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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Luke 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/luke-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur Luke 9". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-62
Plan du commentaire biblique de Luc 9
La mission des douze
Hérode perplexe
Hérode, entendant parler de ce qui se passe, est inquiet, parce que les uns voient en Jésus Jean ressuscité, les autres Ãlie ou lâun des anciens prophètes, qui apparaîtrait de nouveau.
Verset 1
La fin du ministère galiléen
La mission des douze
Versets 1 à 9 â Un dernier appel à la Galilée. Les inquiétudes dâHérode
Voir, sur cette première mission des apôtres, Matthieu 10.1-15, notesâ¯; Marc 6.7-13, notes.
Luc, comme les deux autres synoptiques, rappelle que Jésus commence par conférer à ses disciples les dons nécessaires à leur mission. Cela est dans lâordre.
Luc seul emploie ces deux termes à peu près synonymesâ¯: puissance et autoritéâ¯; le premier indique le pouvoir effectif de chasser les démons, le second la compétence pour exercer ce pouvoir. Les apôtres reçoivent, de plus, le don de guérir les maladies.
Cette dernière phrase dépend du verbeâ¯: Il leur donna.
Ici, comme partout, les évangélistes distinguent nettement la délivrance des démoniaques de la guérison des maladies.
Il y a quelque chose de solennel dans les premiers motsâ¯: ayant assemblé les douze (Câest à tort que le texte reçu ajouteâ¯: disciples).â¯; Luc désigne fréquemment les apôtres par ce motâ¯: les douze, parce quâils occupent une position unique dans lâÃglise (Marc 3.15, note).
Verset 2
Prêcher et guérirâ¯: telle est la double mission de lâapostolat (Matthieu 10.7-8â¯; Marc 3.14-15).
Le texte reçu porteâ¯: guérir les maladesâ¯; ce complément est inutile et la plupart des critiques le regardent comme inauthentique, bien quâil soit soutenu par tous les témoignages, sauf B et la Syriaque de Cureton.
Voir, sur le royaume de Dieu, Matthieu 3.2, 2e note.
Verset 3
Voir, sur cet ordre, Matthieu 10.10, note et Marc 6.9, note.
Le texte reçu porteâ¯: «â¯ni bâtonsâ¯Â» Chacun est omis dans Codex Sinaiticus, B, C.
Verset 4
Câest-à -dire, quand on vous aura reçus dans une maison, vous devez y rester jusquâà ce que vous partiez de cette ville, sans vous permettre des changements qui pourraient faire de la peine à ceux qui vous ont offert lâhospitalité (Marc 6.10).
Verset 5
Matthieu 10.14â¯; Marc 6.11, notes.
Même, devant «â¯la poussièreâ¯Â», manque dans Codex Sinaiticus, B. D.
Verset 6
Marc (Marc 6.12-13) indique avec plus de détail la triple action des disciples qui «â¯prêchaient, chassaient les démons et guérissaient les maladesâ¯Â», selon lâordre et la puissance que leur Maître leur en avait donnés.
Verset 7
Le texte reçu avec A et des majuscules porteâ¯: «â¯de tout ce qui était fait par lui (Jésus)â¯Â».
Ces derniers mots manquent dans Codex Sinaiticus B, C, D.
Verset 8
Voir, sur ces craintes superstitieuses dâHérode, Matthieu 14.1-2, notes et Marc 6.14-16, notes.
Dâaprès les deux premiers évangélistes, câest Hérode lui-même qui exprime lâidée renfermée dans ces versets, tandis que Luc la met dans la bouche de ses alentours. Il nây a là aucune contradiction, car si dâautres avaient inspiré cette pensée à Hérode, il se lâétait appropriée et en était rempli de crainteâ¯; il était donc naturel quâil lâexprimât lui-même.
Il faut remarquer ici une nuance significativeâ¯: tandis quâon disait que Jean ou quelquâun des prophètes était ressuscité, Ãlie était, pensait-on, apparuâ¯; câest quâÃlie, dâaprès lâÃcriture, nâétait pas mort, mais avait été transporté directement au ciel (2 Rois 2.11).
Verset 9
Il faut remarquer ce moi deux fois répété. Codex Sinaiticus, B, C lâomettent la seconde fois, mais il est plus probable quâil ait été retranché quâajouté.
La répétition fait voir la conscience effrayée dâHérode.
Matthieu et Marc racontent en détail comment Hérode avait fait décapiter Jean-Baptiste.
Luc a seul conservé ce trait quâHérode cherchait à voir Jésus. Il peut lâavoir appris par des disciples qui appartenaient à la maison dâHérode (Luc 8.3â¯; Actes 13.1).
Ce prince voluptueux et lâche devait se trouver en présence du Sauveur un an plus tard, mais pour voir Jésus le condamner par son silence (Luc 23.8 et suivants).
Verset 10
Lâoccasion
Les apôtres étant de retour de leur mission, Jésus les emmène en un lieu solitaire. Il y est suivi par la foule, à laquelle il annonce la parole de Dieu et dont il guérit les malades (10, 11).
Les préparatifs
Comme la nuit approche, les disciples demandent à Jésus de congédier les foules, afin quâelles aillent dans les villages dâalentour y chercher un logement et de la nourriture. Mais Jésus leur ditâ¯: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Les disciples objectent quâils nâont que quelques pains pour nourrir cinq mille hommes ! Jésus ordonne de les faire tous asseoir par rangs de cinquante personnes (12-15).
