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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 10". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-10.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 10". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-42
Plan du commentaire biblique de Luc 10
Leur désignation et leur mission
Après les incidents qui marquèrent son départ de Galilée, Jésus choisit soixante et dix disciples pour une nouvelle mission, qui consistera à aller deux à deux, comme ses précurseurs, là où il compte passer lui-même (1).
Leur instruction
Les reproches aux villes impénitentes
Chorazin et Bethsaïda sont plus coupables et plus à plaindre que Tyr et que Sidon. Capernaüm, qui a été élevée au ciel, sera abaissée en enfer. Recevoir ou rejeter les disciples, câest recevoir ou rejeter Jésus et Dieu lui-même (13-16).
Verset 1
La mission des soixante-dix disciples
Versets 1 Ã 16 â Lâenvoi des soixante-dix
Après cela ou (grec) après ces choses, se rapporte à ce qui précède immédiatement depuis Luc 9.51, à la fin du ministère de Jésus en Galilée et à son départ pour Jérusalem, qui fut lâoccasion des incidents rapportés à la fin du chapitre précédent.
Câest ce moment important quâil choisit pour envoyer devant lui ces nombreux disciples. Leur mission avait pour but de réveiller lâattention et de préparer les voies à sa prédication dans les lieux où lui-même devait aller.
Le motâ¯: autres disciples ne les désigne point, comme on lâa cru, par opposition aux messagers que Jésus envoya en Samarie (Luc 9.52), mais distingue cette mission de celle des douze en Galilée (Luc 9.1 et suivants).
Jésus les envoie deux à deuxâ¯: ils pouvaient se compléter lâun lâautre et se fortifier contre les dangers moraux et les découragementsâ¯; le témoignage aussi quâils étaient appelés à rendre en acquérait plus dâautorité (Deutéronome 17.6â¯; Matthieu 18.16).
On a donné diverses raisons de ce nombre soixante-dix.
Les uns y ont vu, selon le symbolisme biblique des chiffres, le nombre des douze apôtres, multiplié par six. On aurait ainsi soixante-douze, ce qui expliquerait pourquoi ce dernier terme se trouve réellement dans plusieurs manuscrits (B, D, etc.).
Dâautres ont voulu retrouver ici lâidée énoncée dans le Talmud que lâhumanité entière renfermait, dâaprès Genèse 10, soixante-dix peuples et mettre cette mission dans une relation quelconque avec lâévangélisation du monde.
Mais comme il est fort peu probable que Jésus ait pensé alors à cette opinion juive et comme il nâenvoie nullement ses disciples vers les nations païennes, cette interprétation est étrangère au texte. Il est plus naturel de supposer que, en sâarrêtant à ce nombre, Jésus pensait aux soixante-dix anciens dâIsraël (Nombres 11.16 et suivants), comme il avait pensé aux douze tribus en choisissant douze apôtres.
Ce fait nous montre combien les disciples de Jésus étaient nombreux dès cette époque, puisquâil peut en choisir soixante-dix des plus capables pour leur confier cette importante mission (comparer 1 Corinthiens 15.6). II ne les appelait pas, du reste, comme il lâavait fait pour les douze, à quitter dâune manière permanente leur vocation terrestre. Après avoir rempli cette mission et peut-être accompagné Jésus jusquâà Jérusalem pour y célébrer la fête, ils devaient retourner à leurs travaux ordinaires.
Comme cet envoi des soixante-dix disciples a été passé sous silence par les deux premiers évangélistes, la critique négative nâa pas manqué dây voir une invention de Luc, ou du moins une tradition sans fondement historique. à ce compte, il faudrait retrancher le tiers au moins des récits de notre évangile, qui ne trouvent de parallèles ni dans Matthieu, ni dans Marc.
Voir le Commentaire de Meyer sur verset 1 et celui de M. Godet sur versets 23 et 24.
Verset 2
Voir, sur ces paroles, Matthieu 9.37-38, notes.
Dâaprès cet évangéliste, ce fut au moment dâenvoyer les douze dans leur première mission que Jésus fit entendre cette exhortation. Ne pourrait-on pas admettre que Jésus a prononcé plus dâune fois cette courte et grave sentenceâ¯?
Les instructions quâil va donner aux soixante-dix disciples ont été pour la plupart répétées égalementâ¯: quelques-unes, en effet se retrouvent, dâaprès Luc lui-même (Luc 9.35), adressées aux douze.
Par ce préambule Jésus veut faire sentir à ceux quâil envoie lâimportance du moment actuel et lâopportunité de la mission quâil leur confie.
Verset 3
Matthieu 10.16, note. Cet évangéliste ditâ¯: «â¯comme des brebisâ¯Â».
Lucâ¯: comme des agneauxâ¯; image encore plus saisissante de la totale impuissance des disciples de Jésus au milieu des dangers du monde. Ils sont donc dans la nécessité absolue de se confier uniquement en lui pour leur sauvegarde.
