Lectionary Calendar
Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
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Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-42
Plan
3>Marthe se plaint de Marie
Jésus étant en chemin, entre dans un bourg, où une femme nommée Marthe le reçoit dans sa maison. Marie sa sœur vient s’asseoir aux pieds de Jésus et écouter sa parole. Marthe, tout occupée des soins de la maison, se plaint à Jésus de l’inactivité de sa sœur (38-40).
Marie justifiée par Jésus
Jésus répond à Marthe : Tu t’inquiètes et t’agites inutilement. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part (41, 42).
38 à 42 Jésus chez Marthe et Marie
En chemin vers Jérusalem (Luc 9:51, note). Grec : il entra lui.
On a pensé que ce pronom opposait Jésus à ses disciples et indiquait qu’il entra seul, sans ses disciples, dans ce bourg. Mais cela ne ressort pas du texte et le dérangement causé par l’arrivée de Jésus (verset 40), comme aussi le fait qu’il continue à enseigner (verset 39), fait supposer la présence des disciples. Ce bourg, que Luc ne nomme pas, était Béthanie (Jean 11:1 et suivants, 12.1 et suivants).
La place où Luc intercale ce trait dans son récit est difficile à expliquer.
Peut-on admettre que l’évangéliste ignore le nom de Béthanie, rendu si célèbre dans la tradition par la résurrection de Lazare ?
Pouvait-il ne pas savoir que Marthe et Marie étaient les sœurs de ce dernier ? Faudrait-il, avec une certaine critique, lui imputer l’erreur de placer en Galilée l’histoire qu’il va raconter ?
Toutes ces explications sont inadmissibles. Ce qui est évident, c’est que ce passage, comme d’autres dans les trois premiers évangiles (Matthieu 23:37; Luc 13:34; Luc 19:42), suppose les voyages de Jésus à Jérusalem, racontés par Jean.
On peut même penser ici, avec M. Godet, à la visite que Jésus fit dans cette ville pour la fête de la Dédicace en décembre (Jean 10:22), et admettre que cette visite eut lieu pendant que les soixante-dix disciples accomplissaient leur mission : (verset 1 et suivants) Luc, puisant dans les documents dont il disposait le trait exquis qui va suivre, l’aurait consigné dans son récit, sans autre indication plus précise.
De ce que Marthe est désignée comme maîtresse de maison, on a conclu, avec assez de vraisemblance, qu’elle était veuve, ou du moins la sœur aînée de la famille. Il est digne de remarque en tout cas, qu’elle remplit exactement le même rôle et montre les mêmes sentiments dans les deux beaux récits conservés par Jean (Jean 11 et Jean 12).
Le caractère de Marie, sa sœur, s’y retrouve également dépeint par des traits tout semblables à ceux que lui prête Luc. Il se peut même que Jean (Jean 11:1), en désignant Béthanie comme « le bourg de Marie et de Marthe sa sœur », fasse allusion à l’histoire racontée ici par Luc.
Au verset 39, il faut traduire : s’étant assise, et non : se tenant assise;
au verset 40, il faut lire : ma sœur m’a laissée (Codex Sinaiticus D), au lieu de : me laissait (B, A, C) seule.
La plupart de nos versions traduisent à tort par le présent : me laisse seule, ce qui signifierait que Marie n’avait rien fait pour recevoir le Seigneur, tandis qu’elle avait d’abord secondé sa sœur dans les soins du ménage, avant de venir s’asseoir aux pieds du Seigneur et écouter sa parole.
Par là se trouve considérablement modifié tout ce qu’on a écrit sur l’inactivité contemplative de Marie.
Tout ceci se passait avant le repas qui se préparait. Il ne faut donc pas se représenter Jésus à table, à demi couché sur un divan, les pieds étendus, et Marie derrière lui, comme la pécheresse (Luc 7:38). Le moment est plus solennel et plus intime : Jésus est uniquement occupé à annoncer la Parole de vie, et Marie, assise à ses pieds, est tout entière à l’écouter.
Ce terme à ses pieds exprime du reste la position humble et attentive du disciple à l’égard du Maître (Actes 22:3).
Grec : Elle était tirée de côté et d’autre…et survenant, elle dit.
Il ne faut pas conclure de la réponse de Jésus, qui va suivre, que tout fût à blâmer dans l’activité de Marthe. Son empressement à le bien recevoir dénote son amour et sa vénération pour lui; mais elle oublie que, dans ce rare et précieux moment de sa présence, il y avait quelque chose de plus important à faire, qu’il était un autre moyen de l’accueillir, auquel lui-même tenait infiniment plus.
En outre, sa réflexion sur sa sœur et la prière qu’elle adresse à Jésus trahissent un blâme déplacé et une pointe de cette jalousie que les esprits actifs et énergiques éprouvent souvent à l’égard des Ames plus recueillies et plus intimes.
Dans ce nom répété d’une manière significative, Marthe, Marthe, et dans les paroles qui suivent, il ne faut pas voir une répréhension sévère, mais plutôt un affectueux avertissement.
Toutefois, Jésus dut prononcer avec un profond sérieux cette parole : Une seule chose est nécessaire.
Les soins actifs de Marthe ont aussi dans la vie leur nécessité relative; mais une seule chose est d’une importance absolue. Laquelle ? Jésus a répondu clairement : C’est la bonne part que Marie a choisie; c’est de recevoir dans son cœur avec avidité les paroles de vie qui tombent des lèvres du Sauveur; c’est, en un mot, le salut éternel de l’âme. Or, cette bonne part ne sera ôtée (grec enlevée) à Marie ni par les réclamations de Marthe, auxquelles Jésus ne consent pas, ni par aucune puissance de l’univers.
Codex Sinaiticus, B ont, au verset 42 « il n’est besoin que de peu de choses ou même d’une seule, car Marie »; leçon adoptée par Westcott et Hort, qui signifie : une seule chose suffit, comme le prouve (car) en ce moment même l’exemple de Marie.
On voit souvent dans ces deux sœurs les types de deux tendances également légitimes de la vie chrétienne. Marthe représente les chrétiens zélés et actifs dans les travaux du règne de Dieu au dehors; Marie, les âmes intimes et aimantes qui vivent d’une vie contemplative, qui ont un besoin pressant de la communion habituelle du Sauveur.
On insiste sur les dangers de chacune de ces tendances et l’on dit que l’idéal serait de les fondre en un même caractère dans lequel la contemplation et l’action seraient dans un équilibre parfait.
Mais quand on considère attentivement notre récit, on reconnaît que les deux sœurs ne nous sont pas présentées sur ce pied d’égalité. Jésus n’adresse pas d’éloge à Marthe, et il déclare, sans restriction aucune, que Marie a choisi la bonne part. C’est que l’activité fébrile de Marthe était inspirée, comme le remarque M. Godet, par « son amour propre d’hôtesse » autant que par le désir de servir Jésus; cette préoccupation personnelle se montre en tout cas dans les reproches dont elle accable sa sœur.
Et, d’autre part, Marie n’est pas demeurée oisive, nous l’avons vu (verset 39, note); mais elle a su interrompre son travail à temps pour recueillir de la bouche du Maître les paroles de la vie éternelle. Ces paroles, qu’elle reçoit et conserve dans son cœur, deviendront la semence d’une activité supérieure. Elles la rendront capable, en lui donnant l’intelligence profonde de la pensée de son Maître, d’accomplir un jour cette action que Jésus louera comme « une bonne action faite à son égard » (Marc 14:6).