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Sunday, December 22nd, 2024
the Fourth Week of Advent
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Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 10". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/hebrews-10.html.
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 10". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-39
Verset 1
Les institutions de l’ancienne Alliance n’avaient qu’une ombre des biens à venir, le Nouveau Testament en offre en Christ la réalité.
Telle est évidemment la pensée de l’auteur, qu’il a déjà exprimée à plusieurs reprises (Hébreux 8.5 ; Hébreux 9.9 ; Hébreux 9.13-14 ; Hébreux 9.23) et qu’il tenait à rappeler encore avant de montrer comment et pourquoi l’œuvre du Sauveur est la réalité des biens célestes.
On aurait donc pu attendre qu’à l’ombre il opposerait le corps, comme Paul le fait dans Colossiens 2.17. Mais il emploie, comme second terme de l’antithèse, une expression qui offre quelque difficulté : l’image même des choses ; ce qui ne veut pas dire que l’ancienne Alliance avec ses sacrifices ne fût que l’image d’une image et que la réalité des choses n’ait pas paru en Christ.
Mais, de même que Christ lui-même est appelé l’image du Père (Hébreux 1.3 ; Colossiens 1.15), bien qu’il en soit la révélation aussi réelle et aussi complète que nous pouvons la concevoir ici-bas, de même toute son œuvre et en particulier son sacrifice, peut être aussi nommé une image des choses, des biens à venir. En effet, quoique les réalisant parfaitement, il n’en est encore pour nous qu’une révélation telle que nous pouvons la saisir, la pleine possession étant réservée à notre avenir éternel.
La liberté qu’a prise Luther de rendre cette expression par « l’essence des choses » est donc fondée, quoique le mot image soit plus rigoureusement juste.
Une explication un peu différente, qu’on a proposée de ces termes, est peut-être plus simple. L’auteur entendrait par biens à venir, l’expiation des péchés accomplie par Jésus et le pardon, la sanctification, le perfectionnement qui en découlent pour le croyant de la nouvelle Alliance. Ces biens étaient à venir pour ceux qui vivaient sous l’ancienne Alliance. La loi n’en offrait qu’une ombre, c’est-à-dire une silhouette indistincte qui ne permettait guère de deviner comment s’accomplirait cette rédemption.
L’Évangile, au contraire, en retraçant la vie et la mort du Rédempteur, nous offre l’image même des choses, l’exacte représentation des faits sur lesquels repose notre salut ; il nous permet de les connaître entièrement et d’en éprouver tous les effets.
Il s’agit ici du sacrifice annuel, offert dans le lieu très saint au grand jour des expiations (Hébreux 9.7). L’auteur y revient sans cesse dans cette épître, parce que ce sacrifice exprimait le mieux l’idée de tous les autres et était le symbole le plus complet du sacrifice de Golgotha.
Voir sur ce mot rendre parfait (grec consommer) Hébreux 5.9, note.
Ceux qu’y prennent part, grec ceux qui s’approchent, sont ceux qui viennent à l’autel et par là, à Dieu, au moyen de leurs sacrifices.
Verset 3
La conscience ne peut être purifiée que lorsque l’homme a l’assurance que ses péchés ne le séparent plus de Dieu, lorsqu’il est pleinement réconcilié avec lui.
Or, c’est là ce que les sacrifices cérémoniels ne pouvaient opérer par eux-mêmes (Hébreux 10.1-4 ; Hébreux 9.14, note) ; autrement, si ceux qui les présentent étaient une fois purifiés, on aurait cessé de les offrir ; mais bien au contraire, ils étaient chaque année une commémoration des péchés et de la redoutable vérité que le péché mérite la mort. Ils devaient donc faire soupirer les âmes sérieuses après le pardon par la rédemption véritable.
On pourrait objecter à ce raisonnement (Hébreux 10.2) que même si les sacrifices cérémonials avaient pu rendre parfaits ceux qui les offraient, il aurait pourtant fallu recourir toujours de nouveau à ce moyen de réconciliation, puisqu’il y avait toujours de nouveaux péchés à expier. Oui, mais cela encore montre l’entière insuffisance de ces sacrifices.