Verset 4
Même confiance pour ce qui est de leur subsistance matérielle. Matthieu 10.9-10, noteâ¯; Luc 9.3.
Les chaussures sont des chaussures de rechangeâ¯; câest ce quâindique le verbe qui signifieâ¯: porter comme un fardeau.
Les derniers mots de ce verset sont particuliers à notre évangéliste.
Comment Jésus peut-il défendre à ses disciples de remplir un simple devoir de politesse ou même de bienveillance�
On a pensé quâil voulait leur interdire de rechercher la faveur des hommes en prenant à leur égard une attitude obséquieuse.
On a dit aussi que saluer quelquâun en route peut signifierâ¯: se détourner de son chemin pour aller voir des personnes de connaissanceâ¯; mais il nâest même pas nécessaire de recourir à cette supposition, il suffit de se rappeler combien les salutations sont cérémonieuses et compliquées en Orientâ¯; or Jésus veut que ses disciples soient pénétrés de lâimportance suprême de leur mission et sây consacrent exclusivement, sans perdre leur temps pour de vaines formes (comparer dans ce sens 2 Rois 4.29).
Verset 6
Matthieu 10.12-13, note.
Ce termeâ¯: enfant de paix (grec fils de paix), est un hébraïsme très expressif, qui signifie être animé dâun esprit de paix, comme lâenfant est animé du souffle de sa mère.
Matthieu rend la même pensée en disantâ¯: «â¯Si la maison est digneâ¯Â», digne de la paix que vous lui souhaitez, capable de la recevoir.
Le même hébraïsme se trouve dans ces expressionsâ¯: fils de colère (Ãphésiens 2.3), de perdition, de désobéissance (Ãphésiens 5.6), de la géhenne (Matthieu 23.15).
Verset 7
Matthieu (Matthieu 10.10, note) ditâ¯: digne de sa nourriture (comparer 1 Corinthiens 9.14). Les disciples doivent se considérer simplement comme des membres de la famille.
Luc 9.4, note. Si les disciples, après avoir reçu lâhospitalité dans une maison, passaient dans une autre, leurs hôtes pourraient interpréter cette conduite comme un signe de mécontentement, un manque de reconnaissance et dâaffectionâ¯; ils exciteraient ainsi des jalousies. Or, ils doivent apporter la paix (verset 5).
Verset 8
Dans leur attitude à lâégard dâune ville entière, les disciples seront guidés par les mêmes principes que dans leur conduite envers chaque maison particulière (versets 5 et 7).
Verset 9
Ce motâ¯: dites-leur, ne se rapporte point seulement aux malades, mais à tous les habitants de cette ville.
Ainsi, pour les malades, la guérisonâ¯; pour tous, la grande proclamation du royaume de Dieu (comparez Matthieu 3.2, 2e note), qui sâest approché de vous (parfait, indiquant un fait accompli)â¯: telle est la double et bienfaisante mission des disciples.
Verset 11
Matthieu 10.14. Noteâ¯; Luc 9.5.
Lâaction symbolique, si sévère de secouer la poussière de leurs pieds ne suffit pasâ¯; ils doivent proclamer quâils le font, en disant aux habitantsâ¯: câest à vous, contre vous-mêmes.
Mais la responsabilité de toutes les grâces de Dieu reste sur la tête de ces rebellesâ¯; car il faut quâils le sachent, le royaume de Dieu sâest approché.
Le texte reçu avec A, C, la plupart des majusc, la Syriaque, ajoute de vousâ¯; ces mots, omis par Codex Sinaiticus, B, D, paraissent empruntés au verset 9. Ce qui était là lâannonce de la bonne nouvelle devient ici une menace.
Verset 12
Grecâ¯: ce sera plus tolérable pour Sodome queâ¦(Matthieu 10.15â¯; Matthieu 11.24, note).
En ce jour-là , Matthieu dit plus explicitementâ¯: «â¯au jour du jugementâ¯Â».
Verset 15
Voir, sur ces paroles, Matthieu 11.21-24, notes.
Dans le premier évangile, ces reproches aux villes galiléennes suivent immédiatement le discours de Jésus sur le ministère de Jean-Baptiste, resté inutile pour le grand nombre. Jésus voyait dans ce fait le prélude de lâendurcissement qui se produirait en présence de son propre ministère.
Dans Luc, ces paroles, placées à la fin de ce même ministère en Galilée paraissent encore plus frappantes. Si lâon hésite a se prononcer entre les deux situations, ne peut-on pas penser avec Meyer que le malheur de ces villes inspirait à Jésus une tristesse assez grande pour quâil ait fait entendre plus dâune fois à leur sujet ces douloureuses plaintesâ¯?