Le miracle
Jésus ayant pris les pains, les bénit et les rompt ; et il les donne aux disciples. Tous sont rassasiés et lâon emporte douze paniers des restes (16, 17).
Retraite à Betgsaïda, multiplication des pains
Versets 10 Ã 17 â Multiplication des pains
Le texte reçu, avec A, C, majuscules, porteâ¯: dans un lieu désert dâune ville appelée Bethsaïda. Codex Sinaiticus porte simplementâ¯: en un lieu désert. LâItala, lâune des versions syriaques, la vulgateâ¯: dans un lieu désert appelé Bethsaïda.
La plupart des critiques adoptent la leçon de B et de quelques majusculesâ¯: dans une ville appelée Bethsaïda.
Il ne sâagit point de la Bethsaïda située entre Capernaüm et Tibériade, sur la rive occidentale du lac, patrie de Pierre, dâAndré et de Philippe (Jean 1.44)â¯; car, dâaprès Matthieu (Matthieu 14.13) et Marc (Marc 6.32), Jésus se rend sur le bord oriental du lac, en se servant dâune barque, ce qui est aussi conforme au récit de Jean (Jean 6.17).
Luc fournit la même indication en disant que Jésus se retira à lâécart, ce quâil nâaurait pu faire dans le voisinage immédiat de Bethsaïda de la rive occidentale, théâtre principal de ses travaux. Bethsaïda Julias, au nord-est du lac, est aussi mentionnée par Marc (Marc 8.22, note).
Le miracle de la multiplication des pains est rapporté par les quatre évangélistes (Matthieu 14.13-21â¯; Marc 6.30-44â¯; Jean 6.1-13).
Quelle est la cause de cette retraiteâ¯? En mentionnant le retour des disciples, Luc fait supposer que Jésus éprouvait le besoin de sâentretenir en particulier avec eux et de leur procurer quelque reposâ¯; et câest ce que Marc déclare expressément (Marc 6.31).
Matthieu (Matthieu 14.12-13) met la retraite de Jésus en rapport avec la mort de Jean-Baptiste, que les disciples de ce dernier venaient de lui apprendre. Ce double motif pouvait inspirer le Sauveur, qui savait que lâheure de ses souffrances approchait et qui ne tarda pas à les annoncer à ses disciples (Luc 9.22â¯; Matthieu 16.21â¯; Marc 8.31).
Verset 11
Luc ne nous dit ni comment Jésus se rendit de lâautre côté du lac, ni comment les foules lây suivirentâ¯; mais Matthieu et Marc nous apprennent que Jésus traversa le lac sur une barque et que le peuple qui lâentourait, lâayant vu partir, se hâta de le rejoindre en suivant la rive septentrionale.
Jésus se vit donc frustré du repos quâil était allé chercher dans la solitudeâ¯; mais il nâen accueillit pas moins, avec sa bienveillance ordinaire, ces foules, auxquelles il adressa la parole de vie et dont il guérit les malades.
Verset 13
On a vu dans ces expressions des disciples une sorte dâironie, qui se trouvait dans la situation bien plus que dans leurs paroles. Câest plutôt, vivement exprimé, lâembarras, quâils éprouvaient en présence de lâimpossible.
Ce sentiment se trahit par une phrase coupéeâ¯: «â¯Nous nâavons pas plus de cinq painsâ¦Ã moins que nous, nous nâallions acheter des vivres pour tout ce peupleâ¯Â».
Verset 16
Il les bénit (les aliments), expression particulière à Luc.
Matthieu et Marc disentâ¯: il bénit (Dieu), lui exprimant sa reconnaissance pour ce quâil avait donné et pour ce quâil allait faire. Le même acte est rapporté par Jean en ces termesâ¯: «â¯ayant rendu grâceâ¯Â».
Il faut remarquer ce verbe à lâimparfait, qui se trouve dans Marc et Lucâ¯: il les donnait aux disciples, indiquant une action continueâ¯; il donnait, donnait toujours et lâaction ne cessa que lorsque tous furent rassasiés.
Verset 17
Ce nombre de douze paniers a été retenu par les quatre évangélistes.
Verset 18
Le Christ
Jésus, après avoir prié dans la solitude, demande à ses disciples quelle opinion règne parmi le peuple à son sujet. Ils répondent quâon le tient pour Jean-Baptiste, Ãlie ou lâun des anciens prophètes. Il leur demande alors leur propre sentiment. Pierre répondâ¯: Tu es le Christ de Dieu (18-20).
Le Christ souffrant
Jésus leur défend de le révéler présentement et ajouteâ¯: Il faut que le fils de lâhomme souffre beaucoup, quâil soit mis à mort et quâil ressuscite le troisième jour (21, 22).
Les disciples du Christ souffrant
Puis il dit à tousâ¯: Si quelquâun veut être mon disciple, il faut quâil me suive dans la voie du renoncement et de la croix. Vouloir sauver sa vie, câest la perdreâ¯: la perdre, câest la sauver. Or le salut de lââme vaut plus que la possession du monde entier, parce que, au jour de sa gloire, le fils de lâhomme aura honte de celui qui aura eu honte de lui devant les hommes. Plusieurs de ceux qui sont ici ne mourront point avant dâavoir vu le règne de Dieu (23-27).