Le péché, dans sa nature, pris à sa racine, est un : il est un état de révolte de la volonté humaine contre Dieu ; les péchés d’action ne sont que les manifestations diverses de ce péché unique. Or, il fallait que ce péché initial fût expié et vaincu, pour que les autres péchés, dont il était la source, pussent être pardonnés et détruits. Tant que cela n’avait pas lieu, les sacrifices, loin d’ôter ces péchés, ne faisaient que rappeler leur présence et leur culpabilité (Hébreux 10.3).
Verset 4
L’auteur, comme conclusion de ce qui précède et pour préparer ce qui va suivre, exprime encore une fois, sans autre preuve, cette vérité évidente par elle-même et qui ressort du contraste des termes : le sang de taureaux et de boucs ! et ôter les péchés !
Où serait le lien de causalité entre ces deux choses ? Le péché est dans la volonté humaine, c’est là qu’il devait être guéri, or, l’auteur va présenter Celui qui peut le guérir (Hébreux 10.5-7).
Verset 5
Qui ? Dans le Psaume qui va être cité, c’est David, dans l’application qu’en fait notre auteur, c’est Christ. Christ dit ces paroles en entrant dans le monde, par où les uns entendent son incarnation (1 Timothée 1.15), d’autres, avec moins de vraisemblance, le moment où il entra dans son ministère.
Notre auteur veut simplement exprimer par sa citation le but pour lequel Christ est venu dans le monde : se dévouer par le sacrifice de lui-même.
Verset 7
Christ, le vrai sacrificateur de lui-même, est opposé à tous les sacrifices. Dans le Psaume cité (Psaumes 40.7-9), parle un homme qui s’offre librement à Dieu pour faire la volonté de Dieu : Voici, je viens !
Le psalmiste lui-même reconnaît l’insuffisance de tous les sacrifices pour le péché : Tu n’y prends point plaisir, dit-il à Dieu, lorsqu’ils ne sont qu’un acte cérémoniel ; ce que tu veux, c’est l’obéissance et c’est pourquoi « tu m’as ouvert les oreilles », tu m’as rendu attentif et obéissant (comparer Ésaïe 50.5, où ces mots ont le même sens).
D’autres traduisent : « tu m’as percé les oreilles » et voient dans ces mots une allusion à l’usage de percer l’oreille à l’esclave qui voulait, lieu d’accepter sa liberté, se consacrer pour toujours à son maître (Exode 21.5-6).
Le psalmiste en conclut qu’il doit consacrer à Dieu sa vie dans une sainte obéissance : Alors j’ai dit, voici je viens, je viens moi-même et non en mettant des victimes à ma place, car c’est là ce que tu requiers en ta loi ; dans le rouleau du livre, c’est-à-dire dans la loi écrite sur des bandes de parchemin enroulées sur une baguette (le terme grec désigne proprement le bouton qui terminait cette baguette et, par extension, le rouleau entier), il est écrit pour moi « il m’est prescrit », ou, comme l’entend ici notre auteur en appliquant la parole au Messie, il est écrit de moi, il est annoncé que tels seraient mon obéissance et mon dévouement, « mon Dieu, j’ai pris plaisir à faire ta volonté et ta loi est au dedans de mes entrailles ».
Cette vue toute spirituelle du sacrifice était celle des hommes éclairés de l’Ancien Testament (comparer Psaumes 50.7-15 ; Psaumes 51.18 et suivants ; Ésaïe 1.11 ; Jérémie 6.20 ; Jérémie 7.21-23 ; Osée 6.6 ; Amos 5.21 et suivants ; Michée 6.6-8 ; 1 Samuel 15.22).
Mais de la part du psalmiste, comme de tout pécheur, le sacrifice de soi-même à Dieu est imparfait, entaché de souillures qui le rendent inacceptable aux yeux de Dieu et font qu’il ne peut s’effectuer complètement. Il devait être parfaitement accompli par un représentant de notre humanité, qui pratiquât toute la loi de Dieu et lui offrit le sacrifice entier de sa volonté.