Luc peint dâune manière saisissante un état de repentance et dâhumiliation profonde par ces motsâ¯: assis (le vrai texte a le masculin, se rapportant aux habitants de la ville) dans le sac et la cendre (verset 13)â¯; allusion à lâusage oriental de se revêtir dâune tunique grossière, espèce de cilice et de sâasseoir dans la cendre, en signe de pénitence ou de profonde affliction.
Dâaprès une variante de Codex Sinaiticus, B, D, admise par Tischendorf, Westcott et Hort, il faudrait traduire les premiers mots du verset 15 par une questionâ¯: «â¯Et toi, Capernaüm, seras-tu élevée jusquâau cielâ¯?â¯Â» Outre ce quâil y a de peu naturel dans cette prétention attribuée à Capernaüm, les témoignages sont insuffisants pour faire adopter cette leçon.
Verset 16
Comparer Matthieu 10.40â¯; Jean 13.20, noteâ¯; 1 Thessaloniciens 4.8. Jésus revient à ses disciples et à leur mission actuelle (verset 1).
Ceux qui, agissant tout autrement que ces villes rebelles, les écoutent, écoutent Jésus lui-même qui les a revêtus de son autoritéâ¯; et cette autorité est celle de Dieu même.
Quelle nâest donc pas la grandeur de lâÅuvre quâil leur confieâ¯! Ainsi la pensée de Jésus sâélève jusquâà Dieu à qui il sâassimile et dont la majesté divine se reflète dans lâhumble apparition des envoyés du Christ.
Verset 17
La joie des disciples
La joie de Jésus
Le retour des soixante-dix (17-24)
Entre lâenvoi des disciples et leur retour, il dut sâécouler un assez long temps, la nature de leur mission lâexigeait. Jésus du reste les suivait lui-même de lieu en lieu pour compléter lâÅuvre commencée par eux (verset 1).
Luc passe par-dessus cet intervalle, afin de rapporter immédiatement ce quâil avait à dire de cette mission. Il ne nous apprend pas même où les disciples se retrouvèrent réunis autour du Maître.
Ce qui lui importe, câest de faire connaître les résultats de leur Åuvre. Ils en sont pénétrés dâune joie quâils expriment naïvement. Non seulement leur prédication avait été bien reçue et ils avaient pu guérir des malades (verset 9), mais les démons mêmes avaient obéi à leur voix, bien que Jésus ne leur eût pas donné, comme aux douze, dâordre ni de promesses quant à ces cas particulièrement difficiles (Luc 9.1).
De là leur joyeuse surprise. Ils se gardent, toutefois, de sâattribuer cette puissance et ils se hâtent dâajouterâ¯: en ton nom.
Il ne faudrait pas conclure de leurs paroles quâils considéraient lâexpulsion des démons comme la partie essentielle de leur Åuvre.
Verset 18
La joie des disciples sâest communiquée au cÅur du Maîtreâ¯; tout le discours qui suit la respire (verset 21).
Tandis quâils lui font part du pouvoir quâils exerçaient sur les démons, Jésus leur donne à connaître la déchéance du prince des démonsâ¯; il la voyait en esprit (grec contemplait), comme une réalité, résultat glorieux de son Åuvre sur la terre.
Ces motsâ¯: tomber du ciel, ne signifient point que Jésus attribuât à Satan le ciel pour demeure, mais on peut retrouver ici lâidée de Paul que les démons habitent des régions supérieures à la terre (Ãphésiens 2.2â¯; Ãphésiens 6.12)â¯; ou, mieux encore, on peut prendre cette expression dans un sens figuréâ¯: Jésus voyait Satan précipité des hauteurs de sa domination et de son orgueil. Et telle est la rapidité de cette chute, que Jésus la compare à un éclair qui resplendit un instant pour sâéteindre dans les ténèbres.
Mais quand est-ce que Jésus voyait cette victoire sur le démonâ¯? Ce verbe à lâimparfait, aussi bien que le contexte, reporte naturellement la pensée sur la période dont les disciples rendent compte à Jésusâ¯; la chute de Satan que Jésus contemplait, avait lieu simultanément avec lâaction des disciples qui attaquaient son règne ténébreux. Les premières victoires quâils remportaient étaient des gages de la victoire complète.
En effet, cette mystérieuse déclaration du Sauveur est prophétique autant quâactuelle. Elle sâest virtuellement accomplie par la mort et la résurrection de Jésus-Christ (Jean 12.33)â¯; elle sâaccomplit réellement en toute âme qui échappe à la puissance des ténèbres, pour se réfugier dans le règne du Sauveur (Actes 26.18)â¯; elle sâaccomplira définitivement un jour par la destruction de Satan et de son règne (Apocalypse 12.9â¯; Apocalypse 20.2-3).
Dâautres interprètes (Meyer) rapportent ce verbeâ¯: Je voyais, au moment où Jésus chargeait les soixante-dix disciples de leur mission et leur donnait ses ordres (verset 1 et suivants).
