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Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Ces fichiers sont dans le domaine public.
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur James 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/commentaries/fre/neu/james-2.html.
bibliography-text="Commentaire sur James 2". "La Bible Annotée de Neuchâtel". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-26
Plan du commentaire biblique de Jacques 2
Lâacception de personnes condamnée
Elle ne doit pas se montrer chez ceux qui croient en Jésus-Christ glorifié (1).
Un exemple de ce travers chez les destinataires de lâépître
Dans leur assemblée, ils font un accueil empressé au riche, tandis quâils traitent le pauvre avec mépris, se mettant ainsi en contradiction avec eux-mêmes et obéissant à de mauvaises pensées (2-4).
Les pauvres et les riches devant Dieu et dans leurs rapports avec lâÃglise
Dieu a choisi les pauvres pour leur faire hériter de son royaume et vous leur faites affront ! Les riches vous oppriment et blasphèment le nom de Christ (5-7).
Réponse à une objection, lâunité de la loi
On ne saurait invoquer la loi royale de lâamour fraternel pour justifier lâaccueil flatteur fait au riche, car lâacception de personnes est une transgression de cette loi. Celui qui viole la loi sur un seul point est coupable comme sâil les avait tous violés, car ils émanent tous dâun même législateur (8-11).
La loi de la liberté. La miséricorde et le jugement
Paroles et actes du chrétien doivent être réglés par la pensée quâil sera jugé selon la loi de la libertéâ¯: jugement impitoyable pour qui nâa pas la charité, mais que peut affronter sans crainte celui qui la possède (12-13).
Faire acception de personnes, câest devenir transgresseur de la Loi
Verset 1
Lâacception de personnes et la loi de lâamour fraternel 2.1-13
Versets 1 Ã 13 â Faire acception de personnes, câest devenir transgresseur de la Loi
Grecâ¯: «â¯Nâayez pas en des acceptions de personnes la foi en notre Seigneur Jésus-Christ de la gloireâ¯Â». On ne peut faire de cette phrase une interrogation comme on lâa proposéâ¯: «â¯Avez-vous en acception de personnes votre foiâ¯Â»â¯? Car, dâaprès lâoriginal, cette question exprimerait une supposition peu vraisemblable, tandis que la suite montre quâil sâagit dâun fait qui, malheureusement, se produisait dans les assemblées.
Lâexpressionâ¯: «â¯Nâayez pas votre foi en acception de personnesâ¯Â», signifie que votre foi ne soit pas mêlée dâacception de personnes, quâelle ne sâallie pas à la tendance à faire des distinctions entre les hommes et à avoir égard à leur apparence.
Cette disposition est incompatible avec la foi en notre Seigneur Jésus-Christ glorifié.
Le génitif (grec) de la gloire se rapporte à toute la locution notre Seigneur Jésus-Christ (Beyschlag), plutôt quâau seul terme de Seigneurâ¯: (1 Corinthiens 2.8) «â¯notre glorieux Seigneurâ¯Â» (Rilliet)â¯; ou au mot Christâ¯: «â¯Jésus le Christ de gloireâ¯Â» (Stapfer).
Jacques rappelle que lâobjet de notre foi est Jésus-Christ élevé dans la gloire éternelle des cieux pour faire comprendre quel est, en sa présence, le néant des distinctions humaines.
Quelques interprètes considèrent, dans ce passage, Jésus-Christ non comme lâobjet, mais comme lâauteur de la foi. Le grec, qui porte la foi de notre Seigneur Jésus-Christ, permettrait cette traduction mais celle-ci serait contraire à lâusage constant du Nouveau Testament.
Pour combattre lâesprit pharisaïque et mondain qui régnait chez les juifs et menaçait dâenvahir lâÃglise, Jacques commence par lâattaquer dans une de ses manifestationsâ¯: la différence marquée quâon faisait entre le pauvre et le riche (verset 2 et suivants).