Christ a réalisé cette obéissance sans défaut : c’est pour cela qu’il est entré dans le monde, dans sa bouche l’éternel principe moral, exprimé par le Psaume, a son entière vérité. Dès lors encore, ce principe peut devenir aussi une vérité pour tous ceux qui deviennent un avec Jésus-Christ par une foi vivante.
La traduction grecque des Septante dont se servait l’auteur, au lieu des mots du Psaume : « Tu m’as ouvert les oreilles », porte ceux-ci : Tu m’as formé un corps.
Que ce soit le texte original des Septante, ou que ce soit une variante qui doive son origine à une faute de copiste (les critiques sont divisés sur cette question, parce qu’en effet quelques anciens manuscrits des Septante portent : « Tu m’as formé les oreilles »), notre auteur cite ici comme toujours la version qu’il avait sous les yeux, sans en corriger les fautes d’après l’hébreu (voir l’Introduction).
Calvin remarque à ce sujet :
Verset 9
Les versets Hébreux 10.8 ; Hébreux 10.9 répètent, en l’abrégeant et en l’expliquant, la citation renfermée à Hébreux 10.5-7.
Le grand fait que proclament les paroles divines est si important aux yeux de l’auteur, qu’il éprouve le besoin d’y insister pour arriver à cette conclusion : il abolit le premier, c’est-à-dire les sacrifices et les offrandes et il établit le second, savoir son propre sacrifice (Hébreux 10.10), auquel l’écriture donne ici, comme partout, le caractère d’une parfaite obéissance (comparer Philippiens 2.8, note).
Verset 10
La cause efficiente qui nous sanctifie, nous purifie du péché lui-même et de toutes ses suites, c’est la volonté de Dieu (Hébreux 10.9) parfaitement accomplie par Jésus-Christ.
Mais le point culminant de cet accomplissement, le comble de l’obéissance du Sauveur, c’est l’offrande de son corps, son sacrifice sur la croix. Ce n’est pas pour lui-même, en effet, que Jésus-Christ accomplit ainsi la volonté de Dieu ; il était venu dans le monde afin de l’accomplir au sein de notre humanité rebelle et pour notre humanité.
Chaque individu de cette humanité qui s’unit à Christ par une foi vivante devient par là même participant des fruits de cette obéissance, comme s’il l’avait lui-même offerte à Dieu. Bien plus, il entre réellement dans cette obéissance en se consacrant à Dieu en Jésus-Christ. Membre du corps de Christ, il passe partout où a passé son Chef, pour parvenir là où il est. Aussi l’auteur dit il littéralement : « c’est dans cette volonté que nous sommes sanctifiés ».
Rien de plus remarquable que l’insistance avec laquelle notre épître revient sur ce sacrifice unique du Sauveur, afin d’en bien établir la parfaite suffisance et d’exclure à jamais tout autre sacrifice pour le péché (Hébreux 10.12-14 ; Hébreux 7.27 ; Hébreux 9.12 ; Hébreux 9.25-26 ; Hébreux 9.28, note).
Verset 11
Comparer Hébreux 10.1-4 ; Hébreux 9.9 ; Hébreux 9.10.
Le verbe traduit par ôter le péché est composé d’une préposition qui lui donne le sens d’enlever complètement.
Au lieu de sacrificateur, A, C, portent souverain sacrificateur.
Se tient debout : à Hébreux 10.12, il est dit du Christ qu’il s’est assis pour toujours.
Verset 12
Comparer Hébreux 4.14, note ; Hébreux 9.12-24 ; Hébreux 1.3 ; Hébreux 8.1.
Verset 13
Christ a tout accompli, son œuvre de médiateur (Hébreux 10.12) est achevée ; il attend (Jacques 5.7), laissant Dieu agir jusqu’à ce que tous ses ennemis soient mis sous ses pieds.
L’auteur annonce ce dernier triomphe dans les termes du Psaumes 110.1 (comparer Hébreux 1.13).
Verset 14
Comparer sur cette oblation unique Hébreux 10.12, note et les passages cités ; sur notre sanctification par le sacrifice du Sauveur, Hébreux 10.10, 1re note ; sur le mot amener à la perfection, consommer, Hébreux 5.9, note.
Verset 17
L’auteur a déjà cité ces paroles de Jérémie 8.8-12 pour en montrer l’accomplissement complet dans la nouvelle Alliance.
