Lectionary Calendar
Thursday, November 21st, 2024
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
the Week of Proper 28 / Ordinary 33
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
For 10¢ a day you can enjoy StudyLight.org ads
free while helping to build churches and support pastors in Uganda.
Click here to learn more!
free while helping to build churches and support pastors in Uganda.
Click here to learn more!
Bible Commentaries
La Bible Annotée de Neuchâtel La Bible Annotée de Neuchâtel
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 11". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/commentaries/fre/neu/hebrews-11.html.
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 11". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://www.studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-40
Plan du commentaire biblique de Hébreux 11
Un caractère de la foi
Elle est une assurance de ce que nous espérons, une démonstration de faits que nous ne voyons pas (1).
Valeur de la foi
Elle a procuré aux anciens le sentiment d’être agréables à Dieu (2).
Un premier fruit de la foi
Par elle, nous savons que le monde a été tiré du néant par une parole de Dieu (3).
Abel, approuvé de Dieu
Sa foi lui permit d’offrir un sacrifice que Dieu accueillit ; grâce à elle, il fut déclaré juste ; par elle, il parle encore (4).
Enoch, exempté de la mort
Sa foi lui valut d’être transporté au ciel, car elle le rendit agréable à Dieu. Celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent (5, 6).
Noé divinement averti
Noé, instruit de l’avenir, bâtit l’arche, sauva sa famille et condamna le monde. Il hérita de la justice qui est selon la foi (7).
La foi, sa nature et ses effets, exemples des temps primitifs
Verset 1
La foi (chapitres 11 à 13)
Versets 1 à 7 — La foi, sa nature et ses effets, exemples des temps primitifs
La foi a été la vie même de tous les hommes qui, dès ici-bas, furent en communication avec l’invisible.
L’auteur vient de citer la parole du prophète : « le juste vivra par la foi. ; » (Hébreux 10.38) il a ajouté : (Hébreux 10.39) « Pour nous, nous ne sommes point de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauver leur âme ». Pénétré de la puissance de la foi, il éprouve le besoin de montrer cette puissance à ses lecteurs par des exemples empruntés à l’histoire de leur peuple. Rien n’est plus persuasif que les faits. Il pourra paraître, au premier abord, que la foi des croyants de l’ancienne Alliance, dont l’auteur parle dans notre chapitre, n’est pas, comme celle des chrétiens dans le chapitre précèdent (Hébreux 11.22 ; Hébreux 11.35-39), la foi qui justifie et sauve le pécheur, en lui appropriant les mérites du Sauveur.
Dans notre chapitre il s’agit plutôt d’une vue de l’âme qui, s’élevant au-dessus du présent, contemple l’invisible, s’en empare et y puise la force de tout sacrifier au sein des dangers et des souffrances. Sans doute, cette observation est fondée ; mais il ne faut pas perdre de vue que dans sa nature intime, dans son action sur le cœur de l’homme, la foi est la même chez les croyants des deux alliances : elle s’empare avec puissance de tout leur être, détermine leur volonté, pénètre leurs affections, décide de leur vie, les pousse à faire le sacrifice d’eux-mêmes. Il ne reste donc de différence que dans l’objet de leur foi. Mais, même à cet égard, il ne faut pas oublier que les révélations de Dieu à l’humanité forment, dès l’origine, un tout indissoluble.
Ainsi, dans chaque promesse, même temporelle, de Dieu à son peuple se trouvait en germe la grande promesse du salut ; chaque délivrance que ce peuple attendait par la foi était une prophétie de sa rédemption éternelle.
C’est ce que l’auteur va montrer par l’exemple d’Abraham, de Moïse, etc. ; c’est ainsi qu’il nous enseigne le vrai point de vue pour l’interprétation de l’Ancien Testament. Quelque diversité qu’il y ait dans les hommes de Dieu sous le rapport de la connaissance, selon le degré où les révélations divines étaient parvenues pour chacun d’eux, la foi, par laquelle ils se confiaient tout entiers en Dieu, était la même, en un sens dans son objet. Cet objet, c’était toujours Dieu et sa grâce, plus ou moins complètement manifestés.
La foi n’est pas seulement ni avant tout une connaissance acquise ou reçue par révélation, mais une détermination de la volonté ; on peut donc, en certaines circonstances, posséder, avec une connaissance encore faible et obscure, le sentiment le plus profond, la confiance la plus inébranlable et l’inverse.
Cependant, lorsque l’état moral de l’homme est sain, il y a toujours, entre la connaissance et la foi, action et réaction : chaque lumière nouvelle affermit la confiance et chaque acte de foi rend plus lumineuse la connaissance de la vérité. Les exemples que l’auteur va rappeler le prouveront. Aussi la foi, même dans le sens que Paul donne à ce mot, la foi justifiante, étend-elle son action à toutes les circonstances de la vie du chrétien.
Quand cet apôtre déclare à l’homme soumis aux plus terribles épreuves que « toutes choses travaillent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu », il faut, pour être bien convaincu de cet étrange paradoxe et pour « se glorifier dans les afflictions », une foi qui, dans cette application, n’est pas précisément la foi justifiante ; et pourtant ces deux genres de foi n’existent pas l’un sans l’autre.
Les objets de la foi chrétienne, les biens éternels, ne sont point encore présents, ils sont ce qu’on espère ; ils sont invisibles pour les sens, ou ce qu’on ne voit point. Or, ce qui fait la force du croyant et le rend capable de persévérer (voir Hébreux 10.39, avec lequel notre verset est intimement lié), c’est qu’il est de la nature de la foi de rendre présent l’avenir et visible l’invisible.