Les chrétiens étaient encore en relations constantes et étroites avec les Juifs (voir lâIntroduction)â¯; par ce contact, leur amour mutuel pouvait facilement se refroidir et faire place au sens charnel qui dominait dans la nation juive.
Câest pourquoi Jacques après avoir combattu celui-ci dans lâacception des personnes, rappelle le grand commandement de lâamour du prochain, qui ne connaît nulles différences (verset 8) et fait ressortir lâidée essentielle de la foi, dont on ne peut violer un seul point sans être coupable de tous (versets 10 et 11).
Le Sauveur, de même, combattait le pharisaïsme, en relevant le pauvre pour humilier le riche orgueilleux (Luc 6.24â¯; Matthieu 19.23â¯; Luc 14.8 et suivantsâ¯; comparez lâIntroduction) et en déclarant coupable la transgression du plus petit commandement de la loi (Matthieu 5.17-20).
Verset 2
Grecâ¯: Dans une assemblée de vous.
Il ne faut pas traduireâ¯: «â¯dans votre assembléeâ¯Â», comme si lâépître nâétait adressée quâà une seule communauté (Jacques 1.1, 2e note).
Il faut remarquer que le mot grec rendu par assemblée est ici synagogueâ¯; dâoù il est permis de conclure, ce qui dâailleurs ressort de toute lâépître (voir la note précédente et lâIntroduction) que Jacques adresse sa lettre à des communautés judéo-chrétiennes, qui avaient conservé à leurs lieux de réunion la désignation usitée chez les Juifs.
On est allé trop loin en affirmant que ces chrétiens nâétaient pas encore séparés de la synagogue et continuaient à se réunir les jours de sabbat avec leurs concitoyens non convertis (Actes 19.8â¯; Actes 19.9)â¯; car sâil sâagissait ici de synagogues juives, les chrétiens nâauraient pas eu qualité pour y assigner des places aux arrivants.
Les assemblées chrétiennes sont également appelées synagogues dans lâépître aux Hébreux (Hébreux 10.25).
Verset 3
Les uns traduisentâ¯: honorablement, à cette place dâhonneur, les autresâ¯: commodément, à ton aise.
Le terme de lâoriginal réunit les deux idéesâ¯: il désigne une place avantageuse, une place en vue et confortable.
La suite (versets 5-7) semble montrer que les riches accueillis avec cet empressement nâétaient en général pas des chrétiens. On voit, dâaprès 1 Corinthiens 14.22â¯; 1 Corinthiens 14.23, que les assemblées de lâÃglise primitive recevaient la visite dâauditeurs étrangers à la foi. Le cas devait se présenter fréquemment dans les milieux judéo-chrétiens.
Verset 4
Les premiers mots de ce verset ont été traduits et expliqués de bien des manières diverses.
On peut faire de cette proposition une question ou une affirmation. Le manuscrit B supprime la négation, qui se lit dans les autres documents. Plusieurs de ceux-ci, suivis par le texte reçu, commencent la phrase par etâ¯; cette conjonction, quâil faudrait traduire par eh bienâ¯! est retranchée comme inauthentique dans les éditions critiques.
Enfin le verbe de la proposition présente diverses significations. Il se trouve au chapitre précédent (Jacques 1.6) dans le sens de hésiter, douter. La plupart des exégètes modernes conservent ici ce sens, qui est le plus usité dans le Nouveau Testament (Matthieu 21.21â¯; Actes 10.20â¯; Romains 4.20â¯; Romains 14.23, etc.) et pensent que Jacques voit dans la conduite de ceux qui font ainsi acception de personnes un manque de foi chrétienne, selon la pensée du verset 1.
On peut préférer une interprétation analogue pour le fond, mais qui est plus claire à première vue et conforme dâailleurs au sens premier du verbe, diviser, séparerâ¯: «â¯Ne vous séparez-vous pas en vous-mêmesâ¯Â»â¯? Câest-à -direâ¯: «â¯Nây a-t-il pas de lâinconséquence en vousâ¯Â»â¯? Comme traduit Oltramareâ¯; ou comme nous croyons pouvoir rendre ce termeâ¯: Ne vous mettez-vous pas en contradiction avec vous-mêmes et avec la foi que vous professezâ¯?