Mais ici, il en appelle aux paroles du prophète, comme à un témoignage du Saint-Esprit (Hébreux 10.15), pour prouver que la rémission des péchés est assurée par le sacrifice de Jésus-Christ et en conclure l’abolition des sacrifices (Hébreux 10.18).
Les mots : le Seigneur dit (Hébreux 10.16) font partie du texte cité (Jérémie 31.33, comparez Hébreux 8.10).
Aussi plusieurs, pour faire suite aux mots de Hébreux 10.15 : après avoir dit, sous-entendent-ils au commencement de Hébreux 10.17 : il ajoute.
L’ensemble de la citation est dès lors comme suit : « Car après avoir dit : Voici l’alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur ; je mettrai mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur entendement », il ajoute : « et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités ». Cette dernière proposition est ainsi mise en relief, ce qui est conforme au but de la citation (comparer Hébreux 10.11 ; Hébreux 10.14).
Mais notre auteur écrit avec trop de soin pour avoir omis les mots : « il ajoute », qui étaient nécessaires pour répondre à l’expression de Hébreux 10.15 : après avoir dit. Il est donc plus probable qu’il a pris à son compte les termes de la citation : le Seigneur dit et que c’est par eux qu’il achève sa phrase.
Verset 18
Grec : Rémission de ceux-ci, c’est-à-dire « des péchés et des iniquités » (Hébreux 10.17).
Voilà où l’auteur voulait en venir en insistant sur le sacrifice unique du Sauveur (Hébreux 10.12, note). Ce sacrifice étant parfaitement suffisant pour l’expiation et le pardon du péché, il ne peut plus être question d’autres sacrifices.
L’auteur voulait ainsi convaincre ses lecteurs hébreux qu’ils avaient tout en Christ et en son œuvre et qu’ils n’avaient point à regretter les institutions mosaïques et leurs sacrifices. Sa démonstration, qui remplit Hébreux 8 ; Hébreux 9 et Hébreux 10, est complète, très concluante et propre à confondre l’erreur qui consiste à nier la nécessité du sacrifice de Jésus, la valeur expiatoire de sa mort.
Enfin, il ressort de son enseignement que l’Église romaine est retournée au point de vue de l’Ancien Testament en instituant le sacrifice sans cesse répété de la messe. Elle s’est mise en opposition directe avec les paroles les plus claires de notre épître, elle laisse croire que le sacrifice offert une seule fois en Golgotha ne suffit pas pour assurer le salut des pécheurs ; elle nie la grande vérité que tous les péchés ne sont dans leur source qu’un seul péché (Hébreux 10.3, note) et que ce péché a été expié et détruit par la croix de Christ.
Et comme dans cette erreur l’homme n’acquiert aucune connaissance profonde du péché, il ne parvient point non plus à la justification par la foi, ni à une sanctification véritable de tout son être ; mais, captif, sous ce nouveau judaïsme, il se sent poussé, par l’inquiétude et le trouble où le jette chaque faute isolée, vers l’institution sacerdotale qui offre à Dieu un sacrifice imaginaire, comme si le vrai sacrifice d’expiation n’avait jamais eu lieu. Cette erreur est toute semblable à celle que l’auteur combat ici chez ses lecteurs et il n’est aucun de ses arguments qui n’en soit la plus évidente condamnation.
Verset 19
Exhortation
Puisque nous avons libre accès auprès de Dieu par Christ, chemin nouveau et vivant, approchons-nous, sincères, croyants, purifiés. Retenons fermement notre espérance, comptant sur la fidélité de Dieu. Excitons-nous réciproquement à la charité ; n’abandonnons pas notre assemblée ; exhortons-nous dans la pensée du prochain avènement de Christ (19-28).
Avertissement
Le grand motif de veiller ainsi les uns sur les autres, c’est qu’une rechute volontaire, après que nous avons accepté le salut, ne peut être expiée, mais nous livre au châtiment dernier. Celui qui a transgressé la loi de Moïse est mis à mort sur la déposition de deux ou trois témoins ; quel châtiment ne mérite pas celui qui méprise le Fils de Dieu, le sang qui l’a sanctifié, l’Esprit de grâce ? À Dieu appartient la vengeance ; il jugera son peuple. C’est chose terrible que de tomber entre ses mains ! (26-31).