Pour exprimer cette pensée, l’auteur se sert de deux termes qui sont souvent mal compris, surtout lorsqu’on cherche en eux une définition de la foi, au lieu d’y voir simplement l’indication de l’un de ses caractères, que l’auteur relève pour l’encouragement de ceux qui sont en danger de succomber dans le combat.
Le premier de ces mots (grec hypostase) signifie l’acte de placer dessous, puis une base ferme, un fondement ; rien n’empêcherait de traduire : « la foi est le fondement (en nous) des choses qu’on espère ». Ce mot signifie encore la substance, l’essence, la réalité d’une chose, qui subsiste parce qu’elle est bien fondée.
Les anciens interprètes (les Pères, Bengel) se sont arrêtés à ce sens, qui se trouve dans un autre passage de notre épître où l’auteur emploie le même mot (Hébreux 1.3). Il avait été adopté dans les précédentes éditions de ce Commentaire. On peut invoquer en sa faveur les considérations suivantes : la foi met le croyant en contact vivant et intime avec son objet, elle lui en donne l’expérience, la possession anticipée, elle fait que déjà il en jouit, elle lui en assure la plénitude ; sa foi est donc bien dès à présent la substance, la réalité de ce qu’il espère.
Chrysostome a pu dire :
C’est dans le même sens qu’il est dit du croyant qu’il « goûte les puissances du siècle à venir » (Hébreux 6.5), que celui qui croit « a la vie éternelle », qu’il « est passé de la mort à la vie » (Jean 5.24 ; Jean 3.18-19 ; Jean 8.51 ; 1 Jean 3.14).
Bien que les réflexions qui précèdent soient justes en elles-mêmes et qu’elles donnent à la définition de la foi une signification profonde, il est cependant plus probable que l’auteur a pris le terme qu’il emploie dans un sens subjectif, avec l’intention de caractériser les sentiments du croyant et non la nature de l’objet que saisit la foi.
Aussi, depuis Luther, le traduit-on le plus souvent par assurance, persuasion (Rilliet), ferme attente (Segond). Ce sens, que le mot a aussi chez des auteurs profanes, est le seul admissible dans Hébreux 3.14 ; et il se trouve confirmé, dans notre passage, par le second terme employé ; celui-ci, ajouté au premier sans particule de liaison, est destiné à en préciser la signification, en indiquant de quelle nature est cette assurance et comment elle est née et entretenue.
Il doit se traduire par démonstration ; la plupart de nos versions le rendent par « conviction », mais le terme grec n’a pas ce sens ; il désigne proprement ce qui produit la conviction, une preuve, une démonstration.
Le verbe de même racine signifie dans le Nouveau Testament : créer une évidence morale. Il sert à exprimer l’action exercée par Jean-Baptiste sur Hérode (Luc 3.19), ou l’effet produit par une assemblée chrétienne sur l’incrédule qui y entre (1 Corinthiens 14.24, note). Il se lit dans les paroles de Jésus : « Qui de vous me convaincra de péché » (Jean 8.46) ? Le Saint-Esprit « convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » (Jean 16.8). On peut conclure de cet emploi du verbe, que le substantif démonstration, dans la pensée de l’auteur, désigne la foi comme le moyen de nous procurer une conviction morale et non une certitude qui repose sur le témoignage des sens, ou sur l’évidence logique ou mathématique.
Quant aux expressions qui désignent les objets de la foi : des choses (grec) qui sont espérées, des faits (grec) qui ne sont pas vus, on peut dire que la seconde précise aussi la nature des choses qu’on espère ; ce ne sont pas des choses visibles, des biens terrestres, mais les réalités célestes et éternelles. Ou bien, — et cette explication nous paraît préférable, — les deux termes désignent des objets différents : le premier : des choses qui sont espérées, se rapporte exclusivement aux biens à venir vers lesquels s’élance notre espérance ; le second : des faits qui ne sont pas vus, peut désigner des faits déjà actuels, mais invisibles, qu’embrasse notre conviction morale.
Verset 2
Grec : En elle, les anciens ont reçu témoignage, le témoignage d’être agréables à Dieu (Hébreux 11.5 ; comparez Actes 10.22).
En elle, c’est-à-dire en raison de cette foi, parce qu’ils la possédaient.
Les anciens sont les fidèles de l’ancienne Alliance. Ce témoignage leur fut rendu, soit dans leur propre conscience, soit par des paroles divines qui approuvaient leur foi.
Verset 3
Même dans sa manifestation première et la plus générale, la foi, en tant qu’elle nous persuade que le monde a été créé par la parole de Dieu, est une vue de l’invisible. En observant le monde sensible, l’homme ne discerne qu’une chaîne non interrompue de causes et d’effets et rien ne lui prouve que cette chaîne ait jamais eu un commencement.
Par la foi, se fondant sur une révélation positive de Dieu, il considère, comprend, reconnaît que toutes les choses visibles ont eu, en leur temps, une cause invisible, que l’univers (grec les siècles, les périodes que l’univers doit parcourir et tout ce qui les remplit) a été fait, formé, construit par une ou par la parole créatrice de Dieu.
L’auteur fait allusion à Genèse 1.1-4 (Psaumes 33.6. Comparer Jean 1.1-3).
Et il ne faut pas à la foi un petit effort pour admettre ce miracle des miracles, cet acte de la toute-puissance par lequel l’univers fut tiré du néant, construit par la parole de Dieu, afin que, comme l’auteur ajoute, marquant l’intention divine, ce qui se voit n’eût point été fait de choses qui parussent, c’est-à-dire eût une cause invisible, immatérielle, le Dieu éternel lui-même et fût appelé à l’existence par sa seule parole créatrice.