La plupart de nos versions françaises portentâ¯: «â¯Ne faites-vous pas en vous-mêmes une distinction, une différenceâ¯Â», entre le riche et le pauvre. Mais cette traduction est plus difficile à justifier par lâusage du Nouveau Testament et de plus elle prête à Jacques une appréciation par trop effacée et naïve de la conduite de ses lecteurs, quâil a si vivement dépeinte dans les versets précédents. Nâallait-il pas sans dire que ceux qui agissaient de la sorte faisaient une distinction entre les personnesâ¯?
Les deux interprétations que nous venons dâindiquer se partagent les principaux commentateurs.
Il en est enfin quelques-uns qui se sont attachés à une troisième signification du verbe grec, juger, discerner et le rendent soit par lâactifâ¯: Nâavez-vous point de jugement, de discernementâ¯? Soit par le passifâ¯: Nâêtes-vous pas jugés en vous-mêmesâ¯?
Dans le second membre de ce verset ainsi construit en grecâ¯: «â¯Nâêtes-vous pas devenus des juges de mauvaises penséesâ¯Â»â¯? Jacques veut dire quâils se constituent en juges de leurs frères et en juges mal inspirés, quand ils tiennent la conduite décrite aux versets 2 et 3 (comparer versets 5 et 6).
Verset 6
Les versets 5 à 7, introduits par cette apostropheâ¯: mes frères bien-aimés, destinée à relever lâimportance des considérations qui suivent, montrent à quel point leur conduite est en contradiction avec leur foiâ¯: Dieu honore le pauvre et vous le déshonorez, par des procédés comme celui qui est décrit versets 2 à 4â¯!
Lâhonneur que Dieu fait aux pauvres consiste en ceciâ¯: Dieu (verset 5) les a choisis (grec élus 1 Corinthiens 1.27), non parce quâils sont pauvres, non parce quâils sont riches en foi, bien moins encore parce quâils seraient, en tant que pauvres, héritiers du royaume, mais par sa pure grâce (Jacques 1.18 1re note), pour les faire riches en foi et héritiers de son royaume.
Leur pauvreté nâest donc pas un titre à cette élection, mais elle est un moyen dont Dieu se sert pour accomplir les desseins de sa grâce. Le sentiment de leur misère terrestre, de lâoppression et des privations dans lesquelles ils vivent, excite en eux, beaucoup plus facilement que chez les riches, le besoin de la grâce qui les enrichira. Il leur fait chercher le royaume des cieux, qui sera pour eux une abondante compensation à leurs souffrances (Matthieu 6.33â¯; 2 Corinthiens 4.17â¯; 2 Corinthiens 4.18).
Dieu, dâailleurs, se plaît à élever ce qui est bas, afin de confondre toute hauteur qui sâoppose à son règne (comparer Luc 1.52â¯; Luc 1.53 et surtout 1 Corinthiens 1.26-28).
Cette explication est la plus conforme à la pensée générale du Nouveau Testament, comme aux termes de notre passage. Celui-ci porte littéralementâ¯: «â¯Dieu nâa-t-il pas choisi les pauvres selon le monde, riches en foi et héritiers du royaumeâ¯Â»â¯?
Quelques interprètes font des mots riches en foi et héritiers⦠Lâapposition des mots les pauvresâ¯; mais, avec cette construction, le verbe a choisi est privé du complément quâil demande.
Le texte le plus autorisé (majuscule) porte, non les pauvres du monde, mais les pauvres selon le monde (datif), ce que les uns interprètentâ¯: «â¯aux yeux du mondeâ¯Â», les autresâ¯: «â¯en biens de ce mondeâ¯Â». Ce dernier sens est préférable comme formant antithèse aux riches en foi.