Encouragement
L’auteur invite ses lecteurs à se souvenir des débuts de leur carrière de chrétiens, des souffrances qu’ils ont endurées en étant persécutés ou en prenant part aux épreuves de leurs frères, de leur compassion pour les prisonniers, de la joie avec laquelle ils ont sacrifié leurs biens temporels en vue des biens éternels. Qu’ils n’abandonnent donc pas leur assurance, qui sera récompensée ! Car ils ont besoin de persévérance pour obtenir ce qui leur est promis. Le retour du Seigneur est tout proche. Le juste vivra par la foi, mais s’il se retire, il encourra le déplaisir de Dieu. Mais nous ne sommes pas de ceux qui se perdent en reculant, mais de ceux qui gardent la foi pour sauver leurs âmes (32-39).
Demeurez fermes dans la foi (19-39)
L’auteur aborde la conclusion pratique de tout ce qui précède. Christ a tout accompli pour l’homme pécheur. Que reste-t-il à faire à ce dernier ? C’est ce que l’auteur va exposer (Hébreux 10.19-39).
Cette nouvelle exhortation qui couronne le grand développement didactique sur la souveraine sacrificature de Christ, forme le pendant exact du discours qui avait introduit cet enseignement (Hébreux 5.11 à Hébreux 6.20).
L’ordre des pensées est le même : exhortation destinée à stimuler le zèle, avertissement contre le danger de déchoir de la foi, paroles d’encouragement.
Verset 20
Le sacrifice du Sauveur donne au croyant une ferme assurance (grec) pour l’entrée dans les lieux saints, c’est-à-dire dans la communion immédiate de Dieu, dont l’excluait auparavant le sentiment de son péché et de sa culpabilité.
Cette entrée, l’auteur la nomme un chemin nouveau et vivant que Jésus nous a inauguré au travers du voile, en pénétrant lui-même dans le saint des saints par l’efficace de son propre sang (comparer Hébreux 4.14, note ; Hébreux 7.25, note).
Le chemin est nouveau, puisque nul auparavant ne pouvait entrer dans le lieu très saint, il est vivant, parce qu’il ne consiste pas en symboles extérieurs en cérémonies froides et mortes, mais en un rapport tout spirituel, en une communion intime avec Celui qui est vivant et dont le sacrifice est la source même de la vie : réconciliés avec Dieu par lui, nous pouvons nous approcher avec la filiale confiance de ses enfants.
L’auteur fait encore un autre rapprochement très remarquable : il considère le voile comme la propre chair de Jésus-Christ (comparer Hébreux 9.8, note). La chair, par où l’Écriture entend la nature humaine déchue (Romains 1.3, note), était, en effet, la barrière qui nous séparait de la communion avec Dieu.
Christ, devenu par son incarnation (Hébreux 2.14 ; Hébreux 2.10.5) chair de notre chair, en passant par la mort, en étant « vivifié en Esprit » (1 Pierre 3.18), a déchiré ce voile. Il a rendu possible l’accès à la communion de Dieu pour tous ceux qui, unis avec lui, le suivent dans cette voie de la mort du vieil homme et de la vie nouvelle (Hébreux 10.10). Un fait symbolique indiqua cette profonde vérité au moment même de la mort du Sauveur (Matthieu 27.51 ; Marc 15.38).
Verset 21
C’est-à-dire, d’après Hébreux 3.6, le temple spirituel, l’Église du Dieu vivant (Éphésiens 2.22 ; 1 Pierre 2.5).
Verset 22
L’auteur décrit les dispositions que doivent avoir ceux qui s’approchent de Dieu : un cœur (siège des affections morales) sincère (grec), véritable, tel qu’il doit être (comparez, pour le sens de ce mot, Hébreux 8.2 ; Hébreux 9.24), une pleine certitude de foi, la conviction personnelle que l’œuvre de Christ est efficace et suffisante pour nous ouvrir l’accès auprès de Dieu ; ayant les cœurs purifiés (grec), arrosés, aspergés, comme le peuple l’était, avec le sang des sacrifices (Hébreux 9.19 ; Lévitique 8.30) ; en d’autres termes et sans figure, des cœurs qui se sont appropriés l’œuvre rédemptrice de Christ et sont délivrés par elle d’une mauvaise conscience (Hébreux 10.2) c’est-à-dire du sentiment du péché et de la culpabilité.
