Lectionary Calendar
Friday, July 18th, 2025
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
the Week of Proper 10 / Ordinary 15
video advertismenet
advertisement
advertisement
advertisement
Attention!
Take your personal ministry to the Next Level by helping StudyLight build churches and supporting pastors in Uganda.
Click here to join the effort!
Click here to join the effort!
Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
Déclaration de droit d'auteur
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Ces fichiers sont dans le domaine public.
Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 26". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/commentaries/fre/cbi/matthew-26.html.
bibliography-text="Commentaire sur Matthew 26". "Commentaire biblique intermédiaire". https://studylight.org/
Whole Bible (6)New Testament (1)
versets 1-75
(v. 1-2). â «Et il arriva, lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, quâil dit à ses disciples: Vous savez que la Pâque est dans deux jours, et le Fils de lâhomme est livré pour être crucifié».
Les discours publics du Seigneur sont terminés; il avait «annoncé la justice dans la grande congrégation» â la congrégation dâIsraël â il nâavait point retenu ses lèvres (Psaumes 40:10, 11). Il avait accompli son travail dâune manière parfaite et, sâil nâavait pas dit, comme le serviteur hébreu qui lui servait de type (Exode 21:5): «Jâaime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas sortir libre», il aurait pu monter au ciel sans passer par la mort; car le péché, dont la mort est le salaire, ne sâétait pas trouvé en lui. Il pouvait se présenter devant Dieu tel quâil était, dans une perfection absolue. Mais Jésus voulait glorifier Dieu dans sa mort, afin de sauver son épouse et les croyants de tous les âges, aller jusquâau bout dans lâaccomplissement de la volonté du Père, qui désirait sauver le pécheur au moyen des souffrances expiatoires de son Fils unique. Un avec Dieu dans ses conseils et dans son amour, il sâoffre maintenant comme victime pour que ces conseils de grâce puissent avoir leur accomplissement. Il va se livrer, pour être crucifié, entre les mains dâhommes sans cÅur et sans conscience, comme un agneau que lâon mène à la boucherie sans quâil ouvre la bouche (Ãsaïe 53:7).
Jésus annonce à ses disciples, avec un calme digne de lui, ce qui va avoir lieu, car, victime volontaire, il avait la divine connaissance de toutes choses.
Premier conseil chez Caïphe
(v. 3-5). â Les sacrificateurs et les anciens du peuple, réunis chez Caïphe, le souverain sacrificateur, tinrent conseil pour se saisir de Jésus par ruse, pour le faire mourir, non pas pourtant pendant la fête, car ils craignaient les foules que la fête de Pâques attirait à Jérusalem. Celles-ci témoins de la bonté et de la puissance de Jésus en leur faveur durant son ministère, même si elles ne croyaient pas en lui comme au Christ, le tenaient au moins pour un prophète (Chapitre 21:46). Ces malheureux chefs voulaient accomplir leur horrible forfait sans être incommodés par lâopposition de ceux qui avaient profité de tous les bienfaits de leur victime. Mais, indépendamment de leur volonté, il était dans les pensées de Dieu que lâantitype1 de lâagneau pascal soit sacrifié à la fête même de la Pâque, fête qui dès lors, nâavait plus sa raison dâêtre. Comme nous le verrons plus loin, leur prudence ne leur servit à rien; les événements se précipitèrent, Jésus fut livré, et hélas! personne ne fit dâopposition en sa faveur.
1 Antitype: ce que représentait le type. LâAgneau de la Pâque était le type de Christ, et Christ en est lâantitype.
Jésus chez Simon le lépreux
(v. 6-13). â Jésus était à Béthanie où, depuis plusieurs jours, il se rendait de Jérusalem pour la nuit (Jean 12:1; Matthieu 21:17, Marc 11:11, 12, 19, 20 et 27). Son cÅur trouvait là un paisible refuge où il jouissait de lâaffection de Lazare et de ses sÅurs; on voit quâil y rencontrait aussi un Simon appelé «le lépreux», quâil avait, sans doute, nettoyé de sa lèpre. Combien cette affection lui était chère, dans ce moment où la haine des hommes contre lui gagnait tous les cÅurs et où lâon complotait, pour le faire mourir, dans la ville même qui aurait dû lâacclamer comme roi! Ce cher Sauveur, sachant tout ce qui se passait, sentait douloureusement la haine à son égard; aussi jouissait-il dâautant plus vivement de lâaffection quâon lui témoignait; son cÅur humain avait besoin de sympathie et lâappréciait selon les perfections de sa nature.