La confession de Pierre et la première annonce de la Passion
Versets 18 à 27 â Qui est le Fils de lâhommeâ¯? Jésus prédit ses souffrances
Grecâ¯: Comme il était priantâ¦
Luc est celui de tous les évangélistes qui fait remarquer le plus fréquemment ces prières de Jésus dans la solitude (Luc 5.16, note). Seul il nous rapporte que Jésus se prépara en priant à la scène capitale qui va suivre. Comme le remarque M. Godet, il est probable quâil associa à sa prière ses disciples et les plaça ainsi dans des dispositions appropriées aux circonstances.
Voir, sur ce récit, Matthieu 16.13-16, notes et Marc 8.27-30, notes.
Lâentretien qui va suivre, entre Jésus et ses disciples, eut lieu dans la contrée de Césarée de Philippe. Non seulement Luc omet cette indication de lieu, mais il parait rattacher sa narration à celle de la multiplication des pains (versets 10-17), tandis que les deux premiers évangiles intercalent un grand nombre de récits quâil passe entièrement sous silence (Matthieu 14.22 à 16.12â¯; Marc 6.45 à 8.27).
Il y a donc, entre les verset 17 et verset 18, une lacune considérable quâon a cherché à expliquer de diverses manières.
Voir le Commentaire de M. Godet sur lâÃvangile de saint Luc, tome I, 3e édition, page 573.
Verset 20
La particule adversativeâ¯: Mais vous, accentue la signification de cette seconde question de Jésus. Il importait sans doute au Sauveur dâapprendre ce quâon pensait de lui parmi les foules, mais infiniment plus encore de savoir quelle était la foi des disciples et de provoquer de leur part une confession de cette foi, afin de les y affermir.
Dans les trois évangiles, Pierre reconnaît le Seigneur Jésus comme le Christâ¯; mais chaque évangéliste formule cette idée à sa manièreâ¯:
Cette dernière expression, de même queâ¯: «â¯le Christ du Seigneurâ¯Â» (Luc 2.26), signifie le Christ (Messie, Oint) qui vient de Dieu et que Dieu envoie au monde (Matthieu 16.16, noteâ¯; Marc 8.29â¯; comparez Jean 6.69).
Verset 22
Dans les trois synoptiques, cette première annonce des souffrances de Christ suit immédiatement la grande confession de Pierreâ¯: Tu es le Christ. Dans tous les trois aussi, Jésus défend à ses disciples de le faire connaître. Mais câest Luc qui fait ressortir avec le plus de clarté et de force le sens de ce rapprochement.
Grecâ¯: mais lui, les réprimandant, leur ordonna de ne dire cela à personneâ¯; câest-à -dire quâil leur fit cette défense sur le ton sévère dâune réprimande.
Le même mot se retrouve dans Marc (Marc 8.30â¯; comparer Matthieu 16.20, note).
La raison de cette interdiction est sans doute que Jésus ne voulait pas entretenir les espérances charnelles que nourrissaient ses adhérents. Ceux-ci attendaient un Messie glorieux, tandis que lui allait souffrir. Il ne voulait pas non plus provoquer avant le temps la haine de ses adversaires.
Ce motif ressort avec plus dâévidence encore du récit de Jeanâ¯: (Jean 6.14-15) nous y lisons que, après le miracle de la multiplication des pains, Jésus dut se soustraire à lâenthousiasme de la foule, qui voulait le proclamer roi. La sévérité de sa défense nous est expliquée par ce contraste tragiqueâ¯: la royauté par la croixâ¯!
Matthieu 16.21, noteâ¯; Marc 8.31.
Les deux premiers évangélistes rapportent ici lâopposition faite par Pierre aux souffrances de son Maître et la sévère répréhension que celui-ci lui adressa. Luc omet ce trait, qui est tout au désavantage de Pierreâ¯; mais il passe aussi sous silence les belles paroles de Jésusâ¯: «â¯Tu es bien heureux,â¦tu es la pierre sur laquelle je bâtirai mon Ãgliseâ¯Â», qui sont à la louange de lâapôtre.
Certains critiques en ont conclu que Luc, disciple de Paul, avait des préventions contre Pierre. Mais, dans ce cas, il aurait eu soin de rapporter la réprimande, qui se lit dans Matthieu et dans Marc (comparer Marc 8.32-33, note).
Verset 27
Voir, sur ce discours que les trois évangélistes placent à la suite de lâannonce des souffrances de Christ et qui en ressort dâune manière si naturelle, Matthieu 16.24-28, notesâ¯; Marc 8.34-37, note.
Tandis que Jésus avait prédit ses souffrances et sa mort à ses disciples seuls, dans lâintimité, il adressait cette exhortation à tous (verset 23), parce que, pour tous, la vie chrétienne consiste à renoncer à soi-même, à prendre sa croix et à suivre Jésus.
Luc ajoute (verset 24), dâaprès Codex Sinaiticus, B, A, majuscules chaque jour.
Au verset 25, au lieu de dire comme Matthieu et Marc perdre son âme, Luc ditâ¯: se perdre ou se ruiner soi-même. Ces deux verbes séparés par ou ne peuvent être synonymes, ce qui constituerait dâailleurs une répétition oiseuse.
Suivant M. Godet, il y aurait gradationâ¯:
Suivant Weiss, le premier se rapporte au mal que lâhomme se fait à lui-même, le second au châtiment divin quâil attire sur lui.
La première explication paraît plus conforme au grec. Elle donne un sens excellent, que M. Godet indique en ces motsâ¯:
Quant au verset 27, voir Matthieu 16.28, note et Marc 9.1, note.