Verset 7
Lâapôtre dit ailleurs (Jacques 5.4) en quoi consistait cette oppression des riches à lâégard des pauvres.
Ils les traînent devant les tribunaux, pour exercer contre eux des persécutions religieuses (Matthieu 10.17â¯; Actes 9.2â¯; Actes 26.10â¯; Actes 26.11), peut-être aussi pour des affaires dâintérêt.
Ils blasphémaient le beau nom de Christ qui a été invoqué sur les chrétiens, non par leur conduite seulement (comme 1 Pierre 4.14â¯; 2 Pierre 2.2), mais directement, en tant quâils rejetaient et maudissaient le Seigneur (comparer Actes 18.6â¯; Actes 26.11â¯; 1 Corinthiens 12.3).
Quand le verbe blasphémer est accompagné dâun régime et surtout du complémentâ¯: le nom de,⦠il est plus naturel de lâentendre de lâoutrage en paroles (Matthieu 27.39â¯; Apocalypse 13.6â¯; Apocalypse 16.9).
Aussi ne saurions-nous voir dans ces riches des chrétiensâ¯; ce sont des Juifs incrédules et mondains, tout au plus des hommes qui, après avoir été attirés un temps, étaient retombés dans un judaïsme charnel et nâavaient plus rien ni des enfants dâAbraham ni des disciples de Christ (voir Jacques 1.9 et suivants, note et lâIntroduction). Câest ce que prouve aussi cette distinction si tranchéeâ¯: «â¯Eux, les riches, vous opprimentâ¯Â», etc.
Verset 8
Les lecteurs pouvaient tenter de justifier lâaccueil fait aux riches par le commandement de lâamour du prochain Jacques leur concède (sans doute) que cet accueil est en soi une action louableâ¯; mais il leur rappelle que ce même précepte, ils le violent en recevant mal le pauvre.
Loi souveraine, qui domine toutes les autres, dâoù elles dépendent (Matthieu 22.39â¯; Matthieu 22.40â¯; Romains 13.9â¯; Romains 13.10). Elle est selon lâÃcriture, parce quâelle est contenue dans lâÃcriture et conforme à son esprit.
Lévitique 19.18.
Verset 9
Ainsi, Jacques considère la conduite quâil blâme ici comme une transgression de la loi, de la loi suprême, celle de lâamour du prochain, peut-être aussi, tout simplement, de la loi de Moïse, car le précepte cité est précédé, dans Lévitique 19.15, de ce commandementâ¯: «â¯â¦ Tu nâauras point égard à la personne du pauvre et tu ne favoriseras pas la personne du grandâ¯Â» (Spitta).
Verset 11
Jacques cite ces deux commandements, parce quâils sont les deux premiers de la seconde table, qui renferme les devoirs envers le prochain. Il intervertit leur ordre, mettant la défense de lâadultère avant celle du meurtre, conformément à une ancienne tradition, suivie également dans Marc 10.19â¯; Luc 18.20, noteâ¯; Romains 13.9.
Faillir, ou broncher, ou tomber, en un seul commandement rend coupable à lâégard de tous. Jacques justifie ce jugement par la pensée que tous les commandements de la loi émanant du même Législateur suprême, câest sa volonté sainte tout entière quâon foule aux pieds par cette violation, quel quâen soit dâailleurs lâobjet.
Il aurait pu ajouter que ce principe absolu est approuvé par la conscienceâ¯; car quiconque peut violer volontairement un seul point de la loi, peut en violer un autre et tous successivement, selon lâoccasion.
Cette unité de la loi se montre avec évidence dans le cas supposé, où il sâagit du commandement qui prescrit lâamour du prochainâ¯: ce commandement transgressé, toute la loi est violée dans son essence, alors même quâon en observerait extérieurement tous les préceptes, car «â¯Dieu regarde au cÅurâ¯Â».