Verset 4
Ces paroles sont un précieux commentaire de l’histoire de Caïn et d’Abel (Genèse 4.3 et suivants).
La Genèse ne dit pas pourquoi l’Éternel n’eut point égard au sacrifice de Caïn, tandis que celui d’Abel lui fut agréable. Notre auteur en donne la raison : elle est tout entière dans la foi d’Abel, dans l’humble confiance de son cœur en la grâce de Dieu. Le sacrifice était le symbole d’une entière consécration à Dieu de la part de celui qui l’offrait ; si avec le symbole il y avait la réalité, si le croyant donnait son cœur avec la victime, le sacrifice était agréable au Seigneur (Romains 12.1 ; Jean 4.24).
Si, au contraire, celui qui l’offrait ne s’élevait pas au-dessus de l’acte matériel, s’il pensait par là rendre service à l’Éternel, accomplir une œuvre méritoire et attendait sa récompense comme s’il y avait droit, Dieu devait se détourner d’un tel sacrifice (Matthieu 6.5 ; Matthieu 6.16).
Voilà pourquoi Abel offrit un meilleur (grec supérieur, par la qualité, non par la quantité) sacrifice que Caïn (comparer 1 Jean 3.12).
Par elle, par la foi qui inspirait son offrande, Abel reçut le témoignage d’être juste, d’être approuvé de Dieu, de marcher dans ses voies (comparer Hébreux 10.38 ; Matthieu 23.35).
D’autres rapportent le pronom relatif au mot sacrifice qui précède immédiatement et traduisent : sacrifice par lequel il obtint le témoignage d’être juste La déclaration de Hébreux 11.2 (comparez Hébreux 11.7, note et Hébreux 11.39) rend cette relation peu probable.
Comment Dieu lui rendit-il ce témoignage ? Les uns supposent que son sacrifice fut consumé par le feu du ciel, comme cela arriva dans d’autres cas (Genèse 15.17 ; 1 Rois 18.38, etc.) ; d’autres admettent simplement qu’Abel reçut ce témoignage dans sa conscience et dans son cœur, où il sentit l’approbation et la paix de Dieu. Ce dernier témoignage fut en tout cas le fruit le plus précieux de sa foi.
Et par elle, par sa foi, quoique mort, il parle encore. Comment ? C’est, disent la plupart des interprètes, par la voix de son sang qui crie à Dieu et lui demande justice (Genèse 1.10 ; Hébreux 12.24). Il fut le premier de cette longue série de martyrs, dont le sang innocent devait retomber sur la génération contemporaine de la ruine de Jérusalem (Matthieu 23.36), le premier de ces élus qui ont crié à Dieu et auxquels Dieu fera justice au grand jour des rétributions (Luc 18.7 ; Luc 18.8). Cependant, pour fondée qu’elle puisse être, cette explication ne tient pas un compte suffisant des mots : par elle, par la foi, il parle encore.
Le sang d’Abel, qui crie vengeance, n’est pas le langage de la foi. Aussi faut-il admettre que c’est plutôt par son exemple qu’il parle dès l’origine et dans tous les siècles, puisque Dieu a voulu que cet exemple fût consigné dans les premières pages des saintes Écritures et montrât à toutes les générations quel est le culte que Dieu agrée.
Verset 6
Après avoir cité l’exemple d’Enoch, dont toute l’histoire se résume dans ce mot profond : « il marcha avec Dieu » (Genèse 5.22), l’auteur ajoute (Hébreux 11.6), pour prouver que cette communion intime avec Dieu fut chez ce patriarche le fruit de la foi, la déclaration que, sans la foi, il est impossible de plaire au Seigneur.
En effet, la communion avec Dieu suppose deux choses qui sont l’essence même de la foi : croire que Dieu existe, non seulement admettre son existence, mais avoir trouvé par la foi le Dieu vivant et vrai que la raison obscurcie ne connaît pas ; puis, croire qu’il devient le rémunérateur et est lui-même la plus grande récompense (Hébreux 10.35) de ceux qui le cherchent et auxquels il aime à se manifester.
La foi, la confiance du cœur est de tous nos sentiments celui qui honore le plus notre Père céleste ; voilà pourquoi il lui est si agréable. En même temps, c’est le seul qui nous mette véritablement en communion avec lui et cette communion est le bien suprême de l’homme, l’unique récompense qu’il puisse désirer.
Quant au fait qu’Enoch fut transporté au ciel, pour ne point voir la mort, l’auteur entend littéralement le récit le la Genèse. Aussi cite-t-il les paroles mêmes de ce récit : (grec) il n’était pas trouvé, parce que Dieu l’avait transporté (Genèse 5.24).
Toutes nos versions portent : enlevé, enlèvement. Ce terme ne fait penser qu’à un seul lieu, celui d’où la personne enlevée disparaît. Le mot grec signifie déplacer, transporter ; il dirige l’attention, non seulement vers le lieu du départ, mais vers celui de l’arrivée ; et c’est ce qui importait à l’auteur.
On a proposé de traduire la fin de Hébreux 11.6 : car avant le passage où est raconté le transport, il lui est rendu témoignage (voir une construction analogue, Marc 12.26).
Verset 7
Des interprètes récents font dépendre le complément : au sujet des choses qu’on ne voyait pas encore, non du participe : divinement averti, mais du participe : saisi de crainte religieuse (Hébreux 5.7) ; ils se fondent principalement sur l’emploi, dans le texte grec, de la négation subjective qui s’applique aux connaissances de Noé : au sujet de choses pas encore vues par lui.
Il condamna par elle (ce pronom peut se rapporter à la foi ou à l’arche ou au salut, la première relation est la plus naturelle) le monde : il montra, en effet, que, puisqu’en croyant et en bâtissant son arche, il put se sauver avec sa famille, le monde périt par son incrédulité (comparer Matthieu 12.41-42 ; Romains 2.27).