Verset 28
Jésus glorifié
Suivi de trois de ses disciples, Jésus monte sur la montagne pour prier. Pendant quâil prie son visage devient autre et son vêtement resplendissant (28, 29).
Entretien avec Moïse et Ãlie
Moïse et Ãlie sâentretiennent avec lui de son issue à Jérusalem (30, 31).
Les disciples
Ils sont accablés de sommeil, sâétant réveillés ils voient la gloire de leur Maître et les deux hommes qui étaient avec lui. Pierre déclare quâil est bon dâêtre là et propose de faire trois tentes, ne sachant trop ce quâil disait (32, 33).
La déclaration divine
Une nuée couvre Jésus et ses deux interlocuteurs. Une voix sort de la nuée, disantâ¯: Câest ici mon Fils élu ; écoutez-le. Au même moment, Jésus se trouve seul. Les disciples gardent le silence sur ce quâils ont vu (34-36).
La transfiguration
Versets 28 Ã 36 â Transfiguration
Voir, sur le récit de la transfiguration, Matthieu 17.1-13, notesâ¯; Marc 9.2-13, notes.
Les trois évangélistes placent cette manifestation de la gloire de Christ peu après ces discours concernant ses souffrances et sa mort. On comprend le rapport intime et profond quâil y a entre ces deux faitsâ¯: la vue de la gloire de leur Maître devait relever le courage abattu des disciples et les préparer pour les jours de ses profondes humiliations qui approchaient.
Matthieu et Marc disentâ¯: six jours aprèsâ¯; Lucâ¯: environ huit jours.
Cette différence sâexplique si lâon tient compte du mot environâ¯; peut-être aussi Luc comptait-il le jour où Jésus tint ces discours et celui de la transfiguration, tandis que Matthieu et Marc ne comptaient que les jours intermédiaires.
Un trait important par Luc seul, câest lâintention que Jésus avait en montant sur la montagneâ¯: il y allait pour prier. Toutes les grandes révélations de Dieu ont lieu en réponse à la prière. Ce fut dans ce moment de communion intime avec le Dieu qui est lumière, quâun reflet de sa gloire éternelle resplendit en son Fils bien-aimé (comparer Luc 3.21-22â¯; Luc 5.16, noteâ¯; Luc 6.12-13).
Verset 29
Le terme que nous traduisons par resplendissant, éblouissant, dérive dâun mot qui signifie éclair.
Luc sâaccorde ainsi avec les deux premiers évangélistes, sauf quâil remplaceâ¯: il fut transfiguré, parâ¯: son visage devint autre.
Verset 31
Luc désigne dâabord les interlocuteurs de Jésus comme deux hommes, il ne les nomme quâensuiteâ¯; son récit rapporte exactement les impressions des témoins de la scène, ceux-ci nâarrivèrent que graduellement à comprendre qui étaient ces deux hommes.
Son issue (grec son exode, sa sortie). Le mot est choisi à dessein et il exprime lâidée que, pour Jésus, sortir de ce monde visible, ce nâest pas seulement mourir, mais ressusciter et retourner dans sa gloire (comparer Actes 13.24â¯; 2 Pierre 1.15, en grec).
Cette issue, il devait lâaccomplir à Jérusalem, câétait un fait prévu, déterminé par le dessein de Dieu et qui se trouvera accompli par lâévénement.
Luc seul a conservé ce trait important, quâon a appelé «â¯la clef du récitâ¯Â» et qui montre que câest à ce moment que Jésus, renouvelant sa résolution de donner sa vie pour le salut du monde, se décide à aller mourir à Jérusalem.
Verset 32
Grecâ¯: étaient appesantis par le sommeil, mais, ayant veillé au travers de cet assoupissement, ils virent sa gloire.
Le verbe veiller au travers, qui ne se trouve quâici dans le Nouveau Testament, signifie, dâaprès sa composition, se tenir éveillé en luttant contre lâassoupissement. Meyer défend ce sens littéral.
Weiss, M. Godet et la plupart de nos versions traduisentâ¯: sâétant réveillés, ce qui suppose que les disciples sâétaient endormis et que ce fut à leur réveil seulement quâils virent dâabord la splendeur qui rayonnait de Jésus, puis les deux hommes qui se trouvaient avec lui.
Holtzmann hésite à se prononcer, trouvant ce dernier sens plus conforme au contexte, mais impossible à établir au point de vue de la langue.
Ce besoin de sommeil quâéprouvaient les disciples ne parait pas naturel dans un moment si propre à exciter toute leur attentionâ¯; mais lâhomme, dans sa faiblesse, ne peut supporter ni un excès de joie, ni un excès de tristesse. Le même phénomène se reproduit chez les trois mêmes disciples en Gethsémané (Matthieu 26.43).
Luc seul a conservé ce trait.
Verset 33
Voir Matthieu 17.4â¯; Marc 9.6.
Dâaprès Luc, lâintention de Pierre, en proposant de bâtir des tentes, était de retenir Moïse et Ãlie qui se séparaient de Jésus. En tout cas, il voulait prolonger le bonheur intime dont il jouissait sur la sainte montagne.
Lâétrangeté de la proposition de Pierre (grec ne sachant ce quâil disait) peut être attribuée à cet assoupissement que Luc vient de décrire (verset 32).