Câest toujours un signe que lâÃglise retombe dans les aberrations du pharisaïsme, quand on y voit apparaître lâaride casuistique qui place lâobservation de la loi, non dans le cÅur, mais dans les minutieuses prescriptions dâune morale sans amour comme sans liberté (verset 12).
Verset 12
Cette loi de la liberté (comparez Jacques 1.25, note) nous a affranchis à la fois du péché et de cette légalité servile qui choisit entre les commandements, calcule son obéissance et nourrit la propre justice.
Dâautant plus grande sera notre responsabilité, si nous ne marchons pas dâune manière digne de cette vocation, comme des enfants de Dieu et non comme des esclaves sans amour (verset 13).
Verset 13
Comparer Matthieu 18.23-35.
Matthieu 5.7. Grecâ¯: «â¯La miséricorde se glorifie contre le jugementâ¯Â».
Le jugement menace le pécheurâ¯; mais la charité qui anime le chrétien lui communique la joyeuse assurance quâil échappera à la condamnation. Câest la victoire que lâamour de Dieu, répandu dans le cÅur de ses enfants, remporte sur les châtiments de sa justice.
Calvin entend ici par miséricorde la miséricorde de Dieu, par laquelle Dieu pardonne au pécheur et triomphe ainsi de son propre jugement. Le contexte ne fait pas penser à Dieu, mais cette interprétation renferme une part de vérité, en ce que la miséricorde humaine nâest quâun rejet de la divine miséricorde.
Verset 14
La foi qui ne produit pas des Åuvres dâamour ne peut sauver
Si un homme se vante dâavoir la foi, sans faire dâÅuvres, cette foi ne peut le sauver, car elle est morte, comme la charité qui sâen tient à de bonnes paroles (14-17).
La foi sans Åuvres ne peut se prouver
Tu ne peux me montrer ta foi sans Åuvres, tandis que je te montrerai ma foi dans mes Åuvres. Tu crois en un Dieu unique ; les démons aussi (18, 19).
Inutilité de la foi sans Åuvres démontrée par lâexemple dâAbraham
Elle ressort du fait quâAbraham fut justifié par le sacrifice dâIsaac. Dans cette épreuve, quâil subit victorieusement, sa foi fut rendue parfaite par les Åuvres et la parole fut accomplie par laquelle sa foi lui avait été imputée à justice. Câest donc par les Åuvres, non par la foi seule que lâhomme est justifié (20-24).
Exemple de Rahab. La foi morte
Rahab aussi fut justifiée pour avoir reçu les espions. La foi sans les Åuvres est semblable à un cadavre (25, 26).
La foi sans Åuvres 2.14-26
Versets 14 Ã 26 â Lâassurance illusoire dâune foi morte
Jusquâici Jacques a combattu les tendances pharisaïques quâil sait exister chez une partie de ses lecteursâ¯; elles se manifestaient par un christianisme superficiel qui ne se souciait pas de mettre en pratique la Parole de Dieu (Jacques 1), par une foi qui sâalliait à un manque de charité et dâégards pour les humbles, parce quâelle méconnaissait lâunité de la loi (versets 1-13)
Maintenant il pénètre jusquâau défaut qui est à la base de tous les autresâ¯: la sécurité trompeuse quâinspire une foi sans Åuvres. Selon son habitude, il énonce dâemblée la pensée principale.
La foi sert à sauver, à procurer lâabsolution au jour du jugement (Jacques 2.13â¯; Jacques 4.12â¯; comparez Romains 5.9â¯; Romains 8.24).
Ce but ne saurait être atteint si celui qui dit avoir la foi (qui se lâattribue à tort par une erreur inconsciente et non en cherchant à se faire passer pour ce quâil nâest pas) nâa pas les Åuvres, sâil nâaccomplit pas les commandements de la loi (Jacques 1.25). La foi toute seule, sans Åuvres, ne peut le sauver (Matthieu 7.21).
Verset 15
A, D et la plupart des documents portentâ¯: mais siâ¦
Quelques exégètes conservent cette particule, qui manque dans Codex Sinaiticus, B estimant quâelle introduit lâargumentation dirigée contre les adversaires.