Dans la maison de Simon où se trouvait Jésus â nous savons par le récit de Jean quâon lui avait fait un souper où Marthe servait; Lazare était un des convives (Jean 12:2) â une femme, Marie, sÅur de Marthe, apporta un vase dâalbâtre plein dâun parfum de grand prix, et le répandit sur la tête de Jésus pendant quâil était à table. Quel contraste offre cette scène avec celle qui se passait à Jérusalem, chez Caïphe, où lâon prenait les mesures nécessaires pour mettre à mort Celui à qui, chez Simon, on témoignait tant dâaffection et le plus grand honneur! On aime à penser à ce que le Seigneur éprouvait dans cette circonstance, où il trouvait la sympathie et lâaffection de quelques personnes, influencées par la grâce quâil avait déployée lui-même envers elles. Parmi les cÅurs qui savaient un peu jouir de sa personne, celui de Marie brûlait pour lui dâun amour sans pareil dans ce moment-là , amour qui la conduisit à accomplir un acte dont la portée dépassait son intelligence, mais que le Seigneur seul savait comprendre et apprécier. Les disciples mêmes, étrangers aux motifs qui la faisaient agir, ne comprenaient pas ce qui la conduisait à répandre sur leur Maître ce parfum de grand prix. Indignés, ils disent: «à quoi bon cette perte? Car ce parfum aurait pu être vendu pour une forte somme et être donné aux pauvres». Pauvres disciples! à quelle distance ils se trouvaient de la communion qui existait entre Jésus et Marie et qui formait les pensées de cette pieuse femme! Pour eux, cet honneur rendu au Seigneur est une perte, un sacrifice inutile; à leurs yeux les pauvres avaient plus de valeur que Jésus. Combien il est vrai que lâamour pour Christ est le vrai chemin de lâintelligence spirituelle! Quelle blessure cette appréciation charnelle nâa-t-elle pas dû produire dans le cÅur de Jésus, ainsi que dans celui de Marie? Aussi Jésus leur dit: «Pourquoi donnez-vous du déplaisir à cette femme? car elle a fait une bonne Åuvre envers moi; car vous avez toujours les pauvres avec vous, mais moi, vous ne mâavez pas toujours; car cette femme, en répandant ce parfum sur mon corps, lâa fait pour ma sépulture». La haine des Juifs pour Jésus, qui augmentait à chaque heure, pesait sur le cÅur de Marie, et faisait en proportion brûler son amour pour lui. Le mépris qui atteignait le Seigneur, et qui allait arriver à son comble, lâengageait dâautant plus à lui manifester lâhonneur quâelle lui portait; aussi, comme Matthieu lâindique, câest sur sa tête que le parfum a été répandu. Marie sait que celui quâon va mettre à mort est son roi. Les Juifs le couronneront dâépines, mais elle oint de parfum cette tête royale, et, si la royauté de Christ ne peut sâétablir sans passer par la mort, Christ accepte ce parfum pour sa sépulture. Marie seule put faire quelque chose pour lâembaumement du Seigneur; car, lorsque les autres femmes vinrent au sépulcre avec les aromates quâelles avaient préparés en vue de ce service, Jésus était déjà ressuscité (Luc 24:1).
Lâacte de Marie était unique dans la merveilleuse histoire de Jésus ici-bas, vu le moment où elle lâaccomplit et lâamour dont il provenait; le Seigneur le considère comme si important quâil dit: «En vérité, je vous dis: En quelque lieu que cet évangile soit prêché dans le monde entier, on parlera aussi de ce que cette femme a fait, en mémoire dâelle». Ce fait se lie tellement à la mort de Christ, mort qui sert de base à lâÃvangile prêché au monde entier, que partout, en lâannonçant, on parlerait de lâacte de Marie. «Ceux qui mâhonorent, je les honorerai», avait dit lâÃternel (1 Samuel 2:30).
Aujourdâhui encore, nous avons lâoccasion de témoigner au Seigneur que nous lâaimons; car nous vivons dans un monde où grandissent chaque jour la haine et le mépris pour lui. Puissions-nous tous, petits et grands, ne pas craindre dâaffirmer notre attachement à la glorieuse personne de celui qui sâest livré à la mort pour nous sauver, en lui rendant témoignage et en faisant connaître à tous le prix quâil a pour nous! Pour le faire, nos cÅurs doivent être remplis de son amour; pour quâils le soient, soyons occupés de lui; apprenons à ses pieds, là où Marie a fait une connaissance si intime de lui-même, où son amour sâest développé dâune manière qui lâa rendue capable dâhonorer Jésus dans une occasion unique, qui eut un si grand prix pour son cÅur, alors que les disciples ne pouvaient comprendre ce que cette femme faisait.