Marc lâexplique par la crainte religieuse dont les disciples furent saisis en présence de lâapparition céleste et que Luc mentionne aussi (verset 34).
Verset 34
Une nuée lumineuse (Matthieu), autre image de la gloire de Dieu, les ombrageait, non les apôtres, mais Moïse et Ãlie et Jésus, qui entrèrent dans la nuée.
Et câest en ce moment que les disciples furent saisis de crainte, soit par lâeffet de toute cette scène surnaturelle, soit parce quâils virent leur Maître lui-même disparaître dans la nuée. Câest alors que la voix céleste se fit entendreâ¯; ensuite Jésus se trouva seul avec ses disciples.
Verset 35
Le texte reçu, avec A, C, D, ditâ¯: Mon Fils bien-aimé, terme emprunté aux autres évangiles et à la parole divine prononcée lors du baptême de Jésus (Matthieu 3.17). La variante qui se lit dans Codex Sinaiticus et B désigne le Sauveur comme lâélu de Dieu dans un sens absolu et par opposition à tous ses serviteurs.
Mon Fils lâélu implique sans doute aussi quâil est le Fils bien-aimé de Dieu, mais, de plus, un être choisi par lui pour une destination spéciale, la rédemption du monde.
Lâexhortationâ¯: Ãcoutez-leâ¯! semblable à celle qui se lit dans Deutéronome 18.15, marque la signification de toute cette scène (Marc 9.7, note).
Après la vision glorieuse, les disciples se retrouveront avec Jésus seul (verset 36). Leur devoir sera de lâécouter avec une confiance plus absolue que jamais. Cet ordre leur donne aussi lâassurance que Jésus leur suffira en toutes choses, sans quâils aient besoin à lâavenir de visions de la gloire divine, telles que celle qui vient de leur être accordée.
Verset 36
Ce silence gardé par les disciples leur avait été expressément imposé par le Seigneur «â¯jusquâà ce quâil fût ressuscitéâ¯Â» (Matthieu 17.9, noteâ¯; comparez Marc 9.9).
Après son retour dans la gloire, le récit de sa glorification momentanée ne sera plus exposé à de fausses interprétations. Luc ne mentionne pas la défense de Jésus, mais il note soigneusement le silence des disciples. Il omet aussi lâentretien que rapportent Matthieu et Marc sur la venue dâÃlie, parce que cette idée, qui reposait sur une prophétie, nâavait cours que parmi les Juifsâ¯; or Luc écrivait pour les nations.
Verset 37
La prière du père
Comme ils descendent le lendemain de la montagne, une grande foule vient au-devant de Jésus et un homme le supplie dâavoir pitié de son fils unique dont il lui décrit le mal, en ajoutant quâil a inutilement prié les disciples de le guérir (37-40).
La réponse de Jésus
Il reproche à cette génération son incrédulité. Puis il dit au pèreâ¯: Amène ici ton fils. Comme celui-ci approche, une crise violente se déclare, mais Jésus réprimande lâesprit impur, guérit lâenfant et le rend à son père. Tous sont dans lâadmiration de la grandeur de Dieu (41-43a).
Versets 37 à 43a â Guérison dâun démoniaque
Ce motâ¯: le jour suivant, semble indiquer que la transfiguration eut lieu le soir précédent, ou durant la nuit.
Les trois évangélistes sont unanimes à rattacher à la scène glorieuse de la montagne la scène de douleur qui va suivre.
Voir, sur cette guérison, Matthieu 17.14-23, notes et surtout Marc 9.14-32, notes.
Verset 38
Mon fils uniqueâ¯! Luc seul a noté ce motif touchant invoqué par le père.
Verset 42
Ce dernier mot, conservé par Luc seul, indique le but de cette guérison rappelle une parole semblable de notre évangéliste (Luc 7.15).
Verset 43
La seconde prédiction des souffrances de Jésus
Jésus déclare avec insistance à ses disciples quâil doit être livré. Ils ne comprennent pas et redoutent de le questionner (43b-45).
Lâambition des disciples
Ils se demandent lequel dâentre eux est le plus grand. Jésus leur présente un petit enfant et affirme que quiconque reçoit cet enfant le reçoit et reçoit Dieu. Le plus petit est le plus grand (46-48).
Lâexclusivisme des disciples
Jean confesse quâils ont empêché un homme de chasser les démons au nom de Jésus parce quâil nâétait pas des leurs. Jésus dit quâils nâauraient pas dû lâempêcher, car celui qui nâest pas contre eux est pour eux (49-50).
Versets 43b à 50 â Nouvelle annonce de la Passion, humilité et tolérance
Ou de la magnificence de Dieu, de sa puissance, de sa bonté. Tous les miracles du Sauveur, ayant un but de bienfaisance, sont des Åuvres à la fois de puissance et dâamour et sont une manifestation de ces deux perfections divines.
Verset 44
Pour vous, mes disciples, qui devez vous distinguer de la multitude et ne pas partager son enthousiasme charnel (grec), mettez dans vos oreilles ces parolesâ¯; des paroles dans lesquelles Jésus annonçait ses prochaines souffrances, au moment même où «â¯tous étaient dans lâadmiration de ce quâil faisaitâ¯Â» (verset 43).
Luc met ainsi cette nouvelle prédiction des souffrances de Jésus dans un rapport immédiat avec ce qui précèdeâ¯; Matthieu (Matthieu 17.22-23) et Marc (Marc 9.30-32, voir les notes) la font coïncider avec le retour de Jésus en Galilée, qui eut lieu peu de temps après la transfiguration.
Celui qui venait de révéler avec autant de puissance que dâamour la grandeur de Dieu (verset 43), livré entre les mains des hommesâ¯! Quel contrasteâ¯! Quelle preuve que son sacrifice sera parfaitement volontaireâ¯!
Verset 45
La parole de la croix est toujours pour lâhomme naturel un mystère, si elle ne lui est pas folie ou scandale. Ici, non seulement les disciples ne la comprenaient point, mais elle leur était cachée par une dispensation de Dieu, afin quâils ne la saisissent pas.
Leur aveuglement entraînait une sorte de jugement de Dieu. En effet, leur ignorance nâétait pas purement intellectuelle, elle avait des causes moralesâ¯; ils comprenaient assez les paroles de Jésus pour en être «â¯fort attristésâ¯Â» (Matthieu 17.23), mais dans leur peur de la souffrance, ils craignaient de lâinterroger au sujet de cette parole (Marc 9.32, dâaccord avec Luc).
Sâils avaient eu le courage de lâinterroger, Jésus les aurait instruits plus complètement.
Verset 46
Voir, sur ce trait, Matthieu 18.1-6, notes et Marc 9.33-37, notes.
Marc raconte avec plus de détails lâorigine de cette discussion, tandis que Matthieu rapporte dâune manière plus complète lâinstruction de Jésus dont elle fut lâoccasion.
Câest le même mot grec que nous traduisons ici par discussion et au verset suivant par pensée.
Jésus, dâaprès Marc, avait remarqué quâune contestation sâétait élevée entre les disciples en chemin, et, arrivés à la maison, il leur en avait demandé le sujet.
Ce qui nâempêche pas que le mot de Luc (verset 47) voyant (Codex Sinaiticus, Bâ¯: sachant) la pensée de leur cÅur, ne conserve toute sa signification. Jésus seul, en effet, pénétrait et appréciait à sa juste valeur morale la pensée dâorgueil qui était, selon les termes de lâoriginal, entrée en eux.
Verset 48
Dans Matthieu, Jésus présente tout dâabord ce petit enfant comme type dâhumilité, ce qui est certainement la vraie pensée du Sauveur.
Luc lâexprime par les derniers mots de ce verset 48. Seulement, au lieu de parler au futur, comme Matthieu, en vue du royaume des cieuxâ¯: sera grand, il parle (selon Codex Sinaiticus, B, C) au présentâ¯: est grand, appliquant immédiatement aux disciples la leçon quâil leur donne par le petit enfant.
Puis les trois évangélistes se rencontrent dans cette seconde pensée, que quiconque est assez humble et moralement assez intelligent pour savoir estimer et recevoir avec amour un tel petit enfant, dans le nom de Jésus, le reçoit lui-même et, en lui, Celui qui lâa envoyé.
Verset 50
Voir, sur cet entretien, Marc 9.38-39, notes.
Le texte reçu avec les majuscules récents porteâ¯: contre nous, pour nous. Câest une erreur occasionnée par le nous du verset précèdent, ou une leçon empruntée à Marc 9.40.
Codex Sinaiticus, à et quelques autres ontâ¯: contre vousâ¦pour nousâ¯; B, C. D, lâItala, la Syriaqueâ¯: contre vousâ¦pour vous. Cette dernière leçon est la plus probable dans Luc.
Jésus se met hors de cause et ne parle que de ses disciples. à Luc 11.23, il diraâ¯: «â¯Celui qui nâest pas avec moi est contre moiâ¯Â». Voir, sur lâaccord de ces deux sentences, qui semblent contradictoires, Marc 9.40, note.
Jésus seul peut sâappliquer la dernière dans un sens absolu, car, en sa présence, il nây a pas de neutralité possible. Ses disciples doivent se contenter de la première et admettre que ceux qui ne sont pas contre eux sont pour eux. Lâintérêt bien entendu de la cause de leur Maître les y invite et la charité leur en fait un devoir. Ils ne sauraient prétendre à une domination absolue sur les âmes, comme Jésus a seul le droit de lâexercer.
Verset 51
La résolution de Jésus
Comme le temps de son retour dans la gloire approchait, Jésus prend lâénergique résolution de se rendre à Jérusalem (51).
Le mauvais accueil des Samaritains
Des messagers que Jésus envoie dans une bourgade samaritaine pour lui préparer un logement sont repoussés. Jacques et Jean proposent de faire descendre sur elle le feu du ciel. Jésus leur reproche lâesprit dont ils sont animés. Ils vont ailleurs (52-56).
Les trois disciples
Un homme sâoffre à suivre Jésus. Jésus lui rappelle les renoncements quâimplique une telle résolution. à un second, Jésus ordonne de le suivre et comme il demande la permission dâaller dâabord ensevelir son père, Jésus la lui refuse. Un troisième se propose de suivre Jésus, mais voudrait auparavant prendre congé des siens. Jésus lui déclare que nul nâest propre au royaume de Dieu, sâil nâa pris une décision irrévocable (57-62).
De la Galilée à Jérusalem
Départ de Galilée, Jésus et ses disciples, instructions
Le commencement du dernier voyage à Jérusalem
Versets 51 à 62 â Le départ pour Jérusalem et les premiers incidents du voyage
Grecâ¯: les jours de son élévation, de son assomption ou de sa réception en haut.