Verset 16
Ces vaines paroles, ces vÅux stériles, auraient-ils la moindre valeur, seraient-ils de la charitéâ¯? Jacques tire la même conclusion relativement à la foi (verset 17).
Verset 18
La foi, si elle nâa pas dâÅuvres, est sans puissance de vie, elle est morte en elle-même, dans son principe et non seulement quant à ses effets (verset 17).
Câest pourquoi quelquâun dira avec raison⦠(verset 18)
Ce quelquâun nâest pas lâadversaire que Jacques réfute, puisquâil représente les mêmes idées. La plupart des exégètes voient en lui un tiers que lâauteur fait intervenir pour dramatiser la discussion. Ce nouvel interlocuteur vient en aide à Jacques. Il montre que la foi sans Åuvres nâest pas seulement inutile (verset 14), mais indémontrable. Ce qui fait douter de la légitimité de cette interprétation, câest dâune part que lâintervention de ce troisième personnage nâest pas clairement indiquée dans le texte et dâautre part que la formuleâ¯: mais dira quelquâun, est toujours destinée à amener une objection à la thèse de lâauteur (1 Corinthiens 15.35).
Pour ces raisons, on propose de considérer les motsâ¯: tu as la foi, comme une question ironique de lâadversaire qui dirait à Jacquesâ¯: As-tu vraiment la foi, toi qui ne lui attribues aucune valeur en elle-mêmeâ¯? à quoi Jacques répondraitâ¯: Moi, jâai les Åuvres. Montre-moi ta foi⦠(von Soden). Cette explication fait violence à la phrase grecque. Les deux membres de celle-ci ne peuvent être séparés, comme le montre la conjonctionâ¯: «â¯et moi jâai les Åuvresâ¯Â».
Devant lâimpossibilité de donner un sens satisfaisant au texte, on a supposé quâun copiste aurait par inadvertance interverti les termes. Lâauteur aurait écritâ¯: «â¯Mais dira quelquâunâ¯: Toi tu as les Åuvresâ¯? Et moi jâai la foiâ¯Â». à quoi, Jacques aurait répliquéâ¯: «â¯Montre-moiâ¯Â», etc (Pfleiderer). On a recouru aussi à lâhypothèse dâune lacune. Après les motsâ¯: Mais dira quelquâun, le texte aurait porté primitivement lâobjection de lâadversaire, à laquelle Jacques répondraitâ¯: «â¯Tu as la foi et moi jâai les Åuvresâ¯Â», etc (Spitta).
Enfin, lâon pourrait admettre que la formuleâ¯: «â¯Mais dira quelquâunâ¯Â», ne faisait pas partie du texte. Elle y aurait été introduite par un lecteur qui nâavait pas saisi la suite des pensées dans ce morceau. Mais ces conjectures, qui ne trouvent aucun appui dans les anciens documents, sont fort hasardées.
Le texte reçu porte iciâ¯: «â¯Montre-moi ta foi par tes Åuvresâ¯Â». La variante adoptée dâaprès Codex Sinaiticus, B. A, C, peut seule rendre la pensée de Jacques. Voici le sens complet de ce versetâ¯: Tu as la prétention dâavoir la foiâ¯; montre-moi donc ta prétendue foi sans les Åuvresâ¯! Si tu es embarrassé pour répondre à cette demande, moi je te montrerai au contraire la foi (Codex Sinaiticus, B. C), la vraie foi (et non ma foi, selon A, majuscules, versions), par les fruits quâelle produit nécessairement et qui en sont les seuls signes certains, câest-à -dire par mes Åuvres.
Verset 19
Ces paroles indiquent ce que Jacques entend par la fausse foi quâil combatâ¯: Tu crois quâil y a un seul Dieuâ¯: tu fais bienâ¯; approbation sans ironie, mais voici la valeur de cette foiâ¯: les démons aussi croient quâil y a un Dieu et ils tremblentâ¯; leur foi nâest que la connaissance purement intellectuelle dâun fait quâils sont contraints dâadmettre, quelque intérêt quâils eussent à le nier.