Judas vend son Maître
(v. 14-16). â Judas assistait à cette scène touchante chez Simon; mais son cÅur, endurci par lâamour de lâargent, malgré sa prétendue pitié pour les pauvres, lâavait rendu absolument étranger à ce qui se passait. Si Jésus avait tant de prix pour Marie, Judas ne voyait en lui quâun moyen de se procurer de lâargent, chose terrible à constater, qui nous montre où lâon peut arriver en tolérant chez soi de mauvais penchants, au lieu de les juger afin dâen être délivré. Si lâon nourrit des convoitises mauvaises, le mal se fortifie dans le cÅur, quoique, pendant un temps, on puisse les maîtriser; mais le moment arrive où, dominé par le péché, on devient «esclave de celui par qui on est vaincu» (2 Pierre 2:19), et apte à être le jouet de Satan qui prend alors entière possession de celui quâil a fasciné par les charmes de la convoitise. Câest ce qui eut lieu pour Judas: «Et Satan entra dans Judas, surnommé Iscariote» (Luc 22:3). Après lui avoir mis au cÅur de faire la chose (Jean 13:2), il entra en lui afin quâil lâaccomplisse. Câest ainsi que Satan procède avec tous les criminels; sans crainte de Dieu, sans lâéducation chrétienne et morale dont nos jeunes lecteurs jouissent, ces malheureux ne cherchent pas à réprimer leurs dispositions naturelles au mal et Satan, le meurtrier, les conduit à ces crimes si souvent répétés. Le dernier assassin qui termina sa vie sur lâéchafaud dans notre pays trouvait son plaisir, dans son enfance, à faire souffrir les animaux; il ne lutta pas contre cet endurcissement à la vue de la souffrance et fut conduit au crime. Il importe de résister aux mauvaises dispositions de nos cÅurs naturels, dès quâelles se manifestent, afin de ne pas devenir le jouet de Satan lorsquâil trouvera lâoccasion favorable pour faire tomber et pour perdre, si possible, celui qui lâaura écouté. Une fois arrivé là , le diable a terminé son Åuvre. Ni lui, ni ceux dont il aura pu se servir pour accomplir ses desseins nâauront la moindre compassion de leur victime, quand ils verront son désespoir, ainsi que nous le constaterons pour Judas (chap. 27:3-6).
Sous lâempire de Satan, Judas quitte Jésus et les disciples et va auprès des sacrificateurs sâenquérir du prix qui lui sera payé, sâil leur livre Jésus. Sur-le-champ, ils lui comptèrent trente pièces dâargent, le prix dâun esclave (Exode 21:32). Pour les chefs, Jésus ne valait pas plus: câest là «ce prix magnifique auquel jâai été estimé par eux», est-il dit en Zacharie 11:12, 13. «Dès lors, il cherchait une bonne occasion pour le livrer». Son aveuglement est complet jusquâau moment où, son forfait consommé, ses yeux furent ouverts sur son crime, mais trop tard, éternellement trop tard!
La dernière Pâque
(v. 17-25). â Le moment de célébrer la Pâque étant arrivé, les disciples demandèrent à Jésus où il voulait quâils préparent ce quâil fallait pour la manger. Il leur dit: «Allez à la ville auprès dâun tel, et dites-lui: Le Maître dit: Mon temps est proche; je ferai la pâque chez toi avec mes disciples. Et les disciples firent comme Jésus leur avait ordonné, et ils apprêtèrent la pâque». Celui qui va se présenter comme le véritable Agneau de pâque, lâAgneau de Dieu, dispose de sa toute science divine et de son autorité de Maître pour faire trouver à ses disciples le lieu où il prendra, avec eux, son dernier repas. Pénétré du moment qui sâapproche, il fait dire au maître du logis: «Mon temps est proche». Que de pensées se pressaient dans ce cÅur humain capable de tout sonder divinement: la mort, la trahison, le reniement de Pierre, la haine dâun peuple aimé quâil aurait voulu rassembler et bénir, et tant dâautres choses pénibles; mais quel amour dans ce cÅur parfait! Amour divin qui a tout surmonté dans ce chemin de douleur afin de glorifier Dieu en rendant possible le salut des pécheurs. «Le soir étant venu, il se mit à table avec les douze. Et comme ils mangeaient, il dit: En vérité, je vous dis que lâun dâentre vous me livrera». Jésus savait que câétait Judas; mais il voulait sonder le cÅur et la conscience de chacun des disciples, et leur faire sentir ce quâil y avait de pénible pour lui à la pensée que lâun dâeux le trahirait. Un de ceux avec lesquels il avait accompli son ministère dâamour et de puissance, et auquel le même amour avait été manifesté, «un dâentre vous», ces paroles devaient transpercer leur cÅur. «Ãtant fort attristés, ils commencèrent, chacun dâeux, à lui dire: Seigneur, est-ce moi?» Les disciples, sauf Judas, étaient si éloignés de penser à une chose pareille quâils sâen remettaient à la connaissance du Seigneur pour savoir lequel câétait. Jésus répondit: «Celui qui aura trempé la main avec moi dans le plat, celui-là me livrera. Le Fils de lâhomme sâen va, selon quâil est écrit de lui; mais malheur à cet homme par qui le Fils de lâhomme est livré! Il eût été bon pour cet homme-là quâil ne fût pas né». Dâun côté, les conseils de Dieu devaient avoir leur accomplissement; mais de lâautre, les instruments de la méchanceté du cÅur de lâhomme contre Dieu sont responsables de leurs actes et en porteront les conséquences. Pour Judas, et, hélas! pour tant dâautres, mieux aurait valu quâils ne soient jamais nés. Judas dit aussi: «Est-ce moi, Rabbi? Il lui dit: Tu lâas dit». Ni cette affirmation, ni le fait de manger le morceau trempé dans le plat, quâon donnait à un convive comme gage dâaffection, nâébranla le traître; Satan était en lui. Dans lâévangile de Jean, nous apprenons quâaprès cela Judas sortit et alla chercher ceux qui devaient se saisir de Jésus.