Enfin, les mots : le corps lavé d’une eau pure font allusion à la fois aux ablutions de l’ancienne Alliance (Lévitique 8.6 ; Lévitique 16.4) et au baptême de la nouvelle, symboles de pardon, de régénération et de sanctification (Ézéchiel 36.25, Éphésiens 5.26).
Le pardon et la réconciliation par le sang de Christ, puis la régénération et la sanctification par le Saint-Esprit sont deux choses inséparables, mais distinctes.
Verset 23
On a proposé de ponctuer : Et le corps lavé d’une eau pure, retenons la profession.
L’auteur ferait allusion au baptême et inviterait ses lecteurs à demeurer fidèles à la foi qu’ils ont alors professée.
Le mot de confession ou profession se retrouve en Hébreux 4.14 dans un sens un peu différent.
Ici la profession de l’espérance signifie la ferme attente de la résurrection, de la vie éternelle, qui se fonde à la fois sur ce qui précède (Hébreux 10.21-23) et sur ce qui suit, savoir la fidélité du Dieu qui a fait les promesses.
Comparer Hébreux 4.1-11 ; Hébreux 8.6 ; Hébreux 9.15 ; 1 Corinthiens 1.9 ; 1 Corinthiens 10.13 ; 1 Thessaloniciens 5.24 ; 2 Thessaloniciens 3.3.
Verset 24
Grec : Pour une excitation à amour et à bonnes œuvres.
Dans la communion fraternelle des chrétiens, si elle est véritable, chacun doit avoir à cœur le salut des autres comme son propre salut. Son but n’est pas de jouir de relations agréables, qui ne seraient qu’une autre mondanité, mais de voir progresser ses frères dans la charité et les bonnes œuvres qui en découlent comme de leur source (Hébreux 3.12, suivants ; Hébreux 12.12 et suivants)
Verset 25
Grec : Le rassemblement de nous-mêmes.
Ces chrétiens convertis du judaïsme, tout en assistant encore aux solennités du culte juif, avaient entre eux des réunions particulières, qui leur étaient bien nécessaires pour s’affermir dans la foi, s’édifier, « se considérer les uns les autres » (Hébreux 10.24), s’exhorter (Hébreux 10.26 ; comparez Hébreux 3.13). C’était, aux yeux de l’auteur, un mauvais signe quand des chrétiens abandonnaient leur assemblée pour se contenter du culte du temple ou de la synagogue et il n’est pas étonnant qu’il fasse suivre cette exhortation de la redoutable déclaration qui se lit Hébreux 10.26 et suivants.
Le jour du retour de Christ. Quel motif donne à cette exhortation la pensée de ce jour par excellence, ainsi nommé sans autre désignation ! (comparer 1 Corinthiens 3.13 ; 1 Thessaloniciens 5.4)
La vie du chrétien ici bas doit être une attente continuelle de ce grand jour des décisions. Il est probable qu’au moment où notre auteur écrivait, les signes avant-coureurs de la guerre qui devait aboutir à la destruction de Jérusalem se montraient déjà de toutes parts. Or celle-ci était présentée, dans les derniers discours de Jésus, comme l’image et le prélude du jugement définitif (Matthieu 24).
Quant à cette attente du retour de Christ, qui occupa d’une manière si salutaire l’esprit des apôtres et des premiers chrétiens, voir 1 Thessaloniciens 4.15, 2e note.
Verset 27
Pécher volontairement (expression choisie par antithèse à Lévitique 4.2) ne signifie point ici commettre un acte isolé contraire à la loi de Dieu.
Ainsi que le contexte le prouve évidemment l’auteur entend par ce mot une révolte persistante, une rechute totale et définitive, un abandon de la vérité évangélique, d’abord reconnue et admise. Et c’est contre ce péché-là qu’il prononce ces paroles sévères : il ne reste plus de sacrifice pour les péchés.