Dâautres pensent que, dans ces paroles, Jésus fait allusion à sa victoire sur Satan, lors de la tentation au désert.
Dâaprès dâautres encore, il rappellerait que Satan a été précipité du ciel après sa première révolte contre Dieu.
Ces vues, surtout les deux dernières, sont absolument étrangères au contexte.
Verset 19
Voiciâ¯; Jésus met par ce mot de la solennité dans sa déclaration et fait naître lâattente de quelque chose de nouveau. Le texte reçu avec A, D, majuscules porteâ¯: Je vous donne le pouvoirâ¯; la variante de Codex Sinaiticus, B, C, ici adoptée, je vous ai donné (en grec, le parfait, exprimant un fait accompli et permanent), est préférable, car évidemment Jésus leur avait déjà donné ce pouvoir dont ils venaient de faire lâexpérience, mais il leur révèle que câest un pouvoir beaucoup plus étendu quâils ne le soupçonnaient.
En effet, marcher sur des êtres malfaisants, comme des serpents ou des scorpions (comparez Psaumes 91.13), câest être victorieux des dangers de toute sorte que présentent la nature (Actes 27.22â¯; Actes 28.3), lâinimitié des hommes (Actes 12.6 et suivants) et les tentations morales (1 Corinthiens 10.13â¯; 2 Corinthiens 12.7), ces dernières surtout, puisque Jésus y comprend toute la puissance de lâennemi.
Cet ennemi nâest autre que Satan, dont il vient de parler. Jésus résume cette magnifique dispensation de ses dons dans ces derniers motsâ¯: rien ne vous nuira.
Verset 20
La joie des disciples est certainement légitime, mais Jésus ne veut pas quâils sây arrêtent, parce quâelle peut être pleine de danger pour leur humilité et que les succès qui la nourrissent laissent subsister une redoutable question relative à leur destinée éternelle (Matthieu 7.22-23â¯; 1 Corinthiens 9.27).
Il nây a pour le serviteur de Dieu quâune joie à laquelle il puisse se livrer sans arrière-pensée, câest la joie dâêtre sauvé par grâce. Il ne faut donc pas ajouter avec le texte reçuâ¯: réjouissez-vous plutôt.
Lâassurance du salut est ici exprimée par une image familière aux Ãcritures et empruntée à lâusage dâinscrire dans un livre les noms des citoyens dâune ville (Exode 32.32-33â¯; Psaumes 69.29â¯; Ãsaïe 4.3â¯; Philippiens 4.3â¯; Apocalypse 21.27).
Verset 21
Voir, sur les belles et profondes paroles du Sauveur qui suivent, Matthieu 11.25-27, notes.
En cette même heure,â¦ces mots lient intimement les paroles de Jésus qui vont suivre à celles qui précédent et indiquent la cause de ce tressaillement de joie quâil éprouve. Il nây a donc pas de doute que la place assignée par Luc à cette effusion de lââme du Sauveur ne soit la vraie.
Matthieu (Matthieu 11.28) la fait suivre par la touchante invitation adressée aux âmes «â¯fatiguées et chargéesâ¯Â».
Bien que Jésus nâait approuvé la joie de ses disciples quâavec une sage réserve (verset 20, note), il sây associe pleinementâ¯; mais sa joie à lui a des motifs infiniment plus élevés, parce que son regard pénètre jusquâau fond ces premiers succès de son règne et les triomphes dont ils seront suivis.
Tandis que lâÃvangile nous fait fréquemment connaître les tristesses et les larmes du Sauveur, câest ici à peu près le seul endroit où il nous parle de sa joie et même de son allégresse (sens du terme original).
Une variante ditâ¯: Il tressaillit de joie en lâEsprit-Saint câest-à -dire que ce serait lâEsprit de Dieu qui aurait inspiré à Jésus ce vif mouvement de joie.
Malgré lâautorité de Tischendorf et dâautres critiques, qui se fondent sur Codex Sinaiticus, B, C, D, lâItala et la syriaque, il est probable que la leçon du texte reçu doit être préférée. Elle signifie que câest dans lâintimité profonde de son être spirituel que Jésus éprouva cette sainte joie.
Grecâ¯: bon plaisir devant toi, en ta présence, câest-à -dire à ton jugement, selon ta sagesse et ta miséricorde (Matthieu 11.26, note).
Verset 22
Ces motsâ¯: et se tournant vers ses disciples, manquent dans Codex Sinaiticus, B, D, Italaâ¯; mais ils sont confirmés par A, C, majuscules, versions et Tischendorf les maintient.