Institution de la Cène
(v. 26-30). â Pendant quâils étaient à table, Jésus, préoccupé des siens, institua le mémorial de sa mort. La dernière pâque était accomplie. Instituée en souvenir de la délivrance du jugement des premiers-nés en Ãgypte, elle était le type du sacrifice de lâAgneau de Dieu, «Agneau sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde, mais manifesté à la fin des temps pour vous» (1 Pierre 1:19, 20). La pâque nâavait plus sa raison dâêtre. Au lieu dâun acte parlant dâun sacrifice à accomplir dans un temps futur, Jésus laisse aux siens un souvenir de lui-même, mort pour accomplir leur délivrance du jugement éternel. «Et comme ils mangeaient, Jésus ayant pris le pain et ayant béni, le rompit et le donna aux disciples, et dit: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Et, ayant pris la coupe et ayant rendu grâces, il la leur donna, disant: Buvez-en tous». Le corps, représenté par le pain rompu, et le sang, représenté par le vin, figurent la mort, car le sang séparé du corps, câest la mort. Les croyants se souviennent donc dâun Christ mort jusquâà ce quâil revienne.
Que de souvenirs le pain et le vin évoquent chez ceux qui ont le privilège dây participer! Leur cÅur se reporte à ce moment suprême où leur Seigneur et Sauveur passait par la mort ignominieuse de la croix, souffrant de la main des hommes, et subissant de la part de Dieu le jugement qui aurait pesé sur eux durant lâéternité. En présence des signes parlant de Jésus mort, tout son amour, manifesté dans cet acte, revient à la pensée. Ce mémorial rappelle aussi le fait que le Seigneur nâa trouvé ici-bas que le mépris, les souffrances et la mort de la part de ses créatures. Lui, le Fils de Dieu, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le Juge des vivants et des morts. Câest donc en reconnaissant toutes ses gloires et tous ses droits, au milieu dâun monde qui le rejette toujours, que ses rachetés se souviennent de lui en attendant quâil revienne pour les prendre auprès de lui, et avec la pensée que bientôt il reparaîtra en gloire avec eux tous, pour établir son règne et recevoir lâhonneur qui lui est dû par son peuple et toutes ses créatures.
En présentant la coupe, le Seigneur ajoute: «Car ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs en rémission de péchés». Dieu avait fait avec Israël en Sinaï une alliance par laquelle le peuple sâengageait à faire tout ce que lâÃternel lui avait commandé (Exode 19:5-8), et que confirmait le sang des taureaux (Exode 24:8 et Hébreux 9:20). Mais le peuple, par sa désobéissance, manqua à sa parole: «Ils ont transgressé mon alliance et ont été rebelles à ma loi» (Osée 8:1), et toutes les bénédictions découlant de leur fidélité ont disparu. En outre, lorsque le Messie leur est présenté, ils le mettent à mort. Câest pourquoi le peuple dâIsraël â et par conséquent, tout homme â sur le pied de sa responsabilité, nâa plus droit à rien de la part de Dieu, si ce nâest en jugement. Mais selon la grâce infinie de Dieu, Christ ayant satisfait la justice divine, a établi, par sa mort, la base sur laquelle Dieu peut sauver le pécheur et donner à Israël les bénédictions impossibles à obtenir sous lâancienne alliance. «Voici, des jours viennent, dit le Seigneur, et je conclurai, pour la maison dâIsraël et pour la maison de Juda, une nouvelle alliance, non selon lâalliance que jâai faite avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les tirer du pays dâÃgypte; car ils nâont pas persévéré dans mon alliance, et moi je les ai délaissés, dit le Seigneur. Car câest ici lâalliance que jâétablirai pour la maison dâIsraël après ces jours-là , dit le Seigneur: En mettant mes lois dans leur entendement, je les écrirai aussi sur leurs cÅurs, et je leur serai pour Dieu, et ils me seront pour peuple... et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités» (Hébreux 8:8-13 et Jérémie 31:31-34). Si Dieu peut dire de telles choses à lâégard de son peuple terrestre, câest en vertu de la mort de son Fils, dont le sang a pleinement satisfait la justice. Câest pourquoi, en présentant la coupe aux disciples, le Seigneur dit: «Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance». Ainsi les disciples avaient dans la coupe la garantie de lâaccomplissement des bénédictions dâIsraël, en attendant leur réalisation. Mais ce sang nâavait pas été versé seulement pour Israël. Le Seigneur dit en effet: «qui est versé pour beaucoup en rémission de péchés», câest-à -dire pour tous ceux qui, en tous lieux, se placeront par la foi, au bénéfice de ce sang. Lâalliance est faite avec Israël, et non avec les chrétiens, mais câest le même sang qui donne aux uns et aux autres la rémission des péchés. Lorsque quelquâun participe à la cène, il le fait parce que ses péchés sont pardonnés, en se souvenant du Seigneur mort à sa place; câest pourquoi celui qui ne possède pas le pardon de ses péchés ne doit pas prendre la cène, comme aussi ceux qui sont sauvés ne doivent pas se priver de ce privilège, qui, en même temps, répond au désir exprimé par le Seigneur, la nuit quâil fut livré.