Le pécheur, n’ayant plus aucun moyen de réconciliation avec Dieu, se trouve seul en présence de la colère divine. Il en est réduit à (grec) une attente d’une sorte terrible, effrayante, d’un jugement ; il est réservé à l’ardeur du feu qui doit dévorer les adversaires (grec les opposants). Comparer Ésaïe 26.11.
C’est qu’il est beaucoup plus coupable que si jamais il n’avait reçu la connaissance de la vérité (1 Timothée 2.4 ; 2 Timothée 2.25 ; Jean 15.22).
Le verset Hébreux 10.29 en indique la raison.
Quant à savoir jusqu’à quel point le croyant peut ainsi déchoir de la grâce, voir ce qui a été dit à Hébreux 6.6. Quoi qu’il en soit, l’auteur ne traite point la question théoriquement, il ne se livre à aucune spéculation théologique ; mais prenant les faits tels qu’ils se présentent à lui, voyant des chrétiens ébranlés dans leur foi, en danger d’abandonner l’Évangile, il en appelle à leur conscience et leur présente leur responsabilité ; et c’est ce qu’il y a toujours lieu de faire en un cas pareil.
Verset 29
Ce raisonnement est concluant. Le langage de l’auteur trahit une sainte indignation, une secrète terreur : Quelqu un ayant violé (grec annulé, supprimé par ses actes) la loi divine donnée par Moïse est mis à mort sans miséricorde ; son crime équivaut au rejet de toute la loi, à une apostasie ; aussi sera-t-il condamné et exécuté sur la déposition de deux ou de trois témoins (allusion à Deutéronome 17.2-7) : combien n’est il pas plus coupable, celui qui rejette infiniment plus que la loi !
Fouler aux pieds le Fils de Dieu, c’est un acte public de mépris et de haine (Matthieu 5.13 ; Matthieu 5.7).
Tenir pour profane le sang de l’Alliance (Marc 14.24), c’est méconnaître la sainteté divine du sacrifice de Christ, après avoir vu clairement que l’on pouvait être sanctifié par ce moyen et même avoir éprouvé, jusqu’à un certain point, la puissance de sanctification qui réside en lui ; c’est assimiler la mort de Christ à celle de tout homme pécheur et même à celle d’un blasphémateur justement condamné pour s’être dit le Fils de Dieu, puisque ce fut là le motif de sa condamnation et que c’est sa divinité qui donne à son sacrifice son efficace sanctifiante.
Outrager l’Esprit de la grâce, c’est s’endurcir contre l’action de cet Esprit de Dieu (Hébreux 6.4), qui nous approprie le sacrifice du Sauveur et qui est le moyen puissant de la grâce (Hébreux 4.16) divine. C’est ce que Paul appelle « attrister, éteindre l’Esprit » (Éphésiens 4.30 ; 1 Thessaloniciens 5.19).
Et cette résistance peut aller, selon le degré de lumière et d’expérience personnelle, jusqu’au péché que Jésus-Christ nomme « le péché contre le Saint-Esprit » (Matthieu 12.32 Comparer 1 Jean 5.16 ; 1 Jean 5.17).
La culpabilité d’une telle conduite dépasse celle du rejet de la loi de Moïse, dans la mesure où le Fils de Dieu est plus grand que Moïse et l’Esprit de la grâce plus efficace que la Loi pour garder du mal et sanctifier.
Verset 30
Deutéronome 32.35, comparez Romains 12.19. Cette citation est conforme à l’hébreu.
Les mots : dit le Seigneur, qui se lisent dans A, majuscules, versions, sont probablement introduits d’après Romains 12.19, où se trouvent les mêmes paroles.
Exceptionnellement, l’auteur ne cite pas d’après les Septante, qui traduisent : « Au jour de la vengeance, je rétribuerai ». La citation est conforme à celle que Paul fait de ce passage dans Romains 12.19.
Plusieurs critiques en concluent que notre auteur connaissait l’épître aux Romains : mais il se peut aussi qu’il fût d’usage de citer sous cette forme la parole du Deutéronome.
Verset 31
Deutéronome 32.36 ; Psaumes 135.14.