Ou, suivant une autre interprétation, en travaillant avec foi à la construction de l’arche, Noé proclamait que le monde, la terre et ceux qui l’habitaient (2 Pierre 2.5), étaient mûrs pour la destruction.
C’est encore par la foi que Noé devint héritier de la justice qui est selon la foi. Il entre en possession (Hébreux 1.14 ; Hébreux 6.12) de cette justice quand, en raison de sa foi, il est déclaré agréable à Dieu ; il fut le premier qui obtint ce témoignage (Genèse 6.8 ; Genèse 6.9).
Les interprètes modernes n’admettent pas, malgré la ressemblance des termes employés, que cette justice selon la foi soit la justice par la foi, comme l’entend Paul (Romains 1.17 ; Romains 3.22-24), le pardon des péchés en vertu de la rédemption opérée par Jésus-Christ.
L’exemple de Noé est cité par Jésus-Christ pour faire ressortir le contraste de sa foi avec l’incrédulité et la sécurité charnelle du monde (Matthieu 24.37 et suivants).
Verset 8
Abraham
Par la foi, il obéit à la vocation divine, en partant pour un lieu qu’il devait posséder, mais qu’il ignorait ; il habita, ainsi que ses héritiers, en étranger, la terre promise, car il attendait la cité bâtie par Dieu (8-10).
Sara
Par la foi en la promesse de Dieu, elle put avoir une postérité innombrable comme les étoiles et comme le sable au bord de la mer (11-12).
La mort des patriarches
Ils sont tous morts dans la foi, saluant de loin les choses promises, étrangers sur la terre, cherchant une patrie meilleure, la patrie céleste. Aussi Dieu n’a-t-il pas honte de s’appeler leur Dieu, car il leur a préparé une cité (13-16).
Le sacrifice d’Isaac
Par la foi, Abraham offrit son fils unique, qui devait lui assurer une postérité. Il pensait que Dieu le ressusciterait des morts (17-19).
Isaac, Jacob, Joseph
Par la foi, ils prononcent en mourant des paroles prophétiques (20-22).
La foi et les promesses de Dieu, exemples des patriarches (8-22)
Genèse 12.1 et suivants.
Ici encore, l’auteur a soin de faire remarquer que l’objet de la foi d’Abraham ne se voyait point, Dieu, dans la vocation du patriarche, n’ayant pas voulu même lui nommer le pays où il devait aller ; et que la foi produit l’obéissance ou plutôt est elle-même l’obéissance, la soumission du cœur et de la volonté à la Parole de Dieu (comparer Jean 3.36 ; note).
Il obéit en partant ou comme on peut traduire l’infinitif grec qui sert de complément au verbe : il obéit, il partit par obéissance.
A, D ont l’article devant le participe appelé ; il faudrait rendre cette leçon par : le nommé Abraham.
Verset 10
Pour bien comprendre les réflexions que l’auteur fait, dans les Hébreux 11.7-16, sur la position d’Abraham et des patriarches dans le pays de Canaan, il faut se rappeler les pensées qu’il a exprimées (Hébreux 4.1-11) sur cette terre de la promesse et du repos.
La vie d’étrangers habitant sous des tentes, les patriarches ne l’adoptèrent pas, parce qu’elle leur plaisait, parce qu’elle était dans les mœurs de l’Orient, ou parce qu’ils n’auraient pu acquérir des possessions en Canaan (Abraham était très riche et la remarquable histoire rapportée dans le 23e chapitre de la Genèse montre assez ce qu’il aurait pu faire avec ses biens) ; ils s’y soumirent uniquement dans la confiance inébranlable que Dieu, selon sa parole, donnerait ce pays entier à leur postérité et qu’ensuite, dans cette postérité, « toutes les familles de la terre recevraient une bénédiction ».
Ils ne pouvaient alors concevoir toute la portée de cette promesse. Mais grâce à elle, la possession future de Canaan n’était pas pour eux l’objet d’une espérance purement terrestre ; elle élevait leur foi jusqu’à des objets spirituels et éternels : d’abord, parce qu’elle annonçait le salut du monde et ensuite parce que, leur donnant à entendre qu’ils ne posséderaient pas eux-mêmes le pays de Canaan (voir Genèse 15.13 et suivants), elle les plaçait en présence d’une contradiction que leur foi seule pouvait résoudre et qu’elle résolut en effet en leur montrant dans Canaan l’image et le gage d’une patrie meilleure, permanente, céleste, qu’ils attendaient.
Telle est l’interprétation de leur foi et de leur vie, que l’auteur donne de la manière la plus claire dans Hébreux 11.13-16. Ici, il montre qu’Abraham a résolu la contradiction impliquée en sa position d’étranger dans la terre de la promesse, car il attendait la cité qui a des fondements inébranlables (cette image fait contraste avec les tentes légères où lui et ses descendants vivaient) et qui a Dieu lui-même pour architecte et pour constructeur, créateur, ouvrier (Hébreux 11.16, 3e note).
Par cette cité l’auteur a en vue Jérusalem, qui, après avoir été la capitale du royaume théocratique établi dans la Canaan terrestre et avoir possédé le temple, signe visible de la présence de Dieu, est devenue, dans les cieux, le séjour de ceux qui sont réunis dans la communion de Dieu (comparer Hébreux 11.16 ; Hébreux 12.22 ; Apocalypse 21).
Verset 11
C’est ce contraste du doute et de la foi que l’auteur laisse apercevoir dans ces mots : Sara elle aussi.
Nous rendons par : et cela malgré son âge avancé, les termes de l’original qui signifient littéralement par delà ou contre le temps de l’âge.
Le texte reçu (Majuscules, versions) ajoute : elle enfanta. D donne à Sara l’épithète de stérile.
Fonder une postérité : d’autres traduisent concevoir.
Verset 12
Comparer Genèse 15.5 ; Genèse 22.17 ; Genèse 32.12 ; comparer Romains 4.18-22.
Verset 13
Selon la foi, comme le comporte la foi et conformément à la position du croyant ici-bas, ils sont morts sans avoir reçu les choses promises, les ayant seulement vues et saluées de loin, ainsi que des pèlerins saluent à l’avance le but de leur voyage.
Jésus-Christ a rendu à la foi d’Abraham un semblable témoignage (Jean 8.56).
Voir sur le sens de cette profession Hébreux 11.10, note et comparer Genèse 23.4 ; Genèse 47.9 ; 1 Chroniques 29.15 ; 1 Pierre 2.11.
Comparer Hébreux 11.10, note. Leur profession d’être étrangers sur la terre de la promesse montre clairement qu’ils cherchent leur vraie patrie (Hébreux 11.14) ; car, s’il s’agissait pour eux d’une patrie terrestre, s’ils se souvenaient de celle d’où ils étaient sortis, s’ils voulaient parler du pays de leur origine, ils auraient le temps ou l’occasion d’y retourner ; mais (grec mais maintenant, particule qui oppose le fait réel au fait supposé : s’ils se souvenaient), il est évident que leurs désirs et leur foi tendaient plus haut (Hébreux 11.15 ; Hébreux 11.16).
Le verbe : ils se souvenaient est à l’imparfait, parce que l’auteur sous-entend : en parlant ainsi (Hébreux 11.15).
Une variante de Codex Sinaiticus, D, admise par Tischendorf, a ce verbe au présent : ils se souviennent. Cette leçon est rejetée par la plupart des éditeurs.
Verset 16
Grec : N’a point honte d’eux d’être appelé leur Dieu ; l’infinitif explique en quoi il n’a pas honte d’eux.
Dieu daigna s’appeler leur Dieu même longtemps après qu’ils eurent disparu de la scène de ce monde (Genèse 26.24 ; Genèse 28.13 ; Exode 3.6).
On sait quelle conclusion Jésus-Christ tirait de ces paroles concernant la résurrection et la félicité éternelle des patriarches (Matthieu 22.32, note). Cette pensée occupe aussi l’esprit de notre auteur.
La preuve (car) que Dieu n’a pas honte d’eux, c’est qu’il leur a préparé une cité, la cité qu’ils attendaient, « dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hébreux 11.10. Comparer Hébreux 12.22 ; Hébreux 13.14 ; Galates 4.26).
L’auteur ne dit pas qu’ils soient entrés immédiatement en possession de cette cité, d’après Hébreux 11.39 ; Hébreux 11.40 (voir la note), ils n’y devaient parvenir que par le moyen de Christ et de son œuvre rédemptrice. Une fois qu’ils y furent entrés, Dieu fut « leur Dieu », dans toute la plénitude du terme (voir la note précédente. Comparer Apocalypse 21.2-4 ; Apocalypse 21.22-23 ; Apocalypse 22.3-5).
Verset 18
C’est-à-dire : « te sera accordée une postérité qui portera ton nom ».
Citation textuelle de Genèse 21.12.
Verset 19
L’épreuve terrible d’Abraham (Genèse 22.1) ne fut point avant tout celle de sa tendresse de père et ne mit pas seulement au grand jour son amour pour Dieu et son obéissance ; ce qui fut le plus vivement mis à l’épreuve en lui, c’est sa foi.
Les promesses qui étaient le fondement de sa vie religieuse, l’objet de toute son espérance, il savait, avec une parfaite certitude, qu’elles ne s’accompliraient qu’en Isaac (Hébreux 11.18) ; et il reçoit l’ordre de sacrifier ce fils ! Quelle contradiction en Dieu !
Que va devenir la foi d’Abraham ? Cette foi lui donne l’assurance que Dieu saura bien concilier toutes les contradictions, sauver l’honneur de sa fidélité et de sa vérité, dût il pour cela ressusciter Isaac d’entre les morts.
C’est pourquoi, en vertu de sa foi (d’autres prennent le mot grec dans son sens local : d’où, c’est-à-dire d’entre les morts), aussi il le remporta (comme on remporte le prix d’une victoire) aussi figurément ou en figure (grec en parabole), c’est-à-dire comme un symbole de la puissance qu’a Dieu de ressusciter les morts (voir le même mot Hébreux 9.9).
Pour Abraham, au moment où il saisit le couteau, le sacrifice était fait, son fils était mort. Qu’importe ! se disait-il ; plutôt que de manquer à ses promesses, Dieu rendra la vie à mon fils.
Ainsi la délivrance que Dieu lui accorda, en l’arrêtant au moment où il allait frapper l’enfant, fut bien pour lui et est pour tous ceux qui le suivent dans sa foi, une parabole de la résurrection, car les promesses divines s’étendent jusqu’à la vie éternelle. Quiconque donne à Dieu ses bien-aimés par la foi, les recevra de nouveau par la résurrection.
Plusieurs interprètes ont pensé que l’auteur voyait dans ce fait une image de la résurrection du fils de Dieu, d’après une allusion à Abraham que Paul fait Romains 8.32. Il est peu probable que cette pensée soit dans notre passage.
Mais d’autre part la traduction : par une sorte de résurrection, c’est-à-dire par une délivrance qui ressemblait à une résurrection (Calvin, Osterwald, Segond), ne tient pas assez compte du terme en parabole.
Quelques-uns, au lieu de traduire le terme grec par en parabole, le rendent, selon le sens du verbe d’où il est dérivé par : dans l’offrande, « dans le sacrifice » (Weizsäcker), « au moment même où il l’exposait » (Oltramare). Cette traduction est contraire au sens constant du mot (comparer Hébreux 9.9).
Verset 20
Isaac ne possédait rien encore en Canaan lorsque, dans la bénédiction qu’il prononça sur ses fils, il annonça à l’un et à l’autre l’accomplissement futur des promesses de Dieu (Genèse 27.29 ; Genèse 27.39-40).
Toujours le caractère distinctif de la foi qui voit l’invisible et que l’auteur relève en disant : il les bénit même au sujet de choses à venir. Le mot même manque, il est vrai, dans Codex Sinaiticus, majuscules, versions.
Verset 21
Genèse 48.13-19.
La version grecque des Septante, que suit l’auteur, porte sur le haut de son bâton, au lieu de « sur le chevet de son lit », comme il y a dans l’hébreu (Genèse 47.31).
Ce changement tient uniquement à une prononciation différente du même mot hébreu (matteh, bâton, pour mittah, lit). Mais cela n’est d’aucune importance pour le sens du récit.
Ce que l’auteur veut nous montrer, c’est la foi de Jacob qui demande à son fils Joseph de transporter ses restes mortels dans la terre promise (Genèse 47.29 ; Genèse 47.30) et adore Dieu pour cette grâce, comme si déjà son peuple voyait l’accomplissement de la promesse.
Il y a littéralement : il adora ou se prosterna sur son bâton.
La Vulgate, La version de Port Royal, Reuss et Stapfer rapportent le mot son bâton à Joseph, entendant par là le bâton du commandement que Dieu lui avait donné en Égypte et pensent que Jacob s’inclina devant le sommet du bâton de Joseph pour reconnaître solennellement celui-ci comme chef de la famille. Cette interprétation ne paraît pas fondée. Elle est repoussée par la plupart des commentateurs.
Verset 22
Genèse 50.24 et suivants.
Même foi certaine de l’invisible, c’est-à-dire de l’accomplissement futur de la promesse de Dieu : les enfants d’Israël prendront possession de Canaan ; Joseph, ainsi que son père, veut que ses ossements reposent dans la patrie.
Verset 23
Moïse
Par la foi, il fut caché à sa naissance. Par elle, il choisit de partager les souffrances de son peuple et l’opprobre de Christ ; il quitta l’Égypte sans être effrayé, demeurant ferme comme voyant celui qui est invisible ; il fit la Pâque et l’aspersion du sang. Par la foi, les Israélites passèrent à sec la mer Rouge (23-29).
L’entrée en Canaan
La foi fait tomber les murailles de Jéricho et sauve Rahab (30-31).
Énumération de croyants et tableau des triomphes de la foi
L’auteur, n’ayant pas le temps de citer en détail tous les exemples de foi que présente l’histoire d’Israël, nomme encore quelques héros de la foi, puis il montre comment par elle les fidèles furent rendus vainqueurs de toute la puissance du monde (32-38).
Conclusion
Tous ces croyants, approuvés à cause de leur foi, n’ont pas obtenu ce qui leur était promis, Dieu ayant réservé l’accomplissement de la promesse pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection (39-40).
La foi et la lutte contre le monde, Moïse et les temps postérieurs (23-40)
Leur foi les mit au-dessus de la crainte. Cette foi leur fit voir aussi dans la beauté de l’enfant, un présage de l’œuvre que Dieu accomplirait par son moyen pour la délivrance du peuple. « Il était beau aux yeux de Dieu » dit Étienne dans son discours (Actes 7.20).
Le grec porte ses pères, expression qui désigne le père et la mère. L’Exode (Exode 2.2) ne parle que de la mère.
Verset 26
Moïse devait refuser (grec renier) le titre et les honneurs de fils d’une fille de Pharaon (Exode 2.10), choisir entre les mauvais traitements qu’endurait son peuple et la (grec) temporaire jouissance du péché, entre l’opprobre du Christ et les trésors de l’Égypte.
Sa foi ne lui permit pas d’hésiter, car, soutenu par elle, il avait les regards arrêtés sur la rémunération (grec il regardait loin du monde vers la rémunération) (comparer Philippiens 3.7-11).
Et cependant tout ce qu’il pouvait espérer était encore invisible, mais l’invisible est précisément l’objet de la foi (Hébreux 11.27 ; comparez Hébreux 11.1, note).
Les souffrances et les mépris auxquels était exposé le peuple de Dieu en Égypte étaient déjà l’opprobre du Christ, parce que Christ était celui auquel devait aboutir tout le développement de l’ancienne Alliance et que, par conséquent, les fidèles de cette Alliance souffraient déjà pour lui, en vue de son règne.
De même les souffrances des chrétiens sont les souffrances de Christ (2 Corinthiens 1.5 ; Colossiens 1.24), de ce Christ éternel et toujours vivant qui combat et qui souffre en son corps, en ses membres encore sur la terre. C’est lui qui fait ainsi l’unité des deux Alliances, qui remplit l’une et l’autre de son Esprit, de sa vie.
La rémunération ou récompense que Moïse avait en vue n’était pas la Canaan terrestre qu’il ne devait jamais posséder, mais, comme les patriarches, il attendait la céleste (Hébreux 11.16 ; Hébreux 10.35).
Verset 27
Les mots : il quitta l’Égypte, se rapportent-ils à la fuite de Moïse après avoir tué l’Égyptien (Exode 2.14 ; Exode 2.16), ou à sa sortie d’Égypte avec le peuple ?
On peut trouver des raisons pour l’un et pour l’autre sens.
Pour le premier, on peut alléguer surtout l’ordre chronologique que suit ici l’auteur (Hébreux 11.28 ; Hébreux 11.29) et qui se trouverait interverti s’il s’agissait de la sortie d’Égypte avec le peuple. Mais alors pourquoi ferait-il cette réflexion : sans craindre la colère du roi, puisque c’est précisément par la crainte du roi que Moïse s’enfuit ? Pourquoi encore choisirait-il dans la vie de Moïse, vie si riche en actes héroïques de foi, cette fuite, comme une preuve spéciale de sa foi, comment enfin passerait-il sous silence la vocation de Moïse en Horeb ? Pourquoi ne nous le montrerait-il pas retournant en Égypte, seul avec la force de Dieu, pour aller délivrer son peuple ?
Non, le grand acte de foi de Moïse, qui doit être seul mentionné dans ce bref aperçu de sa carrière, c’est sa sortie d’Égypte avec le peuple. C’est cette sortie qu’il opéra sans se laisser arrêter par toutes les difficultés qui s’y opposaient, sans craindre la colère du roi et parce qu’il demeura ferme comme voyant Celui qui est invisible (Hébreux 11.1, note).
C’est de cette sortie que l’auteur parle, la désignant d’abord d’une manière générale par un seul mot : il quitta l’Égypte, puis reprenant en détail divers traits de la foi que Moïse fit paraître dans cette grande entreprise.
De ces mots : voyant Celui qui est invisible et de l’exemple de Moïse :
Verset 28
Grec : afin que celui qui exterminait les premiers-nés ne touchât pas eux, c’est-à-dire ceux des Israélites (Exode 12.13).
L’exterminateur : les Septante ont traduit ainsi, dans Exode 12.23, un mot hébreu qui signifie l’extermination. Ils se figuraient celle-ci comme opérée par un ange (1 Chroniques 21.12 ; 1 Chroniques 21.15 ; comparez 1 Corinthiens 10.10).
Verset 29
Exode 14.26 et suivants.
Grec : de laquelle (mer Rouge) les Égyptiens ayant fait essai, lis furent engloutis.
Selon les apparences, l’acte des Israélites et celui des Égyptiens fut le même, les uns et les autres couraient le danger de périr. Mais l’un des deux peuples avait un ordre de Dieu et une promesse à laquelle s’attachait sa foi, tandis que l’autre n’avait ni promesse ni foi.
De là, la différence dans l’issue d’une tentative qui montre, d’une part, la confiance en Dieu et en sa parole, de l’autre, une audace tout humaine.
Verset 30
Voir Josué 6.
C’est la foi de Josué, bien plus que celle du peuple, que l’auteur loue ici et une foi dont toute la valeur est dans son objet, la parole de Dieu, à laquelle Josué obéit, quelque ridicule que pût paraître aux yeux de la raison ce moyen de prendre une ville fortifiée.
Verset 31
Grec : avec paix. Josué 2.1 et suivants.
Plusieurs interprètes, suivis par nos anciennes versions, n’ont pas eu le courage d’attacher au nom d’une femme dont l’écriture loue la foi et la conduite, l’épithète que l’auteur lui applique d’après l’histoire sainte et que Jacques emploie également à dessein (Jacques 2.25).
Ils donnent au mot de prostituée le sens d’hôtelière, que n’a pas l’original. Ils ont été précédés dans cette voie par les rabbins. Mais ils n’ont pas vu que cette triste condition de Rahab fait éclater la grâce de Dieu dans cette femme. Malgré sa vie précédente, elle fut sauvée par sa foi : celle-ci en paraît d’autant plus étonnante (comparer Matthieu 21.31 ; Matthieu 21.32).
À l’approche du peuple de Dieu, elle se déclare pour lui. Pénétrée de la crainte de l’Éternel, dont elle témoigne connaître les merveilleuses dispensations envers son peuple (Josué 2.9-13), elle montre par sa foi que ses concitoyens auraient pu être sauvés comme elle.
L’auteur confirme cette super position quand il dit qu’à cause de sa foi elle ne périt point avec les incrédules, auxquels il ne restait ainsi aucune excuse. Et non seulement elle ne périt pas, mais elle sauva avec elle toute sa famille, se joignit au peuple de Dieu (Josué 6.23-25), épousa dans la suite un Israélite, Salomon, fils de Nahassan, de la tribu de Juda et prit place, par Booz et David dans les rangs des ancêtres de Jésus-Christ (Ruth 4.20-22 ; Matthieu 1.5).
Verset 32
Par cette transition, l’auteur passe à une revue plus sommaire des héros de la foi dans l’histoire subséquente du peuple de Dieu. Il rappelle d’abord ceux qui ont prouvé leur foi par de grandes actions (Hébreux 11.32-35) ; puis ceux qui l’ont montrée par leur constance dans de grandes épreuves (Hébreux 11.35-38).
Ces premiers exemples sont tirés du livre des Juges : Gédéon, Juges 6 et suivants ; Barac, Juges 4.6 et suivants, Samson, Juges 13 et suivants, Jephté, Juges 11.
Verset 33
Josué, David, etc., par exemple 2 Samuel 8.1, etc.
Ce par la foi doit s’étendre à tous les faits de la période qui suit, jusqu’à Hébreux 11.38.
Samuel (1 Samuel 7.15), David (2 Samuel 8.15), Salomon (1 Rois 3.16), etc.
Promesses spéciales et personnelles et non la grande promesse du Messie et du salut, qui était sans doute l’objet principal de leur foi, mais dont ils ne virent pas l’accomplissement (Hébreux 11.39).
Voir Daniel 6.22.