Jésus ajoute encore: «Mais je vous dis que désormais je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusquâà ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père». Le fruit de la vigne, le vin, qui est le symbole de la joie de Dieu et des siens, nâa pu se boire avec Israël selon la chair; il nâa procuré aucune joie au cÅur de Dieu, mais cette joie sera accomplie dans le millénium. Le Seigneur, en parlant du «fruit de la vigne», fait allusion à la coupe qui se prenait avec la pâque et qui symbolisait la joie (voir Luc 22:17, 18), ce qui nâest pas le cas pour la coupe de la cène, figure du sang du Seigneur. Le Seigneur dit: «Je nâen boirai plus, jusquâà ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père». Jésus réalisera cette joie avec ses disciples, au ciel, dans le royaume de son Père, dâune manière nouvelle, et non sur cette terre comme les disciples pouvaient sây attendre, ce qui sera le cas pour ceux qui jouiront du règne de Christ ici-bas.
«Ayant chanté une hymne, ils sortirent et sâen allèrent à la montagne des Oliviers».
Avertissement donné aux disciples
(v. 31-35). â Pour se rendre au mont des Oliviers il fallait sortir de la ville, descendre jusquâau torrent du Cédron et remonter la colline en face de Jérusalem. Au lieu de se laisser accabler par le poids de tout ce qui lâattendait, Jésus met à profit le temps pendant lequel il marche vers Gethsémané, pour avertir les disciples de ce qui se passerait.
La prophétie de Zacharie allait sâaccomplir: «Je frapperai le berger, et les brebis... seront dispersées» (Zacharie 13:7). Lui, le bon berger, avait pris soin de ses brebis, il les avait appelées par leur nom, en allant devant elles; mais afin quâelles aient la vie, il devait mourir pour elles, être frappé à leur place. Lorsque ces pauvres brebis, faibles, ignorantes et craintives, verraient le berger frappé, elles se disperseraient, comme un troupeau effrayé abandonne son conducteur. Mais lui, le bon Berger qui met sa vie pour ses brebis, pense à elles et leur donne un centre de ralliement à retrouver une fois la mort traversée et vaincue, lorsquâil serait ressuscité. Il irait devant eux en Galilée, comme nous le verrons au chapitre 28.
Quoique très attaché au Seigneur, Pierre sâappuyait sur lâamour quâil avait pour lui, au lieu de se défier de lui-même, afin de regarder à Dieu pour réaliser ce que son amour lui suggérait. Il répond donc à Jésus: «Si tous étaient scandalisés en toi, moi, je ne serai jamais scandalisé en toi». Pauvre Pierre, il ne savait pas que son moi, sur lequel il comptait pour manifester à Jésus son grand attachement, allait lâengager dans le chemin de la défaite. Jésus lui dit: «En vérité, je te dis, que cette nuit-ci, avant que le coq ait chanté, tu me renieras trois fois. Pierre lui dit: Quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les disciples dirent la même chose». Pierre, tout particulièrement, avait à apprendre, comme chacun de nous, que si nous avons le désir dâêtre fidèles et dévoués au Seigneur, nous ne pouvons compter sur nos propres forces. La force ne se trouve pas dans les désirs de la nouvelle nature. Il faut, dans le sentiment de notre faiblesse, la chercher en celui qui produit le vouloir et le faire selon son bon plaisir (Philippiens 2:13). Si nous ne nous défions pas de nous-mêmes, Dieu peut permettre, comme pour Pierre, que nous tombions, afin dâapprendre, par expérience, ce que sa Parole nous dit quant à nos propres capacités. Si Pierre avait écouté les avertissements du Seigneur, effrayé de ce dont il était capable, il aurait cherché le secours en Dieu. Au lieu de cela, il affirme quâil ira jusquâà la mort, et tombe à la première attaque. Dieu veuille que cette leçon, si humiliante et douloureuse pour Pierre, nous soit utile aussi!