Lorsqu’après avoir repoussé sa grâce, le pécheur n’a plus à attendre que sa colère, qui est « un feu consumant ».
L’expression tomber entre les mains du Seigneur se retrouve dans 2 Samuel 24.14 ; 1 Chroniques 21.13.
Sur l’épithète : Dieu vivant, comparez Hébreux 3.12.
Verset 33
Grec : Étant devenus compagnons (ou participants) de ceux qui se conduisent ainsi.
Cette dernière expression s’explique par le fait que les opprobres et les tribulations que les chrétiens enduraient étaient toujours un fruit de leur conduite, de l’attitude qu’ils prenaient.
Comparer sur l’expression figurée, être exposé en spectacle, 1 Corinthiens 4.9, 2e note.
Verset 34
Matthieu 6.20 ; Matthieu 6.19.21.
Il y a dans ce verset diverses variantes.
Les deux expressions soulignées sont inauthentiques ; mais la belle pensée de l’auteur reste la même et cette pensée est de Jésus-Christ (Matthieu 6.19-21), ainsi que celle du bonheur qu’il y a à souffrir des opprobres et des afflictions pour la justice (Matthieu 5.10-12).
Verset 36
Grec : la promesse. Les faits sur lesquels l’auteur fonde (donc) son exhortation et qu’il rappelle à la mémoire de ses lecteurs (Hébreux 10.32-34), ne nous sont pas connus, mais on voit dès l’abord combien ce genre d’encouragement à la persévérance repose sur une profonde connaissance du cœur humain.
Toute cause pour laquelle nous avons souffert nous est chère par cela même et l’expérience passée de la grâce de Dieu est très propre à raffermir une foi chancelante, puisqu’elle est la démonstration vivante et personnelle que cette foi n’était point une illusion.
L’auteur trouvait donc dans les souvenirs de ses lecteurs un motif d’une grande force pour les encourager à ne point rejeter loin d’eux, comme étant de peu de valeur, l’assurance qu’ils puisaient dans leur foi en Jésus, médiateur de la nouvelle Alliance (Hébreux 10.19), mais à faire preuve de cette persévérance qui devait leur permettre de remporter la grande récompense promise (Hébreux 3.6 ; Hébreux 6.12 ; 1 Pierre 5.4 ; Luc 21.19 ; Matthieu 5.12).
Verset 37
Le commencement de la citation est emprunté à Ésaïe 26.20, où se lit, dans les Septante, la même expression que nous traduisons un peu, un peu de temps ; le reste est tiré de Habakuk 2.3, d’après les Septante, qui donnent à ce passage un sens différent de l’hébreu ; dans leur version, c’est Dieu qui est attendu et qui doit venir.
Notre auteur applique le passage directement au Messie, en ajoutant au texte des Septante l’article : « Celui qui doit venir ».
Cette pensée : « le temps est court », est éminemment propre à encourager les chrétiens au sein des combats et de la souffrance (comparer Hébreux 10.25, 2e note et 1 Pierre 1.6).
Verset 38
Habakuk 2.4 ; comparez Romains 1.17, 4e note.
Cette citation aussi est différente de l’hébreu, mais conforme aux Septante. Notre auteur en intervertit les deux parties, cet ordre étant plus convenable à sa pensée : vivre par la foi, ou se retirer et périr !
Le texte présente des variantes.
Verset 39
Grec : Nous ne sommes pas de la retraite en perdition, mais de la foi en acquisition d’âme.
Il n’y a de salut de l’âme que par la foi et une foi qui persévère jusqu’à la fin (Matthieu 24.13). Mais aussi c’est cette foi qui nous apprend que tout perdre pour sauver son âme est un vrai gain (Matthieu 10.39).
Malgré la sévérité avec laquelle l’auteur a parlé dans ce qui précède, il exprime par ces derniers mots l’espoir que ses lecteurs, auxquels il s’associe fraternellement (nous), seront du nombre de ceux qui font l’acquisition de l’âme (1 Thessaloniciens 5.9 ; comparez Luc 17.33), c’est-à-dire de la vie éternelle, en persévérant jusqu’à la fin (Luc 21.19).