Mais comme cette connaissance ne produit chez eux que de lâeffroi et de la haine, elle ne peut les sauver. Il en est ainsi de la certitude que Dieu existe, quand elle reste sans effet sur la vie morale et ne devient pas la confiance dâun cÅur qui se donne tout entier à lâAuteur de toute grâce (Jacques 1.3-5).
Verset 21
à homme vainâ¯! Toi qui nâes pas seulement inintelligent et ignorant, mais dépourvu dâune vie chrétienne véritable.
La foi sans les Åuvres est inutile (Codex Sinaiticus, A, majuscules portent morteâ¯; leçon empruntée aux versets 17 et 26)â¯; lâauteur ne veut pas dire quâelle ne produit pas de fruits utiles, car ce serait une tautologieâ¯; mais quâelle ne peut sauver.
Jacques choisit Abraham comme exemple, parce quâil était renommé pour sa foiâ¯: si, tout en possédant une telle foi, il dut faire des Åuvres pour être justifié, combien est insensée la prétention de ceux qui veulent se passer dâÅuvresâ¯!
Ãtre justifié ne signifie pas être approuvé (comme dans Matthieu 11.19â¯; Romains 3.4). Le contexte montre quâil sâagit du salut et de ses conditions (verset 14).
Par des Åuvres est un pluriel de catégorie, car le sacrifice dâIsaac est spécialement envisagé comme lâÅuvre qui valut à Abraham dâêtre justifié. La Genèse (Genèse 22) ne dit pas que le patriarche fut justifié par ce sacrifice, auparavant déjà , sa confiance en lâÃternel, qui lui promettait une postérité, lui avait été «â¯imputée à justiceâ¯Â» (Genèse 15.6).
Mais lâidée exprimée par Jacques était conforme à lâopinion régnante chez les Juifsâ¯: «â¯Abraham ne fut-il pas trouvé fidèle dans lâépreuve, et cela, ne lui fut-il pas imputé à justiceâ¯Â» (2.52)â¯? Toutefois, dans la pensée de Jacques, cette épreuve nâeut pas pour effet de le rendre justeâ¯; elle lui valut seulement dâêtre déclaré juste.
Jacques prend le motâ¯: justifier, dans son acception juridiqueâ¯: proclamer juste, mais, comme lâAncien Testament, il lui donne le sens de reconnaître lâhomme pour ce quâil est, il nâa pas encore lâidée, soutenue par Paul, dâune déclaration de grâce qui «â¯justifie lâimpieâ¯Â» (Romains 4.5).
Verset 22
Au verset 22, Jacques énonce la conclusion quâil tire de lâexemple dâAbrahamâ¯: sa foi ne demeurait pas oisiveâ¯; elle agissait (Codex Sinaiticus, A, ont le verbe au présent) avec ses Åuvres.
Cette coopération de la foi et des Åuvres a pour résultat la justice du patriarche. Sa foi le poussait à accomplir des Åuvres et par ces Åuvres la foi fut rendue parfaite, elle se développa dans lâépreuve et sâépanouit en un acte dâadmirable obéissance.
Verset 23
Le passage, Genèse 15.6, paraissait contredire la thèse de Jacques et confirmer lâopinion de ceux qui sâappuyaient, pour être sauvés, sur la foi sans les Åuvres. Jacques se fait de ce passage quâon lui oppose un dernier argument pour achever de convaincre ses adversaires.
Il considère la déclaration par laquelle la foi dâAbraham lui fut imputée à justice (Genèse 15.6) comme une sorte de prophétie qui nâa eu son accomplissement quâau sacrifice dâIsaacâ¯: dans la foi commençante du patriarche, Dieu avait vu déjà sa foi parfaiteâ¯; il la lui avait imputée à justice dans la prévision quâelle se développerait jusquâà la perfection.