Gethsémané
(v. 36-46). â Arrivé à Gethsémané avec ses disciples, Jésus leur dit: «Asseyez-vous ici, jusquâà ce que, mâen étant allé, jâaie prié là ». Jésus éprouve le besoin de se retirer pour épancher son cÅur devant son Père à cette heure solennelle; cependant il prend avec lui les trois disciples favorisés qui avaient assisté à la scène de la transfiguration: Pierre, Jean et Jacques, pour chercher auprès dâeux quelque sympathie. Mais, rempli de tristesse et dâangoisse, il leur dit: «Mon âme est saisie de tristesse jusquâà la mort; demeurez ici et veillez avec moi». Ce cher Sauveur, dans sa parfaite humanité, était accablé par la pensée de la mort qui sâavançait dans toute son horreur et projetait, sur son âme pure et sainte, son ombre terrifiante. Mais si douloureuse était lâétreinte des ombres dâune mort telle que celle qui lâattendait quâil laissa ses trois compagnons et sâen alla plus avant pour présenter à son Père la prière à laquelle nul ne pouvait se joindre, car qui pouvait comprendre les affres dâun tel moment? Il tomba sur sa face en disant: «Mon Père, sâil est possible, que cette coupe passe loin de moi; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux». Il sâagissait, dans ce moment suprême, dâaccepter la coupe de la colère divine que nous avions méritée, la mort, jugement de Dieu. Satan faisait peser sur lââme de notre adorable Sauveur toutes les conséquences terrifiantes de son obéissance jusquâà la mort; son âme pure et sainte ne pouvait que souhaiter que lâheure terrible de la mort passe loin de lui, et dâun autre côté ses perfections ne pouvaient que lui faire accepter dâaller jusquâau bout dans lâaccomplissement de la volonté de son Père. Après avoir prié, Jésus revient vers ses disciples et les trouve endormis. Dans sa divine bonté, il dit à Pierre: «Ainsi, vous nâavez pas pu veiller une heure avec moi?» parole qui aurait dû toucher son cÅur et le rendre vigilant. Puis il ajoute: «Veillez et priez, afin que vous nâentriez pas en tentation; lâesprit est prompt, mais la chair est faible». Il ne leur demande pas de veiller avec lui, mais de veiller pour leur propre compte, afin que, conscients de leur faiblesse, ils ne sâexposent pas à une épreuve quâils ne pourront supporter. Le Seigneur soutenait à lui seul la lutte dans laquelle Satan ne ménageait rien pour le faire reculer devant lâÅuvre par laquelle lui, la «Semence de la femme», devait lui briser la tête. Jésus sâéloigne de nouveau et dit à son Père pour la seconde fois: «Mon Père, sâil nâest pas possible que ceci passe loin de moi, sans que je le boive, que ta volonté soit faite». Puis il revient vers les disciples et les trouve rendormis. Cette fois, il ne leur dit rien; il nâattend plus rien dâeux. Ainsi sâaccomplit ce qui est dit au Psaumes 69:21: «Jâai attendu que quelquâun eût compassion de moi, mais il nây a eu personne,... et des consolateurs, mais je nâen ai pas trouvé».
«Et les laissant, il sâen alla de nouveau, et pria une troisième fois, disant les mêmes paroles». Câest dans ces moments où Jésus était accablé par cette tristesse mortelle, que se passait ce qui est dit en Hébreux 5:7: «Qui, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort». Qui saura les angoisses et les douleurs de ce cher Sauveur, mis, par Satan, en présence des horreurs de la mort pour le détourner de lâÅuvre quâil avait entreprise, sans quâil puisse ni désirer la mort ni se soustraire à la volonté de son Père? Là , comme lors de la tentation, au début de son ministère, lâobéissance lui a fait trouver la victoire. Jésus prend la coupe, non de la main de Satan, mais comme il le dit en Jean 18:11, de la main de son Père. Aussi, dans un calme parfait, il revient vers ses disciples et leur dit: «Dormez dorénavant et reposez-vous; voici, lâheure sâest approchée, et le fils de lâhomme est livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons; voici, celui qui me livre sâest approché». Ils auront du repos. Quelles paroles de grâce, qui nous concernent aussi! Désormais les coupables pourraient jouir du repos, parce que le juste, lâinnocent allait endurer la mort quâils avaient méritée!
Nous voyons donc, dans cette scène de Gethsémané, tout ce que Jésus a souffert en présence de la mort que Satan lui présentait avec toutes ses terreurs, comme jugement de Dieu. Grâces soient rendues à Dieu et gloire au Seigneur Jésus! Il a obéi; son amour a été plus fort que la mort, amour que beaucoup dâeaux ne peuvent éteindre (Cantique 8:7), pas même celles de lâangoisse de la mort, car, si câétait arrivé, dans ce moment où notre salut était, pour ainsi dire, en jeu, nous aurions tous été perdus.
Maintenant cette mort restait à traverser dans sa terrible réalité pour un être aussi saint et parfait que le Fils de Dieu, le Fils de lâhomme. Il marche à cette heure; celui qui le livrait était proche.
Arrestation de Jésus
(v. 47-56). â Quel contraste entre la scène où la gloire de Jésus brille au milieu des nuages de lâombre de la mort, où ses perfections triomphent dans lâobéissance, et celle que ces versets nous présentent, où nous voyons Judas, lâhomme sous le pouvoir de Satan, accomplissant le plus infâme des forfaits pour trente pièces dâargent! Comme Jésus parlait encore à ses disciples quâil avait dû lui-même réveiller, Judas arrive, «et avec lui une grande foule avec des épées et des bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple». Précautions bien inutiles que ces armes, pour prendre celui qui sâoffrait lui-même à Dieu, comme «un agneau conduit à la boucherie». Mais aucun dâeux ne le connaissait comme tel, car, sâils lâeussent connu, «ils nâeussent pas crucifié le Seigneur de gloire» (1 Corinthiens 2:8). Accomplissant son Åuvre de traître, Judas sâapproche de Jésus et lui dit: «Je te salue, Rabbi», et lui donne avec empressement le baiser de trahison qui devait le désigner à cette bande inique. Avec toute sa dignité, Jésus lui dit: «Ami, pourquoi es-tu venu?» nouvelle parole propre à sonder Judas. Alors ceux qui le suivaient se saisirent de Jésus. Un de ses disciples, nous savons que câest Pierre (Jean 18:10), tira son épée, en frappa lâesclave du souverain sacrificateur et lui emporta lâoreille. Pierre voulait montrer quâil pouvait défendre son Maître avant dâaller à la mort, comme il lâavait dit; tandis que le Seigneur nâa pas ouvert la bouche (Ãsaïe 53:7), car sâil lâavait ouverte pour sa défense, il aurait anéanti ses ennemis. Au contraire, il dit à Pierre: «Remets ton épée en son lieu; car tous ceux qui auront pris lâépée périront par lâépée. Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournira plus de douze légions dâanges? Comment donc seraient accomplies les écritures, qui disent quâil faut quâil en arrive ainsi?»
Les perfections de Jésus brillent avec beauté, au milieu du sombre tableau du cÅur de lâhomme, en tous ceux qui lâentourent: Judas entièrement dans les mains de Satan; la foule aveuglée, qui sâest laissé armer contre son bienfaiteur; les disciples absolument étrangers à tout ce qui concerne Jésus, et lui est là au milieu dâeux pour accomplir ce que disaient les Ãcritures, dans tout le calme et la dignité de sa personne. Il répond avec douceur et fermeté à Judas comme à Pierre, et à cette foule, au milieu de laquelle il a vécu en répandant bienfaits sur bienfaits, il cherche à faire sentir son égarement en disant: «Ãtes-vous sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre? Jâétais tous les jours assis parmi vous, enseignant dans le temple; et vous ne vous êtes pas saisis de moi. Mais tout ceci est arrivé, afin que les écritures des prophètes soient accomplies». Jésus montre aux uns et aux autres quâen dehors de toute la méchanceté et de lâignorance qui les caractérisent, il est là pour accomplir les Ãcritures, se soumettant à tout, mais en souffrant profondément de tout ce qui caractérise lâattitude de chacune de ces classes de personnes à son égard.
Voyant Jésus pris, tous les disciples le laissèrent et sâenfuirent. Le Fils de lâhomme était livré entre les mains des pécheurs.
Comparution devant Caïphe
(v. 57-68). â Pendant que Judas conduisait sa troupe pour se saisir de Jésus, les scribes et les anciens, assemblés chez Caïphe, le souverain sacrificateur, attendaient lâissue de cette triste expédition. La foule arrive, et ceux qui sâétaient saisis de Jésus lâamènent à Caïphe, qui présidait le sinistre conseil. Derrière ce cortège, Pierre suivait de loin; il voulait tenir sa parole, suivre Jésus jusquâà la mort, tandis quâil aurait dû sâécarter et prier afin de ne pas entrer en tentation. Au contraire, il entra dans la cour du souverain sacrificateur, dâoù il pouvait voir ce qui se passait devant Caïphe. «Ãtant entré, il sâassit avec les huissiers pour voir la fin».
Tout le sanhédrin (conseil et tribunal suprême du peuple juif) avait le dessein bien arrêté de faire mourir Jésus. Il sâagissait seulement de trouver pour cela un motif pour couvrir leur haine. Ne sachant lequel invoquer, ils introduisirent quelques faux témoins contre lui, mais ne trouvèrent rien qui puisse le faire condamner. à la fin, deux dâentre eux déclarèrent: «Celui-ci a dit: Je puis détruire le temple de Dieu, et en trois jours le bâtir». Jean 2:19-22 démontre la fausseté de cette assertion. Le souverain sacrificateur se leva et dit à Jésus: «Ne réponds-tu rien? De quoi ceux-ci témoignent-ils contre toi? Mais Jésus garda le silence». Jésus ouvrira la bouche lorsquâil sâagira de rendre témoignage à la vérité de sa personne; mais il ne se défend pas contre un faux témoignage. Alors Caïphe, irrité de ce silence, lui dit: «Je tâadjure, par le Dieu vivant, que tu nous dises si toi, tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui dit: Tu lâas dit. De plus, je vous dis: dorénavant vous verrez le Fils de lâhomme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel». En effet, Jésus était le Christ, le Fils de Dieu, mais si, comme tel, il était rejeté, un jour viendra où son peuple le verra comme Fils de lâhomme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire (Chap. 24:30 et Apocalypse 1:7). à lâouïe de ce beau témoignage, Caïphe déchira ses vêtements, et sâadressant au conseil, dit: «Il a blasphémé; quâavons-nous encore besoin de témoins? Voici, vous avez ouï maintenant son blasphème: que vous en semble?» La réponse désirée ne se fait pas attendre: «Il mérite la mort». La sentence, décidée depuis longtemps par les Juifs, était prononcée; dès lors, plus dâégards envers ce condamné, et ces hommes, les dignitaires de la nation, donnent libre cours à leur haine et à leur mépris. Avec une vulgaire bassesse, ils lui crachent au visage, lui donnent des soufflets, dâautres le frappent et disent: «Prophétise-nous, Christ; qui est celui qui tâa frappé?» Jésus demeure calme et silencieux au milieu de cette scène, jugeant de tout, sentant tout et sachant tout. Il réalisait ce que lâapôtre Pierre, témoin de ces outrages, a dit de lui: «Lui qui nâa pas commis de péché, et dans la bouche duquel il nâa pas été trouvé de fraude; qui, lorsquâon lâoutrageait, ne rendait pas dâoutrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement» (1 Pierre 2:22, 23). Dans ces versets, Pierre présente Jésus comme modèle, Puissions-nous tous lâimiter!
Reniement de Pierre
(v. 69-75). â Pendant que Jésus était devant Caïphe, une autre scène avait lieu dans la cour où Pierre se trouvait. Une servante survint et lui dit: «Et toi, tu étais avec Jésus le Galiléen». Et il nia devant tous, disant: Je ne sais ce que tu dis. Une autre servante vint et, sâadressant à ceux qui étaient présents, leur dit en désignant Pierre: «Celui-ci aussi était avec Jésus le Nazaréen. Et il le nia de nouveau avec serment: Je ne connais pas cet homme! Et un peu après, ceux qui se trouvaient là sâapprochèrent et dirent à Pierre: Certainement, toi, tu es aussi de ces gens-là ; car aussi ton langage te fait reconnaître. Alors il se mit à faire des imprécations et à jurer: Je ne connais pas cet homme! Et aussitôt le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole de Jésus, qui lui avait dit: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois. Et étant sorti dehors, il pleura amèrement».
Pauvre Pierre! Il aimait sincèrement Jésus; mais trop confiant en lui-même, il nâavait pas pris garde aux avertissements du Seigneur (v. 31, 34, 40, 41). Nâayant pas serré ces paroles dans son cÅur, il se laissa surprendre par la scène qui sâétait déroulée devant ses yeux: témoin de la haine dont son Maître était lâobjet et qui se donnait alors libre cours, il ne voit que le danger de sâidentifier avec celui que tous haïssent. Sa chair, quâil nâavait pas discernée dans ses bonnes résolutions, redoute les crachats et les soufflets, et là , sans ressources spirituelles, il nâest plus en état de faire autre chose que de sâépargner en reniant son cher Maître.
Le chant du coq, le souvenir des paroles de Jésus (en Luc 22:61, son regard), viennent subitement dissiper lâobscur et froid brouillard qui lâavait enveloppé. La lumière se fait dans son cÅur; il comprend avec amertume ce quâil vient de faire; il sort brisé et pleure amèrement sur sa terrible faute.
Lecteurs, qui de nous nâa pas connu quelque chose de cette amertume? Dans bien des occasions, nâavons-nous pas préféré nâêtre pas connus comme disciples de Christ? Sans proférer un reniement avec imprécation, nous avons, plus dâune fois, évité de laisser voir que nous sommes chrétiens, disciples de celui qui a souffert de la part des hommes les crachats, les soufflets et tant dâoutrages, et de la part de Dieu sa terrible colère à cause de nos péchés. Lorsque nous préférons la faveur du monde, qui ne veut rien de notre Sauveur, à lâopprobre qui se rattache à son nom, nous le renions. Alors quelle tristesse remplit le cÅur à la pensée de son amour qui demeure toujours le même et dont nous tenons si peu compte! Un jour tout sera manifesté et nous verrons les conséquences éternelles de notre conduite ici-bas. «Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de lâhomme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire et dans celle du Père et des saints anges» (Luc 9:26). Pensons au Seigneur et non à nous-mêmes, à son amour pour nous et à la gloire dans laquelle il apparaîtra avec tous ses saints, afin dâêtre gardés fidèles et éviter lâamertume de lâavoir déshonoré. Sachons, comme Moïse, estimer «lâopprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de lâÃgypte; car il regardait à la rémunération» (Héb. 11:26).