Verset 34
Voir Daniel 3.1 et suivants.
Peut-être Élie (1 Rois 19.10), Élisée (2 Rois 6.14 et suivants) et surtout avant eux, David (1 Samuel 18.11 ; 1 Samuel 18.19 ; 1 Samuel 18.20 ; 1 Samuel 21.10).
Grec : reprirent des forces loin de la maladie. Ézéchias (Ésaïe 38.1 et suivants).
Grec : Firent fléchir des armées rangées en bataille (proprement : des camps) d’étrangers. Abraham, Josué, les Juges, David etc.
Verset 35
1 Rois 17.17 et suivants ; 2 Rois 4.32 et suivants.
L’auteur pense sans doute aux souffrances d’Eléazar, rapportées en 2 Maccabées 6.18-31. et aux sept frères mis à mort avec leur mère.
Tous n’acceptèrent pas la délivrance qui leur était offerte à condition qu’ils reniassent leur foi, parce qu’ils croyaient à une résurrection meilleure que cette délivrance même. Ce sont leurs propres paroles (Revised Apocrypha, 2 Maccabées 6.26 ; comparez avec 2 Maccabées 7.9 ; 2 Maccabées 7.11 ; 2 Maccabées 7.14 ; 2 Maccabées 7.20 ; 2 Maccabées 7.23 ; 2 Maccabées 7.29 ; 2 Maccabées 7.36) et aux sept frères mis à mort avec leur mère.
Verset 36
Voir Genèse 39.20, Jérémie 20.2, Revised Apocrypha, 2 Maccabées 7.7
Verset 37
La lapidation était la peine de mort en usage chez les Juifs, Zacharie, fils de Jehojada, mourut de ce supplice (2 Chroniques 24.21, comparez Matthieu 23.35) ainsi que le prophète Jérémie, d’après là tradition.
Une tradition aussi, généralement reçue dans les premiers siècles de l’Église rapporte que le prophète Ésaïe fut scié en deux sous Manassé (comparer 2 Rois 21.16).
Plusieurs prophètes (grec) moururent de mort par l’épée au temps d’Élie (1 Rois 19.10).
Souvent les prophètes, pour fuir les persécutions, ou pour mieux faire sentir au peuple ses péchés, se retiraient dans les déserts, vêtus de peaux d’animaux, exposés à toutes les privations (2 Rois 1.8 ; Zacharie 13.4).
Le verbe : ils furent tentés, surprend au milieu de cette énumération de supplices. S’il est authentique, il exprime sans doute la tentation spéciale qu’il y a pour l’homme le plus fort dans ces horribles souffrances. Mais comme, suivant les manuscrits, il est tantôt avant, tantôt après : ils furent sciés et que ce dernier mot ressemble au premier à deux lettres près, on a supposé qu’un lecteur qui ne comprenait pas à quels martyrs s’appliquait cette mention mit, comme conjecture, en marge : ils furent tentés et que dans la suite ce vocable passa dans le texte. On a proposé aussi d’y changer deux lettres pour en faire un verbe qui désignerait le supplice par le feu.
Verset 38
Voir 1 Rois 18.4 ; 1 Rois 18.13 ; 1 Rois 19.4 ; 1 Rois 19.9 ; 1 Rois 19.13, Revised Apocrypha, 1 Maccabées 2.28 et suivants, 2 Maccabées 5.27, 6.11, 10.6 et suivants.
Verset 40
Tous ces hommes de Dieu ont obtenu, chacun en son temps, le témoignage dont l’auteur a déjà parlé (Hébreux 11.2, note), et cela, par le moyen de la foi qui les rendit agréables à Dieu et capables de si grandes actions et de si grandes souffrances.
Leur foi est d’autant plus admirable, qu’ils durent vivre de cette foi seule, ne marchant jamais par la vue parce qu’ils ne reçurent point l’objet de la promesse, ne virent pas le Messie, le Sauveur qu’ils attendaient, ni l’accomplissement de son œuvre rédemptrice (Heb. 8-10) et qu’ils ne parvinrent pas à la possession du salut et de la félicité éternelle (comparer Hébreux 11.13, note).
Le quelque chose de meilleur que Dieu avait en vue, qu’il avait, non seulement prévu, mais arrêté pour nous, c’est-à-dire pour les croyants de la nouvelle Alliance, c’était la pleine manifestation de sa grâce dans la vie et la mort de son Fils. Leur condition est, par là, infiniment préférable à celle des fidèles de l’ancienne (comparer Luc 16.16 ; Matthieu 11.11, note, Jean 8.56).
Une conclusion toute pratique s’impose à la conscience des lecteurs :
Que veut dire l’auteur en ajoutant les mots : afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous ? (Voir, sur le sens de ce mot : Hébreux 5.9 note). Il explique pourquoi les fidèles de l’ancienne Alliance n’ont pu avoir part à la félicité du ciel et de la communion avec Dieu, avant la venue du Sauveur, ils seraient alors parvenus à la perfection sans nous, autrement que nous ; or Dieu voulait qu’il n’y eût qu’un seul moyen de salut pour tous les hommes.
Quelques interprètes attribuent à l’auteur ce raisonnement : si les croyants des anciens âges étaient parvenus a la perfection, ils y seraient parvenus sans nous, parce que la venue du Christ aurait eu lieu de leur temps, que la fin du monde serait intervenue peu après et que nous ne serions, par conséquent, pas nés. C’est introduire dans le texte une idée qui lui est étrangère.
Quant à la question de savoir comment l’auteur se représente la condition des fidèles de l’ancienne Alliance entre le moment où ils moururent et celui où Christ accomplit la rédemption, notre passage ne permet pas de la résoudre.