Plusieurs critiques modernes, dont M. Godet, les suppriment. On pourrait être tenté, en effet, de croire que cette phrase a été transcrite ici du verset 23 par une inadvertance de copiste, dâautant plus quâelle paraît faire double emploi avec celle-là . Mais, dans ce cas, on y aurait aussi ajoutéâ¯: en particulierâ¯; et ce qui parait décisif pour le maintien de ces mots, qui manquent dans Matthieu, câest que Jésus nâadresse pas les paroles du verset 22 à Dieu son Pèreâ¯; elles ne peuvent être quâune révélation faite aux disciples sur les rapports ineffables entre le Fils et le Père.
Voir Matthieu 11.27, notes.
Luc emploie le verbe simpleâ¯: nul ne connaît, tandis que Matthieu a un verbe composé qui signifie connaître à fondâ¯; mais en revanche il précise lâobjet de cette connaissance par la tournureâ¯: qui est le Fils,â¦qui est le Père.
Verset 24
Voir, sur ces paroles, Matthieu 13.16-17, notes.
Dans le premier évangile, Jésus les adresse à ses disciples qui avaient le bonheur dâentendre et de comprendre les instructions quâil leur donnait par ses paraboles, tandis que pour dâautres elles restaient une lettre fermée.
Ici, il veut leur faire sentir combien ils sont heureux dâêtre les témoins de ce moment le plus éclatant de son ministère et dây prendre eux-mêmes une part active. Aussi leur adresse-t-il ces paroles en particulier et comme à voix basse, parce quâeux seuls devaient les recueillir dans leur cÅur.
Aux prophètes qui, dâaprès Matthieu, avaient soupiré après ces révélations évangéliques, Luc ajouteâ¯: beaucoup de rois. Ainsi un David, qui les entrevoyait par lâesprit de prophétie, un Salomon, un Ãzéchias et dâautres princes pieux, qui avaient gouverné le peuple de Dieu selon sa parole.
Verset 25
La question posée par le docteur de la loi
Un légiste demande à Jésusâ¯: Que faut-il que je fasse pour hériter la vie éternelle ? Jésus le renvoie à la loi, dont il lui demande dâindiquer la teneur. Le scribe la résume dans les deux commandements de lâamour de Dieu et de lâamour du prochain. Jésus approuve sa réponse et ajouteâ¯: Fais cela et tu vivras. Repris dans sa conscience, il soulève cette questionâ¯: Qui est mon prochain ? (25-29).
La parabole du Samaritain
Conclusion de lâentretien
Jésus demande au scribe lequel des trois a été le prochain du pauvre blessé. Il répondâ¯: Celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Va et fais de même, lui dit Jésus (36-37).
La parabole du Samaritain, Marthe et Marie
Versets 25 à 37 â Entretien de Jésus avec un docteur de la loi
Luc nâindique point le lieu de lâentretien qui va suivre. Il désigne fréquemment par le terme de légistes les hommes qui sont appelés ailleurs scribes ou docteurs de la loi (voir Matthieu 23.2, note).
Peut-être celui-ci avait-il à la fois lâintention de sâinstruire et celle de voir si Jésus répondrait dâune manière orthodoxe à sa question. Sâil avait été un adversaire déclaré de la vérité, il est peu probable que Jésus eût prolongé lâentretien.
Plusieurs interprètes identifient ce trait avec celui qui se lit dans Matthieu 22.35 et suivants et Marc, Marc 12.28 et suivants, parce que dans lâun et dans lâautre est cité le sommaire de la loi, le grand commandement de lâamour. Mais nâest-il pas naturel quâune telle citation reparût dans plusieurs de ces discussions sur la vie religieuse, dont lâamour de Dieu est le centreâ¯?
Tout le reste de lâentretien rapporté ici par Luc diffère de celui que nous trouvons dans Matthieuâ¯: lâépoque, le lieu, la question du légiste et la belle parabole qui nous explique ce quâest lâamour du prochain. Il nâest donc pas possible dâidentifier les récits de Matthieu et de Marc avec celui de Luc.
Grecâ¯: Quoi ayant fait hériterai-jeâ¯?⦠Cette question est inspirée par lâidée de la propre justice (Matthieu 19.16, note).
Verset 26
Ces deux questions sont à peu près équivalentes. La première porte sur le contenu de la loi, la seconde a trait à la forme, aux termes dans lesquels ce contenu est exprimé.
Verset 27
Voir, sur cette citation, Matthieu 22.37-38, notes et Marc 12.30.
Il était assez naturel que le scribe, interrogé sur ce qui faisait lâessence de la loi, aussi bien que de la vie religieuse et morale, citât ce grand commandement de lâamour de Dieu, quâil emprunte à Deutéronome 6.5â¯; car les Israélites devaient réciter matin et soir ces paroles et les scribes les portaient inscrites sur les phylactères (Matthieu 23.5 note).
Quant au second commandement concernant lâamour du prochain, il est emprunté à Lévitique 19.18 et lâon peut se demander si ce légiste a eu de lui-même assez de sagesse pour le joindre aussitôt au premier, ou si Jésus lâa amené à faire ce rapprochement (comparer Matthieu 22.37-39).
Le texte reçu, après avoir ditâ¯: de tout ton cÅur, conserve la même préposition devant les trois mots qui suiventâ¯; mais une variante de Codex Sinaiticus, B, adoptée par Tischendorf, la remplace par la préposition dans ou par.
Sur quoi M. Godet fait cette remarque très justeâ¯:
Verset 28
Tu vivras, câest-à -dire tu auras actuellement en toi cette vie éternelle dont tu tâenquiers.
Mais en lui disantâ¯: fais cela, Jésus, qui connaissait la parfaite impossibilité où est lâhomme naturel dâaimer ainsi Dieu et le prochain de toutes les puissances de son être, ne voulait que renvoyer le questionneur à sa propre conscience, après lâavoir renvoyé à la loi (comparer Matthieu 19.17, 2e note).
Sâil sâappliquait sérieusement à la pratiquer, il reconnaîtrait bientôt, avec une douloureuse humiliation, son incapacité et il recourrait à la grâce qui crée lâamour dans le cÅur.
Aussi Bengel remarque-t-il avec finesse, sur ce mot fais celaâ¯:
Verset 29
Voulant se justifier lui-même. Mais qui donc lâaccusaitâ¯? Sa propre conscience, rendant témoignage au dedans de lui que jamais il nâavait aimé de cette manière ni Dieu ni son prochain.
Il faut donc bien se garder de traduire avec Ostervaldâ¯: voulant paraître juste, ou de penser quâil voulait se justifier dâavoir fait une question oiseuse.
Non, il se sent repris dans son intérieur et sâil avait été sincère, il aurait demandé à Jésusâ¯: Comment puis-je aimer ainsiâ¯? Au lieu de cela, il se jette dans une question théologique, débattue alors parmi ses pareilsâ¯: Qui est mon prochainâ¯? Par là il persistait dans son intention dâéprouver Jésusâ¯; car si le Sauveur avait réponduâ¯: Tout homme, le légiste aurait montré quâil était en contradiction avec la doctrine des scribes et des pharisiens, qui ne considéraient comme leur prochain que les Juifs, à lâexclusion des étrangers.
à cette question toute nouvelle, très différente de la première (verset 25), Jésus répond par lâadmirable parabole qui va suivre.
Verset 30
Le chemin de Jérusalem à Jéricho, long dâenviron sept lieues, traverse une région montagneuse et solitaire, où Jérôme nous apprend que de son temps des brigands arabes attaquaient fréquemment les voyageurs. Il nâen est pas autrement aujourdâhui (voir le Voyage en Terre Sainte de M. Félix Bovet, 7e édition, page 242 et suivants).
Le sort du malheureux qui tomba entre les mains de ces malfaiteurs est dépeint en trois mots, de la manière la plus tragique, dépouillé de ses vêtements, couvert de blessures, à demi mort.
Quelle dureté de cÅur ne faudrait-il pas pour le voir avec indifférenceâ¯!
Verset 32
Jésus fait passer à dessein un sacrificateur et un Lévite, deux hommes qui, par leurs lumières comme par leurs fonctions sacrées, auraient dû être les premiers à accomplir la loi de la charité.
Ce mot, choisi intentionnellementâ¯: il passa outre, pourrait se traduire plus littéralement parâ¯: il passa du côté opposé, ne voulut pas même sâapprocher du malheureux.
Verset 33
Un Samaritainâ¯! un homme méprisé et haï de tout Juifâ¯!
Il pouvait voir dans le malheureux blessé, non seulement un étranger, un indifférent, mais un ennemiâ¯: il ne lâa pas plus tôt aperçu dans sa misère, quâil en est touché de compassion (grec ému dans ses entrailles).
Jésus ne perd aucune occasion de réagir contre les préjugés qui divisaient les Juifs et les Samaritains (Luc 9.55â¯; Luc 17.16â¯; Jean 4.5 et suivants).
Verset 34
Un mélange dâhuile dâolives et de vin est un remède fréquemment employé en Orient pour purifier et adoucir les plaies.
Verset 35
Le texte reçu, avec A, C et les majuscules, après le lendemain, porteâ¯: en sortantâ¯; ce dernier mot ne se trouve pas dans Codex Sinaiticus, B, Dâ¯: il a été ajouté pour rendre la situation plus claire.
Deux deniers, un peu moins de deux francs pouvaient, en ce temps-là , couvrir la dépense dâun homme pendant deux jours, au terme desquels le Samaritain pensait être de retour, revenant de Jérusalem où il se rendait probablement.
Il faut considérer dans leur ensemble les traits de ce tableau touchant, peint avec une extrême délicatesse. à peine le voyageur a vu le malheureux blessé, quâil en est ému de compassionâ¯; il sâapproche, il bande de ses propres mains ses plaies sanglantes, il y verse le remède, il place cet homme à demi mort sur sa propre monture et lui, il marche à ses côtés, sâattarde, en méprisant le danger, dans ce chemin mal famé, jusquâà ce quâil ait atteint une hôtellerieâ¯; là encore, il soigne son malade, passe la nuit auprès de lui, se charge de sa dépense et ne le quitte le lendemain quâen le recommandant à la sollicitude de lâhôte et en sâengageant à défrayer ce dernier de toutes ses avances.
LâÅuvre de la charité est véritablement complète. Si cet étranger était son frère ou son ami, le Samaritain nâaurait rien pu faire de plus.
Verset 36
Le scribe avait posé cette question froidement spéculativeâ¯: Qui est mon prochainâ¯? Jésus retourne la questionâ¯: Qui a été le prochainâ¯? De sorte que le scribe devait se demanderâ¯: Le suis-je moiâ¯? Lâaurais-je été, à la place du Samaritainâ¯?
Verset 37
Le docteur de la loi évite de prononcer avec éloge le nom abhorré du Samaritainâ¯; mais sa conscience lâoblige à reconnaître que celui qui a exercé cette touchante miséricorde envers ce pauvre Juif blessé sâest comporté comme son prochain.
Et sâil nâétouffe pas cette voix de sa conscience, il arrivera à la conclusion quâun Samaritain même est son prochain à lui, docteur de la loi. Il saura alors qui est son prochain.
Toutefois, le savoir nâest rien, câest pourquoi Jésus le congédie avec ce motâ¯: Va et toi fais de même.
Il faut remarquer que le Sauveur nâajoute pas, comme au verset 28â¯: et tu vivras.
Verset 38
Marthe se plaint de Marie
Jésus étant en chemin, entre dans un bourg, où une femme nommée Marthe le reçoit dans sa maison. Marie sa sÅur vient sâasseoir aux pieds de Jésus et écouter sa parole. Marthe, tout occupée des soins de la maison, se plaint à Jésus de lâinactivité de sa sÅur (38-40).
Marie justifiée par Jésus
Jésus répond à Martheâ¯: Tu tâinquiètes et tâagites inutilement. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part (41, 42).
Jésus chez Marthe et Marie (38-42)
En chemin vers Jérusalem (Luc 9.51, note). Grecâ¯: il entra lui.
On a pensé que ce pronom opposait Jésus à ses disciples et indiquait quâil entra seul, sans ses disciples, dans ce bourg. Mais cela ne ressort pas du texte et le dérangement causé par lâarrivée de Jésus (verset 40), comme aussi le fait quâil continue à enseigner (verset 39), fait supposer la présence des disciples. Ce bourg, que Luc ne nomme pas, était Béthanie (Jean 11.1 et suivants, 12.1 et suivants).
La place où Luc intercale ce trait dans son récit est difficile à expliquer.
Peut-on admettre que lâévangéliste ignore le nom de Béthanie, rendu si célèbre dans la tradition par la résurrection de Lazareâ¯?
Pouvait-il ne pas savoir que Marthe et Marie étaient les sÅurs de ce dernierâ¯? Faudrait-il, avec une certaine critique, lui imputer lâerreur de placer en Galilée lâhistoire quâil va raconterâ¯?
Toutes ces explications sont inadmissibles. Ce qui est évident, câest que ce passage, comme dâautres dans les trois premiers évangiles (Matthieu 23.37â¯; Luc 13.34â¯; Luc 19.42), suppose les voyages de Jésus à Jérusalem, racontés par Jean.
On peut même penser ici, avec M. Godet, à la visite que Jésus fit dans cette ville pour la fête de la Dédicace en décembre (Jean 10.22) et admettre que cette visite eut lieu pendant que les soixante-dix disciples accomplissaient leur missionâ¯: (verset 1 et suivants) Luc, puisant dans les documents dont il disposait le trait exquis qui va suivre, lâaurait consigné dans son récit, sans autre indication plus précise.
De ce que Marthe est désignée comme maîtresse de maison, on a conclu, avec assez de vraisemblance, quâelle était veuve, ou du moins la sÅur aînée de la famille. Il est digne de remarque en tout cas, quâelle remplit exactement le même rôle et montre les mêmes sentiments dans les deux beaux récits conservés par Jean (Jean 11 et Jean 12).
Le caractère de Marie, sa sÅur, sây retrouve également dépeint par des traits tout semblables à ceux que lui prête Luc. Il se peut même que Jean (Jean 11.1), en désignant Béthanie comme «â¯le bourg de Marie et de Marthe sa sÅurâ¯Â», fasse allusion à lâhistoire racontée ici par Luc.