Ces termes ne peuvent signifier autre chose que le temps marqué par la sagesse de Dieu pour le départ dâici-bas et le retour du Sauveur dans la gloire. Ces jours sâaccomplissaient, approchaient. Ce mot dâélévation ne se trouve quâici dans le Nouveau Testament, mais le verbe dont il est formé sây rencontre fréquemment et signifie toujours lâacte solennel par lequel le Sauveur, après avoir accompli son Åuvre, fut reçu en haut, réintégré auprès de Dieu dans sa gloire (Marc 16.19â¯; Actes 1.2â¯; Actes 1.11â¯; Actes 1.22â¯; 1 Timothée 3.16).
Câest dans le même sens que Jésus disait, en employant un autre termeâ¯: «â¯Et moi, quand jâaurai été élevé de la terre, jâattirerai tous les hommes à moiâ¯Â» (Jean 12.32). Les autres significations quâon a essayé de donner à ce mot de Luc ne sont pas soutenables.
Grecâ¯: «â¯il affermit sa face pour sâacheminer vers Jérusalemâ¯Â».
Hébraïsme qui signifie se tourner vers un but avec la ferme résolution de sây rendre (Jérémie 42.15â¯; Genèse 31.21, etc.).
On comprend la pensée que lâévangéliste cherche à exprimer par ces termes. Il fallait au Sauveur la résolution héroïque du dévouement pour prendre le chemin de Jérusalem, car il savait tout ce qui lây attendait.
Luc marque en ces mots la fin du ministère de Jésus dans la Galilée proprement dite. Mais, dans la suite de son récit, il ne nous présente pas le Sauveur se rendant directement en Judée et à Jérusalem. Déjà au verset suivant (verset 52) il nous le montre empêché de traverser la Samarie qui se trouvait sur son chemin et employant dès lors les derniers mois de sa vie à des excursions missionnaires dans la Galilée méridionale sur les confins de la Samarie et en Pérée.
Luc seul nous a conserve ce récit important, qui remplit toute une partie de son évangile, jusquâà Luc 18.15. Là il se rencontre de nouveau avec Matthieu et Marc, pour raconter bientôt lâarrivée de Jésus à Jérusalem. Câest aller un peu loin que de voir dans cette partie de notre Ãvangile en quelque sorte un journal du dernier voyage de Jérusalem.
Il est vrai que Luc donne de temps en temps des indications destinées à rappeler que Jésus est en marche vers cette ville (Luc 9.57â¯; Luc 13.22â¯; Luc 17.11)â¯; mais dâautre part, sa narration présente certaines données chronologiques et géographiques qui rendent difficile dây retrouver un itinéraire suivi. Ainsi, en Luc 10.38, on lit un fait qui nâa pu avoir lieu quâà Béthanie, tout près de Jérusalem, tandis que plus tard (Luc 17.11) nous retrouvons Jésus au sud de la Galilée et traversant la Samarie.
En présence de ces données qui paraissent contradictoires, quelques interprètes ont cru pouvoir constater non pas un mais plusieurs récits des voyages de Jésus à Jérusalem.
Wieseler prétend retrouver lâindication des trois voyages rapportés par Jean (Jean 7.10â¯; Jean 11.7â¯; Jean 12.1). Mais le départ en secret de Jean 7.10 ne peut être identifié avec le départ solennel du verset 51 et les notices Luc 13.22â¯: Luc 17.11 parlent de la continuation du voyage commencé et ne signalent pas le commencement de nouveaux voyages.
Quant au récit de Luc 10.38, qui suppose la présence de Jésus à Béthanie, on peut lâexpliquer en le rapprochant de Jean 10.22, où il est dit que Jésus se trouvait à Jérusalem à la fête de la dédicace en décembre.
Il faut admettre que Jésus interrompit sa tournée dâévangélisation pour faire une excursion à Jérusalem, après laquelle il vint reprendre son travail dans la Galilée méridionale et la Pérée et lây poursuivre jusquâà la fête de Pâque.
Quelque idée quâon se fasse dâailleurs du document inséré par Luc et même si lâon se refuse à y voir un récit suivi au point de vue chronologique, on ne saurait méconnaître quâil remplit une lacune considérable dans lâhistoire de la vie de Jésus.
Les deux premiers évangiles, en effet, après le récit de la transfiguration, ne relatent plus que quelques faits et quelques paroles et nous transportent brusquement en Judée et à Jérusalem aux approches de la Pâque (Matthieu 19.1â¯; Marc 10.1).
Or la transfiguration eut lieu, selon toute vraisemblance, dans le courant de lâété. De lâintervalle de huit à neuf mois qui la sépare de la Pâque, nous ne saurions presque rien, si Luc ne nous renseignait sur les actes et sur les enseignements de Jésus durant cette période importante.
De plus, ce récit de Luc sert de lien entre celui des deux premiers évangiles, qui racontent seulement lâactivité de Jésus sur les bords du lac de Génézareth et celui de Jean, qui se borne aux séjours à Jérusalemâ¯; il nous montre le Sauveur à lâÅuvre dans les contrées intermédiaires.
Enfin, tandis que la première partie de lâÃvangile retrace surtout lâaction bienfaisante du Sauveur, ses guérisons et ses miracles, presque toute cette seconde partie est remplie par des enseignements. Et quels enseignementsâ¯!
Quâon se rappelle les inimitables paraboles que Luc seul nous a transmisesâ¯: le Samaritain, le figuier stérile, la brebis perdue, lâenfant prodigue, lâéconome infidèle, le mauvais riche, le juge inique, le pharisien et le péager et tant dâautres instructions, dont un petit nombre seulement se retrouvent dans les deux premiers évangiles. Quâimportent quelques obscurités chronologiques au prix de toutes ces richessesâ¯?
Verset 52
Grecâ¯: pour lui préparer, non seulement un logement, mais la nourriture, tout ce qui était nécessaire pour passer la nuit.
Jésus étant suivi, non seulement des douze, mais dâun cortège dâautres disciples, il nâétait pas facile de trouver place pour tous dans de petites localités (Codex Sinaiticus porteâ¯: une ville, mais tous les autresâ¯: une bourgade). De là lâenvoi de ces messagers pour tout préparer.
Verset 53
Grecâ¯: parce que son visage allait à Jérusalem, hébraïsme qui signifieâ¯: parce quâil suivait cette direction (Exode 33.14).
On sait quâune antique haine nationale existait entre les Juifs et les Samaritains, ceux-ci étant une population mélangée, qui nâadorait point à Jérusalem et qui ne recevait, de tout lâAncien Testament, que les cinq livres de Moïse.
Jésus saisissait toutes les occasions de réagir contre ces préjugés (Jean 4.7 et suivants). Mais, cette fois, ils furent plus forts que sa charité.
Quelques interprètes (Meyer) ont supposé que Jésus fut repoussé, non comme Israélite, mais parce que ses messagers lâavaient annoncé comme le Messie. Le texte ne donne pas dâautre raison que celle-ciâ¯: il allait à Jérusalem.
Verset 55
Dans les versets 54-56, le texte présente plusieurs variantesâ¯:
Quant au sens de ce récit, il est des plus instructifs. Câest lâamour pour Jésus qui cause lâindignation des disciples Jacques et Jean et qui parait justifier leur désir de voir punis par le feu du ciel ceux qui repoussent le Sauveur.
Cette justification est celle quâont invoquée de tous temps les fanatiques et les persécuteurs. Jésus la condamne formellement. Sa réprobation est déjà vivement exprimée par son gesteâ¯: se tournant (vers eux) il les réprimanda.
Les paroles quâil prononce peuvent se traduire comme nous le faisons ici, avec toutes nos versions françaises depuis Calvin et signifierâ¯:
Ou bien elles peuvent se rendre, comme le fait Luther, par une questionâ¯:
La plupart des interprètes allemands sâattachent à ce dernier sens, qui est très beau.
Mais la première version parait plus en harmonie avec ces motsâ¯: il les réprimanda. Au reste, il est bien évident que Jésus, en leur reprochant une mauvaise pensée, voulait faire pénétrer dans leurs cÅurs lâesprit de sa tendre charitéâ¯; en sorte que, dans la pratique, les deux interprétations se concilient.
Verset 56
Sans doute un village juif et non samaritain, afin dâéviter un nouveau refus.
Verset 57
Le texte reçu ajouteâ¯: Seigneur, omis par Codex Sinaiticus, B, D.
Au commencement du verset, il porteâ¯: «â¯et il arriva, comme ils étaient en cheminâ¯Â».
Le mot souligné manque dans Codex Sinaiticus, B, C.
Voir, sur les deux premiers entretiens, Matthieu 8.19-22, notes.
Dâaprès cet évangéliste, celui qui demandait ainsi à suivre Jésus était un scribeâ¯: son désir est dâautant plus remarquable.
Verset 60
Deux choses sont particulières à Lucâ¯: dâabord lâordre adressé à ce second discipleâ¯: Suis-moi. Matthieu le fait supposer, mais ne lâexprime pas.
Ensuite, lâordre dâaller annoncer le royaume de Dieu, qui ne se trouve pas dans Matthieu.
Or, câest précisément lâimportance de cette vocation que Jésus oppose au devoir invoqué par le disciple dâaller dâabord ensevelir son père.
Verset 62
Luc ajoute à lâentretien avec les deux premiers disciples lâoffre de ce troisième et la réponse de Jésus. Il est probable que ces trois faits nâont pas été simultanés, mais que la tradition les a réunis à cause de leurs analogies.
Ce troisième trait est en effet, comme le remarque M. Godetâ¯:
Il a recours pour cela à une de ces images qui saisissent lâesprit comme un éclair de vérité et qui abondent dans ses discours. Si celui qui conduit une charrue pour tracer un sillon détourne la vue du travail qui est devant lui et regarde en arrière, la charrue déviera infailliblement et il ne fera rien de bon. Tel est celui qui, voulant travailler dans le règne de Dieu, reporte ses regards, ses désirs, ses regrets vers ses relations premières, ou vers le monde, au lieu de se consacrer tout entier et sans délai à lâaccomplissement de sa vocation.
La demande que fait ce disciple de prendre dâabord congé des siens était très naturelleâ¯; en des circonstances ordinaires, Jésus ne la lui eût pas refusée, mais il pouvait prévoir quâil serait détourné de son dessein par sa famille, encore étrangère à la foiâ¯; câest pourquoi il devait ne pas regarder en arrière, mais sâélancer en avant à la suite de Jésus.
Il y a dans la vie de tout homme, en présence de lâÃvangile, de ces moments décisifs qui ne reviennent pas et quâil faut saisir, sous peine de tout perdre (comparer Matthieu 10.37-38).