Ou, comme lâexpliquent dâautres, Jacques distinguerait entre imputer à justice et justifierâ¯; le premier terme ne sâappliquerait quâà un jugement provisoire, concernant un acte spécial et qui serait un acompte, en quelque sorte, pour le jugement définitifâ¯; celui-ci seul sâétendrait à toute la vieâ¯; le second terme, justifier, se rapporterait à ce jugement suprême.
Quoi quâil en soit, le passage Genèse 15.6 est, aux yeux de lâauteur, une prophétie, qui a été accomplie par lâépreuve rapportée Genèse 22.
Le titre dâami de Dieu nâest pas donné à Abraham dans la Genèseâ¯; mais on trouve dans la prière de Josaphat (2 Chroniques 20.7) et dans Ãsaïe 41.8 des expressions dâoù est provenue cette qualification du patriarche, devenue courante chez les Juifs et chez les Arabes.
Lâexemple dâAbraham (Genèse 15.6) est invoqué par Paul (Romains 4.3â¯; Galates 3.6) pour démontrer la thèse en apparence opposée de la justification par la foi sans les Åuvres de la loi. On ne saurait cependant donner ce fait pour une preuve que Jacques ait connu les épîtres aux Galates et aux Romains et ait eu lâintention de contredire lâapôtre des gentils (voir lâIntroduction et la note suivante).
Verset 24
Cette conclusion, prise dans un sens absolu et séparée du contexte, serait en pleine contradiction avec lâenseignement de Paul, spécialement avec Romains 3.20â¯; Romains 3.28â¯; Galates 2.16.
Mais il faut remarquer dâabord que Jacques, à son point de vue, nie que lâhomme soit justifié par la foi seulement câest-à -dire par une foi sans Åuvres. Ensuite, il est de toute évidence que Jacques et Paul entendent, soit par la foi, soit par les Åuvres, des choses tout à fait différentes.
Les Åuvres auxquelles Paul dénie le pouvoir de justifier le pécheur sont les efforts par lesquels lâhomme cherche à se sauver sans lâaide de Dieu, Jacques, au contraire, parle dâÅuvres qui sont la manifestation, le fruit de la foi et de lâamour. Dâun autre côté, la foi, à laquelle Paul attribue la justification du pécheur devant Dieu, est un principe vivant de confiance, dâobéissance, qui a toujours pour dernière fin la sanctification de la vie toute entière.
Jacques, au contraire, combat sous le nom de foi une connaissance stérile, la simple croyance à lâexistence de Dieu (verset 14, noteâ¯; verset 19, noteâ¯; verset 26).
Or, il est bien évident quâen attribuant la justification aux Åuvres, Jacques la fait remonter à la même source que Paul, puisque, selon lui, ces Åuvres sont la manifestation de la foi qui «â¯agit avec ellesâ¯Â» (verset 22).
Verset 25
Lâauteur de lâépître aux Hébreux (Hébreux 11.31) cite lâaction de Rahab comme une preuve de sa foi.
Jacques y voit, comme dans lâexemple dâAbraham (verset 21 et suivants), une preuve que cette foi se manifesta, se justifia par une Åuvre que Rahab accomplit courageusement, au péril de sa vie.
Ces deux appréciations, très différentes au premier abord, sont vraies lâune et lâautre, chacune à son point de vue (comparer verset 24, note).
Verset 26
Grecâ¯: Le corps sans esprit ou souffle (Genèse 2.7â¯; Matthieu 27.50).
La comparaison porte sur lâabsence du souffle et lâabsence dâÅuvres, lâune et lâautre signes de mort.
On ne saurait donc attribuer à lâauteur lâidée que les Åuvres soient lââme de la foi. Il a voulu établir seulement que les Åuvres prouvent que la foi est vivante, comme le souffle montre que le corps nâest pas un cadavre.
Cela est conforme à tous les enseignements de lâÃcritureâ¯: