enseigner à prier, en répétant cette admirable prière, quâil présente du reste dans une forme différente et quelque peu abrégéeâ¯?
Ainsi lâont admis Tholuck, Meyer, Stier, Gess et dâautres, qui voient une confirmation de leur opinion dans le fait que Matthieu seul nous a conservé dans sa plénitude cet inimitable modèle de prière.
Verset 4
Voir, sur la prière du Seigneur, Matthieu 6.9-13, notes.
Câest sous cette forme abrégée que Luc lâa rapportée. Le texte reçu, qui la renferme tout entière, a été complété dâaprès Matthieu.
La formule de Luc présente, en outre, quelques expressions qui diffèrent du texte de Matthieu. Ainsiâ¯: «â¯Donne-nous chaque jour, au lieu de aujourdâhui, notre pain quotidienâ¯Â». Le terme de Luc peut sâétendre à lâavenir, tandis que celui de Matthieu limite la demande au jour présent.
Luc ditâ¯: «â¯Remets-nous nos péchésâ¯Â», au lieu de nos dettes, terme qui, même dans Matthieu, ne peut naturellement sâentendre que des péchés dont nous demandons le pardonâ¯; mais Luc conserve la même image dans ces motsâ¯: à quiconque nous doit.
Matthieu motive cette demande de pardon en disantâ¯: comme nous remettons, Lucâ¯: car nous remettons. Il ne veut pas dire quâen pardonnant aux autres nous méritions le pardon de Dieu.
La tournure employée suppose, suivant M. Godet, un raisonnement semblable à celui que nous trouvons au verset 13 «â¯Si vous qui êtes mauvais,â¦combien plus le Père célesteâ¦â¯Â» De même iciâ¯: «â¯Pardonne-nous nos péchés, toi la Miséricorde suprême, puisque nous aussi, tout mauvais que nous sommes, nous pardonnonsâ¯Â».
Lâexpression absolueâ¯: à quiconque nous doit, ne sâaccorde pas bien avec cette explication. Elle montre que le motif ajouté à la requête est un vÅu, une résolution prise pour lâavenir et par laquelle celui qui prie manifeste des dispositions qui le rendent propre à recevoir le pardon de Dieu.
La formule de Luc a ainsi le même sens que celle de Matthieu (Matthieu 6.12, note).
Verset 8
Jésus enseigne lâefficacité de la prière, soit par des analogies (versets 11-13), soit par des contrastes, comme dans la parabole versets 5-8 (comparer Luc 18.3 et suivants).
Cette parabole renferme à la fois une promesse et une exhortation, selon que nous considérons les deux hommes mis en scène. La promesse pourrait se traduire ainsiâ¯: «â¯Si un homme, par pur égoïsme et pour se délivrer dâun solliciteur, lui accorde sa demande, même au temps le plus inopportun (minuit), combien plus Dieu, qui connaît tous vos besoins et qui est amourâ¯!â¯Â»
Quant à lâexhortation, câest le solliciteur lui-même qui nous la fait entendre par son exempleâ¯: Puisque, dans les circonstances les plus défavorables, mais pressés par vos besoins, vous ne craignez pas dâimportuner avec insistance un homme que vous savez si peu généreux, pourquoi ne faites-vous pas de même envers Dieu qui, dans sa miséricorde infinie, est toujours prêt à vous accorder bien au-delà de toutes vos prières (comparer Matthieu 15.22 et suivants)â¯?
La pleine confiance quâune telle requête ne sera pas vaine est exprimée par ce verbe au futurâ¯: il lui donnera.
Verset 10
Matthieu 7.7-8, note.
Et moi, je vous dis. Câest par ces mots que Jésus introduit (versets 9-13) une admirable application de sa parabole, à laquelle il emprunte les images et les expressions mêmes dont il se sert.
Demandez, cherchez, heurtez, câest là ce quâa fait lâhomme de la paraboleâ¯; il vous sera donné, vous trouverez, il vous sera ouvert, telle a été son expérienceâ¯; combien plus certainement sera-ce la vôtre auprès de Dieuâ¯!
Verset 13
Voir Matthieu 7.9-11, note.
Encore une preuve plus intime et plus persuasive que Dieu exauce la prière. Il faut remarquer cette progressionâ¯: un ami (verset 5), un père (verset 11), le Père céleste (verset 13).
Parmi les dons que lâenfant demande à son père, Matthieu ne désigne que du pain et un poissonâ¯: câétaient les provisions que lâon prenait dâordinaire pour le voyage (Marc 6.38)â¯; Luc ajoute un Åuf, qui faisait souvent aussi partie de ces provisions.
à ces trois aliments sont opposésâ¯: une pierre, cruelle ironieâ¯; un serpent, très dangereuxâ¯; un scorpion plus nuisible encore.
Qui est le père qui répondra par de tels dons à la demande de son enfantâ¯? Et cette question devient plus frappante quand, à la place dâun père quelconque, Jésus nomme le Père céleste.
Vous qui êtes mauvaisâ¯:
Quel contraste avec la bonté et lâamour du Père qui est du cielâ¯!
Dâaprès Matthieu, Jésus ditâ¯: votre Père donnera des biens, ou de bonnes choses, à ceux qui les lui demandent.
Cette expression est plus simple et plus en harmonie avec lâimage qui précède, que les termes employés par Lucâ¯: donnera lâEsprit-Saint. Mais dâautre part, le Saint-Esprit est le plus précieux des dons de Dieu et le gage de tous les autres.
Verset 14
Lâoccasion de ces discours
Câest la guérison dâun démoniaque muet, à la suite de laquelle les uns accusent Jésus de chasser les démons par Béèlzébul, les autres lui demandent un signe du ciel (14-16).
Réponse de Jésus à lâaccusation
Un incident
Jésus est interrompu par une femme qui célèbre le bonheur de celle qui a porté le Messie dans son sein. Il réplique quâun bonheur plus grand est la part de celui qui écoute et pratique la Parole de Dieu (27, 28).
Réponse de Jésus à la demande
Jésus et les pharisiens
Versets 14 à 36 â Jésus accusé de chasser les démons pas Béelzébul et sollicité de produire un signe du ciel
Voir, sur cette guérison et sur le discours qui suitâ¯: Matthieu 9.34â¯; Matthieu 12.22-29, notesâ¯; comparez Marc 3.22-30.
La tournure de lâoriginalâ¯: il était chassant un démon, signifie que Jésus était occupé en ce moment à accomplir cette guérison.
Matthieu rapporte que, non seulement les foules furent dans lâadmiration à la vue de ce miracle, mais quâelles en prirent occasion de se demander si Jésus nâétait point le Messie.
Verset 16
Luc introduit ici cette demande dâun signe, que Matthieu (12.38) ne fait intervenir quâaprès le discours qui va suivre, ce qui est plus naturel.
Mais notre évangéliste distingue fort bien ensuite ces deux classes de contradicteurs (versets 15 et 16)â¯; Jésus répond aux uns verset 17 et suivants et aux autres verset 29 et suivants.
En outre, dâaprès Luc, les adversaires demandent un signe venant du cielâ¯; ce trait est omis par Matthieu dans le passage parallèle, mais conservé par lui dans une autre occasion (Matthieu 16.1, note), ce qui prouve que les adversaires dirigèrent plus dâune fois contre Jésus ce genre dâattaques.
Verset 17
Matthieu et Marc appliquent à la maison ce qui vient dâêtre dit de tout royaumeâ¯: si elle est divisée contre elle-même, elle tombe en ruine.
Le mot maison est alors entendu dans le sens de famille.
Plusieurs versions conservent ici la même idée, en sous-entendant le verbe de la phrase précédenteâ¯: une maison divisée contre elle-même. Mais telle nâest pas la pensée dans notre texte, littéralement traduit.
Jésus entend le mot de maison dans son sens matériel et il veut dire que dans la destruction dâun royaume (ou dâune ville, comme dit encore Matthieu), on voit réellement sâécrouler maison sur maison. La pensée du Sauveur a ainsi quelque chose de pittoresque et de saisissant.
Verset 18
Ces derniers mots, directement adressés aux adversaires, motivent (puisque) la question quâil vient de leur faireâ¯; et, sans doute, Jésus les a prononcés avec un accent dâindignation, car lâaccusation quâil réfute nâétait rien moins quâun blasphème (Matthieu 12.31-32).
Verset 19
Second argument contre lâaccusation des pharisiensâ¯: elle est injuste et montre à quel point ils sont prévenus contre Jésus, puisquâils nâont garde dâattribuer à une telle cause les guérisons de leurs disciples (Matthieu 12.27, note).
Verset 20
Câest la conclusion de ce qui précèdeâ¯: Si je chasse les démons et détruis le royaume de Satan, câest preuve que le moment actuel est grave et que le royaume de Dieu, dont vous attendez lâavènement par quelque manifestation extérieure, est déjà parvenu jusquâà vous.
Au lieu de cette expression caractéristiqueâ¯: par le doigt de Dieu, Matthieu ditâ¯: «â¯par lâEsprit de Dieuâ¯Â».
Ces deux termes expriment la même idée, avec cette seule différence que Matthieu indique proprement quelle est la puissance divine par laquelle Jésus agit, tandis que Luc désigne, dans un langage figuré, la même puissance divine, comme sâexerçant dâune manière apparente et avec une extrême facilité (Exode 8.15).
Dieu est représenté sous lâimage dâun homme qui nâa quâà lever le doigt pour accomplir sa volonté (comparer Matthieu 12.28, note).
Verset 22
Cette parabole, que Luc rapporte en des termes plus dramatiques que Matthieu et Marc, confirme la pensée exprimée au verset 20, que Jésus est, non lâinstrument de Satan, mais son puissant adversaire.
Câest en vain que lâhomme fort, bien armé, fait la garde à lâentrée de sa maison (grec sa cour, entourée de murs) et croit tout ce quâil a en sûreté (grec en paix)â¯; quand un plus fort que lui est venu le surprendre, il le désarme et lui enlève ses dépouillesâ¯!
Satan (dont Jésus reconnaît ici clairement lâexistence et la personnalité) était cet homme fort, confiant dans ses moyens de séductionâ¯: il a été surpris et vaincu par le Sauveur, qui opère maintenant le partage de ses dépouilles, câest-à -dire, selon le contexte, la libération des victimes quâil avait en sa possession.
Verset 23
Voir Matthieu 12.30, note.
Attribuer au démon les Åuvres du Sauveur (verset 15), câétait la pire manière de se déclarer contre lui.
Câétait aussi disperser le bien quâil faisait aux âmes et les âmes elles-mêmes, en les éloignant de lui.
Verset 26
Matthieu 12.43-45, notes.
Dans le premier évangile, cette parabole figure la condition actuelle du peuple juif, qui sâendurcit dans son incrédulité.
Selon Luc, elle est appliquée plus spécialement aux pharisiens qui viennent dâaccuser le Sauveur. Jésus a dâabord réfuté leur accusation blasphématoire (verset 15 et suivants)â¯; puis, déclaré par une image (verset 23) quâils sont les ennemis de sa personne et de son Åuvreâ¯; il montre enfin, par cette parabole (versets 24-26), que leur état moral est incorrigible et désespéré.
La guérison du démoniaque, quâil vient de délivrer sous leurs yeux, lui fournit lâimage sous laquelle il présente sa pensée.
Verset 28
Cette femme, probablement une mère, qui proclame ainsi bienheureuse la mère du Sauveur, a saisi ce que Jésus a donné à entendre dans le discours précédentâ¯; elle a compris que Jésus est le Messieâ¯; cette vérité a pénétré dans son esprit comme un trait de lumière. Dans lâémotion quâelle en ressent, elle pense aussitôt à celle qui a donné le jour au Sauveur.
Lâadmiration quâelle exprime trahit son sentiment maternel, plutôt quâune foi religieuse bien éclairée et affermie.
Il est inconcevable que malgré la réponse de Jésus les interprètes catholiques sâappuient des paroles de cette femme pour sanctionner le culte de la Vierge. Cette réponse sans doute nâest point un blâme absolu.
Jésus saisit plutôt avec bienveillance ce mouvement dâun cÅur sincère, mais câest pour lâélever jusquâà son vrai objet, la parole de Dieu écoutée et gardée comme une semence de vie divine. Il fait sentir à cette femme quâelle-même peut être heureuse comme celle dont elle vient de célébrer le bonheur.
Luc seul a conservé ce trait remarquable de lâhistoire évangélique.
Verset 30
Voir, sur cette seconde partie du discoursâ¯: (versets 29-32) Matthieu 12.39-42, notes et Matthieu 16.4, note.
Jésus répond à la requête qui lui a été faite dâun signe venant du ciel (verset 16, note) et il la repousse, parce que ceux qui la présentaient étaient des hypocrites, qui ne voulaient que lui tendre un piège. Il a attendu pour cela que la foule se fût assemblée autour de lui, afin de rendre publique la répréhension sévère quâil adresse à toute la génération dâalors. Aussi voit-on quâici, comme dans Matthieu, les reproches de Jésus, dâabord adressés aux seuls pharisiens, se généralisent et sâétendent à tout le peuple.
Il faut remarquer ce mot de signe quatre fois répété, comme un reproche adressé à ceux qui le demandaient.
Le texte reçu porteâ¯: Jonas le prophèteâ¯; ce dernier mot manque dans Codex Sinaiticus, B, D, etc.
Ce que Jésus entend par le signe de Jonas donné à sa génération est expliqué au verset 32.
Verset 31
Matthieu 12.42, noteâ¯; comparez 1 Rois 10.1 et suivantsâ¯; 2 Chroniques 9.1 et suivants.
Matthieu cite en premier lieu lâexemple des Ninivites, auquel la mention du signe de Jonas amenait naturellement et en second lieu, lâexemple de la reine du Midi.
M. Godet défend lâordre de Luc par cette considérationâ¯:
Verset 32
Ainsi le signe de Jonas, que le Seigneur donne à sa génération, câest, dâune part, sa propre mission, infiniment supérieure à celle du prophète, et, dâautre part, la repentance des habitants de Ninive opposée à lâendurcissement de son peuple (Matthieu 12.41).
Dans Matthieu (Matthieu 12.40, voir la note), ce que Jésus appelle le signe de Jonas, câest le séjour du prophète pendant trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson. Il sera de même enseveli trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. Sa mort et sa résurrection seront le vrai et grand signe donné à sa génération.
Luc passe entièrement sous silence cette pensée. On a voulu la retrouver au verset 30, où Jésus dit que le Fils de lâhomme sera un signeâ¯; le verbe au futur ne peut désigner, pense-t-on, que le grand événement par lequel se terminera la vie du Sauveur sur la terre. Cette allusion est possible, mais peu évidente.
Verset 33
Nous trouvons ici une nouvelle application de cette belle et profonde image que Jésus employait souvent dans ses discours (voir Luc 8.16â¯; Matthieu 5.15â¯; Marc 4.21, note).
La liaison avec ce qui précède est évidenteâ¯: Il y a ici plus que Salomon, plus que Jonasâ¯; Dieu vous donne en moi la vraie révélation, la vraie lumière et vous ne pouvez donner pour excuse de votre incrédulité que cette lumière ait été mise dans un lieu caché ou sous le boisseau.
Lâapparition du Messie a été suffisamment préparée et publiéeâ¯; si, au lieu de fermer les yeux de votre esprit et de demander dâautres signes, vous aviez une vue saine (verset 34), votre âme serait toute remplie de la lumière divine qui rayonne de moi.
La maladie qui affecte votre organe spirituel est la seule cause de votre manque de discernement.
Verset 35
Voir Matthieu 6.22-23, note.
Ici, Jésus ajoute à cette image si vraie et si profonde une exhortation à veiller sur lâétat de cette lumière intérieure par laquelle seule nous pouvons percevoir la lumière qui nous vient du dehorsâ¯; puis il termine (verset 36) par une observation sur lâharmonie de ces deux lumières, dont lâaction combinée procure la connaissance parfaite.
Verset 36
Pour comprendre ce verset difficile et diversement interprété et pour éviter la tautologie quâil présente à première vue, il faut remarquer que dans la première phrase lâaccent est mis sur tout entier, dans la seconde sur éclairé.
Le sens est que si lâhomme est pénétré entièrement de la lumière divine perçue par un organe spirituel en parfait état, câest-à -dire par un cÅur droit (Psaumes 112.4), cette lumière resplendira au dehors, son corps sera tout lumineux (grec) comme quand il reflète la lumière dâune lampe qui lâinonde de son éclat (grecâ¯: par lâéclair).
Quelques exégètes estiment quâil nâest possible dâobtenir ce sens que moyennant une correction du texte et ils proposent de lireâ¯: «â¯Si ton Åil est éclaire, tout ton corps sera éclairéâ¦â¯Â»
Le verset entier manque dans D et dans deux anciennes versions (Ãphésiens 5.8â¯; 2 Corinthiens 3.18).
Verset 37
Lâoccasion
Les discours que Jésus vient de tenir portent un pharisien à lâinviter à dîner chez lui. Jésus entre et se met à table sans procéder aux ablutions traditionnelles. Par cette omission, il excite lâétonnement de son hôte (37, 38).
Trois vices des pharisiens
Trois reproches aux légistes
Un légiste, se sentant atteint par ces paroles, proteste. Jésus sâadresse alors aux légistes et les censure
Conclusion historique
Au sortir de la maison, Jésus est violemment pris à partie et assailli de questions insidieuses (53, 54).
Jésus à table chez un pharisien censure les pharisiens et les scribes (37-54)
Les motsâ¯: comme il parlait, se rapportent au discours qui précède (verset 29 et suivants).
Comme ce discours était dirigé contre les pharisiens, on peut supposer que celui dâentre eux qui, après lâavoir entendu, invita Jésus à prendre un repas chez lui, le fit dans une intention malveillante afin de lâépier et de pouvoir lâaccuser (comparer 14.1).
Câest ce qui explique la sévérité des paroles de Jésus (comparer verset 39, note).
Le mot que nous traduisons par dîner et que dâautres rendent par déjeuner, désigne le repas quâon prenait vers le milieu du jour, tandis quâun autre repas principal avait lieu vers le soir. Il en était ainsi chez les Juifs comme chez les Romains.
On peut traduire ce mot par dîner ou déjeuner, selon les usages du pays où lâon parle.
Verset 38
Jésus sâétant mis à table dès son entrée, le pharisien sâétonne quâil nâeût pas dâabord fait dâablution (comparer Marc 7.4).
Cet étonnement pouvait paraître dâautant plus fondé que Jésus revenait du milieu de la foule, où il avait pu contracter des souillures légales et où même il avait chassé un démon et guéri un malade.
Mais peut-être Jésus sâabstint-il de ces cérémonies précisément à cause de lâimportance superstitieuse que les pharisiens y attachaient. Qui sait même si ce nâétait pas là le point spécial sur lequel ils voulaient lâépierâ¯?
Verset 39
Matthieu 23.25, note.
Eh bien ouiâ¦quelques interprètes prennent la particule grecque que nous traduisons ainsi dans son sens temporel, maintenantâ¯: «â¯les choses en sont maintenant venues chez vous à ce point, que vous nettoyezâ¯Â».
Mais rien ne prouve quâil y eût eu récemment dans lâhypocrisie des pharisiens un progrès que Jésus pût relever. Le sens logique est donc préférable.
Dans le premier évangile, Jésus déclare que la coupe et le plat eux-mêmes sont remplis de rapine, câest-à -dire en contiennent les fruits (comparez Luc 20.47), tandis que Luc fait de la coupe et du plat lâimage de lâétat moral de ses auditeurs. La rédaction de Matthieu nâexclut point ce sens, mais, au contraire, le suppose.
Ici se présente une question de critique qui nâest pas sans difficulté. Luc rapporte un discours dont il indique avec précision la scène et les circonstances (verset 37). De son côté, Matthieu (Matthieu 23.1 et suivants) nous a conservé un discours très semblable, mais plus étendu, quâil place en un temps et en des circonstances tout autres.
Si lâon admet lâidentité des deux discours, il faut choisir entre les deux récits et donner raison à lâun ou à lâautre évangéliste, quant à la situation historique.
Plusieurs interprètes se décident pour Luc contre Matthieu, à cause de la précision avec laquelle le premier décrit lâoccasion du discours.
Mais dâautres donnent la préférence à Matthieuâ¯:
Matthieu (Matthieu 23.2, 1re note). Marc (Marc 12.38-40) et Luc lui-même (Luc 20.45-47) rapportent des paroles qui attestent que Jésus a fait un grand discours contre les pharisiens à Jérusalem.
Matthieu seul nous lâa conservé en entier. Mais sâensuit-il que le récit de Luc soit sans aucun fondement historiqueâ¯? Nullement. On peut être certain que Jésus a fait entendre en plus dâune circonstance de vives protestations contre lâesprit du pharisaïsme. Lâune de ces protestations fut provoquée par le formalisme hypocrite dâun hôte qui lâavait invité à sa table.
Luc nous en a conservé le souvenir. Seulement, on peut admettre quâil prête à Jésus plus dâune parole puisée dans la tradition apostolique et qui, originairement, appartenait au grand discours de Matthieu.
Nous dirons avec Stier et dâautres exégètes, que nous avons dans notre chapitre un prélude de ce discours.
Verset 40
Ces paroles font sentir la folie (insensés) du procédé pharisaïque, relevé au verset précèdentâ¯: vous nettoyez le dehors, tandis que lâintérieur est plein de corruptionâ¯; mais Celui (Dieu) qui a créé le dehors nâa-t-il pas aussi créé le dedans (lâêtre moral), qui a beaucoup plus dâimportance à ses yeuxâ¯?
Câest donc là ce quâil faut purifier avec le plus grand soinâ¯; car Dieu ne vous a prescrit certaines purifications extérieures que pour vous rappeler le devoir de la pureté morale. Or en négligeant celle-ci pour vous en tenir aux premières, vous anéantissez lâintention divine.
Il est évident que les termes de cette sentence sont encore empruntés à lâimage du verset précédent.
Dans Matthieu (Matthieu 23.26) se trouve une pensée semblable, exprimée en termes différents.
Verset 41
Le contenu (grec ce qui est dedans), câest-à -dire, dâaprès le contexte, ce qui est dans les coupes et les plats. Ces mets et ces vins, faites-en part aux pauvres, avec une charité qui provienne du cÅur et vous comprendrez que la loi suprême de lâamour est infiniment supérieure à toutes vos règles formalistes de purificationâ¯; et voici, par le fait même, tous ces biens vous seront purs, ils le sont déjà par la puissance de lâamour.
Verset 42
Voir Matthieu 23.23, 1re note.
Matthieu ditâ¯: Vous négligez le jugement (ou la justice), la miséricorde et la foi (ou fidélité).
Luc ne parle que du jugement, du discernement de ce qui est juste, équitable dans les rapports avec le prochain et de lâamour de Dieu, qui est la source de toutes les vertus.
Verset 43
Comparer Luc 20.45-47 et voir Matthieu 23.6.
Verset 44
Après ceâ¯: Malheur à vousâ¯! le texte reçu avec A, D, ajouteâ¯: scribes et pharisiens hypocrites, mots qui ne sont pas authentiquesâ¯; en effet, Jésus ne sâadresse aux scribes quâà lâoccasion du verset 45.
Voir Matthieu 23.27-28, note.
Dans Matthieu, Jésus compare les pharisiens à des «â¯sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors, mais qui, au dedans, sont pleins dâossements de morts et dâimpuretéâ¯Â».
Dâaprès Luc, il emploie la même comparaison dans un sens tout différentâ¯: les pharisiens sont comme des sépulcres quâon ne voit pas, parce quâon a négligé de les entretenir et de les blanchir et quâils sont recouverts de terre et de plantes.
On marche donc dessus sans sâen douter et lâon contracte involontairement la souillure (Nombres 19.16). Tels sont les pharisiensâ¯: on sâapproche dâeux, on se livre à eux sans défiance et lâon est bientôt infecté de leur esprit.
Verset 45
Jusquâici, Jésus avait adressé ses reproches aux pharisiens (v 39)â¯; mais il y avait dans ces paroles des vérités qui atteignaient directement aussi les légistes, ces savants scrutateurs de la loi, que les évangélistes nomment plus souvent scribes ou docteurs de la loi (voir Matthieu 23.2, 2e note).
Aussi lâun dâeux se sent offenséâ¯: Tu nous outrages, nous aussi. Par ce nous aussi, le légiste se distinguait des pharisiensâ¯; mais Jésus, bien loin de nier lâintention qui lui est attribuée, répond (verset 46)â¯: Et à vous aussi, légistes, malheurâ¯!
à partir de cet incident, Jésus adresse aux scribes la suite de son discours (verset 52), mais sans perdre de vue les pharisiens, qui ont certainement leur part à ses reproches.
Dans Matthieu, Jésus sâadresse constamment et en même temps, à lâune et à lâautre de ces classes dâhommes.
Verset 46
Voir Matthieu 23.4 note.
Verset 48
Matthieu 23.29-31, note.
Le reproche que Jésus adresse ici à ses auditeurs diffère de celui qui se lit dans le premier évangile.
Bâtir les tombeaux des prophètes était, dans leur intention, une Åuvre réparatrice de piétéâ¯; mais, par une ironie des faits que Jésus relève, ils perpétuent le souvenir de la conduite de leurs pères en consommant leur Åuvre.
Au lieu de laisser tomber leurs crimes dans lâoubli, ils en élèvent les monumentsâ¯; ils se constituent les témoins du meurtre des hommes de Dieu (Deutéronome 17.7â¯; Actes 7.58) et ils lâapprouventâ¯; car eux, les ont tués, ajoute Jésus, et vous, vous bâtissez (le texte reçu ajouteâ¯: leurs tombeaux, ce qui sâentend de soi-même et affaiblit lâexpression brève et énergique de ce contraste).
Sans doute, les auditeurs de Jésus auraient pu répondre quâen honorant les prophètes martyrs, ils protestaient contre leur meurtreâ¯; mais comme, en présence même de Jésus, le plus grand des prophètes, ils se montraient remplis de haine contre la vérité divine, ils témoignaient par là que leurs soins pour les tombeaux des prophètes nâétaient quâun acte dâhypocrisie. Jésus dévoile dans leur cÅur le vrai commentaire de leurs actions.
Verset 49
Câest pourquoi aussi, afin quâil apparaisse avec évidence que les fils sont semblables aux pèresâ¦
Luc introduit les paroles qui vont suivre par une formule qui fait attendre une citation de lâAncien Testamentâ¯; mais ce passage ne sây trouve pas. On a cru le reconnaître, soit dans 2 Chroniques 24.19, soit dans Proverbes 1.20-31, soit dans quelquâun des livres apocryphes que Jésus ne cite jamaisâ¯: rapprochements plus ou moins arbitraires qui, sans être inadmissibles, sont pourtant peu probables.
Dâautres interprètes ont pensé que Jésus, sâappelant lui-même la sagesse de Dieu, déclare, comme dans Matthieu, que câest lui qui enverra des prophètes et des apôtres.
On pourrait admettre cette explication, vraie au fond, sans ce verbe au passéâ¯: la sagesse a dit, qui évidemment suppose une citation. Pour éviter cette objection, dâautres ont pensé que Jésus rappelait une de ses propres déclarations, faite dans une autre occasion, ce qui parait peu probable.
Enfin, on a supposé que, dans la tradition apostolique, on sâétait habitué à citer les paroles de Jésus qui vont suivre, avec cette formuleâ¯: «â¯la sagesse divine a ditâ¯Â» et que Luc a simplement suivi cet usage. Câest là une hypothèse peu vraisemblable.
Hofmann, Bernhard Weiss, M. Godet appliquent le terme de sagesse de Dieu, comme Luc 7.35, au plan conçu par Dieu pour le salutâ¯: «â¯Dieu dans sa sagesse a ditâ¯Â».
Si lâon admet cette explication, la relation que Luc nous a conservée de ce discours est conforme à celle de Matthieu, où Jésus dit sans formule de citationâ¯: «â¯Câest pourquoi, voici, je vous envoie des prophètesâ¯Â», etc.
Quelque sens que lâon donne aux mots par lesquels Luc lâintroduit, la parole même de Jésus est simple et lumineuse. Il allait, en effet, envoyer dans son Ãglise des prophètes et des apôtres (Ãphésiens 4.11), qui devaient être persécutés et mis à mort par leur génération.
Verset 51
Voir Matthieu 23.34-36, notes.
Lâexpression répétéeâ¯: redemandé (versets 50 et 51) correspond au cri de Zacharie mourantâ¯: «â¯Que lâÃternel voie et redemandeâ¯!â¯Â» (2 Chroniques 24.22)
Verset 52
Matthieu 23.13, note.
Dans le premier évangile, ces paroles sâadressent à la fois aux scribes et aux pharisiens, comme tout le discours.
Dans le récit de Luc, elles ne concernent que les légistes auxquels Jésus parle depuis le verset 45.
Cette application est plus exacte, car, en effet, câétaient les docteurs de la loi qui avaient enlevé la clef de la connaissance ou de la science, câest-à -dire, qui sâétaient arrogé le droit dâinterpréter les Ãcritures, de les enseigner aux jeunes rabbins et de les appliquer au peuple, dans les diverses circonstances de la vie sociale (Matthieu 23.2, note).
La connaissance de Dieu et du salut est comparée par Jésus à une maison ou à un temple que les scribes ont fermé après sâêtre saisis de la clef.
Non seulement ces savants théologiens nây sont point entrés, mais ils ont empêché, par leurs erreurs et leur opposition, ceux qui voulaient entrer. Il y a dans le grec le présentâ¯: ceux qui entrent, par ou Jésus désigne ceux qui, alors, voulaient sâattacher à lui et à son enseignement.
Verset 54
Les manuscrits présentent sur ces versets plusieurs variantes. Le texte reçu avec A, D, majuscules, versions, porteâ¯: et comme il leur disait ces chosesâ¦cette scène violente se serait donc passée encore dans la maison du pharisien (verset 37)â¯; ce qui est très improbable dâaprès la suite du récit (Luc 12.1).
Câest plutôt comme il sortait de là (Codex Sinaiticus, B, C) que ses adversaires, cédant à la violence de leur haine, ont dû se mettre à lâobséder de questions insidieuses, auxquelles ils demandaient impérieusement des réponses, avides de surprendre quelque parole (grec quelque chose) de sa bouche.
Le texte reçu avec A, C, D, majuscules, versions, ajouteâ¯: afin de lâaccuser, paroles qui sont parfaitement dans la situation et qui expriment très bien lâintention des ennemis du Sauveur, mais dont la suppression, dans Codex Sinaiticus, B, donne à la narration un tour plus simple.