Verset 39
Au verset 39, il faut traduireâ¯: sâétant assise et nonâ¯: se tenant assiseâ¯; au verset 40, il faut lireâ¯: ma sÅur mâa laissée (Codex Sinaiticus D), au lieu deâ¯: me laissait (B, A, C) seule.
La plupart de nos versions traduisent à tort par le présentâ¯: me laisse seule, ce qui signifierait que Marie nâavait rien fait pour recevoir le Seigneur, tandis quâelle avait dâabord secondé sa sÅur dans les soins du ménage, avant de venir sâasseoir aux pieds du Seigneur et écouter sa parole.
Par là se trouve considérablement modifié tout ce quâon a écrit sur lâinactivité contemplative de Marie.
Tout ceci se passait avant le repas qui se préparait. Il ne faut donc pas se représenter Jésus à table, à demi couché sur un divan, les pieds étendus et Marie derrière lui, comme la pécheresse (Luc 7.38). Le moment est plus solennel et plus intimeâ¯: Jésus est uniquement occupé à annoncer la Parole de vie et Marie, assise à ses pieds, est tout entière à lâécouter.
Ce terme à ses pieds exprime du reste la position humble et attentive du disciple à lâégard du Maître (Actes 22.3).
Verset 40
Grecâ¯: Elle était tirée de côté et dâautreâ¦et survenant, elle dit.
Il ne faut pas conclure de la réponse de Jésus, qui va suivre, que tout fût à blâmer dans lâactivité de Marthe. Son empressement à le bien recevoir dénote son amour et sa vénération pour luiâ¯; mais elle oublie que, dans ce rare et précieux moment de sa présence, il y avait quelque chose de plus important à faire, quâil était un autre moyen de lâaccueillir, auquel lui-même tenait infiniment plus.
En outre, sa réflexion sur sa sÅur et la prière quâelle adresse à Jésus trahissent un blâme déplacé et une pointe de cette jalousie que les esprits actifs et énergiques éprouvent souvent à lâégard des Ames plus recueillies et plus intimes.
Verset 42
Dans ce nom répété dâune manière significative, Marthe, Marthe et dans les paroles qui suivent, il ne faut pas voir une répréhension sévère, mais plutôt un affectueux avertissement.
Toutefois, Jésus dut prononcer avec un profond sérieux cette paroleâ¯: Une seule chose est nécessaire.
Les soins actifs de Marthe ont aussi dans la vie leur nécessité relativeâ¯; mais une seule chose est dâune importance absolue. Laquelleâ¯? Jésus a répondu clairementâ¯: Câest la bonne part que Marie a choisieâ¯; câest de recevoir dans son cÅur avec avidité les paroles de vie qui tombent des lèvres du Sauveurâ¯; câest, en un mot, le salut éternel de lââme. Or, cette bonne part ne sera ôtée (grec enlevée) à Marie ni par les réclamations de Marthe, auxquelles Jésus ne consent pas, ni par aucune puissance de lâunivers.
Codex Sinaiticus, B ont, au verset 42 «â¯il nâest besoin que de peu de choses ou même dâune seule, car Marieâ¯Â»â¯; leçon adoptée par Westcott et Hort, qui signifieâ¯: une seule chose suffit, comme le prouve (car) en ce moment même lâexemple de Marie.
On voit souvent dans ces deux sÅurs les types de deux tendances également légitimes de la vie chrétienne. Marthe représente les chrétiens zélés et actifs dans les travaux du règne de Dieu au dehorsâ¯; Marie, les âmes intimes et aimantes qui vivent dâune vie contemplative, qui ont un besoin pressant de la communion habituelle du Sauveur.
On insiste sur les dangers de chacune de ces tendances et lâon dit que lâidéal serait de les fondre en un même caractère dans lequel la contemplation et lâaction seraient dans un équilibre parfait.
Mais quand on considère attentivement notre récit, on reconnaît que les deux sÅurs ne nous sont pas présentées sur ce pied dâégalité. Jésus nâadresse pas dâéloge à Marthe et il déclare, sans restriction aucune, que Marie a choisi la bonne part. Câest que lâactivité fébrile de Marthe était inspirée, comme le remarque M. Godet, par «â¯son amour propre dâhôtesseâ¯Â» autant que par le désir de servir Jésusâ¯; cette préoccupation personnelle se montre en tout cas dans les reproches dont elle accable sa sÅur.
Et, dâautre part, Marie nâest pas demeurée oisive, nous lâavons vu (verset 39, note)â¯; mais elle a su interrompre son travail à temps pour recueillir de la bouche du Maître les paroles de la vie éternelle. Ces paroles, quâelle reçoit et conserve dans son cÅur, deviendront la semence dâune activité supérieure. Elles la rendront capable, en lui donnant lâintelligence profonde de la pensée de son Maître, dâaccomplir un jour cette action que Jésus louera comme «â¯une bonne action faite à son égardâ¯Â» (Marc 14.6).